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GeoIIc-2

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

G ´EOMETRIE´ 2 :ESPACES AFFINES

Corrig´e (d´ebut)

Principaux points `a retenir

1. Lien ´etroit entre les contextes affines et vectoriels. Application des techniques d’alg`ebre lin´eaire `a l’´etude de probl`emes g´eom´etriques.

2. Repr´esentation param´etrique d’un sous-espace affine, description par des ´equations affines dans un rep`ere cart´esien et passage d’un point de vue `a l’autre (exercices 2.1. et 2.3).

3. ´Etude d’une application affine `a partir de son expression dans un rep`ere cart´esien et interpr´etation g´eom´etrique des r´esultats obtenus (exercice 2.3).

4. D´efinition de la notion de « mesure alg´ebrique » et formulation du th´eor`eme de Thal`es la faisant intervenir (exercice 2.5).

5. Utilisation des nombres complexes apr`es avoir choisi un rep`ere orthonorm´e d’un plan euclidien (exercice 2.6).

6. Notion de barycentre et op´erations ´el´ementaires correspondantes (exercice 2.6).

Exercice 2.1 — Le plan P cherch´e s’´ecrit sous la forme P= M0+−→

P , o `u M0est l’un quelconque de ses points et−→ P , sa direction, est un sous-espace vectoriel de−→

E de dimension 2. Par hypoth`ese, le plan P contient la droite D et est parall`ele

`a la droite D. Il suffit donc de choisir M0dans D. En admettant temporairement que les droites D et Dne soient pas parall`eles (ce que l’on va bientˆot v´erifier),−→

P =−→ D+→−

Dest le plan vectoriel engendr´e par les directions de D et D. Nous avons visiblement besoin de descriptions param´etriques de D et D, que l’on obtient tr`es simplement en r´esolvant les syst`emes lin´eaires d´efinissant ces droites.

Etant donn´e un point M dans E de coordonn´ees´ (x, y, z) dans le rep`ere consid´er´e,

M∈ D ⇐⇒

 x− y + 1 = 0

x+ y + z − 1 = 0 ⇐⇒L2←L2+L1

 x− y + 1 = 0

2x+ z = 0 ⇐⇒ ∃λ ∈ R,

x y z

 =

 0 1 0

 +λ

 1 1

−2

 ,

donc D est la droite passant par le point A= O + −→e2et dirig´ee par le vecteur −→v = −→e1+ −→e2− 2−→e3. De mani`ere analogue,

M∈ D⇐⇒

 2x− y − 1 = 0

3x− z − 4 = 0 ⇐⇒ ∃λ∈ R,

x y z

 =

 0

−1

−4

 +λ

 1 2 3

et donc Dest la droite passant par le point A= O − −→e2− 4−→e3et dirig´ee par le vecteur −→v= −→e1+ 2−→e2+ 3−→e3. Les droites D et D ´etant dirig´ees par des vecteurs non colin´eaires, elles ne sont pas parall`eles et−→

D+−→ D est par cons´equent un plan vectoriel. Ayant choisi M0= A, nous en d´eduisons une description param´etrique du plan cherch´e :

P= A + R−→v + R−→v.

De mani`ere ´equivalente, ´etant donn´e un point M dans E de coordonn´ees(x, y, z) dans le rep`ere consid´er´e, M∈ P ⇐⇒−−→

AM∈ Vect(−→v , −v) ⇐⇒(1) les vecteurs−−→

AM, −→v et −vsont lin´eairement d´ependants

⇐⇒

x 1 1

y− 1 1 2

z −2 3

= 0.

Il suffit de calculer ce d´eterminant pour obtenir une ´equation cart´esienne de P : 7x− 5y + z + 5 = 0.

Remarque sur l’´equivalence(1). L’implication⇒ est ´evidente. Pour l’implication r´eciproque, observer que si l’on a une relation de d´ependance lin´eaireλ−−→AM+µvv= 0 avec des coefficients non tous nuls, alors n´ecessairementλ6= 0 car sinon les vecteurs −→v et −vseraient colin´eaires.

