HAL Id: jpa-00208471
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Submitted on 1 Jan 1976
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Structure induite par un champ magnétique à la surface libre des smectiques A
D. Langevin
To cite this version:
D. Langevin. Structure induite par un champ magnétique à la surface libre des smectiques A. Journal
de Physique, 1976, 37 (6), pp.755-761. �10.1051/jphys:01976003706075500�. �jpa-00208471�
STRUCTURE INDUITE PAR UN CHAMP MAGNÉTIQUE
A LA SURFACE LIBRE DES SMECTIQUES A
D. LANGEVIN
Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’E.N.S.24,
rueLhomond,
75231 Paris Cedex05,
France(Reçu
le 3 décembre1975,
révisé le 12janvier 1976, accepté
le 26janvier 1976)
Résumé. 2014 A la surface libre de certains smectiques A, nous observons en champ
magnétique
horizontal H une structure en écailles formée de coniques focales allongées dans la direction du champ
et se
répétant
à peu prèspériodiquement.
Cette structure s’accompagne depetits
défauts deplanéité
de la surface
présentant
la mêmepériodicité.
Lapériode
L(H) varie en gros comme 1/H. Cette situa- tion résulterait d’un conflit entre l’ancrage de surface et l’orientationimposée
par le champ. La loipour L(H) est
compatible
avec un modèle de remplissage itératif.Abstract. 2014 We observe at the free surface of several smectics A in a horizontal magnetic field
a scale structure formed by focal conics along the field direction which repeat themselves
periodically.
This structure is accompanied
by
smallplaneity
defects of the surface which show the sameperiodicity.
The
period
L(H) varies roughly as 1/H. This situation could result from a conflict between theanchoring
conditions at the surface and the effect of themagnetic
field. The law for L(H) iscompatible
with a model of
iterative filling.
Classification
Physics Abstracts
7.130
1. Introduction. - Nous avons étudié les
propriétés
de la surface libre de
plusieurs
cristauxliquides smectiques
A. L’und’eux,
lepara-azoxy-benzoate d’éthyle (DADB),
est connu pour avoir des moléculesperpendiculaires
à la surface libre[1, 2].
Nous n’avonsjamais
obtenu uneconfiguration plane
de la surface de cecomposé,
mais les déformations neprésentaient
aucun caractère
périodique.
Pour d’autrescomposés,
le
cyanobenzilidène octyloxyaniline (CBOOA), l’octyloxycyanobiphényl (M 24), l’octylcyanobiphényl (K 24),
les molécules sont vraisemblablementobliques
à la surface libre. Si elles étaient exactement horizon- tales
(resp. verticales),
enprésence
d’unchamp magnétique
horizontal(resp. vertical),
on s’attendrait à obtenir au niveau de la surface une orientation uniforme des molécules dans la direction duchamp.
Or,
ce n’est pas le cas, et on observe en fait une dis- torsion de l’orientation des molécules dans leplan
de la
surface, accompagnée
depetits
défauts deplanéité (de
l’ordre de 100À).
Ces deuxphénomènes
ont la même
périodicité (de
l’ordre dequelqueF
dizaines de microns dans un
champ
de 1 000G) qui
s’établit dans une direction
perpendiculaire
auchamp magnétique lorsque
celui-ci est horizontal. Ces dis- torsions sontprobablement
dues au conflit entrel’ancrage
de surface et l’orientationimposée
par lechamp.
L’observation
aumicroscope
de la surface libre met en évidence de nombreusesconiques (matéria-
lisant des discontinuités d’indice de
réfraction)
voi-sines du
plan
de lasurface, allongées
dans la direction duchamp
et serépétant périodiquement.
Une situa-tion assez semblable a été étudiée
théoriquement [3]
et conduit à une
dépendance
de lapériode L
avec lechamp
dutype
L -H-6/s.
Cette loi estqualitative-
ment bien vérifiée par nos
expériences.
Dans ce
qui suit,
nous décrirons tout d’abord nos observationsexpérimentales (2).
