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Analyser l’hybridation entre promesses technoscienti- technoscienti-fiques et imaginaires sociotechniques : approches

Le futur potentiel des technologies de CTSC dans l’Axe-Seine : pro- pro-duit des hybridations entre promesses technoscientifiques et

4. Analyser l’hybridation entre promesses technoscienti- technoscienti-fiques et imaginaires sociotechniques : approches

métho-dologiques mobilisées dans cette recherche.

Dans cette recherche, nous considérons que les futurs potentiels des technologies de CTSC dans l’Axe-Seine sont le produit de l’hybridation entre les promesses technoscientifiques et les imaginaires sociotechniques. Analyser ces promesses et ces imaginaires nécessite cependant de recourir à une méthodologie particulière. Détaillons ici les principales approches mobilisées. Comme souligné dans les paragraphes précédents, nous mobiliserons une approche compréhen-sive pour aborder la question du futur des technologies de CTSC dans l’Axe-Seine. L’enjeu est ici de comprendre comment les promesses technoscientifiques et les imaginaires sociotechniques passés et présents, inscrivent l’utilisation de ces technologies dans le futur de l’Axe-Seine. Pour analyser ces promesses et ces imaginaires, nous nous sommes appuyés sur des productions tex-tuelles et discursives des parties prenantes de l’Axe-Seine investies dans les projets de CTSC et dans l’Aménagement du Territoire de l’Axe-Seine. Comme Hansson (Hansson 2012), nous avons analysé les scénarios relatifs à la mise en place de technologies de CTSC dans l’Axe-Seine. Nous nous sommes par exemple appuyés sur des actes de colloques, des articles scientifiques, mais aussi des déclarations des porteurs de projets de CTSC dans la presse locale de l’Axe-Seine. La seule réalisation d’une analyse documentaire pour comprendre les promesses technoscienti-fiques relative aux technologies de CTSC pourrait sembler limitée.

Ce choix méthodologique est en effet lié à l’orientation de notre recherche par les commandi-taires. L’objectif était la réalisation d’une recherche relative à l’acceptabilité sociale des popula-tions qui, de fait, ne rendait pas légitime une enquête sur les porteurs de projets de CTSC dans l’Axe-Seine27. L’analyse des seules déclarations publiques des porteurs de projets de CTSC a toutefois selon-nous un avantage. Comme le souligne Zittoun (Zittoun 2013)28 au sujet des énoncés de politique publique, les déclarations publiques des acteurs politiques ont des dimensions, illocutoire, normative ou prescriptive en plus des dimensions communicationnelle, définitionnelle ou cognitive. Selon le contexte dans lequel elles sont prononcées, ces déclara-tions engagent ces acteurs politiques vis-à-vis des groupes sociaux qui y assistent ou en ont connaissance notamment si ces dernières sont reprises dans les médias. Dans le cadre de notre recherche, les déclarations dans la presse locale des porteurs de projets de CTSC les engagent vis-à-vis des parties prenantes locales et des populations concernant les objectifs qu’ils pour-suivent. Au regard de leur dimension performative, l’analyse des déclarations des porteurs de projets de CTSC dans la presse locale reste donc pertinente relativement aux hypothèses formu-27. Un compte rendu du Comité d’orientation de la Chaire CTSC du 8 octobre 2010 rappelle la sensibilité du sujet et l’importance d’une validation des informations diffusées en externe.

lées dans notre modèle théorique. Pour analyser les imaginaires sociotechniques présents dans l’Axe-Seine, nous avons également procédé ainsi. Nous avons cependant complété notre analyse documentaire par la réalisation d’entretiens avec les parties prenantes locales (Associatifs, élus locaux et régionaux, directeurs d’agence de développement économique et d’urbanisme) impli-quées dans l’Aménagement du Territoire.

Pour identifier ces promesses technoscientifiques et ces imaginaires sociotechniques dans ces corpus documentaires hétérogènes notre analyse s’appuie sur plusieurs concepts. Par ailleurs ces promesses et ces imaginaires sont influencés par les trajectoires socio-spatiales de l’Axe-Seine. Détaillons ici les concepts qui nous ont permis de répondre aux hypothèses soulevées par notre modèle théorique.

