HAL Id: jpa-00207105
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Intensités des raies d’absorption optique des ions Pr3+
dans LaAlo3
C. Delsart, N. Pelletier-Allard
To cite this version:
C. Delsart, N. Pelletier-Allard. Intensités des raies d’absorption optique des ions Pr3+ dans LaAlo3.
Journal de Physique, 1971, 32 (7), pp.507-515. �10.1051/jphys:01971003207050700�. �jpa-00207105�
INTENSITÉS DES RAIES D’ABSORPTION OPTIQUE
DES IONS Pr3+ DANS LaAlO3
par C. DELSART et N. PELLETIER-ALLARD
Laboratoire Aimé
Cotton,
C. N. R. S.II,
Faculté desSciences, 91, Orsay (Reçu
le 23 Décembre1970)
Résumé. 2014 Les forces d’oscillateur des raies d’absorption visible de l’ion praséodyme dans l’alu- minate de lanthane ont été mesurées, puis interprétées au moyen d’une méthode paramétrique sui-
vant la théorie de Judd-Ofelt. Malgré les imprécisions dues à des échantillons cristallins maclés et
quelques incertitudes sur les fonctions d’onde qui proviennent d’un autre calcul
paramétrique,
celui du spectre énergétique, les différences entre valeurs observées et calculées sont au plus égales
aux erreurs expérimentales. Ces résultats montrent la validité du traitement utilisé et permettent son application à l’étude des phénomènes radiatifs de l’ion Pr3+ dans LaAlO3.
Abstract. 2014 Oscillator strengths corresponding to visible absorption lines of praseodymium ions
in lanthanum aluminate have been measured, and interpreted by use of a parametric method according to the Judd-Ofelt theory. In spite of errors due to imperfect crystalline samples and the inadequacy of the wave functions available from another parametric computation which was carried
out to interpret the energy spectrum, it is shown that the differences between observed and calculated values do not exceed experimental uncertainties. These results demonstrate the validity of the
method used here, and allow to study radiative phenomena of the Pr3+ ion in LaAlO3.
PHYSIQUE 32, 1971,
Classification Physics Abstracts :
18.00, 18.10
I. Introduction. - Les spectres
optiques
des ionsterres rares dans les matrices cristallines sont relatifs à des
transitions, généralement dipolaires électriques,
entre niveaux Stark de la
configuration
fondamen-tale f N. Ces
transitions,
soumises à larègle
deparité, proviennent
dumélange
des fonctions d’onde de laconfiguration
fondamentale avec les fonctions d’onde deparité opposée
appartenant à d’autresconfigura-
tions. Le calcul de leurs intensités nécessiterait donc la connaissance des
énergies
et fonctions d’ondede ces
configurations,
ainsi que de lapartie impaire
du
potentiel cristallin, responsable
de leurmélange.
Cependant,
moyennantquelques approximations,
on peut rendre compte des effets du
mélange
desconfigurations
et de l’action de la composanteimpaire
du
champ
cristallin par unopérateur
effectifqui dépend
d’un certain nombre deparamètres ajustables [1], [2].
Cette méthode a été utilisée par différents auteurs dans le butd’expliquer
les intensités obser- vées dans les spectres d’ions terres rares en solution[1]
ou dans un cristal[3], [4], [5], [6].
Il nous a paru intéressantd’entreprendre
une telle étude dans le casdu
praséodyme
IVplacé
en substitution dans uncristal d’aluminate de lanthane. Tl
présente
en effetl’avantage
d’avoir un spectreénergétique
très bienconnu
[7]
etinterprété
avecprécision [8].
Nous avonsdonc mesuré les forces d’oscillateur de toutes les raies
d’absorption
duvisible,
c’est-à-dire relatives auxtransitions reliant le niveau de base aux différentes composantes dues au
champ
cristallin des niveauxiD2, 3Po, 3Pz, 3P2 et 1I6.
Nous avons par ailleurscalculé,
en utilisant la méthode introduite parJudd,
les éléments de matrice du
dipôle électrique agissant
entre les sous-niveaux considérés.
Dans un second temps, et en utilisant les fonctions d’onde trouvées dans le calcul des niveaux
d’énergie,
nous avons
interprété
les 18 forces de raies étudiéesau moyen de 6
paramètres ajustables
et tentéd’expli-
quer
l’origine
desdivergences
observées entre valeursthéoriques
et donnéesexpérimentales.
II. Méthodes
expérimentales.
- A. PRINCIPE DE LA DÉTERMINATION EXPÉRIMENTALE DES FORCES D’OS- CILLATEUR. - L’intensité d’une raied’absorption
estmesurée par sa force d’oscillateur
f, qui
se déduitdes mesures
d’intégration
du spectred’absorption
par la relation :
où N est le nombre total d’ions actifs par
cm’
et aest le coefficient
d’absorption (cm-1).
