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Le résultat le plus emblématique de la maîtrise d’ouvrage de Jean de Berry, est sans conteste la Sainte-Chapelle du palais de Bourges. Malgré sa totale disparition, elle suscita une abondante bibliographie. La dernière contribution en date - le catalogue de l’exposition Une fondation disparue de Jean de France duc de Berry,

La Sainte-Chapelle de Bourges qui s’est tenue dans la capitale berrichonne du 27

juin au 31 octobre 2004 - a certainement contribué, par son approche pluridisciplinaire, à laisser à la postérité l’étude la plus solide et la plus aboutie713. Concernant le mobilier, les vitraux et les œuvres sculptées, je renverrai le lecteur à cet ouvrage.

Ad instar capelle regie Parisiensis

Philippe le Hardi et Jean de Berry sont les seuls à avoir été les maîtres d’ouvrage d’une construction religieuse ex nihilo. Pour autant les ressemblances s’arrêtent ici. Le duc de Bourgogne fonda une chartreuse sur un terrain libre ; le duc de Berry une collégiale intégrée dans son propre palais en revendiquant le modèle prestigieux de la chapelle du palais de saint Louis714. Selon la bulle du 17 août 1392, la future Sainte- Chapelle sera desservie par treize chanoines, treize chapelains, treize vicaires et six clercs de chœur715. La période était propice au projet du prince : la maladie de Charles VI lui laissait les mains libres et Clément VII, affaibli par le Schisme, recherchait des appuis. Le duc de Berry fit lui-même l’installation des chanoines le lendemain de la dédicace de l’édifice qui se tint le jour de Pâques 1405716. Cette

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Une fondation disparue...

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Bulle de Clément VII datée du 17 août 1392 autorisant le duc de Berry à fonder dans son palais une « chapelle solennelle à l’instar de la chapelle royale de Paris pour la louange et la gloire de Dieu tout- puissant, de la Vierge Marie, sa mère et de tous les saints » (Arch. dép. Cher, 8 G 1447, cote N d’après Raynaud Clémence, « Une fondation pieuse, un acte politique », in Une fondation disparue..., p. 24-25).

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Ibid.

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Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Alfred Baudrillat (dir.), Paris, Letouzey et

cérémonie solennelle se déroula en présence de plusieurs prélats : l’archevêque de Tolède (légat du pape en France), les archevêques d’Auch, de Bourges et de Toulouse, les évêques du Puy, de Poitiers et de Dax717. Pour le personnel desservant sa chapelle, le duc obtint des privilèges très importants à la mesure de ses ambitions. Une bulle du 5 juin 1404 accordait une totale indépendance à l’institution de Bourges. Une autre bulle de 1407 précise que les dignitaires et les personnes attachées au service de la Sainte-Chapelle étaient exempts de la juridiction de l’archevêque de Bourges. Comme à Paris, les prérogatives du trésorier (le premier dignitaire), égalaient celles de l’archevêque718. Il avait par exemple le privilège d’officier aux jours de fête paré de la mitre, de l’anneau et des autres insignes épiscopaux. Enfin en 1407, le pape autorisa encore le trésorier à se munir de la crosse pendant la célébration de l’office, privilège refusé au dignitaire de Paris719.

Comme le montre Clémence Raynaud, le modèle parisien revendiqué dans l’acte de fondation n’eut aucune incidence sur le calendrier liturgique de la Sainte-Chapelle qui est totalement construit selon les souhaits du duc. Celui-ci en effet reflète davantage la piété et les préoccupations du prince au détriment du culte des reliques de la Passion720. Au premier chef, on remarque l’omniprésence des offices honorant la mémoire du duc et de sa famille. Les messes perpétuelles se tenaient pour l’âme du fondateur, de sa femme et de ses enfants721. Venaient ensuite les contributeurs à la fondation : une messe pour tous les papes et quatre obits pour Clément VII. Les proches du duc sont inscrits : deux obits pour Louis d’Evreux et deux obits pour Evrard de Montespedon et Jean d’Etampes, tous deux inhumés dans la Sainte- Chapelle. Clémence Raynaud note encore une autre différence fondamentale avec la Sainte-Chapelle de Paris : les desservants des offices « funéraires » étaient largement mieux rétribués que ceux des messes ordinaires. En outre à Bourges, Jean de Berry

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« Une fondation pieuse…, p. 28.