Pourinterpréter
ces
résultats,
nousanalyserons
tout d’abord la structure des domaines observés en surface enpré-
cisant la nature et
l’amplitude
des distorsions(3.1).
Nous discuterons ensuite la nature de l’orientation des molécules à la surface
(3.2).
Puis nous propo-serons une
interprétation
del’origine
des distorsions et nous comparerons lesparamètres
mesurés :pério-
dicité et
amplitude
desdistorsions,
au modèle théo-rique
mentionnéplus
haut[3] (3. 3).
2. Observations
expérimentales.
- Les cristauxliquides
étudiésprésentent
les transitions dephase
suivantes :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003706075500
756
Pour les trois derniers
composés,
la transitionnématique-smectique
A est sensiblement du second ordre.Dans le
dispositif expérimental,
le faisceau d’un laser He-Ne estenvoyé
sur la surface sous unangle
d’incidence de 30. Le diamètre de la zone éclairée est de l’ordre de 5 mm. Le faisceau réfléchi par la surface est focalisé en un
point
d’unplan
horizontalsitué à une distance de l’ordre de
1,50
m de la surface.Nos observations ont été réalisées dans ce
plan.
Lescellules contenant le
liquide
sontcylindriques,
dediamètre de l’ordre de 50 mm, leurs faces
planes
ont étépolies optiquement.
Elles ont été enmajorité
flambéesavant
remplissage,
cequi
favorisel’ancrage
desmolécules normal aux faces de verre
[4]. L’épaisseur
de
liquide
est de l’ordre du millimètre. L’orientationen volume des molécules est créée par un
champ magnétique
horizontal de 3 000 G environ.2.1 PARA-AZOXY-BENZOATE D’ÉTHYLE. - Les molé- cules de ce
composé
étantperpendiculaires
à. lasurface libre et
perpendiculaires
à la surface de verredu fond de la cellule devraient s’orienter uniformé- ment en volume dans la
phase smectique
enl’absence
de
champ magnétique.
Il n’en est rien en réalité et onobserve tout autour du
point d’impact présumé
dufaisceau réfléchi par la surface une
grande quantité
delumière diffusée
indiquant
que la surface est déformée de manièreanarchique.
Ceci estprobablement
dûau fait que le
smectique
se forme pargermination
etcroissance à
partir
de laphase isotrope.
Ce processusimpose
des contraintestopologiques
diverses condui- sant à deshétérogénéités
d’orientation. Laprésence
du
champ magnétique
horizontal ne modifie pas cesobservations : ce
champ
sembleincapable
d’orienterl’intérieur de l’échantillon.
2.2
CBOOA;
M 24; K 24. - Nos observations sont très similaires pour ces trois cristauxliquides
et les
paramètres
mesurés peu sensibles à latempé-
rature, tout au moins
près
de la transitionnématique-
j smectique
A.Lorsque
l’on s’écarte de cettetransition,
la lumière
parasite (diffusée probablement
par les défauts de laphase smectique)
devient très intense.En
pratique,
les mesures effectuées ne sontprécises
que
quelques degrés
au-dessous de la transition.2. 2. 1 Dans la
phase nématique
des troiscomposés,
l’intensité du faisceau réfléchi ne varie pas
lorsque
l’on fait tourner la
polarisation
E du faisceau incident.Ceci
indique
que les molécules sontperpendiculaires
àla surface
[5] (1).
(1) Nous avons mesuré l’indice ordinaire du CBOOA pour 80° t 90 °C à l’aide d’un réfractomètre d’Abbe pour la
longueur d’onde du laser He-Ne = 6 328 A :
no = 1,501 .
La variation de nu avec la température t n’est pas sensible, difficile à évaluer du fait de la mauvaise isolation thermique du réfracto-
2.2.2
Lorsque
l’on refroidit leliquide
dans laphase smectique,
on le voit tout d’abord devenir transparent. Ceciindique
que l’orientation des molé- cules est satisfaisante etqu’il
y a peu de défauts.Rappelons
que les fluctuations d’orientation des moléculesqui
donnentl’aspect
troublecaractéristique
de la
phase nématique
sont presque inexistantes dans laphase smectique.
