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Les échanges et les discussions

Indicateurs de la dimension :

14.1. Les dimensions de l’autonomie affective et relationnelle

14.1.4. Les échanges et les discussions

En accédant à l’indépendance, l’adolescent noue de nouvelles relations avec ses amis et certains adultes, qui se développent à travers les échanges, les discussions, les conversations. La façon dont l’adolescent gère ses communications avec les pairs et les adultes nous renseigne sur son autonomie affective et sur l’affirmation de son indépendance. Les échanges interpersonnels prennent une place prépondérante sur les réseaux sociaux sur lesquels se déploient tous types d’échanges synchrones ou asynchrones. Nous avons retenu 5 indicateurs à travers lesquels nous chercherons à évaluer la tendance ou pas à agir d’une façon autonome sur le plan relationnel. Indicateur A27 : Gérer ses relations personnelles

Ce premier indicateur nous renseigne sur la façon dont l’adolescent gère ses contacts en ligne. Certains adolescents ont tendance à vouloir agrandir leur liste de contact alors que d’autres seront très sélectifs dans leurs critères d’acceptation des invitations. Certains adolescents aussi auront tendance à accepter des personnes qu’ils ne connaissent pas et pourront même avoir des discussions avec elles, alors que d’autres ne choisiront que des contacts qu’ils ont déjà rencontrés. Variables:

- V22/ Le nombre de contacts sur sa liste d’amis sur les réseaux sociaux - V23/ La connaissance personnelle de ses contacts sur les réseaux sociaux - V104/ Critères de sélection de la liste d’amis sur les réseaux sociaux - V116 / Tendance ou pas à discuter avec des inconnus sur les réseaux sociaux

La variable que nous avons définie est aussi en rapport avec une dimension des réseaux sociaux: Dimension RS : Les relations

- Indicateur RS25 - Gérer sa liste de contact

- Indicateur RS32 - Utiliser divers types d’outils (pour gérer ses relations)

Indicateur A28 : Développer divers types de sentiments envers les discussions en ligne

Les discussions interpersonnelles sont motivées par des buts, des envies et déclenchent certains sentiments qui peuvent nous éclairer sur leurs motivations à utiliser les réseaux sociaux pour discuter avec autrui. Les variables que nous avons sélectionnées nous renseignent sur 4 types de sentiments qui pourraient être développés par l’adolescent lors des discussions :

Variables: V27-30

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- V27/ Ennui ou distraction : les adolescents pourraient ressentir de l’ennui et ne pas s’intéresser vraiment aux discussions ou au contraire, cette activité pourrait représenter pour eux une sorte de distraction, d’amusement.

- V28/ Inutilité ou enrichissement : les adolescents pourraient percevoir les discussions comme inutiles, comme une perte de temps alors que d’autres y verraient au contraire un moyen de s’enrichir au contact d’autrui.

- V29/ Sécurité ou risque : cette variable nous permet de savoir si l'adolescent perçoit un risque à travers les discussions ou si au contraire celles-ci lui semblent tout à fait sécurisées. Exemple : parler avec des inconnus.

- V30/ Facilité ou difficulté : la perception de contrôle contribue à développer l’estime de soi, la motivation. Les adolescents auront tendance à faire des activités dont ils maîtrisent le mécanisme. - Les variables que nous avons définies sont aussi en rapport avec l’une des nos dimensions des réseaux

sociaux :

Dimension RS : Les discussions, l’expression, la communication

- Indicateur RS11- Développer des sentiments pendant les discussions sur les réseaux sociaux

Indicateur A29 : Discuter avec plusieurs catégories de personnes

Les adolescents sortent de l’entourage familial et agrandissent leur cercle relationnel. Parmi les catégories de personnes avec qui ils pourraient avoir des discussions, nous avons sélectionné les cinq ci-après. Il s’agit par la suite de comparer les résultats de ces 5 variables pour connaître la tendance des adolescents à discuter avec telle ou telle catégorie de personnes. Cette variable sera aussi croisée avec d’autres variables dépendantes, liées à d’autres dimensions.

