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Augmentation de la place des femmes sur le marché du travail et persistance des inégalités

CHAPITRE 4 : Accroître la participation au marché du travail des personnes sous-employées

3. Assurer l’égalité entre les femmes et les hommes

3.1. Augmentation de la place des femmes sur le marché du travail et persistance des inégalités

La présence des femmes sur le marché du travail continue sa progression régulière. La part des femmes dans la population active s’établit à 46,2 % en 2004. 63,8 % des femmes de 15 à 64 ans sont actives, soit 11,7 points de moins que les hommes. Entre 30 et 54 ans, âges où l'activité professionnelle est la norme pour les hommes, une femme sur cinq est inactive.

Le taux d’emploi des femmes reste inférieur de 11,5 points en 2004 à celui des hommes. Toutefois cet écart, qui s’élevait à près de 20 points en 1990, tend à se réduire régulièrement. Depuis le retournement conjoncturel de 2001, il a diminué de deux points et demi. L’objectif fixé est d’atteindre en 2006 un taux d’emploi des femmes voisin de 60 % associé à des emplois de qualité. En 2004, il est de 56,9 % (68,4 % pour les hommes).

Au cours des années quatre vingt dix, la hausse de l’activité féminine s’est accompagnée de profondes mutations sur le marché du travail, notamment un fort développement des contrats à durée déterminée, du temps partiel et du nombre d’emplois non qualifiés.

Le retournement de la conjoncture économique intervenu au milieu de l’année 2001 a contribué à réduire les écarts de chômage entre les hommes et les femmes. Si le taux de chômage féminin reste plus élevé, l’écart s’est réduit d’un tiers. Ce mouvement poursuit un processus déjà ancien de réduction. La part des femmes dans le chômage de longue durée a également diminué.

Tableau 19 : Chômage masculin et féminin (en %)

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Hommes 10,1 10,2 8,4 7,1 7,8 8,7 9,0

Femmes 13,8 13,6 11,9 10,7 10,1 10,9 11,0

Écart (F-H) 3,6 3,4 3,4 3,4 2,3 2,2 2,0

Écart relatif (F/H) 1,4 1,3 1,4 1,5 1,3 1,3 1,2

Note de lecture : en 2004, l’écart entre les taux de chômage féminins et masculins est de 2 points, soit un rapport de 1,2

Concept : emploi au sens du BIT, âge exact à la date de l’enquête

Graphique 28 : L’écart de taux de chômage entre hommes et femmes se réduit 8,0 9,0 10,0 11,0 12,0 13,0 14,0 15,0 01.1990 01.1991 01.1992 01.1993 01.1994 01.1995 01.1996 01.1997 01.1998 01.1999 01.2000 01.2001 01.2002 01.2003 01.2004 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0

Taux de chômage des femmes (en %, échelle de gauche) Ecart par rapport aux taux de chômage des hommes (en point)

Concept : Chômage au sens du BIT Source : INSEE

La réduction des écarts face au risque du chômage est d’autant plus notable que dans le même temps, la présence des femmes sur le marché du travail a continué de progresser. Un certain nombre d'inégalités persistent cependant : les femmes restent sur représentées parmi les demandeurs d’emploi par rapport à leur part dans la population active ; ainsi, en juillet 2005, elles représentent 49,2 % des demandeurs d’emploi immédiatement disponibles recherchant un emploi à durée indéterminée à temps plein et 54,1 % des demandeurs d’emploi immédiatement disponibles quel que soit le type d’emploi recherché ( CDI, CDD, temps partiel, emploi temporaire ou saisonnier).

La France s’est fixé en 2003 un objectif de réduction d’un tiers des écarts de rémunération d’ici 2010. En 2003, la rémunération mensuelle nette moyenne d’un salarié du secteur privé s’élève à 1561€ pour les femmes. Elle est plus élevée d’un quart pour les hommes (1943 €). Cet écart reflète d’abord les différences dans la nature des emplois occupés. Près de 20 % des hommes sont cadres, 12 % chez les femmes. Les écarts salariaux sont réduits de moitié lorsque l’on prend en compte la qualification, le secteur d’activité, la taille d’entreprise et la durée du travail. La répartition des emplois selon le genre évoluant peu, les écarts salariaux ne diminuent que très lentement.

Tableau 20 : Ecarts de rémunérations mensuelles hommes-femmes Ecart hommes-femmes (en %) En 2001 En 2002 En 2003 Ouvriers 22,9 23,6 23,6 Employés 4,3 4,8 4,8 Professions intermédiaires 13,3 13,5 13,6 Cadres 28,6 28,2 28,8 Ensemble 25,2 25,0 24,8

Remarque : L'écart de rémunération hommes-femmes se réduit globalement entre 2002 et 2003, alors qu'il s'accroît pour chacune des catégories professionnelles prises isolément : ce phénomène s'explique par une modification de la structure des salariés par catégorie professionnelle. Ainsi, le poids des employés - catégorie pour laquelle l'écart est faible - dans le total des salariés est en augmentation.

