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Animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes*

Dans le document Naturalisation (Page 67-71)

L’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes fournit aux jeunes en dehors de l’école et de la famille des lieux et des opportu-nités pour des expériences diverses, des aven-tures et des activités largement autogérées.

L’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes est un domaine de l’aide à l’en-fance et à la jeunesse qui se caractérise par le travail bénévole et la participation et qui com-prend à la fois l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert ainsi que le travail des associations pour l’enfance et la jeunesse. Tandis que le travail des associa-tions pour l’enfance et la jeunesse est caracté-risé par l’auto-organisation, le travail bénévole et l’obligation d’adhésion pour les membres et qu’il est principalement réalisé par les associa-tions pour l’enfance et la jeunesse (p. ex. Jun-gwacht/Blauring, Unions chrétiennes, Mouve-ment Scout), l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert est un domaine professionnalisé du travail social qui est ouvert et accessible sans adhésion à tous les enfants et les jeunes pendant leur temps libre et qui est principalement financé par le secteur public (communes).

Le travail des associations pour l’enfance et la jeunesse a une longue tradition en Suisse

et s’appuie sur les mouvements de jeunesse de différents milieux dans la seconde moitié du XIXe et la première moitié du XXe siècle. Les associations autrefois très confessionnelles comme les Unions chrétiennes, le Mouvement Scout et Jungwacht/Blauring sont devenues au cours du siècle dernier les associations pour l’enfance et la jeunesse les plus importantes de Suisse. Par rapport aux années fondatrices, le caractère religieux de leurs offres (à des degrés divers selon les associations et les régions) est passé à l’arrière-plan au profit d’un idéal de loisirs qualifiés. Fondée en 1944, l’organisation faîtière nationale, le Conseil suisse des activi-tés de jeunesse (CSAJ), est aujourd’hui l’orga-nisation de lobbying la plus significative pour les associations pour l’enfance et la jeunesse en Suisse. Outre le niveau national, ces asso-ciations sont organisées en assoasso-ciations can-tonales et en départements et groupes locaux.

En règle générale, les offres représentatives (cours collectifs, activités pour le week-end ou les vacances) sont proposées dans les départe-ments ou groupes locaux souvent différenciés par tranches d’âge. Les préférences respectives en matière de contenu et d’idéologie ainsi que les valeurs de chaque association sont déter-minantes pour les offres. Il n’y a pas de diffé-rences majeures entre les régions linguistiques dans le travail des associations pour l’enfance et la jeunesse en Suisse. Une comparaison du travail des associations pour l’enfance et la jeu-nesse en Suisse et dans les pays limitrophes ne permet pas de dégager des différences impor-tantes au niveau des structures et des dévelop-pements.

En revanche, l’animation sociocultu-relle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert en Suisse est plus hétérogène que dans d’autres pays. Cela s’explique notamment par les structures fédéralistes et les influences et caractéristiques qui prévalent dans les diffé-rentes régions linguistiques. Tandis que la plu-part des pratiques en Suisse alémanique sont orientées vers les développements de l’espace

germanophone, la conception de l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert en Suisse romande et au Tes-sin a été fortement influencée par les déve-loppements dans les pays latins. Cependant, on constate qu’il n’y a pratiquement aucune animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert au Tessin. En Suisse romande et en Suisse alémanique, il existe d’autres concepts de relations avec les jeunes et d’autres orientations scientifiques.

L’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert en Suisse aléma-nique est considérée comme un champ d’ac-tion indépendant avec ses propres concepts et méthodes, alors qu’en Suisse romande, elle est comprise comme faisant partie du champ pro-fessionnel de l’animation socioculturelle, qui est souvent mis en œuvre dans des centres de loisirs ou maisons de quartier intergénération-nels. Bien que ces différences socioculturelles continuent de façonner le champ d’action, des influences mutuelles sont perceptibles. Par exemple, le concept d’animation sociocultu-relle est également relativement bien connu en Suisse alémanique aujourd’hui et est pris en compte dans les concepts pratiques. En outre, les deux conceptions peuvent être attribuées à l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse au sens de la loi sur l’encouragement de l’en-fance et de la jeunesse (LEEJ).

