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Chapitre 4 : Les interactions

2. Protocole expérimental

2.2. Les temps enfant(s)/parent(s)

2.2.1. Dispositif

2.2.1.2. Choix du matériel

Que ce soit les livres ou les jeux, il est nécessaire de se questionner sur le choix des objets puisqu’ils risquent fortement d’influencer les interactions enfants-parent, objet d’analyse de ce protocole.

2.2.1.2.1. Les jeux

Pour la situation de jeu libre, les objets ont été sélectionnés en fonction du schème majoritairement rattaché à l’objet.

Tableau 7 : Objets choisis pour la situation de jeu libre en fonction du schème majoritairement rattaché à l’objet.

Schème culturellement lié à l’objet Objet 1 Objet 2

Mordre

Hochet d’éveil Anneau de dentition

Faire rouler

Balle Voiture

Faire semblant

Poupée Téléphone

Emboîter

Boîtes à formes Puzzle

Tirer

Boite à musique à tirer Chenille à tirer

Sérier

Pyramide Boîtes gigognes

Nous avons extrait six schèmes : mordre, faire rouler, emboîter, sérier, faire semblant et tirer. Deux objets sont présents pour chaque schème, ce qui donne un total de douze objets.

Pour la situation de jeu imposé, nous avons choisi un jeu avec lequel il est possible de mettre en place plusieurs types de schèmes en fonction de l’âge et du développement de l’enfant, que ce soit en termes de psychomotricité ou motricité fine. Les « Duplos» ont bien répondu à ces attentes. Ils peuvent être observés, portés à la bouche, emboités, tapés l’un sur l’autre, jetés... Ils peuvent favoriser un jeu seul ou également faire intervenir l’adulte. Ils peuvent générer des jeux parallèles…et bien d’autres choses encore. Ils sont donnés à l’enfant avec leur contenant. Des étiquettes ont été collées sur certaines pièces. Ce sont soit des images, soit des lettres. Certaines pièces restent vierges de toute annotation ou dessin. Cet élément sera important pour l’extraction des données et l’analyse.

2.2.1.2.2. Les livres

Les motivations au choix ne sont pas les mêmes pour la situation de jeu libre et la situation livre.

2.2.1.2.2.1. La situation libre

Pour la situation libre, nous avons voulu proposer douze livres afin d’équilibrer le nombre de livres et de jeux. Ce n’est pas le contenu du texte et de l’histoire qui nous intéresse ici mais plutôt les propriétés physiques de l’objet. Trois critères ont été retenus :

La dimension : grand ou petit format.

La matière : carton souple, carton rigide ou tissu. La forme : carré ou rectangulaire.

En rapport avec le choix des éditeurs de faire de certains personnages littéraires de formidables outils commerciaux, amenant parfois à une déclinaison multi-support (Mollier et Al, 2007), nous avons également fait le choix d’introduire des livres de jeunesse connus des jeunes enfants et/ou de leur famille, mais s’intégrant aux critères de forme précédemment décris. Tel est le cas pour l’ « abécédaire Tchoupi », « Cars » et « Trotro fait la course ».

Tableau 8 : Livres choisis selon les critères de forme, dimension et matière.

Dimension

Matière

Grand format Petit format

Forme Carrée Rectangulaire Carrée Rectangulaire

Carton souple 220 mm x 220 mm 216 mm x 170 mm 145 mm x 145 mm 180 mm x 120 mm Carton rigide 222 mm x 222 mm 246 mm x 182 mm 127 mm x 127 mm 159 mm x 120 mm Tissu 180 mm x 180 mm 180 mm x 220 mm 100 mm x 100 mm 120 mm x 160 mm 2.2.1.2.2.2. La situation livre

Nous avons travaillé en partenariat avec une bibliothécaire de la Bibliothèque Municipale de Lyon pour trouver le livre-album qui puisse répondre à nos deux critères de sélection. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à la mise en page du livre. Pour nous permettre de suivre le regard de l’enfant et analyser son point de fixation dans l’espace du livre, sans matériel de laboratoire, il était essentiel que le texte soit sur une page et l’image sur une autre. Le second critère tient au contenu du texte [figure 3]. Un texte trop « affectivé », traitant explicitement de thèmes porteurs de questionnements ou d’enjeux trop prégnants pour l’enfant peut apporter un biais à notre étude. L’enfant s’intéresse-t-il au livre pour ce qu’il

représente ou pour le sujet traité ? Même si évidemment cette question reste également valable quel que soit le livre.

Il est de plus en plus rare de trouver des livres dans lesquels une distinction franche est faite entre le texte et l’image. Ce critère a été majoritaire dans notre prise de décision. Un livre a alors retenu notre attention : Bonne chance Petit Ours [Figure4] de Greg Foley, édité chez Circonflexe en 2009.

2.2.2. Cadre des ateliers

Les parents participants étant issus de 6 structures différentes, une organisation rigoureuse est nécessaire pour maintenir un cadre transposable d’une structure à l’autre, que ce soit en termes d’organisation spatiale ou temporelle. Les parents et enfants partagent ce temps en dyades ou triades. Les triades peuvent être de deux enfants (fratries) et un parent ou un enfant et ses deux parents. Le parent peut être la mère ou le père sans préférence préalable, même si cette donnée sera traitée comme variable dans le cadre de l’analyse. Les fratries peuvent être des enfants d’âges différents ou des jumeaux.

Figure 4: Image de couverture du livre utilisé en situation de lecture partagée.

Pour tous ceux qui trouvent la chance là où on ne l’attend pas : Un beau jour, allongé dans l’herbe, Petit Ours découvrit un minuscule trèfle à trois feuilles. Il le montra à son amie la souris. Souris dit : « Si tu en trouves un à quatre feuilles, ça veut dire que tu as de la chance. » Petit Ours se mit à chercher un trèfle à quatre feuilles. Singe le vit chercher et lui dit : « Ça n’existe pas. ». Tortue le vit chercher et lui dit : « Tu en as pour des années. » Éléphant le vit et lui dit : « Je me souviens en avoir vu un, mais j’ai oublié à quel endroit. » Alors Petit Ours continua à chercher. Marmotte demanda : « Et si tu n’en trouves pas, ça veut dire que tu n’as pas de chance ? » Écureuil arriva et déclara : « Moi, je les préfère à trois feuilles. » Et il en prit autant qu’il pouvait en porter. C’est alors que le Lapin s’écria : « En voilà un ! » Et il le mangea. « Bonne chance, Petit Ours », dit-il. Petit Ours se dit qu’il n’avait vraiment pas de chance. Puis souris arriva. Souris dit : « Je crois que j’ai trouvé quelque chose pour toi. » Petit Ours alla voir. « Est-ce que ça a quatre feuilles ? » demanda-t-il. Souris répondit : « Non… » « …ça en a cinq ! »