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Submitted on 1 Jan 1969
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Modèle de structure magnétique non colinéaire pour UCo04
M. Bacmann, E.F. Bertaut
To cite this version:
M. Bacmann, E.F. Bertaut. Modèle de structure magnétique non colinéaire pour UCo04. Journal de
Physique, 1969, 30 (11-12), pp.949-953. �10.1051/jphys:019690030011-12094900�. �jpa-00206863�
MODÈLE
DE STRUCTUREMAGNÉTIQUE
NONCOLINÉAIRE
POURUCo04
Par Mme M. BACMANN et E. F.
BERTAUT,
C.N.R.S. et C.E.N.-G., rue des Martyrs, Grenoble.
(Reçu
le 15juillet 1969.)
Résumé. - Pour
permettre
lapropagation
de la structuremagnétique
deUCoO4,
on proposeun modèle non colinéaire. Celui-ci se transforme selon une
représentation
irréductible à deux dimensions, associée au vecteur d’onde k =(1/2 0 1/2)
etappartenant
au grouped’espace complet
G = Imma(et
non pas au sous-groupe du vecteur d’ondeGk) .
Le moment orbitalnon nul de CO2+ autorise l’existence de
couplages d’échange anisotrope.
Le groupe de Shubnikov estP2’1/m.
Abstract. 2014 To allow for the
propagation
of themagnetic
structure ofUCoO4,
a non colinearmodel is
proposed
which transformsaccording
to a two-dimensional irreduciblerepresentation
associated with the wave vector k =
(1/2 0 1/2)
andbelonging
to the full space group G = Imma(and
not to thesubgroup Gk
of the wavevector).
The nonquenched
orbital moment of CO2+authorizes the existence of
anisotropic exchange coupling.
The Shubnikov group isP2’1/m.
Introduction. - Le
compos6 U Co04 [1 ], [2]
(a
=6,497 A; b
=6,952 A;
c =6,497 Á;
groupe d’es- paceImma)
estantiferromagnetique
au-dessous deTN
= 12 OK. Les resultats de diffractionneutronique indiquent
q un vecteur depropagation
p pg k =1 01 . 2
2Un modele de structure colin6aire avec tous les
spins
selon Ox ou tous selon Oz a ete
propose [2].
Dans cemodele,
on a affaire a deuxsous-r6seaux,
chacun anti-ferromagnétique,
et non corr6l6s.Dans un
precedent
article[3],
lacomparaison
desstructures
magn6tiques
differentes descomposes
iso-FIG. 1. - Mod6le de structure
magn6tique
pourUCoO4.
Cercles noirs :
spins
+, cercles vides :spins
-. Lesatomes non
primes
1 en 001
2 et 2 en011
22 ont leurspin
suivant Ox ; les atomesprimes
3en 1 10
et1 22
4
en 10
0 ont leurspin
suivant Oz.22
morphes UMno4
etUCo04
nous a conduits a envisa-ger pour
UCo04
un modele de structure non coli-néaire,
et6galement compatible
avec les intensitesobserv6es,
ou lesplans (100) présentent
un arrange- mentantiferromagnétique
desspins
alternant selon Oxet Oz
(fig. 1).
Les deux sous-r6seaux se trouvent alors corr6l6s par des forcesd’6change anisotrope.
Ce mod6len’ayant
pu trouver dejustification th6orique
dans lesous-groupe g p
Gk.
attach6 au vecteur d’onde k= (2 2 0 2 2/
nous montrons ici
qu’il
estparfaitement compatible
avec les
representations
irr6ductibles du groupe d’es- pace entier G = Imma associ6 au vecteur d’onde k.Représentations
irrdductibles des groupes Imma etG, assocides
au vecteur k= (1 0 1). 2013
2 2 RELATIONS ENTRE ELEMENTS GENERATEURS. - Les elementsg6n6rateurs
choisis pour Imma comprennent l’axe
2x
en(xOO),
I’axehelicoidal
21y,
en(Oy0),
le centre d’inversion 1 en(000)
et la translation To = I en
plus
des translationspri-
mitives al, a2, a3.
En utilisant le
symbolisme
de Koester[4],
les rela-tions entre elements
g6n6rateurs
s’ecrivent :Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019690030011-12094900
950
CALCULS DANS
Gk.
-Gk,
sous-groupe deG,
necontient que les elements de
sym6trie
dont lapartie
rotationnelle conserve le vecteur k. L’élément
g6n6ra-
teur
2x
ne fait donc paspartie
de ce groupe[5]
etG,
ne contient
plus
que huit elements desym6trie
engen- dr6s par les elementsg6n6rateurs 21y,
1et To.
La
representative
d’une translation t est alors la matricesph6rique
1 . exp 2nik. t[6], [7].
