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50 §1 and §6, German Mitbestimmungsgesetz

111 problème que les agriculteurs doivent reconnaître. Notre propre laiterie ne nous aide pas. Cela fonctionne parfois contre nous; La différence en Bavière est que ce sont des laiteries plus petites et privées et que nous avons ici de plus grandes coopératives. Les agriculteurs ici sont très connectés à la coopérative et croient en cette coopérative. ‘C’est notre laiterie et nous devons en souffrir

un peu et la laiterie peut exister et se développer’. En Bavière, si une laiterie privée veut avoir le prix le plus bas, je dois me battre

contre cela ou rejoindre un MeG et défendre mes propres intérêts. C'est la grande différence (Union 4) ».

« Au DMK, il existe une coopérative et une société à la tête de l'entreprise. La coopérative ne fait que collecter le lait et reçoit de

l'argent de la part de la GmbH et le distribue à l'agriculteur. Ainsi, les agriculteurs qui sont à la tête de cette coopérative ne peuvent pas influencer la GmbH (Union 4) ».

In north of Germany especially in Niedersachen where DMK is the main dairy, we always try to produce very much milk, very cheap for this world market, we make milk powder. No one wants to buy it, and we have to store it. It’s a completely different strategy in North Germany. DMK wanted to be a global player like Campina and Arla but came ten years too late and the markets were all

filled. DMK was for many years the worst dairy in Europe in paying the milk farmers. (Union, 2018).

« Je pense que dans la crise, aucun agriculteur n'était satisfait avec DMK, même ceux du conseil, personne n'a dit que c'était un bon prix. Mais que faut-il faire? 20% des agriculteurs de DMK veulent partir (Union 1) ».

Pendant la crise, DMK n'a payé pendant un mois que 20 cents pour un kilo ou un litre de lait. De nombreux agriculteurs ont arrêté la production et ont essayé d'aller dans une autre laiterie et DMK a perdu beaucoup de lait. Maintenant, ils essaient de changer de stratégie. Ils disaient : Non, nous ne voulons plus être un acteur mondial, nous voulons également créer une bonne marque. Ils ont aussi des spécialités. Ils veulent desservir le marché allemand, mais je me demande si ce n’est pas trop tard. Les laiteries bavaroises et d'autres ont également pris ces marchés; D'autres laiteries comme la coopérative Ammerland ont commencé il y a des années à

produire des produits à valeur ajoutée tels que le lait de prairie. Ils ont maintenant un secteur de lait biologique aussi. DMK pourrait

essayer de le faire aussi, mais les marchés sont petits (Union 4) ».

Ammerland est une cooperative de plus faible dimension que DMK et surtout, plus concentrée spatialement. Elle compte 1900 producteurs. Ces derniers semblent avoir conservé le contrôle de la cooperative dans la mesure où seuls des agriculteurs siègent au conseil de surveillance. Le prix du lait est négocié collectivement. La cooperative s’est investie dans une stratégie de montée en gamme il y a une dizaine d’année. C’est la première entreprise à développer un programme bio au niveau de la région. Elle s’est aussi investie dans le développement d’une gamme de lait au pâturage. Ainsi 600 éleveurs livrent du lait de pâturage, 40 du lait bio. Surtout, elle encadre cette montée en gamme par une gestion de l’adéquation entre offre et demande. Elle a en effet mis en place une liste d’attente et la selection de nouveaux membres repose sur une logique collective d’optimisation des coûts de collecte et de gestion de la qualité.

Ammerland a l'avantage de ne pas être un organisme aussi grand, que nous sommes relativement petits et que nous avons des liens

directs avec nos agriculteurs. C’est peut-être différent dans d’autres entreprises (Aval 2) ».

La flexibilité de production permet à Ammerland de jouer sur son portfolio de produits pour en chercher les meilleurs prix de vente

et ainsi assurer un prix plus élevé à ses producteurs. (Aval 2) ».

Nous essayons d'améliorer la laiterie en recrutant de nouveaux membres. (Aval 2)

« La coopérative ne surveille pas la performance de gestion des agriculteurs, financière, etc. Pour les agriculteurs, il est très important d’être un membre indépendant de la coopérative et ils n'aiment pas que la laiterie leur dise ce qu’ils doivent faire. Ils décident pour eux-mêmes. Il n'y a pas de lien entre nous et un beratungsring par ex. Nous avons eu une réunion avec toutes les beratungsring d’ici, juste pour les informer de notre projet de production de lait bio afin de partager certaines informations, mais il n'y a plus de lien ou de projet de collaboration (Aval 2) ».

Il s’agit de notre coopérative et nous avons un conseil élu, de sorte que toutes les décisions de la laiterie sont prises par les agriculteurs. C’est pourquoi notre réaction face à cette volatilité et aux prix du lait a été de proposer la prochaine offre à nos agriculteurs afin de faciliter la tâche nos agriculteurs à couvrir leurs prix du lait eux-mêmes avec les contrats futurs (hedging) (Aval 2) ».

