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3 Carrière militaire ou retours vers une vie civile ?

Les suites pour les anciens prisonniers de Diên Biên Phu d’origine française sont beaucoup plus simples à résumer.

Pour les soldats d’origine française, après la guerre d’Indochine, et l’expérience de Diên Biên Phu et des camps de prisonniers, la poursuite d’une carrière militaire ne va pas de soi. Le traumatisme subi et le sentiment d’abandon de la part de la mère patrie, font que certains soldats libérés profitent de leur rapatriement pour terminer leur engagement si nécessaire, puis surtout, ne pas renouveler.

Les cas de sortie de l’Armée directement au retour d’Indochine semblent assez peu nombreux, ne serait-ce que parce que les rapatriés devaient finir leur premier engagement. Les retours directs à la vie civile sont ceux qui avaient déjà atteint la limite d’âge, et qui après leur libération et leur retour en Métropole, pouvaient tout simplement s’arrêter. Les autres sont donc concernés par une fin d’engagement qui a pu aller jusqu’en 1955, 1956, 1957. Parmi ces derniers, il n’y en a que deux de notre échantillon d’étude, qui n’ont pas été envoyés en

110 Ibid., Télégramme à l’arrivée n°2421/23, Bonn, le 12 mai, signé Jordan. Ce télégramme provient donc des

autorités diplomatiques françaises en Allemagne de l’Ouest : il a été établi d’après des informations reçues de Berlin – est.

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Algérie. Ils n’ont pas rengagé après la fin de leur temps. Cependant, que ce soit pour finir leur engagement ou par volonté de carrière, sur les vingt-sept témoins, vingt poursuivent leur carrière dans l’Armée : ils passent soit par l’Allemagne dans les forces d’occupation, soit par l’Algérie, parfois ils ont fait les deux. Peu d’entre eux sont allés dans les autres territoires nord-africains ou dans les colonies d’Afrique subsaharienne. L’expérience algérienne est donc fréquente et apparaît logique au vu de la succession des événements.

La façon dont ils ont été réintégrés dans et par l’Armée, pose également question. Nous avons évoqué plus haut un accueil plutôt chaleureux, officiel et avec les honneurs, en Indochine, dans leurs unités d’origine. Mais les témoignages qui parlent de leur réintégration dans l’Armée en France ou en Algérie sont plutôt négatifs, ou pour le moins contradictoires. Il ne faisait pas bon être estampillé « Diên Biên Phu » à ce moment-là. L’un parle de « mépris » de la part de militaires n’ayant pas participé directement à la bataille ; un autre explique aussi que Diên Biên Phu a été une mauvaise référence111. Un certain nombre des

Anciens dont nous avons pu recueillir les témoignages, exprime d’une façon ou d’une autre, ce ressentiment qu’ils ont subi ou entendu de la part d’autres militaires qui n’avaient pas connu l’Indochine, ou qui n’avaient pas été de « Ceux de Diên Biên Phu ». Les raisons sont sans doute fort complexes et relèvent plus de la psychologie. Quelques Anciens tentent d’expliquer cette attitude par la jalousie : jalousie de ne pas avoir pris part à un événement majeur, de ne pas avoir été encensé comme ceux de Diên Biên Phu, de ne pas avoir été autant reconnu pour leurs actions. Mais d’autres ne comprennent pas comment il peut y avoir de la jalousie face aux épreuves qu’ils ont traversés, face à la captivité, et surtout, ils sont gênés par la défaite. Une dernière fraction d’entre-eux pense aussi qu’ils ont été l’objet de méfiance au sein de l’Armée en Algérie, car étant passé par les camps de prisonniers du Viet Minh, de nombreux soldats pensaient alors qu’ils avaient pu être « contaminés par l’idéologie communiste ». Ils ont donc pu être considérés comme suspects aux yeux d’autres soldats en Algérie.