1

(2)

Exercice 2.2 — Rappelons que l’on peut naturellement voir tout espace vectoriel−→

E comme un espace affine de direction

→E en consid´erant l’action de−→

E sur lui-mˆeme par translation :

→E×→−

E −→ −→

E (−→u , −v) 7−→ −→u + −→v

En d’autres termes : si l’on voit deux vecteurs −→u et −ucomme des « points », le vecteur−−−→−→u −uest simplement −→u− −→u . Un sous-espace affine F de−→

E est le translat´e F= −→u +−→

F d’un sous-espace vectoriel−→ F de−→

E par un vecteur −→u ∈−→ E . (i) Fixons un point O dans E. Pour tout point M∈ E,

−−−−→

M f(M) = −−→

MO+−−−−→

O f(O) +−−−−−−→

f(O) f (M)

= −−−−→

O f(O) +−→ f(−−→

OM) −−−→

OM

= −−−−→

O f(O) + (−→ f −−→

id)(−−→

OM).

Comme tout vecteur dans−→

E s’´ecrit (de mani`ere unique) sous la forme−−→

OM avec M∈−→

E , nous obtenons ainsi n−−−−→

M f(M) ; M ∈ Eo

=−−−−→

O f(O) + Im(−→ f −−→

id), ce qui montre que l’ensemble consid´er´e est un sous-espace affine de−→

E , de direction le sous-espace vectoriel Im(−→ f −−→

id).

(ii) Un point M∈ E est un point fixe de f si et seulement si−−−−→

M f(M) =−→

0 . Par suite, pour que l’ensemble des points fixes de f soit non vide, il faut et il suffit que le sous-espace affine de−→

E consid´er´e `a la question pr´ec´edente passe par l’origine−→

0 de−→

E , c’est-`a-dire que ce soit un sous-espace vectoriel.

Supposons que f admette un point fixe O. Pour tout point M∈ E, f(M) = M ⇐⇒−−−−→

M f(M) =−→ 0 ⇐⇒−→

f (−−→

OM) −−−→

OM=−→

0 ⇐⇒−−→

OM∈ Ker(−→ f −−→

id),

et donc l’ensemble des points fixes de f est le sous-espace affine de E passant par O et dirig´e par le sous-espace vectoriel Ker(−→

f −−→ id) de−→

E .

Exercice 2.3 — (i) ´Etant donn´e un point M dans E de coordonn´ees(x1,x2,x3) dans le rep`ere (O; −→e1,−→e2,−→e3), les coordonn´ees du vecteur−−−−−−→

f(M) f (O) dans la base (−e1,−→e2,−→e3) sont

7x1− 18x2+ 42x3

−2x1+ 7x2− 14x3

−2x1+ 6x2− 13x3

 =

7 −18 42

−2 7 −14

−2 6 −13

x1 x2

x3

 .

On a donc−−−−−−→

f(O) f (M) = L(−−→

OM), o`u L est l’endomorphisme lin´eaire de−→

E dont la matrice dans la base(−→e1,−→e2,−→e3) est

A=

7 −18 42

−2 7 −14

−2 6 −13

 .

L’application f est par cons´equent affine, de partie lin´eaire L.

(ii) Commenc¸ons par d´eterminer l’ensemble Fix( f ) des points fixes de f . ´Etant donn´e un point M dans E, f(M) = M ⇐⇒ (−→

f −−→ id)(−−→

OM) =−−−−→

f(O)O, donc Fix( f ) est non vide si et seulement si le vecteur−−−−→

f(O)O appartient `a l’image de l’application lin´eaire−→ f −−→

id . La matrice

A− I3=

6 −18 42

−2 6 −14

−2 6 −14

est de rang 1, toutes ses colonnes ´etant proportionnelles `a

 3

−1

−1

. On a donc Im(A−I3) = R

 3

−1

−1

, et Im(−→ f −−→

id)

est la droite vectorielle engendr´ee par le vecteur −→v = 3−→e1− −→e2− −→e3. On v´erifie imm´ediatement que le vecteur−−−−→

