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La projection par rapport à un point, telle que la préconise J. Lacan pour construire la poursuite de l’hystérèse résulte donc, pour être toujours mathématiquement cohérent, d’une double projection axiale.

128 Deux constructions géométriques sont possibles :

1. Une première construction purement mathématique du point « s » en pointillés noirs (voir figure 21A ci-dessus).

 Projection du point « s » par l’axe I puis projection par l’axe S pour donner « s’ ».

2. La seconde proposition de construction reprend les principes hystérétiques d’un vecteur (en pointillés verts, voir figure 21A ci-dessus).

 Positionnement de la courbe d’hystérésis représentée par le vecteur qui va de « S » vers (s).

 Projection par (C) milieu de l’axe symbolique (S) en conservant la distance.  Redémarrage de l’hystérèse à partir (s’) vers l’EnvR.

 Axe (ss’) tors et résultant de la double projection axiale qui permet d’obtenir une projection centrale avec retournement par la Chose.

Cette seconde proposition répond finalement au schéma de construction du ruban de Möbius et permet d’obtenir quelque chose de similaire :

S R I Figure 21 A C A Env R s s’

129

Sans toutefois reprendre toute la théorie de J. Lacan autour de la bande de Möbius et de son utilisation en psychanalyse, nous pouvons d’ores et déjà nous apercevoir que la théorie de l’hystérèse se conforme intuitivement aux applications topologiques möbienne notamment quant à la continuité et l’homéomorphisme des espaces étudiés. La notion d'homéomorphisme permettant de dire que deux espaces topologiques sont identiques mais vus différemment. Alors bien que la bande de Möbius, en topologie soit une surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle, dans l’hystérèse nous n’avons conservé celle-ci que sous sa forme plane et unilatère sans remettre en cause la théorie lacanienne dans le rapport du sujet à l’inconscient. Pour rester cohérent avec l’agencement de la logique de l’hystérèse et la psychanalyse, nous devons apporter quelques précisions.

 Tout d’abord, dans le Réel comme dans l’EnvR seront privilégiés au déploiement de l’hystérèse et à l’introduction des discours les vecteurs opérant au développement de la courbe dans l’espace dans lequel elle évolue. Si dans le Réel il s’agissait des vecteurs dirigés vers le haut, dans l’EnvR s’est au contraire vers le bas.

 L’EnvR est soumis aux mêmes lois que le Réel, l’espace qu’il définit, détermine le sujet dans son désir et sa différence.

 L’EnvR n’est pas finalement un autre champ indépendant du Réel, mais il lui est connexe par la projection centrale en (C), par retournement et continuité.

 Cela veut dire également que les éléments qui figureront dans cette partie devront garder la même cohésion que dans le Réel, c'est-à-dire que tout élément n’est représentable que s’il intervient dans la structuration du sujet.

 En ce sens, tout signifiant représenté par un vecteur n’a de réalité que parce qu’il authentifie un élément du discours du sujet repérable au niveau conscient ou inconscient et donc positif.

a a

a a

130  Le vecteur en mathématique est une manière simple de modéliser un mouvement, il

se caractérise par sa direction, son sens et sa grandeur.

 Le vecteur dans l’hystérèse est une manière simple de représenter une formation de l’inconscient et aura un impact dans l’articulation du désir et la division du sujet.  Le vecteur sujet ($) n’a de sens que s’il est positif, c'est-à-dire que sa représentation

symbolique dépend de la relation qu’il entretient avec le phallus : à l’endroit, le sujet s’oriente vers le phallus alors qu’à l’envers le sujet ($) prend appui sur le phallus en direction du champ pour lequel il est destiné.

 Puisque l’hystérèse n’admet que continuité entre endroit et envers par connexion, le phallus en conditionne la topologie, l’orientation du sujet ainsi que les autres vecteurs qui le représentent.

 Du coté de l’EnvR, le sujet prend appui sur le phallus en direction du champ pour lequel il est destiné.

 Enfin, dans le Réel, à l’endroit, la vérité du désir (VD) avait la primauté sur la vérité du sujet (V$) et la pulsion de communication symbolisée par la coupure de l’hystérèse (//) renvoyait par continuité aux éléments venant de l’autre coté soit appartenant en totalité au semblant, soit exclu ; à l’EnvR c’est le processus inverse qui officie au discours.

