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Analyse de la formation des termes traduits

Partie 5 : Analyse des choix traductifs

10. Analyse de la formation des termes traduits

Dans le présent chapitre, je commenterai les choix traductifs de Jean-François Ménard pour déterminer si les néologismes pour lesquels il a opté ont été formés selon le même principe que ceux de l’original. Je procéderai par catégorie en langue-cible, en traitant successivement les dérivés, les mots composés, les mots valises, les acronymes, les changements sémantiques, les créations libres et les emprunts, et suivrai dans chaque catégorie l’ordre alphabétique des mots du texte-source. Procéder par catégorie de formation en langue-cible permettra de mettre en exergue les similitudes et les différences avec les procédés de formation des termes originaux.

D

ÉRIVÉS

o transplaner (aparate/disaparate) : Le verbe aparate désigne le fait d’apparaître dans un lieu et disaparate d’en disparaître pour se rendre dans un autre. Ici, le traducteur a conservé le même procédé de formation, la dérivation, mais à partir d’un verbe et avec un suffixe différents. En français, la dérivation s’opère sur le verbe « planer », avec le préfixe « trans- », qui exprime le changement, la traversée, et que l’on retrouve aussi dans le dérivé « transporter », par exemple. On peut d’ailleurs supposer que le traducteur s’est fondé sur ce verbe pour créer « transplaner ».

Il est également intéressant de souligner que Jean-François Ménard a choisi de rendre les deux verbes aparate et disaparate par un seul verbe, bien que les deux termes anglais n’apparaissent pas forcément ensemble. Dans le texte original, aparate est utilisé lorsqu’un sorcier arrive dans un lieu et disaparate lorsqu’il le quitte. Le fait de n’avoir qu’un seul verbe en français introduit un changement de point de vue : en

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anglais, on se situe sur un lieu X et on voit le personnage y apparaître et en disparaître ; en français, on a un point de vue plus distant, plus éloigné, et on observe le personnage passer d’un lieu à un autre.

o Cognard (Bludger) : Un Bludger est une balle utilisée pour jouer au Quidditch, qui frappe les joueurs pour les déstabiliser. Nous avons vu qu’en anglais l’auteure a opéré un changement sémantique sur bludger, qui désigne dans le langage courant « a lazy person ». En français, le traducteur s’est complètement détaché du terme original et s’est fondé sur le signifié, c’est-à-dire la réalité désignée par le terme, pour créer un mot : il a procédé à une dérivation du verbe « cogner » par ajout du suffixe à connotation négative « -ard », que l’on retrouve aussi dans « pantouflard », par exemple. Cette connotation négative est déjà présente dans le terme d’origine anglais bludger, qui signifie « a lazy person ». Toutefois, le suffixe « -ard » transmet un sens légèrement plus péjoratif, plus marqué, que bludger.

o épouvantard (Boggart) : Dans le folklore britannique, un boggart est un nain maléfique qui hante les maisons. Dans Harry Potter, c’est un esprit qui prend la forme de ce qui inspire la plus grande peur à la personne qui le voit. Il n’existe pas d’équivalent consacré de boggart en français, car ce terme est profondément ancré dans la culture britannique et n’apparaît pas dans les textes écrits dans d’autres langues. Jean-François Ménard a opté pour « épouvantard », un dérivé du verbe

« épouvanter », auquel il a ajouté le suffixe à connotation négative « -ard » mentionné ci-dessus. La connotation négative est également présente dans le terme anglais par le simple fait que le boggart est maléfique. De plus, le lecteur francophone y trouve une ressemblance avec le mot français « épouvantail », qui n’est certes pas une créature qui hante les maisons, mais qui a bien pour fonction de faire fuir les indésirables.

o Déluminateur (Deluminator) : Le mot Deluminator désigne un objet permettant d’éteindre toutes les lumières présentes dans un certain périmètre autour de son utilisateur. Jean-François Ménard a opté, comme en anglais, pour une double dérivation du mot latin lumen (« lumière ») avec le préfixe « dé- » pour exprimer l’idée d’éteindre la lumière et le suffixe « -ateur » pour désigner l’outil permettant de le faire, comme dans « accélérateur » par exemple. Lumen est un mot latin plutôt

