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Lea efforts tendant

a.

mesurer le-prnduit national peuvent Gtro consideres Gomme

etant a l'origine de la comptabilite nationale. Or, comme on l'a montre dans le cha-pitre precedent, tout systeme quolquo peu elabore de comptes sort

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bien d' autres fins que celle de mesurer la production. La mesure de 10.. production n'en est pas moins l'element essentiel. Sous sa forme la plus agregee,la comptabilite nationale peut etre limitee

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Ull compte de production - qui montre que Ie revenu des facteurs est egal a la valeur des produits fabriques - et a un compte de revenus (ou de finance-ment) qui montro que le revenu des facteurs sert a financer l'achat des produits ter-minauxo Par In suite1 on perfectionno 1U1 systeme de comptes nationaux en ventilant

l'economie par secteurs et on etablissant une serie articulee comprenant un ou plu-sieurs comptes pour chaque secteur. Ainsi, oonstate-t-on, un systeme articule peut etre construit

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partir de 10.. definition et de 10.. me sure du produit final. Ce proces-sus de definition, de mesure et d'elaboration se heurte a un certain nombre de pro-blemas plus au mains difficiles

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resoudre et auxquels on a fait reference d8Jls les

pass~ges anterieurs. Le present chapitre a done pour objet l'examen de certains aes problemes majeurs qui se po sent

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chaque stade. Si l'on VGut que l'expose soit Gom-plet, il est par ailleurs utile de frrire suivre l'examen des problemes touchant la definition, la mesure et l'elaboration des comptes nationaux, de quelques considera-tions sur la signification plus profonde des donnees de comptabilite nationale.

1) Definition de la production

D'une fagon logiquement satisfaisnntc1 on peut etablir une distinction entre leG activites productives et les activites non productives qui se deroulent dans une eco-nomic et on peut ainsi tracer une ligne demarquant les activites productives. On peut considerer que les biens et services passant cette 1l1igne de part ageII au cours d'une periode specifiee constituent 10 produit total. En definissant le produit de cette fagon, on definit (delimite) aussi les activites de production intermediaire qui contribuent, directement ou indirectement, dans los limites du domaine ainsi de-fini,a la production finale ainsi qu'a certains flux (paiements de transfert) qui se situent entieroment en dehors du domaine de la production. Malgr8 la riguour logiqu8, un element d'arbitraire se rattache inevitablement a une definition de la production qui, en raison de divergences de vues sur des questions economiques importantes, de differences d'objectifs et parfois meme de problemes ideologiques, ouvre la voie

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des diff8rences de traitement. Ces differences de traitcment peuvent proc8der des divergences de VilOS au sUJet de la definition de l'activite pruductive et de cello des activites de production intermediairo. Ainsi, dans la plupart des pays devolop-pes

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economic de marche, on considere comme activite productive toute activite qui, en principe au mains, peut etre evaluee aux prix du marche. ~ans l'Union des Republi-ques socialistes sovietiRepubli-ques en revanche, on estime que la production se compose es-sontiellcment du produit materiel et des services utilises dW1S la production et la distribution de biens materiels. 11 s' ensuit que dans l'Union sovietique un certain nombre de services (ceux du pianiste concertistc, du olown do cirque, du prQfesseur d'universite et du coiffeur, par exemple) sont relies aux flux de transfert, alors que dans les pays developpes a economie de marche ils entront en ligna de compte pour le calcul de la production finale.

'.<uand on etablit une distinction entre la production intermediaire et la produc-tion finale, on se heurto

a

un certain nombre de problemas qui, puisqu'ils 11C se

pre-tent pas ~isement

a

uno solution satisfaisante, sont normalement resolus p~r Ie ro-cours

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dGG elements convontionnels, la plupart du temps arretes d'un commun accord.

La difficulte que l'on eprouve a ce 8Ujot tient on grande partie a la distinction a etablir entre 10 cout de la production et la contribution a l~ production finale. A cet egard, l'uno des questions les plus interessantes est celle du traitement a reser-ver aux services fournis par les administrations, auxquels ne correspond aucune acti-vite commercialo. On peut estimer que les depenses publiquos au titre de la securite interieure et exterioure, procurent un cadre dans lequel s'inscrit la production, alors morne qu'elles n8 contribuent pas directement

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1a production. Clest ainsi que Ie Professeur Kuznets a fait valoir que "les flux de services vers l'individu qui emanent de l' economio, constituent un courant de biens economiques produits et obte-nus dans une situation do paix interieure, de securite exterieure et de protection par la loi do droits determines, et qu'ils ne peuvent donc comprendre cette situation meme a titre de services"1 • D' autr9 part, on peut emettro l ' avis selon lequel les services rendus auY.: fins du maintien de la paLY.:, de la defense ot de l' administration judiciaire ont un oout social qui peut etre (en principe) mesure et qui devrait figu-rer dans les comptes nationauY.: (ne serait-ce que pour permettre une evaluation plus ou moins complete des res sources disponibles). fu fait, de nombreux pays developpes

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economie de marche comprcnnent CGS services rendus par les administrations dans leur produit national, tandis que la France exclut les sorvices rendus par les admi-nistrations qui ne sont pas ranges sous la rubrique des entreprises.

