L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB1−2010-2011
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du probl` eme de synth` ese sur les suites et les fonctions
L’objectif de ce probl`eme est l’´etude de l’´equation (E)d´efinie par :
(E) x3−7
4x+1 2 = 0.
Partie I −Etude graphique´ Soitf la fonction d´efinie par :
f:R→R, x7→x3−7 4x+1
2
dont une partie de la courbe repr´esentativeCf dans un rep`ere fix´e du plan est donn´ee ci-dessous.
1 2 3
−1
−2
1 2 3 4
−1
−2
−3
Cf
Graphique n˚1
α1
×
×
α2×
α3×
x1×
x2R´epondre aux questions suivantes en utilisant la graphique n˚1.
1. Comment peut-on visualiser les solutions de (E) sur le graphique n˚1 ?
2. Combien l’´equation (E) poss`ede-t-elle de solutions surR? Critiquer la r´eponse donn´ee.
3. Donner un encadrement de chacune des solutions de (E).
4. Dresser le tableau de variations def surR. Critiquer la r´eponse donn´ee.
Indication : On pourra faire apparaˆıtre deux abscisses utiles x1 etx2 sur le graphique n˚1.
Correction
1. Les solutions de l’´equation (E) sont les abscisses des points communs `a la courbeCfet `a l’axe des abscisses (cf. nombresα1,α2 etα3plac´es sur l’axe des abscisses).
2. D’apr`es le graphique n˚1, il semble que l’´equation (E) poss`ede 3 solutions (α1,α2 et α3). Comme on ne consid`ere qu’une partie de la courbe repr´esentative de f, il se peut qu’il y ait d’autres solutions dansR, hors de l’intervalle [−3,4].
Remarque : En fait, il n’y a pas d’autre solution queα1,α2 etα3`a l’´equation(E). En effet, un polynˆome de degr´e 3 ne peut pas avoir strictement plus de 3 racines. C’est une cons´equence du th´eor`eme de facto- risation par (X−a)d’un polynˆome admettanta comme racine.
3. On lit, sur le graphique n˚1, les encadrements suivants des trois solutionsα1, α2 etα3de (E) :
−1,5< α1<−1 0< α2<0,5 1< α3<1,5.
4. D’apr`es le graphique n˚1, il semble quef ait pour tableau de variations :
x −∞ x1 x2 +∞
Variations def
ր ց ր
o`ux1 etx2sont les nombres plac´es sur l’axe des abscisses de la figure n˚1 et dont des encadrements sont :
−1< x1<−0,5 0,5< x2<1.
On peut aussi remarquer qu’il semble quex1=−x2.
N’ayant qu’une partie de la courbeCf trac´ee, il se pourrait qu’il y ait d’autres changements de variations (sur ]− ∞,−3[ ou sur ]4,+∞[).
Remarque : On verra `a la question 5 de la partie II que le tableau de variations ci-dessus est correct (i.e.
qu’il n’y a pas d’autre changement de variation) et que x1=−x2.
Partie II −Etude analytique´
1. Montrer que pour toutx, y∈R, on a :
x3−y3= (x−y)(x2+xy+y2).
2. En d´eduire une factorisation def(x)−f(y) par (x−y) pour tout x, y∈R. On posex0=
r 7 12 = 1
2 r7
3
! .
3. (a) Montrer que pour toutx, y∈[x0,+∞[, tels quex < y on a : x2≥ 7
12 ; y2> 7
12 ; xy > 7 12. (b) En d´eduire que pour toutx, y ∈[x0,+∞[ tels que x < y, on a :
x2+xy+y2>7 4. (c) En d´eduire le sens de variation def sur [x0,+∞[.
4. S’inspirer de la question 3 pour d´eterminer le sens de variation de f sur ]− ∞,−x0], puis le sens de variation def sur ]−x0, x0[.
5. Dresser le tableau de variations def. Comparer le r´esultat `a la r´eponse donn´ee en I-4.
6. On fournit les encadrements suivants :
1,3< f(−x0)<1,4 et −0,4< f(x0)<−0,3.
Montrer que l’´equation (E) admet :
• une unique solution sur ]− ∞,−x0] ;
• une unique solution sur ]−x0, x0[ ;
• une unique solution sur [x0,+∞[.