Si nous nous étions contenté d’effectuer une simple projection par (C), nous aurions obtenu dans le nouveau discours à l’étude des vecteurs en sens opposé à celui de l’hystérèse de l’Universitaire et donc négatifs. Cependant pour rester cohérent avec l’approche psychanalytique et la topologie proposée, on peut démontrer la chose suivante :

 Mathématiquement, la projection centrale d’un vecteur nous permet d’obtenir un autre vecteur en sens opposé. Par exemple en réalisant une projection centrale du vecteur « a » par le centre « C », on obtient un vecteur « -a ».

 Hystérétiquement, nous avons défini l’EnvR comme un champ du Réel qui s’appréhende par sa « négative », par une sorte de retournement. En ce sens, le vecteur représentable par projection centrale « -a » devra à nouveau être négativé et donc se voir appliquer un second signe moins, ce qui donne : [- « -a »]. Ainsi la négative du négatif engendre du positif et le vecteur par retournement reprend ses qualités d’origines, sa distance, sa direction et son sens : - (-a) = (a)

131  Il en va de même pour les autres vecteurs qui subiront le même traitement que « a », ce qui permet de respecter les propriétés du champ dans lequel ils opèrent (l’EnvR ) et de leur rapport au phallus. En changeant de signe le sens du vecteur change sans toutes fois en modifier le conjugué harmonique.

Pour éclairer notre cheminement, tentons une construction hystérétique projective à partir du discours de l’Universitaire et voyons les implications nouvelles que cela produit. On obtient un nouveau dispositif vectoriel tout en conservant les principes de la projection en mathématique hystérétique. Quatre vecteurs peuvent à nouveau être représentés. On obtient ainsi le graphique suivant148 (voir figure 21 B ci-dessous).

148

Par souci de commodité et de clarté du graphique, les vecteurs « v » et « v’ » ne seront pas représentés dans la figure 21B. De toute façon, comme la projection centrale conserve les distances, les angles et les proportions, les vecteurs « v » et « v’ » auraient des positions analogues au discours du Maitre mais cette fois ci dans l’EnvR. S R Objet (a) -[+ph] Ph(S) a’ I Figure 21B S1 $ C A s2 a P Discours de l’Universitaire Discours de l’hystérique Sh +[-ph] a S1 $ EnvR -A Semblant Semblant Ego P S (Ⱥ) s2 Objet (a) VD V$

132 Étudions quel type de discours a été mis à jour dans la figure 21B dans la partie gauche du plan euclidien et le conjugué harmonique S1, s2, a, et $ qu’elle révèle.

D’un point de vue de la valeur du vecteur, la relation d’ordre pour les vecteurs de même sens est :

 Dans le sens vers le bas $ > a et dans le sens vers le haut S1 > s2

L’égalité des rapports $ / a = S1 / s2

D’un point de vue hystérétique :

 $ est le représentant de a S1 produit du savoir s2 (sachant que la coupure

hystérétique intervient entre a // s2)

D’un point de vue de la théorie du discours lacanien on obtient le discours de l’Hystérique :

 $  S1 (la flèche signifiant dans le discours l’adresse de la « pulsion de communication »)

a // s2 (la double barre signifiant la coupure qui empêche la jouissance immédiate)

À la base des deux signifiants (a //s2) vient se loger la courbe d’hystérésis qui

commémore une trace symbolique, qui crée simultanément une coupure et une disjonction vectorielle pour empêcher la jouissance.

De plus, l’orientation de la courbe vers le phallus localisé dans l’Autre négativé, donne l’aspect général d’une régression inverse de la sinusoïde. Bien que cette dernière ressemblerait à celle du discours de l’Universitaire, cette fois-ci, compte tenu de la primauté des vecteurs dirigés vers le bas, c’est l’objet « a » et le sujet $ qui gouvernent l’hystérèse dans le semblant.

Suite à la disjonction du savoir (s2) avec l’objet « a », la courbe perd peu à peu ses

appuis dans l’EnvR. Ce mouvement régressif se trouve accentué par le comportement du signifiant S1 absorbé, ou qui va chercher refuge dans l’Autre négativé.