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transparent et accessible pour le lecteur francophone. En effet, on trouve la racine lumen dans les mots « luminosité », « luminaire » et « lumineux », qui font directement écho au terme imaginé par Jean-François Ménard, « Déluminateur ».

o Détraqueur (Dementor) : Le terme Dementor désigne une créature maléfique qui se nourrit de la joie humaine pour ne laisser que la tristesse et le désespoir. Ici, Jean-François Ménard procède, comme en anglais, à une dérivation du verbe « détraquer » au sens de « rendre fou ». La folie est un concept que l’on trouve également dans Dementor avec le mot dementia. Le traducteur a ajouté le suffixe « -eur », qui désigne l’objet ou la personne qui exécute l’action. Le verbe « détraquer » et le suffixe « -eur » rendent le terme « Détraqueur » relativement transparent pour le lecteur francophone.

De plus, dans le contexte de Harry Potter, le néologisme imaginé par Jean-François Ménard semble tout à fait adéquat parce que les victimes des Dementors finissent pas perdre la tête. Toutefois, le terme français est porteur d’une légère ambigüité car

« détraquer » a un double sens en français, alors que dementia est univoque.

« Détraquer » désigne également une perte d’efficacité mécanique. Le lecteur francophone doit donc inférer du contexte le sens correct de « détraquer », un effort que le lecteur anglophone n’a pas à faire.

o Sinistros (Grim) : Ce terme désigne une créature ressemblant à un grand chien noir qui constitue un mauvais présage. Jean-François Ménard a choisi d’éviter la conversion, comme le fait l’anglais, et a complété le mot « sinistre » (pour grim) par le suffixe familier « -os », en tronquant la dernière lettre de « sinistre » pour éviter la juxtaposition de voyelles peu naturelle en français : « Sinistr[e]os ». L’ajout du suffixe peut se justifier par le fait que « le sinistre », qui serait le résultat de la conversion de l’adjectif « sinistre », a un autre sens en français : « évènement catastrophique naturel, qui occasionne des dommages, des pertes », selon la définition du Petit Robert. Par conséquent, si l’ajout d’un suffixe aurait pu atténuer l’intensité du sens de l’adjectif

« sinistre », il permet en fait d’éviter la référence au nom « sinistre ». Voilà certainement pourquoi Jean-François Ménard n’a pas utilisé le même procédé de formation qu’en anglais. Nous pouvons également supposer que le traducteur s’est inspiré du mot « sinistrose », qui signifie « pessimisme excessif, disposition à croire

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que les évènements prendront une tournure défavorable », qui est bien le concept exprimé par Grim.

o Beuglante (Howler) : Ce néologisme désigne une lettre ensorcelée qui hurle son contenu à son destinataire. Ici, le traducteur a procédé, comme en anglais, à une dérivation du verbe « beugler » pour traduire howl, auquel il a ajouté le suffixe

« -ant », qui provient du participe présent et que l’on trouve dans « intervenant », par exemple. Il a opté pour un nom féminin, très probablement parce que le terme désigne une lettre, un nom féminin en français.

o Sombral (Thestral) : Ce terme désigne une créature magique semblable à un cheval ailé, que seuls les sorciers qui ont vu la mort peuvent voir. Alors que Thestral a une étymologie difficile à définir, Jean-François Ménard a procédé à une dérivation de l’adjectif « sombre » au moyen du suffixe « -al », qui exprime l’appartenance et que l’on retrouve dans « commercial », par exemple. « Sombre » étant un mot existant en français, le néologisme de Jean-François Ménard est plus accessible sur le plan sémantique que le terme original. Du point de vue de la forme, le traducteur a veillé à conserver la même consonance :

