1 HISTORIQUE
1.3 L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU JEUNE PATIENT EN FRANCE
1.3.5 LES ACTEURS DE L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU JEUNE
Les acteurs de l’éducation thérapeutique du jeune patient peuvent être :
• Les éducateurs - soignants : le pédiatre, le médecin spécialiste (allergologue,
diabétologue, hématologue), l’infirmière, la diététicienne, le kinésithérapeute, la
puéricultrice, le psychologue.
6
Le carnet de surveillance en est un exemple. Quand il est correctement utilisé, il peut devenir une
aide réelle pour le jeune patient et le corps médical.
Le pédiatre est, à priori, concerné par l’éducation thérapeutique de l’enfant mais
certains spécialistes comme l’allergologue interviennent dans l’éducation
thérapeutique de l’enfant asthmatique. Le diabétologue dans celle du diabétique et
l’hématologue dans celle de l’enfant hémophile.
L’infirmière est souvent incluse dans les équipes d’éducation, étant donné que sa
formation initiale prévoie de manière générale des actions éducatives.
La diététicienne collabore pour des pathologies telle que le diabète. Le
kinésithérapeute participe, dans plusieurs pathologies, à l’éducation thérapeutique du
jeune enfant. Les exercices respiratoires et musculaires, par exemple, procurent à
l’enfant asthmatique une aide précieuse dans le domaine des habiletés gestuelles.
La puéricultrice contribue à mieux comprendre les besoins premiers de l’enfant dans
son développement physique, tandis que le psychologue collabore dans la
compréhension du développement intellectuel et affectif de l’enfant patient.
• D’autres personnes peuvent participer au travail d’éducation de l’équipe
soignante. Les associations de patients, des enseignants, des chercheurs et des
collaborateurs naturels : la famille, les proches.
En effet, selon A. LACROIX ET J – P. ASSAL [20], à la différence de l’éducation pour
la santé, l’éducation thérapeutique ne peut être dispensée que par des
professionnels des soins.
Il est certain que la famille et les proches jouent un rôle de soutien extrêmement
important pour l’adulte et l’enfant atteint de maladie chronique. Sans ce soutien,
aucun patient n’accepterait sans doute de se faire soigner. Si les soins sont
acceptés, c’est parce que le patient ressent le besoin de garder une place importante
aux yeux de ses proches et par conséquent le besoin de leur faire plaisir.
Selon M. MOREAU [69], le malade chronique est souvent l’objet d’abandons
successifs. L’hôpital devient de cette façon plus un lieu de mort qu’un lieu de vie. La
famille abandonne son malade lorsqu’elle est désorganisée. L’ultime abandon est
celui des autres malades qui intervient souvent parce qu’à l’hôpital il n’existe pas de
liens de coopération et de compréhension entre les malades.
Toujours dans un esprit humanitaire de soutien aux personnes atteintes de maladie
chronique des associations de patients et des parents de patients s’organisent et
entretiennent des réseaux d’entraide. Ils s’informent et contribuent à divulguer les
travaux de chercheurs concernant les progrès scientifiques qui tendent à améliorer le
contrôle de la maladie.
La société en général peut également participer à l’éducation thérapeutique du jeune
patient. C’est à travers des actions de solidarité qu’elle répond à quelques unes de
ses demandes, le travail des artistes, par exemple, c’est le cas de groupes comme
« les clowns médecins ».
Ainsi, l’éducateur du jeune patient n’a pas de profil type. Sa formation d’origine peut
être différente de celles énumérées ci - dessus. Sa motivation à exercer cette
éducation thérapeutique chez des enfants doit l’avoir conduit à acquérir une
formation sur la maladie et sur l’enfance. Il doit également se tenir informé
constamment des avancées de cette éducation et appliquer des connaissances sans
avoir peur de prendre des initiatives et d’innover.
1.3.6 SYNTHESE
L’apparition de la Pédiatrie à la fin du XIX e siècle en Europe met en évidence le fait
que l’adulte prend conscience de l’existence de différences entre lui et l’enfant.
L’enfant n’est plus un petit adulte mais un être en devenir. Il faut pourtant attendre
plusieurs décennies pour que l’enfant reçoive des soins hospitaliers adaptés à son
âge.
En 1968 on va plus loin dans la compréhension de l’enfant malade et de ses besoins
médicaux, ceux - ci étant très liés aux besoins affectifs. On comprend, grâce aux
travaux de psychologues et de psychiatres comme B. GOLSE et M. GUINOT [54],
que l’angoisse participe au développement affectif de l’enfant. Dans une situation
d’hospitalisation, par exemple, le vécu de la séparation de l’enfant avec sa famille
génère des angoisses qui feront obstacle à sa guérison.
Au cours des années 90, le nombre des jeunes patients atteints de maladie
chroniques s’accroît, donnant lieu à l’exigence d’une éducation thérapeutique
spécifique pour ces maladies. A partir de cette décennie, des rapports et ouvrages
relatant des expériences en éducation thérapeutique de l’enfant et de l’adolescent se
font nombreux. L’éducateur - soignant entreprend, enfin, de travailler avec les jeunes
patients tout en prenant en compte leur expérience sur la maladie dans leur
environnement.
Nous pouvons dire que les acteurs de l’éducation thérapeutique du jeune patient
sont de deux sortes. D’une part, ceux qui appartiennent au groupe des
professionnels des soins : le pédiatre, le médecin spécialiste, l’infirmière, la
diététicienne, le kinésithérapeute, la puéricultrice et parfois le psychologue. D’autre
part, ceux qui se sentent concernés par l’éducation thérapeutique : des associations
de patients, des collaborateurs naturels (la famille, les proches), des enseignants,
des chercheurs et des artistes (musiciens, comédiens, clowns, marionnettistes).
La mise en place des programmes d’éducation thérapeutique du jeune patient dans
des structures de santé a eu pour conséquence majeure la formation pédagogique
des équipes soignantes concernant les enfants. Il est important que les soignants
participant à l’éducation du patient enfant et adolescent aient des connaissances sur
ces étapes du développement humain. Leurs connaissances pédagogiques les
aident à communiquer avec le jeune patient. La communication entre le jeune patient
et l’équipe soignante est à la base de l’éducation thérapeutique.
Cette éducation comporte les mêmes éléments que l’éducation thérapeutique
destinée au patient adulte. Ainsi, l’équipe soignante doit réaliser un diagnostic
éducatif, établir un contrat d’éducation avec le jeune patient, et si nécessaire et si
possible, négocier l’aménagement du traitement. Il existe également un programme
d’éducation adapté aux potentialités physiques et intellectuelles du jeune patient.
L’atteinte des objectifs éducatifs doit être évaluée auprès du jeune patient et la valeur
de l’expérience éducative auprès de l’équipe soignante.
1.4 LES RESSOURCES EDUCATIVES DANS L’EDUCATION
Dans le document
Ressorces éducatives dans l'éducation thérapeutique du jeune patient atteint de maladie chronique
(Page 83-88)