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Propriétés magnétiques et structure électronique du plutonium

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(1)

HAL Id: jpa-00207297

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207297

Submitted on 1 Jan 1972

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Propriétés magnétiques et structure électronique du plutonium

J.-M. Fournier

To cite this version:

J.-M. Fournier. Propriétés magnétiques et structure électronique du plutonium. Journal de Physique,

1972, 33 (7), pp.699-706. �10.1051/jphys:01972003307069900�. �jpa-00207297�

(2)

PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES

ET STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DU PLUTONIUM

J.-M. FOURNIER

Centre d’Etudes Nucléaires de

Grenoble,

Section de

Physique

du

Solide,

Cedex

85, 38-Grenoble/Gare (Reçu

le 7 mars

1972)

Résumé. 2014 Nous proposons un mécanisme simple permettant d’expliquer les résultats expéri-

mentaux obtenus sur la susceptibilité magnétique du plutonium-03B1. Nous proposons ensuite un schéma de structure de bande que nous utilisons pour expliquer les anomalies d’autres propriétés physiques du plutonium.

Abstract. 2014 We give a simple mecanism to explain the experimental results on the magnetic susceptibility of 03B1-plutonium. We then propose a crude model of a band structure which explains

the other anomalous physical properties of 03B1-plutonium.

Classification

Physics abstracts :

17-10, 17-60, 17-62

Introduction. - Nous avons montré

[1]

que les résultats

expérimentaux

que nous avons obtenus concernant la

susceptibilité magnétique

du

plutonium métallique

écartent

l’hypothèse

d’une mise en ordre

antiferromagnétique

vers 60 OK

(Fig. 1).

Ils peuvent

s’expliquer

par un mécanisme de transfert d’électrons

depuis

des états

délocalisés,

ayant un

magnétisme

de

bande, jusqu’à

des états localisés à caractère 5 f.

Les résultats

indiquent

aussi

qu’alors

le

couplage

entre moments 5 f a un caractère

antiferromagnétique ;

c’est d’ailleurs le comportement

général

d’un métal

de la

première

moitié d’une série de transition.

Cepen-

dant aucun ordre

magnétique n’apparaît

au-dessus

de 5 oK.

Nous montrons que les résultats

expérimentaux

relatifs aux autres

propriétés physiques

du

plutonium

sont

compatibles

avec un tel mécanisme.

La variation des

paramètres

cristallins

dépend

assez peu de la structure

électronique

exacte ; par

contre, la

plupart

des autres

propriétés physiques

et,

en

particulier,

les

propriétés

de transport,

dépendent plus

étroitement de la structure de bandes.

Aussi, après

avoir étudié la maille

cristalline,

proposons-nous

un modèle de

bandes,

forcément

grossier,

avant de

considérer les autres

propriétés physiques,

suscep- tibilité

magnétique

incluse. A cause de la

complexité

du

plutonium,

nous n’essaierons

guère

de

dépasser l’aspect qualitatif

du

problème.

Etude des

paramètres

cristallins. - La variation

thermique

des

paramètres

cristallins ainsi que du volume de la maille élémentaire est

reportée

sur la

figure

2.

Lorsque

des électrons sont transférés

depuis

des états de valence

jusqu’à

des états

localisés,

ils

forment un écran

électrostatique

entre l’ion central et les électrons

périphériques. Ceux-ci,

moins

liés,

vont

s’éloigner

du noyau et le rayon

métallique

aug- mente ; il en résulte une

augmentation

du volume de

FIG. 1. - Susceptibilité magnétique du plutonium-a.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003307069900

(3)

700

FIG. 2a.

FrG, 26.

FIG. 2c.

FIG. 2d.