2.2.3 Au bout de
quelques minutes,
ilapparaît
de
part
et d’autre de la tacheréfléchie,
2 taches dediffraction assez étendues sur un axe
perpendiculaire
au
champ magnétique (Fig. 1).
Ces taches de diffrac- tion sontcaractéristiques
d’une structurepériodique
sur la surface avec des vecteurs d’onde
typiquement
de :
FIG. 1. - Taches de diffraction obtenues avec la surface libre du CBOOA à 81 °C. La tache centrale est relative au faisceau réfléchi atténué. Le champ magnétique est parallèle à la petite dimension
de la photo.
2.2.4 L’intensité du faisceau réfléchi ne
dépend
pas de la direction de
polarisation
du faisceau incident E parrapport
auchamp magnétique.
2.2.5 En
champ nul,
on observe les mêmes taches.Leur axe a une direction variable suivant la
position
de la zone de surface
éclairée,
etqui
semble aléatoire.Le vecteur d’onde
caractéristique
minimum estqmin
0,
c’est-à-dire que les 2 taches serejoignent
au centre.
2.2.6 Le vecteur
d’onde q
relatif au maximumd’intensité des taches de diffraction varie linéairement
avec le
champ magnétique
ainsi quel’indique
lafigure
2(2) ;
qmax - qmin’, c’est-à-dire l’étendue de lamètre. A partir de l’étude de la diffusion Rayleigh statique dans la phase smectique, on obtient n.Ino = 1,145 [6], ce qui donne :
ne = 1,719
valeur non mesurable avec le réfractomètre qui ne permet de déterminer que les indices inférieurs à 1,7.
Dans la suite, pour les estimations numériques, nous utiliserons no 1,5 et ne - no N 0,2.
(2) Ces mesures ont été effectuées en prenant le soin de repasser par l’état nématique chaque fois que le champ a été modifié, et de refroidir ensuite à champ constant dans l’état smectique.
tache,
estindépendante
duchamp ;
qmin estégalement indépendant
del’épaisseur
deliquide
dans la cellule et du diamètre de la cellule. Il nedépend
pas nonplus
du traitement de la surface du fond : on obtient les mêmes valeurs avec des cellules non flambées.
FIG. 2. - Variation du vecteur d’onde caractéristique du maximum
d’intensité des taches de diffraction en fonction du champ magné- tique pour les trois cristaux liquides étudiés.
2.2.7 On a mesuré l’intensité relative de la lumière diffractée par
rapport
à l’intensité réfléchie :Ce
rapport
ne varie pas avecl’angle
deE, champ électrique incident,
avec H.2.2.8 La lumière diffractée est
polarisée
enmajeure partie
comme la lumière réfléchie et parconséquent
comme le faisceau incident. Nous avons mesuré
son coefficient de
polarisation
pour E 1 H :2.2.9 Observations au
microscope polarisant.
Lorsque
l’on refroidit leliquide
dans laphase smectique,
on voitapparaître
sur la surface libre des striesparallèles
auchamp magnétique (Fig. 3)
surlesquelles s’organisent
ensuite des faisceaux de coni- quesallongées
dans la direction duchamp (Fig. 4).
Lorsque
latempérature
diminue encore, de nom-breuses
coniques plus petites apparaissent
et finissentpar brouiller l’ordre initial. On
comprend
donc que les taches de diffraction ne soient bien nettes queprès
de la transition
nématique-smectique
A.Lorsque
l’on réchauffel’échantillon,
lesconiques
observées se transforment à la transition en boucles de disclinaisons
qui disparaissent
aussitôt.En
champ magnétique vertical,
on observe à la ,surface libre des faisceaux de
coniques
de même tailleque celles obtenues dans un
champ
horizontal de même valeur. Mais cesconiques
sont distribuéesFIG. 3. - Aspect de la surface libre du K 24 au microscope pola-
risant très près de la transition nématique-smectique A. Le champ magnétique est parallèle à la grande dimension de la photo.
