• Aucun résultat trouvé

2.2.3 Deux ou trois choses sur l’histoire du football pour mieux avancer

2.2.3.2 Approche factuelle de l’histoire du football

Nous l’avons évoqué avec Alfred Walh, l’histoire du football d’un point de vue factuel est en lien avec la naissance de jeux de balle au pied et non pas avec celle du sport43. Ces jeux existent depuis l'Antiquité. Les Grecs pratiquent des jeux de balle au pied

: aporrhaxis et phéninde à Athènes, épiscyre à Sparte. Nous retrouvons la même situation

chez les Romains où l’on retrouve la pila paganica, la pila trigonalis, la follis et

l'harpastum. Les Chinois possèdent aussi leurs exercices avec un ballon et développent un

jeu à base de passes et de jongles. C’est une pratique que l’on retrouve dans le cadre de l’armée, sans but ni compétition. Ce sont les textes les plus anciens que l’on retrouve sur le sport en Chine (IIIéme siècle).

En Italie, au XVème siècle, apparaît le calcio, ce cousin du football disparaît d’ailleurs en 1739. Les racines du football se retrouvent dans la soule (ou choule) (Arnaud, Camy, 1986). Ce jeu sportif est pratiqué de chaque côté de la Manche dans les écoles et universités, mais aussi par le peuple. Nous retrouvons une mention de ce jeu en France dans les textes en 1147 et en Angleterre en 1174. Malgré sa brutalité, elle reste populaire jusqu'au début du XIXe siècle dans les Iles Britanniques et dans un grand quart nord-ouest de la France. Le jeu est également pratiqué par les colons d'Amérique du Nord. Il est cependant interdit par certaines autorités publiques, notamment celles de la ville de Boston (1657). Toutefois, preuve que la question des origines est complexe, Arnaud et Camy (1086) signalent que selon le quotidien britannique The Times, des recherches historiques ont montré l'existence d'une pratique codifiée du football en Écosse dès le XVe siècle.

42

Nous traiterons cette question dans un développement ultérieur consacré à l’approche historique des sources (contextualisation et périodisation).

43

Pour différencier le sport des simples jeux, on peut se fonder sur la définition du sport développée supra, ou s’appuyer sur une de ses déclinaisons due à Ronald Hubscher (1992). Pour ce chercheur, le sport est :

- L’utilisation de qualités physiques particulières : comme la force, la souplesse, l’endurance, la coordination…

- Une activité institutionnalisée possédant des règles communes au plus grand nombre ; - Une place importante accordée à la compétition ;

47 La soule n’est pas le « football moderne » que nous connaissons. Les chercheurs anglais l’ont d’ailleurs baptisée folk football (football du peuple) pour la différencier. Le Highway Act britannique de 1835 interdisant sa pratique sur les routes, elle est contrainte de se replier sur des espaces clos. Mais des variantes de la soule se pratiquent aussi sur terrains fermés. Dans les grandes écoles comme Westminster ou Winchester germe le football moderne. (Wahl, 1990 ; Réthaker, Thibert, 2012).

Les premiers codes de jeu ne sont guère partagés. Chaque équipe possède en fait ses propres règles, ce qui rend les rencontres pour le moins problématiques (Dietschy, 2010). Conscients des difficultés, les Britanniques codifient et organisent peu à peu le football comme le cricket et le base-ball. Ces derniers sont des sports collectifs déjà structurés bien avant l’apparition du football. En octobre 1848, après plusieurs heures de débats entre les établissements scolaires de Cambridge, les « Cambridge Rules » sont édictées. Même s’il faudra attendre un demi-siècle pour unifier les règles, c’est la première tentative d’une mise aux normes commune.

En France, le football est d'abord pratiqué au nord d'une ligne Caen - Paris - Laon, et principalement en milieu scolaire. Dans cette zone, il est, dès les années 1880, un des jeux préférés des jeunes. Les professeurs d’anglais sont ceux qui apportent les ballons et les règles dans les cours de récréation. Etonnamment, les professeurs de sport ne sont donc pas ceux qui introduisent le football à l’école. (Réthaker, Thibert, 1974).