7. En d´eduire le nombre de solutions de l’´equation (E) surR. Comparer le r´esultat `a la r´eponse donn´ee en I-2.
On souhaite `a pr´esent donner une valeur approch´ee, avec une pr´ecision arbitrairement grande, de la solution de (E)appartenant `a]−x0, x0[.
Correction
1. Soient x, y∈R. En d´eveloppant (x−y)(x2+xy+y2), on trouve : x3+x2y+xy2−x2y−xy2−y3 qui est bien ´egal `a x3−y3.
2. Soient x, y∈R.
f(x)−f(y) = x3−7 4x+1
2 −
y3−7 4y+1
2
= x3−7
4x−y3+7 4y
= x3−y3−7 4x+7
4y
= (x−y)(x2+xy+y2)−7
4(x−y) (cf. question 1)
= (x−y)
x2+xy+y2−7 4
On a donc :
f(x)−f(y) = (x−y)
x2+xy+y2−7 4
. (1)
3. (a) Soient x, y ∈ [x0,+∞[ tels que x < y. Comme 0 ≤ x0 ≤ x < y et comme la fonction carr´ee est strictement croissante sur R+, on a :
7
12 =x20≤x2< y2 d’o`u :
7
12 ≤x2 (2)
7
12 < y2. (3)
En multipliant membre `a membre les in´egalit´es suivantes :
x0≤x ; x0< y
qui ne mettent en jeu que des nombres strictement positifs, on obtient : 7
12 =x20< xy. (4)
(b) Soientx, y∈[x0,+∞[ tels que x < y. En sommant membre `a membre les in´egalit´es (2), (3) et (4) il vient :
7 4 = 7
12+ 7 12+ 7
12 < x2+y2+xy. (5)
L’in´egalit´e stricte dans (5) est, par exemple, due `a l’in´egalit´e stricte (3).
(c) Soientx, y∈[x0,+∞[ tels que x < y. On a donc :
x−y <0. (6)
De (5) on d´eduit :
x2+y2+xy−7
4 >0. (7)
Maintenant de la factorisation (1) et des in´egalit´es (6) et (7), on d´eduit : f(x)−f(y) = (x−y)
x2+y2+xy−7 4
<0
et donc quef(x)< f(y). La fonctionf est donc strictement croissante sur [x0,+∞[.
4. • Etude du sens de variation de´ f sur ]− ∞,−x0]
Soient x, y ∈]− ∞,−x0] tels que x < y. Comme x < y ≤ −x0 ≤ 0 et comme la fonction carr´ee est strictement d´ecroissante sur R− =]− ∞,0], on a :
x2> y2≥(−x0)2= 7 12 d’o`u :
x2> 7
12 (8)
y2≥ 7
12. (9)
Dex <−x0 ety≤ −x0, on d´eduit (multiplication de chaque membre par−1<0) :
−x > x0 ; −y≥x0.
En multipliant membre `a membre les in´egalit´es pr´ec´edentes, qui ne mettent en jeu que des nombres strictement positifs, on obtient :
xy= (−x)(−y)> x20= 7
12. (10)
En sommant membre `a membre les in´egalit´es (8), (9) et (10), on a : x2+y2+xy > 7
12+ 7 12+ 7
12 =7
4. (11)
L’in´egalit´e stricte dans (11) est, par exemple, due `a l’in´egalit´e stricte (8). On rappelle que, par hypoth`ese, x < y. On a donc :
x−y <0. (12)
De (11) on d´eduit :
x2+y2+xy−7
4 >0. (13)
Maintenant de la factorisation (1) et des in´egalit´es (12) et (13), on d´eduit : f(x)−f(y) = (x−y)
x2+y2+xy−7 4
<0
et donc quef(x)< f(y). La fonctionf est donc strictement croissante sur ]− ∞,−x0].
• Etude du sens de variation de´ f sur ]−x0, x0[
Remarque : Pour traiter ce point, on va se servir de la valeur absolue. On en rappelle la d´efinition. Si X ∈R, alors :
|X|=Max(−X, X) =
X siX ≥0
−X siX <0 .