FIG. 4. - Aspect de la surface libre du K 24 au microscope pola-
risant à une température plus basse.
sur la surface de manière
aléatoire,
comme cellesque l’on observe en
champ
nul.La taille moyenne des
coniques
vérifie assez bienla relation :
où q
est le vecteur d’ondecaractéristique
du maximumd’intensité des taches de diffraction.
3. Tentative
d’interprétation.
- 3.1 STRUCTUREEN DOMAINES. NATURE ET ORDRE DE GRANDEUR DES DISTORSIONS. - On
peut envisager plusieurs
causesde distorsions
périodiques
à la surfaceproduisant
les taches de diffraction observées
[7].
3. 1. 1
Déplacement vertical (
de lasurface
libre. -Le
champ
diffracté autour du faisceau réfléchibEr
a lamême
polarisation
que lechamp incident,
et pourvaleur,
dansl’hypothèse Ç « À longueur
d’onde dufaisceau
lumineux,
et auxpetits angles
de diffraction :ko = 2 7r/03BB
est le vecteur d’onde de la lumière inci-dente, Oi l’angle d’incidence, E,
lechamp
réfléchi.3.1.2 Distorsion de l’orientation des molécules darts
le plan de
lasurface.
- Lechamp
diffracté a une758
polarisation perpendiculaire
auchamp
incident E.Pour H //
Ox,
E //Oy,
il a, pour valeur :t/1
estl’angle
des molécules avec la normale à lasurface, R
est le coefficient de réflexionavec
ny est la composante sur
Oy
du vecteur unitaire nparallèle
à l’axe moléculaire.3.1.3 Distorsion de l’orientation des molécules dans un
plan
vertical. - Si a estl’angle
de E avecH,
lechamp
diffracté autour des directionsparallèle
etperpendiculaire
au faisceau incident est :bEr//
=ôR(4f) E cos’
cebErl
=8R(03C8)
E cos ce sin aoù
bR(03C8)
est la variation de coefficient de réflexion due à la distorsionô4f.
On voit enparticulier
que lapolarisation
est la même que lechamp
incident si E // H et que l’intensité diffractée est nulle si E 1 H.De
plus bR( t/J)
est nul aupremier
ordre en03C8
pour03C8 =
0ou t/J = n/2.
On conclut des observations 2. 2.7 et 2. 2. 8 que l’on est en
présence
d’unmélange
des effets 1 et2,
danslequel
domine l’effet dudéplacement
vertical de la surface. Cedéplacement
a pouramplitude :
Une faible
proportion
de la lumièrediffractée,
5%, provient
d’une distorsion del’alignement
dans leplan
de la surface.A voc t/J ;5 n/2 :
L’absence de l’effet 3
indique
quel’angle 03C8
des molé-cules avec la surface est constant.
3.2 ORIENTATION DES MOLÉCULES A LA SURFACE LIBRE. - Dans les échantillons
étudiés,
les molécules sontperpendiculaires
aux surfaces de verre. Si noussupposons
qu’elles
ne sont pas normales à la surfacelibre,
on a une situation de conflit : les couchessmectiques
nepeuvent
pas resterplanes
et on obtientune texture dite à
coniques
focales[8, 9].
C’est bience que l’on observe en
champ
nul. Lesconiques
focales sont de
grandes dimensions, comparables
à
l’épaisseur d
duspécimen.
En
présence
d’unchamp magnétique horizontal,
la taille des
coniques
diminue. Ceci laisse penser quel’ajustement
avec les conditions aux limites se faitsur une
épaisseur plus petite que d,
et que lespécimen
est orienté par le
champ
au centre de l’échantillon.Si nous avions un fluide
nématique, l’épaisseur
distordue serait de :
où K est une constante de Franck et X.
l’anisotropie diamagnétique.
