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Communication : un accueil réservé des membres du comité de direction du DE

Direction générale Groupe

EXEMPLE DE MONOGRAPHIE (Version support de présentation)

3. Réflexions sur l’usage

5.3.4.3. Communication : un accueil réservé des membres du comité de direction du DE

On ne sera pas surpris qu’avec de telles prémisses (une interprétation peu débattue, un DEX encore très nouveau dans ses fonctions), la présentation finale à l’intention d’autres acteurs historiquement très impliqués dans la démarche « compétences » du département ait été problématique. Cet événement n’était pas sans valeur, au contraire. Mais il s’est accompagné de frustrations de tous ordres chez les divers participants, qui n’ont jamais été résolues par la suite.

J’avais fait, la proposition, à l’issue de la deuxième réunion d’interprétation, et au titre de la dernière phase du « retour d’expérience , de restituer aux personnes interrogées, groupe incluant les cinq chefs de services, les résultats des travaux, avant une communication plus large envisagée ultérieurement. Cette proposition est soutenue par le nouvel adjoint, du DEX, qui considère qu’il s’agit d’une attente légitime des personnes rencontrées. La décision est prise, et le DEX passe commande des monographies, supports privilégiés de communication.

Nous avons vu que ces monographies, tout en intégrant de nombreux éléments du retour d’expérience, étaient aussi conçues pour communiquer les intentions du nouveau chef de département. Un transparent spécifique, prévu en fin de présentation a même été élaboré à cet effet et validé par le DEX. Cette présentation orale, vue comme une présentation de résultats plus que comme un partage des analyses du groupe, nécessitait en effet des choix, réalisés en principe par le groupe. J’étais un peu inquiet à ce sujet, car ces choix étaient largement influencés par l’ancien DEX – et par moi-même -, et le nouveau DEX n’avait pas nécessairement tous les éléments pour les défendre devant son comité de direction dont les membres avaient, pour la plupart d’entre eux, vécu les évènements.

La réunion de restitution a lieu en février 2004, deux semaines après la fin officielle du contrat régissant mon intervention. Les personnes conviées sont les

interviewés, le DEX et son adjoint, et l’assistant RH, qui avait été peu impliqué jusqu’alors dans les travaux, mais dont la présence, prévue bien plus tôt, devenait nécessaire dans la perspective nouvelle d’évolution du management interne.

Le déroulement prévoyait trois parties : présentation de l’histoire, présentation des monographies, intentions du DEX. En fait, dès son discours introductif, le directeur se met dans une posture très en retrait :

« Je suis là pour écouter …/… pour entendre ce que chacun pense de ce que le projet a apporté au département », « comprendre ce que chacun attendrait d’une suite éventuelle »

Cette posture pose problème, dans la mesure où elle crée un décalage entre les supports présentés, « orientés » par les intentions du DEX, et les échanges « ouverts » sollicités par le chef de département. Cette difficulté n’apparaît pas dans la présentation schématique du récit, qui se veut historique. Mais dès la première monographie, le DEX sollicite les critiques des participants. Celles-ci sont prudentes, du fait d’une culture légitimiste souvent évoquée dans les entretiens, et du management relativement directif de l’ancien DEX. Mais progressivement, les langues se délient. Des points d’analyse sont contestés, d’autres au contraire sont soulignés. L’absence de points jugés importants, tels que, par exemple, la disparité des visions des chefs de service quant à la valeur d’usage de l’outil informatique, est également dénoncée. La restitution est considérée comme réductrice : et pourtant, les points soulevés ont bien été recueillis et transcrits dans le récit.

La frustration plus frappante a été celle des chefs de service et de laboratoire. Ces personnes, qui s’étaient livrées pendant les entretiens à des réflexions personnelles sur ce qui s’était passé découvrent une relecture intellectuelle, ou plutôt « théorisée » des faits, assortie de réflexions prospective qui leur apparaît comme laissant de côté les questions qu’ils avaient souhaité soulever. Ce phénomène est accru du fait que le récit, qui contenait ces divers aspects, ne leur est pas été distribué, et n’a pas été présenté à l’oral faute de temps. Certains ont apprécié l’exercice d’interprétation livré au travers des quelques « monographies ». Mais cette marque d’intérêt a seulement permis de mesurer

la motivation pour une telle analyse d’acteurs ayant une pratique à « relire » au travers des textes académiques proposés, motivation qui avait manqué dans le groupe de travail.

Un décalage est donc patent entre la restitution attendue par les participants, à savoir une interprétation du passé pour en tirer des leçons, et ce qui leur est présenté, qui est en fait une analyse assez théorique, ciblée d’abord sur les intentions du nouveau DEX plutôt que sur ce que les acteurs avaient vécu comme problématique. Ceci n’a pas échappé au DEX

Celui-ci m’a effectivement fait porter, non sans raison, la responsabilité du décalage entre les attentes du groupe et le contenu de la présentation. J’ai de ce fait renoncé à présenter les planches donnant les orientations du chef de département, dont il apparaissait de plus en plus évident qu’il ne les assumerait pas C’est donc oralement, sans support et avec beaucoup de prudence que celui-ci a évoqué quelques-unes de ses idées sur ce qu’il conviendrait de faire Ainsi, le DEX s’est finalement personnellement rétracté sur ce qu’il avait l’intention de présenter comme les priorités de sa politique.