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Chapitre I : Les acteurs de la conception au Burkina Faso

5- Analyses des interdépendances entre les acteurs de la conception

L’analyse des interdépendances entre les trois différents types d’acteurs intervenant dans la conception d’équipements s’impose pour comprendre les différents rapports qui se nouent dans ce champ et qui expliquent en partie les décisions et modalités d’engagement des acteurs dans un processus coopératif pour la conception d’artefacts agricoles et agroalimentaires. Cela est d’autant plus nécessaire que l’activité de conception s’insère dans un enchevêtrement complexe d’organisations, d’idéaux et ambitions parfois contradictoires, de logiques et formes de raisonnements différentes, d’intérêts parfois divergents (intérêts privés vs intérêts généraux), qui produisent d’évidents effets de brouillage, qui engendrent facilement des suspicions mutuelles, lesquelles limitent les formes d’engagement dans la collaboration en conception. Ces « crises de collaboration » (Hatchuel, 1996) sont repérables et nécessitent une analyse approfondie si l’on veut au delà permettre la création d’un environnement propice à la collaboration entre les différents mondes de la conception. Il y a donc là un enjeu considérable à analyser les relations de dépendance et d’interdépendance des différents acteurs, à comprendre leurs logiques de raisonnement et d’action, pour in fine identifier des moyens de les intégrer dans des rapports coopératifs autour d’intérêts mutuels.

5.1- Analyse des interdépendances à partir des enjeux

Les différents mondes que nous avons décrits plus haut possèdent chacun des caractéristiques, des attentes, des logiques de raisonnement et des enjeux propres qui leur confèrent leur

ONG ONG d’appui ONG de conception - Proximité d’avec acteurs de terrain -Flexibilité d’approche - Pluridisciplinarité - Capacité financière - Capacité d’écoute et de négociation - Jeu de contre-pouvoir sur le terrain (lobbying) -Motifs de collecte de fonds auprès de donateurs - Justification de leur raison d’être et de leur importance sur le terrain (visibilité) - Altruisme Enjeux Ressources

spécificité. Ce paragraphe a pour but de montrer que malgré leur spécificité, les acteurs de la conception partagent directement ou indirectement certains enjeux ou intérêts communs sans forcément le savoir. Ces éléments partagés constituent la pierre d’achoppement des décisions d’engagement dans un processus coopératif. Le tableau ci-dessous met en exergue ces enjeux et intérêts partagés qui s’imposent du même coup comme des contraintes, des passages obligés si l’on veut établir une négociation.

Tableau 9: Résumé et partage des enjeux des concepteurs

Enjeux Recherche scientifique Entreprises privées de conception ONG Total Recherche de financements X X X 6

Génération des revenus pour être autonome X X y 5

Meilleure visibilité nationale et internationale X y X 5

Apprentissages complémentaires y X y 4

Paternité des technologies X X X 6

Propriété intellectuelle ou paternité des technologies X X X 6

Lobbying y y X 4

Importance des interactions sur le terrain 0 0 X 2

X = 2 indique que l’enjeu est fort ; y= 1 indique un enjeu faible ; 0 traduit une absence de relation Le tableau donne à voir que la recherche de financement, la génération de revenus propres, les retombées financières, la paternité ou la propriété intellectuelle des technologies sont des enjeux communs aux trois groupes d’acteurs que sont la recherche scientifique, les entreprises privées de conception et les ONG.

