HAL Id: jpa-00205823
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205823
Submitted on 1 Jan 1964
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Étude sur la structure magnétique de FeCr2O4
G.L. Bacchella, M. Pinot
To cite this version:
G.L. Bacchella, M. Pinot. Étude sur la structure magnétique de FeCr2O4. Journal de Physique, 1964,
25 (5), pp.537-541. �10.1051/jphys:01964002505053700�. �jpa-00205823�
ÉTUDE SUR LA STRUCTURE MAGNÉTIQUE DE FeCr2O4
Par G. L. BACCHELLA et M. PINOT,
Service de Physique du Solide et de Résonance Magnétique, C. E. N., Saclay.
Résumé.
2014Nous avons étudié FeCr2O4 dans le but de déterminer sa structure magnétique.
A la température de 4,2 °K la structure est certainement différente du modèle Yafet-Kittel et
peut, en première approximation, être considérée comme une spirale ferrimagnétique du même type que celle proposée par Hastings et Corliss dans le cas de MnCr2O4.
Abstract.
2014We have studied FeCr2O4 in order to determine the magnetic structure.
At the temperature of 4.2 °K, the structure is for certain different from the Yafet-Kittel model and may be considered, to a first approximation, as a ferrirnagnetic spiral of the same type as pro-
posed first by Hastings and Corliss for the case of MnCr2O4.
25,
Introduction.
-La théorie du ferrimagnétisme
de Néel appliquée à la chromite de f er, ne peut
rendre compte du moment magnétique par molé-
cule, tel qu’il a été mesuré par Lotgering [1].
Deux explications de cet écart ont été f ournies :
-
par Lotgering en utilisant le modèle Yafet et Kittel qui trouve un bon accord avec les valeurs
expérimentales ;
-
par Wickham et Goodenough [2] qui admet-
tent pour les sites octaédriques le schéma antiferro- magnétique selon la formule suivante :
Ce modèle donne comme résultat 1,0 magnéton
de Bohr par molécule.
L’étude aux rayons X révèle une transformation
cubique quadratique à une température supérieure
à la température de Curie Tc (voir tableau no 1) [3], [4].
Notons également qu’une anomalie de chaleur
spécifique a été mise en évidence aux environs de 135 -K [5].
TABLEAU 1
Du fait de la diversité de ces modèles et résul- tats, il nous a paru intéressant de reprendre en
détail l’étude de FeCr,O,. En plus des travaux de radiocristallographie déjà mentionnés, nous avons
effectué des mesures d’aimantation et de suscep-
tibilité. Enfin des expériences de diffraction de neutrons sur poudre ont été entreprises à diff é-
rentes températures.
Préparation de l’échantillon.
-Un mélange d’oxyde de fer et d’oxyde de chrome a été chauffé
dans l’air à 1400° suivant la réaction
Cette solution solide a ensuite été mélangée à du
fer pur réduit par hydrogène et chauffée sous vide
dans un tube de quartz à 1 100°.
Aucune trace d’oxydes de chrome ou de fer n’est apparue aux rayons X.
Résultats expérimentaux.
-A) TEMPÉRATURE
DE TRANSITION.
-Elle a été déterminée à l’aide d’un diffractomètre Philips en suivant le sommet de la raie (511,333) à différentes températures.
En figure 1 sont reportés les résultats expéri-
mentaux ci-dessus. Elle comporte également les paramètres de la maille à 4,2 OK obtenus par diffraction neutronique. Ces derniers résultats sont entachés d’une erreur plus grande du fait de l’exis-
FIG, l.
-Paramètres de maille. ® rayons X, 0 neutrons.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002505053700
538
TABLEAU II
(1) Diffraction neutronique.
(2 ) Allain (communication privée).
tence de deux raies exploitables seulement. Les valeurs de déterminées à 90 et 4,2 ° K sont 0,987 et 0,971.
B) MESURES MAGNÉTIQUES. - Nous avons effec-
tué des mesures de susceptibilité et de moment magnétique en fonction du champ à la température
de 4,2 OK. Ces résultats sont résumés dans le tableau no II.
C) DIFFRACTION NEUTRONIQUE. -Trois spectres
ont été réalisés à 293,87 et 4,2 oK (fis. 2). A tempé-
rature ordinaire le spectre est celui d’un spinelle cubique. Le meilleur accord entre les intensités
expérimentales et calculées est obtenu pour la valeur u = 0,388 du paramètre de l’oxygène et
x = 0,98 du paramètre d’inversion.
A 87 OK les raies sont dédoublées, la transfor- mation cubique quadratique ayant déjà eu lieu ; apparemment il n’y a pas d’indice d’existence d’une structure magnétique ordonnée, d’une part
parce que la somme des intensités des raies dédou- blées est, aux erreurs près, la même que celle des raies initiales et, d’autre part, parce qu’apparaît
centrée à f5o en 20 une bosse très élargie indicatrice
plutôt d’un ordre magnétique à courte distance.
Par contre à 4,2 oK de nouvelles raies apparais-
sent tandis que la bosse a disparu, indiquant la
FIG. 2.
-Diagrammes de diffraction neutronique à 4:,2 oK, 87 OK, et 293 oR (a = 1,143 À).
présence d’une structure magnétique ordonnée.
Cette structure ne peut être interprétée dans un
modèle à moments parallèles où la maille magné- tique serait un multiple de la maille nucléaire.
La ressemblance avec le spectre de la chromite de manganèse obtenu par Hastings et Corliss [6]
suggère une structure à spirales coniques.
Pour rendre compte de la position des raies supplémentaires trois structures ont été essayées
en supposant le vecteur de propagation de la spirale parallèle aux directions 001, 110, 111 (et en ne
tenant pas compte en première approximation de
la distorsion quadratique). Seules les directions 001 et 110 donnent un bon accord pour les valeurs du module du vecteur de propagation : 0,026 A -1 et 0,037 Á -1 respectivement (fig. 3 et 4).
deux cas, apparaîtrait aux petits angles (1040’ et
2020’ pour 20 respectivement).
Malheureusement dans la limite des erreurs ce
satellite n’a pu être décelé.
L’indexation des satellites observés dans les deux
cas fait toutefois pencher pour la direction 001, le
satellite 311 (- 4) ayant normalement dû être observé dans l’autre cas.
L’influence d’un champ magnétique parallèle au
vecteur de diffusion, sur les raies magnétiques, est également en accord avec l’existence de spirales coniques, les raies magnétiques « de structure » diminuant quand le champ croit, les raies satellites
augmentant au contraire.
Toutefois, à l’heure actuelle, nous n’avons pu déterminer une structure magnétique capable de
FIC. 3.
-Diagramme en fonction du vecteur t (110).
Pour trancher entre les deux cas on a recherché
avec soin le satellite du noeud 000 qui, dans les
FIG. 4.
-Diagramme a2 Jd2 en fonction du vecteur T (001).
rendre compte quantitativement des résultats
obtenus, le problème de la détermination expéri-
540
mentale des intensités étant d’ailleurs compliqué
par la déformation quadratique.
L’étude de la région 11°-17° en 20 à des tempé-
ratures comprises entre celles de l’hélium liquide et
de l’azote liquide révèle en outre des particularités
intéressantes 5).
L’intensité de la raie magnétique « de structure » 111 (indexée dans une maille pseudocubique) dé-
FiG. 5.
-Étude des raies 111 et 20~ (- 2) en fonction de la température (système pseulocubique).
croit avec la température de la manière classique
et s’annule à la température de Curie Te = 84 °K (fige 6).
-