Les notions de récit et de cadrage : concepts centraux de notre analyse

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Les promesses technoscientifiques et les imaginaires sociotechniques sont des éléments dis-cursifs qui engagent les porteurs d’un projet technique ou les décideurs politiques vis-à-vis d’un futur technique ou d’un futur du territoire. Les concepts de récits et de cadrage permettent d’identifier ces promesses technoscientifiques et ces imaginaires sociotechniques. La notion de récit telle qu’elle est employée dans ce travail de thèse s’inspire tout d’abord des travaux de Ricoeur et son concept de mise en intrigue. Pour Ricoeur (Ricoeur 1984) la mise en intrigue correspond à l’intégration dans une histoire une et unique d’éléments hétérogènes (Op. cit., p. 18-19). Ensuite, cette conception du récit comme mise en intrigue est notamment prolongée par certaines approches mobilisées en Sciences Politiques. Pour Radaelli (Radaelli 2000), ces récits sont liés à la définition d’une politique publique qui prend la forme d’histoires causales. Ces récits sont construits de façon chronologique. Ils commencent dans le passé, en présentant l’origine de l’action politique à mener, décrivent le présent (temps de l’action politique), et se poursuivent dans le futur projeté (où l’action aura eu des effets sur la situation). Comme l’af-firme également Radaelli, ces récits permettent de stabiliser les hypothèses nécessaires à l’action dans le cadre d’un futur complexe et incertain (Op. cit., p. 257-258). L’analyse des récits et de leur séquentialité est donc pertinente pour dentifier les promesses technoscientifiques associées aux technologies de CTSC et les imaginaires sociotechniques présents dans l’Axe-Seine.

La notion de cadrage complète celle de récit pour l’analyse de promesses technoscientifiques et des imaginaires sociotechniques. Initialement défini par Bateson (Bateson 1995) et Goffman (Goffman 1991), la notion de cadre désigne les schèmes d’interprétation mobilisés par les in-dividus dans une situation donnée. Ces cadres permettent aux inin-dividus de donner un sens à la situation dans laquelle ils se trouvent. Dans notre recherche, nous mobilisons la notion de cadre telle que l’emploient les chercheurs en sociologie des médias ou en sociologie politique. Dans cette perspective, le cadrage correspond au processus de sélection et d’insistance sur certains éléments d’un événement médiatique (Gitlin 1980). Ce processus contribue à construire le fait médiatique autour d’une idée centrale qui donne un sens à ce dernier (Gamson et Modigliani 1989). Le cadrage accentue ce qui compte et ne compte pas dans un événement. Selon ces

so-ciologues, ces différents cadrages médiatiques ont une incidence sur l’opinion des individus qu’il est possible d’identifier dans des enquêtes d’opinion (Op. cit., p. 3). Dans notre travail de thèse, les différents récits associés aux technologies de CTSC et aux imaginaires sociotechniques de l’Axe-Seine auxquels nous serons confrontés répondront probablement à des cadrages différents d’une situation donnée. Ajoutons cependant qu’un imaginaire sociotechnique se différencie d’un cadre. Comme le soulignent Kim et Jasanoff (Jasanoff et Kim 2009), à la différence des cadres médiatiques qui sont de l’ordre de la sphère communicationnelle, les imaginaires sociotechniques impliquent des actions politiques, comme la définition de priorités de développement, ou l’allo-cation de fonds à des projets (Op. cit., p. 123).

La modélisation chorématique et les analyses multidimensionnelles : outils de com-préhension des dynamiques socio-spatiales.

Comme illustré dans notre cadre théorique, nous envisageons les promesses technoscien-tifiques ainsi que les imaginaires sociotechniques en interaction avec les dynamiques socio-spatiales de l’Axe-Seine. Pour identifier ces dynamiques potentielles dans la vallée de la Seine, nous nous sommes appuyés sur la littérature relative aux conflits d’aménagement, sur de pré-cédentes expérimentations relatives aux technologies de CTSC, mais aussi sur une enquête par questionnaire passée auprès d’un échantillon de la population pour identifier les dynamiques socio-spatiales susceptibles d’avoir une influence sur une éventuelle implantation des technolo-gies de CTSC dans l’Axe-Seine. Pour analyser ces dynamiques nous avons employé les outils de la chorématique, ainsi que la statistique multidimensionnelle.