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Le lait de pâturage une opportunité pour la production de basse saxe?

En Basse-Saxe le Grünlandzentrum (centre des prairies) a créé le programme ProWeideland. C’est un programme créé pour limiter l’impact environnemental de l’élevage et développer une connaissance sur les pratiques de pâturage. Une charte commune "Pâturage de l’Allemagne du Nord" (Charta „Weideland Norddeutschland“) a adoptée le 28 octobre 2015 à Aurich. L’enjeu de cette charte est de créer un cadre économique nécessaire à la préservation de l’élevage au pâturage et de ce fait des pâturages. Les membres incluent des représentants d’associations de consommateurs, du bien-être animal et de la protection de la nature, de plusieurs entreprises laitières et de divers acteurs de l’agriculture de Basse-Saxe. La charte impose que les animaux soient sortis au moins 120 jours par an - et au moins six heures par jour. De plus, ils doivent avoir une liberté de mouvement suffisante, même en hiver, et reçoivent des compléments alimentaires sans OGM. Malgré, cette volonté de valorisation de l’alimentation au pâturage, nous avons pu observer que les vaches impliquées dans la démarche reçoivent le plus souvent une ration complète même lorsqu’elles sortent au pâturage (André, 2018). A ce jour, ce cahier des charges apparaît ainsi plus comme un moyen de freiner l’expansion du maïs que de réellement développer une alimentation au pâturage. Selon le Landesvereinigung Milchwirtschaft Niedersachsen, la proportion de lait de pâturage dans le commerce de détail est encore faible - elle se situe actuellement autour de 3%. Cependant, il a augmenté ces derniers mois d'environ 30%.

« Si vous parlez à la Landwirtschaftskammer, ils disent que nous sommes la meilleure région, ce qui signifie que cette région peut

mieux produire. Nous avons des prairies et assez de pluie. C’est l’opinion officielle. Nous pouvons le faire mieux et moins cher. À

mon avis, nous n’avons pas une meilleure alternative. Que pouvez-vous faire avec les prairies à part la production de lait? Et dans les autres régions, si vous parcourez 50 km au sud où ils ont de bonnes terres arables, ils peuvent faire pousser différentes cultures. c’est ce que je peux vous dire, cela reste tout de même ou un indice de la raison pour laquelle la production de lait est dans le Nord, c’est une zone de prairie. Une ceinture verte, Grünland (Union 8) ».

« ProWeideland signifie les vaches au pâturage et la protection des prairies. Cela signifie également un peu de réconfort pour les vaches, car pour les vaches, il vaut mieux aller dehors dans les prairies (Aval 2) ».

« Dans notre région, nous avons un privilège pour le pâturage. Il existe de nombreuses zones dans lesquelles aucune production agricole n'est possible. Les prairies sont donc le sujet principal de nos agriculteurs et de nos laiteries. Alors c’est donc pour nous une manière traditionnelle de produire du lait, et c’est une très bonne image à montrer aux consommateurs à la fin, car il est très facile

d’expliquer les vaches qui se tiennent sur le terrain, au pâturage. Ce n'est pas difficile à expliquer comme un lait durable, ils comprennent cette image, c'est facile (Aval 2) ».

Une agriculture moins soutenue qu’en Bavière

La Basse-Saxe, est un des états où la production laitière se développe le plus. Il s’agit surtout d’une spécialisation de sa frange nord côtière qualifiée de “ceinture verte” du fait de conditions pédoclimatiques favorables à la pousse de l’herbe. En effet, dans les zones de plaine, la possibilité de cultiver des céréales accroit le coût d’opportunité de la production laitière, ce qui s’est traduit par sa disparition. L’élevage laitier est en effet peu soutenu tant par les politiques publiques et apparaît moins rentable que d’autres orientations économiques.

Les subventions de l’Etat sont moins importantes à 0.05 Euros par litre de lait qu’en Bavière (0.10). Le soutien total au développement rural (subvention régionale) compte pour sur seulement 8% (contre 31% en BY) du total des subventions aux producteurs. La Basse Saxe a notamment été exclue des zones défavorisées. En outre, les éleveurs laitiers bénéficient peu des mesures agro-environnementales de la Basse-Saxe ("NAU") pour les prairies à forte pente ou pour leur conduite extensive. Les éleveurs allaitants en sont les principaux bénéficiaires.

« En Basse-Saxe, nous avions l'indemnité compensatoire pour les zones défavorisées. En Basse-Saxe, cela n'a été fait que dans les zones défavorisées avec des prairies. L'indemnité compensatoire a été supprimée l'année dernière car le territoire de l'UE a été

modifié. Et il a été arrêté en Basse-Saxe et non payé cette année (Union 6) ».