Parallèlement à cette introduction en milieu scolaire, quelques Anglais font des démonstrations de leur sport au cours de matchs dans quelques ports et villes de passage qui marquent parfois les mémoires. Mais les français ne jouent pas et le phénomène sportif ne touche pas le territoire. Par contre en Angleterre le football s'organise (professionnalisme dès 1885). Le mouvement est donc très anglophile et touche la bourgeoisie depuis le Second Empire. Les premiers sportifs français se recrutent ainsi exclusivement parmi les « meilleures familles » du pays.

Or partout où il apparaît, le professionnalisme va très vite bouleverser la situation des clubs ainsi que le nombre et l’origine sociale des pratiquants : en 1914, l'Angleterre compte plus de 400 clubs professionnels et 6 000 joueurs opèrent sous ce statut. 4 740 sont même syndiqués (Wahl, 1990). L'opposition farouche des dirigeants du sport et du football français, à ce qu’ils désignent comme des « dérives britanniques », pèse sur le développement du football. L’USFSA44

se doit de gérer l'ensemble du sport français. Le

44

48 football est exclu par l'USFSA du professionnalisme, des transferts et des paris, perçus en France comme un grand défaut anglais. En revanche, le premier championnat de France USFSA de « football-rugby » est organisé en 1891. Des formations de rugby sont alors mises en place à Paris, en particulier au sein du milieu scolaire.

S’ensuit une période de développement du football partout dans le monde. Les Britanniques jouent d’ailleurs un rôle important dans la diffusion de ce sport. Deux causes notables sont à l’origine de ce développement :

- Le modèle anglais et sa culture s’exportent, grâce aux ouvriers qui voyagent. Nous pouvons prendre ici l’exemple de l’arrivée du football en Amérique du Sud qui se fait par les ouvriers des chemins de fer. Ainsi les équipes se créent tout comme les compétitions mais elles restent réservées aux joueurs britanniques. Progressivement elles s'ouvrent aux joueurs et aux clubs locaux. Les universités anglaises jouent aussi un rôle moteur dans la diffusion de ce sport. La Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et le Danemark sont parmi les premiers pays européens continentaux touchés, tous restent influencés par le modèle anglais.

- Le football se développe aussi à des voyageurs de diverses nationalités ayant séjourné au Royaume-Uni où ils découvrirent le jeu. L’introduction du football se fait en France encore dans le cadre scolaire, grâce aux professeurs d’anglais et aux voyages linguistiques.

S’ensuit la mise en place de structures bien plus formelles capables de fédérer un sport qui se développe partout en Europe. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) est créée en France à Paris en 1904, et ce malgré l’opposition des britanniques qui refusent de participer à une entreprise qui a pour origine la France.

A partir de cette période et jusqu’en 1920/1930, nous constatons l’accélération de la professionnalisation. Plusieurs nations45 européennes et sud-américaines autorisent le professionnalisme afin de mettre un terme aux scandales liés à l'amateurisme46 qui frappent ces pays depuis le début du siècle.

45

L'Autriche (1924), la Tchécoslovaquie et la Hongrie (avant 1930), l'Espagne (1929), l'Argentine (1931), la France (1932) et le Brésil (1933) ont autorisé le professionnalisme (hors du Royaume-Uni).

46

Pierre Chayriguès refuse de partir au Tottenham Hotspur en 1913 et ce malgré la somme importante qui lui est proposée. Il reconnaît cependant qu’il était très bien rémunéré au Red Star (Source : L’Auto, du 7 au 30 mars 1929, « 25 ans de football »).

49 En fait, le football français résiste au professionnalisme jusqu'en 1932, et donc en pleine crise économique. Les fondateurs du football français professionnel sont Georges Bayrou47, Emmanuel Gambadella48 et Gabriel Hanot49 (Réthaker, Thibert, 2012). Ainsi le professionnalisme entraîne le resserrement de l’élite du football. Avant 1932, les clubs et les joueurs s’arrangent pour le paiement avec notamment des emplois de complaisance. Avec l'officialisation du professionnalisme, cet « amateurisme marron » reste l'apanage des clubs amateurs. Inégalité des budgets des clubs et crise obligent, certains joueurs avouent gagner davantage d’argent sous l’ère amateur que sous le label professionnel. Conséquence inattendue, certains joueurs jouent sous des pseudonymes afin de ne pas perdre leurs emplois. Nous pouvons prendre les exemples des internationaux Mercier (de son vrai nom Furois), ou le juge Touffait évoluant au Stade Rennais sous le nom de Delourme (Wahl, 1990).