FIG. 2. - Variation thermique des paramètres cristallins

(d’après

Pascal

[4]).

la maille. C’est ce mécanisme

qui explique

la très

grande

diminution de densité

lorsqu’on

passe, dans la série des

actinides,

du

plutonium

ayant une densité de

19,5

à son suivant immédiat l’américium ayant une densité d’environ

13,5 [2]. Quand

le

plutonium

est

refroidi,

à

partir

de 80 OK deux mécanismes coexistent : à la contraction

normale,

se superpose une

dilatation, anormale,

due à la localisation d’électrons 5 f.

On voit que cet effet est le

plus important

le

long

de l’axe c, où le coefficient de dilatation devient

négatif,

et est le moins

important

le

long

de l’axe b.

Au

total,

le volume de la maille élémentaire ne varie

pratiquement plus

en dessous de 70 OK. La compa- raison avec le cérium est

toujours

utile pour les actinides transitoires

[2] ;

elle montre que la variation de volume à 0

OK, à VI V --

1

%

est

compatible

avec

le transfert d’environ

0,2

électron par atome. Par

ailleurs,

on déduit des résultats que le mécanisme de transfert est le

plus marqué

le

long

de l’axe c. Cela

montre l’intérêt des études sur

monocristal ;

nous étudierons

plus

loin les derniers résultats de

Brodsky

et al.

[3]

sur la résistivité d’un monocristal de

pluto-

nium.

Influence de la

pression.

- La

pression

exercée sur

le cristal tend à le

comprimer,

donc à réduire le volume de la maille. Cette action est donc favorable à un

dépeuplement

des états 5 f et on peut

s’attendre,

toutes choses

égales d’ailleurs,

à ce que ceux-ci remontent en

énergie.

Ainsi

d’après

notre

mécanisme,

la transition devrait s’effectuer à

plus

basse

température lorsqu’on

augmente la

pression.

Nous ne

possédons

pas de résultats

expérimentaux

sur la variation des

paramètres

cristallins du

plutonium

sous

pression.

Par contre, Lallement

[4]

a mesuré la résistivité p du

plutonium-a

sous une

pression

de 2 kbars. Il constate

une translation de la courbe

p(T)

avec un coefficient

dT/dP £r - f °K/kbar.

Le sens et l’ordre de gran- deur de la variation

dT/dP

sont en bonne concordance

avec notre modèle.

Par

ailleurs,

une telle

description,

associée aux

résultats maintenant confirmés sur l’uranium

[5]

et le cérium

[6]

nous conduit à supposer que le

plu-

tonium peut devenir

supraconducteur

sous une pres-

sion telle que le mécanisme de transfert se trouve

bloqué,

c’est-à-dire pour des

pressions

de l’ordre de 30 à 40 kbars.

L’expérience

est très

délicate ;

on a réussi à refroidir le

plutonium

à

0,5

OK

[7]

pour

rechercher l’existence de la

supraconductivité ;

on a

aussi étudié son

diagramme

de

phase [8] jusqu’à

des

pressions supérieures

à 50 kbars. Mais l’association des deux

techniques

est

particulièrement

difficile

dans le cas du

plutonium,

essentiellement à cause de la chaleur

dégagée

par le

plutonium (1 mW/g).

Construction du modèle de bandes. - RESTRIC-

TIONS. - Nous ne cherchons

qu’un

schéma

simple

et

isotrope.

On réalise donc combien un tel modèle est rudimentaire et avec

quelles précautions

on

peut

en

(4)

déduire des

conséquences.

En

effet,

la structure mono-

clinique

du

plutonium

est très

compliquée,

avec huit

sites

cristallographiques

différents par

maille,

et

très peu

symétrique. Ainsi, n(E) dépend

sûrement de

la direction cristalline et le chevauchement de bandes est

aisé ;

d’où la

possibilité

de transfert d’électrons activés

thermiquement qui expliquerait,

à haute

température,

la décroissance de la résistivité et une

légère

croissance de la

susceptibilité.

