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Écriture de groupe

Dans le document Ateliers d’écriture thérapeutiques (Page 113-117)

Quelquefois, des consignes font écrire le groupe dans son entité, com-me les cadavres exquis, ou des com-membres du groupe en couplage, par exemple « le texte exquis ».

• Faire des « textes exquis » (inspirés des « cadavres exquis »). Quinze minutes pour écrire un début d’histoire avec une scène, un personnage et un lieu, ensuite échanger les textes et en quinze minutes écrire une fin pour le texte de quelqu’un d’autre.

Un Thé au Sahara (titre du roman de Paul Bowles) ; chacun à son tour écrit une phrase et la fait circuler.

• Cadavres exquis ; trois façons de les faire : (1) sans voir les textes précédents, (2) en ne voyant que la dernière phrase du texte précédent, et (3) en ne voyant que le dernier mot du texte précédent.

La consigne groupale peut être individualisée ou personnalisée (chaque participant reçoit une consigne propre).

Notion de choix. Vous choisissez une image, un mot, un poème, etc.

Par exemple : « Plusieurs livres de poésie sont disposés sur la table, chacun en choisit un, l’ouvre à la page 55 et écrit un poème inspiré du poème ainsi lu. »

Tirage au sort. Au hasard sont tirés au sort deux papiers sur lesquels un nom d’acteur célèbre est inscrit, imaginer une correspondance entre les deux acteurs.

Voici quelques exemples de contraintes formelles poétiques (contrainte forme) faites en atelier (contrainte de lieu), dans le cadre temporel habituel de trente minutes (contrainte de temps).

Acrostiche

Poème dont chaque vers commence par chacune des lettres d’un nom pro-pre ou d’une expro-pression.

Ébauche d’un sourire Magnifié mon pitoyable moi Magie dans mes rêves Ardent tel un volcan

N’importe quoi sauf l’addiction Un coup d’éclat malvenu Écorchure à jamais figée La vie massacre perpétuel La mort, naufrage lacrymal Éclatant d’insouciance déguisée

Emmanuelle, 19 ans

Poème tautogramme

Le tautogramme est un cas particulier d’allitération, à savoir un poème dont tous les mots commencent par la même lettre.

Obstacles sans fin

Oppression cruelle des obsessions continuelles Oasis desséchée sans larmes tu gémis Obscur silence d’une âme épuisée Ondes dorées qui transpercent ton cœur Osmose recherchée entre ton corps et intellect Offrande précieuse de ton être fragile

Ornée de l’amour de Dieu tu survis

Ophélie Edelweiss, 37 ans

Logogreffes – mots valises

Les logogreffes ou les mots valises sont une sorte de jeu de mots par lequel un nouveau terme est formé à partir de deux (ou de plusieurs) mots combinés entre eux. Nous demandons par exemple que les participants greffent dix mots, donnant cinq nouveaux mots avec de nouvelles définitions, et construi-sent ensuite un récit avec ces nouveaux mots !

Sadisme + schisme = schasme : rupture des règles de la pratique du Ka

¯

ma Su

¯

tra. Exemple : ils se sont accouplés à trois personnes, il y a schasme.

Chiot + chaton = chitoniot : se dit d’un chiot ou d’un chaton chétif et malformé.

Fiction + ascenseur = facticension : crise d’angoisse liée à l’enfermement dans une machine élévatrice caractérisée par des craintes imaginaires rele-vant du catastrophisme.

Rugby + bipède = bipyrède : sport d’équipe voisin du rugby, mais joué uni-quement à cloche-pied.

Feuille + frangine = frangifeuille : effeuilleuse repentie qui s’est convertie en sœur de charité.

H.B.H., 58 ans

Cadavre exquis

Le cadavre exquis est un jeu de papier plié qui consiste à faire écrire une phrase par chaque membre du groupe en laissant chaque personne ne tenir compte que de la collaboration précédente. Nous donnons généralement le départ avec un titre de roman. Ce genre d’exercice est effectué en fin de séance.

1. La cousine Bette est un roman 2. Roman des vieux jours et abîmé

3. Je sais, je sais, les vieux romans abîmés ont toujours un goût de café-crème 4. Je reste chez moi devant ma table à penser à mon projet non fait

5. Ne pas avoir de projets, faire au pif 6. C’est la révolution des instincts 7. Ceux qui permettent d’oublier

8. Et eux qui sont encore avec l’espoir dans chacun de leur pas 9. Je n’y crois pas ; quel espoir ?

10. L’espoir d’écrire un haïku, mais pas aujourd’hui !

Séance de groupe, 2007

Typoèmes

Avec ce qu’il appelle Typoèmes, Jérôme Peignot a voulu revenir à une écriture pictographique. Cette forme, très proche de la poésie visuelle, fait appel à la réflexion tant du lecteur que de l’écrivain.

K a,b,c,d,e,f,g,h,i,j,l,m,n,o,

p,q,r,s,t,u,v,w,x,y,z

Cas isolé

I.L.G., 40 ans

Poème pyramidal

Le poème pyramidal, ou boule de neige selon les Oulipiens, ou encore, comme l’a nommé I.L.G., poème « châpimot », est un poème dont le premier vers est fait d’un mot, le deuxième de deux mots, etc., le énième vers étant à N mots. La boule de neige des Oulipiens a le même principe mais il s’agit de N lettres qui augmentent au fur et à mesure.

(1) Il (2) Y a (3) Un homme qui (4) Meurt tous les jours (5) Un peu plus depuis que (6) Son ombre s’est détachée pour aller

(7) À la recherche de sa vraie identité (8) Celle que la guerre a piétinée, massacrée, lynchée

(9) Il y avait un homme qui, il n’est plus.

Max, 39 ans

Villanelle

La villanelle est une petite composition vocale à trois ou quatre voix, de forme strophique, en principe sur des sujets idylliques ou champêtres. D’origine na-politaine, la villanelle fut un des genres les plus populaires en Italie aux xve et xvie siècles. C’est un poème à forme fixe composé d’un nombre impair de tercets, suivis d’un quatrain final.

Vilaine Elle pour une Villanelle Elle trotte, elle trotte dans ma tête

Vilaine Elle, prisonnière de mon crâne

Isabelle a une pauvre tête et dedans une petite bête.

Elle trotte, elle trotte dans mon être Vilaine Elle, prisonnière de mon corps Isabelle souffre de l’avoir à force de l’être.

Elle trotte, elle trotte dans ma vie Vilaine Elle, prisonnière de mon histoire

Isabelle veut s’en débarrasser, mais Elle n’a pas envie.

Elle trotte, elle trotte dans mes paroles Vilaine Elle, prisonnière de ma poésie

Isabelle a peur d’Elle car on dit qu’elle est folle.

Elle trotte, elle trotte à la folie

Vilaine Elle qui ne sera même pas punie Elle trotte, elle trotte à la folie

Vilaine Elle qui me réunit et me désunit.

I.L.G., 38 ans

Haïku avec contrainte

Poème japonais de dix-sept syllabes réparties sur trois vers de 5/7/5 syllabes.

Nous avons ajouté la contrainte tactile suivante : écrire un haïku en tenant dans la main qui n’écrit pas un galet, avec pour titre OUI.

Nous avons donc ici trois contraintes : la contrainte des syllabes avec le haïku, la contrainte tactile de tenir un galet pendant l’écriture et le titre.

Lancer un galet

Sur celui qui m’a agressé Ma délivrance

Galet meurtrier Une image qui soulage Une pensée cachée.

Agathe, 24 ans

Partie IV

Dans le document Ateliers d’écriture thérapeutiques (Page 113-117)