MPSI B 2012-2013 DS 10 (le 19/04/13) 1
erseptembre 2019
Exercice I.
Soit β ∈ R
∗et n ∈ N
∗, on dénit la puissance factorielle montante
1par : β 0 = 1, β n = β(β + 1) · · · (β + n − 1) (produit de n facteurs) 1. a. Simplier β k+1+j − (β + k)β k+j .
b. Soit j ≥ i , exprimer β β
jicomme une puissance factorielle montante.
2. Soient m ∈ N et p ∈ N
∗, on dénit :
∆(m, p, β) = la matrice p × p dont le terme k, l est β m+k+l−2 P (m, p, β) = la matrice p × p dont le terme k, l est β m+k+l−2 δ(m, p, β) = det(∆(m, p, β))
a. Calculer δ(m, 1, β) et δ(1, 3, 1) .
b. On note L 1 , · · · , L p les lignes de la matrice ∆(m, p, β) .
Pour k entre 1 et p − 1 , quel est le réel λ pour lequel le premier terme de la ligne L k+1 − λL k est nul ? Préciser le reste de cette ligne.
c. Former une relation entre δ(m, p, β) et δ(m+1, p−1, β) . En déduire une expression de δ(m, p, β) avec des factorielles et des puissances factorielles montantes.
d. Calculer det(P (m, p, β)) .
3. Soient p ∈ N
∗et β 1 , · · · β p des réels deux à deux distincts, on dénit : V (β 1 , · · · , β p ) = la matrice p × p dont le terme k, l est β l k−1 v(β 1 , · · · , β p ) = det(V (β 1 , · · · , β p ))
Calculer v(β 1 , · · · , β p ) .
Exercice II.
Soit E un R-espace vectoriel de dimension 4 et E = (e 1 , e 2 , e 3 , e 4 ) une base de E . Soit f l'endomorphisme de E tel que
A = Mat
E
(f ) =
1 −1 2 −2
0 0 1 −1
1 −1 1 0 1 −1 1 0
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d'après Mathématiques concrètes Graham, Knuth, Patashnik
1. Soit λ ∈ R. Calculer det(f − λ Id E ) sous forme factorisée.
2. Calculer les rangs des matrices A , A 2 , A − I 4 , (A − I 4 ) 2 .
3. a. Montrer qu'il existe une base A = (a 1 , a 2 , a 3 , a 4 ) de E telle que
Mat
A(f ) =
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1
b. En précisant les coordonnées dans E , calculer une base vériant la condition pré- cédente.
Exercice III.
Soit n ∈ N
∗et M ∈ M n (K) . On introduit quelques dénitions.
Une colonne propre pour M est une matrice colonne C non nulle de M n,1 (K) pour laquelle il existe λ ∈ K tel que M C = λC . Ce λ est appelé la valeur propre de C . Une ligne propre pour M est une matrice ligne L non nulle de M 1,n (K) pour laquelle
il existe λ ∈ K tel que LM = λL . Ce λ est appelé la valeur propre de L .
On dit que M est c-diagonalisable si et seulement si il existe dans M n,1 (K) une base de colonnes propres pour M .
On dit que M est l-diagonalisable si et seulement si il existe dans M 1,n (K) une base de lignes propres pour M .
On admet que si (C 1 , · · · , C n ) est une base de M n,1 (K) et (L 1 , · · · , L n ) une base de M 1,n (K) alors la famille des C i L j pour i et j entre 1 et n forme une base de M n (K) .
1. On suppose que M est c-diagonalisable avec une base (C 1 , · · · , C n ) de colonnes propres dont les valeurs propres sont µ 1 , · · · , µ n . On note P ∈ M n (K) la matrice dont la colonne j est C j pour tous les j entre 1 et n . Montrer que P
−1M P est la matrice diagonale avec les µ 1 , · · · , µ n sur la diagonale. En déduire que det M = µ 1 · · · µ n . 2. On suppose que M est l-diagonalisable avec une base (L 1 , · · · , L n ) de colonnes propres
dont les valeurs propres sont µ
01 , · · · , µ
0n . Montrer que det M = µ
01 · · · µ
0n .