Les propri´et´es de la valeur absolue suivantes, ´el´ementaires et bonnes `a savoir, seront utiles ici :
−Si A∈R+× etX∈R, alors X ∈]−A, A[ si et seulement si |X|< A;
−Si X∈R, alors X2=|X|2;
−Si X, Y ∈R, alors |X×Y|=|X| × |Y|;
−Si X∈R, alors X ≤ |X|.
Soient x, y∈]−x0, x0[ tels que x < y. Commex, y∈]−x0, x0[, on a : 0≤ |x|< x0 ; 0≤ |y|< x0. La fonction carr´ee ´etant strictement croissante sur R+, on a :
x2=|x|2< x20= 7
12 (14)
y2=|y|2< x20= 7
12. (15)
En multipliant membre `a membre les in´egalit´es suivantes :
|x|< x0 ; |y|< x0
qui ne mettent en jeu que des nombres positifs ou nuls, on obtient :
|x||y| ≤x20= 7
12. (16)
(L’in´egalit´e (16) est en fait stricte, mais cette propri´et´e additionnelle, qui n´ecessiterait une justification, n’est pas utile pour la suite.) On a de plus :
xy≤ |xy|=|x||y|. (17)
De (16) et (17), on d´eduit alors :
xy≤ 7
12. (18)
En sommant membre `a membre les in´egalit´es (14), (15) et (18), on a : x2+y2+xy < 7
12+ 7 12 + 7
12 = 7
4. (19)
L’in´egalit´e stricte dans (11) est, par exemple, due `a l’in´egalit´e stricte (14). On a suppos´e quex < y. On a donc :
x−y <0. (20)
De (19) on d´eduit :
x2+y2+xy−7
4 <0. (21)
Maintenant de la factorisation (1) et des in´egalit´es (20) et (21), on d´eduit : f(x)−f(y) = (x−y)
x2+y2+xy−7 4
>0
et donc quef(x)> f(y). La fonctionf est donc strictement d´ecroissante sur ]−x0, x0[.
5. Tableau de variations de f
x −∞ −x0 x0 +∞
f(−x0) +∞
Variations def
ր ց ր
−∞ f(x0)
Ce tableau de variations def est coh´erent avec celui obtenu en I-4. Les deux tableaux sont mˆemes iden- tiques si l’on remarque quex1=−x0,x2=x0. En I-4, il restait une incertitude sur le tableau de variations def, li´ee au fait qu’on ne consid´erait qu’une partie de la repr´esentation graphique def. Cette incertitude est `a pr´esent lev´ee, grˆace `a l’´etude analytique.
Remarque : Sur le tableau ci-dessous, on a fait figurer les limites de f en −∞ et en +∞ et on n’a pas donn´e de valeur exacte ou approch´ee de f(−x0) et de f(x0). Les limites seront justifi´ees `a la question suivante et compte tenu que l’on donne des encadrements de f(−x0)et de f(x0) dans l’´enonc´e, on peut penser qu’il n’est pas utile d’en dire plus sur ces deux nombres dans le tableau.
En r`egle g´en´erale, il faut essayer de compl´eter au maximum un tableau de variations (valeurs aux points remarquables, limites ´eventuelles) et toujours justifier ses r´esultats (e.g. les calculs de limites).
6. On commence par remarquer que l’´equation (E) se r´e´ecritf(x) = 0.
• Etude de l’´equation (E) sur ]´ − ∞,−x0]
– La fonction f est continue sur ]− ∞,−x0] (polynˆome) ; – La fonction f est strictement croissante sur ]− ∞,−x0] (cf. 4).
D’apr`es le th´eor`eme de la bijection,f r´ealise donc une bijection de ]−∞,−x0] sur
x→−∞lim f(x), f(−x0)
. Comme :
∀x∈R× f(x) =x3
1− 7 4x2 + 1
2x3 et
x→−∞lim x3=−∞ ; lim
x→−∞
1
x2 = lim
x→−∞
1 x3 = 0 on a lim
x→−∞f(x) =−∞.On en d´eduit quef r´ealise une bijection de de ]− ∞,−x0] sur ]−∞, f(−x0)].
Comme f(−x0) >0 (cf. encadrement donn´e dans l’´enonc´e), 0 ∈ ]−∞, f(−x0)]. L’´equation f(x) = 0 admet donc une unique solution dans ]− ∞,−x0].