Le facteur
correctif il [5] caractéristique
du milieuprend respectivement
les valeurs 9nl(n2
+2)’
et1 jn (où n
est l’indice de réfraction de lamatrice)
pour les transitions
dipolaires électriques
etmagné- tiques.
Pour la matriceLaA103, n N 2,00 [9],
et lefacteur
correctif il,
de valeur1/2
dans les deux cas,ne
dépend
pas de la nature des transitions étudiées.La force d’oscillateur
s’exprime
alors par la relation :Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01971003207050700
508
où a est le nombre d’onde
(cm-1)
et C est la concen-tration en ions Pr3 + substitués aux ions
La3 +.
La valeur retenue du volume d’une molécule
LaAI03
à basse
température (54,0 A3)
est obtenue par extra-polation
de la courbe de Geller et Bala[10].
B. ECHANTILLONS UTILISÉS. - Nous avons effectué
nos études sur des
polycristaux parallélépipédiques
taillés dans des échantillons
fabriqués
à l’aide de la méthode de Verneuil par le Centre de Recherches de laCompagnie
Générale d’Electricité(91-Mar- coussis) [11].
Cespolycristaux
sont fortementmaclés,
et nous avons choisi trois d’entre eux, de concentra-
tions
approximatives 0,01 %, 0,1 %
et0,5 %
enions
Pr3 +,
pourlesquels
la désorientation des mono-cristaux les uns par rapport aux autres était la
plus
faible. Ces échantillons ont été taillés avec les faces
parallèles
etperpendiculaires
à la direction moyenne de l’axeternaire,
afin depouvoir
travailler en lumièrepolarisée.
C. TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES. - Les spectres
d’absorption
dans le visible ont été effectués à l’aide du S. I. A.C., spectromètre intégrateur
conçu àpartir
d’unappareil Sopra,
et d’un cryostat àrégu-
lation detempérature,
cet ensemble ayant été réalisé par J. Fuerxer[12].
Le cryostat à
régulation
detempérature, métallique,
utilise les
principes
de refroidissement par conduction d’hélium gazeux et d’échauffement de l’échantillon à l’aide d’une résistance chauffante asservie. Ce cryostat permet de travailler à unetempérature
fixéecomprise
entre4,2
OK et 10OK, températures
aux-quelles
les transitions neproviennent
que du niveaude base.
Le
spectromètre Sopra
àréseau,
de type Ebert Fastie, de focale 1 150 mm,découpe
dans le spectre continu d’unelampe tungstène
iodine 100 W une bande passante delongueur
d’onde  et delargeur spectrale
variant de0,05 A
à0,1 A.
Lalargeur
de lafonction
d’appareil
reste donc faible devant les lar- geurs des raiesd’absorption considérées,
et il ne nousa pas paru nécessaire de déconvoluer nos
enregis-
trements.
Une lame
semi-transparente prélève
avant le cristalune
partie
du fluxqui
estenvoyée
sur unphotomul- tiplicateur
« de référence ». Le flux restant traverse le cristal et estenvoyé
sur lephotomultiplicateur
«
signal
». Le rapport de l’intensité lumineuseaprès
et avant le cristal est
enregistré
par l’intermédiaire d’un « ratiomètre ». Cesystème intègre
simultanémentsignal
de référence etsignal
du flux transmis par lecristal,
le tempsd’intégration
étant déterminé par lesignal
de référence et suivi d’une remise à zéro.Après
transfert en
mémoire,
celle-ci estlue, après division,
par un millivoltmètre
enregistreur.
La
figure
1 donne unexemple
desenregistrements
obtenus. Le spectre de transmission dû à l’ion
pr3 +
est défini par le rapport
s/so,
où so est lesignal
àabsorption
nulle de l’ion Pr3 + et s lesignal
pourles raies
d’absorption
de l’ionPr3+.
Le fond continud’absorption
résiduel de la matrice, les réflexionssur les faces du cristal et les diffusions n’interviennent donc pas dans ce rapport.
FIG. 1. - Spectres de transmission en polarisation à corres- pondant aux transitions 4 715 A
(3H4 -+ 3Pl(E)
et 4 724 A(3H4 - 3pi(A»
de l’ion Pr3+ dans LaAI03 aux concentrations C = 0,01 %, 0,1 % et 0,5 %. Les ordonnées sont en unitésarbitraires.
D. MÉTHODE DE DÉTERMINATION DES FORCES D’OS- CILLATEUR. - La détermination des forces d’oscil- lateur se ramène à la mesure de
l’intégrale
I =a
du(formule 1).
