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Etude des conditions économiques en Afrique, 1969, 1970: (partie II)

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(1)

~ ~

~ ETUDE DES CONDITIONS ECO OMIQUES EN AFRIQUE,1970 . ~ ~ ,

1

I

fa

E. T.!... EN 0 T

ECAC 338.1(F)

£836

(2)

(Partie II) COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

Addis-Abeba

, ,

ETUDE DES CONDITIONS ECONOMIQUES EN AFRIQUE, 1970

NATIONS UNIES, New York 1972

(3)

NOTES EXPLICATIVES

Les cotes des documents de l'Organisation des Nations Unies se composent de lettres majuscules at de chiffres. La simple mention d'une cote dans un texte indique qu'il s'agit d'un document de l'Orga..

nisation. Les cotes des documents de l'Organisation des Nations Uniesprecedeespar Ie symbole EICN.14 ... indiquent que Ie document a ete publie sous les auspices de la Commission economique pour l'Afrique.

On a utilise dans la presente Etude les symbolessuivants :

•,. : non disponible. .. ; nul au negligeable •

Una barre obliqueplace8 entre deuxmilh~simes- example 1960/61 - indique una campagne agricola.

L orsque les deux mi Ilesimes sont nflunis par un trait d'union .. exemple 1960-1966 .. il s'agit nonnalement d'une serie annuelle comprenant toutes les annees civiles intermediaires et las ann lies citBes. Le trait d'union indique egalemant les peri odes pour lesquelles ona calcule les taux d'accroissement annuals mayens.

L'expression "Afrique en voie de developpement" s'entend de tous les pays et territoires autres que la Republique sud-africaine.

E/CN.14/520 (partie II)

PUBLICATION OES NATIONS UNIES No. de vente: F .72. II. K .5

Prix 'E .U. 4,50(ou equivalent en monnaie du pays)

(4)

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Addis-Abeba

, ,

ETUDE DES CONDITIONS ECONOMIQUES EN AFRIQUE, 1970

TABLE DES MATIl~RES

Note liminaire· page IV

Chapitre

INTRODUCT ION

2 NATURE ET IMPORTANCE

DE LA COMPTABILITE NATIONALE

3 QUELQUES PROBLEMES THEORIQUES ET TECHNIQUES

Annexa: Les systames, ancien at nouveau, de comptabilit6 nationale des Nations Unies at Ie rapport entre Ie nouveau systeme

at Ie systeme franctsis (Courcier)decomptabilitenationale 4 LA COMPTA81LITE NATIONALE

DANS LES PAYS EN VOlE DE DEVELOPPEMENT 5 LACOMPTA81LITE NATIONALE EN AFRIQUE

Annexa A : Existence desdonnees de comptabilit6 nationale at des donnees connexes

Annexa B : Donnees decomptabiliten8tionale pour certains pays africa ins, 1980-1989

7 19

38

69 81

103

126

* La premiere Partie de cette Etude 86ta imprimee en un tome perticulier; voir Ie document E/CN.14/520 (Partie I) qui comporte les chapitresciooepres :

1 .. Introduction at t§valuation generale du developpement de I"Afrique: 2 - Produit inUlrieur brut; 3 - Agriculture. sylviculture. pachei 4 .. Industries extractives:

6 -Industries manufacturieres et construction; 6" Energie; 7" Transactions ex.te..

rieuresi 8" Transports at tourisme; 9 .. Finance; 10 - Main--d'oeuvre, enseignement et fonnation; 11" Perspectives pour certains pays en 1970; 12 .. Quelques plans recents de developpement.

(On signale A I'attention des personnes dltsirant sa procurer des exempla:res suP'"

plementaires de la premiere Partie,qu'elle porte un autrenumerodevente: F.71.1I.K.9)•

NATIONS UNIES , New York; .... 1972

(5)

NOTE LIMINAIRE

L'Etude des conditions economiques en Afrique en 1970 constitu0 13. cinqu18me 1i- vraison d'une seriG continuo do rapports onnuels que Ie secretariat de la Commission

economique pour l ' Afrique publie sur la 81 tuation ecclllomiquo do I'Afrique. Conforme- ment it la prcctier1l8 ccdnptee pour l'Stude do

1969,

on se propose dans Ie present docu- mont (Partie

II

de l'Etudc de

1970)

do completer l'analyse de la situation economique courante qui fait l'objet de la premiere partie de l'Etude par un eX8ffi3h plus vastc de sujets particulierement importants qui interessent Ie d6veloppement economique de 1tLfrique.

Cette seconde partie porte sur la comptabilite nationalc on Afrique. Elle a pour objet fondemental la presentation annotee de donnees oompletes sur Ie revenu na- tional dos pays africains au cours des anneos

60.

~ depit des difficultes theori- ques at st~tistiquosqui s'opposent it la plup~t des efforts deployes pour estimer la production (10 revenu) et leurs principaux elements, on fait un grand usage des st~­

tistiques du revenu national concernent les pays africains. Ces statistiques sont d'ailleurs it oertains eg"rds difficiles 3. obtonir. Eo raison de la grande demande et (Ie l' offre limi tee, los rGnseignoments presentes dans la presento Etude soront fort proh:?blement tres recherches. Dans eGS condi tiona on so propose,

a

titre de miso en garde necessairc, de donner dans le texte qui accompagne les statistiques suffisam- mont d'indications generales et particulieres relatives aux donnees afin de permettre

a

un lecteur attentif de se faire une opinion assez exacts sur l' importance

a

attri-

buer 3 ces statistiques. Ces statistiques sont ni parfaites ni, toutefois, inutiles.

Aeet egard, l'attitude fondamentale des redacteurs de l'~tude qui refleto fidelomont 1'2.etivite de la C~A dans ce domaine, est celIe d'un optimisme prudent : si on les utilise ~vec circonspcctiolli los donnees actuellement disponibles peuvent fournir une contribution precieuse A. l'annlyso et Q, l'elaboration de la politique

a

suivro, at si on les developpe de maniere rationnelle, les services africains de statistiques peu- vent produire

a

l'avenir des donnees plUG dignes de foi at plus utiles.

II convient de preciser que la presente r-::tude ne se veut pas un manuel de sta- tistiques. D1 effot, ello a ete redigee par des economistes qui sont tres oonseients des lacunes et do l' importance des statietiques et elle est destinee principalement aux utilisateurs et non pas aux auteurs de statistiquos. A cet egard, compte a ete tenu dos besoins des professeurs ot des etudiants des universites africaines. On a beaucoup discute la question de savoir qual genre de sciences economiques doit etre enseigne en Afrique. A ce sujet on peut adopter un certain Dombre d'opinions diffe- rentes. II est toutefois indubitable que ceux qui etudient l'eeonomie de l'Afrique devrp,ient etre f81niliarises avec les statistiques africaines : i l en est de meme des fonetinnnairos et des citoyens interessesg En redigeant 1a presente Etude, on srest d'Jne efforeet sens sacrifier 1(1 precision technique, d' exposer les principes et les problemes de la eomptabili

te

nationale de maniere

a

1a rendre generalement accessi- ble. Ainsi, on espere pouvoir mettre dee donnees de base concernant I' Afrique

a

la portee d'un vaste tSv8ntail de lecteurs interesses.

L'~tudo ost publieo sous la rGsponsabilite du seoretariat de la Commission eoo- nomiquG pour l'hfrique; les opinions qui y sont exprimees ne doivent etre attribuees ni

a

In Commission ni aux gouvernements ~embrGs.

