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Submitted on 1 Jan 1964
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Structure magnétique du manganite de fer par diffraction neutronique
Andrzej Murasik, Georges Roult
To cite this version:
Andrzej Murasik, Georges Roult. Structure magnétique du manganite de fer par diffraction neu- tronique. Journal de Physique, 1964, 25 (5), pp.522-525. �10.1051/jphys:01964002505052200�. �jpa- 00205820�
STRUCTURE
MAGNÉTIQUE
DU MANGANITE DE FER PAR DIFFRACTION NEUTRONIQUEPar ANDRZEJ MURASIK
(1)
et GEORGESROULT,
Centre d’Études Nucléaires de Grenoble..
Résumé. 2014- Mn2FeO4 est un spinelle à déformation quadratique appartenant au groupe d’espace D194h 2014 I41/amd avec un rapport c/a égal à 1,06 rapporté à une maille à faces centrées. Les deux
paramètres de l’oxgène y = 0,025, z = 0,259 et le degré d’inversion 0394 = 0,1 ont été déterminés
à partir des valeurs des réflexions d’indice élevés du diagramme de neutrons fait à la température
ambiante.
Toutes les raies des diagrammes de neutrons réalisés à 300 oK et 4,2° s’indexent dans la maille
chimique. En l’absence de raies de surstructure les intensités magnétiques ont été calculées suivant
un modèle de Néel avec un arrangement ferrimagnétique des spins SA et SB dans le plan de base.
Les valeurs de 0,3 03BCB et 2,7 03BCB ont été déduites pour les moments résultants à 300 oK et 4,2 oK.
Abstract. 2014 Mn2FeO4 is a tetragonally distorted spinel belonging to the space group
D194h 2014 I41/amd with a cla ratio of about 1.06 (referred to a face centred unit cell).
The two oxygen parameters y = 0.025, z = 0.259 and the degree of inversion 0394 = 0.1 were
determined on the basis of room temperature neutron diffraction powder patterns, at higher angles.
Neutron diffraction patterns obtained at 300 oK as well as at 4.2 oK can be indexed in the chemical cell. In the absence of any evidence for a superstructure the magnetic intensities were calcu- lated on the basis of Néel’s scheme with ferrimagnetic ordering of SA and SB spins in the basal plane.
The value of 0.3 03BCB and 2.7 03BCB have been deduced for the resultant moments at 300 °K and 4.2 oK
respectively.
PHYSIQUE 25, 1964,
1. Introduction. - Le
composé ferrimagnétique MU2Fe04
cristallise dans lesystème quadratique (groupe d’espace I41 farnd).
Ils’agit
d’uncomposé
du type
spinelle
dont la maille présente une défor-mation
quadratique
avec un rapport c/a =1,06.
DISPOSITIONS DES ATOMES DANS LA MAILLE. -
Pour
placer
les cations ondispose
des quatresites A :
et des huit sites B :
Le paquetage compact des atomes
d’oxygène
estréalisé dans les
positions :
°
Le site A est entouré de quatre atomes
d’oxygène
situés sur les sommets d’un tétraèdre, tandis que le site B a un voisinage constitué par six atomes
d’oxygène placés
sur les sommets d’un octaèdre.(1) Institut Badan Jadrowych, swierk, Pologne.
Bouriser de l’Agence Internationale à l’Energie Atomi- que de Vienne.
Ce
composé possède
despropriétés
permettant desupposer une
configuration
non colinéaire. D’abord,les mesures de l’aimantation à saturation effectuées par Eschenfelder [2] donnent un moment résultant
anormalement
petit,
de l’ordre de2,1
-2,2
p~B.Ensuite la courbe de l’aimantation
spontanée
enfonction de la température réalisée dans
Mnl,85, [3]
a montré unpoint
de discontinuité à latempérature
d’environ 170 ~Kqui pouvait
être inter-prété
comme unpoint
de transition. Enfin, remar-quons que la
présence
de la déformationquadra- tique
était une circonstance favorable pour l’exis- tence d’uneconfiguration
non colinéaire[4].
L’étude
neutronique s’imposait
donc. Pour desbesoins de la diffraction
neutronique,
l’échantillon de manganite de ter(environ
100g)
a étépréparé
par la méthode habituelle c’est-à-dire par chauf-
fage
deMn,O,
et FeO intimementmélangés.
L’analyse chimique
de cecomposé
donne :Fel,0041
0~. Les paramètres de la maille a = 8,34Â;
c = 8,88 À ont été déterminés aux rayons X. Les
mesures
neutroniques
ont été effectuées au diffrac- tomètre à neutrons du C. E. N. G. Un système àmoniteur automatisé assure une
indépendance
desfluctuations de la
puissance
de lapile,
et une repro- ductibilité satisfaisante des mesures d’intensité.Les intensités de diffraction ont été
enregistrées automatiquement,
point parpoint,
avec des inter-valles
angulaires A 0-
de 3’. Comme monochroma- teur, on utilise un monocristal de cuivre donnant des neutrons delongueur
d’onde À =1,198
Á.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002505052200
523 II. Structure nucléaire. -- Les deux
paramètres
de l’oxygène et le paramètre de
degré
d’inversion du manganite ont été calculés à partir d’un dia-gramme
préliminaire
fait sans cryostat à latempé-
rature ambiante en utilisant la
région
desgrands angles.