O f(O) =

−4−→v appartient `a cette droite. En outre, comme

−12 4 4

 = 2

−6 2 2

 =

6 −18 42

−2 6 −14

−2 6 −14

 2 0 0

 ,

(3)

le point O= O + 2−→e1est fix´e par f et

Fix( f ) = O + Ker(−→ f −−→

id) est un sous-espace affine de dimension

dim Ker(−→ f −−→

id) = dim−→

E − dim Im(−→ f −−→

id) = 3 − 1 = 2 par application du th´eor`eme du rang.

L’application lin´eaire−→

f admet 1 pour valeur propre avec multiplicit´e dim Ker(−→ f −−→

id) = 2. La troisi`eme valeur propre λ def satisfait `a l’´equation

1+ 1 +λ= Trace(−→

f ) = Trace(A) = 1,

doncλ = −1. Cette valeur propre ´etant simple, le sous-espace propre correspondant Ker(−→ f +−→

id) est une droite vecto- rielle, engendr´ee par tout vecteur non nul dont les coordonn´ees appartiennent au noyau de la matrice

A+ I3=

8 −18 42

−2 8 −14

−2 6 −12

 .

Comme



8x1− 18x2+ 42x3 = 0

−2x1+ 8x2− 14x3 = 0

−2x1+ 6x2− 12x3 = 0

⇐⇒



4x1− 9x2+ 21x3 = 0

−x1+ 4x2− 7x3 = 0

−x1+ 3x2− 6x3 = 0

⇐⇒LL1←L1+4L3

2←L2+L3



3x2− 3x3 = 0

x2− x3 = 0

−x1+ 3x2− 6x3 = 0 le vecteur −→w= 3−→e1− −→e2− −→e3engendre la droite Ker(−→

f −−→ id).

Nous pouvons maintenant conclure et d´ecrire g´eom´etriquement f . L’espace vectoriel−→

E est somme directe des sous- espaces propres de−→

f : −→

E = Ker(−→ f −−→

id) ⊕ Ker(−→ f +→−

id)

(justification : ces deux sous-espaces propres sont en effet d’intersection nulle car les valeurs propres correspondantes sont distinctes et la dimension du membre de droite est 3= 2 + 1) ; l’endomorphisme−→

f est ainsi diagonalisable.

D´esignons respectivement parπ1 et π−1 les projecteurs de−→

E sur Ker(−→ f −−→

id) et Ker(−→ f +−→

id) associ´ees `a cette d´ecomposition : pour tout vecteur −→v ∈−→

E , π1(−→v) ∈ Ker(−→

f −→−

id), π−1(−→v) ∈ Ker(−→ f +−→

id) et −→v1(−→v) +π−1(−→v).

Quel que soit le point M dans E,

f(M) = f(O) +−→ f (−−→

OM)

= O+−→ f 

π1(−−→

OM) +π−1(−−→

OM)

= O1(−−→

OM) −π−1(−−→

OM).

Ainsi, l’application f fixe chaque point du plan Π= O+ Ker(−→

f −−→

id) = O+ Vect(−→u , −v),

o `u −→u = 3−→e1+ −→e2et −→v = 7−→e1− −→e3. Elle stabilise par ailleurs chaque droite D de direction Ker(−→

f +→−

id) = R−→w ,

o `u −→w = 3−→e1− −→e2− −→e3, sur laquelle elle induit la sym´etrie par rapport au point d’intersection de D avecΠ. Au final, f est donc de la sym´etrie par rapport au planΠ, dans la direction R−→w .

(4)

M

f(M)

= O+ Ker( f

id) Π= Fix( f )

f(N)

N

O

D= Ker(

f + id)

Exercice 2.4 — 1. Soit f : E→ F une application affine. Ayant fix´e un point O dans E, tout point M de E s’´ecrit de mani`ere unique sous la forme M= O + −→v avec −v ∈−→

E et

f(O + −→v) = f (O) +−→ f (−→v).