Malgré le professionnalisme le cadre légal des clubs ne change pas. La seule différence est que certains clubs ont une autorisation pour rémunérer des joueurs mais restent des associations loi 1901 : ce sont des « clubs autorisés ». Cela coïncide avec la mise en place d’un championnat national resserré autour de clubs d’élite. Les

47

Georges Bayrou (21 décembre 1883-5 décembre 1953) fut un joueur et un dirigeant du football français. Il est d’ailleurs, en tant que joueur, Champion de France 1905 avec le Gallia Club Paris. Il devient président du FC Sète (1908-1950) dont il sera l'âme durant près d'un demi-siècle. Il est aussi membre du bureau fédéral (1922-1953) et l’un des grands artisans de l’arrivée du professionnalisme en France. Il devient président de la Ligue en 1953 après le décès d'Emmanuel Gambardella. Georges Bayrou reste en poste à peine trois mois avant de disparaître à son tour (Yves Dupont, 1973).

48

Emmanuel Gambardella (3 juillet 1888 - 30 août 1953) fut un journaliste sportif français qui devint dirigeant de club de football. Il commence sa carrière de gardien de but à l'AS sétoise en 1904. Il assure le secrétariat du club et siège en 1909 et entre au comité régional de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). Il prend la charge, aux côtés du vice-président Georges Bayrou, du secrétariat administratif du FC Sète après la Première Guerre Mondiale. Il a connu une carrière de journaliste qui l’a amené à travailler à la rédaction du bulletin imprimé du club, Les Dauphins, dans le quotidien du soir de la ville, l'Information Méridionale, puis dans la feuille spécialisée, l'Information sportive méridionale. Il est surtout membre de l'équipe des fondateurs de Midi Libre lancée le 27 août 1944, et restera d’ailleurs dans le conseil d’administration jusqu’à sa mort. Quant à l'homme de football, s'il est éclipsé sur le plan local par Georges Bayrou, il est, avec le journaliste parisien Gabriel Hanot, appelé comme expert à la commission créée en 1929 par la Fédération Française de Football Association (FFFA) pour étudier le statut du joueur rétribué. Il contribue à la mise en place du professionnalisme en 1932. Surtout, il restaure ce même football professionnel après 1945, avant de succéder à Jules Rimet à la présidence de la FFFA. Après son inhumation au cimetière marin de Sète, son nom est donné en 1954 à la coupe nationale des juniors (Roland Andréani, 1992).

49

50 championnats régionaux perdent de leur prestige et les clubs délaissent les championnats de Division d'Honneur (DH) (Wahl, 1990).

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les compétitions sont maintenues, vaille que vaille, mais le professionnalisme est très mal vu par le Régime de Vichy. Dès 1940, Jean Borotra50 et Albert Jean Ybarnegaray51 demandent sa suppression. Le sport est alors un outil de diffusion des préceptes vichystes comme l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la discipline, le désintéressement, l’ordre, l’obéissance, … « Cette orientation moralisatrice du sport s’inscrit pleinement dans l’entreprise plus vaste de redressement moral engagée par Pétain. Car une des ambitions de Vichy est de modeler les mentalités

en prônant un retour aux valeurs traditionnelles et chrétiennes » (Pécout, Robène, 2012,

79). Une croisade contre le professionnalisme est alors entamée, car le sport se définit par

50

Jean Robert Borotra (13 août 1898-17 juillet 1994) est un joueur de tennis et homme politique français. Il est connu pour être l’un des « Quatre Mousquetaires » qui ont joué la coupe Davis entre 1920 et 1930. Nous retiendrons ici sa carrière politique controversée Il est nommé « Commissaire général à l’Éducation générale et aux Sports » en 1940, poste qu’il occupera jusqu’en 1942. Il fréquente, lors d’une tournée en Afrique, Nakache le champion de natation. Cela lui sera reproché et les allemands obtiendront son renvoi en 1942 pour ne pas avoir assez « nazifié » le sport en France. Par la suite il est arrêté et déporté en Allemagne puis en Autriche jusqu’en 1945 (Paxton, 1973). Pendant qu’il était aux responsabilités il prônait un sport populaire, sans professionnalisme. Il opère un retour vers le monde amateur qui s’est traduit par :

- L’interdiction de toutes pratiques en lien avec le professionnalisme, pour les fédérations comme : le football, le cyclisme, la boxe et la pelote basque,

- La suppression des fédérations de rugby à XIII, tennis de table, jeu de paume, badminton, multi-sports FSGT, UFOLEP et USEP.