Le Secr0taire executif

!\, ' " ( R.K.fl.. Gardiner

(6)

Chapitre premier INTRODUCTION

Un estime en general que les gouvernements des pays developpes ont

a

l'heure

actuelle sur leur economie un pouvoir dfaction plus grand qulil y a trente ou quaran- te ansI. Ce pauvoir acoru est

du

en partie aux progres de l'analyse macro-economique qui ala fois ont stimule une amelioration quantitative et qualitative considerable des donnees economiques et en ont beneficie. L'evolution concomitante en matiere d'analyse et de donnees s'est refletee de la fagon la plus coherente, la plus com- plete et la plus impressionnante dans la comptabilite nationale. A titre de premiere approximation, on peut definir la comptabilite nationale comme une description sta- tistique des activites eccnomiques interessant la definition des grandes options fon- damentales. C'est ainsi qU'en donnant un aper9u coherent,relativement logique et d'un caractere Dlus ou moins general des innombrables operations qUi se deroulent dans une economie, au cours d'un laps de temps determine, la comptabilite nationale ameliore la. connaissance de l'economie et, partant, 1a qualite de 1a gestion economi- que ainsi que 1a possibilite de saisir les consequences des mesures de politique 800- nomique.

Comme les comptes nationaux ne constituent un repertoire ni complet ni suffisam- ment detaille des operations economiques, leur contenu ne facilite pas

a

un degre

egal la solution de toutes les questions de politique economique. Bn l'etat actuel des ohoses, le cadre fondamental de la comptabilite nationale a ete largement congu dans le but d'eclaircir la maniere dont est determine, a court terme et a long terme, le niveau du revenu national dans les pays developpes

a

economie de marche, et il reflete par consequent certaines opinions au sujet des principaux facteurs qui con- tribuent

a

d2terminer Ie revenu national. En particulier, des signes evidents mon- trent que ce cadre reflete encore un fort interet (keynesien) pour 1a determination

a

court terme du revenu et qu'il fait done une grande part

a

la consommation, a l'epargne et

a

l'investissement.

Les techniques de comptabilite nationale telles qu'elles ont ete mises au point dans les pays developpes

a

economie de marche, ant

ete

pro~ressivement et generale- ment adopteee dans les pays en voie de developpement, y compris ceux d'Afrique. En

conseT~ence, les pays africains produisent actuellement un volume impressionnant de statistiques economiques et sociales, en tout cas par rapport ace qu'il en etait au moment de l'independance. C'est ainsi que des comptes nationaux portant sur diffe- rentes peri odes de temps existent pour 45 pays africains au moins. Vingt et un de ces pays n'ont commence d'etablir ces tableaux qu'apres 1960 et le champ et la qua- lite des donnees utilisees ont ete ameliores dans la quasi-totalite des pays au cours des annees 60. Parmi les pays qui disposent de comptes nationaux, 25 etablissent des estimations

a

prix constants (16 de ces pays se sont engages sur cette voie apres 1960) et il existe pour 15 pays africains en voie de developpement, au mains 28 ta- bleaux entrees-sorties dont 18 ont ete etablis apres 19602

1 11 convient de noter que cette affIrmation est de nature comparatlve. Meme au debut des annees 70, 1a gestlon economlque est loin d'etre une science exacte. En particu11er, 1a pcursuite slmultanee des deux objec- tlfs, qui consistent respectlvement ~ savolr aSsurer 1a croissance et J malntenjr 11 equ jlibre interleur et exte- rieur, continue de poser des probldmes formidables.

2 Pour un aper9u plus complet des donnees dlsponlbles, se rapporter au chapltre 5.

(7)

A la suite de l'accroissement du volume des donnees disponibles et sur la base de quelques hypotheses plus ou moins audacieuses, la CEA - qui depuis longtemps ras- semble et etablit des statistiques pour l'Afrique - a elabore pour un grand nombre de pays afrioains des comptes a prix oourants et a prix constants. Jusqu'a present, les travaux que la CEA mene dans ce domaine n'ont pas ete tous publies et la presente etude a pour objet principal de diffuser plus largement que par Ie passe les estima- tions relatives a l'evolution du produit des pays africains au oours d'une grande partie des annees 60. La CEA a deoide de publier une documentation etablie pour son usage interne, bien qu'elle n'ignore ni les problemes theoriques et statistiques qui se posent dans les conditions propres

a

l'Afrique ni les doutes d'ordre general qui ont ete manifestes au sujet de l'utilite de la comptabilite natlonale pcur les pays en voie de developpement.

Ces doutes d'ordre general sont souvent fondes sur un melange de oonsiderations theoriques et pratiques qui vont des problemes que pose Ie calcuI des agregats dans des economies ou existent simultanement un secteur traditionnel et un secteur moderne, au nombre restreint de statistioiens (mal) formes dont disposent les pays en voie de developpement, en passant par la necessite d'etablir de fa90n incoherente des estima- tions dont la validite peut etre contestee. C'est ainsi que Ie Professeur Gunnar Myrdal qui estime necessaire d'insister sur "l'extreme faiblesse des donnees statis-

tiques disponibles,,3 et qui craint que "dans la me sure ou la planifioation (en Asie du Sud) repose sur les donnees disponibles, elle risque d'etre mal orientee, tres serieusement dans certains cas,,4,. doute que les agregats conventionnels du revenu national presentent un interet reel pour les economies en voie de developpement et estime que l'assise statistique sur laquelle ils reposent est faible5

• alors que Ie Professeur Dudley Seers et d'autres ohercheurs ont defini "les conditions minimales pour l'etablissement d'estimations adequates du revenu national", a savoir l'exis- tence d'un regime etendu et efficaoe d'impots sur Ie revenu ou l'organisation d'en- quetes regulieres et completes dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie, condi tions auxquelles "Rresque auOlm pays en voie de developpement ne repond ••• meme de fa90n approximative" 6.

On ne peut ecarter a la legere les doutes touohant l'applicabilite de la compta- bilite nationale et Ie scepticisme au sujet de la validite des donnees de comptabi- lite nationale dans les pays en voie de developpement. D'une maniere generale, on peut affirmer a juste titre que les pays en voie de developpement se distinguent des pays developpes, que la necessite d'imputer certaines valeurs dans les economies do- minees par l'agriculture traditionnelle est plus grande et la "perfection" du marche moins grande que dans les pays developpes; et que (compares aux taches

a

executer) les statisticiens qualifies sont clairsemes. Ceci etant, il n'est pas etonnant que les lacunes et les incoherences des statistiques de comptabilite nationale peuvent etre aisement mises en eVidence7 Les differences manifestes que l'on releve entre les pays en voie de developpement et les pays developpes en ce qui concerne Ie cadre institutionnel et la structure economique, y compris Ie developpement plus faible des bureaux de statistique dans Ie premier groupe de pays, ne signifient toutefois pas, en soi, que la comptabilite nationale ne soit pas applicable aux pays en voie de de- veloppement ni que les donnees relatives au revenu national n'y representent aucune utilite. On peut donc d'une part, affirmer que Ie concept de la comptabilite

3 G. Myrdal, Asian Drama, Allen Lane The Penguin Press,Londres, 1968, vol. I, p. 473.

4 IbId" p. 481.

5 Pc-ur un examen plus dHallle voir leG ohapltres 11 et 12 et llannexe 2 4IIe Asian Drama.

6 Towards Full Employment, Bureau lnternatlonal du Travail, Gem!ve, 1970, p. 47 a: 48.

7 Voir par exemple Myrdal OPe cit., p. 479 a. 481.

(8)

nationale est valable dans les pays en voie de developpement et on peut,d'autre part, oonsiderer que les points faibles des statistiques disponibles posent surtout un pro- bleme, celui d'ameliorer l'efficacite des services statistiques.