Il existe tout de même un témoignage contradictoire : le médecin-capitaine Verdaguer explique, en racontant son parcours, qu’avoir été à Diên Biên Phu a « boosté sa carrière », que cela lui a ouvert des portes du fait de cette expérience particulière qu’a été Diên Biên Phu pour la médecine militaire. Il est évident que cela relève d’une situation bien particulière à

111 G. Katzianer, ancien de la Légion, explique qu’à son retour à Sidi Bel Abbès, interrogé par le 2e Bureau, un

jeune lieutenant n’ayant pas fait l’Indochine lui a dit : « si t’avais fait ton boulot, tu ne serais pas là aujourd’hui ! ».

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l’intérieur du groupe de « Ceux de Diên Biên Phu » : il s’agit d’un officier, médecin, dont le vécu dans la bataille est toujours différent des combattants de première ligne, et que les circonstances de Diên Biên Phu ont fini de rendre spécifique. Il est vrai par ailleurs, que les expériences originales dans des circonstances extrêmes ont souvent permis de faire avancer les expériences et pratiques médicales.

Quoiqu’il en soit et de manière générale, les combattants de Diên Biên Phu, ont en majorité poursuivi un temps dans l’Armée, soit par volonté, soit pour finir leur engagement précédent. Ils sont aussi pour la plus grande part, allés au moins une fois en Algérie, réaffectés dans divers régiments.

Les expériences en Algérie

La question des expériences en Algérie se pose sur plusieurs plans. D’abord, simplement, en termes numériques : quelle est la part d’Anciens de Diên Biên Phu qui y ont participé ? Ensuite, en termes de comportements de ces Anciens lors du putsch des généraux en 1961, pour les soldats d’origine française essentiellement. Mais aussi en termes d’engagement des anciens tirailleurs algériens de Diên Biên Phu dans les « événements » d’Algérie.

Pour ce qui est des Français qui ont témoigné, les trois-quarts ont participé à la guerre d’Algérie. Suite logique pour les soldats de l’Armée française, restés dans l’Armée par choix ou pour finir leur période d’engagement. Tout comme pour l’Indochine, ils peuvent y avoir effectué un ou plusieurs séjours, dans des unités différentes. Ils participent aux opérations qui sont celles de leurs unités. La défaite et la perte de l’Indochine qui s’en est suivie ont cependant fortement pesé sur leur comportement en Algérie. Ils ne s’ouvrent pas facilement sur leur expérience personnelle en Algérie, mais quand ils le font, c’est pour bien faire comprendre qu’ils n’étaient pas prêts à subir une deuxième perte, un second échec. Un ancien du 35e RALP explique ainsi par exemple, qu’il voulait aller en Algérie pour « laver

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l’échec asiatique et conserver l’Afrique du Nord »112, et un lieutenant, ancien du BT2, raconte

que « le complexe de vaincus [les] a accompagnés durant toute la guerre d’Algérie »113. Ces

sentiments sont finalement courants et présents chez des combattants d’unités très différentes. C’est pourquoi ils ont souvent du ressentiment envers la politique du gouvernement français qu’ils qualifient volontiers de « politique d’abandon », et se déclarent déçus par le général de Gaulle. Cinq des témoins se sont déclarés ouvertement pro-Algérie française, et trois disent avoir participé au putsch de 1961. Ces parcours ne sont pas très différents des nombreux autres soldats ayant faits les deux guerres coloniales.

Retour en Algérie pour les Nord-Africains

La question du retour en Algérie pour une vie (temporaire) de garnison, puis de la participation au conflit algérien, se pose avec encore plus de difficultés pour les anciens tirailleurs algériens présents en Indochine et à Diên Biên Phu.

Sur les 2 637 combattants nord-africains ayant participé à un moment ou à un autre à Diên Biên Phu, combien de rescapés rentrés en Algérie ont poursuivi leur engagement dans l’Armée française, et combien sont passés du côté du FLN algérien ? Individuellement, les cas sont quasiment impossibles à chiffrer. Les seuls éléments de réponses que nous pouvons apporter avec les sources dont nous disposons, sont à considérer à deux niveaux : d’abord, du point de vue des prisonniers libérés des unités nord-africaines, et ensuite, du point de vue de l’état d’esprit dans les bataillons reconstitués avec des éléments nord-africains, n’ayant pas obligatoirement participé à Diên Biên Phu, mais rapatriés d’Indochine.