Variable:

- V25/ Les catégories de personnes avec qui il préfère discuter sur les réseaux sociaux o Des personnes avec qui il a des relations amoureuses et sentimentales o Des personnes avec qui il a des relations amicales

o Des personnes avec qui il travaille

o Des personnes avec qui il a relations familiales o Des personnes avec qui il joue

La variable que nous avons définie est aussi en rapport avec l’une des nos dimensions des réseaux sociaux :

Dimension RS : Les discussions, l’expression, la communication

- Indicateur RS8 - Discuter avec plusieurs catégories de personnes sur les réseaux sociaux - Indicateur RS25 - Gérer sa liste de contacts

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Figure 12 : Schéma de construction de la variable V25 (personnes avec qui ils préfèrent discuter sur les RS)

Indicateur A30 – Aborder divers types de sujets pendant les discussions

Comme cela a été évoqué, les adolescents ayant des objectifs, des buts, des centres d’intérêts, des envies, des préoccupations, les discussions sont un moyen d’aborder des sujets variés qui permettent de répondre à leurs attentes. Nous avons sélectionné 5 types de sujets de discussion que les adolescents pourraient aborder avec autrui en ligne. Il s’agit par la suite de comparer les résultats de ces 5 variables afin de connaître la tendance des adolescents à discuter avec telle ou telle catégorie de personnes. Cette variables sera aussi croisée avec d’autres variables dépendantes, liées à d’autres dimensions.

- V26/ Les types de sujets abordés par les ados sur les réseaux sociaux

- De lui et de sa vie personnelle (1) - De sa relation avec ma famille (2) - De sa relation avec mes amis (3)

- De sa relation avec l'école (mes professeurs, mon travail (4) - De sa vie en société (5)

La variable que nous avons définie est aussi en rapport avec l’une des nos dimensions des réseaux sociaux :

Dimension RS : Les discussions, l’expression, la communication

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Figure 13 : Schéma de construction de la variable V26 (sujets abordés par les adolescents sur les RS )

Indicateur A31 : Utiliser différents moyens de discussion Variables:

- V86/ Les types d’outils utilisés pour avoir des discussions

- V85/ Les types d’outils utilisés pour parler de ses problèmes personnels

Indicateurs de la dimension :

14.1.5. l’autodétermination

La poursuite de buts

Les adolescents sont en pleine effervescence psychique, physique et intellectuelle. A cette période, ils sont animés de sentiments, d’émotions, de sensations, d’envies, de rêves, de pulsions aussi variés que contradictoires. Spontanés et impulsifs, ils agissent dans l’immédiateté et sont impatients de voir se réaliser leurs désirs. A cet effet, Gérard Guillot (2006) compare le temps de l’adolescence au temps du désir. En effet, parlant des adolescents, il explique qu’ « Ils désirent désirer car cela ouvre des horizons, du possible Les adolescents ont en effet envie que ce « possible », ces « possibles » se réalisent immédiatement. Ils ont envie de consommer ces instants du possible dits « magiques » durant lesquels ils s’échappent et découvrent autre chose. »

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Au fur et à mesure qu’il affirme son indépendance, l’adolescent va prendre conscience que ces envies, ces désirs qui pourraient le conduire vers le bien-être, mettent en jeux des choix à faire, des décisions à prendre en-dehors de toute contrainte ou pression. Il commence alors à concevoir la poursuite de ce bien-être recherché en termes de buts réalisables et à élaborer des stratégies personnelles pour les atteindre. Selon Maslow (1989) l’autonomie est ainsi « déterminée de l’intérieur ». Le courant de la psychologie socio-cognitive s’est intéressée à la théorie de l’autodétermination associant le bien-être à l’atteinte d’un but uniquement à la condition que ce but cible l’un des besoins fondamentaux que l’humain tend à satisfaire d’une façon innée : le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin de relation à autrui (Deci et Ryan, 2000, 2008 ; Laguardia et Ryan, 2000). L’autonomie se définit par le fait que la personne décide volontairement de son action et la réalise de sorte qu’elle soit en congruence avec elle et qu’elle l’assume entièrement sans être contrôlée par une force ou une pression (De Charms, 1968 ; Deci et Ryan, 1985). La compétence renvoie au sentiment d’efficacité sur son environnement (Deci, 1975 ; White, 1959). Ce sentiment stimule l’exploration, la curiosité, le goût du risque et des défis. Mais c’est souvent à travers le jugement des autres et au travers de leur regard que l’adolescent prend conscience de ses compétences (Le Boterf, 2004). Finalement, le besoin d’être en relation avec autrui, se rapporte à la perception de l’appartenance à un groupe et à ses liens avec les personnes qui ont de l’importance à ses yeux. (Baumeister et Leary, 1995 ; Ryan, 1993). Lorsque l’adolescent reçoit un témoignage d’attention, d’intérêt, de sympathie, il se sent revêtir de l’importance aux yeux des autres. (Reis, 1994).