Avec unsmectique A,
leproblème
est
plus complexe.
Le modèlethéorique [3]
que nousanalyserons plus
en détail auparagraphe
suivantprévoit
que lesconiques
focales de la texture ont des dimensionscaractéristiques comprises
entre L etp*,
cette dernière dimension étant voisine d’une
longueur
moléculaire.
L’épaisseur
distordue est alors de l’ordrede L avec :
En prenant
valeur faible devant
l’épaisseur
totale de l’échantillonqui
est de l’ordre du millimètre.Les distorsions au
voisinage
de la surface libre et du fond de la cellule sont doncdécouplées.
Si les molé- cules étaientparallèles (resp. perpendiculaires)
à lasurface
libre,
elles devraient donc s’orienter sansproblème parallèlement
auchamp magnétique
hori-zontal
(resp. vertical)
à la surface. Or nous avons vuqu’il
n’en est rien. Ceciindique
que les molécules sontprobablement
inclinées à lasurface
libre.On
peut
s’en convaincreégalement
enanalysant l’aspect
desconiques
observées(Fig. 4).
Si cesconiques
étaient exactement à la surface
libre,
onpourrait
conclure que les molécules sont
parallèles
à la surface.Ceci
apparaît
clairement sur lafigure
5qui représente
FIG. 5. - Coupe d’une famille de couches smectiques associées à
un même couple de coniques focales suivant les deux plans de symétrie.
la
configuration
des couchessmectiques
dans lesplans
de 2coniques
focales[8].
Les couchessmectiques
sont
perpendiculaires
à cesplans,
et les moléculessont donc dans les
plans
desconiques.
Cependant,
lesellipses
observées ne semblent pascomplètes.
Lesplus
visibles ont une excentricitéapparente e - 0,7. Or,
loin duplan
de laconique,
les couches
smectiques
sontperpendiculaires
àl’hyper-
bole
conjuguée.
Sil’ellipse
était réellement dans leplan
de lasurface,
les couches feraient avec ceplan l’angle
ç tel que sin ç = e, soit qJ 1"’-1 450. Les molé- cules ne seraient donc pasparallèles
auchamp magné- tique
loin de la surface(3).
On en conclut que lesconiques
et par suite les molécules sont inclinées à la surface libre. Ces dernières ne sont certainement pas verticales car dans ce cas on ne verrait pas deconiques près
de la surface.Ce résultat n’est pas en désaccord avec le fait que l’intensité réfléchie ne
dépende
pas del’angle
entrele
champ électrique
incident E et lechamp magnétique (§
2.2.1 et2.2.4).
Dans laphase nématique,
ceciindique
que les molécules sontperpendiculaires
à lasurface,
car si elles étaientparallèles,
elles seraient orientéespar H
et l’indice de réfraction varieraitavec la direction de E. En
revanche,
dans laphase smectique,
bienqu’inclinées
à lasurface,
elles sontorientées dans des directions très variables comme
le montre la
figure
4. Le coefficient de réflexion moyen nedépend plus
de l’orientation de E.3.3 ORIGINE DE LA DISTORSION. - Dans la
phase nématique,
les molécules sont normales à la surface libre. Enprésence
d’unchamp magnétique horizontal,
il se forme une zone distordue
d’épaisseur ÇH;
n estsitué dans le
plan
normal à la surface contenant H et varie avec z. Pour z =0,
n est vertical et en pro- fondeur n estparallèle
à H.Ce
type
de distorsion ne peut pas exister dans laphase smectique
car elleimplique
une variationd’épaisseur
des couches associée à degrandes énergies élastiques.
La transitionnématique-smectique
A étantdu second
ordre,
la distorsion va se modifier de manière continue au passage dans laphase smectique jusqu’à
la formation desconiques.