HYPOTHÈSES. - 10 Le

plutonium-a

est moins

dense que le

neptunium :

on peut donc en déduire un rétrécissement de la bande à caractère 5 f. En

effet,

à

partir

de

l’américium, qui

succède au

plutonium

dans la classification

périodique,

on assiste à une

brusque

diminution de densité

(13,5

au lieu de

19,5)

ainsi

qu’à l’apparition

d’une structure

hexagonale,

tout à fait

compatible

avec des niveaux 5

f,

enfin localisés et un caractère de terre rare véritable

(la

seule différence étant l’existence d’un fort

champ

cristallin

laissant,

sans

doute,

le

singulet

fondamental seul

peuplé).

2° La structure cristalline du

plutonium-oc

est

très peu

symétrique

mais

quel

que soit le site cristallin

considéré,

un atome de

plutonium

a environ quatre

premiers

voisins

(5

pour un

site,

3 pour un deuxième site et 4 pour les six

autres).

On s’attend ainsi à un

caractère de covalence des liaisons

[9],

nécessitant

une

hybridation

5 f-6 d et l’existence d’une bande étroite

pleine

contenant environ 4 électrons par atome.

3° A l’état

atomique,

la

configuration

la

plus

stable

est 5 f6 7 s2 et l’état excité 5 f5 6 d

7 s2

est très

proche

en

énergie.

Il est donc raisonnable de supposer un

peuplement

des 3 états 5

f,

6

d,

7 s. Ceci est maintenant

généralement

admis.

40 Les mesures d’effet Hall sur le thorium

[10],

l’uranium

[11]

et le

plutonium [11]

font supposer l’existence d’une bande 7 s presque

pleine.

Cette

conséquence

d’un modèle

simplifié

à 2 bandes de

l’effet Hall a été confirmée dans le cas du thorium par les récents calculs de Loucks et al.

[12]

et les

mesures d’annihilation de

positron [13].

5° Les mesures de

susceptibilité [1]

et de chaleur

spécifique [14] indiquent

une densité d’état au niveau

de Fermi

qui

est

forte,

certes, mais

comparable

à celle

des métaux de transition. Elle ne saurait être due à

une bande très étroite du type 5 f à peu

près

à moitié

pleine,

ce

qui

donnerait des valeurs

près

de 10 fois trop

fortes,

mais

plus

vraisemblablement à une bande à caractère essentiellement 6 d.

60 Les mesures de

pouvoir thermoélectrique [15]

peuvent

s’interpréter

dans un modèle

simple

en supposant que la pente de la courbe de densité d’états

au niveau de Fermi

dn(E)/dE

est

positive

et croît

lorsque

T croît dans l’intervalle 40-100

OK, beaucoup

moins au-dessus.

Les mesures de

susceptibilité [1]

montrent dans

cette même zone une forte

augmentation

du terme

constant

(20 %)

difficilement

compatible

avec le

simple

transfert de

0,2

électron

depuis

des états 5 f

jusqu’à

des états 6 d.

80 Les mesures d’effet Hall

[11]

montrent une

très

rapide

décroissance du coefficient de

Hall, RH,

entre 100 et 40

OK, RH

devenant fortement

négatif

et

comparable

au coefficient du thorium alors

qu’à température

ambiante il est

légèrement positif

et

comparable

au coefficient de l’uranium.

90 Enfin il existe sûrement dans ce métal lourd un

fort

couplage spin-orbite plus important

pour les états f que pour les états d. Il a été évalué à environ 1 eV

[16],

c’est-à-dire de l’ordre de

grandeur

d’une

bande à caractère 5 f.

Le schéma que nous proposons sur la

figure

3 est

construit à

partir

des

hypothèses précédentes.

FIG. 3. - Schéma de bandes du plutonium-a.

Il

correspond

à la

description

donnée pour

expliquer

la courbe de

susceptibilité

et

représente

la situation

au-dessus de 80 OK.

Lorsqu’on

refroidit le

plutonium,

entre 80 et

40

OK,

la bande d’antiliaison se

dépeuple

d’une part pour donner environ

0,2

électron 5 f localisé essen- tiellement suivant les axes c et a, et d’autre part pour donner environ

0,4

électron 7 s.