Des questions analogues

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celles que nous venons d'examiner se pasent

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propos du traitement de certaines depenses personnelles. C'est ainsi que l'on estime par-fois que les depensos engagees par les ouvriers pour les deplacements ontre leur lieu de residence et l'endroit au ils travaillent, devraient etre considerees comme un element du cout de produotion et non pas comme une contribution

a

la production. Les bases de oe rG.isonnement sont evidentes. Pour l'infirmer, on peut toutefois faire valoir que les ouvriers sont assez libres dans Ie choix de leur demeure et qu'ils ai-ment peut-etre les deplaceai-ments. Quoi qu'il en sait, les deplaoements entre Ie lieu de residenoe et le lieu de travail sont normalement pris en oonsideration avec d'au-tres elements dans les services de transport des voyageurs qui entrent dans la forma-tion de produi t naforma-tional.

Jusqu'a un oertain point, tout systeme de oomptabilite nationale sera determine par des considerations de oommodite statistique. II s'ensuit que certains elements seront compris dans le produit national parce qu'on dispose des donnees necessaires, ou qu'il est faoile de les imputer, et cette fa90n de proceder nous place dans une oertaine perplexite logique. A cet egard, un exemple classique est celui du traite-ment souvent contradiotoire que l'on reserve

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la propriete des maisons d'habitation et a l'activite des maitresses de maison. La premiere qui du point de vue des servi-ces rendus est logiquement identique au logement loue, est oomprise dans le produit national; la derniere qui a une contrepartie logique dans le travail d'un domostiquo remunere, De l'est pas.

11 serait aisement possible de fournir de multiples exemplos de traitements am-bigus et de proposer d'autres definitions valables do la production. Ce qui precede

suffit toutefois pour demontrer que les definitions peuvent legitimement varier en fonction de oertains objoctifs, perspectives et interets et que l'adoption d'un com-mun aocord de certaines definitions ne reduit en rien la neoessite de prendre des

1 S. Kuznets, "Government Product and National Incomel1 In Income and Wealth, Series I, Bowes and Bowes~

Cambridge, 19S1, p.. 194.

decisions plus ou moins arbi traires. II Sfonsuit qu' aucune definition et allCun tr2,i-tement n'ont uno v2.1eur o..bsoluc. .~uand on a adopte des definitions particulieres et defini un traitement, on peut toutefeis peser des questions valables sur la fagon plus ou mains coherente dont on applique ces definitions ou co tro.itcment. En fin de comp-te, il y a peut-etre lieu de faire observer que memo le repertoire le plus complet des difficultes de definition ne devrait pas servir

a

dissimuler que lion reserve en general un traitement uniforme a la plupart des operations economiques.

2) 1·lesure

En examinant la nature de la oomptabilite nationale nous avons deja indique que la production (le revenu) pouvait en principe etre mesuree par l'agregation du revenu des faoteurs, par l'agregation de la valeur ajoutee a chaque stade du processus de production et par les depenses relatives au produit final. 11 a aussi ete montre que ces trois mesures etaient egales, ce qui n'est pas etonnant, puisqu1elles portent toutes trois sur le meme flux de biens et de servioes. En theorie, la produotion de-vrait donc etre mesuree de trois manieres independantos mais identiques, afin que le chiffre final puisse etre verifie trois fois. Dans la pratique, les donnees neces-saires pour la oomptabilite nationale proviennent,en grande partie, des renseignements dont les administrations publiques ont besoin pour d'~utres raisons administratives et les souroes prinoipales dont on les degage sont les declarations faites en vue de l'impot sur le revenu, les resultats de reoensemonts agriooles et industriels et les comptes publios, quelle que soit leur forme. Nome quand les donnees de base prove-nant de ces sources sont en soi dignes de foi, les renseignements ne suffisent souvent pas pour etablir des estimations de la valeur ajoutee et tendent a etre inoomplet s en ce qui conoerne les deux autres fagons de mesurer la production, en partioulier par la methode des depenses. En fait, il n'est normalement pas possible d'evaluer de fa-gon entierement independante la produotion, le revenu et les depenses.