• Etude de l’´equation (E) sur ]´ −x0, x0[
– La fonction f est continue sur ]−x0, x0[ (polynˆome) ;
– La fonction f est strictement d´ecroissante sur ]−x0, x0[ (cf. 4).
D’apr`es le th´eor`eme de la bijection,fr´ealise donc une bijection de ]−x0, x0[ sur
x→xlim0
f(x), lim
x→−x0
f(x)
. Commef est continue en−x0 et enx0 (polynˆome), on a :
x→xlim0
f(x) =f(x0) ; lim
x→−x0
f(x) =f(−x0).
On en d´eduit que f r´ealise une bijection de de ]−x0, x0[ sur ]f(x0), f(−x0)[. Comme f(x0) < 0 et f(−x0)>0 (cf. encadrements donn´es dans l’´enonc´e), 0∈]f(x0), f(−x0)[. L’´equation f(x) = 0 admet donc une unique solution dans ]−x0, x0[.
• Etude de l’´equation (E) sur [x´ 0,+∞[
– La fonction f est continue sur [x0,+∞[ (polynˆome) ;
– La fonction f est strictement croissante sur [x0,+∞[ (cf. 3.(c)).
D’apr`es le th´eor`eme de la bijection, f r´ealise donc une bijection de [x0,+∞[ sur
f(x0), lim
x→+∞f(x)
. Comme :
∀x∈R× f(x) =x3
1− 7 4x2 + 1
2x3 et
x→+∞lim x3= +∞ ; lim
x→+∞
1
x2 = lim
x→+∞
1 x3 = 0 on a lim
x→+∞f(x) = +∞. On en d´eduit que f r´ealise une bijection de de [x0,+∞[ sur [f(x0),+∞[.
Commef(x0)<0 (cf. encadrement donn´e dans l’´enonc´e), 0∈[f(x0),+∞[. L’´equationf(x) = 0 admet donc une unique solution dans [x0,+∞[.
7. On a le≪d´ecoupage≫ deRsuivant :
R=]− ∞,−x0]∪]−x0, x0[∪[x0,+∞[
sous la forme d’une r´eunion de trois parties deux `a deux disjointes.
Si pour tout I intervalle de R, on pose NbSol(I) le nombre de solutions de l’´equation (E) dansI, on a alors :
NbSol(R) = NbSol(]− ∞,−x0]) + NbSol(]−x0, x0[) + NbSol([x0,+∞[).
Or on a NbSol(]−∞,−x0]) = NbSol(]−x0, x0[) = NbSol([x0,+∞[) = 1 d’apr`es 6. On a donc NbSol(R) = 3.
On retrouve le r´esultat donn´e en I-2, mais sans l’incertitude ´evoqu´ee alors. La m´ethode analytique (le th´eor`eme de la bijection) a permi un comptage exact du nombre de solutions de (E).
On souhaite `a pr´esent donner une valeur approch´ee, avec une pr´ecision arbitrairement grande, de la solution de (E)appartenant `a]−x0, x0[.
Partie III −Etude d’une fonction auxiliaire´ Soitgla fonction d´efinie par :
g:R→R, x7→x3−3 4x+1
2
dont une partie de la courbe repr´esentativeCg dans un rep`ere fix´e du plan est donn´ee ci-apr`es.
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
−0.1
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
−0.1
−0.2 Graphique n˚2
Cg
×
y=x
α
1. `A l’aide du graphique n˚2, conjecturer une valeur deatelle que g est monotone sur l’intervalleI= [0, a]
et l’intervalleI est stable parg, i.e. :
∀x∈[0, a] g(x)∈[0, a].
Dans la suite on pose a = .
2. En s’inspirant de la question II-3 et en utilisant la question II-1, d´emontrer que la fonction g est stricte- ment d´ecroissante sur [0, a].
3. Finir de montrer la conjecture faite `a la question 1, i.e. montrer que pour toutx∈[0, a],g(x)∈[0, a].
4. Montrer que pour toutx, y∈[0, a] :
−3
4 ≤x2+y2+xy−3 4 ≤0 et en d´eduire que pour tout x, y∈[0, a] :
|g(x)−g(y)| ≤ 3
4 |x−y|.
5. D´eduire de 2 que la fonctionhd´efinie par :
h:R→R, x7→g(x)−x est strictement d´ecroissante sur [0, a].