La recherche de financement est un enjeu primordial pour les acteurs de la conception. La recherche scientifique et les entreprises privées sont préoccupées par les retombées financières immédiates qu’elles pourraient engranger d’une activité de conception collaborative ; de plus, elles sont contraintes de générer des revenus pour être autonomes. Au niveau de la recherche scientifique nationale par exemple et comme nous l’avons vu plus haut, les universités et les centres de recherche publics au Burkina Faso ont été érigés en établissements publics à caractère scientifique culturel et technologique (EPSCT), ce qui les contraint à une gestion autonome et par conséquent à la recherche d’une autonomie financière vis-à-vis de l’Etat. Ceci fait que les chercheurs et enseignants-chercheurs, dans les instituts de recherche, dans les Unités de Formation et de Recherche (UFR) ainsi que leurs structures d’appui se positionnent sur le marché de la conception et de la fabrication d’équipements agricoles et agroalimentaires par exemple, comme de véritables concurrents des entreprises privées de conception et de fabrication. Cette nouvelle forme de concurrence est mal vécue par ces dernières qui développent du même coup une attitude de défiance, de suspicion les conduisant souvent à se renfermer sur elles-mêmes vouant ainsi à l’échec toutes tentatives de collaboration. Pour ce concepteur en effet :

« dans notre cas il faut aussi noter que justement dans la collaboration, le jeu est souvent faussé par certains de vos collègues qui sont des chercheurs hein ! ils n’ont pas d’ateliers derrière mais comme ils participent à la conception, ils aimeraient bien avoir les retombées financières et ça ce n’est pas facile ». (directeur d’AMB)

Le directeur d’AMB reproche aux chercheurs de vouloir se muer en fabricants ou reproducteurs d’équipements :

« c’est ce que je reproche à Monsieur X chercheur à l’IRSAT qui m’a dit qu’il va installer un atelier pour concevoir et reproduire les équipements ; je lui ai dit que s’il

fait ça il devient mon concurrent ; car si je donne par exemple mon équipement à homologuer à l’IRSAT, qu’est-ce qui prouve qu’il ne va pas le reproduire pour vendre ? » (directeur d’AMB)

La sphère des activités de conception regroupe des acteurs appartenant à des catégories diverses, à des mondes différents : chercheurs, ONG de conception, ONG d’appui, entreprises privées de conception appartenant à des ingénieurs, à des techniciens supérieurs ou dotés de CAP, à des forgerons, à des artisans métalliers, à des ferblantiers, etc., mais agissant aussi dans la même « cité » (Boltanski et Thévenot, 1991). Ainsi, le fait d’être dans la même cité facilite en principe la coopération puisque les jugements sont plus faciles à établir et la possibilité qu’ils tissent des relations entre eux repose sur des équivalences partagées et des intérêts convergents. Si les conflits sont inévitables dans les interactions entre ces différents mondes, la flexibilité de leur relation et la connaissance mutuelle permettent en revanche de les résoudre. Pourtant cette réflexion est battue en brèche par nos observations sur le terrain : les craintes et récriminations exprimées par les acteurs sont liées à l’idée qu’ils se font les uns des autres, entraînant du même coup une confusion doublée du sentiment qu’une concurrence implicite s’est établie entre eux, annihilant toute coopération. Cette situation laisse d’autant plus perplexe qu’ailleurs, en Europe, ce phénomène n’est pas nécessairement observé ; des acteurs concurrents réussissent à coopérer. A Grenoble par exemple, ce n’est pas parce que l’Université dépose des brevets que le CEA refuserait désormais de collaborer avec elle. Dans le cas des concepteurs burkinabè, au contraire, le fait de se penser comme concurrent au regard d’une même échelle de grandeur conduit à une réticence à collaborer dans le domaine de la conception des équipements agricoles et agroalimentaires.