La chorématique est une technique de représentation graphique qui consiste à synthétiser les dynamiques spatiales sous formes de symboles simples. Pour Brunet (Brunet 1980, Brunet 1986), initiateur de cette technique de modélisation graphique, il existe un nombre fini de sym-boles simples permettant de décrire des phénomènes spatiaux (les chorèmes). La combinaison de ces derniers permet de rendre compte des multiples dynamiques d’un espace. Dans cette recherche, cet outil a été utilisé dans une perspective similaire à celle proposée par Lardon et Piveteau (Lardon et Piveteau 2005). Ces chercheurs utilisent la chorématique comme outil au service du diagnostic territorial. Ils proposent de schématiser sous cette forme les in-formations issues des données statistiques, mais aussi celles des différents documents relatifs à l’Aménagement du Territoire. Afin de réaliser des représentations chorématiques des dyna-miques socio-spatiales de l’Axe-Seine, nous nous sommes par exemple appuyés sur des données relatives à la localisation d’espaces naturels, les concentrations d’émissions de CO2, mais aussi sur l’analyse des Schémas d’Aménagement et les Schémas Régionaux Climat, Air, Énergie des trois régions impliquées dans ce projet d’aménagement du territoire. L’utilisation de cette méthodologie de modélisation graphique s’inscrit, elle aussi, dans une démarche de compréhen-sion du fonctionnement du territoire de l’Axe-Seine. Les différents matériaux qui permettent l’établissement de ces schémas synthétisent les dynamiques de ce territoire et éclairent les fon-dements des imaginaires sociotechniques présents dans l’Axe-Seine.

Pour préciser les interactions potentielles entre dynamiques socio-spatiales, promesses techno-scientifiques associées aux technologies de CTSC, nous nous sommes appuyés sur les résultats d’une enquête quantitative réalisée en 2013 auprès d’un échantillon (n=600) représentatif de la population amont de l’Axe-Seine. Rappelons ici les méthodologies d’échantillonnage et de traitement de cette enquête29.

L’enquête passée auprès des populations amont de l’Axe-Seine était une attendue des com-manditaires de cette recherche. Ces derniers souhaitaient connaître l’acceptabilité sociale des technologies de CTSC pour les populations de l’Axe-Seine. Toutefois, comme nous l’avons si-gnalé au début de notre propos introductif, un tel objectif semble difficile à atteindre car les technologies de CTSC restent méconnues des populations. L’enjeu de l’enquête réalisée en 2013 est donc davantage de saisir les opinions des populations concernant l’idée d’une éventuelle utili-sation des technologies de CTSC, avant la mise en place d’un projet. Nous supposons cependant qu’une implantation effective de ces technologies dans l’Axe-Seine entraînait une évolution de ces opinions initialement recueillies.

Notre enquête auprès des populations amont de l’Axe-Seine s’inscrit également dans le prolon-gement d’une première enquête d’acceptabilité sociale de ces technologies menée en 2009 dans l’Estuaire de la Seine (Gravé et Joly 2009). L’enquête de 2013 hérite de ce premier travail, la méthodologie d’échantillonnage, les questionnements relatifs aux technologies de CTSC et la méthodologie de traitement des données. A ces questionnements concernant les technologies de CTSC, nous avons ajouté dans l’enquête de 2013 des questions relatives à la perception des infrastructures d’énergie renouvelables, des problèmes environnementaux, mais aussi des infrastructures localisées à proximité du domicile des répondants.

Pour construire notre échantillon de population de 600 répondants, nous avons employé une méthodologie d’échantillonnage aléatoire stratifiée dans l’espace. Gumuchian et Marois, (Gu-muchian et Marois 2000 p. 279) définissent ainsi cette méthodologie :

Par cette méthode de sondage, les échantillons sont stratifiés dans le but de cou-vrir les caractéristiques d’une région d’étude. Cela constitue un avantage car les comparaisons entre les différentes strates sont possibles. De plus, la précision des estimations est plus grande. Ainsi, peut-on par exemple constituer des strates à par-tir des différents espaces d’une région métropolitaine et ensuite choisir au hasard les individus ou les objets dans chaque strate.