Le graphique montre clairement que le semblant dans ce discours est mal constitué. En effet, la partie terminale du sujet en est évacuée et ne prend pas en compte l’objet « a ». L’hystérèse nous révèle ici que ce n’est plus la vérité du désir qui préside à l’orientation de la courbe qui œuvre dans le discours de l’Hystérique, dans sa régression, c’est un

133 semblant partiel qui reste confiné au sujet (partiellement dépourvu lui aussi).

L’orientation de la vérité du désir et la façon dont se constitue le semblant nous indiquent combien la principale motivation du sujet hystérique est de savoir ce qu’il en est de sa jouissance. Le désir de l’Hystérique c’est du semblant tronqué, altéré, constitué à la fois de la vérité du désir et de la vérité du sujet à l’adresse de l’Autre négativé. Une configuration susceptible de fournir au sujet la raison, sans y parvenir, de ce qui cause le désir de l’hystérique. Un désir qui renouvelle sans cesse ce schème…

La vérité ne lui appartient pas puisqu’en officiant pour le compte de l’Autre négativé, l’hystérique ordonne que lui soit démontrée l’impuissance qui la caractérise en lui procurant un savoir sur l’objet. L’objet « a » qui aurait dû être un objet « -(-a) » dans la mesure même où le sujet par la dimension imaginaire qu’il lui accorde, en oublie que l’objet du réel est un objet détaché par la coupure hystérétique qui structure son désir. C’est là tout le drame névrotique de l’hystérique, à savoir que « a » = «-(-a) », et que l’objet qui cause le désir n’est en fait que la trace, l’empreinte de l’objet.

Dans le montage de l’Universitaire, l’objet « a » dépourvu de la plus-value qu’aurait provoquée une éventuelle présence du phallus au-dessus de lui, se voyait destitué et confiné dans sa plus pure objectivité matérielle. De plus son exclusion du semblant provoquait un assujettissement au formalisme des pensées et des idéaux de l’Autre. Ce n’était plus le sujet qui parlait, c’était l’Autre, la raison.

Ici, compte tenu de son appui sur l’hystérèse, « a » vient conditionner un vide (la coupure) ou en tout cas permettre la concrétisation de la trace symbolique d’un objet ayant existé mais « refoulé » dans le réel.

Par conséquent, la trace occasionnée par l’objet « a » est en ce sens à la fois, dans le réel de l’EnvR, impossible capture de l’objet « a » lui-même, et représentation imaginaire de l’objet qui en a laissé la trace… La complémentarité de ces deux phénomènes en fait sa valeur symbolique. Ensuite, l’hystérique ne pouvant poser un savoir objectif de lui- même sur l’absence de cet objet, se réfère au savoir en direction de l’Autre. D’où la coupure hystérétique disjonctive qui introduit au refoulement. D’une part l’objet qui a produit la trace échappe aux représentations verbalisables par le refoulement – puisqu’il n’appartient ni au semblant ni à la vérité dans sa disqualification, mais au réel, d’où son sens vectoriel – et d’autre part il n’offre pas une possibilité de continuité (//) à un savoir (s2) par la coupure intercalaire de l’hystérèse qu’il produit. En ce sens, l’objet

134 Inversement au mathème de l’Universitaire où l’objet faisait suite à un savoir et orientait le sujet dans un rapprochement vers l’Autre ; ici en favorisant un éloignement et un transport de l’hystérèse dans l’EnvR, l’objet fait, par l’aspiration qu’il produit, fonction de métaphore, relance les processus fantasmatiques, soutient la structuration du Moi, met en acte le sujet vers l’accomplissement d’un désir ; l’objet, n’ayant pas de valeur matérielle vu qu’il est évaporé et disjoncté du savoir, œuvre métonymiquement comme objet du désir lui-même.

