• Aucun résultat trouvé

Les épreuves de Thomas dans son rapport aux institutions

5. Démarche de recherche

5.3 Déroulement des entretiens

5.3.3 Les épreuves de Thomas dans son rapport aux institutions

J’ai essayé de repérer les épreuves institutionnelles et personnelles majeures de la vie de Thomas et tenté de montrer, par ce qu’il en dit, ce qu’il en avait perçu. En général, j’ai remarqué qu’un dispositif sert à surmonter ces épreuves. Par exemple, dans le premier cas, le logopédiste doit essayer de compenser les défaillances du bégaiement, mais si Thomas considère que c’est une punition, alors j’estime que le dispositif n’a pas fonctionné (il est désinvesti).

L’institution des « experts » de l’enfance : « une punition ».

Des experts pour les problèmes de comportements de Thomas, un spécialiste (un logopédiste) pour son bégaiement se succèdent. Cela n’a pas d’effet positif, c’est une punition qui n’améliore pas sa concentration, ni son isolement de plus en plus prononcé.

Depuis mon adolescence, même déjà avant, mon adolescence (…), j’avais des (…) suivis avec des experts.(l. 102-103)

Moi j’ai évolué avec des non-réponses, aussi avec un problème de comportement très très jeune (…), j’étais un gamin qui était très impulsif, (…) qui était pas capable de suivre une heure de cours à l’école. (…) Donc dès le début y avait quelque chose et j’avais un bégaiement qu’on entend de temps en temps maintenant, mais qui est très léger. Donc là à partir de là j’étais souvent (…) euh, tous les mercredis après-midi j’étais suivi par un, comment on appelle (…). (l. 153-158)

Un spécialiste du langage21, qui finalement plus tard on a découvert que c’était lié à la maladie (…), parce que j’ai vraiment un gros problème de concentration. J’étais quelqu’un qui était, qui avait beaucoup de peine à se concentrer. Qu’était tout de suite dans un autre monde au lieu de suivre

21 Un logopédiste certainement

Départ du père La prise de conscience L’apprentissage 2001 1ère thérapie 2ème apprentissage 2012 Diagnostic TDAH

38 41

Projet management d’artistes 2016 2018

Hospice, 2eme thérapie

1975 1979 1982 1983 1992 1993 2002

28

les cours. Donc du coup j’allais chez ce spécialiste tous les mercredis après-midi, c’était un peu ma punition, aussi. (l. 163-168)

L’institution scolaire : « je me suis vraiment exclu »

La scolarité ne correspond pas à un lieu d’individuation pour Thomas, il lui faut plus de temps, il est déconcentré, ses notes sont désastreuses, il est dissipé, violent et incontrôlable, il subit ces échecs qu’il supporte de moins en moins bien. Cela finit par l’isoler des autres qui se moquent de lui. Il a de moins en moins d’estime de lui-même, il est insatisfait à force de se sentir incompris. C’est un long isolement qui commence pour lui. (Même s’il me dit avoir réussi « par miracle » sa scolarité dans la section pratique dans le canton de Fribourg.)

J’étais toujours (…) un élève qui était pas médiocre parce que j’avais les capacités, mais qui faisait déjà tout un cheminement pour arriver à un résultat il me fallait beaucoup plus de temps. Parce que (…) y a tout qui dérange, un petit bruit peut me faire perdre la déconcentration. (l. 172-177) Alors que le prof a récité toute sa leçon en 15 minutes, j’en ai peut-être retiré (…), une minute. Et c’était toujours échec sur échec pendant, (…), des années. (l. 181-182)

(…) impulsif, assez vives, ça voulait dire que je pétais les plombs pour un tout et un rien (…). Alors je me rappelle pas tout de mon enfance (l. 187-189) ah, ben c’était régulièrement c’était (…), parce qu’il y a une incompréhension (l. 198)

Au final je suis (…) j’étais devenu un enfant solitaire, où je ne joue plus avec, (…), les autres camarades, même (…), avec mon frère, et plus tard mon petit demi-frère.(l. 206-208)

(…) au final ben, je me suis vraiment exclu, et je ne joue plus avec les camarades (…) j’ai beaucoup de blancs par mon enfance, mais je me crée mon, mes propres (…), mon propre monde et au final je suis souvent, je me retrouve souvent seul parce que je ne supporte pas la compagnie des autres.

