Chapitre I : Les questionnaires
2. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS)
2.3. Les aides apportées à l’enfant
Nous avons interrogé les AVS sur les aides qu’ils estiment procurer aux
enfants avec autisme. Nous avons demandé aux AVS de classer ces aides de la plus
fréquente à la moins fréquente selon neuf niveaux. Afin de faire l’analyse statistique
de cette question sur SPSS, nous avons établi les valeurs suivantes :
- Les niveaux 1 à 3 sont codés 1 (aide « plus fréquente »),
- Les niveaux 4 à 6 sont codés 2 (aide « un peu fréquente »),
- Les niveaux 7 à 9 sont codés 3 (aide « pas du tout fréquente»).
Tableau 20 : Les aides amenées par les AVS
Les aides plus
fréquente Un peu fréquente pas du tout fréquente Sans réponse
L’aide dans ses déplacements 36% 20% 44%
L’aide dans sa communication 48% 18% 34%
L’aide dans certaines tâches scolaires 54% 18% 28%
Lui réexpliquer les consignes 50% 14% 30% 6%
L’aider pour qu’il travaille sur des fiches
personnalisées 40% 40% 18% 2%
Dessiner des schémas pour faciliter sa
compréhension 44% 18% 36% 2%
Accompagner l’enfant pendant les
récréations pour favoriser son intégration 36% 30%. 34%
Faire en sorte qu’il respecte la discipline de la
classe 44% 32% 22% 2%
Lui réexpliquer des parties du cours 40% 26% 28% 6%
Nous remarquons que seuls 36% des AVS accompagnent l’enfant pendant les
récréations afin de favoriser l’interaction sociale de celui-ci, ces moments de
récréations ou de déjeuner du midi sont pourtant des moments potentiellement
anxiogènes (Hameury, Mollet, Massé, Lenoir et Barthélémy, 2006). De plus, il est à
noter que ces situations plus sociales peuvent influencer la création de liens avec les
des codes sociaux, sur le plan des interactions sociales avec les pairs et également
sur l’autonomie personnelle de l’enfant.
Figures 26 et 27: Les aides fournies à l’enfant par les AVS
Les personnes interrogées soulignent d’autres aides comme par exemple le fait
de faire des reformulations simplifiées, des consignes verbales de l’enseignant pour
"apprendre à écouter" afin de décoder ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Ils
mentionnent également l'interpellation directe de l’enfant pour qu'il se sente
impliqué ou encore l’aide à la concentration (montrer l'endroit où on en est, où
écrire). Ils évoquent aussi la mise en place d'un système de récompenses (images
autour des centres d'intérêts) pour motiver l’enfant à devenir élève (en dehors des
aspects liés aux résultats scolaires purs). En effet, il est important de lui donner les
codes, les explications verbales ou techniques (acquisition de mécanismes), de le
maintenir attentif autant que possible, et de l'encourager à participer, à donner des
réponses et à écouter ce que les enseignants et les autres élèves disent. Il est de plus
nécessaire de le rassurer quand il a un sentiment de panique ou d'insécurité.
Les AVS affirment également l’importance de faire un lien avec l'enseignant
et de l'aider à comprendre un peu mieux les difficultés spécifiques de l’enfant. Il faut
ainsi établir une relation de confiance avec l'enfant et l’encourager à instaurer des
relations avec les adultes et les enfants. Cela implique de travailler avec l’enfant sur
la question des interactions sociales (fixer le regard, apprendre à montrer de l'intérêt
à ses pairs). Les AVS sont des médiateurs entre l’enfant et l’enseignant. Ils déclarent
ainsi que si certains enseignants les impliquent directement, ayant pris des
informations ou étant en demande de celles-ci, d'autres au contraire les « ignorent »,
se sentant déstabilisés. C’est alors à l’AVS de donner des informations, des outils et
des explications.
Ø Le projet personnalisé de scolarisation
Une grande majorité des enfants (90%) bénéficient d’un projet personnalisé de
scolarisation contre 10% qui n’en bénéficient pas. Pour cette majorité, la moitié des
AVS (46%) déclarent avoir participé à l’élaboration de ce projet.
Cependant, il faut signaler que 78% des AVS de notre échantillon global
affirment ne jamais avoir reçu de « feuille de route » où sont listées les tâches de
l’AVS afin d’aider et de préciser son travail dans le cadre du PPS. Seuls 18% des
AVS indiquent l’avoir reçue, 4% de non-réponse.
Ø Les aménagements particuliers
La plupart des personnes enquêtées (74%) déclarent réaliser le plus souvent
des adaptations particulières au sein de la classe pour accompagner l’enfant. 20%
déclarent ne le faire que rarement et 6%, ne pas le faire du tout.
Figure 28 : Les adaptations spécifiques pour l’enfant dans la classe.