Comme

f(M) = f (O) ⇐⇒−→ f (−−→

OM) =−→ 0 ,

la fibre f−1(O) de f au-dessus du point O — c’est-`a-dire le sous-ensemble des points M de E tels que f (M) = f (O) — est un sous-espace affine de direction Ker(−→

f). Si f est injective, ce sous-espace est r´eduit au point O, donc Ker(−→ f ) = {−→

0} et−→

f est injective. R´eciproquement, si−→

f est injective, alors f−1(O) = {O} ; le point O pouvant ˆetre choisi arbitrairement, toutes les fibres de f sont des singletons et f est donc injective.

L’image de f est le sous-espace affine Im( f ) = f (O) + Im(−→

f). Par suite, f est surjective ⇐⇒ Im( f ) = E ⇐⇒ Im(−→

f) =−→ E ⇐⇒−→

f est surjective.

L’´equivalence entre la bijectivit´e de f et celle de−→

f se d´eduit imm´ediatement des ´equivalences pour l’injectivit´e et la surjectivit´e.

2. Fixons un point O dans E et soit f : E→ E une application affine.

(i) ´Ecriture de f sous la forme f= t ◦ ef , o `u t est une translation et ef une application affine fixant O.

- Unicit´e – Si t,tsont deux translations et g, gsont deux applications affines fixant le point O telles que t◦ g = t◦ g, alors t(O) = (t ◦ g)(O) = (t◦ g)(O) = t(O), donc t = t, puis g= t−1◦ (t ◦ g) = t′−1◦ (t◦ g) = g.

- Existence – Soit ef l’application affine de E dans lui-mˆeme d´efinie par e

f(O + −→v) = O +−→

f(−→v) (−→v ∈−→ E).

On a alors

f(O + −→v) = f (O) +−→

f(−→v) = O +−−−−→

O f(O) +−→

f(−→v) = ef(O + −→v) +−−−−→

O f(O) pour tout vecteur −→v , c’est-`a-dire f = t ◦ ef en d´esignant par t la translation de vecteur−−−−→

O f(O).

(ii) Dans le cas particulier consid´er´e, t est la translation de vecteur −e1− 3−→e2+ 2−→e3 et ef est l’application affine envoyant le point de coordonn´ees(x1,x2,x3) sur le point de coordonn´ees (2x1− x2+ x3,x1+ x2+ x3,x2− 2x3).

(iii) Soit −→u ∈−→

E et posons g= ef◦ tu. D’apr`es (i), g= t◦ eg, o `u test la translation de vecteur−−−−→

Og(O) et eg est l’unique application affine ayant la mˆeme partie lin´eaire que g et fixant O. Comme −g =−→

f ,ge= ef ; par ailleurs, g(O) = ef(O+ −→u) = O+−→

f (−→u) et donc−−−−→

Og(O) =−→

f (−→u). Nous obtenons finalement e

f◦ tu = tf(−u)◦ ef .

(5)

(iv) Il suffit d’appliquer la formule obtenue `a la question pr´ec´edente : g◦ f = (tv ◦ eg) ◦ (tu◦ ef)

= tv ◦ (eg) ◦ (tu) ◦ ef

= tv ◦ (tg(−u)◦ eg) ◦ ef

= tv+−g(−u)◦ eg◦ ef .

Exercice 2.5 — (i) Les hyperplans H, Het H′′ ont la mˆeme direction−→

H , laquelle est un hyperplan vectoriel de−→ E ne contenant ni−→

D1, ni−→

D2. On en d´eduit tout de suite−→ H∩−→

D1=−→ H∩−→

D2= {−→ 0} puis

→E =−→ H+−→

D1=−→ H+−→

D2.

