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CONTEXTE LEGAL

3. PARTIE THÉORIQUE

4.1 APPROCHES METHODOLOGIQUES

4.1.2 APPROCHE ET METHODE D’ANALYSE

Afin de déceler les processus sociaux liés à notre objet, nous avons opté pour une méthode d’analyse de discours. En effet, celle-ci nous permet d’appréhender l’interaction entre le processus d’élaboration des politiques publiques et la mise en œuvre de celle-ci en se penchant sur les catégories utilisées dans le discours par les acteur·rice·s sociaux·ales interrogé·e·s et au sein des documents produits. Les catégories sont alors performées au sein des pratiques et des processus de travail. « Discourses around, for example, national identity, sexuality, and gender or race are not autonomous systems but operate in the context of institutional supports and practices that the rely upon » (MOTTIER 2005 : 256). Cette méthode est également utile pour mettre en exergue les dynamiques de pouvoir institutionnel présentes dans les pratiques des agent·e·s d’État. En effet, c’est notamment à travers les discours et les pratiques intériorisés

both enact and perform the nation » (MOTTIER 2005 : 260). En outre, cela nous permet également de comprendre comment les agent·e·s d’État s’approprient ou se distancient et agissent au sein des structures étatiques.

Afin d’appliquer cette méthode, nous nous sommes inspirées de l’approche de la grounded

theorie (CHARMAZ 2001) dans la construction de notre cadre théorique et dans l'élaboration de notre analyse. En effet, nous avons privilégié une mise en perspective continuelle entre les données récoltées sur notre terrain et la littérature scientifique. Pour ce faire, nous avons d’abord effectué plusieurs entretiens exploratoires afin de saisir les problématiques principales du contexte étudié. Nous avons pu observer que le thème de l’intégration sociale et professionnelle, notamment en raison des récentes réformes institutionnelles, a été mis en avant par les personnes interviewées. A partir de ce constat, nous nous plus sommes amplement penchées sur les recherches traitant de ce sujet, mais aussi sur les marges de manœuvre des fonctionnaires dans une telle structure. Cela nous a ainsi permis de préciser nos questionnements concernant notre terrain et ainsi d’établir quelques hypothèses. Nous avons ensuite élaboré des grilles d’entretiens puis effectué les entretiens thématiques avec les assistant·e·s sociaux·ales, ainsi que les autres agent·e·s étatiques lié·e·s à la politique migratoire et à l’aide sociale. Au fur et à mesure des entretiens et de leur retranscription, nous avons pu voir émerger les représentations et les pratiques des personnes interrogées. En effet, les représentations ou pratiques que nous avons relevées pour notre analyse ont schématiquement émergé de la façon suivante : les données récoltées faisaient échos aux phénomènes sociaux présents dans nos lectures et/ou certains éléments occupaient une place importante dans plusieurs entretiens et/ou documents. Nous avons donc orienté nos lectures selon ce qui apparaissait dans nos données.

Ainsi, à l’aide des entretiens, de la lecture des documents institutionnels et juridiques ainsi que de la littérature scientifique, nous avons peu à peu construit à la fois notre cadre théorique ainsi que notre plan analytique. C’est ainsi que nous avons partagé notre travail en deux axes principaux à savoir la compréhension du processus d’intégration en tant que catégorie pratique et sociologique, et l’identification des marges de manœuvre dans le travail des assistant·e·s sociaux·ales. Ainsi, ces deux axes nous ont permis dans un premier temps d’appréhender les éléments structurant la façon dont les assistant·e·s sociaux·ales exercent leurs pratiques. Cela nous a ensuite permis de mieux saisir comment ces dernier·ère·s intériorisent le discours et les pratiques institutionnelles et orientent leurs actions au sein de ces structures.

4.2

DESCRIPTION DU TERRAIN

Concernant le choix du terrain, nous souhaitions au départ interviewer des assistant·e·s sociaux·ales ainsi que des personnes étrangères recourant à l’aide sociale. Afin d’avoir un projet de recherche plus précis et pour des raisons de faisabilité, nous avons décidé de faire un choix entre ces deux groupes cibles. Pour des raisons d’accès au terrain, nous avons opté finalement pour les assistant·e·s sociaux·ales. Concernant le lieu, nous avons choisi d’étudier plusieurs services sociaux au sein d’un même canton. En effet, l’aide sociale étant réglementée au niveau cantonal, il nous a paru intéressant d’étudier différents services sociaux afin de pouvoir comparer les différentes pratiques et ainsi de mieux comprendre le processus de mise en œuvre d’un cadre légal, politique et institutionnel particulier. Nous avons opté pour un canton romand que nous avons choisi d’anonymiser. Nous avons donc eu des entretiens avec six services sociaux,

dont un que l’on pourrait qualifier de « grand » service (20-30 assistant·e·s sociaux·les), deux de taille intermédiaire (entre 8-10 AS) et trois services de plus petite taille (entre 5-6 AS). D’autre part, nous avons également choisi d’interroger des fonctionnaires de deux autres institutions, à savoir l’institution cantonale en matière d’aide sociale, ainsi que l’institution cantonale en matière de migration. En effet, cela nous a permis de mieux comprendre le processus de mise en œuvre en interrogeant un·e collaborateur·trice de l’organe qui élabore et oriente la politique en matière d’aide sociale. De plus, cela fait sortir encore davantage les catégories du discours institutionnel en étudiant le lieu dans lequel celui-ci est élaboré. Nous entretenir avec deux collaborateur·trice·s de l’institution cantonale en matière de migration nous a permis de mieux comprendre le processus menant aux décisions relatives au séjour des personnes étrangères et ainsi nous a permis de pouvoir mettre en perspective leurs pratiques avec le rôle des assistant·e·s sociaux·ales dans ce processus.

4.2.1 LES PROFESSIONNEL·LE·S DE L’AIDE SOCIALE : UN METIER