Lapremière étape
est une courbure des
plans
faisantapparaître
unepetite composante
ny de l’orientation en dehors duplan
vertical contenant H. Cette ondulation se traduit par
l’apparition
de stries sur la surface(Fig. 3).
Le vecteur(3)
En phase nématique, les molécules sont parallèles au champen volume. Lorsque l’on refroidit dans la phase smectique, la
situation de conflit conduit à la formation d’une zone distordue
d’épaisseur L. Si les molécules ne restaient pas parallèles au champ
en volume, ceci mettrait en jeu des énergies magnétiques de l’ordre
de X. H2 V où V est le volume de l’échantillon. Cette quantité est
très supérieure à K, L, énergie libre de la zone distordue [3]. Il est
donc manifeste que, à partir du moment où les coniques se forment, elles s’ajustent de manière à ce que les molécules soient parallèles
au champ loin de la surface. L’aspect transparent des échantillons
(§ 2.2.2) indique d’ailleurs que l’orientation du spécimen est
uniforme dans la majeure partie du volume.
d’onde associé à la courbure est
parallèle
àOy,
cequi explique
que l’axe des taches de diffraction soitperpendiculaire
auchamp (Fig. 1).
Cette situation conduit àl’apparition
de dislocation lelong
desstries
(visibles
sur laFig. 3), puis
d’unsystème
deconiques
focales(Fig. 4).
Ce mécanismeprésente beaucoup d’analogies
avec la formation de chevrons et de treillisd’ellipses
dans lescholestériques [10].
Il a été
également
observé par L.Léger
sur les smec-tiques
A entre deux lameslorsque
les conditionsd’ancrage
sur lesparois
contrarientl’orientation imposée
par unchamp électrique (4).
Le
problème
de la structure exacte du treillisd’ellipses
que nous observons est moins clair. Le volume élémentaire de la texture associé àchaque ellipse
est un cône. L’ensemble des côness’appuyant
sur les
plus
grossesconiques
ne peut pasoccuper
tout
l’espace.
Les interstices entreconiques peuvent
êtreremplis :
- soit par des
coniques plus petites
suivant unprocessus d’itération se
poursuivant jusqu’à
desdimensions moléculaires
p* (modèle
itératif[3] ;
voir
Fig. 6),
- soit en violant la
règle d’équidistance
descouches par
l’apparition
de dislocations.FIG. 6. - Remplissage de la pyramide S [ABCD] par des cônes de sommet S et mutuellement tangents. Cas où les molécules sont
dans le plan de base et où les ellipses sont des cercles.
Dans le cas
simple
où lesellipses
sont des cercles et se trouvent dans leplan
de la surfacelibre,
lapremière hypothèse
conduit à une variation de la taille maximale L desellipses
avec lechamp
donnéepar la relation
(1).
Cette relation a été obtenue enminimisant par
rapport
à L la somme del’énergie magnétique
et del’énergie élastique
de courburedes
plans smectiques.
Notre
problème
estplus compliqué
que celuiqui
est traité par ce
modèle,
car lesellipses
ne sont nicirculaires ni dans le même
plan.
Elles sontallongées
dans la direction du
champ.
Les molécules sont doncpeu écartées de cette
direction,
cequi correspond
bien à une faible valeur moyenne de
nÿ (§ 3.1)
et ont760
pour résultat d’abaisser la valeur de
l’énergie magné- tique. Néanmoins,
on peut concevoirque la
relation(1)
reste
qualitativement
valable en cas deremplissage
itératif.
Dans nos
expériences,
la taille moyenne desellipses
observées est liée
à q
par :q
a une variation sensiblement linéaire avec lechamp H (Fig. 2) :
q
ne s’annule pas pour H = 0. La dimension desconiques correspondantes
doitdépendre
dans ce casdes conditions aux limites sur le fond de la cellule et L doit être de l’ordre de
l’épaisseur
duliquide.
Ceci donneÇo - 2 n/d -
100cm -1,
valeurqui
est voisine du qo mesuré(Fig. 2).
