MPSI B Année 2018-2019. Corrigé DS 5 le 11/01/19 29 juin 2019
Exercice 1
1. Vérions les propriétés requises pour que C(A) soit un sous groupe.
Non vide : Il contient le neutre qui commute avec tout le monde Stable pour l'opération : Soit x et y deux éléments de C(A) alors :
∀a ∈ A : (xy)a = x(ya) = x(ay) = (xa)y = a(xy) donc xy ∈ C(A) .
Stable pour l'inversion : Soit x ∈ C(A) alors :
∀a ∈ A : x −1 a = x −1 a(xx −1 ) = (x −1 x)ax −1 = ax −1 donc x −1 ∈ C(A) .
2. Montrons que X ⊂ Y entraîne C(Y ) ⊂ C(X) . En eet tout élément u de C(Y ) commute avec tout élément de Y . Il commute donc avec tous les éléments de X (qui sont des éléments particuliers de Y ). Un tel u est donc dans C(X ) .
3. Montrons que X ⊂ C(C(X)) . En eet tout x de X commute par dénition de C(X) avec un élément quelconque de C(X ) .
4. Utilisons d'abord les questions 3. appliquée à A puis la question 2.
A ⊂ C(C(A)) ⇒ C(C(C(A))) ⊂ C(A)
Utilisons ensuite à nouveau la question 3. mais appliquée à C(A) au lieu de X . On obtient l'autre inclusion :
C(A) ⊂ C(C(C(A)))
Exercice 2
1. Comme un développement à l'ordre 2 est demandé, on commence par tronquer
1
1 + t + t 2!
2+ · · · + t n!
n= 1
1 + t + t 2
2+ o(t 2 )
1 − (t + t 2
2 ) + t 2 + o(t 2 )
= 1 − t + t 2
2 + o(t 2 )
2. La fonction considérée (nommons la f ) est évidemment C ∞ , elle admet des dévelop- pements à tous les ordres d'après la formule de Taylor-Young. Considérons sa dérivée :
f 0 (t) =
1 + t + t 2!
2+ · · · + (n−1)! t
n−11 + t + t 2!
2+ · · · + t n!
n= 1 −
t
nn!
1 + t + t 2!
2+ · · · + t n!
n= 1 − t n
n! (1 − t + t 2
2 + o(t 2 )) = 1 − t n
n! + t n+1 n! − t n+2
2 n! + o(t n+2 ) Cette fonction étant continue, on peut intégrer son développement limité, ce qui donne
f(t) = t − t n+1
(n + 1)! + t n+2
(n + 2)n! + t n+3
2(n + 3)n! + o(t n+3 ).
Problème
Partie I. Résultats préliminaires
1. a. Soit (x n ) n∈
N une suite de réels strictement positifs tels que x
n+1
x
nn∈ N
converge vers 0. On veut montrer que (x n ) n∈
N converge vers 0. Plusieurs raisonnements sont possibles.
Par majoration.
Il existe N ∈ N tel que x
k+1x
k≤ 1 2 pour k ≥ N . En multipliant ces inégalités pour k de N à n − 1 ≥ N , une simplication télescopique multiplicative se produit et on obtient
u n
u N ≤ 1
2 n−N ⇒ u n ≤ 2 N u N
1 2
n .
La suite (x n ) n∈N est dominée par une suite géométrique de raison 1 2 , elle est donc convergente.
On peut aussi raisonner avec des limites.
Á partir d'un certain rang x x
n+1n< 1 . La suite est donc strictement décroissante à partir d'un certain rang. Comme elle est positive, elle converge. Sa limite est 0 car sinon x
n+1
x
nn∈ N
convergerait vers 1 .
b. La suite converge vers 0 car en posant x n = λ n!
n, on peut appliquer la première question :
x n+1
x n = λ n + 1 → 0.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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2. Exprimons les dérivées de U n à l'aide de la formule de Leibniz.
U n (m) (t) = 1 n!
m
X
i=0
m i
(t n ) (i) ((1 − t) n ) (m−i) .
Pour que i contribue vraiment à la somme, il faut que i ≤ n et m − i ≤ n c'est à dire i ≥ m − n .
a. Si m = k < n , la deuxième condition est toujours réalisée et
U n (k) (t) = 1 n!
k
X
i=0
k i
(n(n − 1) · · · ) t n−i (−1) m−i n(n − 1) · · ·
(1 − t) n−m+i .
Comme n − i > 0 et n − m + i > 0 ces dérivées sont nulles en 0 et 1 .
Si on dispose des polynômes, on peut aussi remarquer que 0 et 1 sont des racines de multiplicité n du polynôme correspondant à U n .
b. Si m = n + k avec k ∈ J 0, n − 1 K. La deuxième condition donne i ≥ m − n = k .