Le deuxième point de friction entre chercheurs, ONG et entreprises privées concerne la paternité des technologies conçues en collaboration. Nos données de terrain montrent que beaucoup de tentatives de collaboration échouent tout simplement par défaut de consensus sur la paternité des technologies co-produites. Les difficultés se situent au niveau de l’évaluation du degré de participation et d’investissement des parties prenantes d’une part, mais elles se situent aussi sur un plan intersubjectif et symbolique : le prestige revient en effet à l’inventeur d’autant plus important qu’il est solitaire, et souvent comparé à un génie oscillant entre technique et magie. (C’est un phénomène assez courant surtout en Afrique centrale, au Cameroun notamment où on assiste presque à une fétichisation de l’innovateur). La question qui se pose est de savoir comment passer outre ces représentations symboliques et comment mesurer la part d’investissement de chacun (financier, intellectuel et matériel) pour au final attribuer la paternité d’une technologie à une partie ou à l’autre ou alors de façon égale aux deux à la fois. Il est ressorti de nos investigations que les sentiments de frustration liés à la surestimation ou à la sous-estimation d’une des parties engagées dans le processus coopératif est un frein récurrent à la collaboration. Ce type de phénomène (que nous pouvons nommer « mésestimation ») concerne par exemple et notamment des expériences d’actions collaboratives engagées et financées par les ONG collaborant avec des associations d’artisans locaux, et dont les produits finis mis sur le marché sont présentés ou signalés comme étant issus de ces ONG ; ce fut le cas par exemple au Sénégal avec la co-conception de fours de séchage de poissons, mettant en commun les savoir-faire d’une ONG étrangère et ceux de certains artisans pour créer des fours d’un nouveau type, largement vulgarisés aujourd’hui comme étant issus de l’ONG66

Par ailleurs, la recherche scientifique et les ONG sont en quête d’une visibilité de leurs actions sur la scène nationale et internationale. Au Burkina Faso, comme nous l’avons souligné, la manifestation biennale du FRSIT constitue une réelle action forte de publicisation

des acteurs de la recherche et de leur production sur le plan national et international, au regard de la consistance des activités présentées (ateliers scientifiques, des tables rondes, des conférences des expositions et des rencontres spécifiques) et de la diversité des pays (20 pays à l’avant dernière édition) qui prennent part à cette manifestation.

Quant aux ONG Donaldson et Sheppard (2001) ainsi que Donaldson (2006) nous dépeignent la complexité de leur situation de la façon suivante :

« Non-governmental organizations engaged in product design and engineering work face unique obstacles related to how they are funded. Fundamentally, a NGO has two customers, the end user who uses the product and the donor organization that provides the NGO’s resources. Both customers’ needs must be met for the organization’s continuity and survival. If the end users’ needs are not met by the product, the project will be a failure and the NGO will have difficulties securing future funding. If the donor is not satisfied because, for example the NGO did not follow a pre-approved timeline, future funding may be in jeopardy. The priorities for these two customers rarely coincide, thus complicating the prioritization of design specifications and marketing decisions ». (Donaldson, 2006)

En effet, les ONG dépendent avant tout des donateurs et tissent des liens avec les institutions publiques du Nord ou même des entreprises privées. Elles sont donc astreintes à une obligation de résultats et doivent sans arrêt justifier les fonds utilisés. Dans ces conditions, la paternité des technologies et la prise de brevet constituent un enjeu fort pour les ONG permettant de montrer leurs actions aux donateurs67 : ceci explique donc l’exemple que nous donnions plus haut.

Au regard de ces données nous pouvons avancer que sur le plan de la collaboration en conception, il existe une forte relation d’interdépendance en termes d’enjeux entre acteurs de la recherche scientifique et entrepreneurs privés de conception, moins forte en ce qui concerne d’autres acteurs.

Dans le schéma qui suit, les ONG (et dans une certaine mesure les projets de développement) semblent ne pas être concernées par ces stratégies d’engagement dans des coopérations. Cela s’explique sans doute par leur autonomie financière mais aussi par la vocation éthique et sociale dont elles se réclament qui les met dans une situation d’indépendance relative face aux autres acteurs. Mais dans les faits, leur influence est forte ; elles jouent non seulement un rôle direct pour co-produire mais aussi un rôle d’arbitre entre différents acteurs de la conception. La recherche scientifique et les entreprises privées de conception sont à cet égard, fortement dépendantes des ONG.

67 C’est le cas par exemple de la conception de la centrifugeuse à karité où l’une des conditions pour l’octroi du financement était que les ONG bénéficiaires déposent à la fin du projet un brevet de l’équipement conçu voir (Medah, 2006).