Je ne supporte pas la compagnie des (…) adultes. Je ne supporte même pas la compagnie des enfants parce que j’arrive pas à rentrer (...), dans le moule (…), donc dès mon plus jeune âge au final je suis quelqu’un (…), de, solitaire malgré moi. A cause de la maladie, mais c’est venu beaucoup plus tard ou j’ai compris que c’était à cause de la maladie en fait. (l. 198-218)

La scolarité à aboutit à rien (…) même plus tard là où j’ai commencé un apprentissage, là aussi ça à aboutit à rien, (…), c’est pas que j’avais pas envie d’apprendre. Et que j’avais les capacités, mais le fait que j’arrivais pas à me concentrer sur les cours (…), que les cours m’ennuyaient. Y avait pas quelque chose qui me captait vraiment pour que je reste concentré là-dessus. (l. 232-238)

À force d’avoir des mauvaises notes à l’école on croit vraiment qu’on est nul, et puis on est jamais satisfait, il n’y a rien jamais qui nous satisfait. Donc oui ben, c’est, en plus avec les moqueries des camarades ça amplifie la nullité en tout cas. On se met pas en valeur, on se déteste. (l. 251-255)

L’institution familiale : « pourquoi mon enfant est nul ? »

La mère de Thomas est désarmée face aux difficultés que rencontre son fils dans son apprentissage, elle n’arrive pas à lui communiquer une bonne image de lui-même, elle est un facteur qui accentue son mal-être. Même si cela ne figure pas dans ce passage du corpus, son beau-père instituteur est lui aussi une partie de la cause de son mal-être car Thomas, selon lui, ne cesse de le décevoir car il n’arrive pas à apprendre.

Elle faisait son possible, mais je pense qu’elle était aussi dépassée par les évènements, d’avouer que son enfant est différent (…) et surtout y a une incompréhension, mais pourquoi mon enfant est nul ? Alors (…), souvent, (…) quand on n’a pas de réponse, (…) on qualifie ça un manque

d’intelligence ce qui n’est pas vrai, c’est pas un manque d’intelligence c’est une manière différente d’apprendre. (l. 280-284)

L’institution du monde du travail : « jusqu’à en fracasser deux sur le lieu de travail »

Le travail ce n’est pas la santé pour Thomas, c’est la violence et l’abus d’alcool.

Le monde du travail finit par le rendre de plus en plus violent. Il utilise alors de faux remèdes comme les addictions, qui accentuent cette violence. En se rebellant de manière violente, il s’exclut de cette institution.

et puis je pète les plombs parce que c’est du travail qui me plaît pas c’est du travail qui qui est pas pour moi, je me sens pas bien, je continue à picoler je continue à, à (…). (l. 533-534) jusqu’à en fracasser deux sur le lieu de travail (l. 539).

L’institution médicale et judiciaire : « je commence vraiment à péter les plombs »

J’ai regroupé l’institution psychiatrique, la police et l’institution judiciaire, ainsi que les suites de ses internements, les traitements à base de médicaments. Cela limite certains effets de sa violence sur le court terme mais n’a aucun effet sur lui sur le long terme. Thomas est donc interné à plusieurs reprises, devient totalement dépendant à certaines drogues (alcool, médicaments, joints).

Donc je continue ma défonce à l’alcool qui devient de plus en plus, et puis joints de plus en plus sévère quoi et puis là je commence vraiment à péter les plombs et puis je fais 2-3 aller-retour dans une unité psychiatrique aux HUG (l. 731-733).

Ses symptômes s’aggravent et « les mauvais psys » se succèdent ; ceux-ci ne peuvent pas soigner ses symptômes ni même lui donner des remèdes qui le soulagent. Ses tentatives de relation amoureuse sont un désastre. Pendant un moment, cela crée tout de même une envie plus forte de se soigner, mais les thérapeutes avec qui il s’entretient lui donnent des calmants qui ont peu ou pas d’effet et qui accentuent ses dépendances. Il se fait souvent arrêter par la police pour son comportement, ses addictions. Thomas sent qu’il a de plus en plus besoin de remèdes et de soins mais ne sait pas vers qui se tourner. Il se pense libre et autonome mais vit dans la précarité sans se contrôler réellement.