Dans un sens, l'utilite theorique constitue un probleme plus important et plus complexe que l'efficacite statistique. La comptabilite nationale, repetons-le,eat essen- tiellement une methode visant a caracteriser les economies a des fins de politique

economique. Si les pays developpes et les pays en voie de developpement (et les gou- vernements qui en ont la responsabilite)diffaraient serieusement en oe qui oonoerne les objeotifs de politique eoonomique poursuivis, alors on pourrait estimer non sans raison qu'un systeme de oomptabilite nationale oon9u dans un pays developpe presen- terait un interet restreint pour un pays en voie de developpement. De maniere gene- rale on peut toutefois douter que les pays en voie de developpement et les pays deve- loppes different a tel point. La modernisation demeure l'objeotif fondamental des pays en voie de developpement; et, quoiqu'a l'heure actuelle on prenne probablement de plus en plus oonsoienoe, et a juste titre, du "oout" de la oroissanoe eoonomique moderne, oe sont les pays developpes qui definissent les normes pour oette moderni- sation. En d'autres termes, les hypotheses prinoipales qui, selon Ie Professeur Simon Kuznets, sont oelles sur la base desquelles sont resolus d'ordinaire les "pro- blemes epineux, et au premier ohef insolvables" qui se po sent quand on entreprend des oomparaisons du revenu a differentes periodes et dans differents pays, peuvent justifier dans une oertaine me sure l'opinion selon laquelle la oomptabilite nationale mise au point dans les economies avancees se prete a l'utilisation dans les pays en voie de developpement. Parmi les faoteurs etudies par Kuznets, "l'hypothese de base est la permanence de la nature humaine, en oe sens que l'importanoe attaohee aux dif- ferentes produotions ou facteurs de produotion, bien que prise dans une seule ou dans plusieurs sooietes, a une signification pour toutes ou, au moins, pour la plupart d'entre ellesll; et comme "nous vivona dans Ie temps present et non dans Ie passe, et (que) les eoonomies moins avanoees aspirent au niveau des plus avanoees, ••• les eoc- nomies les plus avanoees ••• fournissent les ori teres de la oroissanoe eoonomique"B.

Si l'on argue de cette fa90n, on implique que "la permanence de la nature hu- maine" dans les sooietas se trouvant

a

des niveaux de developpement eoonomique et

sooial differents, s'etend suffisamment au oomportement eoonomique pour qu'il parais- se justifie de leur appliquer a toutes un oadre d'analyse oommun. D'aucuns s'eleve- ront oertainement oontre oette oonclusion et en l'etat actuel de nos oonnaissances on ne peut pretendre qu'elle ait ete rigoureusement verifiee. A titre d'hypothese, elle est toutefois aussi plausible que l'affirmation contraire (selon laquelle les conditions et Ie comportement sont si radicalement differents dans les pays en voie de developpement et dans les p~s developpes, qutils justifient un traitement radi- calement different); et Ie fait que la comptabilite nationale ait ete largement adop-

tee dans les pays en voie de developpement constitue, en l'absence d'une preuve con- cluante du contraire, une cer~aine justification pragmatique de l'opinion sous-jacente que nOus examinons maintenant •

8 S. Kuznets, Six conferences sur la croJssance economlque, Paris 1963, pp. 3 et 4.

9 A moIns que lion consldere que la fatblesse stattstlque nlest pas justiciable de remddes et que les rela- tIons de comportement dans les economies en vole de developpement sont Inaccesslbles aux efforts des chercheurs 11 est manlfeste que nl les lacunes actuelles des stat1stIques (tel1es que celles que decrlt Myrdal dans son Asl:n Drama), nl 1lemplot, sans dlscernement, des oomptes natlonaux et de la theorle keyneslenne (tels que Griffin ~ Enos dans leur PlannJ~g Develoement, AddJson-Wesley, Londres, 1970.. pages 222 et 223, l1attrlbuent

a

FeT et Rants).

ne constituent une preuve peremptolre.

(9)

Si nous admcttons en matiere economique une certaine nermanence de la nature hu- maine afin de pouvoir appliquer la comptabilite nationale aux pays en voie de deve- loppement, nOU8 n'affirmons pas pour autant que cette comptabilite se prete entiere- ment ou completement

a

l'emploi dans ces pays. Nous ne pre tendons pas non plus que les donnees de comptabilite nationale constituent en soi une base suffisante Dour l'analyse, et pour la formulation des politiques economiques dans les Days en voie de developpement. Nous voudrions toutefois affirmer qu'il faut developper la com-

p~abilite nationale dans les pays en voie de developpement en l'adaptant aux condi- tions locales et en ameliorant les statistiques necessaires, et nOn pas ecarter au remplacer cette technique. Les difficultes theoriques et statistiques, ainsi que les questions d'adaptation qui s'y rattachent, feront l'objet d'un examen plus appro- fondi dans un chapitre ulterieur. Quai qu'il en soit, compte tenu de ce qui precede, la decision de publier des donnees de comptabilite nationale detaillees mais, nous l'avouons, peu precises, pour les pays africains peut etre etayee par quelques decla- rations du Professeur Kuznets qui, en examinant les difficultes liees auxGomparai- sons du revenu

a

differents moments et dans differents pays, a ecrit une fois ce qui suit: "Les difficultes conceptuelles et autres ne justifient pas le refus de mesurer

••• En depit des limitations ••• on peut beauooup apprendre d'un examen minutieux et rigoureux des donnees - pourvu qu'on les examine en se posant des questions signifi- catives et qu'on soit suffisamment familier avec les caracteristiques tant des chif- fres que des processus sous-jacents. Quelles que soient les erreurs que l'on puisse faire en chemjn - et elles sont nombreuses - elles peuvent au mains etre corrigees par d'autres" 10.

Le fait que l'on publie ces donnees devrait etre considere comme procedant d'un optimisme prudent. Cet optimisme est fonde en partie sur le raisonnement a priori presente ci-dessus et en partie sur l'experience acquise par la Division de la sta- tistique de la CEA. 11 repose en outre sur les conclusions de la mission d'etude et de statistique organisee par la CEA qui avait visite un certain nombre de pays afri- cains choisis de fa90n

a

etre grosse modo representatifs d'un beaucoup plus grand nombrell: Cette visi te a confirme - ce qui etai t presque superflu - que 1e champ des statistiques est loin d'etre complet et que les donnees disponibles sont en grande partie qualitativement insuffisantes. Chose plus importante, l'impression la plus marquante et la plus encourageante que la mission ait retiree de son voyage a toute- fois ete que des efforts methodiques et perseverants sont deployes dans tous les pays visites pour remedier aces faiblesses. Les donnees existantes sont sans aucun doute incompletes et insuffisantes. Elles constituent toutefois bien plus que 1e resultat de simples conjectures et les services de statistique qui etablissent ces donnees sont de toute evidence susceptibles d'etre ameliores.

En attendant, les donnees devraient naturellement etre utilisees avec prudence et les usagers potentiels devraient etre suffisamment conscients des difficultes sous-jacentes afin de pouvoir evaluer d'une fayon critique les estimations presentees par la suite. Si l'on voulait faire en sorte que cette evaluation soit

a

la portee de tous les lecteurs de la presente etude, il faudrait, theoriquement,donner un aper- yU complet, detaille et critique de la comptabilite nationale et de ses progres, fournir les caracteristiques des systemes de comptabilite utilises en Afrique et exposer la fayon dont sont elaborees certaines statistiques, ce qui permettrait aux 1ecteurs interesses de verifier los resultats. Memo si cet ideal etait en principe realisable,

10 Kuznets, OPe cit., p. 5.

11 La representattvlte a He determlnee d'apr~s Ies critdres geographlques, Ie nlveau de developpement et Ie

syst~me de comptabl1tte nationale utilise. La mIssIon slest rendue dans Ies pays sulvants : Maroc, Ghana, Zatre et Ethtople.

(10)

i1 faudrait pour y parvenir plusieurs volumes dont Ie contenu decouragerait certains lecteurs tout en se revelant peut-etre d'une familiarite ennuyeuse pour d'autres. II fallait done trouver un moyen terme et nous nous efforcerons done de presenter un ou- vrage qui ~rosso modo se suffit

a

lui-merne et qui n'exige qurune faible connaissance prealable de la comptabilite nationale afin que les simples profanes et les specia- listes puissent utiliser (ou non) la documentation statistique qU'il contientencon- naissant dans une large mesure les problemes en jeu.

