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8.4 Phase 2

8.4.3 Analyse Phase 2

Comme pour les données colligées pendant la première phase, celles provenant de la deuxième phase ont fait l’objet d’une analyse préliminaire au fur et à mesure de la collecte de données. Ce n’est toutefois qu’une fois cette deuxième phase complétée que nous avons analysé les données de façon plus formelle. À nouveau, nous avons débuté l’analyse par la transcription mot-à-mot des entrevues. Les données de la Phase 2 ont été analysées à l’aide du logiciel NVivo, mais avec la version 11 cette fois. Cette analyse s’est d’abord appuyée sur l’arbre de codification élaborée suite à l’analyse complète des données de la Phase 1, pour ensuite le peaufiner et cibler une catégorie centrale à la théorisation émergeante.

Pour ce faire, les transcriptions des 5 entrevues ont d’abord été analysées à l’aide du codage ouvert des nouvelles données. Tout comme vers la fin du codage ouvert des données de la Phase 1, le codage ouvert fait à ce moment n’était pas exhaustif comme il l’était au tout début. Nous avons plutôt opté pour coder ce qui était nouveau, ce qui venait appuyer, même si différemment, notre analyse et ce qui permettait de l’affiner ou de la remettre en question. Cela nous a alors permis d’identifier environ 80 codes par entrevues, pour un total d’environ 400 codes. Par la suite, nous avons procédé au codage axial des données, en tentant de faire sens des données

104 complètes, soit tant celles provenant de la Phase 1 que celles provenant de la Phase 2 du projet. Finalement, c’est par le codage sélectif que nous avons hiérarchisé les catégories, choisissant lesquelles deviendraient des catégories et lesquelles seraient plutôt des sous-catégories (Dionne, 2009). De cette façon, il a été possible de faire ressortir la catégorie centrale (core category) du phénomène étudié (Corbin et Strauss, 1990).

Tout comme lors de la Phase 1, ces divers types de codage se sont faits grâce à la comparaison constante et la rédaction de mémos. Aussi, c’est en utilisant notre sensibilité théorique que nous avons pu « voir » ce qui se trouve dans les données et « entendre » ce qu’elles avaient à « dire » (Guillemette et Lapointe, 2012). Ici, étant donné notre posture constructiviste, il est entendu que les données ne « parlent » pas seules. C’est donc dans une forme de « dialogue » entre les données et notre sensibilité théorique que la théorisation s’est faite, mettant en forme un discours co-construit entre nous et les participantes au sujet de l’identité professionnelle étudiée.

Bien entendu, les concepts sensibilisateurs ont aussi été mis à profit à cette étape. En fait, les écrits ont été consultés à différents moments de l’analyse. Toutefois, lors de la première phase d’analyse, nous avions le désir de rester plus près de données empiriques, les écrits scientifiques ont donc peu été consultés, surtout considérant que les informations théoriques étaient encore fraiches à notre mémoire suite aux nombreuses lectures effectuées lors de l’élaboration du projet de thèse et de l’examen de synthèse, étapes académiques précédentes. C’est donc plutôt au moment de la deuxième phase d’analyse qu’un retour aux écrits scientifiques a été fait, et poursuivi tout au long de la rédaction de la thèse. Ce retour se voulait à la fois un rafraichissement de notions qui avaient été approfondies plus tôt, ainsi qu’un tour d’horizon des nouveaux écrits portant sur le sujet étudié.

105 Un dernier moment d’analyse est celui de la rédaction de la thèse. En effet, rédiger la thèse s’est fait non pas uniquement dans une logique visant à mettre à l’écrit les résultats, mais aussi dans une logique permettant de peaufiner l’analyse des données, l’ordre à faire dans les résultats et la façon de les interpréter. Cela est cohérent avec la logique inductive et itérative de la MTE et s’est avéré très fructueux.

Grâce à ces stratégies d’analyse, un nouvel arbre de codification a été construit (voir Tableau

VI : Arbre de codification, Phase 2). Ce dernier intègre certaines parties des arbres construits à

la Phase 1, mais spécifie la catégorie centrale de notre projet, soit la réadaptation sociale. C’est d’ailleurs en spécifiant cette catégorie que nous avons pu préciser l’objet de notre étude. D’abord centré sur la façon dont se vit l’identité professionnelle des travailleuses sociales en réadaptation en déficience physique, ciblant ensuite l’expression de cette identité professionnelle, notre projet vise finalement à documenter la perception qu’ont ces travailleuses sociales de leur identité professionnelle, dans leur contexte de travail.

106 Tableau VI. Arbre de codification, Phase 2

Catégorie centrale

Catégories Sous-catégories

Réadaptation sociale

Travail social C’est social C’est du mou Mal vu et méconnu

Généralistes VS spécialistes Réadaptation Réadaptation physique

Mandat de réadaptation

Réadaptation physique VS réadaptation globale Travail social en

réadaptation

Clientèle Rôles et tâches

Intervention sur ce qui touche la déficience VS ce qui dérange la réadaptation

Proches comme clients à part entière VS clients par ricochet

Positionnement individuel

Se définir par la réadaptation VS par le travail social

En résumé, l’analyse des données des deux phases de collecte a permis d’élaborer un arbre de codification dans lequel la perception qu’ont les travailleuses sociales ciblées de leur identité professionnelle en contexte est caractérisée par la réadaptation sociale. Cette catégorie centrale ainsi que les catégories et sous-catégories qui la forment seront détaillées dans les chapitres de la présente thèse où sont présentés les résultats.