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Submitted on 1 Jan 1968
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Structure magnétique de DyCro3
E.F. Bertaut, J. Mareschal
To cite this version:
E.F. Bertaut, J. Mareschal. Structure magnétique de DyCro3. Journal de Physique, 1968, 29 (1),
pp.67-73. �10.1051/jphys:0196800290106700�. �jpa-00206621�
STRUCTURE MAGNÉTIQUE DE DyCrO3
Par E. F. BERTAUT et
J.
MARESCHAL(1),
C.N.R.S., B.P. 319, et C.E.N.G., B.P. 269, 38-Grenoble.
(Reçu le 22 juillet 1967.)
Résumé. 2014 Dans
DyCrO3 (groupe
Pbnm 2014D162h),
lesspins
de Cr s’ordonnent àTN1
= 146 °Kdans un mode
Gz.
Ceux deDy
s’ordonnent àTN2
= 2,16 °K dans une maillequ’il
faut doubler selon a et b. On détermine les 8représentations
irréductibles du groupe Pbnm associées auvecteur d’onde k
= $$[1/2 1/2 0] .
Celles-ci sont toutes à une dimension etcomplexes.
Grâce auxvecteurs de base
Gx
+iAx
etGy
2014iAy qui
décrivent la structure noncolinéaire,
on construitun hamiltonien effectif des
spins.
On trouve des relations entre ses coefficientsgrâce
à laconnaissance de la structure.
Abstract. 2014 In
DyCrO3 (group
Pbnm 2014D162h),
theCr-spins
order atTN1
= 146 °K ina
Gz-mode.
Those ofDy
order atTN2
= 2.16 °K in a unit cell which has to be doubled in the a and b direction. The irreduciblerepresentations
of the group Pbnm associated with the wave vector k= [1/2 1/2 0]
are determined. All the 8 irreduciblerepresentations
areone-dimensional and
complexe.
With thehelp
of the basis vectorsGx
+iAx
andGy
2014iAy
which describe the non colinear structure, one constructs an effective
spin
hamiltonian. One finds relations between its coefficientsby
virtue of the knownspin
structure.Introduction.
- L’étude despropriétés magnétiques
des chromites des terres rares nous a conduits à étudier le chromite de
dysprosium, DyCr03,
par diffractionneutronique.
Comme il a été montré[1],
cecomposé
cristallise dans le groupe
d’espace orthorhonxbique Pbnm
avec
quatre
molécules par maille. Lesparamètres
dela maille sont
[2] :
Les atomes de chrome
occupent
les sites4 b)
sansparamètre,
les atomes dedysprosium
les sites 4c),
les atomes
d’oxygène
les sites4 c)
et 8d).
L’importante
section efficaced’absorption
dudys- prosium
n’a paspermis
de mesurer un nombre suffi-sant d’intensités nucléaires pour affiner les
paramètres
de
positions atomiques.
Les valeursadoptées
pour la suite de l’étude :ont été choisies intermédiaires entre celles déterminées pour
TbCr03 [3]
etErCr03 [4]
lors d’études anté-rieures ;
le facteur de confiance :calculé à
partir
de ces données est satisfaisant. Doré- navant, nous numérotons les 4 atomes du site4 c)
de 1 à 4 dans l’ordre suivant :
PARTIE EXPÉRIMENTALE
Une
première
étude de diffractionneutronique
effec-tuée dans les conditions
expérimentales
de « routine »avait montré l’existence de deux
températures
de Néeltrès différentes pour le chrome et le
dysprosium :
= 146
OK ; 1,5
OKTN2(Dy) 4,2
oK(2).
Dans la
présente étude,
une attentionparticulière
a(2)
Letype
d’ordre annoncé dans la Noteprélimi-
naire
[5]
pourDy
est incorrect.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196800290106700
68
FiG. 1. -
I)iagrammes
de diffractionneutronique
deDyCr03 enregistrés
à 4,2 °1 et 1,5 OK.été
portée
à lagéométrie
du faisceau de neutrons et à la forme del’échantillon;
dans ces meilleures condi- tionsexpérimentales,
deslargeurs
de raies inférieures à 10’(en 0)
ont étémesurées, permettant
une excel- lenteséparation
sur les différentsdiagrammes enregis-
trés
(300 oK,
77oK, 4,2
oK et1,5 OK) (cf. fig. 1).