Dans Ie chapitre 2, nous examinerons done la nature et l'importance de la com- ptabilite nationale en en exposant brievement les principales caracteristiques. Au chapitre 3, nous nous attacherons

a

certains des problemes plus delicats et plus dif- ficiles

a

resoudre que pose la comptabilite nationale,

a

la necessite de disposer d'un systeme suffisamment articule de comptabilite (Ie systeme de comptabilite nationale des Nations Unies en est un exemple), et

a

la signification profonde de la comptabili- te nationale. En procedant du general vers Ie particulier, nous examinerons au chapi- tre 4 les problemes que Dose la comptabilite nationale dans les pays en voie de de- veloppement alors que nous exposerons au chapitre

5

les pratiques de comptabilite nationale utilisees en Afrique pour aboutir

a

une presentation annotee des donnees existant dans les pays africains.

(11)
(12)

Chapitre 2 NATURE ET IMPORTANCE

DE LA COMPTABIUTE NATIONALE

Dans un passage marquant, Ie Professeur J.K. Galbraith Q formule l'une des re- vendications des plus ambitieuses qui aient jamais ete faites au nom de la comptabi- lite nationale. II affirme essentiellement que la comptabilite nationale a eu une influence plus decisive sur l'issue de la deuxieme guerre mondiale que la mise au point de la bombe atomique. II ecrit ainsi : "au moment ou eclatait la deuxieme guer- re mondiale, Ie nouveau systeme dG comptabilite nationale, qui est maintenant genera- lement connu grace aux chiffres globaux du produit national brut, venait tout juste d'etre adopte aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Le systeme s'est revele indispensable pour l'orientation des mesures de mobilisation. II n'avait pas encore ete entierement assimile en Allemagne. En partie parce que les Allemands savaient moins bien que les democraties ce qu'ils produisaient, de quelle fagon ils repartis- saient cette production entre les emplois militaires et les emplois civils, de quelle fagon ils affectaient les ressources aux utilisations immediates ou aux investisse- ments et de quelle maniere ils distribuaient Ie revenu correspondant - informations qui ressortaient des nouveauX comptes - les Allemands mobilisaient leurs ressources economiques avec bien moins de competence et d'audace que ne Ie faisaient l'Angleterre, ou les Etats-Unis. Comme ils etaient modestes, les economistes n'ont jamais fait grand cas de la puissance de l'arme qu'ils avaient mis entre les mains de leurs gou- vernements, alors meme que son importance pour la victoire dans ~e conflit ait ete considerablement plus grande que celIe de l'energie atomique" 1 .

Galbrai th affirme que la superiori te en ce qui concerne les techniques de mesure economique a ete

a

l'origine d'une superiorite en matiere de gestion economique telle qu'elle a contribue notablement

a

la victoire dans une guerreimportante. Par ailleurs, il indique clairement que la technique superieure de mesure consistai t en "Ie nouveau systeme de comptabilite nationale", qui (en 1939) venait d'etre adopte par un certain nombre d'Etats belligerants. Meme si elle est legerement exageree, cette affirmation garde du poids et la possibilite qu'il existe des liens positifs plus amples (et peut- eire merne plus frequents) entre la mesure des activites economiques et leur gestion est clairement sous-entendue. C'est naturellement cette suggestion meme qui explique directement la propagation tres rapide de la comptabilite nationale au lendemain de la guerre. Dro1S Ie present chapitre nous nous proposons done dtexaminer plus avant Ie rapport entre les mesures et la gestion. En particulier, nous etudierons ce qui est mesure et Ie processus (systeme) de mesure fera l'objet d'Lill expose sommaire.

A titre preliminaire, il convient de signaler qu'il s'agit de decrire et d'exa- miner un systeme de comptabilite nationale. Comme il s'agit d'illl systeme, il est ma- nifeste, des Ie depart, que nous avons affaire

a

quelque chose de plus ordonne qu 'un repertoire de mesures choisies au hasard. Pour anticiper un peu sur les developpe- ments suivants, on peut admettre que la "comptabilite sociale" qui englobe la compta- bilite du revenu national, "porte sur la classification statistique des activites entreprises par les etres humains et par les institutions humainos sous une forme qui nous aide

a

comprendre Ie fonctionnement de l'economie dans son ensemble" 2 • Lo

1 2

J.K. Galbraith, American CapItalism, Hcughton Ivlifflln, (Sentry Edition), Cambridge, 1962, p. 76.

Edey and Peacock, hlatlonal Income and Social A.ccountlng, HutchIson, Londres, 1961, p. ll.

(13)

fonctionnement d'une economie, merne la plus simple, donnC!J1t lieu

a

un tres grand nom- brc d'operations et

a

des rapports plus ou mains compliques, sa comprehension ne peut m2nifestement aVclDcer quIau prix d'une abstraction et d 'une simplification analyti- ques. De meme, la classification statistique qui a ete con9ue pour faciliter la com- prehension, doit de toute evidence etre organisee

a

partir de certaines opinions co- herentes touch ant Ie fonctionnement de l'economie. La comptabilite nationale est done bien plus que Ie simple rassemblement "neutre" de statistiques. Elle constitue une tentative ordonnee de mesurer' les variables et les const81ltes dont l' abstraction economique ~ revele qu'elles revetaient une importance primordiale p~rmi les multi- ples elements qui constituent un systeme economique. La comptabilite nationale re- flete done la theorie economique et reagit sur elle (d81ls la mesure ou la theorie est sensible a l'observation)i et si l'on examine judicieusement la comptabilite nationa- Ie, il faut prendre en consideration les statistiques proprement dites, la theorie l'ex- poserons encore d'une maniere plus detaillee, les doutes exprimes au sujet de l'appli- serons encore d'une maniere plus detaillee, les doutes exprimes au sujet de l'appli- cabilite de la comptabilite nationale aux pays en voie de developpement procedent en realite en grande partie d'un doute plus pro fond concernant l'applicabilite de la theorie economique sous-jacente au developpement merne.

Differents arguments peuvent etre mis en avant pour critiquer ou defendre le choix de l'Etat-nation comme unite de base

a

laquelle se referent les mesures. Dans la pratique la comptabilite s'inscrit dans un cadre national (au lieu de se situer sur un plan municipal, regional, continental ou mondial), parce que les gouvernements nationaux ont le pouvoir de decider effectivement qu'il faut rassembler et publier des comptes nationaux. Au-dela de cette explication de facto, on peut justifier le choix de l'Etat-nation par la communaute de sentiments qui existe normalement au sein de sa population et par Ie fait que les gouvernements nationaux sont des agents puis- sants des transformations economiques. Car, comme I'a remarqu8 Ie Professeur Kuznets,

"un processus complexe et etendu peut etre Ie mieux etudie si ses manifestations sont regroupees autour d'unites qui influent sur son deroulement, plutot qu1autour d'unites qui n'ont guere de rapport perceptible avec le processus. C'est ainsi qu'il ne serait guere utile d'etudier la croissance economique de groupes de familIes classes selon la lettre initiale du nom de famille,,3. Il faut necmmoins gardor present

a

l ' ospri t que, statistiquement parlant, la deoislon de choisir l'Etat-nation comme unite de ba- se comporte un element d'arbitraire et que d'autres choix (moins extravagants que ce- lui des frunilles mentionne ci-dessus) SOLt concevables.

L'examen des principales questions qui se rattachent a l'objet et aux procedes de la comptabilite nationale peut utilement commencer par un bref retour

a

Galbraith.