Notons ao, a1, a2 les matrices
representatives
desg6n6rateurs respectifs 21y,
1 et To. On a,d’après (1) :
Les
matrices ai (i
=0, 1, 2)
commutant entre ellesse reduisent a de
simples nombres + 1,
de sorte que les solutions de(2)
donnent lieu a huitrepresentations
irr6ductibles a une dimension.
Le tableau I groupe les vecteurs de base obtenus en
appliquant
latechnique
desop6rateurs
deprojec-
tion
[8], [9] :
1
ou T est 1’element de
sym6trie
considere etD ( T )
lecoefficient
ij
de la matriceimage
de 1’element T dans larepresentation
irr6ductiblereperee
par l’indice v. Lesrepresentations
deGk
6tantunidimensionnelles,
lesÇJiJ)( T)
se r6duisent ici aux caract6resZ(") ( T )
dechaque
element dans la
representation
0394(v) du tableau I.TABLEAU I
REPRESENTATIONS IRRfDUCTIBLES DE
Gk
ET FONCTIONS DE BASE CORRESPONDANTES
Les
spins
sont num6rot6s de 1 a 4 dans lesposi-
tions suivantes
0 0 1 , 11, 110, 10 0. On
note F GCAtions
2 22 22 2
On note FGCAles
configurations respectives
+ + + +, + - + -,+ + - - et + - - + des
quatre spins.
Seules les
representations impaires
dans l’inversioncorrespondent
a des vecteurs de base non nuls. Lesdonn6es d’un
diagramme
de diffractionneutronique
effectuee sur
poudre [2]
sontcompatibles
avec le choixde
Ax
ouAz. Cependant,
cettedescription
n’est pas entierement satisfaisantepuisqu’elle
ne permet pas lapropagation
de la structure dans leplan xOz,
lesinteractions 1-4 6tant autant de fois
positives
quen6ga-
tives pour une meme
géométrie ( f ig. 1).
Nous avons alors
essay6 d’opérer
dans le groupecomplet
G. Le vecteur k n’6tant pas conserve par tousles elements de
sym6trie,
la m6thoded’Olbrychski [6]
n’est
plus applicable
et nous en avons utilise uneg6n6-
ralisation r6cente due a l’un de nous
[10]
pour obtenirles
representations
irr6ductibles du grouped’espace
Glui-meme.
CALCULS DANS Imma. -
L’originalit6
de la m6thode de determination directe desrepresentations
irr6duc-tibles du groupe
d’espace
G lui-même et associ6es a unvecteur d’onde k reside dans le fait que la matrice
M(R) representative
de la translation(E R)
peuttoujours
s’ecrire sous la forme
diagonale
suivante :ou
1 q
est une matrice unite de dimension q;kl,
...,kp
constituent « 1’6toile de k ». Ce sont
les p
vecteurs nonequivalents qui
peuvent etreengendr6s
apartir
del’un d’eux par les
operations
aj du groupeponctuel Go
associ6 a
Imma; p est
aussi la dimension minimale de larepresentation.
Parmi les elements
g6n6rateurs
deGo,
seul l’axe binaire2
ne conserve pas k =1 01 .
L’6toile dup 2 2 1B
vecteur k se compose des deux vecteurs
k1 - 1 01
pet
k2
=/1
0p
et la dimension des1 2 2
et
k 2 = (2 0 2
et la dimension desrepresentations
B2 2/ p
de G est au moins d’ordre deux.
Appelons A1, A2, A3
les matricesrepresentatives
de
21y,
1 et2x.
La matriceAo, representative
de latranslation To, , a la forme :
La forme connue des
representatives M( R)
des trans-lations R conduit alors des relations
(1)
aux relations(6)
ou l’anticommutation de
A3
avecAo
nous force a envi-sager des
representations
d’ordre 2 :B/ /
On remarque
que A1
etA2
commutent avec lesautres
matrices,
cequi, d’apres
Ie lemme deSchur,
nous amène a les choisir
spheriques :
l I
Pour Ie choix de
A3,
les relations entre les elementsg6n6rateurs
conduisent à :Les
representations
matricielles des seize elements desymétrieD T)
de Imma sont données dans Ie tableau II.On note que les seuls caract6res non nuls sont :
x(E) = 2;X(A¡) = 2E; x(A2) =
2e’et x(A2 Al) =
2se’.Les quatre combinaisons
possibles
desvaleurs ±
1pour e et e’ aboutissent aux quatre
representations orthogonales : r (+ +), r ( + -), r(- + )
etr(- -).
Comme g
= 16 = 22 + 22 + 22 +22,
ce sont lesseules
representations
irr6ductibles a deux dimensions.Les
representations a 7j
= ± 1 sont6quivalentes.
TABLEAU II
MATRICES REPRESENTATIVES DES ELEMENTS DE Imma
ELEMENTS
MATRICES REPRESENTATIVESTRACE x
Les fonctions de base sont obtenues en
appliquant
la
technique
desop6rateurs
deprojection pr6c6dem-
ment d6crite
(3), dans
lesrepresentations
r(E, E’ ) .
