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Méthodologie de la recherche et recueil des données

2. Les étapes de l’enquête

2.1. L’obtention d’une autorisation du Ministère de l’Education Nationale

Avant de prendre contact avec les directeurs des écoles publiques et privées, nous avons demandé une autorisation du Ministère de l’Education nationale pour pouvoir entrer dans les écoles et faire notre enquête. Pour l’obtenir, nous avons fourni une lettre de recommandation de notre directeur de recherche, demandant aux autorités de nous permettre d’effectuer des enregistrements audio-visuels dans les classes de français à l’école primaire.

Cette autorisation nous a été accordée le 27 juillet 2005 après deux journées d’attente dans les bureaux du Ministère, pour avoir les tampons nécessaires que les fonctionnaires

doivent mettre sur l’autorisation. Une fois l’autorisation obtenue, il nous a fallu aussi la faire signer par la directrice du Centre Régional de l’Education Nationale du département de Nabatieh, qui est le responsable direct des écoles publiques du département.

2.2.La prise de contact avec les écoles.

2.2.1. Les écoles publiques

Grâce à l’autorisation du Ministère de l’Education nationale et à des connaissances personnelles13, nous avons pu prendre facilement des rendez-vous avec les directeurs des écoles publiques. Dans chaque école, il fallait présenter l’autorisation du Ministère et expliquer les objectifs de notre recherche au directeur et aux enseignants concernés.

Lors de la prise de contact avec les directeurs des établissements, nous leur avons demandé de ne pas informer les enseignants concernés par l’enquête que le jour où nous pourrions faire les observations, pour ne pas influencer la programmation du cours et la planification des enseignants, qui, sachant qu’il y aura un observateur, feront plus d’efforts de préparation et de planification14.

Pour ne pas « faire peur » aux enseignants et les « stresser », nous avons présenté l’objet de notre étude en tant qu’ « étude centrée sur les réactions des apprenants en classe de français ». Nous avons aussi insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de juger les enseignants, ni d’évaluer leur action. Cela n’a pas empêché que certains enseignants ont refusé d’être filmés, et même d’être observés sans être filmés.

2.2.2. Les écoles privées

Si l’accès aux écoles publiques était relativement facile, l’entrée dans les écoles privées était une tâche très dure et nous a demandé beaucoup d’efforts et de négociations.

Dans chaque école (à l’exception du Lycée Franco-libanais), il nous a fallu passer par les étapes suivantes :

- une première rencontre avec le directeur de l’école pour exposer les objectifs de notre recherche. Celui-ci devait obtenir l’autorisation de l’administration centrale des établissements dont dépend l’école, et qui est située à Beyrouth. Cette autorisation orale nous permettait de faire des observations dans les classes.

13 Etant lui même directeur d’une école publique, notre père connaissait presque tous les directeurs des écoles publiques de la région et c’est lui qui s’est chargé de les contacter par téléphone et de prendre rendez-vous. Ce qui a eu une grande influence sur l’accueil dans les écoles publiques.

14 Dans certains cas où les enseignants étaient prévenus à l’avance de notre présence, nous avons découvert, plus tard, qu’ils reprenaient les leçons qu’ils avaient expliquées la veille.

- Une fois cette autorisation accordée (après plusieurs jours d’attente), il fallait négocier l’usage du caméscope et expliquer le pourquoi et le comment de la recherche. Convaincre les directeurs des établissements de nous permettre de filmer était l’une des étapes les plus difficiles de l’enquête. Cela nous a demandé plusieurs entretiens avec eux et nous avons usé de toutes nos ressources d’argumentation pour pouvoir les convaincre. Toutefois, nous n’avons pas pu convaincre la directrice de l’école Al Makassed, qui nous a refusé l’accès aux classes de français.

- Après l’accord des institutions, les directeurs nous présentaient aux coordinateurs pédagogiques, pour leur exposer les objectifs de notre étude et la manière dont on va se servir des données recueillies.

Au Lycée Franco-libanais, qui dépend de la Mission Laïque Française, nous avons contacté directement le responsable de l’école primaire. Nous lui avons exposé les objectifs de notre enquête et il a accepté notre requête, sous réserve de l’obtention d’une autorisation des parents des élèves de faire filmer leurs enfants. Comme le traducteur, qui devait traduire la circulaire en arabe, était absent, nous avons attendu deux semaines pour pouvoir faire notre enquête dans cette école.

Au Lycée Al-Kawthar, bien que nous connaissions personnellement le directeur-fondateur de l’école, il nous a fallu négocier l’usage du caméscope dans les classes observées. Et à chaque fois qu’on lui demandait de fixer un rendez-vous pour faire nos observations, il répondait par des faux-fuyants. Finalement, nous nous sommes rendus à l’improviste à l’école et nous avons demandé de faire les observations le jour-même sous le prétexte que nous ne disposions plus de temps et que notre séjour au Liban touchait presque à sa fin.

Comme dans les écoles publiques, nous avons demandé aux directeurs des établissements de ne pas prévenir les enseignantes que le jour des observations pour ne pas influencer le déroulement des cours. Cette demande a été respectée par les directeurs et les enseignants ont été prévenus le matin du jour même des observations.

Le jour du recueil des données, les directeurs nous présentaient aux enseignants des classes qu’ils avaient choisi eux- mêmes (et parfois avec l’aide des coordinateurs) et nous exposions aux enseignants concernés les objectifs de notre recherche et nous leur demandions des informations sur leur formation initiale, leur parcours professionnel, sur le niveau des apprenants et les objectifs du cours qu’on allait observer.

Dans les écoles publiques et privées, après chaque observation, nous avons fait en entretien oral avec les enseignants pour recueillir leurs impressions sur le déroulement du cours, et nous leur avons posé des questions sur les points saillants qui ont attiré notre attention.

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2.3. Les écoles visitées

Les observations et les enregistrements ont eu lieu durant les mois d’octobre et de novembre 2005, dans le cycle primaires de 13 écoles publiques et privées dans le département de Nabatieh.

Comme nous l’avons déjà signalé, le niveau atteint en français au Liban dépend de plusieurs facteurs dont le type d’école fréquentée : privée ou publique.

Etant donné que la composante religieuse est la caractéristique principale des écoles privées, nous avons choisi d’enquêter dans 5 écoles privées : quatre écoles religieuses et une école laïque. Quant au choix des écoles publiques, nous avons choisi les écoles qui regroupent le plus grand nombre d’élèves selon les statistiques du Ministère de l’Education.

2.3.1. Les écoles privées