Pour les spectres detransmission,
où d est
l’épaisseur
de l’échantillonexprimée
en cm.La mesure se ramène à celle de l’aire délimitée par la raie
d’absorption
sur lesenregistrements
pour les raiesd’absorption
faibles et à celle de l’aire déli- mitée par la courbeLog (so/s)
obtenuepoint
parpoint,
pour les raies
d’absorption plus
intenses.Les rapports
sols
de l’ordre de103, 104.,
ne peu- vent êtredistingués
sur lesenregistrements.
Lafigure
lb,
c illustre cette « saturation » des spectres de transmission. La courbeLog (sols)
obtenue pour les s moyens est alorsextrapolée
à l’aide d’unprofil
com-binaison linéaire des fonctions
gaussienne
et lorent-zienne.
Les aires ont été mesurées dans tous les cas à l’aide d’un
planimètre
OTTKempten
aveclequel
les erreursde mesure et de lecture sont
négligeables
devant leserreurs
d’expérience
et dedépouillement.
E. CAUSES D’ERREUR AU DÉPOUILLEMENT. -
1)
In-certitude sur la
position
du zéro. - Lesignal
zéro(s
=0) correspondant
à uneabsorption importante
de l’ion pr3 + n’est en
pratique
pas confondu avec lezéro du
photomultiplicateur signal.
Il subsiste unsignal
résiduelqui provient
de la lumière blancheparasite
due à la diffusion du réseau duspectromètre.
Sauf dans le cas de raies
d’absorption intenses,
cesignal
résiduel (même réduit par des filtressoigneu-
sement
choisis)
n’est pas connu et introduit uneFIG. 2. - Comparaison des forces d’oscillateur mesurées pour les concentrations 0,01 % (a) et 0,5 % (b) avec les forces d’os- cillateur mesurées pour la concentration 0,1 %. Les coordon- nées sont en échelle logarithmique. Les transitions théorique-
ment interdites sont notées d’une croix.
incertitude sur la
position
du zéro del’enregistrement,
et donc sur so et s.
2)
Dédoublement des niveauxdégénérés
de l’ionPr3 +.
- Toutes les transitions étudiéesproviennent
du niveau de base
qui, dégénéré
dansl’approximation
de la
symétrie D3,
est faiblement dédoublé comme tous les niveaux E par une composante de bassesymétrie
duchamp
cristallin. Cesdécompositions
se traduisent par des raies
d’absorption
doubles pour les transitions vers les niveauxA, quadruples
pour les transitions vers les niveaux E(Fig. 1).
Lapopulation
totale du niveau de base restant constante à basse
température,
les forces d’oscillateur dansl’approxi-
mation
D3 correspondent
bien àl’absorption globale
des raies doubles et
quadruples.
L’extrapolation
correcte des raies o saturées » nécessite la connaissance des valeurs desdécompo-
sitions des
niveaux E,
et enparticulier
du niveau debase. 0. Robaux
[13]
a réalisé ladécomposition
del’enregistrement
à4,2 °K
pour une concentration de0,01 %
dePr3 +
de la raie double 4 724 A en deux raies de mêmeprofil
et d’intensités dans le rapport de Boltzmannexp( - hcb(JlkT).
La reconstitution duprofil enregistré
a donné un écart :entre les deux composantes du niveau de base.
Les dédoublements des niveaux excités sont par contre mal
déterminés,
cequi
constitue une causeimportante
d’incertitude pour les raiesd’absorption
intenses.
III. Résultats
expérimentaux.
- A. FORCES D’OS-CILLATEUR POUR LES TROIS ÉCHANTILLONS. - Nous
avons déterminé pour les trois cristaux de concen-
trations
approximatives 0,01 %, 0,1 % et 0,5 %,
les 22 forces d’oscillateur des raies de l’ion
p;.3 +
dans le domaine duvisible, correspondant
à 11 transitions du sous-niveau Stark de base de3H4
vers tous lessous-niveaux des
multiplets 1D2, ’PO, 3P1
et3P2
et vers les deux sous-niveaux identifiés de
1I6.
Le spectre a été obtenu pour une direction du
vecteur
champ électrique
de la lumière incidenteparallèle
à l’axe ternaireA3
et le spectre 6 pour une directionperpendiculaire
à cet axe.La
figure
2 rassemble les valeurs des forces d’oscil- lateur mesurées pour les trois échantillons en prenantcomme valeurs
respectives
des concentrationsdans la formule
(1).
Les valeurs mesurées pour les concentrations 0,01%
et0,5 %
sontreprésentées respectivement
sur lesgraphiques
à coordonnéeslogarithmiques (a)
et(b)
en fonction des valeurs mesurées pour la concentration 0,1% prise
arbitrai-rement comme base
(notons
que la raie 4 443A,
dans le
pied
de la raie 4 450A,
n’a été mesurée que pour la concentration0,5 %
et nefigure
pas sur cesgraphiques).