H

H

H′′

D2 D1

M2

M2

M′′2 M1

M1 M1

Choisissons un point O1dans D1et un point O dans H, de sorte que D1= O1+−→

D1et H= O +−→

H . Quel que soit M∈ E, M∈ D1∩ H ⇐⇒ ∃(−→u , −v) ∈−→

D1×−→

H , O1+ −→u = O + −→v

⇐⇒ ∃(−→u , −v) ∈−→ D1×−→

H , −−→

OO1= −→v − −→u . Vu la d´ecomposition en somme directe−→

E =−→ H⊕−→

D1, il existe une unique ´ecriture du vecteur−−→

OO1sous la forme

−−→OO1= −→v − −→u avec −u ∈−→

D1, −→v ∈−→

H . L’intersection D1∩ H est par cons´equent r´eduite au point O1+ −→u = O + −→v . Le raisonnement pr´ec´edent s’applique chaque fois et

Di∩ H = {Mi}, Di∩ H= {Mi}, Di∩ H′′= {M′′i} (i= 1, 2).

(ii) Les points M1,M1et M′′1d’une part, M2,M2et M′′2d’autre part, sont distincts puisque les trois hyperplans H, Het H′′sont par hypoth`ese disjoints.

Les vecteurs−−−→

M1M1et−−−→

M1M′′1sont non nuls et colin´eaires, donc il existe un unique scalaireλ1∈ k tel que−−−→

M1M′′1= λ1

−−−→M1M1. Pour la mˆeme raison, il existe un unique scalaireλ2∈ k tel que−−−→

M2M′′22

−−−→M2M2. Par ailleurs,

−−−→M2M2=−−−→

M2M1+−−−→

M1M1+−−−→

M1M2

et −−−→

M2M′′2=−−−→

M2M1+−−−→

M1M′′1+−−−−→

M′′1M′′2,

(6)

donc

→0 = −−−→

M2M1+−−−→

M1M′′1+−−−−→

M′′1M′′2

−λ2

−−−→

M2M1+−−−→

M1M1+−−−→

M1M2

= −−−→

M1M′′1−λ2

−−−→M1M1

+−−−→

M2M1+−−−−→

M′′1M′′2−λ2

−−−→M2M1−λ2

−−−→M1M2 . Le vecteur dans la premi`ere parenth`ese appartient `a−→

D1, celui dans la seconde parenth`ese `a−→

H ; tous deux sont nuls puisque ces sous-espaces vectoriels sont en somme directe. Nous obtenons ainsi−−−→

M1M′′12

−−−→M1M1, puis finalementλ12par unicit´e du coefficient de proportionnalit´e.

(ii) Consid´erons une droite D dans E et choisissons un vecteur non nul −→u dans−→

D (un vecteur directeur). ´Etant donn´es deux points M et N dans D, il existe un unique scalaireµ∈ k tel que−−→

MN=µu . Ce coefficient est la mesure alg´ebrique de−−→

MN associ´ee au vecteur −→u , et il est nul si et seulement si M= N. Il est bien clair que cette d´efinition d´epend du choix du vecteur directeur −→u de−→

D . En effet, si −→uest un autre vecteur directeur de D, il existe alors un (unique) scalaireα∈ k× tel que −→uu ; la mesure alg´ebrique de−−→

MN associ´ee `a −→uest le scalaireµd´efini par la relation−−→

MN=µu, et un calcul imm´ediat fournit la relation

µ= µ α. Nous noterons MN

u

la mesure alg´ebrique de−−→

MN associ´ee au vecteur directeur −→u pour mettre en ´evidence cette d´ependance.

Revenons `a la question (ii) et introduisons des vecteurs directeurs −→u1 et −→u2des droites D1et D2. Ceci fait, nous pouvons ´ecrire

−−−→MiMi= MiMi

ui−→ui et −−−→

MiM′′i = MiM′′i

ui−→ui (i= 1, 2) et le r´esultat obtenu `a la question (ii) s’exprime alors sous la forme

M1M′′1

u1

M1M1

u1 =M2M′′2

u2

M2M2

u2.

Il reste `a observer que les quotients de mesures alg´ebriques apparaissant dans cette ´egalit´e ne d´ependent pas du choix des vecteurs directeurs −→u1et −→u2, ce qui se d´eduit imm´ediatement de la formule de transformation des mesures alg´ebriques par changement de vecteur directeur : le num´erateur et le d´enominateur sont multipli´es par un mˆeme facteur.