U n (n+k) (t) = 1 n!
n
X
i=k
n + k i
(n(n − 1) · · · ) t n−i (−1) m−i n(n − 1) · · ·
(1 − t) i−k .
Pour U n (m) (0) , seul i = n contribue :
U n (m) (0) = 1 n!
n + k n
n!
(−1) k n(n − 1) · · ·
| {z }
k facteurs
(1 − 0) n−m+i ∈ Z .
Pour U n (m) (1) , seul i = k contribue :
U n (m) (0) = 1 n!
n + k k
n(n − 1) · · ·
| {z }
k facteurs
1 n−k (−1) n n! ∈ Z .
3. Formule d'intégration par parties itérée.
Pour p ∈ N ∗ , notons P p la formule à vérier
P p : Z b
a
f (p) (t)g(t) dt =
p
X
k=1
(−1) k+1 h
f (p−k) g (k−1) i b
a + (−1) p Z b
a
f (t)g (p) (t) dt.
Pour p = 1 , il s'agit de la formule d'intégration par parties usuelle
Z b a
f (1) (t)g(t) dt =
1
X
k=1
(−1) k+1 h
f (p−k) g (k−1) i b
a + (−1) p Z b
a
f (t)g (p) (t) dt
= h
f (0) g (0) i b
a − Z b
a
f (t)g (1) (t) dt.
Montrons que P p entraine P p+1 . On commence par une intégration par parties puis on utilise P p .
Z b a
f (p+1) (t)g(t) dt = h f (p) g i b
a − Z b
a
f (p) (t)g 0 (t) dt
= h f (p) g i b
a −
p
X
k=1
(−1) k+1 h
f (p−k) g (k) i b
a + (−1) p+1 Z b
a
f (t)g (p+1) (t) dt
= h f (p) g i b
a +
p+1
X
k=2
(−1) k−1 h
f (p+1−k) g (k−1) i b
a + (−1) p+1 Z b
a
f (t)g (p+1) (t) dt.
En posant k 0 = k + 1 dans la somme puis en revenant au nom k pour l'indice de sommation. Le premier crochet correspond à celui d'indice 1 dans la somme. On a bien montré P p+1 .
4. a. Par dénition, 1 et ω appartiennent à Z + Z ω car 1 = 1 + oω et ω = 0 + 1ω . Il existe donc p et q dans Z ∗ tels que
1 = q a ω = p a )
⇒ ω = p q ∈ Q .
b. On suppose ω = p q avec p et q entiers non nuls et premiers entre eux. On pose a = 1 q .
i. Pour tout z ∈ Z + ω Z, il existe (k, k 0 ) ∈ Z 2 tels que
z = k + k 0 ω = k + k 0 p
q = (qk + k 0 p) 1
q = (qk + k 0 p)a ∈ Z a.
ii. Réciproquement, on admet qu'il existe u et v entiers tels que up + vq = 1 (théorème de Bezout). Pour tout z ∈ Z a , il existe k ∈ Z tel que
z = ka = k up + vq
q = kv + ku p
q ∈ Z + Z ω.
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5. a. Par dénition de la convergence d'une suite vers 0 , il existe N tel que
n ≥ N ⇒ |k n | < 1 ⇒ k n = 0 car k n ∈ Z . b. Si la suite (q n ω − p n ) n∈
N converge vers 0 , alors (λq n ω − λp n ) n∈
N converge aussi vers 0 pour n'importe quel réel λ .
Si ω est rationnel, on peut choisir un λ entier égal au dénominateur de ω de sorte que (λq n ω − λp n ) n∈
N est une suite de nombre entier qui converge vers 0 . On a alors une contradiction entre le fait que cette suite est nulle à partir d'un certain rang et la fait qu'elle ne s'anulle pas. Ainsi ω est forcément irrationnel.
Partie II. Irrationalités
1. La suite (u n ) n∈
N est clairement croissante avec u n < v n et (v n − u n ) n∈
N → 0 . Pour montrer le caractère adjacent, il reste à prouver que (v n ) n∈
N est décroissante. Cela vient de :
v n+1 − v n = 1
(n + 1)! + 1
(n + 1) (n + 1)! − 1
n n! = n(n + 1) + n − (n + 1) 2 n(n + 1) (n + 1)!
= − 1
n(n + 1) (n + 1)! < 0.
L'encadrement que l'on nous demande de vérier est strict. Or le passage à la limite dans une inégalité conduit à des inégalités larges. On procède donc en deux temps. Par passage à la limite : u n+1 ≤ e ≤ v n+1 . Par la stricte monotonie des suites :
u n < u n+1 ≤ e ≤ v n+1 < v n .
2. En multipliant u n par n! , tous les dénominateurs se simplient. On en déduit que n! u n ∈ N ∗ . De plus, à partir de u n < e < v n , on déduit
∀n ∈ N ∗ , 0 < n! e − n! u n < 1 n .