Les niveaux en

pointillé indiquent

la

position

du

niveau de Fermi dans les bandes à basse

température.

Tandis que les flèches

indiquent

le

déplacement

relatif

des bandes

lorsqu’on

refroidit le

plutonium.

Etude de la

susceptibilité.

-

Expérimenta- lement,

à la

température ambiante,

on trouve

xé p°

=

2,3

x 10-6

uem/g. Soit, puisqu’il s’agit

essen-

tiellement de

l’isotope 239pu [1] ]

Cette valeur est la somme d’un certain nombre de contributions. Nous pouvons l’écrire sous la forme

où xl est la contribution

diamagnétique

de l’ion

Pu + 8 qui

a la

configuration électronique

du

radon,

(5)

702

X2 est la contribution des électrons appartenant à la bande étroite

f-d,

X3 est la contribution des électrons appartenant à la bande 7 s. Nous allons examiner

séparément

ces trois termes.

10 EVALUATION DE xi. - Elle est

délicate ;

en tous

cas, la contribution

diamagnétique

de l’ion

Pu + 8

est inférieure à celle du

radon ;

mais nous ne

possé-

dons pas de résultats

expérimentaux

sur la

suscepti-

bilité du

radon ;

aussi est-il nécessaire de

procéder

à une estimation.

Théoriquement,

on

pourrait

utiliser

la formule de

Slater,

la mieux

adaptée

aux éléments

lourds.

n * est un

paramètre qui

a été évalué pour les terres rares, donc

jusqu’à n

= 6 mais la constante d’écran

Un,l n’a pas été évaluée pour les actinides. A titre

indicatif,

elle est de l’ordre de 35 à 40 pour les terres rares. De toutes

façons

les valeurs calculées pour les

susceptibilités diamagnétiques

des gaz rares s’écartent de

plus

en

plus

des valeurs

expérimentales

au fur et

à mesure que l’on progresse dans le tableau de Men- déleiev.

Aussi avons-nous évalué le

diamagnétisme

du

radon

empiriquement

de la

façon

suivante : consi- dérons la série des gaz rares

He, Ne, Ar, Kr, Xe,

Rd.

Nous reportons sur un tableau la valeur

expérimen-

tale de

x"p,

à titre indicatif la valeur calculée

X th

et enfin le

rapport 1 Xexp D I/Z

x

106.

TABLEAU 1

Susceptibilité diamagnétique

des gaz rares

On constate

qu’à

part une

légère

variation pour

l’argon,

la valeur du

rapport xD IIZ X 106

reste

très

proche

de

0,8

pour l’ensemble des gaz rares.

Etant donnée la

précision

du calcul

théorique,

on peut se baser sur cette constatation pour évaluer le

diamagnétisme

du

radon,

ce

qui

conduit à

prendre

On a aussi constaté que le

diamagnétisme

d’un

ion ayant même

configuration qu’un

gaz rare est inférieur à celui du gaz rare et diminue

lorsque

son

numéro

atomique

augmente.

Aussi,

pour

Pu"

peut-on

prendre

On voit donc que le

diamagnétisme

du coeur est

loin d’être

négligeable, puisqu’il représente 10 %

de la

susceptibilité

totale.

(Dans

le cas du thorium

il

représente

environ 50

%

de la

susceptibilité totale.)

20 EVALUATION DE /3. - On suppose la bande 7 s

suffisamment

large

pour considérer les électrons 7 s comme

indépendants.

Il vient

En supposant

qu’il

y a environ

1,5

électron 7 s

par atome de

plutonium

à 300

IDK ;

on obtient dans le modèle de l’électron libre

uem/mole

on voit donc que la contribution des électrons appar- tenant à une bande

large

7 s est très

faible,

nettement

plus

faible que la

contribution diamagnétique

du

noyau. En

réalité,

les électrons 7 s ne sont pas totale-

ment

indépendants,

il y a surement des structures dans la bande et m* > 1

[17]

donc

uem/mole

et on peut l’estimer à

uem/mole .