En outre, l’industrie de transformation en Basse-Saxe est concentrée et spécialisée sur des produits à basse valeur ajoutée pour les marchés internationaux. Ceci exerce une pression sur les prix payés aux producteurs qui sont

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contraints de construire leur revenu par la quantité avec de petites marges. Ainsi un processus de spécialisation et d’agrandissement a été engagé. Les banques sous réserve de la maîtrise technique des exploitants semblent néanmoins prêter relativement facilement aux agriculteurs. Il est intéressant toutefois d’observer qu’en Frise Orientale, certains agriculteurs ont développé une diversification de productions dans cette région très spécialisée en lait (poules pondeuses, engraissement de porcs, vente directe…). Ils y ont été encouragés, non-pas par la PAC, mais par le contexte de volatilité des prix du lait et les opportunités liées à la demande des consommateurs en produits locaux et biologiques.

Néanmoins, les exploitants disposent de nombreuses structures de conseil pour les appuyer. La Chambre d'agriculture d’Oldenburg est l'autorité agricole compétente vis-à-vis des autres organismes publics et d’État de Basse-Saxe. Elle est issue de la fusion récente et progressive entre 2006 et 2009 des chambres d'agriculture de Hanovre et de Weser-Ems. Les conseils agricoles sont fournis principalement dans les onze bureaux de district. Ils comprennent des conseils sur les demandes de subvention et les questions juridiques, des conseils en gestion des affaires et des conseils techniques (par exemple en matière d’élevage, de protection des cultures) ainsi que des conseils socio-économiques. Les conseils spécialisés sont payants. Les cercles de conseil (Beratungsringe) constituent le deuxième pilier des services de conseil agricole de la Basse-Saxe. En 2006, il y avait environ 100 groupes de consultants et de producteurs (eV) avec environ 200 consultants et 25.500 membres. Les cercles de conseils se sont regroupés pour former de plus grandes communautés de consultants afin de tirer profit de l'échange d'expériences, mais aussi pour mettre en commun des ressources ou offrir un plus large éventail de connaissances spécialisées. Les conseillers offrent tout type de services liés à la production et à la ferme, de la partie technico- économique et vétérinaire jusqu'à la recherche de financements. Le financement est assuré par les cotisations des agriculteurs. Les subventions gouvernementales au cercle de conseil ont été supprimés en 2006. Des échanges entre cercles de conseil et bureaux de la chambre existent, notamment, par le biais de prestations communes. Jusqu’à present l’expertise régionale était principalement tournée vers les systemes intensifs. Elle commence toutefois à évoluer. Certains conseillers agricoles rencontrés s’interrogent sur les limites environnementales et sociétales du modèle intensif en intrants et en capital. La création du Grünland centrum apparaît comme une première illustration de ce qui pourrait être un virage.

« construire les bâtiments, le salon, etc. était très coûteux à construire. Nous ne pouvons pas construire si nous avons une production

moyenne par vache de 8 000 litres, nous avons donc dû effectuer la production avec 10 000 ou plus. Ensuite, la banque accepte.

Cela a du sens car nous pouvons alors rembourser l’argent à la banque (Ferme 3) ».

« Pour tous les investissements, nous n’avons fait qu’une petite part de notre propre argent et la majeure partie de la banque ». «… quand vous voulez construire un nouveau bâtiment, ils calculent pour vous, ils vous accompagnent également à la banque pour

demander de l'argent (Ferme 3) ».

« Je pense que les avantages du nord de la Basse-Saxe (ceinture verte) pour la production économique de lait sont très importants. Prairies fertiles, bon climat pour les prairies et les vaches, structures agricoles très économiques et compétence élevée des producteurs de lait (Union 6) ». « Je pense que c’est plus la structure de la région, vous ne pouvez pas faire plus que d’utiliser ces

champs pour faire pousser de l’herbe et garder des vaches, 30% ou plus de la superficie agricole est verte, prairies. Par conséquent

dans cette zone il y a plus de vétérinaires, plus de sous-traitants, des entreprises travaillant pour les agriculteurs (Union 8) ». « Nous avons un grand territoire où les fournisseurs ont aussi large couverture (Ferme 1) ».

L'impact de la politique énergétique est ambivalent. D’un côté, le revenu tiré de l’investissement dans le biogas permet d’atténuer l’effet de la liberalisation des prix mais il s’est traduit par une hausse du coût du foncier. L’effet positif des incitations à l’investissement dans le photovoltaïque sont plus clairs. Par ailleurs, dans nos enquêtes, probablement en lien avec le développement de la méthanisation, nous avons observé qu’en Basse-Saxe, les prix de vente du foncier était plus chères que ceux de la Bavière, entre 20000 et 24000 €/ha, alors que pour la location des Prairies (250 €/ha) ; terres arables (450 jusqu'à 650 €/ha). En Bavière les prix étaient autour de 17500 €/ha pour la vente, et pour la location de 850€/ha.

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