Nous avons défini nos strates (urbaines, périurbaines et rurales) en fonction de la couche « bâti indifférencié » de la BD TOPO (éditée par l’IGN). Cette couche de données est définie ainsi :

Bâtiment de plus de 20 m2, ne possédant pas de fonction particulière pouvant être

décrit dans les autres classes de bâtiments surfaciques (...) sélection : bâtiment d’ha-bitation, bergerie, borie, bungalow, bureaux, chalet, bâtiments d’enseignement, ga-rage individuel, bâtiments hospitaliers, immeubles collectifs, lavoirs couverts, musée, prison, refuge, village de vacances.

29. Nous renvoyons les lecteurs de ce document aux annexes pour une analyse complète de l’enquête popula-tion.

Pour déterminer l’échantillon nous avons utilisé un carroyage30 avec un maillage de 500m sur 500m de côté, orienté nord-sud comportant 3612 cellules. Nous avons centré cette grille sur l’ag-glomération de Rouen et le territoire de Seine Aval. Nous avons choisi de considérer ces deux agglomérations bien que cela introduise une discontinuité sur un territoire que nous supposons être un axe ou un corridor, pour ne pas être confrontés à la surreprésentation de la strate rurale très présente entre ces deux agglomérations. Pour caractériser les strates en fonction du bâti nous nous sommes appuyés sur les densités de bâtis par cellule. Au regard des aires spatiales sur lesquelles nous souhaitions travailler, nous avons considéré que les cellules comptant entre 1 et 20 bâtiments (issus de la couche bâti indifférencié de la BD TOPO) feraient partie de la strate « rurale », les cellules comptant entre 21 et 50 bâtiments, de la strate « périurbaine » et les cellules comptant 51 bâtiments et plus, de la strate « urbaine ». Nous avons ensuite procédé à un tirage au sort des cellules dans lesquelles ont été passés les questionnaires. Pour cela, nous nous sommes servis du tableur EXCEL pour tirer de façon aléatoire 100 cellules pour chacune des strates (rurales, urbaine et périurbaine). Des premiers tirages ont été réalisés dans l’agglo-mération de Rouen, et ensuite dans le territoire de la Seine Aval31.

Pour analyser les données recueillies dans cette enquête nous avons suivi une démarche d’ana-lyse thémascope. Lebart (Lebart 1989), initiateur de cette procédure d’anad’ana-lyse, propose de réaliser des analyses de correspondances multiples et des typologies immédiatement après un examen préalable des tris à plat d’une enquête. En procédant ainsi, il est possible selon Lebart de dresser des panoramas globaux des relations entre les données, de critiquer l’information re-cueillie mais aussi piloter les traitements ultérieurs (Op. cit., p. 23). En observant globalement ces relations il sera ainsi plus facile de déterminer les tableaux croisés ou les analyses de régres-sion à réaliser. Pour la réalisation des analyses de correspondances multiples et des typologies, Lebart propose de choisir l’ensemble des variables correspondant à un thème pour décrire les individus. Ce thème correspond à un point de vue pour la description de la population d’indi-vidus (Op. cit., p. 27). Les variables correspondant au thème choisi seront considérées comme des variables actives. Les variables appartenant à d’autres thèmes de l’enquête pourront être projetées de façon illustrative sur les analyses des correspondances multiples et les typologies afin d’aider à l’interprétation de ces traitements statistiques.

En utilisant ce type de traitements statistiques, nous n’effectuons pas d’hypothèses préalables quant aux relations entre les variables. Nous sommes ici dans une logique de compréhension des relations entre les variables en retenant un point de vue de description. Comme le notent Esco-fier et Pagès (EscoEsco-fier et Pagès 2008), les plans factoriels font l’objet d’une interprétation et non d’une étude. Selon ces chercheurs, interpréter les plans factoriels, c’est tout d’abord rendre claire l’information contenue dans les nombreuses variables d’un tableau. Ensuite, interpréter les résultats d’une analyse multidimensionnelle, c’est donner un sens aux données présentes dans un tableau en fonction du contexte. Celui des relations entre les variables ou les individus à l’intérieur d’un tableau. Celui des relations entre les éléments pris en compte dans l’analyse et les éléments supplémentaires et enfin, en fonction du contexte de l’étude et de la connaissance

30. Il s’agit d’une grille que l’on positionne sur l’espace dans un système d’information géographique. 31. nous renvoyons en annexe une description plus précise de la méthodologie de tirage aléatoire.

de ce contexte par le chercheur (Op. cit., p. 269-270). Comme l’illustrent les propos d’Escofier et Pagès, la méthodologie d’analyse statistique multidimensionnelle relève bien d’une approche compréhensive. En effet comme l’affirme Weber, l’interprétation est au centre de la démarche sociologique (M. Weber 1995).

