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Démarche d’analyse de nos données selon la méthode de Peirce (1978)

Partie 2 : analyse d’extraits tirés des autoconfrontations simples et croisées

Pour rappel, dans la partie précédente, nous avons relevé les principaux thèmes qui ressortent de notre analyse de données avec le logiciel ATLAS.TI Les voici : attention des élèves ; participation des élèves ; gestion de classe ; guider les élèves ; construire ensemble, valeur de l’entraide.

Ces thèmes qui reviennent dans nos données continuent de nous servir de fil conducteur tout au long de cette deuxième partie, car ils nous ont permis de sélectionner les extraits qui feront l’objet de l’analyse. Celle-ci se focalisera ainsi sur certains de nos verbatim.

Dans cette partie, nous allons nous pencher sur la deuxième question de recherche qui est la suivante : Est-ce que les principaux thèmes, relevés lors de l’analyse de données, sont abordés de la même manière lors des autoconfrontations simples et des autoconfrontations croisées ? Si non, quelles sont les différences ? Les éléments de réponses apportés nous permettront également d’aborder la troisième question de recherche : La coopération entre enseignantes, à travers un dispositif de vidéoformation, favorise-t-elle le développement professionnel ? Si oui, quels sont les éléments qui le permettent ? Nous faisons le choix d’imbriquer ces deux questions, car cela nous permet de tisser des liens entre les résultats émanant de notre analyse. Ainsi, une compréhension élaborée de notre pratique réelle sera davantage possible.

Notre objectif est ici de saisir ce qui change dans notre manière d’aborder les divers thèmes lorsque nous en parlons seules avec la formatrice (autoconfrontation simple) et lorsque nous en discutons ensemble avec la formatrice (autoconfrontation croisée). De plus l’objectif consiste également de percevoir les changements qui s’opèrent dans notre développement professionnel grâce à la collaboration que nous avons mise en place tout au long de ce travail de mémoire.

Pour ce faire, nous avons, en premier lieu, sélectionné des moments précis issus des autoconfrontations simples en les mettant en lumière avec les mêmes passages discutés lors des autoconfrontations croisées. L’évènement identique est ainsi abordé de deux manières complémentaires. Nous avons regroupé ces différents extraits dans des tableaux qui se trouvent en annexe (cf. annexe 5). En second lieu, nous nous basons sur la sémiotique de Peirce (1978) afin d’identifier des similitudes et/ou distinctions entre les passages ciblés et issus des autoconfrontations.

Plus précisément, sur la base de ces verbatim sélectionnés, nous allons tenter d’identifier les catégories dans lesquelles nous nous situons lorsque nous discutons de notre pratique effective. Pour rappel, ceux-ci se comptent au nombre de trois : la priméité englobe le ressenti (sentiments vagues, intention large d’agir), la secondéité se réfère aux faits, et la tiercéité correspond aux règles, aux lois, et à la théorie. Cette analyse du verbatim nous permettra d’identifier avec précision de quelle manière notre réflexion se déplace d’une catégorie à l’autre. En troisième lieu, cette analyse nous permettra également de comparer un même moment en analysant finement ce que chacune de nous en dit, tout en prenant en considération le point de vue de la formatrice. À cet effet, nous utiliserons ici des pseudonymes dans le but de mettre à distance notre double posture de chercheures et d’enseignantes. Les professionnelles prendront donc les prénoms de Livia (5P) et d’Adèle (1P-2P).

Pour chaque thème, nous suivrons le plan qui suit :

1- L’extrait qui fera l’objet de l’analyse est situé dans son contexte.

2- Le premier extrait issu de l’autoconfrontation simple est cité.

3- Ce même extrait est analysé finement selon les catégories de Peirce (1978).

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4- Le deuxième extrait issu de l’autoconfrontation croisée est cité.

5- Cet extrait est analysé finement selon les catégories de Peirce (1978).

6- Une comparaison mettant en lumière ce qui change et ce qui est similaire entre les verbatim des différents extraits est faite.

Voici un tableau regroupant les moments que nous analyserons par la suite et synthétisant les thèmes majoritairement présents dans les extraits sélectionnés :

Passages sélectionnés Thèmes présents dans l’extrait

(1) Réflexion critique menée par Livia Attention des élèves Participation des élèves Guider les élèves Réflexion critique

Construire ensemble, valeur de l’entraide

(2) Réflexion critique menée par Adèle Attention des élèves Guider les élèves Réflexion critique

Construire ensemble, valeur de l’entraide Atteinte de l’objectif

Gestion de classe (3) Réflexion collective autour de la

construction du mots-croisés final dans la classe de Livia

Participation des élèves Guider les élèves

Construire ensemble, valeur de l’entraide Gestion de classe

Gestion de la prise de parole Attention des élèves

(4) Consignes lors du lancement de la tâche par Adèle

Gestion de classe Attention des élèves

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Nous utiliserons un code couleur pour faciliter et alléger la lecture. Tous les verbatim cités dans l’analyse qui suit seront mis en évidence grâce à la couleur bleue. Nous commencerons par citer l’extrait dans sa totalité en incluant sa référence. Puis, lorsque nous reprendrons des parties du verbatim dans notre analyse, nous utiliserons un code couleur pour faire ressortir les catégories de Peirce au sein de l’extrait. Le violet servira pour la première catégorie (priméité), le vert pour la deuxième catégorie (secondéité) et l’orange pour la troisième catégorie (tiercéité). Lorsque nous identifierons plusieurs catégories au sein d’une même phrase, nous garderons la couleur bleue. Pour faciliter la lecture, nous citerons les parties du verbatim de l’extrait sans ajouter la référence (qui sera déjà mentionnée plus haut). À la fin de chaque partie d’analyse, lorsque cela est pertinent, nous citerons l’extrait à nouveau dans sa globalité en laissant les phrases dans la couleur correspondant à la catégorie dans laquelle nous l’avons situé. De plus, nous utiliserons deux types de guillemets. Les guillemets français seront employés lorsque nous citons des auteurs et lorsque nous reprenons des propos énoncés lors des autoconfrontations. Les guillemets anglais seront quant à eux utilisés afin d’exprimer une interprétation des chercheures.

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