6. Montrer que l’´equation (E′) d´efinie par :
(E′) g(x) =x
admet une unique solution sur [0, a].
On note αl’unique solution de (E′)sur[0, a].
7. Placerαsur le graphique n˚2.
8. Justifier queαest la solution de l’´equation (E) sur ]−x0, x0[. Placerαsur le graphique n˚1 et v´erifier la coh´erence des r´esultats entre les graphiques n˚1 et n˚2.
9. Dresser le tableau de signes de hsur [0, a].
10. En d´eduire la position relative de la courbeCget de la droite d’´equationy=xau-dessus de l’intervalle [0, a].
Correction
1. On remarque que la fonctiongest d´ecroissante sur l’intervalle
0,1 2
. De plus, si l’on projette parall`element
`a l’axe des abscisses, sur l’axe des ordonn´ees, la partie (verte) de la courbe Cg au-dessus de l’intervalle
0,1 2
(en bleu), on trouveg
0,1 2
(en rouge). On a donc graphiquement :
g
0,1 2
= 1
4,1 2
⊂
0,1 2
.
L’intervalle
0,1 2
est donc stable parg.
Dans la suite on pose a = 1 2.
2. Soient x, y∈[0, a] =
0,1 2
tels quex < y.
g(x)−g(y) = x3−3 4x+1
2 −
y3−3 4y+1
2
= x3−3
4x−y3+3 4y
= x3−y3−3 4x+3
4y
= (x−y)(x2+xy+y2)−3
4(x−y) (cf. question II-1)
= (x−y)
x2+xy+y2−3 4
On a donc :
g(x)−g(y) = (x−y)
x2+xy+y2−3 4
. (22)
Comme 0≤x < y≤ 1
2 et comme la fonction carr´ee est strictement d´ecroissante surR+, on a : 0≤x2< y2≤
1 2
2
= 1 4 d’o`u :
x2< 1
4 (23)
y2≤ 1
4 (24)
En multipliant membre `a membre les in´egalit´es suivantes : x < 1
2 ; y≤1
2 qui ne mettent en jeu que des nombres positifs ou nuls, on obtient :
xy≤ 1
4. (25)
(L’in´egalit´e (25) est en fait stricte, mais cette propri´et´e additionnelle, qui n´ecessiterait une justification, n’est pas utile pour la suite.) En sommant membre `a membre les in´egalit´es (23), (24) et (25), on a :
x2+y2+xy < 1 4 +1
4 +1 4 = 3
4. (26)
L’in´egalit´e stricte dans (26) est due `a l’in´egalit´e stricte (23). On rappelle que, par hypoth`ese,x < y. On a donc :
x−y <0. (27)
De (26) on d´eduit :
x2+y2+xy−3
4 <0. (28)
Maintenant de la factorisation (22) et des in´egalit´es (27) et (28), on d´eduit : g(x)−g(y) = (x−y)
x2+y2+xy−3 4
>0
et donc queg(x)> g(y). La fonctiongest donc strictement d´ecroissante sur
0,1 2
.
3. – La fonctiong est continue sur
0,1 2
(polynˆome) ; – La fonction gest strictement d´ecroissante sur
0,1
2
(cf. 2).
D’apr`es le th´eor`eme de la bijection,g r´ealise donc une bijection de
0,1 2
sur
g 1
2
, g(0)
. Comme
g 1
2
= 1
4 ; g(0) = 1
2 g r´ealise une bijection de de
0,1
2
sur 1
4,1 2
. On a donc d´emontr´e :
g
0,1 2
= 1
4,1 2
⊂
0,1 2
.
4. Pour r´epondre `a cette question, on reprend et on adapte une partie de l’´etude faite `a la question 2.
Soientx, y ∈
0,1 2
.Comme 0≤x≤ 1
2 et comme la fonction carr´ee est strictement d´ecroissante surR+, on a :
0≤x2≤ 1
2 2
= 1 4 d’o`u :
0≤x2≤ 1
4. (29)
De mˆeme poury, on a :
0≤y2≤1
4. (30)
En multipliant membre `a membre les in´egalit´es suivantes : 0≤x≤ 1
2 ; 0≤y≤ 1
2 qui ne mettent en jeu que des nombres positifs ou nuls, on obtient :
0≤xy≤1
4. (31)
En sommant membre `a membre les in´egalit´es (29), (30) et (31), on a : 0≤x2+y2+xy≤ 1
4+1 4+1
4 =3 4 et par suite (soustraction de 3
4 `a chacun des membres) :
−3
4 ≤x2+y2+xy−3
4 ≤0. (32)
On a :
|g(x)−g(y)| = (x−y)
x2+y2+xy−3 4
(cf. factorisation (22))
= |x−y|
x2+y2+xy−3 4
(la valeur absolue est multiplicative).