Figure 7: Relations d’interdépendance entre les acteurs de la conception vues sous l’angle des enjeux à la collaboration

5.2- Analyse des interdépendances à partir des ressources

Les ressources dont disposent les différents acteurs sont nombreuses et variées et sont en rapport direct avec leur secteur d’évolution. Néanmoins, à l’examen, on ne peut s’empêcher de remarquer que certaines d’entre elles se retrouvent un peu partout, témoignant ainsi d’une certaine forme de complémentarité possible entre les différents types d’acteurs, qui pourrait laisser envisager une mise en commun des ressources et par conséquent des possibilités de coopération pour concevoir. En effet, le tableau ci-dessous rapproche les différentes ressources dont sont nantis les acteurs. On peut ainsi observer que la recherche scientifique et les ONG partagent des ressources similaires à savoir des ressources humaines qualifiées dans plusieurs disciplines. Les entreprises privées et les ONG ont en commun leur flexibilité de fonctionnement que l’on peut considérer comme une ressource.

A côté de ces quelques ressources communes entre certains acteurs, on sait aussi que chacun possède des ressources spécifiques dont la mise en commun n’est pas évidente à envisager, même si on la juge nécessaire pour engager une dynamique de collaboration dans le domaine de la conception technique. Par exemple, la recherche nationale pourrait faire bénéficier d’autres acteurs comme les entreprises privées, de son statut et de sa notoriété publique historique, et ces dernières pourraient en retour faire bénéficier la recherche nationale de sa flexibilité, de sa rapidité de réponse à une demande, de sa disponibilité en main-d’œuvre…

Tableau 10: Résumé et complémentarité des ressources des concepteurs

Relations d’interdépendance Relations d’interdépendance Recherche scientifique Entreprises privées de conception Enjeux partagés Enjeux des ONG

Relations d’interdépendance Recherche scientifique Entreprises privées de conception Enjeux

partagés Enjeux des

entreprises privées de Enjeux

de la recherche

Enjeux des ONG

Relations d’interdépendance Recherche scientifique Entreprises privées de conception

Ressources Recherche scientifique Entreprises privées de conception ONG Total

Statut et notoriété publique X y y 4

Ressources humaines qualifiées X y X 5

Pluridisciplinarité X y X 5

Proximité et flexibilité dans l’action y X X 5

Main d’œuvre abondante et disponible y X y 4

Capacité financière y y X 4

X= 2 indique que la ressource est importante ; y= 1 indique une ressource faible La mise en cohérence des ressources humaines entre chercheurs et entrepreneurs :

La recherche scientifique nationale, par son envergure regorge de chercheurs issus de plusieurs disciplines et qui s’intéressent particulièrement aux questions et problèmes de développement que partagent aussi les entreprises. Mais la recherche nationale s’éloigne souvent trop du monde du développement qui lui, est plutôt investi par les artisans ; certains chercheurs en sont d’ailleurs conscients. Ils prônent par conséquent un rapprochement de la recherche avec les entreprises privées de conception. L’artisanat burkinabè, de son côté, regorge d’inventeurs mais leurs approches et démarches d’invention ne sont pas forcément celles des scientifiques ; les artisans concepteurs ont une approche beaucoup plus systémique et pragmatique que les chercheurs scientifiques. C’est ce qui fait selon nous l’intérêt de les faire collaborer. Tout en faisant de la recherche académique les chercheurs pourraient ainsi s’appuyer sur cette catégorie d’innovateurs pour mieux asseoir leurs problématiques de recherche et former avec eux des équipes mixtes de recherche plus ancrées dans les savoirs, compétences et questions d’un contexte, capables alors de proposer le développement de connaissances et d’outils originaux et pertinents pour tous.

