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Coexistence d’agriculteurs aux préoccupations et réseaux divers L’étude de cas menée sur le secteur de la plaine Ouest permet d’illustrer ces liens entre

par unité de consommation (par an, en euros)

5. Relations sociales et politiques ville-agriculture (plaine Ouest)

5.4. Coexistence d’agriculteurs aux préoccupations et réseaux divers L’étude de cas menée sur le secteur de la plaine Ouest permet d’illustrer ces liens entre

trajectoires, pratiques spatiales et participation via l’intégration à des réseaux agricoles et/ou urbains. L’étude des réseaux nous permet de comprendre la densité et la diversité des relations entre agriculteurs, et les sujets qui font débat entre eux. Les entretiens permettent de lister (non exhaustivement) les professionnels agricoles et les relais urbains (associations environnementales, élus et techniciens des collectivités territoriales, etc.) avec lesquels l’agriculteur est en relation et de déterminer le type de lien avec ceux-ci.

Nous proposons de distinguer trois types de logiques de participation selon le cycle de vie, la diversité des personnes concernées123 avec lesquels les agriculteurs sont en lien et selon le type de relations entretenues et de structuration du réseau (formel, informel). Par réseau fermé, on comprendra un réseau principalement composé de pairs, c’est-à-dire ici d’agriculteurs ayant des systèmes similaires (même production). Par réseau ouvert, on comprendra au contraire un réseau composé d’une diversité de pairs, non-pairs et non agriculteurs.

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S’installer, implanter son projet – Préoccupation centrale : « Apprendre » - Réseau ouvert

peu structuré

Cette préoccupation concerne surtout les agriculteurs en cours d’installation, qui se disent eux-mêmes en « installation progressive ». Ce sont dans notre cas les figures de nouveaux agriculteurs « liés à la ville » comme les « maraîchers bio diversifiés », « l’oléiculteur en garrigue » ou « l’éleveur pastoral » (Figure 25). Si les trois maraîchers enquêtés se connaissent tous entre eux, ils n’ont néanmoins pas créé de liens forts (démarche de vente commune, prêt de matériel, échange de conseils), leurs liens relèvent plus de la discussion sur des pratiques. Il peut même y avoir une concurrence ou une relation de conflit, du fait de la perception d’un marché considéré comme « niche ».

« Notre collègue, le concurrent d'à côté, on ne s’entend pas trop avec lui, lui il fait comme nous, de la vente directe, mais la différence c'est qu’il n’a pas ses serres à coté donc il n’a pas à se justifier124» (Maraîcher diversifié, 2017).

Les liens de nature commerciale sont cachés, et se font avec des maraîchers qui ne se situent pas sur la Plaine Ouest, avec lesquels il y a moins de concurrence directe :

« On se dépanne, avec d'autres producteurs, des œufs pour des radis par exemple, avec un producteur situé sur le littoral. Par contre si vous le rencontrez ne lui dites pas que vous êtes au courant que je lui vends des œufs, c'est entre nous normalement… Parce que moi les radis j'arrive pas toujours à en avoir, mais les gens, la clientèle, ils en veulent tout le temps, ils ne comprennent pas, et puis j'ai pas le temps. Des fois je prends des salades aussi, je n’ai pas les rotations…» (Maraîcher

diversifié, 2017).

Il n’existe pas de lieux de dialogue institués en dehors des lieux de commercialisation (marchés, MIN), situations dans laquelle ces agriculteurs sont en concurrence, et occupés par leur activité individuelle de vente. Tous sont en lien avec un centre équestre pour récupérer du fumier.

La diversité des activités (maraîchage, élevage, accueil pédagogique) ne semble pas enrichir le réseau, il s’agit plutôt d’un objet d’exclusion, de démarcation, qu’ensemblier. Entre pairs, c’est une source de concurrence. Vis-à-vis des productions plus « classiques », avec les non- pairs125, l’exclusion s’explique par la confrontation avec des idées nouvelles.

« Ici ils me prennent tous pour un fou parce que je veux faire des vaches laitières, bien sûr ils n’y connaissent rien, sorti de la vigne… » (Maraîcher diversifié, 2017).

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Le concurrent n’a pas ses terres à côté du magasin, donc les clients doivent le croire sur parole, tandis que pour le maraîcher qui s’exprime, les clients ont la possibilité de visiter les lieux de production, attenants au magasin. Il leur arrive de demander à vérifier que les produits étiquetés « c’est d’ici » soient bien présents dans les champs.

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Exclusion par rapport aux viticulteurs héritiers, peu présents dans le réseau alors qu’ils sont très présents sur le territoire.