Dans Ie passage cite ci-dessus, i1 affirm8 sans ambiguite que si l'on sait mieux os qui 0st produit dans une economie, de quelle fa90n la production est repartie entre los differents emplois et de quelle fa90n le revenu issu de la production est reparti, on peut mobiliser les ressources plus efficacement pour poursuivre un but particulier que si l'on agissait dans une ignorance quasiment totale de ces elements. Puisque la connaissance qui confere cette superiorite en matiere de gestion economique est spe- cifiquement attribuee

a

la comptabilite Lationale, il s'ensuit que cette comptabilite mesure la production, en montre la composition et ~l'en mesurant la production, elle mesure les revenus correspondants. En admettant pour l'instant une correlation plus ou moins directe entre la production et le revenu, nous pouvons donc dire que la comptabilite nationale a pour objet de mesurer la production totale, et qu'elle fait donc partie d'une tradition longue (et controversee), bien que sous sa forme actuelle et relativeffient articulee elle ne soit qu'un phenomene assez recent. ?our se fairs une certaine idee du caractere fondamental de la controverse et de l'anciennete de

3 S. Kuznets, Modern Economic Growth, Yale, New Haven, 1366, p. 17.

(14)

cette tradition, i l Buffi t de rappeler que Sir Hilliam Petty (1623-1687), "au lieu d'utiliser seulement des termes comparatifs et superlatifs ainsi que des arguments intellectuels , a choisi de stexprimer par des chiffres, des poid.s et des mesures1l4~

Gomme Schumpeter l' a di t, "Petty l l 'etai t pas victime du slogan : que les faits par- lent pour eux-memes", mais Hil etait 1t1.ll1 des theoriciens pour lesquels science est en fait synonyme de mesure, qui for gent des outils pour l'analyse qui etudient les faits numeriques et qui meprisent profondement tous les autres"S En bref, Petty a invente "1' ari thmetique politique", et bien qu' il ne soi t pas parvenu

a

en donner une definition precise, il a inclus Ie revenu national dans son domaine d'interet et

en a reconnu l'importanoe pour l'analyse.

Quelques annees plus tard, Fran90is Quesnay (1694-1774) a mis au point son fa- meux Tableau economigu~qui, de l'avis de Schumpeter,appelle notre attention pour au mains trois raisons6• En premier lieu, il " a rendu possible une ellorme simplifi- cation11. Ainsi, la vie economique " cons iste en des millions de relations ou de flux qui relient entre eux les entreprises et les menages particuliers. Nous pouvons for- muler certains theoremes

a

leur sujet, mais nous ne pouvons jamais les observer tous.

Mais si nous les rempla90ns par les rapports de classe

a

classe ou par des flux d'a- gregats de classes (ou autres), le grand nombre de variables qui empechent la solution du probleme 8conomique est subitement ramene

a

un petit nombre que l'on peut etudier et suivre facilement". En second lieu, la theorie analytique simplifiee du Tableau offre "de grandes possibilites pour la theorie numerique", et Quesnay "s'interessait aux statistiques et essayait effectivement d'evaluer la production annuelle et d'au- tres agregats". Troisiemement, le tableau represente la premiere tentative de concre- tiser explicitement le concept de l'equilibre economique.

Ges anciens exemples d'arithmetique politique tendent

a

etayer l'opinion du Pro- fesseur Kuznets selon laquelle on s'interesse au revenu national du moins depuis l'avenement des Etats-nations 7, et ils contribuent

a

demontrer l'attrait de cette ari thmetique. Considere comme Ie "pro duit de l' activi te eC(lDomique des individus •••

et des institutions qui constituent une nation "S, le revenu national retient

a

juste titre un interet de longue date, puisque les questions relatives

a

la marche

a

suivre

pour rendre commensurables les differents elements du produit social, et,partant,pour mesurer celui-ci et pour fournir des renseignements comparables sur sa composition et sa distribution, sont au centre meme de l'economie politique et l'ont ete depuis long- temps. Sans vouloir approfondir ce sujet, on peut constater que la connaissance du volume, de la composition et de la repartition du produit national est de toute evi- dence necessaire si l'on veut repondre

a

la ~uestion eternelle de savoir comment on peut augmenter le produit et en modifier (ameliorer) la repartition. Geci etant, il n'est guere etonnant que les premieres estimations du revenu national aient

ete

eta- blies pour le Royaume-Uni vers la fin du XVlle siecle, pour la France vers la fin du XVIlle siecle etpour les Etats-Unis au debut du XIXe siecle. Cependant, ce n'est qu'au XXe siecle que l'on a commence de mGsurer regulierement et d'une fagon plus au mains coherente Ie revenu national et les elements constitutifso

Le fait que la comptabilite nationale systematique se soit developpee

a

une date

relativement reoente s'explique peut-etre par les difficultes (qui se rattachent

a

la theorie de la valeur-travail) que l'on avait eprouvees auparavant

a

adopter une unite

4 5 6 7 8

J.A. Schumpeter~History of EconomIc Analysis~ Oxford University Press, New Press, New York, 1955, p. 211.

Ib I d.

~., p •.240

a

242.

Encyclopedia JrTtannica (edltlon de 1956l, vol. 16, p. 146 a 149.

Ibid., p. 147.

(15)

de valeur adequate et utilisable dans la pratique. Son apparition peut aussi tres certainement etre associee

a

certains des principaux evenements politiques et econo- miques du XXe siecle. C'est ainsi que la guerre de

1914-1918

a mis en evidence que, pour faciliter la poursuite de la guerre, il fallait des renseignements detailles sur l'economiej les graves problemes economiques qui se posaient pendant une grande partie des annees 30, ont appele l'attention avec insistance sur les niveaux nationaux de la production et de l'emploi, et en particulier sur les problemes qui se posent quand on voulait les accroitre aU maximum en employant integralement et efficacement les ressources disponiblesj et, comme on l'a indique, la guerre de

1939-1945

a stimule considerablement la me sure systematique et precise des caracteristiques et des re- suI tats de l'activite economique. Quoi qu'il en soit, au lendemain de la guerre de

1939-1945

les estimations systematiques du revenu national qui reduisaient les "rea- lites diverses de l'economie

a

une quantite unique (ou

a

des series de celle-ci) en limitant l'etendue des activites

a

etudier, en les mesurant

a

l'aide d'un denomina- teur commun, Ie prix du marche, et en appliquant un ensemble de regles definissant les elements qui devaient entrer en ligne de compte oomme couts de production pour Ie calcul du ... produit" offraient au moins la perspective d'aboutir

a

une "defini- tion du revenu national et de ses elements, val able en temps de paix et en temps de guerre, pour l'epoque presente et un passe plus lointain, ainsi que pour des pays dont Ie systeme social presentait des differences considerables,,9.