On a donc :
|g(x)−g(y)|=|x−y|
x2+y2+xy−3 4
. (33) De l’in´egalit´e (32) on d´eduit :
−3
4 ≤x2+y2+xy−3 4 ≤ 3
4
i.e.
x2+y2+xy−3 4 ≤3
4
et par suite (multiplication de chacun des membres par|x−y| ≥0) que :
|x−y|
x2+y2+xy−3 4 ≤ 3
4 |x−y|. (34)
En rassemblant les r´esultats (33) et (34), on obtient :
|g(x)−g(y)| ≤ 3
4 |x−y|.
5. Soient x, y∈[0, a] =
0,1 2
tels quex < y.
h(x)−h(y) = g(x)−x−(g(y)−y)
= g(x)−x−g(y) +y
= g(x)−g(y)
| {z }
+y−x
| {z }. Comme
y−x >0 et g(x)−g(y)>0 (gest strictement d´ecroissante sur
0,1 2
(cf. 2))
on a h(x)−h(y)>0 et donch(x)> h(y). La fonction hest donc strictement d´ecroissante sur
0,1 2
. Remarque : On aurait pu r´ediger une preuve plus courte en utilisant le fait que la somme de deux fonctions strictement d´ecroissantes (g etx7→ −x) sur
0,1
2
est strictement d´ecroissante sur
0,1 2
.
6. L’´equation (E′) est ´equivalente `a g(x)−x
| {z }
h(x)
= 0.
– La fonction hest continue sur
0,1 2
(polynˆome) ; – La fonction hest strictement d´ecroissante sur
0,1
2
(cf. 5).
D’apr`es le th´eor`eme de la bijection,hr´ealise donc une bijection de
0,1 2
sur
h 1
2
, h(0)
. Comme
h 1
2
=g 1
2
−1 2 =−1
4 ; h(0) =g(0)−0 = 1
2 hr´ealise une bijection de
0,1
2
sur
−1 4,1
2
. Comme 0∈
−1 4,1
2
, l’´equationh(x) = 0 admet une unique solution sur
0,1
2
.
On note αl’unique solution de (E′)sur
0,1 2
.
7. Cf. graphique n˚2.
8. Le nombreαv´erifieα∈
0,1 2
etg(α) =α(puisque solution de (E′)). Commeα∈
0,1 2
et 1
2 = r1
4 <
r 7 12 =x0
on a :
α∈[0, x0[⊂]−x0, x0[. (35)
De plus, commeg(α) =α, on aα3−3 4α+1
2 =αet par suite : α3−7
4α+1
| {z 2}
f(α)
= 0.
On en d´eduit :
αest solution de (E). (36)
De (35) et (36) on d´eduit queαest (l’unique) solution de (E) sur ]−x0, x0[.
Le nombreαplac´e sur le graphique n˚2 est not´eα2sur le graphique n˚1. On observe que les deux nombres sont ´egaux ; tous deux sont voisins (mais diff´erents) de 0,3.
9. La fonction hest strictement d´ecroissante sur [0, a] =
0,1 2
et s’annule une fois sur
0,1 2
, en α. On a donc le tableau de signes suivant.
x −∞ α +∞
Signe deh + 0 −
10. Comme pour toutx∈
0,1 2
,h(x) =g(x)−x, on d´eduit du tableau de signes dehque :
• la courbe Cg est au-dessus de la droite d’´equationy=xsur l’intervalle [0, α[ ;
• la courbe Cg et la droite d’´equationy=xse coupent au point d’abscisse α;
• la courbe Cg est en-dessous de la droite d’´equationy=xsur l’intervalle
α,1 2
. Remarque : Ces r´esultats sont coh´erents avec le graphique n˚2.