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La Chambre d’agriculture est essentiellement un relais lors de l’installation, pour la partie administrative, mais peu pour les références techniques. Deux maraîchers font partie d’un groupe CIVAM, mais n’y participent plus actuellement, cela a plutôt été un relais pour se former, au moment de l’installation en maraîchage. Les maraîchers investissent plus dans la relation aux urbains consommateurs qu’aux pairs maraîchers, qui sont peu nombreux et se sentent concurrents.

Pour certains céréaliers également (du type « nomade local »), le réseau n’est pas structuré par un groupe, il concerne peu de personnes, essentiellement de la même production, sans

lieu de dialogue identifié. Les relations concernent des arrangements fonciers ou de la

prestation d’activité via une ETA, qui peut constituer une base sur laquelle se structure l’exploitation. Il y a peu de liens avec la Chambre d’agriculture, le relais technique principal est un technico-commercial d’une entreprise de produits agricoles.

Ces agriculteurs, de par leurs pratiques avant l’installation, ont beaucoup recours à Internet, qu’ils utilisent comme ressource de formation, conseil ou encore de commercialisation. Internet est le premier outil consulté pour certains, avant les pairs. Cela s’explique pour les réseaux « ouverts, peu structurés et non formalisés » par la faiblesse du réseau, Internet est plus accessible, plus facile à la fois pour obtenir de l’information ou pour faire connaître ses activités ou vendre en direct.

« Je n’ai pas de conseiller CIVAM ou Chambre, j’ai déjà appelé, mais bon j’avais pas trop eu de conseils... Je regarde sur Internet, c’est ce que je fais en premier »

(Maraicher bio diversifié).

Tous ces producteurs pratiquant la vente directe, ils sont référencés sur des annuaires et/ou ont leur propre site internet. Derrière la figure du « maraîcher bio diversifié » se cache une diversité importante de trajectoires et de pratiques. Peu de références sont partagées localement, car le système est moins développé historiquement en Bas-Languedoc que dans les régions voisines :

« Les divers marchés fruitiers bas-languedociens n’ont été, depuis leur création, que des annexes des deux grandes huertas voisines : le Comtat venaissin dans la vallée du Rhône, et la plaine du Roussillon » (Dugrand, 1963a).

L’installation représente un défi pour cette figure, car il perçoit une concurrence avec ses pairs pour l’accès à des marchés considérés « de niche » et se focalise prioritairement sur la « viabilité » de son activité, investissant peu les premières années sur les échanges de pratiques entre pairs ou sur la défense des intérêts auprès des collectivités et autres interlocuteurs.

Pour des productions non majoritaires dans la région (la plupart donc, à part la vigne, la pomme, le blé dur ou le melon), les producteurs en installation s’appuie sur le réseau

constitué au moment de leur formation et/ou des expériences chez d’autres agriculteurs

de régions plus spécialisées. Par exemple, l’oléiculteur s’est formé en Provence et garde des liens avec cette région :

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« En 2008, je suis parti un an à Saint Rémy de Provence, au CFPPA, le seul où l’on sorte technicien oléicole. Là-bas, en PACA, l’oléiculture est bien développée. On sort « oliveron » de cette formation : on est capable de maîtriser l’olive de A à Z, de la culture à la transformation, en passant par le coût de revient… C’est là que j’ai préparé mon projet. J’ai aussi gardé des contacts : tous les ans, les formateurs amènent le groupe de stagiaires sur l’exploitation. J’ai été en stage chez un des plus gros oléiculteurs bio de Paca » (Oléiculteur en garrigue, 2018).

L’éleveur ovin a un réseau professionnel essentiellement composé d’autres éleveurs, au Nord de Montpellier, hors de la Métropole. Ces éleveurs ont activement participé à la formation du berger et à son installation, lui vendant des brebis pré-réforme pour démarrer son troupeau, puis allant avec lui sur son terrain pour donner des conseils concernant les endroits de passage. Ce réseau s’apparente au type suivant, par sa composante « entre pairs », cependant, plus qu’une relation de conseil, c’est un parrainage qui est mis en place, et qui concerne plus la conduite du troupeau, son alimentation que la commercialisation.

« …et les éleveurs me donnent leur avis, ils sont passés par là, ils peuvent me dire. A un moment donné on m'a parlé de la bergerie pour mars 2018, et en en parlant avec un autre éleveur il m'a dit c'est impossible tu l'auras beaucoup plus tard, et au final ça s’est confirmé » (Eleveur ovin, 2018).

En termes d’apprentissage, le réseau informel d’éleveurs offre ainsi une zone de confort pour les nouveaux venus, permettant d’intégrer progressivement des compétences professionnelles et sociales liées à la pratique de l’élevage pastoral. On retrouve les formes de « filiation morale » entre éleveurs analysées dans la région proche de Provence (Dupré et al., 2017) :

« l’élevage pastoral offre la possibilité d’accéder au métier sans capital préalable et hors filiation biologique, à laquelle se substitue une filiation morale. »

Il n’y a pas de lieu de dialogue formalisé, les éleveurs se rendent visite ou se téléphonent. Le conseil est prodigué par la Chambre d’agriculture pour la partie technique et par le CEN LR pour la connaissance et la découverte du territoire : biotope et habitants, en particulier les autres propriétaires fonciers membres de l’AFA (Chapitre 5).