(…), puis pour moi c’est simple la fille, qui vit à mes côtés, malgré mes délires elle doit rester, elle doit pas chercher à vouloir me changer, elle doit pas chercher comment, euh, comment dire, à me contrôler et tout ça, elle m’accepte tel que je suis même si je suis un mec qui est pas comme la normale (…). Si elle essaye pas de s’investir dans la relation. (…) ça sert à rien du tout elle peut, elle peut se tirer alors ça me fait souffrir hein ça c’est sûr, hein ! Mais euh (…), elle peut euh (…), voilà donc ça marche pas vraiment, et puis euh (…), là je vis, malgré que je commence une thérapie, au début euh (…), ben voilà ma première thérapie c’était, un médecin privé, une généraliste, qui, qui (…), me donne des médicaments, mais vite je deviens accro. (…) donc genre je m’envoie la, la (…), la boîte en 2 jours. (l. 573-585)

c’est plutôt un apprenti chimiste, (…), puis après, ben je continue même pas la thérapie puis ben voilà (…) je continue dans ma vie dans la précarité euh, à faire mes trucs à gauche à droite de

temps en temps se faire pincer par les flics pour un bout de shit ou pour un truc comme ça, ou pour avoir pété les plombs dans la rue, et puis c’est juste un contrôle, les flics ils te calment, mais ils te verbalisent pas, ils me calment ils me verbalisent pas (l. 595-600).

Les conséquences de ses internements se ressentent dans sa chair : ne se supportant plus lui-même, il s’inflige des scarifications pour faire passer son mal.

Cela accentue sa douleur. Il utilise alors des remèdes « maison » qui sont en fait des addictions qui accroissent ses symptômes et le plongent dans une grande solitude.

Psychologiquement parlant, je suis vraiment à la ramasse euh, euh (…), et puis euh, je me fais du mal physiquement en fait, je me scarifie la peau, pour faire passer le mal pour faire passer ma souffrance, j’ai des longs moments de solitude ou au final, je fais rien de de, je me défonce de plus en plus et puis je suis de plus en plus déprimé. (l. 736-739)

Le remède des addictions est le seul que l’institution médicale lui propose et il n’opère pas du tout sur Thomas, puisque ses crises de violence contre lui-même et contre les autres deviennent de plus en plus puissantes. Pourtant, il a l’impression d’être autonome, d’avoir son libre-arbitre, il fugue de l’hôpital psychiatrique, il prend ses décisions « sans arrière-pensées », pourtant sa vie affective s’effrite, il appelle cela des « petits soucis ». Le monde psychiatrique ne trouve pas les bons

médicaments. En tout cas, pas ceux qui soulageraient Thomas. Il se sent guidé par sa liberté. Une autonomie dont il revendique l’usage, mais je le sens guidé par son moi symptomatique, il est « à la ramasse », mais n’a que de « petits soucis ».

Là ça commence les internements, mais c’est toujours pareil, les mauvais médicaments, les mauvaises, je (…), je rentre à Belle-idée pour rentrer involontaire, et là-bas ils me disent et de toute façon vous êtes en sortie libre. (…) et puis là je commence à m’énerver avec les psys, je leur dis écoutez les mecs, je suis en sortie libre, mais je dois quand même rester quelques jours, mais je suis en sortie libre, il est où le souci (rire). Je commence vraiment à péter les plombs, je suis recherché dans dans (…), je fuis 2-3 fois de Belle-idée, je suis reconnu comme fugueur alors que j’ai 40 ans quoi, les mecs, euh, arrêtez quoi ! J’ai 40 ans je prends mes décisions même si je consomme de l’alcool et que je consomme des stupéfiants, je prends mes propres décisions sans arrière-pensées quoi donc voilà et en plus quelques petits soucis avec mon épouse et sa (…), et ma belle-sœur. (l. 777-783)

L’institution du mariage : « je suis le meuble au milieu du salon »

La médecine ne lui apporte aucun remède, les thérapeutes non plus, seul le besoin d’être aimé le guide, mais ce « dispositif » de mariage est de courte durée, comme un « appel d’air » de l’amour. Mais Thomas finit encore par se droguer et par exploser dans des crises de violence contre lui-même et contre son épouse.