Mis aU point vers

1945.

et ulterieurement ameliore compte tenu de l'evolution des connaissances theoriques et de leur approfondissement. ce systeme de comptabi- lite constitue depuis la guerre une base statistique sur laquelle sont fondees, en grande partio, les analyses economiques et la politique economique dans les pays de- veloppes et dans les pays en voie de developpement. Comme on l'indiquera plus loin,

en partieulier dans Ie chapitre suivant, il fallait tenir compte dans Ie cadre du systeme tel qu'il existe aetuellement, d'un eertain nombre de problemes aSsez diffi- ciles

a

aborder et la signification profonde des resultats obtenus n'a pas eneoro etait eclaircio. Ces resultats nlen sont pas moins apparornment utiles et,expOS8es sommairement, los methedes et la base utilisees pour les obtonir sont aisemont com- prehensibles. Par consequent, il n'est done pas sans interot de conSacrer 10 resto du present chapitro

a

un expose general do la nature de la eemptabilite nationalo, et de signaler aU depart que la comptabilite nationale moderne est fonde8 largement sur l'utilisation des prix du marche comme instruments d'evaluation, ot que la forme fon- damontale des comptos que l' on etablit actuollemcmt (pour presenter les agregats eco- nomiquos) est do toute evidonce largemont redevable

a

la theorio keynesienne du rcve- nu dont 1 'elaboration, personne ne l'ignore, procedait d'uno preoceupation d'expliquer los fluctuations

a

court terme qui so produisont dans los economios do marche des pays developpes. L'appareil analytique keynesien comprend los six variables suivan- tos : Ie rcvonu national lui-memo, l'cmploi, la consommation, l'invGstissoment, 10 taux d'interot ot los dispohibilites monetaires, at Ie volume normal du revenu natio- nal cst determine par la fonction de eonsommation (qui etablit un rapport ontre la consommation et 10 rovenu ot qui detormine ipso facto la fonction d'epargne, puisque 10 revenu qui n'ost pas consomme constituo l'epargne), la fonetion d'investissemont ot la fonction do preference pour la liquidite. Los categories employees par Keynes consommation, invostissemont, epargno, ete. - etaient evidommont utiliseos dans los ouvragos d'economio dopuis tres longtomps. Toutefois, Koynos a defini los rapperts

9 l!WI., p. 149.

(16)

entre ces agregats dlune maD18re qui a eu une influence sans precedent, netamment sur la comptabilite nationale10. Clest ainsi que 8i "les comptos nationaux servent

a

don-

ner un contenu statistique

a

certaines relations economiques fondamcntales qui jouont un role important dans la theorie macro-economique" 11, alors sa base theorique est du moins

a

l'origine largement inspiree par K8ynes. II importe toutefois do rappoler qu'il est normal que les systemes de comptabilite s'eloignent de leur origine. Par ailleurs, on peut affirmer quo Ie lien entre la theorie et la comptabilite peut etre discerne dans los identites de comptabilite nationale qui expriment les rapports ne- cessaires existant par definition entre les grands secteurs (ou agregats) dlune eco- nomie (et qui imposent ainsi un cadre coherent pour l'analyse)i ot que ces identites peuvent etre d'une nature

a

tel point generalequ'olles se revelent neutres par rap- port

a

1U1 certain evcmtail do theories macro-economiques 12 •

La comprehension de la comptabilite nationale peut proceder de l'affirmation qu'il importe gran dement de mesurer Ie produit national. A la question qui so poso tout naturellement - qu'est-ce que c'est que Ie produit national? - on peut tout d'abord donner une reponse simple: Ie flux annuel de biens et de services fournis par "Ie trave.il at Ie capital du pays agissant sur les ressources naturelles de celui- ci13 Cette simplo reponse indique que la comptabilite nationale a pour objet de mo- surer les resultats de l'activite productive et elle suggere qU'il faut distinguer entre l'activite productivo (pout-etre plus exactement les activites se rattachant

a

la production) at los autres operations se deroulant dans une economie. CGS autres operations qui sont connues sous Ie nom de paiements de transfert n'ont aucune contre- partie dans la production courante de biens et de services. Les pensions de vieilles- se et les bourses que l'Etat verse aux etudiants constituent un oxemple de ces paie- ments de transfert.

Le processus de production se compose de deux flux distincts mais relies entre eux - d'une part Ie flux de biens et de services, d'autre part Ie flux monetaire; et les limites de ces deux flux c01ncident d'autant plus quo l'economie est plus moder- no. En regIe generale, les deux flux vont en direction opposee, comme par exemple quand l'Office du cafe paie aux producteurs Ie cafe qu'ils ont livre

a

l'Office. II

va de soi que la correspondance entre flux reels et flux monetaires n'est jamais com- plete. Comme on l'a indique, les paiements de transfort constituent des flux mone- taires dont aucun flux reel n'est la contrepartie. Par ailleurs, pour certains flux reels il n'existe pas de flux monetaire correspondant. C'est ainsi que la production de 8ubsistance oonstitue un flux de biens qui n'a pas de flux monetaire comme oontre- partie. Ces deux exceptions

a

la regIe generale, l'existence des flux doubles et re- lies entre eux qui oaracterisent l'activite economique, sont

a

l'origine drun desac- cord profond sur la question de savoir ce qui constitue reellement la production (et donnent par consequent lieu

a

des differences dans les pratiques de comptabilite).

10 On presume que les lecteurs ont des notIons fondamentales de Jlanalyse keynesJenne. Les personnes deslreuses d'amellorer leurs connatssances de 1a theorle keyneslenne peuvent se referer utllement

a

P.A. Samuelson, Economics, Berne edftlon, McGraw-Hill, New York, 1970, partie 2. Presente d'une fa~on tres schematlque, l'equ!11_

bre keynes len exige que 1a demande globale des bIens et services et l'offre globale scient egales. Cemme Ie revenu IS5U des actlvltes de production n'est pas entlerement consomme, l'epargne et l'Investlssement dolvent eux aussl 8&re egaux.

11 G. Stuvel, Systems of SocIal Accounts, Clarendon Press, Oxford, 1965, p. 3.

12 IbId., chapltre 1.

13 Marshall, Principles of Economics, Seme ~dltlon, p. 524.

(17)

3i lion VQut evitor de campter certains flux deux fois, on ne doit pas prendro en consideration, en mosurant la production, la totalite des flux monetaires qui cor- rospondent

a

des flux reels dans le seoteur do la produotion, mame si les limites do oelui-oi ont ete srrotees. Lo risque de oomptor oertains flux deux fois est souvont illustre par 10 traitement du pain ouit. La oulture du froment, la produotion de fa- rine at la cuisson de pain devraient etre normalement considerees comme activites produotives. Le fromont est toutefois inoorpore dans la farine et oelle-oi est inoor- poree au pain. Par consequent, si Ie pain est mesure (evalue) de fagon

a

inclure Ie ble at la farino qui y sont incorpores, on compterait de toute evidence le ble et la farine deux fois si on les faisait entrer on ligno de oompte separement en mesurant la produotion. On evite de oompter oertaines aotivites deux fois, si l'on distingue entre produits intermediaires et produits terminaux et si ceux-ci seulement sont con- sideres pour la mesure de la produotion. La notion do produotion finale reflete 1'0- pinion selon laquelle l'aotivite eoonomique a pour objet fondamontal la satisfaotion des besoins actuels et futurs du consommateurj la production finale est done achemi- nee vers le oonsommateur final ou bien elle vient s'ajouter au stook de oapital. Con- formement

a

oette optique, la produotion est mesuree au moment ou elle traverse la ligne de demaroation entre le seoteur de la produotion et oelui des utilisations fi- nales et les flux qui ne passent pas les limites du seoteur (produotion intermediaire) ou qui se situent entierement en dehors de oelles-oi (paiement de transfert) ne sont done pas pris en consideration dans les calculs.

On peut d0no supposer que la valeur de la produotion nationale pendant une pe- riode determinee (une annee par exemple) ost egalo aux prix du marohe des biens et des servioes produits aux fins de oonsommation et des biens produits en vue de leur addition au stook de oapital. La oonsommation peut etre deoomposee en oonsommation privee (alimentation, vetements, artioles de menage, speotaoles, voyages prives, eto.) qui est largement determinee par les preferenoes personnelles, le revenu et le rap- port des prix, et en oonsommation publigue (oonsommation oourante de biens et de ser- vices par l'Etat qui fournit

a

la collectivite oertains servicos en matiere de sante

et d'enseignement) qui peut etre largement influenceo par des considerations de poli- tique gouvernementale. La formation de capital ou l'investissement comprend la for- mation de oapital fixe (usines, maohines, batiments publios, industriels et prives, eto.), los mouvoments des stooks et l'investissement not

a

l'etranger (la differenoe entre les exportations et les importations).

En evaluant aux prix du marohe les biens et les servioes produits en vue de la oonsommation et de l'investissemont, on obtient les ohiffros globaux du produit na- tional brut auquel se refere Galbraith dans la oitation faite au debut du chapitre.