Par ailleurs les entreprises privées, dans leur grande majorité, disposent souvent d’une main-d’œuvre abondante dont une large partie est peu qualifiée (car formée sur le tas) mais non moins efficace dans l’action. La rencontre du monde de la recherche scientifique et celui des entreprises permettrait de mettre en commun des ressources dans le but non pas d’homogénéiser l’esprit et les modèles d’action mais de créer des synergies entre compétences différenciées, propres à générer des apprentissages croisés pour l’atteinte d’un objectif collectif, ces derniers constituant déjà des processus de collaboration pertinents. La pluridisciplinarité

C’est une ressource partagée entre chercheurs et ONG ; en effet, dans la plupart des cas, ces entités évoluent dans un cadre pluridisciplinaire où le partage d’expériences est l’un des intérêts communs. La coopération entre recherche scientifique et ONG n’est pas une pratique nouvelle ; en effet en Afrique subsaharienne, depuis fort longtemps déjà, nombre de chercheurs effectuent des consultations pour des ONG qui ne disposent pas de ressources humaines pérennes, travaillant surtout de façon séquentielle par projet. Ainsi beaucoup de recherches s’effectuent largement hors des enceintes des institutions de recherche.

Les chercheurs n’attendent d’ailleurs plus d’être appelés en consultation mais formulent directement leurs propositions (Gros, 2006) ou créent même leurs bureaux d’étude en parallèle de leurs fonctions de recherche officielles, pour répondre à des appels d’offre d’ONG. L’autonomisation de la recherche scientifique dans ce contexte constitue une aubaine

tant pour les chercheurs que pour les ONG. Elle favorise la recherche contractuelle et allège plus encore les procédures d’engagement dans la collaboration.

La proximité du terrain

Cette ressource met surtout en relation les ONG et les entreprises privées de conception. Comme nous l’avons mentionné plus haut, les ONG travaillent en général avec les communautés dont elles structurent et hiérarchisent les besoins et les demandes exprimés grâce à leur capacité de négociation en vue d’une intervention plus efficace. Elles utilisent une approche de développement coopératif avec une participation et une implication forte des populations cibles. Cette proximité leur confère une connaissance poussée de ces milieux qui leur permet d’agir promptement et efficacement.

Les entreprises privées de conception quant à elles, et de par leur caractère commercial, sont aussi en contact avec les clients réels ou potentiels de leurs produits. De ce fait elles intègrent facilement les nouveaux besoins et les attentes des usagers dans la mise au point de leur produit, ne serait-ce que dans le but d’accroître leur chiffre d’affaire et leur marge bénéficiaire. Leur synergie d’action avec les ONG ne peut être que salutaire. Une ONG comme le CEAS par exemple travaille directement avec les artisans et forgerons sur le terrain à travers leur association ATESTA qui font remonter les demandes et besoins exprimés par les populations, dans le but de concevoir des technologies (co-produites avec les artisans). Mais il peut arriver que les communautés expriment directement leurs besoins à l’ONG qui après la mise au point de l’équipement se charge ensuite de contacter des artisans pour les former à la reproduction de ce dernier :

« En fait, c’est le besoin qui vient vers nous ; ça c’est la première chose, c'est-à-dire que ça va être des femmes qui vont dire : nous on veut tels équipements ; ou bien souvent ça se définit aussi quand on a des visiteurs qui viennent et qui nous disent ah ! on a vu les groupements des femmes ou les groupements des agriculteurs là-bas bon ! ils travaillent comme ça bon ! on aurait pu améliorer en faisant ceci en faisant cela ; vous voyez ! voilà ! ce sont des idées de recherche ; c’est comme ça qu’on prend les idées de recherche. Et effectivement quand vous avez une suggestion comme ça et vous voyez que effectivement en faisant ça ça améliore quelque part, souvent vous n’avez même pas besoin de repartir voir les gens, vous savez que c’est déjà identifié, c’est sûr ; donc c’est les utilisateurs qui viennent d’abord ensuite c’est nous qui allons maintenant vers les vulgarisateurs, puisque souvent l’artisan ne sait pas ; or d’autre part nous nous disons que les artisans aussi peuvent venir avec des idées de recherche pour que ensemble on le fasse. […] On a des artisans individuels qui se retrouvent dans une association c’est l’association ATESTA ; en fait c’est tous les artisans qui ont bénéficié de notre appui, enfin ! d’une formation chez nous sur un de nos