T H E S T R A L S O M B R A L

Remarques : Sur les huit néologismes formés par dérivation par Jean-François Ménard, quatre proviennent de dérivés imaginés par J. K. Rowling, qui en a, elle-même, formé neuf dans le texte original. Autrement dit, le traducteur a conservé le même procédé de formation pour près de la moitié d’entre eux. De façon générale, les mots imaginaires de Jean-François Ménard portent une charge sémantique équivalente à ceux imaginés par l’auteure du texte original (« Déluminateur », « Détraqueur », « Sinistros », « Beuglante »). Parfois, les termes français sont même plus expressifs que les termes originaux. Par exemple, en créant un dérivé plutôt qu’un changement sémantique pour Bludger, Jean-François Ménard imagine un terme dont la « forme signifiante » exprime beaucoup plus clairement la fonction de l’objet que le terme original. En effet, à la vue de « Cognard », un lecteur francophone pense inéluctablement au verbe « cogner ». S’y ajoute le suffixe péjoratif « -ard », qui exprime l’idée d’un objet qui cogne et qui est malveillant. Le lecteur anglophone n’a pas forcément

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tous ces éléments à la seule lecture du mot Bludger. Enfin, une légère perte est à signaler en raison de la décision de Jean-François Ménard de traduire deux verbes anglais antonymes (aparate et disaparate) par un seul verbe en français (« transplaner »). Cette décision a induit une modulation, c’est-à-dire un changement de point de vue, qui force le lecteur francophone à utiliser le contexte pour comprendre si un sorcier arrive (aparate) dans un lieu ou le quitte (disaparate).

M

OTS COMPOSÉS

o poudre de cheminette (Floo powder) : Ce terme désigne une poudre magique qui permet d’utiliser le réseau de cheminées pour voyager. Jean-François Ménard a recréé un mot composé, comme en anglais, s’articulant autour de l’unité « poudre », l’équivalent lexical de powder. Quant à Floo, ce terme provient du mot flue que l’auteure a volontairement orthographié Floo :

‘Floo’ came from the flue that you find on a chimney and don’t ask me to tell you exactly what a flue is, because I don’t know. I just know it exists, but I’m not sure what it does exactly.76

L’Oxford Dictionary of English définit flue comme suit : « a duct for smoke and waste gases produced by a fire [...]; a channel for conveying heat. » Autrement dit, il s’agit d’une partie d’une cheminée. Jean-François Ménard a opté pour « cheminette », qui n’existe pas en français et qui est une dérivation du mot « cheminée » par le suffixe

« -ette », qui exprime la petitesse. Il a donc fait le choix de ne pas utiliser l’équivalent lexical de flue, une partie d’une cheminée, mais a créé un nouveau mot sur la base du même concept de base : la cheminée.

Il vaut également la peine de relever la minuscule : la quasi-totalité des termes imaginaires prennent une majuscule en français (et en anglais), mais ici le traducteur a gardé une minuscule, alors même que le terme anglais porte une majuscule. Il est difficile de déterminer si cette différence est voulue ou s’il s’agit d’une inattention. Il est vrai que « cheminette » ressemble fortement à un néologisme morphologique, c’est-à-dire un mot que l’on crée instinctivement pour répondre à un besoin ponctuel dans une conversation. Le suffixe « -ette » exprime la petitesse et il est souvent utilisé pour créer un mot désignant une entité plus petite que celle désignée par le mot original : une maisonnette, par exemple. « Cheminette » pourrait donc avoir échappé à

76 ROWLING J. K., (s. d.). « The Floo Network », Pottermore.

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l’attention du relecteur, qui pourrait ne pas l’avoir identifié comme un néologisme lexical.

En ce qui concerne l’effet du terme français, le lecteur y voit immédiatement le radical de « cheminée » et Floo powder fait justement référence au système de transport par cheminée. Flue étant un mot plus rare, et surtout plus technique, le lecteur anglophone n’a pas un accès aussi immédiat à sa signification.

o Vif d'or (Golden Snitch) : Il s’agit d’une toute petite balle extrêmement rapide qu’il faut attraper au cours d’une partie de Quidditch. Ici, Jean-François Ménard a formé, comme en anglais, un mot composé. Il a repris l’idée de l’or (Golden) et imagine une autre unité pour traduire Snitch. Nous avons vu dans la partie 4 que Snitch provient d’un changement sémantique. Dans ce cas-ci, le traducteur s’est distancié une fois de plus du terme anglais et a réfléchi à partir de la réalité désignée : Jean-François Ménard a donc opté pour « Vif », qui transmet l’idée de vitesse.