ORDRES
MAGNÉTIQUES
OBSERVÉS. - Ordre du chrome : .’Les réflexions telles
que h -+- k
= 2n+
1 et L = 2n+
1qui apparaissent
sur lediagramme enregistré
à 77 °Kindiquent
que les ions Cr3+ sont, comme dans tous lesautres
chromites,
ordonnésantiferromagnétiquement
selon un « mode G » que les intensités observées
permettent
de situer selon Oz. Dans cemode,
toutspin
de chrome a 6 voisinsproches antiparallèles.
Laconstance des intensités des mêmes raies à
4,2
OK et1,5
OK montre que cet ordre se conserve dans toute cette garnme detempérature.
A1,5 OK,
le momentmagnétique
d’un ion Cr3+ est de2,76 + 0,20
- Ordre du
dysprosium :
Sur lediagramme enregistré
à
1,5 °K,
ilapparaît
desréflexions,
non indexablesdans la maille
cristallographique,
caractérisant l’éta- blissement d’un ordremagnétique
des ionsDy3+.
Leur indexation dans une maille doublée selon Ox et
Oy
montre que la structuremagnétique
desDy3+
appartient
au vecteur depropagation
k= 2 2 0 ] .
Remarquons qu’une
maillemagnétique
monocli-nique plus petite :
+
bo
bao + b0
ci -
c~ permet également
l’indexation de toutes les réflexions apparues.Les réflexions nouvelles sont observées fortes si
H, K, L-2n+l
et faibles siH,
L = 2n.
Ici, H,
K et L sont les indices de Miller relatifs à la nouvelle maille2ao 2ho co.
De tellesrègles
d’existence sont
caractéristiques
des « modes G et A »pour les
composantes
selon Ox etOy
desspins
desions
Dy3+ .
Un mode estappelé Ga si,
dans la directionrepérée
par l’indice ~x(oc
=x, y),
on a dans la maillechimique
une succession des 4spins
deDy + - + -
selon l’ordre donné dans l’introduction. Un mode est noté A si la succession des
spins
est+ - - +
(cf.
Partiethéorique).
Onpeut
montrerégalement
que les modes G et A favorisent
respectivement
lesraies
ayant H + K = 4n + 2
etH + K = 4n;
l’exis-tence avec des intensités
équivalentes
des raies(131)
et
(311) (mode A)
et des raies(111), (113)
et(331) (mode G) indique
que les deux modes ont desimpor-
tances voisines. De
plus,
lerapport
implique
que les deux modes A et G coexistent selonchaque
axe Ox etOy. Enfin,
la conservation duspin
surles atomes en
(1), (2)
et(3), (4) (cf, fig. 2) impose
l’or-thogonalité
des vecteurs A et G(cf.
Partiethéorique) .
On
peut
alorsexprimer
la valeur moyenne de l’intensitémagnétique
diffusée par unplan
réflecteur(H, IL, L)
en fonction del’angle rx
que fait Ox avec A et deslongueurs
des vecteurs A et G : -.FiG. 2. -
Diagramme
des vecteurs G et A caractérisant la structuremagnétique
deDy.
sl = - S2 a le sens de G + A, s3 = - S4 celui de G - A.où j~/ et e sont les
parties trigonométriques
des fac-teurs de structure
magnétique correspondant
auxmodes A et G et
dHKL
la distance interréticulaire duplan (HkL)
considéré.Les
signes ±
devant les termes d’interférence cor-respondent
au fait queG peut
se trouver à+"2
ou -"2de A. L’observation
permet
donc de déterminer la structuremagnétique
absolue. C’est ainsi que les intensités des raies(330), (132)
et l’absence de laraie
(110)
démontrent que le momentmagnétique
del’atome numéroté
(1)
estdirigé
selonG +
A commesur la
figure
2(cf.
tableauI ) .
A
partir
de cemodèle,
nous avons déterminé les différentsparamètres
de la structuremagnétique :
113,50
§ §
1 G + A 1 = ~G2013A~ = 9,6~.
L’angle
de A avec la résultante G+
Aest p = 51,3~.
La variation de l’intensité de la réflexion
(111)
enfonction de la
température
entre1,5
OK et4,2
OK nousTABLEAU 1
INTENSITÉS OBSERVÉES ET CALCULÉES POUR LES DEUX MODÈLES
CORRESPONDANT AUX TERMES D’INTERFÉRENCE
+
AG ET - AG70
a
permis
de déterminer latempérature
de Néel dudys- prosium (cf. fig. 3) :
=2,16
oK(~ 0,04).
