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REVUE DE LA LITTÉRATURE ET CONTEXTE DE L’ÉTUDE

CHAPITRE 2 LITTÉRATURE SUR LE NUMÉRIQUE ET

2.3 Enseignement-apprentissage des langues à l’ère du numérique

2.3.2 Apprentissage numérique

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réalisée en ligne comme les MOOC | Massive Open Online Courses, des formations entièrement à distance, sites d’apprentissage, etc.

Les différents scénarios abordés démontrent la flexibilité des TICE et comment celles-ci peuvent être adoptées pour améliorer une expérience dans une classe ou en dehors en fonction du contexte et des objectifs de chaque institution. En revanche, certains éléments doivent être pris en compte afin que l’expérience puisse être une réussite.

En didactique des langues, nous verrons que les chercheurs s’intéressent à l’utilisation des TICE tout en se focalisant sur les utilisateurs et l’apport de leurs utilisations. La suite abordera les échos des chercheurs par rapport aux TICE et la didactique des langues.

2.3.2 Apprentissage numérique

Dans le domaine du numérique dans la didactique des langues, les chercheurs tels que Sockett (2014) et Buck, & McAllister (2011) par exemple, ont étudié l’engagement des étudiants. Un autre élément important à prendre en compte dans le processus de l’apprentissage des apprenants est l’accessibilité à la langue ainsi que les contraintes et l’attractivité que présente cette dernière (Sockett, 2011, Sockett & Kusyk, 2015). Les remarques ont été faites que beaucoup de langues se font apprendre par les contraintes qu’elles présentent voire imposent aux utilisateurs. Considérons le cas de l’anglais qui s’impose dans le contexte des réseaux sociaux, jeux vidéo, émissions télévisées, blogs de divertissement, etc. ; les langues asiatiques : le chinois, l’hindi, le japonais en ce qui concerne les films dont certains individus, ne peuvent se passer. Ils se voient acquérir des mots ou bien des expressions liées aux actions qu’ils voient sur leurs écrans Boughnim & Narcy-Combes (2011).

Cela dit, la disponibilité de ces langues auprès des personnes est importante. Nous évoquons ici l’importance de la disponibilité des langues ou la disponibilité des ressources dans une langue comme un élément facilitateur de l’apprentissage. Il s’agit d’un facteur qui joue beaucoup dans l’intérêt porté à une langue ou encore l’acquisition de celle-ci. Certes, il y a une différence entre la disponibilité des ressources et la motivation des étudiants. C’est pour cela que nous avons évoqué précédemment l’importance pour les enseignants de langues de s’assimiler au modèle qui convient à ses étudiants.

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Pour revenir au sujet du français, il s’agit d’une langue en marge par rapport à l’anglais lorsqu’il s’agit de son imposition naturelle et attirante sur le plan linguistique au Nigeria. Néanmoins, grâce à la culture internationalement reconnue de la France, le public étudiant nigérian s’y intéressent de plus en plus. Il serait logique de se server des médias, web et tout ce que les nouvelles technologies peuvent proposer pour aider les apprenants à faciliter et améliorer leur expérience de l’apprentissage du français.

Les technologies d’apprentissage évoluent et beaucoup de professionnels et chercheurs se voient également évoluer dans leurs pratiques. Par ailleurs, ces derniers n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les mêmes définitions et terminologies (Lowenthal & Wilson, 2010 ; Volery & Lord, 2000). Lowenthal & Wilson (2010 : 8) ont étudié comment les intitules ainsi que le choix des terminologies se multiplient dans le domaine académique, surtout quand il s’agit de l’enseignement-apprentissage en ligne. Bien qu’ils ne veuillent pas se mettre en position de déterminer les terminologies ou intitulés à adopter dans chaque contexte académique, ils suggèrent des études analytiques qui les exploiteraient pour plus de clarification et généralisation.

Nous aborderons brièvement quelques définitions thématiques. Il s’agira de définir « elearning », « online learning » et « distant learning ».

Le terme « e-learning » ou encore l’apprentissage numérique s’est attiré plusieurs définitions. Les chercheurs tentent constamment de le différencier, distinguer ou au contraire établir des liens qu’il pourrait avoir avec d’autres termes proches tels que l’apprentissage en ligne « online learning » et l’apprentissage à distance « distance learning ».