L’entrée dans le métier par la voie encore rare de « l’appel à projets » semble cependant favoriser des liens plus étroits avec la structure opératrice ayant déployé ce dispositif de sélection d’un éleveur qu’avec d’autres structures regroupant des pairs.

Comme dans le cas des agriculteurs en installation, les figures de « viticulteurs héritiers » réorientés ou paysans se démarquent des pratiques de leurs aînés. Ils ont pour concevoir et faire évoluer leurs pratiques recours à Internet, car ils peuvent être impressionnés par leurs pairs et craignent de paraitre ignorants :

« Faut assumer sa jeunesse, mais il n’y a qu’à X auquel je demande, je sais qu’il ne va pas se moquer, et ça peut aussi donner mauvaise image, c'est assumer son

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ignorance, je préfère regarder internet que demander au voisin » (Viticulteur bio

cave particulière).

Internet peut être source d’innovation ou conforter un agriculteur dans une nouvelle technique par exemple.

« On a parlé rolofaca je ne sais pas si vous connaissez, c'est un outil qui permet de ne pas labourer les vignes, on laisse pousser l'herbe, on la couche avec un rouleau, et du coup ça fait une espèce de mulch, et comme il y a des petits couteaux, ça la pince, ça lui permet de sécher rapidement, on ne passe pas de tondeuse, on ne détruit rien. Quand j'ai commencé à m'intéresser à cela ça n’existait pas ici je l'ai trouvé sur internet, et c'est des techniques qui sont tirées des grandes cultures céréalières, mais des grandes cultures plutôt d’Amérique, Brésil, TCS » (Viticulteur

éleveur, 2017).

Se développer – Préoccupation centrale : « Conforter ses projets » - Réseau fermé, structuré

autour d’une filière

Ce type de réseau concerne une majorité d’agriculteurs, appartenant à des coopératives viticoles, à la filière arboricole ou encore à la filière semences et blé dur par exemple. Ces agriculteurs sont principalement en lien avec leurs pairs, sur les mêmes productions, localement à l’échelle de la plaine Ouest ou bien pour l’arboriculteur à l’échelle de tout le Sud de la France. Les liens sont de l’ordre du conseil technique, du prêt de matériel, des orientations stratégiques de la filière, de la formation, de l’organisation d’évènements et/ou de la promotion du produit. Il y a donc une diversité de liens qui sont principalement orientés vers la performance technique et économique. La filière arboricole est très structurée, autour du groupe « Sud Arbo », qui met en lien tous les techniciens et arboriculteurs utilisateurs du label régional « Sud de France »,

« c'est un truc commun, avec tous les techniciens en arboriculture privés, professionnels, etc, qui se réunissent et chacun fait remonter ses infos, le Cehm, tous les centres, stations expérimentales. Le monde entier nous envie ! » (Arboriculteur).

Dans la plaine Ouest il n’y a pas de relation avec des pairs, ceux-ci sont plutôt situés sur la plaine littorale (Mauguio – Lunel), avec des échelles et des marchés différents, dirigés vers l’export. L’organisation de formations sur l’exploitation, ou la participation à des journées de réunions permettent néanmoins la constitution d’un réseau structuré, avec des espaces de dialogue. Les discussions se centrent essentiellement sur les questions phytosanitaires (risques ravageurs et maladies ; méthodes de lutte et suivi des populations, des pressions parasitaires).

Le monde équin entre également dans cette catégorie, les centres équestres de la région étant essentiellement en lien entre eux, notamment en organisant des concours de façon régulière qui constituent des lieux de dialogue, ou en mutualisant les achats de fourrage par

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exemple. Les discussions se centrent sur l’alimentation des équins, les soins, les performances ou encore la gestion des adhérents. Le réseau est un peu plus ouvert, notamment par le don de fumier à des maraîchers locaux, mais peu de dialogue s’instaure entre ces deux figures.

Pour les viticulteurs coopérateurs, la coopérative est le lieu de dialogue privilégié, qui se centre principalement sur les orientations stratégiques de la cave, et également pour certaines, sur de nouvelles méthodes de lutte comme la confusion sexuelle, qui donnent lieu à des formations et de l’entraide pour la mise en place. Cette structuration permet à la fois une évolution des pratiques à échelle large pour les plus grosses coopératives, mais également une certaine uniformisation des conduites.