3. Soit A ∈ M n (K) c-diagonalisable avec une base (C 1 , · · · , C n ) de colonnes propres dont les valeurs propres sont α 1 , · · · , α n . On dénit δ ∈ L(M n (K)) par :
∀X ∈ M n (K), δ(X) = AX a. Soit L ∈ M 1,n (K) . Pour i entre 1 et n , calculer δ(C i L) .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai S1210EMPSI B 2012-2013 DS 10 (le 19/04/13) 1
erseptembre 2019
b. Calculer det δ en fonction de det A en formant la matrice de δ dans une base bien choisie.
4. Soit A ∈ M n (K) c-diagonalisable avec une base (C 1 , · · · , C n ) de colonnes propres dont les valeurs propres sont α 1 , · · · , α n et B ∈ M n (K) l-diagonalisable avec une base (L 1 , · · · , L n ) de lignes propres dont les valeurs propres sont β 1 , · · · , β n . On dénit λ ∈ L(M n (K)) par :
∀X ∈ M n (K), λ(X) = AX + XB Exprimer det(λ) à l'aide des α i et des β j .
Problème
Dans ce problème
2, n désigne un entier naturel. Pour toute matrice A ∈ M n ( R ) , le polynôme caractéristique de la matrice A (noté P A ) est le polynôme associé à la fonction x → det(xI n − A) de R dans R.
Partie I. Coecients du polynôme caractéristique
1. Calculer les polynômes caractéristiques des matrices suivantes :
0 0 0 −a 1 0 0 −b 0 1 0 −c 0 0 1 −d
,
0 a b
−a 0 c
−b −c 0
2. Soit A ∈ M n ( R ) , préciser le degré de P A , son coecient dominant, le coecient du terme de degré n − 1 et le coecient du terme de degré 0.
3. Pour i entre 1 et n , on note X i ∈ M n,1 ( R ) la colonne dont tous les coecients sont nuls sauf celui d'indice i qui vaut 1.
a. Montrer que pour B ∈ M n ( R ) et h réel, le coecient de h dans le développement de det(hI n + B) est tr( t Com B) .
b. En déduire le coecient du terme de degré 1 dans P A .
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d'après Ec Sup d'Ingénieurs de Marseille Math 2 M 1990
Partie II. Théorème de Cayley-Hamilton
Dans cette partie et la suivante, A ∈ M n ( R ) est xée et on note P au lieu de P A avec P = P A = X n + a 1 X n−1 + a 2 X n−2 + · · · + a n−1 X + a n et a 0 = 1
On dénit aussi, pour tout x réel, la matrice C(x) par C(x) = t Com(xI n − A)
1. Soit B 0 , B 1 , · · · , B n des matrices dans M n ( R ) telles que, pour une innité de x réels, B 0 + xB 1 + · · · + x n B n = 0
Mn(
R)
Montrer que B 0 , B 1 , · · · , B n sont nulles. En déduire un principe d'identication à for- muler clairement.
2. Montrer qu'il existe des matrices C 0 , C 1 , · · · , C n−1 ∈ M n ( R ) telles que C(x) = C 0 + xC 1 + · · · + x n−1 C n−1
3. Montrer les relations suivantes
C n−1 = I n C n−2 − C n−1 A = a 1 I n
C n−3 − C n−2 A = a 2 I n
...
C 0 − C 1 A = a n−1 I n
−C 0 A = a n I n
4. a. Exprimer C n−1 , C n−2 , · · · , C 1 , C 0 en fonction de A . b. Prouver le théorème de Cayley-Hamilton c'est à dire
A n + a 1 A n−1 + · · · + a n−1 A + a n I n = 0
Mn(
R)
Partie III. Application aux matrices nilpotentes
1. a. Écrire le développement de P(x + h) suivant les puissances de h à l'aide de la formule de Taylor.
b. Montrer que P
0(x) = tr(C(x)) .
2. Montrer que tr(C j ) = (j + 1) a n−j−1 pour tous les j entre 1 et n − 1 . 3. Montrer que tr(A) = tr(A 2 ) = · · · = tr(A n ) = 0 implique A n = 0
Mn(
R) .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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