De fait, l’objet « a » en faisant la promotion du désir, favorise le transport de l’hystérèse du sujet – par dissymétrie avec le savoir – sur la voie de l’impossible et de l’inexistence d’un rapport sexuel totalisant. L’Hystérèse montre à quel point l’objet « a » symptomatise une rébellion dans la loi du désir de l’hystérique. Par son style insurrectionnel il « assure au sujet qu’il ne sera pas joui par cet autre maternel »149 et lorsqu’il se donne à voir (sur le corps par exemple lors de somatisations) il augmente la distance de la courbe avec l’Autre (négativé) en privilégiant le sens. C’est d’ailleurs une des premières découvertes de S. Freud dans « Études sur l’hystérie » en disant que « les symptômes hystériques ont un sens (et non pas une signification) » et diminuent ainsi l’angoisse de mort.

Alors, faire l’amalgame entre l’objet « a » et le symptôme devient possible dans ce discours. Contrairement aux discours que nous avons étudiés auparavant, l’objet appartenait et surgissait du réel pour mettre à l’épreuve la dimension fantasmatique du sujet. Un fantasme du sujet qui faisait écran à l’objet « a » du réel en posant soit un signifiant S1 pour le Maître, soit un signifiant s2 dans le cas de l’universitaire, puis il

149 P. Bruno : Lacan, passeur de Marx, P 251, Edition Erès, 2010

Semblant Le symptôme

{

$

{

a VD (S1) VS (s2)

}

//

Refoulement Autre (-A)

135 s’intégrait dans le symbolique par le procès du capitonnage.

Ce qui n’est pas le cas ici dans le discours de l’Hystérique, comme le précise J. Lacan lors de la conférence donnée dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 16 juin 1975, à l’ouverture du 5e Symposium international James Joyce150

, « le symptôme, c’est l’effet du symbolique dans le réel […] le symptôme c’est ce que les gens ont de plus réel » et de nous permettre de confirmer que dans l’hystérèse de l’hystérique l’objet « a » peut être considéré comme symptôme.

De plus, en deçà du jaillissement de l’objet en tant que symptôme dans le réel de l’EnvR, il se voit coupé de toute énonciation par la disjonction (//) d’où il est natif et ne peut être une vérité issue d’une signification (s2). Cependant étant propre à structurer le sujet, l’objet « a » en tant que symptôme, ne peut se soustraire à sa portée inconsciente ; il vient ainsi comme béquille proposant des possibilités de métaphorisation pour que le Moi survive et ne se désintègre pas sous l’effet de la gravité de l’Autre négativé.

En poussant plus loin le raisonnement, ainsi que le propose la théorie lacanienne, en passant de la béquille à la prothèse, le mécanisme prothétique qui vient nouer les trois nœuds borroméens (R, S, I), maintient le moi comme ego dans sa relation à l’autre et qui relance le fantasme, J. Lacan le nommera le sinthome. Sinthome définit comme symptôme à la fois en relation avec le complexe d’Œdipe et le Nom du père (représenté par [Sh] sur la figure 21B). À cela, on peut donc dire plusieurs choses :

Premièrement, et c’est à S. Freud qu’on le doit, que tout sujet qui ne peut rien dire de son symptôme (qu’il soit physique, psychique ou social) relève du discours de l’Hystérique, sinon il retournerait de l’Universitaire qui en ferait un objet sur lequel il poserait un savoir.

Deuxièmement, si l’hystérique dans son discours ne peut rien dire du symptôme parce qu’il représente maladroitement la trace symbolique de l’objet disparu appelé l’objet « a », c’est que l’événement à l’origine de sa disparition a subi un refoulement qu’on pourrait dire de total.

Pourquoi total ? Eh bien, contrairement aux deux autres discours précédents, le refoulement, au lieu d’être représenté par un signifiant (S1 pour le Maître et s2 pour l’Universitaire) qui s’interpose pour maintenir un écart entre la courbe et l’axe symbolique délimitant l’Autre, est représenté par l’objet qui, en agissant comme symptôme, relance la courbe dans l’EnvR.

136 Le discours l’hystérique montre à quel point plusieurs mécanismes sont mis en œuvre pour que le refoulement se réalise :

 L’objet « a » aspire l’hystérèse du sujet vers le réel de l’EnvR. Il favorise ainsi une première coupure occasionnant une trace symbolique qui à la fois commémore la matérialité passée de l’objet refoulée dans le réel et en constitue son immatérialité présente qui va caractériser la jouissance phalliquede l’hystérique. Sorte de fuite en avant par le refoulement qui bien qu’ayant l’allure du déni, est en fait le refoulement dans le réel qui opère pour ne conserver que l’immatérialité constitutive de l’objet « a ». Ce refoulement total pouvant se manifester sous forme d’oublis, d’amnésie, de digressions, aveuglement, surdité, indifférence.