Le secteur des semences et des grandes cultures à échelle plus large que les marchés locaux de fourrages et céréales est très structuré. Les agriculteurs ressentent toutefois une coupure à l’égard du reste des opérateurs situés dans des zones plus agricoles du département : « Le

cœur de mon activité c’est la multiplication de semences. C’est un secteur très organisé »

(Semencier, 2015). En effet, de grands groupes transnationaux (Monsanto - Syngenta) coopèrent avec les coopératives et entreprise locales (régions méridionales françaises : de Midi Pyrénées à PACA). Au niveau micro-régional, les producteurs se connaissent, mais leur coopération est limitée du fait du développement urbain :

« Ici je suis tout seul, ce n’est pas comme du côté de Lattes / Mauguio : ils sont nombreux, ils ont la CUMA de Mauguio. C’est compliqué pour eux de venir intervenir ici : il faut traverser Montpellier, ce n’est pas intéressant pour eux [trafic important, temps de trajet long] » (Semencier, 2015).

Relayer, transmettre – Préoccupation centrale : « Se défendre » - Réseau fermé, élitiste Ce réseau concerne des viticulteurs en cave particulière, ancrés dans la viticulture locale et très liés aux actions menées par les collectivités (Région, Département, mais également Métropole de Montpellier) pour cultiver l’image d’une viticulture de marque, orientée vers le tourisme. Le réseau est formalisé par l’appartenance aux syndicats des appellations d’origine locales (Grès de Montpellier), ou par l’ancienneté des domaines, hérités parfois de domaines religieux de l’époque féodale. Ces viticulteurs sont pour la plupart référencés dans les guides touristiques de la Métropole et participent à l’organisation d’évènements de promotion des produits, par exemple par l’organisation de la « Balade des grès ». Le lien à la ville est très fort. Ces évènements et leur préparation constituent des lieux de dialogue. Les principaux liens relèvent de la discussion autour de stratégies commerciales et de communication, ainsi qu’autour de l’évolution des cahiers des charges qui régissent les appellations. Ces viticulteurs obtiennent des conseils techniques d’organismes conventionnels, principalement la Chambre d’agriculture. Certaines coopératives viticoles

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présentent des profils de population agricole âgée et sans reprise. Dans ce cas, les projets sont freinés. Par exemple, les MAEC sont peu sollicitées, même lorsqu’elles paraissent attrayantes (dans les aires AAC en particulier).

Les viticulteurs sont en discussion avec les communes tout en restant en relation avec les instances nationales via les « élus du vin », ceux qui peuvent représenter leurs intérêts à l’Assemblée nationale. Par exemple, ils cherchent à défendre le droit d’utiliser la vigne comme coupe-feu au sein d’espaces de garrigues. A l’heure actuelle ce droit est restreint par les mesures de protection nationale des forêts, qui ne paraissent pas appropriées aux spécificités du milieu méditerranéen :

« Aujourd’hui on ne fait que 25% de vins d’appellation, et pour la pérennité de la structure, il serait souhaitable que l’on ait 50%. A l’heure actuelle, je pousse les députés, la SAFER, pour qu’il y ait un amendement à la LAAF : pour que la spécificité de l’Arc méditerranéen soit prise en compte. Cette problématique se retrouve dans d’autres régions, d’autres départements » (Président cave coopérative, 2018).

Logiques (projet) Priorités ? Objets ? Relais agricoles ? Relais urbains ?

S’installer Apprendre Projet d’installation Parcellaire et bâti Marchés Pratiques agronomiques alternatives Chambre Agriculture Terres Vivantes Internet Commune Réseaux circuits courts (marchés, AMAP, etc.) Se développer Sélectionner conforter existant Conseil technique Cahier des charges appellations Syndicats crû Interprofessions, coopératives Fournisseurs Conseil privé Réseau de pairs (Chambre Agriculture) (Groupement consommateurs) (Associations citoyennes et environnementales) Transmettre relayer

Se défendre Promotion des vins d’appellation Equipements collectifs Parrainage Collectivités territoriales (Région, Département, EPCI)

Tableau 8. Relais mobilisés par les agriculteurs en fonction de leurs logiques.

Cette grande diversité de figures et de logiques pose la question de la coexistence sur le territoire : comment se font les liens ? Quel est le langage commun adopté ? Le terme de coexistence amène à réfléchir aux relations territoriales entre agriculteurs et à la capacité pour des micro-innovations localisées de modifier l’environnement plus large. Nous en discuterons en dernière partie en proposant la notion alternative d’ « assemblage ». Cette coexistence d’une diversité de formes et de pratiques sociales pose la question de ce qui peut faire du lien, relier. Cette diversité de figures et d’acteurs, au-delà des agriculteurs, plutôt en minorité, sur le territoire périurbain, amène ainsi à traiter la question des médiations.

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