Les diffioultes que l'on eprouvG a mesurer la produotion ne se limitent pas aux lacunes statistiques. Le probleme le plus diffioile a resoudre auquel nous ayalls en-oore a faire tient au fait que l'utilite des donnees de oomptabilite nationale repose surtout sur les series chronologiques ou les statistiques comparatives et que l'obser-vat ion iso1ee ne presente done qutun interet restreint. Ort les comparaisons donnent surtout des resultats valables quand les oonditions a oomparer presentent une unifor-mite fonoiere et,

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oet effet, il faut souvent ajuster d'une fagon ou d'une autre les chiffres utilises. A oot egard, il est bon de retenir parmi los problemes prinoipaux, la neoessite de prooeder a des ajustements oompte tenu de l'evolution des prix (afin de mesurer les modifications en lItermes reelsu ), la necessite de prendre en conside-ration la consornmation de capital (afin dlobtenir une mesure en termes nets), les problemas lies aUK changements notables de qualite d'un merne produit et aux difficul-tes supplementaires que pose Ie passage des comparaisons d~1S Ie temps aux comparai-sons internationales.

Nous avons deja defini le produit interieur national brut ou net oomme le flux brut ou net de biens ot de servioes qui sont a la disposition des residents d'un pays donne au cours dtune periode particuliere de temps, ou qui sont issus de l'activite eoonomiquG de oe pays. Nous avons aussi pu oonstater quo l'evaluation aux prix du marohe et en termes monetaires permet de oomparer et de mesurer la grande variete de biens et de servioes qui oonstituent le produit national. Btant dcnne ces oaracte-ristiques des methodes utilisees pour evaluer le produit national, la neoessite de se montrer tres prudent en entreprenant des comparaisons d8ns Ie temps est mise on evi-denoe par le fait que si la oomposition reelle (physique) de la produotion ne ohange pas d'une periode a l'autre, alors que les prix de tous los biens et servioes doublent, les mesures de base indiqueraient un doublement apparent du produit national, bien que Ie volume des biens et services obtenus soit demeure inchcU1ge. II va de soi que

duDS la pratique la composition de la production se modifiera cortainement et que l' amplQur ct 12, directic'll1 relativQs des mouvements de prix pour differents produi ts varieront dans 18 tEmps, ot meme d'une annec

a

l'autre. Par consequent, on eprouve des difficultec bien plus considerables que l'on le croit it premiere vue it mesurer l'evolution du produit reel, bien que l'on dispose deJa de l'element cle pour la so-lution pratiquQ du probleme,

a

savoir la desagregation implicite de la valour du pro-duit en deux composant8s, Ie volume et Ie prix.

Four l'instant i l est commode de concontrer l' attention sur la production brute2 at d' admottre que pour obtenir aisement ':les mesuras comparables et precises de 1o, pro-duction, la composi tioD de la production de biens et services constamment homogenes ne d8vrait pas varior daDS Ie tamps, et Ie volume des differents biens et services pro-duits devrait toujours changer dans des proportions egales et dens une memo direction.

Dans les conditions les plus improbables, il serait possible de determiner clairemeni

si~ d'une annec

a

l'autre, la production a augmenie ou diminue dans une certaine pro-portion. Dans la pratique, il faut avoir recours aux mesures des variations de va-leur, de prix et de quentite et partent faire face a des difficultes considerables.

Ces difficul tes tienncl1t en partio au fait que si, normalement, il est impossible dlevaluer dtune mQnierc independante la ?roduction, Ie revcnu at les depensos

a

lours prix do marche, il cst a fortiori impossible d'evaluer le produit reel de trois fa-gons differentes et independentes. Per ailleurs, meme si cela etai t rossible, un cer-tain nombre de problem8s qui sont communs

a

toutes les mesures resteraient intacts.

Ces problemas tiennent au fe.it que Ie produit reel ne peut etre m8sure directement.

II faut done avoir recnurs aux nombres-indices. Cela pose des questions en matiere de selection et de representativite, de ponderation et de choix de la base a utiliser pour la comparaison. On ne peut repondre avec precision

a

ces questions. En partie?

la difficulte est inherente aux donnees disponibles. C'est ainsi que par exemple on nlobtiont jamais des renseignements tout

a

fait complets ni suffisamment detailles

sur l~ consommation privee de biens et de services. Si lion veut saisir llevolution de cette consommation, il faut par consequent c;hoisir certains elements que 11on con-siderc comme representatifs de llensemble, dans des conditions

au

leur choix sera ine-vi tOlblement influence par la nature des donneos existantese Quoi qu' il en soi t, les difficultes que Pon eprouve a mesurer le produit reel ne s'expliquent qu'en partie par Itinsuffisance des donnees disponibles. Facteur plus essentiel, une certuine

am-bigult~ resulte du fait que pour comparer la production d'un meme pays pendant deux periodus differentos, au de deux pays pendant la meme periode, on peut se placer dans un8 optiquG correspondent a l'une ou l'alltre des deux periodes, a l'un ou l'autre des pays; et comme touto cOlncidence des differentes optiques serait fortuite, un certain degre d'ambigulte est normalement inevitable. Cette ambigulte que l'on pourrait qua-lifier de "residuelle", influera sur le calcul des indices de la valeur, des prix et des quantites. 11 n'est pas sans interet d'exposer les problemes en entreprenant un bref examan d'ordre general des indices relatifs au changement de volume de la pro-duction brute.