o Sang-Mêlé (Half-blood) : Ce néologisme désigne les sorciers nés d’un parent sorcier et d’un parent Moldu. Jean-François Ménard a recréé ici un mot composé contenant les termes « sang » pour traduire blood et « mêlé » pour traduire half, reliés par un trait d’union. Si « sang » est un équivalent lexical de blood, « mêlé » est plus abstrait, moins précis que half, qui fait directement référence au pourcentage génétique magique des sorciers. En effet, un Half-blood est moitié sorcier, moitié non-sorcier.

Avec « mêlé », Jean-François Ménard est moins technique, moins précis, et désigne le mélange résultant de l’union d’un sorcier et d’un Muggle. Hormis la différence de précision, le résultat est similaire et transmet un message plutôt équivalent.

o Sang-de-Bourbe (Mudblood) : Ce terme désigne un sorcier né de parents « moldus ».

Il s’agit d’un nom injurieux, dont l’utilisation est extrêmement problématique dans le monde des sorciers parce qu’elle sous-entend l’existence d’une « race supérieure »77 et d’une « race inférieure »78 parmi les sorciers. Le traducteur a opté, comme en anglais,

77 Ce terme est extrêmement problématique et je ne l’utilise que parce qu’il existe bien un arc narratif dans Harry

Potter autour de la « race » des sorciers : Lord Voldemort, bien qu’il ne soit lui-même pas un « Sang-Pur », cherche à « purifier » la race des sorciers, en éliminant les sorciers qui ont un Moldu dans leur généalogie.

78 Ibid.

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pour un mot composé contenant les unités « sang » et « bourbe » pour exprimer les concepts de blood et mud, reliées par la préposition « de » pour faciliter la prononciation. À noter la légère différence de sens entre mud et « bourbe », qui est plus spécifique puisque ce terme désigne la boue qui se trouve au fond des eaux stagnantes, alors que « boue » – qui serait l’équivalent lexical de mud – désigne la terre détrempée, où qu’elle se trouve. Cette différence augmente peut-être la connotation négative du terme injurieux en français par rapport au terme original.

o Sang-Pur (Pure-blood) : Ce terme désigne les sorciers ne comptant aucun Muggle dans leur généalogie. Il s’agit d’un mot dont l’emploi est problématique dans le monde des sorciers car les personnes qui l’utilisent sont adeptes de l’idéologie de Lord Voldemort, selon laquelle les Pure-blood sont une « race supérieure »79 de sorciers.

Pour traduire ce terme, le traducteur recourt, comme en anglais, à un mot composé contenant les unités « sang » pour traduire blood et « pur » pour traduire pure, reliées par un trait d’union, comme le sont tous les termes désignant les types de généalogie de sorciers.

o Plume à Papote (Quick-Quotes Quill) : Ce terme désigne une plume qui est sensée écrire automatiquement et rapidement tout ce qu’on lui dicte, mais qui, bien souvent, n’en fait qu’à sa tête. Pour traduire ce néologisme, le traducteur a formé, comme en anglais, un mot composé avec une allitération et une assonance, comprenant le nom

« plume » (pour traduire Quill), la préposition « à » pour fluidifier la prononciation et une forme tronquée du verbe « papoter ». « Papoter » signifie « discuter de choses futiles ». Le terme Quick-Quotes désigne des citations précipitées. Jean-François Ménard a opté pour « Papote », qui n’exprime pas l’idée de vitesse contenue dans le terme original et qui met l’accent sur l’inexactitude et l’exagération des propos rapportés, une idée qui n’est pas directement contenue dans Quick-Quotes. Jean-François Ménard s’est donc plutôt fondé sur le contexte que sur le terme original. Le résultat est relativement équivalent : le néologisme français n’est ni plus ni moins expressif que le terme original, l’un et l’autre mettent simplement l’accent sur des caractéristiques différentes du concept désigné. Enfin, sur le plan de la forme, Jean-François Ménard a reproduit l’allitération (sur le son /k/ en anglais et sur le son /p/ en