510
B. CAUSES D’ERREUR LIÉES AUX CRISTAUX UTILISÉS. -
1) Maclage.
- La désorientation les uns par rapportaux autres des monocristaux formant les échantillons entraîne une
dépolarisation
variable des raies d’ab-sorption.
Enparticulier
nous constatons sur lafigure (2)
que les forces d’oscillateur des raies 5 939À,
4 854
A
et 4 724A
dans lapolarisation n (notées
par une
croix), qui
sontthéoriquement
nulles dansl’approximation
de lasymétrie D3,
restentimpor-
tantes pour les concentrations
0,01 %
et0,1 %
etne prennent des valeurs faibles que pour le cristal de concentration
0,5 %.
De
même,
les autres raies fortementpolarisées
ont tendance à se
dépolariser plus
ou moins selonl’échantillon,
et seule lacomparaison
des valeurs obtenues aux différentes concentrations permet de minimiser les incertitudes dues aumaclage
des cris-taux.
2)
Incertitudes sur les valeurs des concentrations. - Les valeurssupposées
des concentrations ne sont que des ordres degrandeur
et peuvent êtreréajustées
par
comparaison
des forces d’oscillateur aux trois concentrations : sur lesgraphiques
2a et2b,
les valeurs des forces d’oscillateurcorrespondant
à des valeurs relatives correctes des concentrations seraientplacées
sur une droite
(de
pente1)
passant parl’origine.
Nousconstatons sur les
graphiques a
et bqu’il
n’en est pas ainsi.En prenant la moyenne
géométrique
des écarts des forces d’oscillateur pour les troiséchantillons,
en excluant
cependant
les raies fortementdépolarisées,
nous avons donné aux concentrations les valeurs relatives suivantes :
en prenant pour base la valeur
0,1 %.
Toutes les forces d’oscillateur sont donc définies à un facteuridentique
constantprès, qui correspond
à l’incertitudesur la détermination de la concentration
0,1 %.
Cependant l’interprétation paramétrique
que nous allons faire nécessite seulement des forces d’oscilla- teurrelatives,
et lesparamètres
introduits serontsimplement multipliés
par la racine carrée de cefacteur.
3)
Raies d’interaction. - Lesfigures
lb et 1 cillustrent
l’apparition
des raies d’interaction à concen-tration
croissante,
leur force d’oscillateur étant eneffet une fonction croissante de la concentration
C ;
la
superposition
de ces raies d’interaction aux raiesélectroniques
pures conduit à des incertitudes pour les cas, nombreux à la concentration0,5 %,
où on peut difficilement lesséparer
les unes des autres.Cependant
l’ordre degrandeur
des forces d’oscilla- teur de ces raies d’interaction restepetit
devant celles des raies étudiées.C. VALEURS EXPÉRIMENTALES DES FORCES D’OSCIL- LATEUR. - Le tableau 1 rassemble les valeurs Y des
22 forces d’oscillateur mesurées. Ces valeurs sont dé- finies à un facteur
multiplicatif
d’erreurprès, appelé
k.L’erreur absolue sur le
logarithme
de la force d’os-cillateur est donc :
Le facteur d’erreur k estimé tient compte des incer- titudes dues au
dépouillement
et à l’évaluation des concentrations. Uneastérisque
dénote lapossibilité
d’une erreur due à la
dépolarisation
des raies.En
général,
nous avonspris
pour force d’oscillateurf
la moyenne des forces mesurées pour les trois échantillons.Cependant lorsque
l’incertitude audépouillement
et ladépolarisation
des raies étaientparticulièrement
faibles à uneconcentration,
nousavons choisi la valeur
correspondant
à cet échantillon.Le facteur d’erreur k tient en outre compte de la
dispersion
des résultats selon les échantillons.IV. Méthodes de calcul. - A. ELÉMENTS DE MATRICE. - La force d’oscillateur d’une raie
spectrale [1] correspondant
à une transitiondipolaire électrique
entre la composante fondamentale F et une composan- te E d’un niveau excité est
proportionnelle
à :Si
r jO j([) j
sont les coordonnéespolaires
d’un élec-tron j
on a :où la composante
C(k)
du tenseurC(k)
estproportion-
nelle à
l’harmonique sphérique Ykq, q dépendant
de lapolarisation
de la lumière incidente.Si l’on fait
l’hypothèse
que lechamp
cristallin estuniquement statique,
on peut écrire :D’autre part, les transitions se faisant à l’intérieur d’une même
configuration lN,
il est nécessaire d’intro- duire dans les états F et E, pour que les éléments de matrice ne soient pasnuls,
des états construits surdes
configurations
deparités opposées.