À l’origine, l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert en Suisse est née du mouvement de la jeunesse des années 1960 et, au cours des dernières décen-nies, elles s’est implantée et différenciée de plus en plus dans les régions et cantons ruraux, à partir de villes plus grandes, telles que Zurich, Bâle, Berne, Bienne, etc. Selon la définition de l’Association faîtière pour l’animation enfance et jeunesse en milieu ouvert (AFAJ), l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert est liée à un espace social, a une mission sociopolitique, pédagogique et socioculturelle et s’oriente vers les principes de

base constitutifs de l’ouverture, du volontariat et de la participation. En raison des structures fédéralistes, les offres et les structures de l’ani-mation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert varient encore beau-coup selon les conditions locales (p. ex. il existe des terrains de jeux d’aventure, des centres de loisirs, des centres de jeunesse ouverts, des approches mobiles, des offres spécifiques à cer-tains groupes cibles ou des formes d’utilisation autogérées). La grande majorité des offres pour le groupe d’âge des enfants n’est apparue qu’au cours des 15 à 20 dernières années. Depuis la création de l’AFAJ en 2002, il existe une impor-tante association pour l’animation sociocultu-relle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert au niveau national, qui, en collaboration avec le CSAJ, exerce du lobbying, réalise des projets et participe notamment à des consulta-tions sur l’élaboration de la politique nationale de l’enfance et jeunesse. Depuis lors, il existe dans tout le pays des associations cantonales d’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert qui constituent les organisations membres de l’AFAJ.

En Suisse, il n’existe aucune base juri-dique obligeant les communes et les cantons à proposer de l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes. Un cadre juridique important est toutefois la loi sur l’encourage-ment de l’enfance et de la jeunesse, qui est en vigueur depuis début 2013 et a remplacé la loi fédérale sur les activités de jeunesse qui était en vigueur depuis la fin des années 1980. Elle s’efforce d’assurer la cohérence de la politique de l’enfance et de la jeunesse dans la mesure où la Confédération apporte à l’animation socio-culturelle avec des enfants et des jeunes un soutien financier pour les structures et activi-tés, les projets pilotes novateurs d’importance nationale, les projets de participation, ainsi que la formation et le perfectionnement des tâches de gestion et de conseil.

L’une des principales caractéristiques de l’animation socioculturelle avec des enfants

et des jeunes est qu’elle doit s’adapter en per-manence à l’évolution constante des milieux de vie, des thèmes et des besoins des adoles-cent·e·s. Dans le travail des associations pour l’enfance et la jeunesse, les défis actuels à relever comprennent la baisse du nombre de membres, le soutien financier aux associations pour l’enfance et la jeunesse, les questions d’ouverture (interculturelle), mais aussi la coo-pération avec l’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en milieu ouvert.

L’animation socioculturelle avec des enfants et des jeunes en Suisse connait un processus dynamique d’expansion, de structuration et de professionnalisation. L’un des défis, cependant, est qu’elle est simultanément exposée à une attention accrue du public et qu’il est de plus en plus nécessaire de démontrer et de rendre visibles publiquement la qualité, les avantages et les effets de ses services et de ses offres. Cela nécessite, entre autres, de nouvelles structures organisationnelles et de nouveaux modèles de financement appropriés, ainsi que la promo-tion des compétences du personnel en ce qui concerne les tâches de conception.

Enfin, il faudrait générer des données empi-riques de base sur le champ d’action, lesquelles fourniraient par exemple des informations sur les enfants et les jeunes qui utilisent les ser-vices et sur la couverture de l’offre, ainsi que sur les développements et besoins actuels.

Julia Gerodetti & Manuel Fuchs

Références

Gerodetti, J. & Schnurr, S. (2013). Offene Kinder- und Jugendarbeit in der Schweiz. In U. Deinet & B.

Sturzenhecker (Hrsg.), Handbuch Offene Kinder- und Jugendarbeit (S. 827-839). Wiesbaden : Sprin-ger Fachmedien.

Gretler Heusser, S. & Stade, P. (2014). Verbandsju-gendarbeit in der Schweiz : Herausforderungen und Entwicklungen gestern, heute und morgen. Luzern : Interact.

Tironi, Y. (2015). Participation et citoyenneté des jeunes : la démocratie en jeu (préface de Stéphane Rossini). Lausanne : Haute école de travail social et de la santé ÉÉSP.

Asile*

Dans l’Antiquité, l’asile (de l’ancien grec asy-lon) désignait un lieu sacré où toute personne menacée pouvait trouver refuge. Aujourd’hui, le terme « asile » renvoie à la protection accor-dée par un pays à des personnes venues d’ail-leurs qui peuvent faire valoir de manière crédible qu’elles sont persécutées individuelle-ment dans leur pays. La personne qui demande l’asile dans un autre État est un·e « requérant·e d’asile ». Pendant la procédure d’asile, les autorités décident si la personne est reconnue comme « réfugiée ». Conformément à l’article premier de la Convention de 1951 relative au statut des réfugié·e·s (dite Convention de Genève), ratifiée par la Suisse en 1955, le terme de « réfugié·e » s’applique à toute personne qui

« craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».