79 Ibid.

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français) et a compensé l’assonance (sur le « u » en anglais) par une troncation en français pour produire un résultat tout aussi créatif.

o Retourneur de Temps (Time-Turner) : Ce terme désigne un objet permettant à son détenteur de remonter le temps. Pour le traduire, Jean-François Ménard a formé, comme en anglais, un mot composé comprenant les mots « tourner » (turn) et

« temps » (time) reliés par la préposition « de » pour des raisons grammaticales. Le verbe « tourner » a été dérivé par ajout du préfixe « re- », qui exprime, dans ce cas-ci, un changement de direction, comme dans « rejeter » par exemple, et du suffixe

« -eur », que l’on retrouve dans « aspirateur » par exemple, pour former un nom qui désigne l’objet qui fait l’action (comme turn + -er). Le résultat est légèrement plus créatif en français car « Retourneur » est un mot nouveau, alors que turner existe dans la langue courante en anglais sous le sens de « object used to turn or flip something over ».

o Praline Longue Langue (Ton-Tongue Toffee) : Ce terme désigne une confiserie ensorcelée qui augmente la taille de la langue de la personne qui l’avale. Afin de traduire ce terme, Jean-François Ménard a formé, comme en anglais, un mot composé comprenant aussi une allitération. Il reprend des éléments sémantiques équivalents à ceux contenus en anglais, en utilisant « Praline » pour traduire Toffee et « Langue » pour traduire Tongue. Il opère toutefois un léger changement de point de vue sur la traduction de Ton. En effet, le terme anglais met l’accent sur le poids de la langue (ton) qui enfle au contact de la sucrerie et le terme français plutôt sur sa taille (« longue »). Du point de vue de la forme, le terme original comprend une allitération (sur le son /t/) et une assonance (sur la voyelle « o »). Le traducteur a reproduit ces effets stylistiques grâce à une allitération sur le son /l/ et une assonance sur les voyelles nasales « on » et « an ». En outre, « longue » et « langue » sont des paronymes. Hormis la modulation, le résultat est aussi créatif et la charge sémantique plutôt équivalente.

Remarques : Sur les huit mots composés formés par Jean-François Ménard, la totalité traduisent des mots eux aussi composés en anglais. Le texte original compte, lui, bien plus de mots composés (19 termes). Nous verrons dans la catégorie suivante la façon dont le

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traducteur a traité ces mots composés. La cohérence dont il a fait preuve dans la construction des mots désignant des concepts appartenant au même champ sémantique mérite d’être soulignée. Par exemple, dans la traduction, les termes désignant une « race »80 de sorcier sont tous des mots composés formés avec un trait d’union et l’unité « Sang » en première position.

Enfin, comme c’est le cas pour les dérivés, il arrive que les mots composés imaginés par Jean-François Ménard soient plus expressifs que les termes originaux : « Vif d’or » et « poudre de cheminette » contiennent des mots facilement reconnaissables par le lecteur francophone et directement liés aux concepts désignés par les termes (celui de vitesse pour le premier et de cheminée pour le second), alors que le mot flue contenu dans Floo powder n’est pas immédiatement reconnaissable ni compréhensible pour le lecteur anglophone et Golden Snitch beaucoup plus éloigné du concept désigné.

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OTS VALISES

o Bièraubeurre (Butterbeer) : Une Butterbeer est une boisson légèrement alcoolisée populaire dans le monde des sorciers, dont le goût est comparé à celui du caramel écossais. Ici, le mot composé anglais a été traduit par un mot valise en français composé des mêmes mots (« bière » et « beurre »). Jean-François Ménard a ajouté la préposition « au » pour simplifier la prononciation, en supprimant le « e » final de

« bière » pour éviter la juxtaposition de voyelles peu naturelle en français :

« Bièr[e]aubeurre ». « Bièraubeurre » est un mot valise et non un mot composé, comme en anglais. En ce qui concerne l’effet, Butterbeer semble plus familier pour le

« Bièr[e]aubeurre ». « Bièraubeurre » est un mot valise et non un mot composé, comme en anglais. En ce qui concerne l’effet, Butterbeer semble plus familier pour le