Jusqu'ici, l'examen a toutefois ete axe sur la question de la composition et de la determination de l'element produit. Maintenant il faut parler des adjeotifs brut et national. Le produit brut se distingue du produi t net par le fait que pour son cal- cul on tient compte de la necessite d'entretenir le stook de capital, oe qu'on ne fait pas pour 10 produit net. C'est ainsi que, si pendant une periode quelle qu'elle soit, un element des machines utilisees pour la production est use et doit par conse- quent etre remplace, le produit net "consiste en le produit brut diminue de la partie de celui-ci qui est necessaire p;:;; entretenir le capital", et "la phrase 'entretenir le capital' est utilisee dans un sens restrictif et signifie non pas maintenir le ca- pital intaot dans l'absolu, mais le maintenir intact par rapport aux degradations qu'il subit

a

l'occasionde son emploi dans l'industrie"J4. En d'autres termes, c'est la depreciation du capital qui oonstitua la difference entre le produit brut et le produit net.

14 A.C. Pigou; Inccme, MacMillan, Londres, 1948, p. 4.

(18)

II f0Ut Qussi etablir uno distinction entre Ie produit nctional ct Ie produit interieur, In premiere notion etant fondee sur dJS considerD,tions politiqucs, 12, se- conde sur des considerations geographiques0 r;'est ainsi que Ie produit national con- sisto en lc production des residents d'un PQys, quol quo soit l'8ndroit ou ils deploi- ent leurs efforts productifs (ou, plus exactement, l'endroit ou sont utilis8s les ser- vices des facteurs apparten~1t aux residents), alors que le produit interieur est constitue par In production obtcnuG dans les limites geographiques dlun pays, sans egard

a

l~ residence des productcurs (au, plus exactoment, dos propriet~ircsdes ser- vices productifs). Un ouvrior de l'industrie automobile qui resido

a

Detroit (:Et,~t8­

Unis), at qui so rend au travail

a

\.Jindsor (Canada) c:ontribue au produit national 2me- ricain et au produit interieur canadien. De meme une societe britanniqu8 ny8nt des actifs producteurs do dividendos en Ethiopie oontribuc QU produit national du Royaumc- Uni et ~u produit interieur ethiopien. Comme le montrcnt cos exemples, c'ost Ie soldo du rovenu des facteurs re9u du roste du monde qui constitue lQ differonce entre le produit brut et le produit national.

Grace

a

ces distinctions entre brut et net et entre national et interieur, on obtient qUQtre unites de produits possibles, dont chacunc pout 3tre evaluee QUX prix du rnQrche. Dans In. plupart des economies, toutefois, les prix du marche accuseront une "distorsion" par rapport au prix de revient, pe.reo que certains procedes de pro- duction sont subventionnes ot que d'cutres sont Qssujettis

a

des taxes et impots. A certaines fins, il peut etre utile d' evaluer b, production aux couts dos facteurs.

A cet effet, il fQut Qjouter

a

la valeur du marche le mont ant des subventions d'ex- ploitQtion at cn defalquer le montant des impots indirocts. Comme il Gxisto quatre fa90nsdedeterminer le produit total et deux fa90ns de l'evQluer, il s'cnsuit que l'on peut effoctuer huit mesures differentes : produit national brut ou net et pro- duit interieur brut ou net, dont chacun peut etro evalue aux prix du marche ot au cout des facteurs. 11 resulte de ce qui precede, que l'on peut

a

partir de l'une de

CGS mGsures construirc uno chaine qui les relic tautes entre olles. Pour illustror cet expose, at pour Ie rendre plus interessant, nous montrerons ci-dessous quo l'on peut cheminer du produit national au cout des factcurs (revenu national) vers 10 pro- duit interieur brut aux prix du marche de la fa90n suivante :

1. Produit national au cout des facteurs, plus amortissemonts;

2. Produit national brut au cout des factcurs, plus impots indirects, mains subventions d'exploi tation;

3.

Produit national brut aux prix du marche moins soldc du rovonu dos facteurs re9u de l'exterieur;

4. Produit intericur brut aux prix du marche.

Que l'on rccoure aux notions de net ou de brut, de national ou d'interieur, la production consideree oomprend les biens et les services produits pour satisfaire la consommation finale. II est possible de ffiosurer Ie produit final de trois ma- nieres differcntes, mais (en principe) egales, en se fondcillt sur le rcvenu des f2C-

t~urs issu de la production des biens et des services corrospondants, sur los depon- 8es necessaires p0ur acheminer ce qui est produit vers des utilisations finales ou sur l' ensemble cornplexe et ordonne de relations interindustrielles qui se re,ttachent normalement

a

In production. La production peut etre mosuree en premier lieu au moyen des depenses relatives aux biens ct services terminaux; en socond lieu,

a

l'ai- de du montant total des rovenus issus do la productic'n des bions et services et troi- siernement, par l ' addition de la "valeur Qjoutee" dans chaque brancho d'activite (uni- te de production) aux matieres premieres et autres elements d'cntree achctes

a

d'au- tr8s branches d'cctivite avant que Ie produit de la branche en quostion pcrvicnne

a

uno autre branche d'activite au

a

l'utilisateur finGl.

(19)

Jusqutir:i nous .;::.vcns o:;..camine In. question de savoir GC quo la comptabilite llc.tio- nale cst appeleo

a

mGsurar at nous av"ns donne un brcf apcryu des methodes do mesure utiliseos. II n'~ guero ete question du car~ctere system~tiqu8 do la ccmptabilite nationalo et de la mesuro dans 12quelle olle facilitc la comprehension des operations economiques. Afin de remedier

a

cotto omission, il cst commode de rappelor que l'a~­

tivite economique pondant une periodo, quelle qu'elle soit, comprend uno multitude d1operations. Ces operations pourraient etre classeos et presontees de nombreusos fayons diff6rcntes, une fois que 1 'on a d0nne une toneur statistique

a

ces classifi- cations. L'un des premiers traits distinctifs qui caracterisent In compt~bilitena- tionale est qu'elle comporte une classification de l'economie par secteurs et que les

result~ts obtcnus sont presentes sous la forme de comptes. Les soctours oonstituent essentiolloment dos groupements fonotionncls d'2gents economiques. A cet egard, on distingue aisement Ie sccteur de la produotion et Ie socteur des menages, et "sous leur forme la plus simple ••• les comptes nation~ux servent uniquement

a

me surer lQ production? l~ consommation et Ifinvestissement d'une maTIiere telle qufils mettent en

~vidonco l~ distinction

a

etablir cntre les decisions d'une part des personnos qui sfoccupcnt de 12- production de biens at de services at cl'autre part do oelles qui sfinterossont

a

la consommation dos produits obtonus,,15.

Les comptos nationaux pouvent etre at sont normalemont presentes sous la formB d'une serie de tableaux

a

doubles entrees, au 108 obligations do paio~ont sont por- tees au debit (cote gGuche du compte), et Ie droit de recevoir des p~iomGnts au ore- dit (cote droit du comptd. ees obligations ot cos dr·)its naissent entre les agents (~cheteurs at vendeurs), qui participent

a

uno morne transaction. Noroalement, les aahoteurs et les vendeurs seront des personnes distinctes et les valeurs debitees et oreditees, qui constituont onsemble l'ecriture double, s0nt insorites dru1s deux comp- tes differents. 0uoi qu'il en sait, il arrive parfois que l'aoheteur et Ie vendeur sont une meme personnc, C0mme dans Ie cas ou un exploit ant agricole consomme ses pro- pres procluitscr Alors il faut imputcr une valeur

a

cotto oper2-tioll? considerer 1<:1 per- sonne en question

a

la fois comme productour at comme consommatour et lui assignor deux comptes

au

sont inscrits les deux elemonts de l'operation imputeo. Comme cho..que operation necossite doux ecritures egales, qui figurent 2U debit et au credit respec- tivement des comptes des agents correspondEmts, i1 est m2nifeste que la somme de tous les credits d'un systeme de comptes doit etre egale

a

la somme de tous les debits.