En développant son autonomie affective, l’adolescent devient capable de faire des choix, de prendre ses propres décisions sans se laisser influencer par son entourage, par ses parents, les pairs ou les autres adultes qui l’entourent. Wehmeyer (1996) définit l'autodétermination comme étant les "habilités et attitudes requises chez une personne, lui permettant d'agir directement sur sa vie en effectuant des choix non influencés par des agents externes indus". Selon Wehmeyer et Lachapelle (2006), une personne autodéterminée a acquis une autonomie comportementale et ses actions sont auto-réalisées. L’action autonome réfère à la capacité d’agir selon des choix personnels. L’autorégulation, quant à elle, renvoie aux habiletés à agir d’une manière réflexive, en analysant ses potentialités et les conditions environnementales avant d’agir, en évaluant les conséquences de ses actes et en étant capable de les réguler.

Indicateur A32 : Avoir des buts, des objectifs

Parmi les buts que l’adolescent pourrait rechercher sur les réseaux sociaux, nous en avons proposé cinq, qui sont en lien avec nos dimensions de l’autonomie : s’enrichir intellectuellement et culturellement, explorer la sexualité, avoir un lien amical, remplir son temps libre, avoir un lien familial, faire des rencontres amoureuses. Nous cherchons à savoir à travers cet indicateur ce qui motive principalement l’adolescent sur les réseaux sociaux.

156 Variable:

- V88/ Buts recherchés par les adolescents sur les réseaux sociaux

Figure 14 : Schéma de construction de la variable V88 (buts recherchés par les adolescents sur les RS)

Indicateur A33 : Influencer les pairs et subir leur influence.

Les parents influencent de moins en moins les décisions et les choix des adolescents qui sont davantage influencés par leurs amis à qui ils se comparent et auprès de qui ils cherchent de nouveaux repères.

Variable

- V99/ Degré et domaine d’influence des pairs observés sur les réseaux sociaux.

Sa perception de contrôle

On retrouve cette dimension de contrôle chez plusieurs théoriciens sous différents termes : Bouffard et Bordeleau (1997) l’évoquent sous le nom de « croyance de contrôle », le lieu de contrôle (locus of control) de Rotter (1966), l’autodétermination de Deci et Ryan (1985), l’impuissance apprise de Abramson, Seligman et Teasdale (1978), la contrôlabilité des croyances

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attributionnelles de Weiner (1979), le sentiment d’auto-efficacité (Bandura, 1986), les croyances de contrôle de Skinner, Chapman et Baltes (1988),

Ce sentiment de contrôle, d’efficacité ou de compétences conduira l’adolescent vers une plus grande confiance en ses potentialités. Ainsi, il prendra des risques calculés pour atteindre ses objectifs et sera davantage capable de s’adapter aux situations nouvelles. La confiance en soi se reflète à travers la façon dont l’adolescent parle de lui-même mais surtout à travers ses pensées et ses actes. (Bacus, 2003).

Indicateur A34 : Perception de la facilité ou de la difficulté dans l’utilisation des réseaux sociaux D’après le modèle d’acceptation des technologies (TAM) proposé par David (1989), la facilité d’utilisation perçue est l’un des premiers facteurs qui influence l’adoption d’une technologie par un utilisateur. La facilité perçue contribue au développement du sentiment de contrôle et de compétence et renforce la confiance en soi.

Variables:

- V69/ Perception de la facilité ou difficulté à rechercher des informations sur les RS

- V63/ Perception de la facilité ou difficulté à participer à des actions citoyennes sur les réseaux sociaux - V37/ Perception de la facilité ou difficulté de la sollicitation d’aide sur les réseaux sociaux

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