En faisantl’hypothèse supplémentaire
que celles-ciappartien-
nent
uniquement
auxconfigurations nl N-1 - n’ /’,
bien
séparées
de nlN et considérées comme totalementdégénérées,
il estpossible
de réunirD"’
etDpt
enun seul
opérateur qui agit
entre les états delN,
etl’élément de matrice cherché se met finalement sous
la forme :
avec
Dans ces
expressions UP.)
est la somme sur tousles électrons des tenseurs à un seul électron
u(A)
et qreprésente
lapolarisation (les
transitions 7r et 6s’expri-
mant
respectivement
en fonction des éléments de matriceLa détermination absolue des coefficients
S( t, À)
nécessite la connaissance des
intégrales
radialesnll ri n’/, > et nll rt 1 n’ l’ > ainsi
que la diffé-rence
d’énergie A(n’l)
entre les centres degravité
des
configurations
nlN et nlN-1 - n’l’. Les coefficientsAtp dépendent
de la structure du cristal.Ces coefficients ne pouvant être déterminés a
priori
avec
précision,
nous considérerons lesproduits Atp S( Â)
comme desparamètres ;
le calcul des éléments de matrice revient alors à celui des expres-sions :
Dans le cas où le
champ électrique agissant
surl’ion n’est pas
complètement statique,
on peut rendre compte de l’existence de modesvibrationnels,
en rem-plaçant V par :
où
Qi
sont les coordonnées normales ducomplexe
en vibration.
La contribution des vibrations aux intensités se
met alors sous la même forme que
l’équation (8).
Seules les
expressions
des coefficientsTÂ,, diffèrent,
mais si nous les considérons comme des
paramètres,
cela ne constitue pas une difficulté.
Les transitions
dipolaires magnétiques
etquadru- polaires électriques
peuventégalement
contribueraux forces d’oscillateur. En ce
qui
concerne les tran-sitions
quadrupolaires électriques, beaucoup plus
faibles d’ailleurs que les transitions
dipolaires
élec-triques,
elles ont la mêmedépendance angulaire
que celles-cipour
= 2 et leur valeur estpartie
des para- mètresT2tp. Quant
aux transitionsdipolaires
ma-gnétiques, permises
à l’intérieur d’uneconfiguration,
le calcul de leur force d’oscillateur dans le cas
parti-
culier des raies
d’absorption
visible duPr’-
dans l’aluminate de lanthane a montréqu’elles
étaientde l’ordre de
10-4
fois celles des transitionsdipolaires électriques.
Nous les avons doncnégligées
dans lecalcul
paramétrique.
B. PARAMÈTRES UTILISÉS. - Les
paramètres T,,,
sont les
produits
de deuxexpressions, dépendant
l’une de l’ion
étudié,
l’autre de la structure du cristal.Dans le cas du
praséodyme,
laconfiguration
fon-damentale,
entre les états delaquelle
se font les tran-sitions
observées,
est 4f2 ;
lespropriétés
desopérateurs
tensoriels limitent alors les valeurs
possibles
pour  à2, 4,
6.Les résultats
spectroscopiques
ont montré que les ionsPr3+
dansLaAI03
se trouvent, enpremière approximation,
dans des sites desymétrie ponctuelle D3,
maisqu’il
existe deplus
unchamp
desymétrie
inférieure à la
symétrie
ternaire.Cependant,
celui-ciétant très
faible,
les calculs des valeurs propres et vecteurs propres avaient été faits dans le cas d’unesymétrie
d’ordre 3. Pour le calcul des forces d’oscilla- teur, cetteapproximation
nous a paruégalement suffisante,
et nous n’avons tenu compte dans nos calculs que desparamètres
cristallinsA33, A53, A73
et
A76.
Nous avons donc mené notre étude au moyen des 6
paramètres T233, T433, T453, T653, T6739 T676-
C. FONCTIONS D’ONDE. - Pour une transition entre 2 sous-niveaux
l’expérience
donne unequantité proportionnelle
àB,
avec :
Cette
expression
fait donc intervenir les fonctions d’onde de chacun des sous-niveaux Stark relatifs à la transition. Celles-ci avaient été obtenues parinterprétation
du spectreénergétique [8] :
lecalcul,
mené en traitant simultanément tous les effets relatifs à l’ion et à son entourage sur l’ensemble de la confi-
guration,
n’avait laisséplace
à aucuneapproximation
dans le cadre de la théorie
utilisée,
et l’erreur relativesur les
énergies
était de 10/00.