30 EVALUATION DE X2- - C’est la

plus

difhcile.

Nous pouvons écrire que X2 = xA.L.

susceptibilité

des électrons situés dans la bande

d’antiliaison, puisque

la bande de liaison est

pleine.

Par le modèle

même à deux bandes de liaison et d’antiliaison nous

tenons

déjà

compte,

indirectement,

du

couplage spin-

orbite. Nous supposons aussi une

hybridation

5 f-6 d

qui

résulte surtout dans une bande étroite de liaison issue d’une bande 5 f

élargie

à environ 2 eV. Sans tenir compte de

l’échange

ni de la

corrélation,

nous

pouvons écrire

En

général

Xv. - v.

paramagnétisme orbital,

est

systé- matiquement négligé quand

on étudie des

suscepti-

bilités

indépendantes

de la

température.

On considère

qu’il

y a

simplement

un terme de

Pauli,

éventuellement renforcé par

l’échange.

Mais Kubo

[18]

le

premier

a

fait remarquer que dans une bande

étroite,

le para-

magnétisme

orbital

pouvait

être aussi

important

que le

paramagnétisme

de Pauli. Nous tenons donc compte, a

priori,

du

paramagnétisme

orbital et

essayerons de l’évaluer pour la bande d’antiliaison.

Il y a environ

2,5

électrons dans cette bande.

Sup- posons-la parabolique,

de

largeur

5 eV et contenant 20

états,

pour faire un calcul

approché.

Soit

EF

le niveau de Fermi dans cette bande.

EF

est déterminé

par une

équation

du troisième

degré qui

donne

(6)

EF N

1 eV

(l’origine

des

énergies

étant

prise

au bas

de la

bande).

Cela entraîne que

Or la valeur la

plus probable

de

n(EF)

déduite des

mesures de chaleur

spécifique [19]

est environ

3

états . eV-1. at-1.

C’est un très bon test du modèle

car notre bande d’antiliaison a une allure en cloche

qui conduit,

à

largeur égale,

à une densité d’états

supérieure

à celle d’une bande

parabolique.

Nous

prendrons

donc la valeur

n(EF)

= 3

états.eV-’.at-’

pour calculer la

susceptibilité

de Pauli sans

échange.

On obtient

Nous avons considéré une bande d’antiliaison relativement étroite

(5 eV)

aussi

négligeons-nous

le

diamagnétisme

de

Landau,

la masse effective des électrons devant être

importante.

Pour évaluer la

susceptibilité orbitale,

nous nous référons aux calculs de Place

[20],

le résultat obtenu

n’étant,

bien

sûr, qu’un

ordre de

grandeur.

On peut estimer cette contribution à

L’intérêt essentiel de cette évaluation est de montrer que l’on ne peut pas, même dans le cas du

plutonium, négliger

le

paramagnétisme

orbital.

Finalement,

on obtient un rapport de l’ordre de 5 entre la

susceptibilité

de Pauli calculée et celle obtenue par différence à

partir

de la

susceptibilité expérimen-

tale. Ce

qui

montre l’existence d’un terme

d’échange important

dans le

plutonium métallique.

Le

pluto-

nium est vraiment à la limite de

l’apparition

du

magnétisme.

Il se peut

qu’à

des

températures

inférieures à 5 °K il devienne faiblement

antiferromagnétique

- mise en ordre de

0,2

J1b par atome.

A basse

température,

le double transfert d’électrons

explique

d’une part

l’apparition

de moments localisés

et d’autre part la forte diminution du terme constant de

susceptibilité puisque

nous avons considéré un

transfert d’environ

0,5

électron par atome c’est-à-dire 20

%

de la

population

de la bande d’antiliaison.