La structure
magnétique
deDy
estreprésentée
dans la
figure
4.(Pour
les relations entreA,
~‘( j = 1, ... , 4),
cf. leséquations (9)
et(14)
de lapartie théorique.)
WG. 3. - Détermination de ~’N
(Dy)
par la variationthermique
de l’intensitémagnétique I(lll) .
Pic. 4. - Structure
magnétique
deDy
dansDyCrO..
On a
représenté
une maillemagnétique
2a, 2b enprojection
selon c.PARTIE
THÉORIQUE
Nous étudions d’abord les
propriétés
des transfor-mations des
spins
deDy
dans le groupe Pbnmlorsque
le vecteur de
propagation
ou vecteur d’onde estk - 122 0 .
Desp ro p riétés
detransformation,
nousdéduisons les matrices
représentatives
desopérations (et
dugroupe).
De leursrègles
demultiplication,
ondéduit les
représentations
irréductibles et les vecteurs de basequi
leurappartiennent. Finalement,
onforme, grâce
à la connaissance des vecteurs debase,
desinvariants
qui
entrent dans l’hamiltonien effectif desspins,
et ondétermine, grâce
à la connaissance de lastructure
magnétique,
des relations entre les coeffi- cientsfigurant
dans l’hamiltonien effecti£Le groupe du vecteur
k = 1 1
0 est le groupeponctuel Go
= mmm(car
k se transforme sous sesopérations
enlui-même,
à un vecteur entierprès
del’espace réciproque).
PROPRIÉTÉS DE TRANSFORMATION DES SPINS. - Au lieu des éléments
générateurs, b,
n et ~, nous consi- dérons les trois éléments suivants : l’axe hélicoïdal21x
en x 4 0,
l’axe hélicoïdal2
et le centre desymétrie
1 en 0 0 0. Nous numérotons les 4 atomes du site4 c)
de 1 à 4 dans l’ordre suivant :FIG. 5. - Transformation des 4
points
du site 4c)
danssous les
opérations 21x, 21y
et 1.La
figure
5 montre que21x
transforme 1 en3,
2 en
4,
mais 3 en l’ et 4 en2’ ; 21Y
transforme 1 en4,
2 en
3,
mais 3 en 2" et 4 en 1 ",Enfin,
1 transforme1
en 2,
2 en1,
3 en 4 et 4 en 3.Compte
tenu de ce que :on a les
équations
de transformation suivantes :que l’on
complète
aisément pour les autres compo- santes.Les matrices de transformation
respectives
que nousnoterons
(2Ix) (21,)
et(1)
auront la forme :où les matrices 4 X
4, ce, p
et y sont,d’après (2) :
MATRICES REPRÉSENTATIVES ET REPRÉSENTATIONS IRRÉDUCTIBLES. - Considérons les
transposées (3)
des matrices de transformation :
Les matrices et
As engendrent
unerepré-
sentation r d’ordre 12 du groupe dont les éléments
sont e
(identité), A1, A,, Al A2, A,, A2 As
et Ils
correspondent
auxopérations e, 21x, 21y, 21x21y, 1, 21x1, 21y1
et21x21y 1.
On trouveaisément :
La
représentation
r estévidemment
réductible en sous-espaces x, Y, z de dimension 4 comme le mon-tre
(3).
Deplus,
les matricesAi (j
=1, 2, 3)
commu-tent, de sorte que le groupe est abélien. Toutes les
représentations
irréductibles sont à une dimension etengendrées
par les 8 solutions de :(3)
Pour les raisons de latransposition,
cf. B~. Heine[6].
Les
représentations
irréductiblesrj (j
=1,
...,8)
sont résumées dans le tableau II. Le caractère de
l’opération
1 est + 1 derl
àr4
et - 1 der5
àrg.
Notons enfin que :
r3 = r;; r7 = r6. (8)
VECTEURS DE BASE ET INVARIANTS. - Considérons les combinaisons linéaires suivantes des
spins :
La
première équation (2)
montredéjà
que, sousl’opération 1,
F et C nechangent
pas, tandis que G et Achangent
designe.
Il est donc certain que les vecteurs de baseappartenant
auxreprésentations r 1
à
r 4
vont être formés avec lescomposantes
desvecteurs F et
C,
tandis que les vecteurs de base pourr5
àrg
seront formés avec lescomposantes
de G et A. On a parexemple, grâce
à(2) :
Gx
etA~
sont donc vecteurs d’un sous-espace à deuxdimensions,
maisqui
doit être réductible. On voit aisément que :On en déduit que
V,
=Gx -~- iA~ appartient
àl,.