Je suis dans une phase (…), où aucun médecin, tous les médecins du monde ne peuvent rien faire pour moi en fait. (…) donc du coup j’arrête à nouveau la thérapie. (…) Commence une phase où j’ai de nouveau une phase où je suis mieux, où j’arrête l’alcool de moi-même où j’arrête les joints de moi-même. (…). Je me marie même. (…) et puis ça dure pas longtemps, puis de nouveau je recommence parce que pas de relation, (…), y a aucun contact vraiment avec mon épouse, je suis le meuble au milieu du salon, euh, j’en ai marre de cette situation, là je merde, je fais tout péter et puis là je pars vraiment en vrille, je fais, euh, je pars vraiment en vrille je prends (…), je fume de l’herbe, mais c’est de l’herbe trafiquée, je pète vraiment les plombs et puis malgré ça d’un côté, je

commence à faire du slam et je commence à slamer dans la rue. (l. 741-756)

Le mariage aboutit à sa mise sous curatelle après l’intervention de sa mère. Il est à bout mais continue de s’accrocher à de minces satisfactions qui deviennent un espoir de retour vers l’autonomie. J’ai repéré certains dispositifs comme le « slam » et l’écriture qui le soulagent car il s’exprime enfin, ou bien Dieu et la rencontre qu’il fait avec de « bonnes personnes », suite à son relogement dans un hôtel social. Ce dispositif lui permet de garder la tête « hors de l’eau ». Ce sont des remèdes qui commencent à trouver chez lui une certaine efficacité, une forme d’apaisement qui prend forme au milieu de « son combat » contre la médecine, contre les psys, les médicaments, sa femme, contre ses propres symptômes.

ben, y avait pas de, y avait pas de violence y a deux fois où je serre les poignets de mon épouse, mais pas fort, je lui dis maintenant tu m’écoutes, je la plaque sur le lit et je lui dis maintenant tu m’écoutes. Et tu vas m’écouter, parce que j’ai beau être un mec des fois instables dans mes humeurs et tout ça (…), je suis pas né de la dernière pluie, là y a des choses qu’on doit régler. Alors y a pas d’écoute, y a rien, j’apprends plus tard que c’est ma belle-sœur avec mon épouse qui ont manipulé ma mère, euh (…) pour me faire une, pour que je me retrouve devant le jugement pour la curatelle. (…), et là j’en ai vraiment marre c’est là où j’appelle Dieu à l’aide en fait. (…), quand je me retrouve même devant (…), la curatelle, devant le psy, je me fais, comment dire, (…), je me fais contrôler par un expert, un expert qui me pose des tas de questions, sur comment est ma vie sociale, bon j’ai quelques dettes bien sûr, mais pas plus que Monsieur et Madame tout le monde.

Et, je me retrouve en curatelle et là j’explose vraiment, j’en ai marre et c’est vraiment (…), là j’appelle dieu à l’aide et (…) je lui dis : « tu vois avec mon épouse y a rien qui fonctionne, les psys me mènent en bateau, j’en ai marre de ces faux médicaments qu’on me donne, je suis vraiment (…), et là je commence à rencontrer les bonnes personnes, qui m’aident dans mon combat, (…), qui m’aident à refaire ma vie. (…) J’arrive dans un hôtel social, là au moins il y a plus de dispute avec mon épouse, y a plus de merde et là je recommence vraiment ma, ma (…), ma vie. (l. 785-802)

L’institution de Dieu : « je faisais plus confiance à Dieu »

La croyance de Thomas s’accroît grâce aux discussions avec les « bonnes personnes », il trouve là un interlocuteur dans sa relation au divin. Son moi

symptomatique passe après Dieu, une partie de ce moi refoulée, son « ça », peut enfin s’exprimer, trouver un objet transitionnel dont il a besoin. C’est aussi un moment où il est en contact avec ces croyants « éclairés » qui l’aident dans ses démarches, il peut aussi aller à la rencontre d’une psychologue avec qui il discute enfin de lui. Il sort petit à petit de la précarité morale et sociale dans laquelle il était coincé pour retrouver un processus de libre-arbitre, de reconstruction personnelle, d’individuation.