Le e-learning se définit comme une activité académique ou un cours ayant lieu dans un endroit numérique d’apprentissage, se servant des technologies de communication sur internet pour faire passer les consignes, curriculums et activités pédagogiques (Salmons 2011). C’est le processus d’apprentissage efficace créé en combinant le contenu délivré sous forme numérique aux supports et services (Avelas et al., 2008). L’apprentissage numérique est l’utilisation de non seulement des ordinateurs mais aussi plusieurs types de médias numériques et la technologie de communication pour des fins d’apprentissage et de développement des compétences (Dede, Whitehouse, Brown-L’Bahy, 2002 ; Sutton, 2014). Les chercheurs, dont Karampotsios, Kardaras & Papathanassiou (2009) ; Develotte (2010), estiment qu’il existe plusieurs types d’apprentissages virtuels, dont deux

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axes extrêmes : la formation ou l’apprentissage synchrone où les formateurs sont à disposition des étudiants en direct, et la formation ou l’apprentissage asynchrone ou tout simplement une formation guidée par soi-même étant l’axe le plus exploité de l’apprentissage virtuel. La combinaison des pratiques synchrone et asynchrone n’est pas rare dans les contextes de l’enseignement-apprentissage en ligne. Ce détail est encore plus important dans un contexte comme le Nigéria où les apprenants peuvent avoir la souplesse dans le suivi des formations. Hanachor & Needom (2015) prennent une dimension plus générale et récapitulative en postulant que l’e-learning se réfère à l’apprentissage du type numérique impliquant l’utilisation de la technologie de l’information et de la communication. C’est une application numérique artificielle de contenu académique développé pour permettre l’occasion d’apprentissage dirigé par soi-même et utilise les technologies pour le transfert efficace du contenu et de l’interactivité apprenant-contenu ; un processus d’apprentissage facilité, délivré et soutenu par les TICE (Florea, Rafeldt & Youngblood, 2008).

Nous exploitons les travaux de Cross (2004 : 103) qui s’intéresse à l’apprentissage ayant lieu en dehors du contexte scolaire. Il a étudié une définition de « e-learning » en partant de la racine. Il commence par définir l’apprentissage.

« ...Plus concrètement, l'apprentissage est ce qui vous permet de participer avec succès à votre vie et aux environnements qui comptent pour vous. L'apprentissage consiste à intégrer du nouveau matériel à ce que vous savez déjà. L'apprentissage crée des connexions neuronales et recâblera votre cerveau. Des connexions réussies développent des connaissances pour vous aider à prospérer. L'apprentissage est une série de corrections de cap pour vous garder dans la bonne direction. Essayez, échouez, réussissez et réessayez. Apprendre. Ça ne s'arrête pas jusqu'à ce que l’on meure.67 »

67 In more practical terms, learning is that which enables you to participate successfully in your life and in the environments that matter to you. Learning involves meshing new material into what you already know. Learning creates neural connections and rewires your brain. Successful connections build knowledge to help you prosper. Learning is a series of course corrections to keep you headed in the right direction. Try, fail, succeed, and try again. Learn. It doesn’t stop until you die.

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Il s’approche de notre point de vue en postulant que l’apprentissage est social et que l’on apprend des autres « l'un des meilleurs moyens d'apprendre est social ; nous apprenons avec et avec d'autres personnes. Nous apprenons en faisant.68 » (Cross, 2004 : 104). Cet auteur, le fondateur de « Internet Time Group » et le PDG (Président-Directeur Général) de ‘e-learning forum’ explique comment le côté social facilite le processus d’apprentissage sans forcément le lier aux TICE pour l’instant.

Pour en arriver à définir l’apprentissage numérique « elearning » qui était considéré comme l’apprentissage en ligne « online learning » à l’époque, il reprend la définition donnée par Masie en 1997 comme l’utilisation de la technologie du réseautage pour concevoir, délivrer, sélectionner, administrer et fournir l’apprentissage. En 1998, Cross postule que le « online learning » est l’apprentissage dans le temps d’internet, de convergence de l’apprentissage et réseaux. Pour lui, l’apprentissage en ligne est la vision en ligne de ce que la formation classique pourrait devenir. Il continue en notant que l’apprentissage numérique représente pour l’apprentissage, également ce que le business numérique représente pour le monde du business. L’apprentissage numérique représente donc l’apprentissage qui se construit par le biais d’internet, composant des contenus sur formats multiples, le management des expériences d’apprentissage et une communauté des apprenants réseautés, la conception des contenus par les experts.

De nos jours, pourrait-on postuler que le monde dans lequel nous vivons devient de plus en plus numérique puisque le numérique facilite nos démarches que ce soit sur le plan académique ou non ? Cross (2004) estime que beaucoup de formations dites classiques aujourd’hui est en partie numérique alors que Moore et al. (2010) expliquent que la conception de différents types d’environnements d’apprentissage pourrait dépendre de l’objectif d’apprentissage, le public cible, l’accès prévu (physique, virtuel ou les deux), et le type de contenu.

L’on peut dire que ces définitions sont complémentaires. Elles se base principalement autour de l’engagement des utilisateurs de l’outil ainsi que de l’adoption des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement-apprentissage. Par ailleurs, le mode d’adoption va dépendre des objectifs déterminés de son utilisateur. Chacun adapte donc sa définition aux

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éléments de son exploitation de ces technologies dans ses processus d’enseignement, d’apprentissage ou tout simplement sa proposition d’utilisation.

A la lumière des paragraphes précédents, nous définissons l’apprentissage numérique comme un dispositif qui privilégie l’implication active des apprenants et facilite l’engagement de ces derniers en exploitant les technologies de de l’information et de la communication pour les aider à atteindre leurs objectifs d’apprentissage.