On peut alors penser que les fonctions d’ondeobtenues, exprimées
commecombinaisons linéaires des
états ! 4 f 2
SLJM >, don- nent unereprésentation
satisfaisante de chacun des niveauxénergétiques
et peuvent être utilisés pour des calculs ultérieurs sans mener àd’importantes
erreurs.Cependant,
et bien que les résultatsspectroscopi-
ques aient montré que les ions
Pr3 +
se trouvent,en
première approximation,
dans des sites desymétrie ponctuelle D3,
les calculs avaient été faits dans le casd’une
symétrie C3,,
cequi présentait l’avantage
de512
ne pas introduire de nombre
imaginaire.
Or cet iso-morphisme
entre les 2 groupes, valable dans le pro- blème desénergies,
cesse de l’être dans celui desintensités, qui
introduit desopérateurs
de rangimpair.
Aussi avons-nous transformé les fonctions d’onde obtenues pour une
symétrie C3v
en fonctions d’onde(complexes)
relatives à unesymétrie D3.
D. DÉGÉNÉRESCENCE DES NIVEAUX. - Dans le cas
d’un entourage cristallin de
symétrie ternaire,
appro- ximation que nous avons utilisée tout aulong
de cetravail,
les niveaux E sontdégénérés :
les niveauxE+ (M
= 1 mod.3)
et E-(M
= - 1 mod.3)
sontdonc confondus dans cette
approximation.
Ils doivent
cependant
être différenciés dans le calcul des éléments dematrice,
les transitions n sefaisant entre niveaux de même nature
et les transitions Q se faisant entre niveaux de nature différente
(A -+ E:t:, E:t: -+ A, Et E--F).
Pour une transition
donnée,
lagrandeur
que l’on compare àl’expérience
estégale
à la somme desquantités
B relatives à deux états(A, E+
ouE_),
divisée par la
dégénérescence
du niveau dedépart.
Les transitions étudiées
proviennent
d’un mêmeniveau doublement
dégénéré E ;
pour chacune destransitions les deux
quantités
B entre les états sui- vants sontégales :
Le calcul de la demi-somme de ces deux
quantités
Bse réduit donc à celui de l’une de ces
quantités.
E. ETUDE PARAMÉTRIQUE. - Les éléments de ma-
trice
F ! 1 D"’ E
> dontl’expression
est donnéepar la formule
(8),
ont été obtenus sur ordinateur UNIVAC1108,
au moyen d’un programme mis aupoint
au Laboratoire Aimé Cotton[14],
pour toutes les transitions dans les différentespolarisations.
Les
quantités
B dontl’expression
est donnée par la formule(10)
ont été calculées pour toutes les transi- tions dont les forces d’oscillateur avaient étéexpé-
rimentalement déterminées.L’étude
paramétrique
a alors consisté à rechercher les valeurs des 6paramètres T,,,
rendant compteau mieux des
quantités expérimentales.
Un tel pro- blèmerevient,
d’unefaçon générale,
à minimiserune fonction des
paramètres
et des données. Pource
faire,
nous avons utilisé la méthode dusimplexe
TABLEAU 1
non
linéaire,
pourlequel
un programme a été misau
point
par D.Taupin
au service de calcul de la Faculté des Sciencesd’Orsay ;
cette méthode permet de trouver le minimum relatif d’une fonctionréelle ; l’algorithme
utilisé est trèsproche
de celui que décri- vent Nelder et Mead dans le «Computer Journal » [15].
Différents essais nous ont montré que la meilleure fonction à minimiser était la fonction
qui présente l’avantage
d’une sensibilitéégale
suivantles valeurs relatives de B.
V. Détermination des
paramètres.
- L’étude para-métrique
a été faite sur lesquantités
B, reliéesaux forces d’oscillateur
qui
sont lesgrandeurs expé-
rimentales par la relation :
Dans le cas
présent,
cesgrandeurs expérimentales
sont au nombre de 18.
Remarquons
en effet que le niveau de base étant unniveau E,
les raiesd’absorption
sont interdites vers les niveaux A dans la
polarisation
n ; les valeurs de
f
pour cestransitions,
mentionnées dans le tableau I, sont dues à ladépolarisation
etn’interviennent pas dans le calcul
paramétrique.
A. VALEURS DES PARAMÈTRES. - La méthode du
simplexe
non linéaire apermis
de déterminer la valeur des 6paramètres T,,,
rendant la fonctionminimum ;
les valeurs initiales introduites dans le calcul sur ordinateur avaient été estiméesgrâce
à
quelques équations
danslesquelles plusieurs
coeffi-cients sont très
petits.
Les valeurs de ces
paramètres
ont étéportées
surle tableau II. Elles
correspondent
à un écart qua-dratique
égal à 0,19.
TABLEAU II
Nous avons
également indiqué
les valeurs AT des incertitudes sur lesparamètres T,,p :
elles ontété déterminées par variation d’un seul
paramètre,
et nous avons choisi pour le AT relatif à celui-ci la valeur
qui augmentait
l’écartquadratique
de 5%.