Si e était rationnel, n! e serait entier à partir d'un certain rang et donc n! e − n! u n
serait un entier dans ]0, 1[ ce qui est absurde. On en déduit que e est irrationnel.
3. La fonction polynomiale U n est de degré 2n , la fonction L n , obtenue en dérivant n fois est de degré n .
4. a. Utilisons la formule d'intégration par partie itérée (question I.3.) avec a = 0 , b = 1 , f = U n , p = n , g(t) = e xt .
T n (x) =
n
X
i=1
(−x) k−1 h
T n (n−k) e xt i 1
0
| {z }
=0
+ (−x) n Z 1
0
U n (t) e xt dt
Chaque crochet de la somme est nul d'après la question I.2.a. (0 et 1 sont des racines de T n de multiplicité n ).
Il reste à vérier que T n (x) 6= 0 . Remarquons que t 7→ e xt t n (1−t) n est strictement positive dans ]0, 1[ . On en déduit que sa primitive est strictement croissante dans [0, 1] donc
Z 1 0
e xt U n (t) dt > 0 ⇒ T n (x) = (−x) n Z 1
0
U n (t) e xt dt 6= 0.
b. En dérivant, on montre que t 7→ t(1 − t) atteint sa valeur maximale en 1 2 . On en déduit
∀t ∈ [0, 1] , 0 ≤ t(1 − t) ≤ 1
4 ⇒ 0 ≤ U n (t) ≤ 1 4 n n!
⇒ |T n (x)| ≤ |x| n Z 1
0
e xt
4 n dt = |x| n 4 n n!
e x − 1 x . D'après l'inégalité des accroissements nis appliquée à la fonction exponentielle entre 0 et x ,
e x − 1
x = e x − e 0 x − 0
≤ plus grande valeur de l'exponentielle entre 0 et x = max(1, e x ).
En multipliant par |x| n , on obtient bien
|x n T n (x)| ≤ x 2n
4 n n! max(1, e x ).
c. On peut appliquer le résultat de la question I.1.b à la suite
x
2n4
nn!
n∈N avec λ = x 4
2. On en déduit par le théorème d'encadrement des suites que (x n T n (x)) n∈N converge vers 0 .
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5. a. Comme ψ x (2n+1) (t) = x 2n+1 e xt , on obtient
∀x ∈ R , x n+1 T n (x) = (−1) n Z 1
0
ψ (2n+1) x (t)U n (t) dt
en multipliant le relation de la question II.4.a. par x n+1 .
b. On applique la formule d'intégration par parties itérée avec p = 2n + 1 , f = ψ x
et g = U n .
Z 1 0
ψ x (2n+1) (t)U n (t) dt =
2n+1
X
k=1
(−1) k+1 h
x 2n+1−k e xt U n (k−1) (t) i 1 0
+ (−1) 2n+1 Z 1
0
e xt U n (2n+1) (t) dt
| {z }
=0
La dernière intégrale est nulle car la fonction polynomiale U n est de degré 2n . On obtient donc
x n+1 T n (x) = Q n (x)e x − P n (x) avec
Q n (x) =
2n+1
X
k=1
(−1) n+k+1 U n (k−1) (1) x 2n+1−k ,
P n (x) =
2n+1
X
k=1
(−1) n+k+1 U n (k−1) (0) x 2n+1−k .
Il s'agit bien de fonctions polynomiales. De plus, d'après les questions I.2. a. et b., seuls les k ∈ J n + 1, 2n + 1 K contribuent à la somme et les U n (k−1) (0) et U n (k−1) (1) sont des entiers donc les fonctions P n et Q n sont polynomiales à coecients entiers et de degré au plus n .
6. On applique la condition susante d'irrationalité (résultat de la question I.5.b.) avec ω = e r (pour r entier non nul), p n = P n (r) et q n = Q n (r) .
Comme P n et Q n sont à coecients entiers, p n et q n sont entiers. De plus : r n+1 T n (r) 6= 0 d'après la deuxième propriété de II.4.a.
(q n e r − p n ) n∈N = r n+1 T n (r)
n∈ N converge vers 0 d'après II.4.c.
Le résultat de la question I.5.b. assure alors que e r est irrationnel.
Soit r = p q avec p ∈ Z ∗ et q ∈ N ∗ . On sait alors que e p est irrationnel.
Comme e p = e
pqq
, on en déduit que e
pqest irrationnel car s'il était rationnel, sa puissance q le serait aussi.
Soit α > 0 , α 6= 1 et β = ln α réel non nul. Alors α = e β . D'après le résultat précédent : β ∈ Q ⇒ α = e β ∈ / Q
⇔ (α ∈ Q ⇒ β = ln α / ∈ Q ) .
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