Parce qu’ils étaient tirailleurs algériens, les rapatrier en Algérie fin 1954, pouvait poser d’autres problèmes. Le problème se pose aussi, avec moins d’acuité, pour les soldats marocains. C’est pourquoi les prisonniers nord-africains de Diên Biên Phu, libérés, sont l’objet d’une surveillance plus étroite que ceux des autres unités. Il était alors nécessaire au

112 Témoignage de Jean-Marie Juteau, ancien lieutenant DLO au 35e RALP à Diên Biên Phu, envoyé en 2008 ;

Peut-être avait-il encore plus de ressentiment face la perte de l’Indochine car il est notre seul témoin né à Hanoï et qui a passé la fin de son adolescence en Algérie.

113 Témoignage de 2008 de Romain Cosse, lieutenant au BT2 à Diên Biên Phu ; il a été évacué suite à de graves

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regard de l’Armée, de s’assurer que la propagande vietminh ne les avaient pas touchés au point qu’en rentrant chez eux, ils se retournent contre la France. Ce problème est en vérité assez délicat pour l’Armée qui soupçonne a priori tous les tirailleurs passés entre les mains du Viet Minh. « Et sous quelle forme retrouverons-nous en Algérie, au Maroc et en Tunisie la trace du passage de tant d’hommes dans les camps Viet Minh ? »114. Cette méfiance et cette

question posée par un responsable des Affaires musulmanes, sont bien réelles. Les conditions de captivité et la propagande du Viet Minh subie pendant des semaines, ont pu avoir un lourd effet psychologique sur des prisonniers déjà moralement affaiblis. Les Affaires Militaires Musulmanes parlent même de « désintoxication »115 nécessaire à leur sujet : ils considèrent

qu’a priori les anciens prisonniers de guerre libérés, ont été « intoxiqués » par le discours anti-Français du Viet Minh, et qu’il est nécessaire de faire une action de contre-propagande, avant de pouvoir les rapatrier. « Si nous n’avons pas su préparer son retour [à la vie civile] nous risquons de voir s’épanouir chez [le prisonnier de guerre nord-africain libéré] une mentalité désastreuse, un terrain tout préparé à la naissance d’un « fellagha » en puissance »116. Un discours particulier a donc été préparé, par les autorités du Bureau des

Affaires musulmanes dans les centres de repos, pour les Marocains, un autre pour les Algériens, afin de contrecarrer celui du Viet Minh, entendu et entretenu pendant des semaines dans la tête de ces prisonniers. Des listes de ces prisonniers ont été établies, séparant les prisonniers faits avant Diên Biên Phu et ceux de Diên Biên Phu, ces derniers ayant passé moins de temps en captivité mais ayant subi une propagande d’autant plus intense qu’ils étaient déjà très affaiblis moralement et psychologiquement.

Ainsi les prisonniers nord-africains libérés sont surveillés, interrogés et fichés. Sur les 776 prisonniers nord-africains de toutes les unités de Diên Biên Phu composées avec des Nord-Africains, passés au centre de repos de Nha Trang après leur libération, tous ont été contactés par un des trois officiers du bureau des Affaires Militaires Musulmanes, tous ont été

114 SHD, 10H 447, affaires militaires musulmanes : moral et état d’esprit des troupes nord-africaines (50-54),

pèlerinage à la Mecque (52-55) ; prisonniers et déserteurs libérés par le Viet-Minh, 54-55 ; service social et culturel : comptes rendu des activités de propagande, 54. Rapport sur la libération des PG NA, capitaine Happe, chef du service AMM du centre de repos de Nha Trang, 10 octobre 1954, n°93/CR/AMM.