718 Ibid., p. 29. 719 Ibid., p. 30. 720 Ibid., p. 33-34. 721

L’ordre annuel des offices suivaient une hiérarchie : treize offices pour Jean de Berry (douze messes du saint Esprit le 1er de chaque mois converties en anniversaire après sa mort et une messe le 16 décembre convertie en obit après sa mort) qui étaient suivies de processions et d’aumônes. Après la messe en l’honneur de la Vierge, viennent un obit pour Jeanne d’Armagnac le 30 janvier, pour Jeanne de Boulogne le 26 juin, quatre obits pour le roi Jean et pour Bonne de Luxembourg, Philippe le Hardi est le seul des frères du duc à apparaître dans le calendrier avec deux obits. (Raynaud Clémence, « Une fondation pieuse…, p. 33-34).

avait privilégié les indulgences pour les messes en rapport au vocable de l’église : le Saint-Sauveur (Nativité, Circoncision, etc.) mais aussi ses propres saints patrons.

Une entreprise double : la construction et la réunion du temporel

Dans l’histoire de la construction de la Sainte-Chapelle de Bourges, deux périodes sont à distinguer : celle de la construction du bâtiment et celle de la réunion du temporel qui permit d’installer le chapitre. La réunion du temporel s’avéra l’entreprise la plus difficile et la plus longue. En 1394, la constitution de la dote exigea la réunion de plusieurs établissements religieux722. Le 10 mai 1404, le duc rassembla le trésor de la chapelle723 dont une relique de la Vraie Croix et un clou. Malgré le fait que la dotation ne soit pas encore complète, le duc obtint l’autorisation de Benoît XIII de procéder à l’installation du chapitre724.

Quels sont les jalons historiques de la construction de la Sainte-Chapelle ? A la lecture attentive de la bulle du 17 août 1392, on apprend que la chapelle du palais de Jean de Berry « avait été commencée »725. Le chantier avait donc précédé l’acte de fondation ; Jean-Yves Ribault l’avance à l’été ou à l’automne 1391 en se basant sur la dernière visite du prince dans sa ville726. La tradition voulait que l’achèvement de la Sainte-Chapelle de Bourges corresponde à sa dédicace (Pâques 1405), mais cette datation a également été révisée par Jean-Yves Ribault qui relève un acte du 25 janvier 1397 dans lequel le duc déclare qu’avec l’aide du Très-Haut, « nous avons construit une chapelle dans notre palais »727. Du reste l’office de l’Assomption de l’année 1398 se tint dans la chapelle du palais728. Ces nouveaux jalons historiques plaident donc en faveur d’une construction rapide au milieu des années 1390. Malheureusement cette décennie est particulièrement boudée par les archives. Il ne

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Le pape ordonne en 1394, la réunion des prieurés de Saint-Jean de Bourges, de Saint-Fulgent, de Diou, de la collégiale de Saint-Outrille du Château-lès-Bourges, des monastères de Plaimpied et de Saint-Hippolyte (Arch. dép. Cher, 8 G 1456 d’après Clémence Raynaud, op. cit., p.25-26 ).

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Arch. dép. Cher, 8 G 1452 (publié dans Beauvoir Hiver (de), Description, d'après la teneur des

chartes, du trésor donné par Jean, duc de Berry, à la Sainte- Chapelle de Bourges, Bourges, Impr. de

Jollet-Souchois,1855).

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Supplique du duc de Berry et bulle du pape datée du 5 août 1404 (Arch. dép. Cher, 8 G 1447, cote J d’après Ribault Jean-Yves, « André Beauneveu…, p 242).

725

Arch. dép., Cher 8 G 1447 (Ibid., p. 242).

726

Ibid.

727

Arch. dép. Cher, 8 G 2017 (Ibid., p. 243).

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subsiste aucun compte d’œuvre ni aucune pièce justificative nous permettant de préciser la chronologie de la construction ou de révéler l’identité de ses maîtres d’œuvre. Il est possible néanmoins de supposer que l’installation de Drouet de Dampmartin aux portes du Berry à Jargeau en 1392729, c'est-à-dire l’année de la bulle papale, était liée au chantier de la Sainte-Chapelle.