À Dieu en fait je faisais plus confiance à Dieu, dans ce domaine-là, en fait et puis petit à petit, les portes se sont ouvertes, puis j’ai connu une psychologue avec qui on a beaucoup discuté et qui m’a effectivement à déterminé en moi, euh (…), quoi, parce que c’est pas déterminé tout de suite, c’est, c’est (l. 94-97).

L’institution de la psychologue et des « bonnes personnes » : « j’ai besoin qu’on m’aide »

Thomas verbalise le fait qu’il a besoin d’aide. La nouvelle psychologue, sa croyance en Dieu, et les bonnes personnes l’amènent à faire des tests de dépistage du TDAH.

Thomas a le sentiment qu’il va enfin trouver le bon remède, qu’il va « trouver des réponses » (nous apprendrons qu’il va trouver ses réponses dans la connaissance de son héritage paternel en particulier). Il se sent de nouveau « épaulé » par

quelqu’un.

C’est petit à petit on a trouvé des réponses, et elle m’a dit, est-ce que vous feriez ce genre de tests pour plus approfondir votre problème en fait ? Et euh c’est en faisant ces tests là que j’ai

commencé vraiment à avoir des réponses et ça fait (..), et maintenant ça fait à peine une année que je suis sous traitement et c’est enfin après tant d’années de galère. l. 99

ah j’en ai eu 2 ou 3, de temps en temps, mais c’était pas des pulsions suicidaires c’était le mal-être, un ras-le-bol, mais c’était pas suicidaire c’était juste un appel au secours, j’ai besoin des gens, j’ai besoin qu’on m’aide, de cette main, (…) qui, va pouvoir m’épauler, pendant un certain temps jusqu’à ce que j’ai plus besoin, et puis c’est là où je rencontre, cette psychologue (…). (l. 804-808) Donc c’est un peu plus tard que 40 ans, là j’ai 41 ans, 42 ans, je rencontre ma psychologue et puis on fait les tests, le dépistement du TDAH. (l. 810-811)

Le remède médical (« la bonne molécule ») prend le dessus sur ses symptômes, il se découvre, il verbalise sa souffrance et ses émotions. Je ne sais si tout cela va durer, c’est précaire mais la violence se tasse, il se découvre lui-même et le moi remède lui permet d’accéder à son moi d’héritage (paternel).

Le moi héréditaire de Thomas commence à trouver des réponses à ses symptômes, il s’apaise et n’a plus besoin de faux remèdes, sa vie semble reprendre le dessus sur ses pulsions morbides et violentes. Même les institutions administratives ne le préoccupent plus, il parle de stabilité dans son réel.

(…), Là je commence vraiment à reprendre goût à la vie. A avoir au moins (…), à structurer ma vie.

Et euh (…), arrivé au jour où, euh, euh (…), ou, ou, euh (…), je suis diagnostiqué TDAH, et là, c’est le décollage j’ai la bonne molécule, j’ai le bon médicament, j’arrive à me concentrer dans tout ce que je fais quasiment, et là en l’espace de peu de temps, je commence à mettre des choses sur pied, euh (…), je commence vraiment à m’améliorer de plus en plus, en écriture, dans la photographie, à avoir une vie, euh (…) pendant tout un temps je vais manger régulièrement à la soupe populaire, là je commence à bien m’entretenir à avoir une vie financière stable, plus ou moins stable avec quelques couacs, mais bon, on peut pas être à la perfection du jour au lendemain hein. (l. 850-858)

Tableau 13 : Évaluation des dispositifs en fonction de l’appréciation de Thomas

Thomas Dispositif investi Dispositif moyen

-Le travail

Pendant la période où ses symptômes ne trouvent pas d’explication, son moi ne peut pas s’individualiser autrement que par la violence. Trois dispositifs

institutionnels ont une efficacité limitée : la police, qui maintient sa violence contenue, la curatelle imposée mais qui prend des mesures administratives

adéquates (en particulier l’arrêt des violences sur son épouse, par l’obtention d’un appartement social) et Dieu. La médecine n’a aucune efficacité sur lui pendant 30 ans. Aucun de ces dispositifs n’est efficace sur le long terme. C’est la période de

adéquates (en particulier l’arrêt des violences sur son épouse, par l’obtention d’un appartement social) et Dieu. La médecine n’a aucune efficacité sur lui pendant 30 ans. Aucun de ces dispositifs n’est efficace sur le long terme. C’est la période de