Seulesles
representations
avec s’- 1,
c’est-a-dire im-paires
dans l’inversion(t(+ -) et r(--)),
corres-pondent
a des vecteurs de base non nuls.Les resultats pour 1’ensemble des
composantes
sui-vant x, y, z,
apparaissent
dans le tableau III selon ladisposition ( 03C811 03C821 03C822/ 03C812
‘Y21 ‘Y22
.Les combinaisons lin6aires suivantes sont
6galement
solution :
(cela
revient en effet a transformer les matrices desrepresentations r (E, E’)
par la matrice unitaire1 I 1
J2 G
1- 1
II en est de meme des combinaisons
03C812
=b03C822;
enparticulier,
la combinaison03C811=
0 autorise un cou-plage
entre(SIX
+ES2X)
et- (S3Z
+ES4.,) -
·Notre structure
hypoth6tique,
telle que les arrange-ments
SIX - S2x
etS3,
-S4, coexistent,
est doncparfaitement compatible
avec une desrepresentations
irr6ductibles de Imma attach6es au vecteur k
= 101 . 2 2
Remarque.
- Enfait,
on peut d6crire la structurede deux manières :
Les deux
descriptions
sont6quivalentes.
C’est la lesens
physique
d’unerepresentation
a deux dimensions : la structuremagn6tique
peut etre d6crite par l’un ou 1’autre des vecteurs de base que sous-tend larepre-
sentation.
Discussion. - Dans les groupes G
orthorhombiques primitifs,
les vecteurs k tels que 2k = K(c’est-a-dire k
a = 0 ou 21
> at = x>.Y,z ) z
ont la ppleine sym6trie
y du groupeponctuel Go ; ainsi, Gk
et G ont les memeselements.
Dans les groupes G
orthorhombiques
nonprimitifs,
comme dans le cas
present,
il n’en estplus
ainsi etGk
aune
sym6trie
moindre. I1 en r6sulte que, dans ce cas, la structure se transforme selon unerepresentation
dedimension
sup6rieure
a un.952
L’invariant construit a
partir
des fonctions de baseet traduisant un
couplage
entre lescomposantes
selon Ox et Oz a la forme suivante :qui
nedepend
pas dusigne
de ~. Ici e = -1.La forme
sym6trique
de cet invariantindique
1’exis-tence d’un
6change anisotrope symitrique.
Laprésence
d’un moment orbital non nul
([L.b.. (C02+)
=4,09 fLB)’
comme c’est le cas ici
[2], peut
donner lieu a des interactionsd’echange anisotrope comparables
aux inter-actions
d’echange isotrope [11].
Remarque.
- La structurehypothétique
discutée ici pourUCo04
est arapprocher
de cellepropos6e
par Keffer[12]
pourP-MNS cubique
ou lesplans (001) présentent
un arrangementantiferromagnétique
desspins
de Mn2+ alternant selon Ox etOy
etexpliquant 6galement
les intensités observ6es par diffraction neu-tronique [13].
Dimmock[14]
a montrequ’un
vecteurde base
possible
est :Si nous construisons 1’invariant le
plus simple
suivant :
le
couplage antisym6trique
deDzialoschinski-Moriya
que Keffer
[12]
estoblige d’invoquer
s’introduit icitout naturellement.
Finalement,
la structuremagn6tique
deUCo04
peut
etrepropag6e
par des interactionsisotropes n6ga-
tives
Ja, Jb, J c agissant
entre lesspins
selon les troisaxes
orthorhombiques a, b, c, compl6t6es
par des interactionsd’6change anisotrope (10) qui couplent
les
composantes x
et z deproches
voisins 1 et 4(ou
2et
3)
a la distanced(1-4)
=4,59 A.
Terminons enfin par la consideration du groupe de
Shubnikov,
laissant la nouvelle structure invariante.On sait
qu’il
y a unecorrespondance
directe[7]
entreun groupe de Shubnikov G’ et une
representation
r6elle a une dimension d’un groupe
d’espace G,
lescaract6res +
1correspondant
aux elements desym6-
trie usuels tandis que les caract6res -1
correspondent
aux
antisym6tries
de G’. Dans le cas d’unerepr6senta-
tion irr6ductible a
plusieurs
dimensions deG,
la cor-respondance
avec le groupe de Shubnikov est fournie par la restriction aux seulesoperations
dont lesrepre-
sentatives sont des matrices
sph6riques [15].
Dansnotre cas, ce sont les matrices
E, A1, A2
etA2 A1 repre-
sentatives des
operations identité
antiaxe helicoidal21y
en
OyO,
anticentre desym6trie
1’ en 000 etplan
mi-roir m
en x 4 1
z, de sorte que le groupe de Shubnikovest
P2’lm
avec deuxpositions
distinctes 2c(atomes
1et
2)
et 2b(atomes
3 et4)
dans des centres desym6-
trie
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+[001]
et[001]
n’estplus
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