Voici donc l’´enonc´e du th´eor`eme de Thal`es en termes de mesures alg´ebriques : sous les hypoth`eses intiales, les points d’intersection des droites D1et D2avec les hyperplans H, Het H′′satisfont `a la relation de proportionalit´e

M1M′′1

M1M1 =M2M′′2 M2M2,

o `u, pour chaque quotient, les barres d´esignent n’importe quelle mesure alg´ebrique associ´ee `a un vecteur directeur de la droite correspondante.

Exercice 2.6 — Un plan euclidien P est par d´efinition un plan affine r´eel dont la direction−→

P est munie d’un produit scalaire. Le choix d’un rep`ere orthonorm´e R0= (O;−→

i ,−→

j) permet d’orienter P : les rep`eres orthonorm´es directs seront ceux qui se d´eduisent de R0 par un d´eplacement (c’est-`a-dire une isom´etrie dont la partie lin´eaire est de d´eterminant positif).

Le corps C des nombres complexes est naturellement muni d’une structure d’espace vectoriel euclidien de dimension 2, le produit scalaire ´etant d´efini par la formule(z|z) =12(zz+ zz). L’application

C→−→

P , z= x + iy 7→ x−→ i + y−→

j , qui d´epend du choix de la base orthonorm´ee(−→

i ,−→ j) de−→

P , est une isom´etrie. Comme on a en outre fix´e une origine O dans P, on dispose finalement d’une isom´etrie affine

C→ P, z = x + iy 7→ O + x−→ i + y−→

j .

1.1. L’ensemble E(F) contient clairement F. C’est par ailleurs une partie convexe du plan : ´etant donn´es deux points A et B dans E(F) ainsi qu’une partie convexeΓde P qui contient F, on a A, B∈ΓcarΓcontient E(F) puis [A, B] ⊂Γpar convexit´e. On obtient ainsi[A, B] ⊂ E (F), ce qui prouve la convexit´e de E (F).

Comme E(F) est, par d´efinition, contenue dans toute partie convexe du plan contenant F, c’est la plus petite partie convexe du plan contenant F.

(7)

1.2. Pour ´etablir l’inclusion E(F) ⊂ B, il suffit de v´erifier que B est une partie convexe du plan contenant F. Il est clair que B contient F : en effet, chaque point A de F est le barycentre de la famille{(A, 1)}. Consid´erons maintenant deux points A et B dans B. Par hypoth`ese, on peut ´ecrire

A= Bar {(M11), . . . , (Mmm)} et B= Bar {(N11), . . . , (Nnn)}

avec M1, . . . ,Mm,N1, . . . ,Nn∈ F,λ1, . . . ,λm1, . . . ,µn∈ R>0,∑16i6mλi>0 et∑16 j6nµj>0. Contrairement aux appa- rences, nous pouvons faire en sorte que A et B soient barycentres des mˆemes points de F, avec des coefficients diff´erents : il suffit en effet de poser

Q1= M1, . . . ,Qm= Mm,Qm+1= N1, . . . ,Qm+n= Nn, (ces points ne sont pas n´ecessairement tous distincts)

λ1122, . . . ,λmmm+1 = . . .λm+n = 0 et

µ1 = . . . =µm = 0,µm+11, . . . ,µn+mn, de sorte que

A= Bar

(Q11), . . . , (Qm+nm+n )

et B= Bar

(Q11), . . . , (Qm+nm+n ) , en utilisant le fait qu’un point affect´e du poids 0 ne compte pas dans la d´efinition d’un barycentre.