115 Expression utilisée dans tous les rapports sur la libération des prisonniers de guerre nord-africains ; ibid. 116 SHD, 10H420, fiche n°40 EMIFT/AP (action psychologique et propagande), AMM, signée capitaine BRUA,

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interrogés, et 348 ont finalement fait l’objet d’une fiche de renseignements117. À la suite de

ces interrogatoires et fiches, les anciens prisonniers sont classés en diverses catégories intitulées « suspects », « méfiants », « à reprendre », et parfois quand même, « sincère ». Entre cette étape d’interrogatoires indochinois dont il est encore fait état au début de 1955, et le retour de ces prisonniers chez eux, rien n’est indiqué, si ce n’est qu’« il ne faut à aucun prix qu’ils retournent dans l’immédiat en Afrique du Nord »118. L’immédiat évoqué dans ce

rapport est tout de même daté de mai 1955. Il n’y pas beaucoup d’informations non plus sur les dates de retour de ces prisonniers. Nous savons simplement que comme tous les autres, ils sont rentrés.

Les éléments dont nous disposons dans les rapports sur l’état d’esprit et le moral, concernant les militaires du 7e RTA119, sont à ce propos presque contradictoires. Toutefois, ils

ne concernent justement que des soldats dont nous ne savons pas s’ils ont été des prisonniers libérés, réintégrés dans leurs unités, ou ce qui semble cependant plus probable, des recomplètements d’effectifs avec d’autres soldats nord-africains. La différence d’état d’esprit entre ces deux catégories s’expliquerait donc par le passage dans les camps de prisonniers. Les rapports sur l’état d’esprit et le moral des régiments indiquent un sentiment général, celui de la troupe. Toutefois, il faut aussi prendre en compte la nature de cette source : les propos ont pu être d’une certaine façon édulcorés, ou pour le moins interprétés.

Le rapport concernant le 7e RTA en partance pour l’Algérie indique ainsi :

« La nouvelle des événements survenus en Algérie, survenant après des manifestations d’amitiés franco-algérienne à la suite des séismes d’Orléansville, a été accueillie avec stupéfaction et même incrédulité. La première réaction a été celle du désaveu ; ces troubles ont été considérés, par la quasi généralité, comme des actes de piraterie et de banditisme, et comme le fait d’individualités, agissant pour leur propre compte. On n’y a nullement

117 SHD, 10H447, op.cit.

118 Ibid., lettre n° 48/EMCEC/3/AMM, rapport général en date du 16 mai 1955, sur les prisonniers de guerre de

Dalat. A priori rien n’indique que cette lettre parle de prisonniers spécifiquement de Diên Biên Phu, mais rien n’indique non plus le contraire. Il se peut tout à fait qu’il y ait encore à cette date, d’anciens prisonniers de Diên Biên Phu non rapatriés.

119 SHD, 10H 361, FTNV, 7e RTA, rapport du colonel commandant le 7e RTA sur l’état d’esprit du régiment au

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vu le début d’une lutte pour le triomphe d’une « cause ». D’ailleurs le tirailleur est peu informé de ce qui se passe en Algérie. […] Il n’y a pas de raisons qui s’opposent à ce que le 7e RTA se comporte aussi bien en Afrique du Nord qu’en Indochine »120.

Deux points sont essentiels : d’une part, qu’il est déjà sous-entendu que le régiment sera employé en Algérie tel qu’il est composé en décembre 1954, et d’autre part, que contrairement aux anciens prisonniers libérés suspectés d’avoir été touché par la propagande du Viet Minh, les éléments algériens composant, à ce moment-là, le régiment sont considérés comme totalement fidèles aux Français. Ces deux remarques tendent à confirmer l’hypothèse que le régiment a été recomplété en partie avec de nouvelles recrues ou des éléments d’autres régiments, les anciens prisonniers libérés n’ayant pas forcément été réintégrés dans leurs unités d’origine. D’où le fait qu’ils ne soient ni suspectés, ni envisagés comme composant un régiment à dissoudre. Il faut par ailleurs noter ici la petite nuance apportée par le commandant du régiment quand il dit que les événements survenus en Algérie fin 1954 sont « considérés, par la quasi généralité, comme des actes de piraterie et de banditisme » : que représente exactement « la quasi généralité » du régiment ? Nous pouvons indubitablement en déduire qu’une partie si petite soit-elle, considère ces événements autrement. Cette hypothèse peut rejoindre les remarques faites à propos des prisonniers nord-africains libérés concernant la suspicion dont ils ont fait l’objet.