 La disjonction entre l’objet « a » et le savoir (s2) renvoyé vers l’Autre négativé

concrétise à la fois la deuxième coupure et donne à ce savoir (s2) une importance toute symbolique. Le savoir en devient presque un signifiant maître parce qu’il le précéde et accentue ainsi la soumission du sujet hystérique à la fois aux signifiants de l’Autre négativé et le mécanisme de l’identification en partie ou en totalité à un objet qui viendrait se présenter. Objet qui s’impose aisément à l’hystérique vu qu’il n’a pas d’écran pour filtrer l’assaut du réel (en posant un savoir par exemple). Cette ouverture au réel d’un objet favorise le refoulement dans l’Autre négativé et accentue la réalisation des processus d’identification sous l’influence de la refente de la courbe, c'est-à-dire de ramener ou de promouvoir l’objet du réel au statut d’Autre151

.

 En prenant appui sur le phallus forclos dans l’Autre négativé, le sujet ($) hystérique tente d’en sortir en risquant une capture symbolique impossible de l’objet (a) du réel (impossible parce que, quoi qu’on fasse, on le rate) par le mécanisme de l’identification.

 Enfin, forclos dans l’Autre le signifiant maître favorise le mécanisme de l’identification projective.

L’objet « a » dit le symptôme, agit au titre de mécanisme de défense et permet au sujet qui évolue dans ce discours d’éviter que la courbe ne soit aspirée dans l’Autre (négativé) et donc la folie.

En effet, mené à des phases paroxystiques, le discours de l’hystérique conduit soit dans

151

137 un rapprochement en excès vers l’Autre négativé à l’irrationalité de la folie (notamment les divers degrés de paranoïa), soit à l’égarement total dans le réel (les fugues, les tentatives de suicides, le désœuvrement…).

Cependant, c’est par l’objet « a » que le sujet se maintient dans le langage et permet que le Moi comme ego conserve à minima son intégrité par le jeu du refoulement . Ainsi il incombera à l’objet « a », compte tenu de la position dans l’Autre (négativé) du Phallus dans l’envers, de devoir remplir dans l’hystérèse plusieurs missions à la fois :

 Confiné dans sa plus pure objectivité « immatérielle », il pose la marque de la castration qui introduit le sujet dans la trame œdipienne et la perte.

 Il œuvre également dans le mécanisme du refoulement qui sert, au sujet, de ne pas être en prise directe avec l’objet incestueux et la mort.

 Il permet, en collaborant avec le sujet, d’engager l’hystérèse sur la voie d’une reprise a minima de la courbe dans l’EnvR et de la métaphorisation.

 L’objet « a » se fait symptôme par compromission, c'est-à-dire en trouvant un équilibre dans l’opposition entre la valeur fantasmatique du traumatisme de la perte qu’il génère et la portée signifiante que le sujet dans son désir veut bien accréditer à la vérité qui s’exprime à son propos.

 Lorsqu’il conditionne le sujet dans une jouissance qui se coordonne à la fois avec le Nom du père et le complexe de castration, l’objet se fait sinthome ainsi que l’a défini J. Lacan, c'est-à-dire un symptôme qui évite la rechute (en grec, « ptoma » la chute) du sujet dans l’Autre.

 En disjonctant du savoir, l’objet « a » agit comme véritable mécanisme de défense pour éviter que le Moi ne se dévalorise pas, en le consacrant comme ego. Cependant, la divergence fantasmatique du processus qui l’engage et qui amalgame le Moi et l’ego, peut renforcer le sujet dans ses représentations qui feraient, soit écran à sa vraie constitution narcissique, soit dans une confusion productive d’une illusion qui priverait l’hystérique, dans son discours, d'une vraie liberté. Cette privation dans le réel enchaînerait l’hystérique à des schémas de souffrance (égocentrisme,

victimisation, orgueil, frivolité, amour-propre, perception erronée du monde…). En structurant davantage un ego plutôt qu’un « vrai Moi » comme le Maître par