V2
=Gy
-L4~ appartient également
àr 5.
On trouvede même que tous les vecteurs de base résumés dans la dernière colonne du tableau II ont la forme
L4~
pour
r 5
àr 8
etiC«
pourh1
àh4
avec oc = x, y, z.On obtient naturellement les mêmes résultats par la
technique
desopérateurs
deprojection.
L’HAMILTONIEN EFFECTIF. - Les invariants sont
obtenus en formant les
produits
de vecteurs de baseconjugués
d’une mêmereprésentation,
parexemple
dans
r 5 :
ou encore par les
produits
de vecteursappartenant
à deuxreprésentations conjuguées (par exemple
unvecteur de
r 5
et un vecteur der8) .
L’expérience ayant
montré laprésence
simultanéedes
composantes Ax, Ay, G~
etG~,
l’hamiltonien construitgrâce
aux invariants(12)
s’écrira :72
TABLEAU II
REPRÉSENTATIONS ET VECTEURS DE BASE
(4)
Lareprésentative
de212
en 00z est -Al A2. effet,
dans Pbnrn, on a :2,z
=21, . 21,~ { e ~
1 0 1}.
Les
équations (9)
avec F = C = 0impliquent
alors :La constance des
spins sj 1
= sentraîne,
selon(14) :
On
peut exprimer
l’hamiltonien en fonction de deux variables fournies parl’expérience,
à savoir(cf. fig. 2) l’angle «
que fait A avec Ox etl’angle ~
que fait A avec la résultante A
+
G : la minimi- sation de H ou h(16)
conduit avec peud’algèbre
à
(17) :
Expérimentalement,
oc =113,50; ~
=51,3°,
d’où :Avec les valeurs
d’équilibre (17),
l’hamiltonien(16) prend
la forme :Pour
comprendre
le sens descoefficients a, b, c et d, explicitons (13)
pour obtenir :On reconnaît une
partie isotrope (coefficient
deb),
une
anisotropie
uniaxiale(coefficient
dea - b),
etenfin une
anisotropie
« croisée » en x, y(coefficients
de c et
d)
dont la contribution àl’énergie
est biensupérieure
à celle del’anisotropie
uniaxiale.On
peut
écrire H sous la forme :où le
dyadique CP
est donné par(22) :
On constate que y. et cpd sont des tenseurs
symé- triques
de trace nulle. Les interactions « croisées »sont donc du
type dipolaire, pseudodipolaire
ouchamp cristallin,
mais non pas dutype Dzialoshinski-
Moriya.
Notons enfin
qu’avec
les vecteurs propresV,, V2
l’énergie peut
s’écrire :Conclusions. La structure
magnétique
deDyCr03
aux basses
températures
a ceci departiculier
que l’ordreG,
desspins
du chromepeut
être décrit dans une maillemagnétique identique
à la maillechimique,
tandis que l’ordre desspins
dudysprosium exige
un doublement de la maillechimique
selon Oxet
Oy.
Deplus,
à notreconnaissance,
c’est lapremière
fois que l’on a trouvé un ordre
magnétique appartenant
à unereprésentation complexe
à une dimension dugroupe
d’espace.
Il n’est pas
possible
de trouver un groupe commun de Shubnikovappartenant
à la famille orthorhom-bique
mmm du groupeponctuel.
Pour l’ordre deDy,
on
peut
trouver un groupemonoclinique
de Shub-nikov Mais - et c’est ici que
l’avantage
de notre méthode
apparaît
- onperd
alors ungrand
nombre
d’opérations
desymétrie.
Or c’estprécisé-
ment l’ensemble des
opérations
desymétrie qui
nous apermis
de construire un hamiltonien invariant.BIBLIOGRAPHIE,
[1]
BERTAUT(E. F.)
et FORRAT(F.), J. Physique
Rad.,1956, 17, 129.
[2] QUEZEL-AMBRUNAZ (S.)
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[3]
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et DE VRIES(G. F.), J. Phys.
Chem. Solids, 1967, 28, 2193.[4]
BERTAUT(E. F.)
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Solid State Comm., 1967, 5, 93.[5]
BERTAUT(E. F.),
MARESCHAL(J.),
PAUTHENET(R.)
et REBOUILLAT