Un dernier point peut s’ajouter quant à ce rapport sur l’état d’esprit du 7e RTA en mai 1955. Il semble que certains Algériens aient émis des doutes quant à l’accueil qui leur serait réservé une fois revenus en Algérie, « avec le climat actuel ». Il faut donc comprendre que les tirailleurs, bien qu’ils soient, d’après le même Commandant de régiment, « peu informés sur les événements », se posent eux-mêmes la question de leur retour : ils veulent rentrer chez eux, mais comment des soldats algériens se battant pour les Français, représentant les autorités françaises, vont être accueillis par d’autres Algériens, qui se sont soulevés contre ces mêmes autorités ? Pour des tirailleurs peu informés, ils ont plutôt une bonne analyse de la situation.

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Que sont devenus effectivement tous ces soldats une fois revenus au Maroc ou en Algérie ? Cette partie de l’histoire de ces combattants reste encore mystérieuse, et difficile à appréhender. Les rares informations dont nous disposons à ce sujet émanent d’Anciens de Diên Biên Phu qui, ayant participé au conflit algérien, ont leur propre vision des choses. Cependant, leurs remarques ne sont des évocations que très générales, et rien n’indique non plus que les combattants FLN rencontrés étaient aussi à Diên Biên Phu. Cela dit, pourquoi les mettre à part a priori ? Pourquoi au contraire, ne pas les considérer comme n’importe quel autre tirailleur d’Indochine qui aurait pu, une fois rentré chez lui, mener un nouveau combat, contre la France cette fois ?

« Nous, anciens d’Indochine avons réalisé une chose […]. Les fells appliquaient la « politique » qui leur avait été enseignée en captivité par les Can Bo121. [C’est-à-dire] exercer

la pression sur les civils en évitant l’accrochage avec les militaires»122. Indéniablement, ce

témoignage montre bien que les principes de guérilla appliquée en Indochine ont été transmis, directement ou non, aux combattants du FLN, et cet ancien légionnaire l’impute directement au passage des tirailleurs nord-africains dans les camps de prisonniers du Viet Minh. La défiance des hommes du bureau des Affaires Militaires Musulmanes s’est donc avérée, au moins dans certains cas. Mais la vraie question réside plutôt dans la proportion de ces soldats ex-prisonniers en Indochine devenus combattants du FLN, et véritablement atteints par cette propagande politique du Viet Minh. La réponse à cette question semble plus que difficile à donner étant donné le manque de documents, d’informations et même de possibilité, sur le moment, de tenter ce genre de décompte. La même question peut aussi se poser pour la proportion d’anciens tirailleurs restés dans leurs unités françaises ou devenus Harkis. Questions sensibles, et difficiles à cerner. À l’image du 7e Régiment de Tirailleurs Algériens,

les unités de tirailleurs algériens ont continué d’exister durant la guerre d’Algérie. « Les autorités militaires veillaient à ce que les unités algériennes soient implantées loin des villes »123. L’utilisation dans leur pays de ces unités n’a forcément pas été aléatoire, mais

largement réfléchie. La stratégie politico-militaire ayant présidé à ces utilisations précises d’unités particulières nous échappe encore.

121 Les Can Bo étaient des responsables politiques dans les camps, des « commissaires politiques » affectés aux

séances de propagande.

122 Propos issus du témoignage de J. Dens, op. cit.

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