Avec K -
10 - 6,
xa10 -’
etP* - 100 A,
dansun
champ
de 3 000G, ÇH 10 U
et L - 40 U. Cettevaleur est bien de l’ordre de celles que nous avons
mesurées :
Les différences entre les 3 cristaux
liquides proviennent
sans doute des différentes valeurs de K et X..
La loi observée pour
q(H)
est donccompatible
avec un
remplissage
itératif. Il serait néanmoins nécessaire d’étudier la structure de manièreplus
détaillée
(avec
unmicroscope
deplus
fortgrossisse-
ment par
exemple)
afin de déterminer sa nature exacte.Il reste enfin à
expliquer pourquoi
la surface libre n’est pasplane.
Les couchessmectiques
sont contenues dans des côness’appuyant
sur desellipses
dont leplan
n’est pas horizontal. La surface libre doit couper lesplans smectiques
suivant unangle
constant. Il enrésulte que cette intersection n’est pas
plane
etprésente
des
dépressions
à l’endroit oùl’hyperbole conjuguée
atteint la surface libre
(Fig. 7).
Cespoints
sont soit surl’ellipse,
soit très voisins et sont distribués suivant la mêmepériodicité spatiale
que cesellipses. Il
en résulteque les vecteurs d’onde
caractéristiques
duphénomène
de diffusion associée aux défauts de
planéité
de lasurface libre sont
identiques
à ceux de la diffusion associée à la distorsion d’orientation.Remarque.
- Très souvent, les taches de diffractionn’apparaissent qu’à
une certaine distance OT de la transition.Lorsque
l’on n’observe pas cestaches,
on peut en conclure que les distorsions de l’orientation dans leplan
de la surface ny et lespetits
défauts deplanéité
sont absents.Néanmoins,
cettesituation,
que l’on peut
qualifier
de peudistordue,
est sans doute instable car le domaine detempérature
où elle existe est très variable : dequelques
dizièmes àquelques
millièmes de
degrés.
FIG. 7. - Disposition des couches smectiques dans un cône de
sommet 1 s’appuyant sur l’ellipse de grand axe AB et de foyer C.
IC est l’hyperbole conjuguée. On a supposé que les molécules faisaient un angle de 45° avec la surface libre et que cette surface
’ rencontrait l’ellipse au point C.
4. Conclusion. - Nous avons étudié certains smec-
tiques
Apossédant
lapropriété
d’avoir les moléculesobliques
à la surface libre. Enprésence
d’unchamp magnétique horizontal,
de nombreux défauts d’orien- tation sontprésents
à la surface ets’organisent
suivantune structure
périodique
s’établissant dans une direc- tionperpendiculaire
auchamp.
Le pas de la structure varie avec lechamp magnétique
suivant une loi depuissance compatible
avec un modèle deremplissage itératif.
Mais vu l’incertitude surl’exposant,
nous nepouvons pas
distinguer
cettepossibilité
d’un rem-plissage
non itératif où les interstices entreconiques s’ajusteraient
par des dislocations. Cephénomène
ne semble se
produire qu’avec
dessmectiques
Apossédant
unephase nématique
à destempératures plus élevées,
cequi permet
sans doute aux molécules d’être orientées en volume par lechamp magnétique.
A
priori,
il ne doit pas êtreimpossible
d’obtenir unesurface libre
parfaitement plane
et sans défauts pourde tels
smectiques
A. Il faudraitdisposer
d’unchamp magnétique oblique parallèle
à la direction d’orien-tation
privilégiée
des molécules à la surface libre.Ceci constituerait en outre un
procédé
de détermi- nation del’angle
des molécules avec la surface.Remerciements. - Nous sommes très reconnais- sants à P. G. de
Gennes,
L.Léger,
Y.Bouligand
et M. Kleman pour de nombreux conseils et discus- sions.
Bibliographie [1] GRANDJEAN, F., Bull. Soc. Fr. Min., 39 (1916) 164.
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