Les approches méthodologiques détaillées dans les paragraphes précédents illustrent notre vo-lonté d’adopter une approche compréhensive tant pour analyser les promesses technoscienti-fiques associées aux technologies de CTSC et les imaginaires sociotechniques présents dans l’Axe-Seine que les dynamiques socio-spatiales. Pour le moment, nous avons peu explicité pré-cisément les spécificités des corpus de données rassemblés pour cette recherche, ainsi que les méthodes d’analyse employées. Nous rappellerons ces éléments au début des différentes parties de cette thèse. Procéder ainsi permettra de donner au lecteur une vision claire du matériau et des méthodes d’analyse sur lesquelles s’appuie notre argumentation dans chacune des parties du manuscrit.

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Nous avons jusqu’à présent détaillé notre approche théorique, ainsi que les méthodologies employées pour décrire les futurs potentiels des technologies de captage, transport et stockage du CO2 dans l’Axe-Seine. Présentons maintenant la structure de notre argumentation. Com-prendre les attentes techniques vis-à-vis de ce dispositif technique pour les parties prenantes de l’Axe-Seine implique préalablement de définir les technologies de CTSC. Dans une première partie nous reviendrons donc sur le fonctionnement global de ce dispositif technique, ainsi que sur la genèse de sa création (Chapitre 1). Dans cette première partie, nous analyserons aussi les promesses technoscientifiques initiales, ainsi que les premiers imaginaires sociotechniques associés aux technologies de CTSC, dans les pays où cette innovation est employée ou en cours de développement à une échelle commerciale (Chapitre 2).

Après avoir détaillé le processus de fonctionnement des technologies de captage, transport et stockage du CO2, caractériser le territoire d’implantation potentiel de ce dispositif technique sera l’objectif la deuxième partie de ce travail. L’enjeu est ici d’identifier à la fois les promesses politiques du projet d’aménagement « Axe-Seine », mais aussi les dynamiques socio-spatiales de ce territoire. Dans un premier temps, les orientations poursuivies par les parties prenantes de l’Axe-Seine concernant l’aménagement du territoire et plus particulièrement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre seront analysées (Chapitre 3). Dans un deuxième temps, nous caractériserons les dynamiques socio-spatiales de l’Axe-Seine. Notre objectif sera d’identi-fier les zones spatiales potentiellement favorables ou au contraire potentiellement défavorables à l’implantation des technologies de CTSC (Chapitre 4).

Enfin dans la troisième partie de notre travail, nous reviendrons sur les origines du projet d’im-plantation de ces technologies dans l’Axe-Seine, ainsi que sur les situations d’utilisation de ce dispositif technique envisagées par les parties prenantes de ce territoire (élus, monde associatif, agences de développement économique, agences d’urbanisme). Grâce à la compréhension des promesses technoscientifiques et des imaginaires sociotechniques associés aux technologies de

CTSC abordés dans la première partie, ainsi que la compréhension des promesses politiques liées à l’aménagement de l’Axe-Seine et des dynamiques socio-spatiales du territoire, nous montre-rons dans cette troisième partie comment les technologies de CTSC s’articulent avec un projet de territoire. L’approche adoptée ici sera chronologique et spatialisée. Nous analyserons donc tout d’abord les premiers récits associés aux technologies de CTSC en différents points l’Axe-Seine. Puis la stabilisation des récits concernant un projet de CTSC à l’échelle de ce territoire (Chapitre 5). Enfin, nous analyserons les transformations de ces récits au cours du temps ainsi que l’hybridation entre ces derniers et les imaginaires sociotechniques défendus dans l’Axe-Seine (Chapitre 6).