Etude du

pouvoir thermoélectrique.

- La varia-

tion

thermique

du

pouvoir thermoélectrique

est

reportée

sur la

figure

4. En

première approximation

on peut écrire que

On peut alors associer la valeur

positive

de S à

une bande moins

qu’à

moitié

pleine.

Dans cette

approximation,

le

changement

de pente de S vers

80 oK

correspond

à une diminution de la concavité de

n(E) lorsque

T

croît ;

ceci est en accord avec une

augmentation

du

remplissage

de la bande d’antiliaison

FIG. 4. - Variation thermique du pouvoir thermoélectrique.

donc avec notre mécanisme de

transfert,

ainsi

qu’avec

le schéma de bandes.

La formule conduit à une valeur de la pente de la courbe de densité d’états

Etude de l’effet Hall. - La variation

thermique

du coefficient de Hall

RH

est

reportée

sur la

figure

5.

FIG. 5. - Variation thermique du coefficient de Hall.

A la

température ambiante,

le coefficient de Hall

RH

est

légèrement positif, comparable

à celui de l’uranium.

Il décroît très

rapidement

en dessous de

100,DK, jusqu’à

35

OK,

pour devenir fortement

négatif

et

comparable

à celui du thorium. Faisant un modèle

simple

à deux bandes : on

peut

écrire que

(7)

704

les

populations

estimées de

0,5

trou 7 s et de

2,5

élec-

trons

hybrides

5 f-6 d conduisent à un rapport des mobilités

pelpt - 0,4.

La

grande

décroissance de

RH

à basse

température s’explique

bien par le transfert d’électrons

depuis

la

bande 6 d

jusqu’à

la bande 7 s, donnant une bande 7 s

presque

pleine 7 s’-’

et une bande f-d ayant une

population

de 2 -

0,

2 - e c’est-à-dire une situation très

proche

de celle du thorium.

Etude de la chaleur

spécifique.

- Ces mesures

sont très délicates.

Néanmoins, d’après

les

plus

récentes mesures de

Taylor [14]

on peut

distinguer

une anomalie de chaleur

spécifique

entre 30 OK et

80

OK,

si à la valeur

expérimentale

on soustrait celle donnée par

interpolation graphique

de la courbe

Cp(T) (Fig. 6).

FIG. 6. - Variation thermique de la chaleur spécifique.

On a

essayé d’expliquer

cette anomalie par un terme de

Schottky. Cependant

les anomalies

Schottky,

liées à l’excitation de niveaux

électroniques

sont

généralement

observées pour des

températures

très

basses,

inférieures à lOoK et ont alors une

amplitude

considérable. Il est très facile d’associer cette anomalie à un mécanisme de transfert d’électrons entre ban- des

[21].

Comme pour l’effet Hall c’est le transfert s-d

qui

a ici de

l’importance.

On rencontre de

même une anomalie dans le cérium à haute

tempé-

rature mais là existent des

phénomènes d’hystérésis

liés au

changement

de structure avec variation de

5 %

du volume

qui

crée des contraintes dans le métal. Par ailleurs nous avons vu que le terme de chaleur

spécifique électronique

est

comparable

à

celui des métaux de transition et donne une densité d’états en bon accord avec notre

modèle

de bandes.

Température

de

Debye.

- Une anomalie de

0,

reflète

simplement

une déviation à la théorie de

Debye ;

et la théorie

plus

raffinée de Born-von Karman montre

qu’il

est normal de trouver que

OD

n’est pas constant.

Lorsque

la

température croît,

des modes de vibration

plus énergétiques

sont

excités ;

cela donne des modes d’excitation

qui s’ajoutent

aux

premiers

modes du réseau et à la contribution élec-

tronique.

Ainsi la chaleur

spécifique

croît

donc

décroît

puis

le « gap » entre modes

acoustiques

et

modes

optiques correspond

à un minimum de cet

excès de chaleur

spécifique

et

OD

recroît vers une

valeur à peu

près

constante, comme le montre la

figure

7.