PQr ailleurs, la SOmme des debits et des credits de oh~que compte particulier peut etre rendue egale par If inclusion dfun s81de compto.ble (qui represente "lfepargne" ou la "desepargnc"). Si oela ost fait, il s'ensuit encore que Ie totd des debits ot des oredits doit otre egal.

L'egalite des debits et des oredits est une oonsequenoe logique d'un systeme do comptabili te qui sort

a

imposer une certaine homogenei te aux rnesures eoonomiques Gt qui oontribue

a

mettre en evidence Ie caractere interdependant des transaotions economiques. I I en decoule aussi que les donnees de cr-Jffiptc:.bilite nationale peuvent atre presentees sous forme d1equations. Les possibilites de presentation ne sont toutcfois pas limitees aux equations et aux comptes et,

a

ce stade? il nfest pas sans interet d'illustrer les principes fondamentau:c et les differentes formes de presenta- tinn

a

l'aid8 d'un ensemble de oomptes tres simplos (et partant largement simplifies).

Ainsi, si tnute la production et~it destinee

a

la consommation im~ediate et qu' olle fut en fait immediatement oonscmmee par les menages, alors les resul tats de I f activite economique pourraient otre presentes daDS les deux comptes suivants :

15 Edey and Peacock, op. cit., p. 15.

14

(20)

'Jebi t

Compto do production

Credit 1 • Revenu global issu de la production

Y

2. Depenses globnlcs en biens de consom- mation et services

C Compte des menages

3. Depenses globales en biens de consom- 4.

mation at services

C

Revenu global issu do lil production Y Ces deux comptes sont evidemment si simples qu'ils paraisscnt triviaux. lIs pormettcnt neanmoins de faire ressortir certaines dos caracteristiques do comptes bien plus complexes. Compte tenu des hypotheses qui servent de fondement aux comptos simples, il est clair que Y = C et que les soldcs comptilblos no s0nt pas necessaires.

Comme Y+ C = C+ Y, la somme des debits est de toute evidence egille

a

lil somme dos credits. Dlune ccrtaine fa90n, toutefois, Y+ C nc presente aucun interet commO agre- gat economique, oar cotto expression est cn filit egale

a

2Y. Dans les comptcs, Yre- presonte clairement 10 revenu total ou le produit. Partant de l'hypothese que les benefices issus do la production Bont repartis comme element du rovenu des menages, le compte de production exprime simplement l'identite qui resulte du fait quo le re- venu issu de la production ost egal

a

la valeur de la production; at il ressort du compte des menages qu' il y a identite entre la consommation at Ie revellU issu do la productiollo Le compte de la production et Ie compte des menages so distinguent par le fait suivant : le premier est un compte d'operations (qui montre les details de l'activite productive), ot le second est un compto d'affectation (au figuront les re- cettes courilntes et la fa90n dont ces recettes sont employees par les differents groupes d'agents economiques). D~1S l'economic simple que DOUS avans consideree, Ie compte de production mesure le revenu total (la production totale) de maniere impli- cite par la methode du revenu et par la methode des depenses - et le compte des mena- ges represento les details do son utilisation.

Comme les deux comptes comprennent des identites, il est evidernment possible do presenter les renseignements qu'ils contiennont sous forme d'equationso Ainsi, on peut ecrire comme suit le compte de production et le compte dos menages:

Y C •••• (1) et C Y •••• (2)

ou C et Y ont la signification indiquee pour los comptes ci-dossus. Le fait que ces deux symboles permettent de representer chacun de Ces deux comptes, montre bien la nature fondamentalo du processus economiquo en jeu. Commo on l'a indique, les rela-

tions fondamentalGs qui sont ainsi mises en evidenoe peuvent etre considerees COmme flux et les processus de base peuvent etre exprimes graphiquoment par un diagr2Illme de flux. On trouvcril

a

la figure 1 un diagramme de ce genre, qui montre

a

premiere vue que Ie processus economique est represente comme un circuit ferlne au Ie revenu des facteurs (Y) issu de la production, sert

a

financer les de~enses de conscmmation (C) at o-u. les depenses de consommation sont de leur cote

a

I' origina du revonu des fne- tours. Figure Simple diagramme de flU'"

Compte de production 0

y ...:

Compte des -menages

15

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Les rcnseigncm2nts c~ntenus daDs Ie compte de productioD et dans Ie compte des menages pouvcnt anfin etre presentes SallS forme ma.triciollo? les colonnes de la mn.tri- co corrospondant nux postes debites at les lignos aUA postes credites. C'ost ainsi qu'rm peut montrcr les deux comptcs sous 12. forme 8uivante :

i -,-,,-

_,Debits

i Cr8di ts "

,

Compte de production Compte des menages

Compte de production

y

Compte des menages

C

La forme matrioielle a un certain nombre d'avantages? dont I'economie de presen- tation. ~lle fait aussi rossortir les relations existant entre les flux et las comp- tes au ils sont inscrits. Clost ainsi que Ie paste C, qui so trouve

a

l'intersection de la colonne des menagcs lOt de la ligne de la production, correspond aux depenscs des menages relatives aux produits des entreprises.

Les comptcs de production et des menages extremement simples que nous venons de decrire, peuvent etre consideres comme des etats "consolidesll, qui se rapportent

a

un

grand nombre d'operations realisees pBX dos entreprises commerciales et industriolles et par dcs menages. Ceci etant, la simplification procede en partie de l'agregation, de sorte que toutes les operations se deroula1t

a

l'interieur de l'un des deux sec- teurs no sont pas cnregistrees et que l'on calcule uno velour unique pour la totalite des operati'ns realisees entre les deux secteurs. 8n partie, on obtient cette simpli- fication en limi tent I'activi

te

ecnl10miquG aux operations debollchant sur la conSOrnma- tioD, qui se derouleut entre les entraprisGs at les menages se trouvant sur un meme territQire economiquc. Or, merne si on De prend en consideration qu'une seule economie, l'activite economique est bien plus complexe que ne l'indiquc Ge tableau, et il faut s'en rendre compte, clest-a.-dire reconnaitre au moins l'existcncG (et l'importance ecc'llomique) de I'J5tatJ I'existence des rapports economiques avec les etrangers et Ie fait que Ie r8venu n'est pas completement consomme ct que la production n'est pas com- posee exclusivement de biens de consommation. En se fondant sur cetto assise realis- to? on peut etablir une serie de camptes valablcs et qui SaLS etre absolurr.ent carr.plets

scnt relativement detailles. A cet effet, il faut ajouter au compte de production at au compte des menages un compte des administrations, un compte de capital et un compte dit du "rcste du mandel!.

Rcssemblant au compte des menages, 10 compte des administrations est un compte d'Gffectation, au compte des recettes et paiements, eu l'on inscrit normalement les differentes recettes fiscales et ou l'on indique les paiemcnts afferents

a

la consom-

mation publique, les transferts lOt l'epargne publique. Le compte do capital mot en evidence l'origine de l'epargne et les principales categories d'investissements. 11 ne constitue donc pas un regroupement des activites des agents d'apres leur fonction comme le font le compte de production et le compte des menages. 11 traduit l'idonti- te keynesicnnc (ox-post) de l'epargne et de l'investissement et met en evidence les

"fuites" et leG "injections" liees au flux circulaire des revenus dans l'eoonomie.

Dans 10 cOlr.pte du reste du monde, on regroupe les operati')nS en capital et les opera- tions cour311tes d'une eC0nomie donnee avec taus le8 autres pays consideres globalement.

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