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CHAPITRE II : Cadre théorique et questions de recherche

3.1 Démarche méthodologique

3.1.1 La collecte des données

3.1.1.3 Les articles de presse

la presse écrite, notamment malienne (L’Indépendant, le Républicain, les Échos, Journal du 22 Septembre, Info-Matin…). La presse (écrite, audio et audiovisuelle) étrangère n’est pas restée en marge, puisqu’elle a couvert, elle aussi, ce processus, surtout la polémique qui a suivi l’adoption du code en 2009. L’analyse des articles de presse sur cette controverse était indispensable pour identifier les acteurs sociaux qui y étaient impliqués, leurs positions respectives, ainsi que les enjeux qu’ils défendaient. Il faut souligner aussi que la presse écrite a été fortement sollicitée et utilisée autant par les défenseurs du code que par ses opposants. Du coup, elle a contribué à alimenter la polémique en mettant en avant les arguments utilisés par les uns et les autres pour justifier leurs positions. Les articles de presse permettent également d’identifier différents acteurs impliqués dans cette controverse, ainsi que les enjeux qu’ils tentent de défendre comme en témoignent les interviews qu’ils accordent aux journalistes. Ils permettent aussi de connaître les idéologies que défend chaque camp (les articles de presse sont souvent considérés comme des indicateurs d’idéologie). Enfin, ils nous renseignent sur la manière dont le débat sur le code a été présenté par les journalistes à la population. C’est pourquoi certains journalistes ou éditorialistes, qui ont largement couvert ce processus, ont été identifiés et interviewés.

Notre choix des articles de presse s’est fait sur la base des thèmes ou sous- thèmes relatifs à notre grille d’analyse, à savoir les structures d’opportunités politiques ayant permis l’élaboration du code, les enjeux défendus par les différents acteurs sociaux, les répertoires d’action collective, les canaux de communication et les jeux d’alliance utilisés pour défendre leurs positions respectives. Pour ce faire, nous nous sommes focalisés essentiellement sur les titres (et sous-titres) des différents articles. Certains sujets au cœur de la controverse ont aussi attiré notre attention, à savoir la légalisation du mariage religieux, l’obéissance de la femme à son mari, la question de l’héritage et de la succession. Un autre élément qui a guidé notre choix des articles est la position de l’organe de presse lui-même par rapport au

code (pour ou contre). Cela nous a permis d’avoir des informations sur les types d’arguments généralement formulés par les acteurs sociaux, soit pour défendre le code, soit pour s’en opposer. Comme ci-dessus noté, la controverse autour du code des personnes et de la famille a conduit à une certaine polarisation de la presse malienne, notamment entre les pour et les contre. Comme le disait bien Éric Neveu (2011), les médias, en plus d’être des ressources dans les mains des mouvements sociaux, en constituent des acteurs à part entière. Au Mali, il y a des organes de presse jugés proches des organisations islamiques, comme d’autres, des organisations féminines. En plus des deux camps, nous avons la presse d’État (Essor, AMAP, ORTM) qui met généralement en avant la position de l’État sur tel ou tel sujet d’intérêt national. Ainsi, pour mieux connaître, par exemple, les raisons avancées par les organisations islamiques pour s’opposer au code (la première version notamment), il était important de lire les articles d’organes de presse proches de ce mouvement. C’était aussi le cas avec les organisations féminines qui défendaient le texte au début du processus.

Grâce au centre national de documentation et d’informations sur la femme (CNDIFE), au centre Djoliba et à la bibliothèque nationale de Bamako (section archives), nous avons pu accéder à ces articles portant sur divers sujets au cœur de la controverse autour du code. En effet, chacun de ces trois centres (ce sont les trois plus grands centres de documentation de Bamako) détient un important dossier de presse sur le code des personnes et de la famille, couvrant essentiellement la période allant de 2009 (date d’adoption de la première version du texte, ainsi que celle de son rejet par les organisations islamiques, période la plus « chaude » de la controverse autour du code) à 2011 (date d’adoption de la seconde et dernière version). Au CNDIFE par exemple, nous avons trouvé sur place un dossier de presse, c'est-à-dire une compilation de plus de deux cents (200) articles de presse portant sur le code et couvrant pour la plupart, la période ci-dessus indiquée (2009 à

de la bibliothèque du CNDIFE (avec consultation sur place), une copie nous a été attribuée. Dans les autres centres également, nous avons pu avoir accès à ces archives. C’est ainsi que nous avons pu facilement sélectionner les articles qui répondaient à nos critères de choix (voir ci-dessus pour plus de détails).

En dehors des trois centres ci-dessus mentionnés, nous avons pu lire également quelques articles à partir des sites d’organes de presse présents sur le net.

En dehors de la presse malienne, il existe de nombreux articles de presses étrangères (Jeune Afrique, RFI, Afrik.com …) sur la controverse autour du code des personnes et de la famille. Ces articles renseignent sur la façon dont les acteurs extérieurs perçoivent et analysent une telle controverse. Ils permettent d’avoir un regard extérieur sur les principaux sujets ou enjeux au cœur de la controverse. Tout comme avec les articles de la presse malienne, nous nous sommes intéressé à ceux de la presse étrangère allant de 2009 (date d’adoption de la première version du code) à 2011 (date d’adoption de la seconde et dernière version). Ces articles ont été consultés sur les sites des organes de presse qui les ont produits. Les critères de choix étaient les mêmes que ceux de la presse malienne (voir ci-dessus pour plus de détails).

En plus de la littérature grise, des articles de presse, nous avons consulté des documents audio et audiovisuels portant sur le débat autour du code des personnes et de la famille.