• Aucun résultat trouvé

146 Nous aborderons ce point dans la troisième partie de notre travail

146

Nous aborderons ce point dans la troisième partie de notre travail.

147

Cf. JEANNERET, Yves. Communication… Op. cit., p. 25.

Tout processus de transmission est donc le mouvement continu d’une construction graduelle de représentations

149

et d’interprétations, incarnée dans un

ensemble de personnes, d’objets, de situations, et d’expériences signifiantes. Cela nous amène à mettre en valeur - dans notre travail - la place du

sensible, de l’affectif, bref, du corporel, dans le processus de transmission et d’incorporation des valeurs. C’est pourquoi le monde des valeurs ne peut

pas être imposé, parce qu'il constitue un système complexe, imprégné de sentiments, d’émotions, de convictions et de nécessités qui résident dans

chaque individu. S’il est vrai qu’un système a ses racines dans une culture, il est aussi vrai que, ces racines, chacun de nous les interprète de manière

différente, en fonction de son identité personnelle, de son histoire et de ses aspirations.

150

Aborder le problème de la transmission des valeurs en tenant

compte des configurations nous permettra d’abord de souligner l’importance de la contextualité dans le “comment” de la transmission, et ensuite, de

dégager les éléments qui interviennent dans ce processus.

En parlant de “configurations”, terme que nous expliciterons au cours de cette réflexion, nous touchons à l’importance des médiations. Le succès du

modèle transitif a correspondu surtout à un état d’ignorance sur la réalité de pratiques culturelles ordinaires. Auparavant, la culture légitime était censée

s’engendrer spontanément, puis faire l’objet d’une diffusion avec la certitude d’avoir des valeurs et des pratiques claires et absolues. Une approche

ethnographique de la vie quotidienne des personnes peut nous montrer le caractère créateur et non simplement reproducteur de ces pratiques. Il est clair

pour nous que la transmission des valeurs se fait par des normes pratiques, à travers les propositions normatives qu’on rencontre dans les différents

lieux de la société : la famille, l’école, le groupe de pairs, les associations, etc. Cependant, nous ne pouvons pas oublier que pour un même système de

valeurs il n’y a pas nécessairement les mêmes normes, parce que les “configurations” sont différentes pour chaque individu, groupe, ethnie ou culture.

Dans son livre « L’écriture ou le tragique de la transmission », Laurent Cornaz nous donne de nouveaux éléments sur la transmission, mais cette fois en

prenant comme cible l’écriture. Son hypothèse se résume dans le fait que tout apprentissage, toute acquisition d’un savoir s’effectue dans le cadre

d’une transmission où l’apprenant – même s’il travaille absolument seul – répond à la parole d’un autre. Paradoxalement, dit l’auteur, la transmission

comporte un impossible, puisque la pensée ne se transmet pas, nul ne peut dire : « J’ai transmis ma pensée ».Il faut situer le « tragique de la

149

Pour une approche sur les “représentations sociales” : ROUSSIAU, Nicolas, BONARDI, Christine. Les représentations sociales. État des lieux et perspectives. Belgique : Mardaga, 2001 ;

MANNONI, Pierre. Les représentations sociales. PUF (Coll. Que sais-je ?), 2003 ; FLAMENT, Claude, ROUQUETTE, Michel-Louis. Anatomie des idées ordinaires. Comment étudier les

représentations sociales. Paris : Armand Colin, 2003 ; ABRIC, Jean Claude. Méthode d’étude des représentations sociales. Erés, 2003 ; JODELET, Denise (Collectif). Les représentations sociales.

Paris : PUF, 2003 ; DOISE, W., PALMONAIRI, A. (Sous la direction de). L’étude des représentations sociales. Delachaux & Niestlé, 2002 ; MOLINER, Pascal. La dynamique des représentations

sociales. Grenoble : PUG, 2001.

transmission » de l’écriture entre : « d’une part l’acquisition du savoir est réponse du sujet à la parole d’un autre qu’il reconnaît comme adressée à lui ;

d’autre part, la pensée de cet autre : l’intime conviction de son jugement, n’est accessible au sujet qu’indirectement et sans certification possible : la

communication est impuissante à en garantir la transmission »

151

. Dans la transmission, de ce point de vue, la compréhension du sens n’est pas requise.

Il y a toute une philosophie de la parole qui tendrait à construire l’homme comme un être relationnel, parce que les protagonistes ne savent pas

nécessairement ni ce qu’ils “émettent” ni ce qu’ils “réceptionnent”. Le lieu de la transmission est précisément celui de l’impossible communication. Là

où la communication échoue dans l’équivoque du sens, la transmission rend possible l’émergence d’une parole neuve. Pour cela, toute pédagogie qui

prétend se fonder sur la réussite de la communication qui suppose qu’entre maîtres et élèves on se comprend, est une supercherie, nous dit Laurent

Cornaz. Entre père et fils même, on ne se comprend pas. Entre ce que le maître voudrait pouvoir exiger que ses élèves comprennent, et ce qu’ils

comprennent réellement, l’écart est irréductible : impossible de s’assurer de la transmission du sens

152

.

151

CORNAZ, Laurent. Op. cit., p. 45.

Les valeurs sont transmises essentiellement à travers les processus de communication, développés fondamentalement à travers deux canaux : ce qui est

verbal et ce qui est extra-verbal. Ces canaux ou voies peuvent transmettre des contenus intentionnels ou non (motivations conscientes et d'autres qui ne

les sont pas)

153

. La communication verbale constitue une expression intentionnelle claire qui peut impliquer en outre l'utilisation d’éléments non

contrôlés par le sujet (extra-verbaux). Les deux canaux expriment un message affectif, puisque le mot, en marge du contenu qu'il explicite, démontre

un ton émotionnel déterminé, représenté par divers indicateurs dans l'expression verbale.

Outline

Documents relatifs