Four faciliter cet expose, il est en outre commode de supposer que l'economie consideree est excessivement simple, et que la production finale sty compose seule-ment de deux biens - machines et cereales par exemple - et de presumer que l'on con-nait pour deux periodes differentes les quantites produitcs et les prix auxquels ces quantites sant vandues. On presente au tableau 1 les chiffres correspondent a cotte economia simple. 11 resscrt de ce tableau que la valeur de la production brute est passoe de 6 500 pendant la peri ode I a 11 600 pendant la periodo II, soit un accrois-sement de 78,8 p. 100. Or, comme la production physique de machines et de cerealGs a augmente de 66,7 at 14,3 p. 100 respectivement, on obtient une impression exageree

2 Simplement pwr eluder les problemes lies aux amortlssements qui seront examines brievement par la sulte~

de l'accroisscmeilt de la production reelle, si on compare l~ valeur de la production brute: pendant les deux periodcs. II est egalcment manifesto que d:ms notre cXGr.1ple, cette impression exageree est due aU fait que les prix, de meme que les quantites, ont augmente d'une periode

a

l'autrc. 11 s'agit done de c0rriger lQ mesure de la va-leur afin d'eliminer 1teffet des variations de prix.

Tableau 1 : Production au cours do deux periodes differentes dans une economie simple3

.w •. _ _

Periode I Periode I I

°1 P

1 °1P

1 °2 P

2 Q2 P2

Machines 300 10 3 000 500 12 6 000

Cereales 700 5 3 500 200 7 5 60c

Produit brut 6 500 11 600

Sur Ia base des renseignements presentes au tableau 1, une methode d'eliminer l'effet des variations de prix sur la comparaison de la production, consiste

a

re-evaluer la production de la periode II aux prix de la periode I. Apres cet exercice, l'augmentation de la production brute mesuree aux pric: de 101 periode 1-(38,5 p. 100)_

paratt plus plausible, compte tenu de l'evolution sous-jacente de la production de machines et de cereales, que Ie chiffre anterieur de 78,8 p. 100. Pour tenir compte des variations de prix, on peut toutefois aussi reevaluer la production de la peri ode I aux prix de la periode II, l'accroissement correspondant de la production brute s'etablissant ainsi

a

36,5 p. 100. II convient de signaler que la difference (01ppo1-remment reduite) entre les resultats des deux evaluations est due au chiffre hypothe-tique utilise. Dans la pratique, l'ecart pourrait etre plus important, particullere-ment si la comparaison porte sur un laps de temps plus long. En fait, la modifica-tion du rapport des prix s'accentue fort probablement avec Ie temps et les changements qui en resultent dans Ie domaine de l'offre et de la demande et qui se repercutent sur la composition de la production finale, doivent eux aussi s'accentuer avec 10 temps. Ceci etant, et etant donne un comportement normal en ce sens, que la demande

se deplace vers les biens relativement mains chers, on peut supposer quand on utilise pour la panderation les prix de la periode de base que Ie taux d'accroissement de la production sera plus fort que quand on utilise 1es prix de la periode finale sur la-quelle porte la comparaison. Si l' a:npleur "exacte" de la variation de la production devait se situer entre les resultats obtenus en ponderant Ie volume de la production par rapport

a

la periode de base ou

a

la periode finale, alars la divergence systema-tique qui existe entre les deux modes de calaul dovrait se traduire par une surcstima-tian des changements relatifs, si l'on utilise les prix de la periode de base, et par unG sOlls-estimation si l'on utilise les prix de la periode termina180 Dans CGS con-di tions, il est tres tentant de calculer un coefficient de ponderation "exactII en etablissant la moyenne des indices ponderes par rapport respectivement

a

la periode de base et

a

la periade terminale. On Ie fait parfois, alors meme que les fondements logiques de cet 8xercice ne sont pas particulierement solides.

3 les symboles utilises sont conventlonnels. Pet Qrepresentent Ie prix et 1a quantite et les indices in-fer leurs 1el 2 correspondent respectlvement aux perJodes I et II. Pour des raisons evldentes, on n1a pas calcule

3 les symboles utilises sont conventlonnels. Pet Qrepresentent Ie prix et 1a quantite et les indices in-fer leurs 1el 2 correspondent respectlvement aux perJodes I et II. Pour des raisons evldentes, on n1a pas calcule