51

Michel Albert Jean Joseph Ybarnégaray, (16 octobre 1883-25 avril 1956 à Paris) est un homme politique français, mais Avocat de profession. Il est le président-fondateur de la Fédération française et internationale de pelote basque en 1929. Là encore nous retiendrons sa carrière politique et ses actions notamment sous le gouvernent de Vichy. Il est nommé ministre d'État (du 10 mai au 16 juin 1940) du gouvernement Paul Reynaud. Il continue sa carrière après l’armistice et devient ministre des Anciens combattants et de la Famille française (17 juin au 10 juillet 1940) dans le gouvernement du maréchal Pétain, le dernier de la Troisième République. Le 10 juillet, il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal. De juillet à septembre, dans le premier gouvernement de l'« État français », il est secrétaire d’État à la Famille, à la Jeunesse et à la Santé avant d'être renvoyé du gouvernement comme ancien parlementaire de la Troisième République, avec quatre de ses collègues (Pascal Ory, 1980). À ces postes, il participe activement à l'épuration engagée par Vichy dans le milieu enseignant et demande un contrôle sanitaire et racial pour l'immigration et la naturalisation. Ayant aidé des gens à passer les Pyrénées en 1943, il est arrêté et déporté à Plansee (Tyrol) (Robert O. Paxton, 1973). Sa qualité de membre d'un gouvernement du régime de Vichy lui vaut à la Libération d'être déféré devant la Haute Cour de justice. Le 18 mars 1946, Jean Ybarnégaray est mis en état d'indignité nationale et condamné à la dégradation nationale. Toutefois sa peine est suspendue pour « fait de résistance » (Robert O. Paxton, 1973).

51 son action morale et ce système participe à « l’appauvrissement humain » par ses excès. (Pécout, 2005). Le sport est frappé par cette moralisation intensive. Cela se retrouve dans les Ligues nationales de rugby à XIII qui sont dissoutes en 1941. Les clubs de football sont obligés de titulariser entre quatre et six amateurs pour remplacer les étrangers. Ainsi les clubs se tournent vers les centres de formation des jeunes joueurs. Les salaires sont définis par le Commissariat Général à l’Education Générale et Sportive (CGEGS), les transferts sont définitivement interdits. (Pécout, Robène, 2012). Le Commissaire aux sports, le Colonel Pascot, supprime officiellement le football professionnel en 1943, en créant des équipes régionales, qui supplantent les clubs professionnels.

Lors de la saison suivante, la Libération permet au football français de retrouver un fonctionnement normal. Complètement déstructuré pendant la guerre le football professionnel français crée sa propre structure : le Groupement des Clubs Autorisés, en 27 octobre 1944. Le 23 novembre 1957, ce Groupement prendra le nom de Ligue Nationale du Football qu’il conservera longtemps. Le terme « Groupement » reste toutefois encore largement utilisé jusqu'au cœur des années 1970 (Wahl, 1990).

La saison footballistique de l’année de la Libération est compliquée par la poursuite des combats. Mais surtout les dysfonctionnements des voies ferrées posent de gros problèmes. Le modèle est le même que lors de la saison 1942-1943 avec une Première Division (D1) scindée en deux : une division au nord, et l'autre au sud. L’hiver perturbe le championnat au nord pour voir s’affronter en finale Lyon et Rouen en juin 1945. (Les Rouennais s'imposent 4-0). Les clubs ont déposé tout au long du championnat un grand nombre de réclamations. Il est donc compliqué, de définir un classement officiel à cause des points gagnés ou perdus sur « tapis vert ». La saison reprend sur les mêmes bases et il est encore une fois difficile de produire un classement toujours à cause des réclamations et des forfaits (Wahl, 1990).

Nous arrêterons là cette brève histoire factuelle car, dans un développement ultérieur, nous périodiciserons notre diachronie à partir de 1945.