La température de Curie relativementpetite (environ
140 OC) et ladépendance angulaire
habituellement forte des facteurs de forme magné-
tique f , permettaient
de supposer que la contri- butionmagnétique
dans cetterégion
estnégligeable
Nous avons constaté que le
manganite
de fer estplutôt "
normal "qu’ " inverse ".
Enadoptant
pour valeur duparamètre
d’inversionpour les
paramètres d’oxygène
nous avons obtenuun accord satisfaisant
(R
=0,05).
Pour minimiser l’influence de corrections géomé-
triques
et de vibrationthermique,
nous avons tou-jours comparé
le rapport d’intensités calculées et observées pour des raies voisines.La correction de vibration
thermique
a été cal-culée en se basant sur l’ensemble des raies
(y compris
leurs contributionsmagnétiques).
Ontrouve : B =
0,49.
TABLEAU 1
PARAMÈTRES DE LA STRUCTURE NUCLEAIRE DE Mn2FeO4
III. Structure
magnétique. -
Lesfigures
1 et 2 représentent lesdiagrammes
aux neutrons delVIn2FeO 4
avec le cryostat,respectivement
à l’am-biante et à la
température
de l’héliumliquide.
Lesréflexions dues au cryostat de laiton sont
désignées
par L.
Contre toute attente, nous retrouvons dans le
diagramme
à4,2
OK, les mêmes raiesqu’à
l’am-biante sans déformation réticulaire apparente (2).
Donc en l’absence de raies
nouvelles,
les intensitésmagnétiques
ont été calculées en taisantl’hypo-
thèse d’un modèle de Néel. Pour les sites
A,
on(2) Sur le diagramme différence, on constate une faible raie dans la position (002) mais son origine est discutable du fait d’une grande erreur de mesure résultant de la pré-
sence de (220) du Mn2FeO(
et §
(311) du laiton.’ ’
TABLEAU II Intensités calculées et observées.
Les intensités de raies ont été calculées selon :
où : Fmag sont respectivement les facteurs de structure nucléaire et magnétique, p la multiplicité de plans, X la longueur d’onde du neutron = 1,198 A.
(D représente l’angle entre l’axe c et la direction du spin (dans notre cas 0 = ~-/2), B, la correction de vibration
thermique (à la température ambiante B = 0,49, à la
température de l’hélium liquide B = 0).
(1) Estimée en se basant sur le diagramme à la tempé-
rature ambiante sans cryostat.
(2 ) Estimée en se basant sur le diagramme différence.
(3) Non corrigé pour la contribution de la
raie -
2(311) du laiton.(4) Coincidence avec la raie (111) du laiton.
utilise le facteur de lorme
magnétique f ,
detandis que pour les sites B
(en
l’absence de facteurde forme
publié pour l£In3 + )
nous avonsadopté
unecourbe de
f (Fe3+) légèrement
modifiée.En supposant les
spins
situés dans leplan
x, yFIG. 1. Diagramme neutrons, température
FIG. 2. - Diagramme neutrons, température à l’hélium liquide.
Les raies des neutrons sont marquées par la lettre L.
525 et en
adoptant
les valeurs suivantes pour lesspins
des sous-réseaux A et B
respectivement :
Nous avons obtenu les résultats résumés dans le tableau II.
Malgré
laprécision
assez faible de la détermi- nation expérimentale des intensités des raies(004)
et
(220)
(à cause de lasuperposition
des raies du laiton) l’accord est bon, car le facteur de c onfiance :est
égal
à 0,04 pour T =4,2
oK et0,06
pour T = 300 OK. Les moments résultants calculés(dans l’hypothèse
despin
seul), selon la formule mj =12mB
-MAI,
sontégaux
à0,3 [LB ± 0,4 [LE à la température 300 oR et,
2,4 ~B + 0~3 ~B à la température 4,2 oK.
IV. Discussion des résultats. - Il est évident que l’absence d’un arrangement non colinéaire est due au manque d’ordre sur le sous-réseau B.
Nlalgré
tout, il estpermis
de penserqu’il
existe un ordrenon colinéaire à courte distance, inobservable expé- rimentalement ; cela
expliquerait
la réduction dumoment résultant.
Si, d’autre part, nous supposons
qu’au point
devue
macroscopique,
les interactions JAB et 5aB sontcomparables,
nous pouvons nous attendre à des fluctuations des interactions JBB et IAB commeconséquence
de la distributionstatistique
des ionsMn et Fe dans le réseau B. Dans les
régions
oùl’interaction JBB est
prédominante
vis-à-vis de JAB,le
couplage antif erromagnétique
seraplus
favo-rable et
expliquerait
le faible moment du réseau B.Notons enfin, que la méthode des
poudres
ne permet pas de déterminer la direction desspins
dans le
plan Oxy.
Cette incertitude pourra être levée si l’on utilise un monocristal.Remerciements. - Nous remercions vivement M. le Professeur Bertaut d’avoir bien voulu nous
conseiller durant toute l’étude
poursuivie.
BIBLIOGRAPHIE [1] Tables Internationales de Cristallographie, Kynoch
Press, 1952, vol. 1, 246.
[2] ESCHENFELDER (A. H.), J. Appl. Physics, 1958, 29, 378.
[3] ENNMEYER (J.O.), J. Appl. Physics, 1961, 32, 595 (suppl.).
[4] ANDERSON (P. W.), Phys. Rev., 1956,102, 1008.