Partie IV− Etude d’une suite´
Soit (un)n∈N la suite d´efinie paru0=aet la relation de r´ecurrenceun+1=g(un) valable pour toutn∈N. 1. Construire les premiers termes de la suite (un)n∈N sur le graphique n˚2 et conjecturer le comportement
asymptotique de cette suite.
2. `A l’aide de la question III-3, d´emontrer que pour toutn∈N, un∈[0, a].
3. `A l’aide de la question III-4, d´emontrer que pour toutn∈N:
|un+1−α| ≤ 3
4 |un−α|.
4. En d´eduire que pour toutn∈N:
|un−α| ≤ 3
4 n
|u0−α|.
5. D´emontrer alors la conjecture faite en 1.
6. R´esoudre l’in´equation :
3 4
n
≤10−15
d’inconnue n∈Net en d´eduire une valeur den∈Ntelle que l’´ecart entreun etαest inf´erieur ou ´egal `a 10−15.
Correction
1. Construction des premiers termes de la suite (un)n∈N.
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
−0.1
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
−0.1
−0.2
Graphique n˚2 bis
Cg y=x
×u0 u1×u3××α×u2
Graphiquement, il semble que la suite (un)n∈Nconverge versα.
2. On montre par r´ecurrence que pour toutn∈N,un∈[0, a] =
0,1 2
| {z }
Pn
.
• Initialisation
La propositionP0 est vraie caru0= 1 2 ∈
0,1
2
.
• H´er´edit´e
On suppose Pn vraie pour un entier n fix´e, i.e. : un ∈
0,1 2
. Montrons que Pn+1 est vraie i.e. : un+1∈
0,1
2
. Commeun∈
0,1
2
, on ag(un)∈
0,1 2
, d’apr`es III-3. Commeun+1=g(un), on aun+1∈
0,1 2
.
• Conclusion
D’apr`es l’initialisation au rang 0, l’h´er´edit´e et l’axiome de r´ecurrence, on aun ∈
0,1 2
pour toutn∈N. 3. On remarque que commeαest solution de (E′), on ag(α) =α.
Soitn∈N. En appliquant le r´esultat III-4 avecx=un∈
0,1 2
(cf. question 2) ety=α∈
0,1 2
, on a :
|g(un)
| {z }
un+1
−g(α)
|{z}
α
| ≤ 3
4 |un−α|
i.e. l’in´egalit´e demand´ee.
4. Montrons par r´ecurrence que pour toutn∈N: Pn : |un−α| ≤
3 4
n
|u0−α|.
• Initialisation
La propositionP0 s’´ecrit :
|u0−α| ≤ 3
4 0
| {z }
1
|u0−α|.
Elle est donc vraie.
• H´er´edit´e
On suppose quePn est vraie pour un entiernfix´e, i.e. que :
|un−α| ≤ 3
4 n
|u0−α|. (37)
MontronsPn+1, i.e. :
|un+1−α| ≤ 3
4 n+1
|u0−α|.
D’apr`es la question 3, on a :
|un+1−α| ≤ 3
4 |un−α|. (38)
En multipliant chacun des membres de (37) par 3
4 ≥0, on a : 3
4 |un−α| ≤ 3 4 ×
3 4
n
| {z } 3 4
!n+1
|u0−α|. (39)
De (38) et (39), on d´eduit alors :
|un+1−α| ≤ 3
4 |un−α| ≤ 3
4 n+1
|u0−α|
et doncPn+1 :
|un+1−α| ≤ 3
4 n+1
|u0−α|.
• Conclusion
De l’initialisation de la propri´et´ePn au rang 0, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que :
∀n∈N |un−α| ≤ 3
4 n
|u0−α|.
5. Montrons que la suite (un)n∈Nconverge versα.
Soitn∈N∗. De la question 4, on d´eduit que :
− 3
4 n
|u0−α| ≤un−α≤ 3
4 n
|u0−α|. (40)
En effet si X ∈Ret si A ∈R+, |X| ≤A⇐⇒ −A≤X ≤A. En ajoutant α`a chacun des membres de (40), il vient :
α− 3
4 n
|u0−α| ≤un ≤α+ 3
4 n
|u0−α|. (41)
D’apr`es le cours et −1 < 3
4 <1, on a : lim
n→+∞
3 4
n
= 0. En utilisant les op´erations sur les limites, on obtient alors :
n→+∞lim α− 3
4 n
|u0−α|=α et lim
n→+∞α+ 3
4 n
|u0−α|=α.