Depuis des siècles, des personnes persé-cutées cherchent refuge en Suisse (p. ex. des Huguenots au XVIIe siècle, des révolution-naires de différents États européens et des soldats de l’armée de Bourbaki au XIXe siècle).

Si la Suisse a aussi de tout temps refoulé des réfugié·e·s jugé·e·s indésirables, sa tradition humanitaire demeure une composante cen-trale de l’identité nationale. Depuis 1925, l’oc-troi de l’asile est du ressort de la Confédéra-tion. Pendant longtemps, cette compétence a été réglée à l’article 21 de la loi fédérale du 26 mars 1931 sur le séjour et l’établissement des étranger·ère·s. Lorsque, pendant la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de personnes menacées souhaitèrent se réfugier en Suisse, une interprétation restrictive du cri-tère déterminant de la « persécution politique » eut pour effet le refoulement de milliers de Juifs et Juives à la frontière, la persécution « au

seul motif de la race » n’étant pas reconnue. La politique suisse à l’égard des réfugié·e·s pen-dant la Seconde Guerre mondiale donnera lieu à des débats controversés pendant les décen-nies suivantes.

À l’époque de la guerre froide et de la reprise économique, la Suisse se montra géné-ralement bien disposée envers les réfugié·e·s des États communistes, souvent bien for-mé·e·s. Par l’entremise du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), un grand nombre d’entre elles et eux – arri-vant de Hongrie en 1956, du Tibet en 1963, de Tchécoslovaquie en 1968 – furent accueilli·e·s sans grandes formalités. Dès les années 1970 et jusqu’en 1995, la Suisse accueillait des réfu-gié·e·s dit·e·s de « contingent » provenant de différentes régions en conflit (p. ex. Uganda, Vietnam, Bosnie-Herzégovine). En 1973, confrontées à des réfugié·e·s chilien·ne·s, les autorités se montrèrent pour la première fois plus frileuses ; les Chilien·ne·s ne fuyaient pas un régime communiste, eux. En réaction, la société civile se mobilisa pour un accueil plus généreux.

La première loi suisse sur l’asile est entrée en vigueur en 1981. Concrétisant la pratique suivie jusqu’alors et fondée sur la définition du statut de réfugié·e de la Convention de Genève, elle était caractérisée par l’ouverture aux per-sonnes cherchant protection et par la grande marge de manœuvre accordée aux autorités compétentes. Parallèlement, on assista à la bureaucratisation, l’institutionnalisation et la judiciarisation de la procédure d’asile. L’année 1986 vit l’engagement de la première personne déléguée aux réfugié·e·s, relayée en 1989 par l’Office fédéral des réfugiés, intégré en 2015 dans le Secrétariat d’État aux migrations (SEM).

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile, le domaine n’a cessé de se développer, avec une politisation du thème de l’asile et des révisions continuelles de la loi, souvent adoptées en pro-cédure d’urgence. Sous l’influence de la hausse du nombre de requérant·e·s d’asile à partir des

années 1980 partout en Europe occidentale, la loi fut durcie. La peur de l’arrivée d’un grand nombre de requérant·e·s susceptible de mena-cer la « capacité de réception » de la Suisse est une constante. Mentionnons, comme autres thèmes récurrents, l’accélération de la procé-dure d’asile, la réduction de l’attractivité de la Suisse comme pays de destination, les renvois non exécutés de requérant·e·s d’asile débou-té·e·s, ainsi que l’exclusion rapide de la pro-cédure des personnes n’ayant aucune chance d’obtenir l’asile en Suisse.

Le nombre de requérant·e·s d’asile varie en fonction de la fréquence des conflits armés et de leur proximité géographique avec la Suisse.

Entre 1981 et 1991, il décupla pour grimper à près de 42 000. Le nombre record de demandes (47 500) fut enregistré en 1999, dans le contexte de la guerre du Kosovo. Après un recul marqué au début du XXIe siècle, le nombre de demandes a atteint, dans le contexte des grands mouve-ments de réfugié·e·s vers l’Europe en 2015–

2016, temporairement un niveau élevé (39 500 en 2015). En 2017, ce nombre s’est à nouveau réduit de moitié (18 088).