Il faut souligner encore que l’effort du maître d’ouvrage ne s’est pas uniquement porté sur l’édification de la seule Sainte-Chapelle. Un tel projet nécessitait la mise à disposition d’un important patrimoine immobilier destiné aux desservants de l’établissement. Arnoul Belin, trésorier du chapitre, reçut un hôtel situé face au palais730. Le fondateur ordonnait l’aménagement d’une maison pour les enfants de chœur face aux grands degrés731. Afin de parfaire les maisons du quartier canonial et pour permettre au chapitre d’édifier un enclos, le duc avait laissé licence aux chanoines d’extraire des pierres de l’ancien rempart732.

729

Champeaux Alfred (de) et Gauchery Paul, op. cit., p. 79.

730

Extraits des registres capitulaires de la Sainte-Chapelle de Bourges, 1402-1600 : « L’an 1418 venerable et discrete personne Me Arnoul Belin, premier tresorier du palais de Bourges (sic.), conseiller du roi notre sire et tres exellent et puissant prince Jean fils de roy de France et premier duc de Berry, diseur et fondeur de la Sainte Chapelle, fit faire cettuy portail pour l’entrée de celluy hôtel, ordonné par le dit fondeur pour la demeure du trésorier du dit tresorier et de ses successeurs tresoriers de la dite chapelle, lequel hôtel le dit Arnoul […] propre a edifié en la plus grande partie », (BnF, nouv. acq. fr. 1367, fol. 18v°).

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Séance du 11 octobre 1436 (Ibid., fol. 24v°) et « La maison qu’on avoit préparée pour les enfans de chœur étoit vis à vis les degré du portail de la sainte chapelle » (Ibid., fol. 38). Lors d’une séance précédente (5 septembre 1429), on ordonna qu’une grande sale nommée « la Chambre » sera réparée pour être la demeure du maître des enfans de chœur, ainsi que le fondateur en avait décidé (Ibid., fol. 31).

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Avril 1411, Arch. dép., Cher, 8 G 1844. En 1412, le siège de Bourges entraîna la non exécution de la concession faite aux chanoines de la Sainte-Chapelle. C’est le roi Charles VII qui la confirma onze ans plus tard. « (…) en oultre pour bastir les maisons canoniales des dis Trésoriers, chanoines et autres perssonnes dessus dits, leur eust donné nostre dit feu oncle certaines places assises en la cité de nostre ville de Bourges (…) pour tirer de toutes les dites places des pierres pour la dite fermeture et bastiments des dites maisons canoniales et closture du dit [p. 87] cloistre, et, icelles vuidées, y faire bastir et édiffier au prouffict de nostre dite Chappelle (Boyer Hippolyte, « Les enceintes de Bourges »,

Description de l’architecture

En dépit de sa disparition, les sources iconographiques ne manquent pas et permettent une reconstitution quasi complète du monument. La plus ancienne représentation de la Sainte-Chapelle (chevet et face sud) se trouve dans un livre d’heures peint par le berruyer Jean Colombe vers 1485733. Au XVIe siècle, plusieurs représentations panoramiques de la ville montrent les silhouettes élancées de la Sainte-Chapelle et du palais. En 1615, le jésuite Etienne Martellange exécuta un croquis de la façade sud734. Les représentations ultérieures ont été effectuées après l’incendie de 1693 qui ravagea la charpente de l’édifice. Un état des dégâts écrit par l’intendant M. Dey de Séraucourt est accompagné d’un croquis, exécuté probablement de mémoire, qui reproduit la charpente et le clocher dans leurs dispositions avant l’incendie (voir Figure 9)735. Le devis du rétablissement de la charpente et du clocher est accompagné d’une élévation à l’encre de la façade sud (Figure 12)736. Deux tableaux anonymes datés de la seconde moitié du XVIIIe siècle présentent les deux faces nord (voir Figure 10) et sud de la Sainte-Chapelle737. Enfin certains historiens738 ont basé leur description de l’édifice sur un bien curieux objet : une maquette de la Sainte-Chapelle réalisée par Pierre Gabard un ébéniste de Bourges (Figure 14). En dépit du fait que la maquette ait été réalisée presque dix ans après la destruction de la chapelle et que les proportions soient fantaisistes, les témoignages s’accordent pour en souligner l’exactitude.