De ces calculs de limites, de (41) et du th´eor`eme d’encadrement, on d´eduit que la suite (un)n∈Nconverge et que lim
n→+∞un=α.
6. • R´esolution de l’in´equation 3
4 n
≤10−15d’inconnuen∈N On a :
3 4
n
≤10−15 ⇐⇒ ln 3
4 n
≤ln 10−15
(ln strictement croissante sur ]0,+∞[)
⇐⇒ n ln 3
4
≤ −15 ln(10) (propri´et´es alg´ebriques de ln)
⇐⇒ n≥ −15 ln(10) ln
3 4
division des deux membres de l’in´egalit´e par ln
3 4
qui est strictement n´egatif car 3 4 <1
L’ensemble solution de l’in´equation 3
4 n
≤10−15 d’inconnuen∈Nest donc :
n∈N : n≥ −15 ln(10) ln
3 4
.
Par exemple, si l’on pose X = −15 ln(10) ln
3 4
, alors l’entier ⌊X⌋+ 1 = 121 est solution de l’in´equation consid´er´ee.
Remarque : On peut v´erifier que l’ensemble solution de l’in´equation 3
4 n
≤10−15 d’inconnuen∈N est J121,+∞J.
• Valeur de n∈Ntelle que l’´ecart entreun etαest inf´erieur ou ´egal `a 10−15
Soitn∈N. L’´ecart entreun etαest donn´e par|un−α|. On sait d’apr`es la question 4 que :
|un−α| ≤ 3
4 n
|u0−α|. (42)
Commeu0 et αsont dans l’intervalle
0,1 2
, l’´ecart|u0−α|entre les deux nombres est inf´erieur `a 1 2. On a donc :
|u0−α| ≤ 1 2
et par suite la majoration plus grossi`ere suivante de l’´ecart entre u0 etα:
|u0−α| ≤1. (43)
En multipliant chacun des membres de (43) par 3
4 n
≥0, on obtient : 3
4 n
|u0−α| ≤ 3
4 n
. (44)
De (42) et (44), on d´eduit alors :
|un−α| ≤ 3
4 n
|u0−α| ≤ 3
4 n
et par suite :
|un−α| ≤ 3
4 n
. (45)
Ainsi si l’on choisit n tel que 3
4 n
≤10−15, i.e. nsolution de l’in´equation consid´er´ee ci-dessous, on aura|un−α| ≤10−15. Par exemple,n=⌊X⌋+ 1 = 121, o`uX =−15 ln(10)
ln 3
4
, convient.
Remarque : Notre m´ethode nous assure qu’apr`es avoir calcul´e les 122 premiers termes de la suite, le nombre obtenu (u121) donnera une valeur approch´ee deαavec une erreur d’au plus 10−15.
Il existe en fait des m´ethodes voisines mais plus fines que celle expos´ee ici, qui permettent de montrer que moins de calculs sont n´ecessaires. Nous en verrons quelques unes plus tard.
Partie V−Algorithme
En utilisant les r´esultats de la partie pr´ec´edente, construire un algorithme demandant `a l’utilisateur une pr´ecision εet lui retournant une valeur approch´ee de la solutionαde (E) sur ]−x0, x0[ avec une erreur d’au plusε.
Correction : Soitε∈R+×. D’apr`es (45), sin est tel que 3
4 n
≤ε, alors l’´ecart|un−α| entreun etαest inf´erieur ou ´egal `aε; un telnsatisfait donc la condition requise. Cette id´ee est `a la base de l’algorithme suivant, qui r´epond `a la question pos´ee.
Saisirε u←− 1
2 //Initialisation de u`a la valeur u0= 1 2 n←−0 //Initialisation den`a la valeur 0 Tant que
3 4
n
> ε faire //La condition d’arrˆet est la n´egation de la condition requise
u←−u3−3 4u+1
2 //Calcul du terme suivant (un+1) de la suite n←−n+ 1 //Incr´ementation de 1 de la valeur den
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