Depuis fin 2012, les requérant·e·s ne peuvent plus déposer leur demande dans une représentation suisse à l’étranger, mais doivent le faire en Suisse. L’exécution de la procédure d’asile, divisée en deux phases, est du ressort du SEM. La phase préparatoire a lieu dans un centre d’enregistrement et de procédure où la personne est enregistrée et auditionnée som-mairement sur son identité et les motifs de sa fuite. S’il s’avère que la Suisse n’est pas com-pétente pour le traitement de la demande ou si l’on n’entre pas en matière pour d’autres motifs, les autorités prononcent la décision correspondante. La deuxième phase est celle de l’enquête, qui se déroule dans le centre (durée de séjour de 90 jours au maximum) ou dans un canton (les requérant·e·s sont attribué·e·s aux cantons d’après une clé de répartition selon le nombre d’habitant·e·s). Pendant cette phase, ces personnes sont auditionnées plus en détail

sur les motifs de leur demande d’asile. Des règles spéciales s’appliquent pour les requé-rant·e·s mineur·e·s non accompagné·e·s. La personne qui peut faire valoir de manière vrai-semblable qu’elle est une réfugiée, reçoit une décision d’asile positive (permis de séjour B). Si sa demande est rejetée, elle peut faire recours au Tribunal administratif fédéral. Après une décision négative exécutoire, la personne doit quitter la Suisse dans un délai donné. La per-sonne qui n’obtient pas l’asile en Suisse mais qui ne peut être renvoyée parce que ce ren-voi serait illicite, inexigible ou impossible est admise provisoirement (permis F).

Le système suisse de l’asile correspond dans une large mesure à celui des autres États euro-péens. Cette uniformité s’explique par le cadre général donné par la Convention de Genève et par des effets de mimétisme. Pour donner un exemple : en 1990, la Suisse a été le premier pays à introduire le concept aujourd’hui large-ment répandu de « pays d’origine sûr ». On part de l’idée que les personnes provenant de ces pays ne sont pas persécutées. Suite aux accords d’association à Dublin et à Schengen, la Suisse met en œuvre, depuis décembre 2008, les règlements de Dublin, qui déterminent l’État membre responsable de traiter une demande.

La Suisse n’est toutefois pas entièrement par-tie prenante au système d’asile de l’UE et n’est donc pas soumise aux directives correspon-dantes. En Suisse, les compétences en matière d’asile sont partagées entre la Confédération (procédure) et les cantons (prise en charge, exécution du renvoi). Ainsi, selon le canton de séjour, les requérant·e·s d’asile se voient confrontés à des structures, des prestations d’aide et des priorités politiques différentes.

Les instruments de la démocratie directe ont pour effet, en outre, une politisation spécifique du thème de l’asile.

Les débats politiques actuels sur l’asile ressemblent à ceux du passé. En juin 2016, le peuple a dit oui à une accélération de la pro-cédure en acceptant la « restructuration du

domaine de l’asile » qui est entrée en vigueur en 2019. L’objectif est de trancher 60 % des demandes d’asile dans les centres de la Confé-dération ; la présence sur place de tous les protagonistes devrait permettre un traitement plus rapide. Les modifications législatives pro-posées prévoient que la majorité des procé-dures d’asile aboutissent dans un délai de 140 jours à une décision exécutoire et à l’exécution du renvoi, le cas échéant. Une représentation juridique gratuite doit garantir le respect des droits des requérant·e·s dans la procédure accé-lérée. Les autres requérant·e·s d’asile (40 %), dont la demande nécessite des clarifications, sont attribué·e·s aux cantons. Des « centres de départ » devraient permettre d’exécuter plus rapidement et en nombre plus élevé les renvois de requérant·e·s débouté·e·s. Comme par le passé, les deux grands thèmes du débat politique actuel sur l’asile sont, d’une part les principes de l’octroi de protection inscrits dans les droits humains et le droit international, et d’autre part, l’objectif de garder le contrôle souverain sur l’accès au territoire national.

Christin Achermann

Références

Organisation suisse d’aide aux réfugiés (Éd.). (2016).

Manuel de la procédure d’asile et de renvoi (2e éd.

entièrement révisée). Berne : Haupt.

Secrétariat d’État aux migrations. (1er mars 2019).

Manuel asile et retour. https://www.sem.admin.

ch/sem/fr/home/asyl/asylverfahren/nationale- verfahren/handbuch-asyl-rueckkehr.html

Dans le document Naturalisation (Page 67-71)