Cependant

dans le cas du

plutonium,

le

FIG. Îb.

FIG. 7. - Variation de la température de Debye avec la tempé-

rature.

minimum de

eD

se situe entre

0,/4

et

OD/2

c’est-à-dire à

beaucoup plus

haute

température

que les excitations de

phonons (voir Fig. 7).

On

peut

donc associer ce minimum au mécanisme de transfert : l’excès de chaleur

spécifique

autour de 60 OK n’est pas dû

au réseau mais à des termes

électroniques.

Etude de la résistivité. - Nous avons

signalé [2]

que la concavité des courbes de résistivité est un

phénomène

propre à l’ensemble des actinides transi- toires

U, Np

et Pu. Nous avons aussi considéré que

ce

phénomène

n’était pas directement lié aux anomalies centrées autour de 60 OK.

Nous pensons que les récents résultats de

Brodsky [3]

(8)

sur la résistivité d’un monocristal vont tout à fait dans le sens de cette distinction et de notre modèle.

En effet dans la direction 010 >,

qui

est

d’après

nous celle où le transfert 6 d-5 f est le moins

marqué,

il n’a pas trouvé de maximum de résistivité mais

une concavité

plus uniforme, analogue

à celle du

neptunium.

Aussi nous proposons

d’analyser

les courbes de résistivité du

plutonium

comme résultant de deux contributions.

A un terme

général, responsable

de l’écart de la

loilde

Grüneisen et de la

concavité,

se superpose entre 30 °K et environ 100 °K un terme

supplémentaire qui

est, lui directement associé aux anomalies de basse

température

et à notre mécanisme de transfert.

Pour illustrer cette

analyse

nous reportons sur la

figure

8 les courbes de résistivité :

- du

neptunium,

- du

plutonium-(j

stabilisé par 3

% d’aluminium,

- du

plutonium,

- du

plutonium-oc

suivant 100 >,

- du

plutonium-a

suivant 010 >,

- du

plutonium-a poycrlistallin.

FIG. 8. - Comparaison entre la résistivité du plutonium sui-

vant différents axes et suivant l’allotrope, et la résistivité du

neptunium.

La différence de comportement de Pu-oc entre 010 > et 100

> «

001 > se comporte comme 100

»

est à notre avis très

éloquente.

Elle

repré-

sente la confirmation

expérimentale

cherchée pour montrer la

superposition

des 2 mécanismes dans le

plutonium-a.

Nous avons

reporté

sur la

figure

9 la

FIG. 9. - Différence de résistivité d’un monocristal de pluto-

nium entre l’axe 100 > et l’axe 010 >.

différence

Ap

entre la résistivité suivant l’axe 100 >

et celle suivant l’axe 010 >. C’est cette différence

qui

est

représentative

de la contribution due au

transfert d’électrons.

e Le terme

général

est dû à la diffusion interbande

qui

existe

lorsque

deux bandes l’une

large

et l’autre

étroite se superposent. C’est

l’explication qui

avait

été

invoquée

par Smoluchowski

[22]

mais

qui,

en

fait,

ne peut pas

s’appliquer

directement à la résis- tivité totale du

plutonium,

mais bien à celle du nep- tunium. La décroissance

exponentielle prévue

par Wilson

[23]

est bien suivie à basse

température (T

40

OK)

et la courbure

négative

se retrouve sur

la résistivité mesurée suivant l’axe b.

e Le terme

supplémentaire

est au mécanisme

de transfert

qui,

en

particulier,

fait diminuer le nombre d’électrons de conductibilité.

Nous allons essayer de faire des mesures d’aiman- tation et de chaleur

spécifique

à très basse

tempé-

rature, T

4,2

OK. Cela

permettrait

de savoir si le

plutonium

a un comportement réellement

magnétique

ou bien presque

magnétique

avec d’importantes fluctuations de

spin.

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