On a ´evidemment tλi+ (1 − t)µi>0 pour tout i et t16i6m+nλi+ (1 − t)∑16i6m+nµi>0. Maintenant, les propri´et´es

´el´ementaires des barycentres permettent d’´ecrire Bar{(A,t), (B, 1 − t)} = Bar

Bar

(Q1,tλ1), . . . , (Qm+n,tλm+n ) ,Bar

(Q1,(1 − t)µ1), . . . , (Qm+n,(1 − t)µm+n )

= Bar

(Q1,tλ1+ (1 − t)µ1), . . . , (Qm+n,tλm+n + (1 − t)µm+n ) ce qui prouve que le point Bar{A,t), (B, 1 − t)} appartient `a B.

L’inclusion r´eciproque B⊂ E (F) d´ecoule imm´ediatement du fait que toute partie convexe du plan contenant F contient

´egalement tout barycentre d’une famille finie de points de F affect´es de poids positifs. D´emontrons-le bri`evement en raisonnant par r´ecurrence sur le cardinal n d’une telle famille{(M11), . . . , (Mnn)}.

- Le r´esultat est vrai si n= 1 car Bar{M11)} = M1∈ F ⊂Γ.

- La validit´e du r´esultat si n= 2 vient de la convexit´e deΓpuisque Bar{(M11), (M22)} ∈ [M1,M2] ⊂Γ.

- Supposons le r´esultat acquis pour n > 2 et d´emontrons-le pour n+ 1. Siλn+1= 0, alors Bar{(M11), . . . , (Mnn), (Mn+1n+1)} = Bar {(M11), . . . , (Mnn)}

appartient `aΓd’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence. Siλn+1>0, l’associativit´e permet d’´ecrire Bar{(M11), . . . , (Mnn), (Mn+1n+1)} = Bar

(M11), . . . , (Mn−1n−1), (Mnn)

avec Mn = Bar{(Mnn), (Mn+1n+1)} etλnnn+1n+1>0. Ce point appartenant `aΓpar convexit´e, nous sommes ramen´es `a une famille de cardinal n et le barycentre consid´er´e appartient `aΓen vertu de l’hypoth`ese de r´ecurrence.

2.1. Pour tout nombre complexe z∈ C, f (z) =mj=1(z − rj)αj et donc f(z) =

m j=1

αj(z − rj)αj−1

16i6m, i6= j

(z − ri)αi

d’apr`es les r`egles de d´erivation d’un produit. Si z est distinct de r1, . . . ,rm, nous en d´eduisons f(z)

f(z) = ∑mj=1αj(z − rj)αj−116i6m, i6= j(z − ri)αi

mj=1(z − rj)αj

=

m j=1

αj

(z − rj)αj−116i6m, i6= j(z − ri)αi

mj=1(z − rj)αj

=

m j=1

αj

z− rj

.

2.2. Pour toute racine r∈ C de fdistincte des racines de f , l’´evaluation de la formule pr´ec´edente en z= r donne 0=

m j=1

αj

r− rj

=

m j=1

αj(r − rj)

|r − rj|2 .

Commeαjet|r − rj|2sont des nombres r´eels, il suffit de conjuguer pour obtenir le r´esultat souhait´e :

m j=1

αj

|r − rj|2(r − rj) = 0.

(8)

Etant donn´es deux points N et N´ d’affixes respectives z et z,−−→

NN= Re(z − z)−→

i + Im(z − z)−→

j . En s´eparant les parties r´eelle et imaginaire dans la derni`ere identit´e, celle-ci est donc ´equivalente `a la relation vectorielle

m j=1

αj

|r − rj|2

−−−→MMj=−→ 0 ,

o `u M (resp. Mj) d´esigne le point de P d’affixe r (resp. rj). Nous en d´eduisons que M est barycentre des points M1, . . . ,Mm

avec des poids strictement positifs.

2.3. Notons R l’ensemble des points de P dont les affixes sont les racines du polyn ˆome f . Si M est un point dont l’affixe r est une racine de f, alors

- soit r est ´egalement une racine de f , auquel cas M∈ R ⊂ E (R) ;

- soit r n’est pas une racine de f , auquel cas M est un barycentre des points de R affect´es de poids (strictement) positifs d’apr`es la question pr´ec´edente et donc M∈ E (R) en vertu de 1.2.

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