Sur le tableau III nous avons
porté
les valeurs deBexp et
deB,,al,,
pour chacune des 18 transitions et n observées. Celles-ci se faisant entre le sous-niveau de base et les différents sous-niveauxexcités,
nous avonsTABLEAU III
514
désigné
les transitions par lesénergies (en cm-’)
desniveaux excités
correspondants,
et par laplus
forte composante de leur fonction d’onde(notée %
SLJ(M)).
Nous avons aussiporté
le facteurmultiplicatif
d’erreur k sur
BeXP.
Afin
d’apprécier
la valeur des résultatsobtenus,
nous avons tracé
(Fig. 3a)
la courbeBcalc
en fonctionde
Bexp
en coordonnéeslogarithmiques
et nous avonségalement porté
la marge d’erreurexpérimentale.
FiG. 3. - Comparaison des valeurs expérimentales Bexp et
des valeurs calculées Bcalc en coordonnées logarithmiques : a) pour les 18 transitions a et 7r
b) pour les 7 transitions 77.
Les traits horizontaux indiquent la marge d’erreur expérimen-
tale,estimée,
correspondant au facteur k.C. DIsCussION.
- 1)
Stabilité desparamètres. -
Les écarts type calculés pour chacun des
paramètres T;"tp
ont mis en évidence laprécision
aveclaquelle
ceux-ci étaient déterminés. Ces valeurs confirment les résultats obtenus au cours des différentes études
paramétriques :
selon la fonction que nous minimi-sions,
lesparamètres T 433, T453, T653
etT 673
retrou- vaientpratiquement
les mêmesvaleurs,
alors que celles deT233
etT676
variaient dans des limitesimpor-
tantes. Notons
cependant
que cephénomène s’expli-
que très bien dans le cas de
T233
dont les coefficient n’ont une valeur nonnégligeable
que pour 3 transitions.2)
Etude des transitions n.- L’expression
desquantités B
montre que dans le cas des transitionsn(q
=0),
les coefficients desparamètres T233
sontnuls,
et ceux desparamètres T 433
etT 453, T653
etT673
ne sont pasindépendants.
Il est doncpossible d’exprimer
les forces d’oscillateur des transitions nau moyen de 3
paramètres seulement,
que nous avons définis de la manière suivante :Les résultats de l’étude faite sur les 7 transitions n
expérimentalement
connues à l’aide de ces 3 para- mètres ont étéportés
sur le tableau IV avec les nota- tions du tableau II et sur lafigure (3b).
Les valeurs deB obtenues pour
chaque
transition ont étéportées
sur le tableau III. Elles
correspondent
à un écartquadratique :
TABLEAU IV
Sur le tableau IV nous avons
également porté
lesvaleurs des 3
paramètres T 43, T63, T66
obtenues dansle calcul relatif à l’ensemble des transitions étudiées.
La
comparaison
des 2 séries de valeurs montre leurcompatibilité,
compte tenu del’imprécision
relativeà
chaque paramètre.
VI. Discussion des résultats et conclusion. - La
comparaison
entre les valeurs fournies parl’expé-
rience et les résultats des calculs peut se faire aisément à l’aide du tableau III et de la
figure
3. Elle montrequ’à
uneexception près,
les différences entre forces d’oscillateur calculées et mesurées sont inférieures ouégales
aux erreursexpérimentales.
Les résultatsobtenus peuvent donc
paraître
tout à fait satisfaisants.Cependant,
nous avons tenté d’estimer la validitédu traitement effectué. Pour ce
faire, après
avoirrecherché tes différentes causes
d’erreurs,
nous avonscalculé,
à l’aide des valeurs obtenues pour les 6 para- mètres, la force d’oscillateur de deux raies de fluo-rescence
expérimentalement
déterminées.A. CAUSES D’ERREUR. -
L’interprétation
des gran- deurs mesurées des forces d’oscillateur a été faite parajustement
des valeurs d’un certain nombre deparamètres
aux donnéesexpérimentales.
Or cesdonnées sur
lesquelles
les calculs ont étéeffectués,
sont
déjà
entachées d’erreurs provenant del’imper-
fection des cristaux et des mesures proprement dites.
De
plus,
les calculs ont été menés à l’aide de fonc- tions d’onde provenant elles-mêmes d’un autre calculparamétrique.
Cedernier,
tout à fait satisfaisant quant aux résultats obtenus pour lesénergies,
l’estpeut-être
moins pour les vecteurs propres.Cependant
nous avons constaté que les intensités ne semblent pas trop sensibles à de
petites
différences dans les coefficients des fonctions d’onde.B. ETUDE DE LA RAIE DE FLUORESCENCE 4 909
A.-Le
spectre de fluorescence de l’ionPr3 +
dansLaA103 [7]
comporte deux raies très intenses
respectivement
dans les
polarisations n
et J à la mêmelongueur
d’onde 4 909
A (20 365 cm-l).