2

2..33 LLee cchhaammpp««SSppoorrtt eett mmééddiiaass»»

Jusqu’à présent, nous nous sommes surtout intéressés à la manière dont l’histoire, en tant que discipline académique, avait construit le sport et le football, souvent à travers des échanges avec d’autres disciplines, dont la sociologie. Mais l’histoire du sport et du football s’est « globalement » peu intéressée aux médias, même si tel ou tel historien a montré ou montre encore une sensibilité certaine aux questions relatives au champ médiatique (Michael Attali, Christian Vivier…). Sans pour autant ignorer ces travaux, il faut donc se tourner vers d’autres disciplines qui, de façon centrale (sciences de l’information et de la communication), ou plus périphérique (sociologie, géographie,

52 science politique, psychologie sociale, économie…) prennent les médias et plus généralement la communication pour objet. Le problème c’est que ces disciplines ne sont pas particulièrement tournées vers le sport. Pour tout dire, le sport reste encore souvent un objet accessoire, voire peu noble et ce, même si des évolutions se sont manifestées, plus particulièrement depuis les années 1980-1990.

Plutôt qu’à une discipline en particulier –même si les Sciences de l’information et de la communication occupent une position stratégique-, nous ferons référence à un champ, « Sports et médias » qui reste malgré tout peu constitué sur les plans scientifique et institutionnel. Il est moins institutionnalisé que des champs reconnus interdisciplinaires comme les Etudes urbaines ou les Etudes environnementales. « Sport et médias » est bien un domaine interdisciplinaire au sein duquel les disciplines citées supra tantôt se rencontrent (projets et programmes de recherche, colloques, revues, ouvrages collectifs…), échangent, et, dans le meilleur des cas, interagissent (à des degrés variables selon les objets, les disciplines, les chercheurs), tantôt fonctionnent côte à côte, quelquefois en jetant des regards obliques, quelquefois en s’ignorant.

Il ne s’agit pas ici de faire la recension complète des travaux académiques francophones produits sur le rapport sport(s)/médias52 : ce serait bien présomptueux, et probablement difficile à exploiter. On se bornera plutôt à rappeler d’une part ceux qui sont très souvent cités, d’autre part ceux qui sont difficilement contournables pour la construction de notre objet car ils traitent de la mise en récit du sport et des sports, de la construction médiatique des événements sportifs, du spectacle sportif in situ ou rapporté (presse écrite, radio, télévision, Internet), de la presse sportive (histoire de la presse, relations croisées presse/sport, journalismes et journalistes sportifs)…53

On évoquera tout d’abord des ouvrages de synthèse ou d’analyse -essentiellement sociologiques ou économiques54- qui traitent de l’amont de notre objet ou de dimensions

52

Bien entendu, sur cette thématique, on trouve sur le marché de l’édition nombre d’ouvrages journalistiques, et par exemple : Edouard Seidler, 1994, Sport à la une : Trente-cinq ans de journalisme ; Jacques Ferran, Jacques, Éric Maitrot, 1997, Sport : la télévision a-t-elle tous les droits? ; Jacques Marchand, 1989. La Presse sportive ; Jacques Marchand, 1999, Les défricheurs de la presse sportive ; JacquesMarchand, 2004, Journalistes de sport ; David Garcia, 2008, La face cachée de L’Equipe

53

Toutefois, nous intégrerons la bibliographie relative aux publics sportifs dans le développement consacré à cette thématique.

54

L’économie du sport n’est jamais loin du spectacle sportif. Les économistes rappellent fréquemment que le sport fonctionne avec un double marché. Le premier, in situ, est largement cantonné à l’espace-temps de la compétition. Le second est celui des retransmissions ou si l’on

53 particulières de notre thème de recherche55 : Jamet, 1991 ; Brohm, 1992 ; Defrance, 1995 ; Pocciello, 1995 ; Bourg, Nys, 1996 ; Bourg, Gouguet, 1998 ; Yonnet, 1998 ; Desbordes, Ohl, Tribou, 1999 ; Vigarello, 2000 ; Duret, 2001 ; Smith, 2001 ; Mignon, 2002 ; Bromberger, 2004 ; Müller, Augé, Ehrenberg, 2004 ; Bolle, Desbordes, 2005 ; Fontanel, Bensahel, Chaix, 2009.

Un des premiers ouvrages de littérature académique contemporaine sur la thématique sport/médias est celui de Jules Gritti, Sport à la Une (1975), par ailleurs régulièrement cité. Par-delà une analyse fouillée de la littérature sportive de masse dans ses