Lecture : en 2003, la rémunération mensuelle d'un homme salarié à temps complet dans une entreprise de 10 salariés ou plus s'est élevée à 2 670 euros, soit 24,8 % de plus que celle d'une femme à temps complet.

Pour les agents de l’Etat, le niveau de rémunération dépend de règles statutaires. En moyenne, les hommes ont une rémunération moyenne supérieure d’un sixième à celle des femmes (2 206 € contre 1 893 € en 2002), reflétant là encore les différences dans les emplois occupés.

Les femmes sont davantage employées que les hommes sur des contrats CDD. En 2003, près de 10 % des femmes salariées sont en CDD alors que ces derniers représentent 7,5 % de l’emploi salarié total. L’écart entre hommes et femmes s’était réduit à la fin des années 90 mais se creuse à nouveau depuis 2001. Autre caractéristique de l’emploi féminin, l’activité à temps partiel : plus de huit emplois à temps partiel sur dix sont occupés par des femmes. 30 % des femmes qui travaillent sont à temps partiel, soit six fois plus souvent que les hommes. Elles sont aussi quatre fois plus nombreuses que les hommes dans une situation de sous-emploi, c’est-à-dire à temps partiel en souhaitant travailler davantage. Pour certaines, le temps partiel est aussi un temps « choisi » : 15 % des femmes fonctionnaires de l'Etat sont à temps partiel. Du côté de la demande d’emploi, on observe une tendance moins marquée pour la recherche d’un emploi correspondant à la norme standard : 70 % des femmes inscrites à l’ANPE recherchent un CDI à temps plein tandis que cette proportion parmi les hommes s’élève à 83 %. La demande d'emploi des femmes reflète l'offre de travail : les offres d'emploi relatives à 5 des 10 métiers les plus demandés par les femmes sont à plus de 70 % des offres à temps partiel.

Les emplois restent encore fortement sexués tant au niveau sectoriel que socioprofessionnel. Salariées pour la plupart (92 % d’entre elles contre 86 % des hommes) les femmes travaillent plus souvent que les hommes dans le secteur public (28,2 % contre 16,2 %) et les emplois féminins demeurent concentrés dans le secteur tertiaire. L’industrie et le bâtiment restent à forte dominante masculine. Prés de la moitié des femmes sont employées alors que plus d’un tiers des hommes sont ouvriers. Les deux tiers des postes de cadre du secteur privé sont occupés par des hommes et moins de deux dirigeants sur dix sont des dirigeantes. Dans la fonction publique, les femmes, bien que majoritaires, ne représentent que 13,4 % des emplois de direction et d’inspection.

La population des non qualifiés est en grande partie employée, féminine et tertiaire. Les femmes représentent près des deux tiers de l’emploi non qualifié. Ces emplois très concentrés dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie restauration et des services personnels et domestiques où le travail à temps partiel et les contrats à durée déterminée se sont beaucoup développés.

Les femmes qui occupent un emploi à temps partiel constituent un groupe hétérogène. Lorsque le temps partiel est contraint par les employeurs, il est le plus souvent associé à un travail non qualifié, le plus souvent à durée déterminée et à horaires atypiques. Il conduit alors à une grande précarité, précarité de l’insertion sur le marché du travail et dégradation des conditions de vie : les difficultés de l’articulation entre la vie professionnelle et la vie familiale sont accrues par les horaires atypiques. Les conditions d’emploi conduisent les femmes à arbitrer entre emploi et congé parental, dont on sait qu'il peut constituer une rupture sur le marché du travail.

L’articulation entre la sphère privée et le monde du travail reste un problème à résoudre. Ce n’est pas un exercice facile quand les horaires sont longs (plutôt les cadres et les professions indépendantes) ou irréguliers et atypiques (plutôt les ouvriers et employés les moins qualifiés). Si l’activité professionnelle de l’homme n’est que peu influencée par le nombre et l’âge de ses enfants, ce n’est pas le cas pour les femmes qui vivent en couple. Le taux d’activité des femmes a tendance à décroître lorsque le nombre d’enfants augmente. En 2003, le taux d’activité est de 80 % pour les mères vivant en couple avec un enfant de moins de trois ans. Il n’est plus que de 58 % pour les mères vivant en couple avec deux enfants dont un au moins de moins de trois ans. Depuis une dizaine d’années, le taux d’activité des femmes en couple avec un enfant de moins de trois ans n’a pas connu de fortes évolutions : il a légèrement augmenté pour les femmes avec un enfant et celles avec trois ou quatre enfants et légèrement baissé pour celles avec deux enfants.

Tableau 21 : Activité, emploi et chômage en 2003 selon le nombre d'enfants du couple

Moyenne annuelle en %

Lecture : en 2003, 74 % des femmes vivant en couple sans enfant sont actives : 51,2 % travaillent à temps complet, 16,2 % à temps partiel et 6,6 % sont au chômage.

Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 15 à 59 ans vivant en couple. Source : enquête sur l'emploi, Insee

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