Ces raies
correspondent
aux transitions entre3po
et deux sous-niveaux de
3H4,
situés à 229cm - 1
duniveau fondamental et pour
lesquels l’interprétation théorique
avait conclu à unedégénérescence
acci-dentelle
(A
+E).
Leurprobabilité
de transition avait été estiméequalitativement
être de l’ordre de 30 fois celle de la raie J 4 854A (20
594cm -l).
Dans ces
conditions,
le calcul des forces d’oscil- lateur de cestransitions,
effectuée au moyen de valeurs desparamètres T;’tp
déterminés par notreétude,
constituait un excellent test quant à la validité de celle-ci.
Le calcul fait en utilisant les
paramètres TÂ,p
adonné les valeurs suivantes A pour les
probabilités
de transition :
Ce résultat met donc bien en évidence la confiance que l’on peut accorder à l’étude
paramétrique
effectuéequi
permet de rendre compte des forces d’oscillateurparticulières
de deux raiesexceptionnellement
intensesdu spectre.
C. CONCLUSION ET PERSPECTIVES. - Les méthodes de calcul introduites par Judd dans l’estimation des intensités des spectres des ions terres rares nous ont
permis
de rendre compte du spectred’absorption optique
de l’ionPr3+
dansLaAI03. Malgré
lesimpré-
cisions
dues,
d’une part à des échantillons cristallinsimparfaits,
d’autre part àquelques
incertitudes surles fonctions
d’onde,
les résultatsauxquels
noussommes parvenus peuvent être considérés comme
satisfaisants : ils montrent la validité du traitement
paramétrique
utilisé. Son aspect purementphéno- ménologique
rendait évidemment tentante la com-paraison
avec un calcul apriori. Cependant,
si dansles cristaux les
configurations
lesplus
basses sontcomparables
à celles de l’ionlibre,
il n’en estplus
de même pour les
configurations excitées,
cequi
excluait un calcul de
perturbations
au second ordre.Le succès de la méthode
utilisée,
aucontraire,
permetd’envisager
une extension de ce travail à l’étude de tous lesphénomènes
radiatifs de l’ionPr 3 +
dansLaAI03.
Deplus,
en calculant les durées de vie ra-diatives
(quantités
inversementproportionnelles
auxprobabilités
de transitionglobales
àpartir
d’unniveau)
des différents niveaux de fluorescence1 D2, 3Po, 3P1
et3P2,
et en les comparant aux durées de vie totalesmesurées,
nous pouvonsespérer
arriver àune estimation des
probabilités
de certaines transitionsnon
radiatives, quantités
non accessiblesà l’expérience.
Remerciements. - Les auteurs tiennent à
exprimer
leur reconnaissance à M. S. Feneuille pour l’intérêt
qu’il
aporté
à ce travail et les discussions fructueusesqu’ils
eurent avec lui.Bibliographie [1] JUDD (B. R.), Phys. Rev., 1962, 127, 750.
[2] OFELT (G. S.), J. Chem. Phys., 1962, 37, 511.
[3] AXE Jr (J. D.), J. Chem. Phys., 1963, 39, 1154.
[4] KRUPKE (W. F.), GRUBER (J. B.), Phys. Rev., 1965, 139, A 2008.
[5] WEBER (M. J.), Phys. Rev., 1967, 157, 262.
[6] WEBER (M. J.), J. Chem. Phys., 1968, 48, 4774.
[7] MARTIN-BRUNETIERE (F.), J. Physique, 1969, 30, 839.
[8] PELLETIER-ALLARD (N.), MARTIN-BRUNETIERE (F.),
J. Physique, 1969, 30, 849.
[9] COUTURE (L.), BRUNETIERE (F.), FORRAT (F.), TRE-
VOUX (P.), C. R. Acad. Sci. Paris, 1963, 256, 3046.
[10] GELLER (S.), BALA (V. B.), Acta Cryst., 1956, 9, 1019.
[11] FORRAT (F.), JANSEN (R.), TREVOUX (P.), C. R. Acad.
Sci. Paris, 1963, 256, 1271.
[12] FUERXER (J.), Thèse de 3e cycle, Orsay, 1967.
[13] ROBAUX (O.), communication personnelle.
[14] BORDARIER (Y.), CARLIER (A.), Programme Agenac de
calcul de formules suivant l’algèbre de Racah,
brochure en préparation.
[15] NELDER (J. A.), MEAD (R.), Computer J., 1965, 7, 308.