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Codage des comportements

▪ I NTRODUCTION THEORIQUE

3 L ES COMMUNICATIONS MEDIATISEES OU

4.3 A PPORTS DE LA LITTERATURE A LA PROBLEMATIQUE

4.4.4 Codage des comportements

Afin de coder les comportements, nous avons utilisé un programme conçu dans cet objectif (cf. interface ci-dessous). Lors du codage, le comportement cible a été codé grâce à l'appui sur le bouton correspondant, de même lorsqu'il se termine. Le début et la fin des gestes sont parfois difficiles à identifier. Afin de créer un standard, nous nous appuyons sur la définition de McNeill (1992) du stroke : c'est le pic de l'effort du geste. C'est à cette phase que la signification du geste s'exprime. En effet, des gestes d'intensité plus faible précèdent ou succèdent souvent au stroke, mais les gestes sont repérés à partir d'une certaine intensité.

Figure 11 : capture d'écran de l'interface de codage des vidéos

Figure 12 : morceau de codage de bande vidéo après codage

Les résultats obtenus comprennent donc le moment de départ et de fin d'un comportement. Il est donc possible d'en déduire le nombre de comportements produits ainsi que leur durée. Afin de prendre en compte la variabilité des durées des sessions, le nombre d'occurrences a été ramené sur la durée de chaque session en minutes. De plus, les pourcentages de production ont été calculés en

divisant la durée de production des gestes sur la durée de chaque session correspondant, multiplié par 100.

Le nombre de comportements produits par minute et les pourcentages de production des comportements ont été observés : déictiques, adaptateurs, métaphoriques, ponctuateurs, interacteurs et manipulation. Mais entre ces deux indices, lequel est le plus pertinent ? Ces deux indices pourraient-ils être complémentaires ? Pour le savoir, nous allons comparer ces deux types d'indices.

Les vidéos étaient codées avec le son car une étude d'Argentin (1984) a montré que le signal verbal doit être présent lors du codage pour une meilleure reconnaissance, en particulier des ponctuateurs.

4.5 H

YPOTHESES

▪ Production non verbale et influence des situations de communication Nous faisons l'hypothèse que la production non verbale varierait selon les situations de communication manipulées car l'utilisation d'un système de communication médiatisée va contraindre la production non verbale et influencer l'activité des interlocuteurs en fonction des affordances que le système permet. Les collaborations seront entravées lorsque les participants ne se voient pas étant donné que les indices non verbaux sont très importants dans la gestion des tours de parole et le référencement commun aux objets. Ils facilitent l'interactivité du dialogue entre les participants et facilitent ainsi la collaboration. Ainsi, lorsque les participants ne peuvent pas se voir, on s'attend à ce qu'ils produisent plus d'adaptateurs et de gestes de manipulation et moins d'interacteurs, ponctuateurs, déictiques et métaphoriques.

D'autre part, lorsque les participants peuvent partager le même environnement, par rapport à une situation où ils ne peuvent pas, on fait l'hypothèse qu'ils produiraient moins d'adaptateurs et de gestes de manipulation et plus d'interacteurs, ponctuateurs, déictiques et métaphoriques.

Pour résumer, la présence des affordances de visibilité et de co-présence augmentera la production de comportements à visée communicative et diminuera la production de gestes extra-communicatifs. De plus, nous faisons l'hypothèse que lorsque les participants pourront se voir, la proportion de gestes communicatifs sera plus grande par rapport à la proportion de gestes de manipulation. Il en serait de même lorsqu'ils peuvent voir ce que fait l'autre.

Nous faisons l'hypothèse que, dans les situations de communication qui provoqueront une augmentation de la production d'adaptateurs, une diminution des comportements à visée communicative se produira parallèlement.

▪ Processus centrés sur la tâche versus sur le groupe

Lorsque les participants pourront se voir, la proportion de gestes communicatifs sera plus grande par rapport à la proportion de gestes de manipulation. Il en serait de même lorsqu'ils peuvent voir ce que fait l'autre.

▪ Production verbale

La production verbale varierait en fonction de la production non verbale étant donné qu'elles participent à un même ensemble communicatif. Pour mesurer cela, nous utiliserons des indicateurs verbaux de quantité de mots, de tours de parole et des indices d'implication dans les dialogues tels que les nombres de pronoms personnels à la première et deuxième personne. Nous faisons l'hypothèse que la quantité de comportements non verbaux à visée communicative va augmenter parallèlement à ces indicateurs verbaux.

▪ Imitation

L'imitation sera plus forte dans les situations où les comportements à visée communicative sont plus fréquents (interacteurs, déictiques, ponctuateurs et métaphoriques). De plus, "l'imitation" intra dyade sera supérieure à l'inter dyade.

▪ Effet du type de tâche

Nous souhaitons vérifier l'hypothèse de Whittaker (2003) selon laquelle l'effet de la médiatisation des interactions dépendrait des tâches. Les comportements non verbaux joueraient un rôle important dans les tâches qui nécessitent une forte référence commune, l'échange d'informations interpersonnelles et affectives et une interactivité forte entre les participants telle que les tâches de conception. Les comportements non verbaux seraient moins nécessaires au cours des tâches de type résolution de problème. Les participants produiraient alors plus de comportements à visée communicative lors des tâches de narration collective et moins d'adaptateurs. De plus, la proportion de gestes de manipulation, par rapport aux comportements à visée communicative seraient moins forte que lors des tâches de type résolution de problème, c'est-à-dire d'assemblage de puzzle.

▪ Différences interindividuelles

Nous souhaitons vérifier les observations antérieures sur l'augmentation des regards dans les dyades de femmes. Ainsi nous supposons que les femmes produiront plus d'interacteurs.

D'autre part, la quantité de regards varie en fonction du degré de familiarité préalable. Lors de dialogues ou lors d'interactions orientées par une tâche, les personnes qui ne se connaissent pas se regardent davantage. Nous faisons l'hypothèse que le nombre d'interacteurs sera supérieur lorsque les dyades ne se connaissent pas préalablement.

Les chapitres suivants sont consacrés aux expérimentations et à leurs résultats. Les deux suivants présentent les expériences 1 et 2 dans lesquelles les participants devaient raconter des histoires, soit en utilisant des écrans tactiles (étude 1), soit des tables tactiles munies d'un écran de visiophonie (études 2). Le septième chapitre est consacré à la comparaison des résultats issus des deux premières expériences présentées, dans lesquelles les dispositifs technique changent. Le huitième chapitre est consacré à l'étude 3, dans laquelle les participants doivent assembler des puzzles via les tables. Le neuvième chapitre présente la comparaison des études 2 et 3, dans lesquelles les tâches changent. Pour finir, ces résultats seront discutés dans le dernier chapitre.

5 E

XPERIENCE

1

:

NARRATION COLLECTIVE VIA