La notoriété du monument a également suscité nombre de précieux de témoignages. Outre les habituelles descriptions des historiens739, le plus ancien portrait date de la fin de l’année 1461. Il fut écrit par des ambassadeurs de la République de Florence venus à la rencontre du nouveau roi Louis XI. Son contenu tant exhaustif que méthodique mérite d’être reproduit ici :

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Livre d’heures à l’usage de Troyes, Rodez, Société des lettres, sciences et art de l’Aveyron, ms. 1, fol. 115v°. Cette indication et les suivantes sont issues de Une fondation disparue…, p. 182-184.

734

Etienne Martellange, La Sainte-Chapelle et palais de Bourges, vers 1615 (BnF, cab. est., Ub 9, fol. 46). 735 Arch. nat., G7 125. 736 Arch. dép., Cher, 8 G 1621. 737

Huiles sur toile (Bourges, musée du Berry).

738

Romelot J. L., op. cit., p. 243.

739

Chaumeau Jean, Histoire du Berry, Lyon, 1566, p. 229. Nicolay (de) Nicolas, Description du Berry…, p. 31, chap. XI et XII. Thaumassière Gaspard Thaumas (de la), Histoire du Berry, op. cit., t. I, p. 230-231.

« Nous avons vu en outre la chapelle que fit construire le Duc Jean de Berry, mort en 1416, et frère du père du dernier roi Charles740, lequel Jean a accumulé à ce que l’on dit, une grande quantité de beaux joyaux. La dite chapelle est longue d’environ 34 brasses au devant de la tribune, laquelle doit avoir 8 brasses. La largeur de la ladite chapelle est d’environ 18 brasses741, et son ouverture doit avoir 6 brasses. Elle a des verrières figurées admirables, lesquelles sont très lumineuses, si denses que le soleil ne peut les traverser. De chaque côté, il y a en outre, pour le service du roi, des petites chapelles avec autel, cheminée et petit chœur ; une entre autre où l’on ne peut être aperçu de personne. Elles sont en dehors de la grande chapelle et en dedans du mur. Dans la dite chapelle, au milieu et sous le chœur, il existe un grand tombeau de marbre du dit duc de 7 brasses et qui est très beau. [il y a] un cercle de lumière qui est comme une guirlande de laiton, lequel a 40 brasses de périmètre, suspendu par 17 chaînes et, entre chaque chaîne, on voit dix chandeliers qui forment comme une guirlande, ainsi que cela se pratique à Santa Maria del Fiore le jour de la fête de Saint Zenobio [saint Florentin].

Cette chapelle a une sacristie qui contient de grandes quantités de vêtements liturgiques destinés à chaque solennité religieuses, brodés de tissus faits à Damas, à Paris, à Florence, et dans tous les pays du monde où l’on trouve de très grands maîtres. Il y a en outre dix huit devants d’autel avec des représentations de la Passion, de la Résurrection et de la Naissance du Christ et d’autres solennités. C’est la chose la plus admirable du monde, qu’on n’ai jamais vu, et tant de reliques dont on trouvera l’inventaire dans ce livre [blanc]. Nous avons fait faire cet inventaire dans la sacristie après avoir préalablement baisé toutes les dites reliques »742.

740

Mention erronée car il s’agissait de son oncle.

741

Unité de mesure ayant cours à Florence au XVe siècle et qui valait 0,58 m. Pour autant les dimensions données ici s’approchent de la valeur du mètre.

742

Cette version se trouve dans les papiers de Paul Gauchery (Arch. dép., Cher, 36 J 28, carton n°1, dossier n°4). Je reproduis ci-après le texte original édité dans G. Milanesi, « Il viaggio delgi ambasciatori fiorentini al re di Francia ne MCCCCLXI descritto da Giovanni di Francesco di Neri Cecchi loro cancelliere », Archivio Storico Italiano, 3e série, t. I., 1865, p. 20-21 : Et piu, vedemo la

cappella la quale hedificio lo duca Giovanni di Beri, il quale mori nel 1416, et era fratello del padre del Re Carlo proximo passato, lo quale fu quello che achumulo, come si dice per fama, si gran quantita di belle gioie. La detta chappella e lunga circa 34 braccia, inanzi volgha la tribuna, la quale debbe essere circa 8 braccia, larga la capella circa 18, e intorno quasi aperta da braccia 6 in su con vetri mirabili di figure, i quali sono luminatissimi, et si densi, che il sole non gli penetra ; sonvi per le stanze del Rel da lato, e cappelluze con altare et camino et choruzo, da ogni lato, una, dove non puo essere veduto chi v’e, et non occupano la cappella grande, che sono dentro al pari del muro. In detta

Si le texte fondateur de l’établissement prit pour modèle la Sainte-Chapelle du palais de la Cité, le modèle architectural est à rechercher dans les chantiers contemporains et notamment celui de la Sainte-Chapelle de Vincennes743. Les dimensions de la Sainte-Chapelle de Bourges étaient de 37 mètres sur 12 mètres pour une hauteur d’environ 20 mètres. Son plan était constitué de cinq travées voûtées de croisées d’ogives et formant un unique vaisseau (voir Figure 15). Dans la cinquième travée, les deux oratoires du duc et de la duchesse, placés au nord et au sud744, marquaient l’entrée d’un chœur fermé par un chevet à trois pans. Les documents iconographiques et la description des ambassadeurs florentins indiquent que les oratoires correspondaient à la profondeur des contreforts.

Deux entrées donnaient accès à l’édifice. Une petite porte était percée sur le mur sud de la première travée. On la rejoignait par un passage étroit situé entre le mur de la cour du palais et le flanc sud de la chapelle (voir Figure 9). L’accès principal se tenait sous le portique autrement appelé la galerie du Cerf (voir p. 37 et Figure 11). Il s’agissait d’un portail flanqué des statues des donateurs en priants placées dans des niches sous des dais architecturés (voir Figure 16)745. Le Saint-Sauveur, vocable de l’édifice, était représenté au trumeau746. Enfin, selon les dires d’un chanoine qui assista à la démolition de l’édifice, les figures du duc et de la duchesse étaient

cappella, in mezo del coro, e una grande sepultura circa braccia 7, di marmo, di detto Duca, molto bella, la quale e in mezo del coro, e di sotto al coro, un tondo per candellierre, come una grallanda d’ottone, lo quale e braccia 40 di tondo, et e tenuto sospeso da 17 catene, che, tra ogni catena, sono 10 candellieri in forma come una grillanda si pone in Santa Maria del Fiore per San Zanobi.

La detta cappella a una sagrestia, dove sono paramenti in grandissima copia per ogni solemnita, distini, richamati et fatti a Domascho et a Parigi et Firenze, et in ogni parte mondo dove si trova grandissimi maestri ; et sonovi 18 palj d’altari con historie di Passione, et Resurrectione et Nativita di Christo et altre solemnita, le quali sono la piu mirabile cosa del mondo, et che mai piu si vedesse, et tanta quantita di reliquie, delle quali lon inventario fia in questo libro a car… [blanc], che lo facemo per divotione in detta sagrestia fare, baciando prima tutte dette reliquie.

743

Chapelot Odette, Chapelot Jean et Foucher Jean-Pascal, « Un chantier et son maître d’œuvre Raymond du Temple et la Sainte-Chapelle de Vincennes en 1395-1396 », in Du projet au chantier :

maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre aux XIVe-XVe siècles, Odette Chapelot (dir.), Paris, EHESS,

2001, p. 433-488.

744

Selon le témoignage d’un chanoine, le duc occupait l’oratoire sud (Arch. dép. Cher, papiers de Charles de Laugardière qui rapporte ici les propos d’un chanoine dénommé Davié, d’après Raynaud Clémence, «Vers une hypothèse de reconstitution, sources, documents, fragments : les bâtiments», in

Une fondation disparue...., p. 68).

745

Jean Chaumeau les décrit en ces termes : « simulachres de ce magnanime Duc, & des Roys ses nobles progéniteurs & parens, avec leur compaignes et fideles espouses si bien taillez, après le naturel, qu’on les jugeroit vifs de prime face » (Chaumeau Jean, op. cit., p. 229). Ces deux priants ont été transportés dans la crypte de la cathédrale où ils se trouvent encore aujourd’hui. Leur examen montre qu’ils furent très restaurés au XVIIe et XVIIIe siècles (Raynaud Clémence, « Vers une hypothèse de reconstitution…, p. 80).

746

accompagnées de la Vierge « et de l’ange qui la salue », de saint Sébastien, de saint Louis et de sainte Cécile747.