MPSI B Année 2017-2018. Énoncé DM 19 29 juin 2019
Exercice.
Soient a
1, · · · , a
n, b
1, · · · , b
ndes réels tels que
∀(i, j) ∈ J 1, n K
2
, i 6= j ⇒ a
i6= a
jet b
i6= b
jSoit C(a
1, b
1, a
2, b
2, · · · , a
n, b
n) la matrice n×n (dite de Cauchy) dont le coecient d'indice i, j est
ai+b1 jet c(a
1, b
1, a
2, b
2, · · · , a
n, b
n) son déterminant.
L'objet de cet exercice est d'obtenir, par deux méthodes diérentes une expression factorisée de ce déterminant.
1. Calculer 60
3c(1, 1, 2, 2, 3, 3) . 2. Opérations élémentaires.
a. Préciser l'opération élémentaire et les factorisations montrant que c(a
1, b
1, a
2, b
2) = a
1− a
2(a
1+ b
1)(a
1+ b
2)
1 1
1 a2+b1
1 a2+b2
En déduire l'expression factorisée de c(a
1, b
1, a
2, b
2) .
b. On note L
ila ligne i de C(a
1, b
1, a
2, b
2, · · · , a
n, b
n) . Pour i ∈ J 2, n K et j ∈ J 1, n K, préciser le coecient dans la colonne j de L
i− L
1.
c. Montrer que
c(a
1, b
1, · · · , a
n, b
n) = Q
ni=2
(a
1− a
i) Q
nj=1
(a
1+ b
j)
1 1 · · · 1
1 a2+b1
1
a2+b2
· · ·
a 12+bn
... ... ...
1 an+b1
1
an+b2
· · ·
a 1n+bn
d. Montrer que
c(a
1, b
1, · · · , a
n, b
n) = Q
ni=2
(a
1− a
i) Q
nj=2
(b
1− b
j) Q
nj=1
(a
1+ b
j) Q
ni=2
(a
i+ b
1) c(a
2, b
2, · · · , a
n, b
n) 3. Méthode algébrique.
On considére l'application F dénie dans une partie de R par : x 7→ F(x) = c(x, b
1, · · · , a
n, b
n)
a. Montrer que F est une fraction rationnelle. Préciser son degré et ses pôles.
b. Montrer qu'il existe un réel λ et des polynômes unitaires A et B tels que F = λ
BA. Préciser la forme factorisée de A et B . Montrer que
λ =
1 1 · · · 1
1 a2+b1
1
a2+b2
· · ·
a 12+bn
... ... ...
1 an+b1
1
an+b2
· · ·
a 1n+bn
c. Comment retrouver la formule de la question 2.d. sans opérations élémentaires ?
Problème.
Ce problème
1est constitué de trois parties, la troisième partie étant complètement indé- pendante des deux premières.
On note E l'espace vectoriel C
0([0,
π2], R ) des fonctions continues sur [0,
π2] à valeurs réelles muni du produit scalaire et de la norme associée dénis par :
∀(f, g) ∈ E
2, hf, gi = Z
π20
f (t)g(t) dt, kf k = p hf, fi
Un endomorphisme
2U de E est dit symétrique déni positif si hU (f ), gi = hf, U(g)i pour tous f, g dans E et si de plus hU (f ), fi > 0 pour tout f ∈ E non nul.
Partie 1 : Opérateurs de Volterra
Étant donné un endomorphisme U de E et un réel λ , on rappelle que λ est une valeur propre de U s'il existe une fonction f ∈ E non nulle telle que U (f ) = λf . On dit alors que f est un vecteur propre de U associé à la valeur propre λ .
On dénit des applications V et et V
∗en posant pur toute fonction f ∈ E et tout :
∀f ∈ E, ∀x ∈ [0, π
2 ] : V (f )(x) = Z
x0
f (t) dt, V
∗(f )(x) = Z
π2x
f (t) dt.
1. Montrer que V et V
∗sont des endomorphismes de E .
1d'après Mines 1 MP 2015.
2Dans le cas où comme ici l'espace vectoriel est constitué de fonctions, un endomorphisme est souvent appelé un opérateur.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai M1719EMPSI B Année 2017-2018. Énoncé DM 19 29 juin 2019
2. En observant que V (f ) et −V
∗(f ) sont des primitives de f , montrer que
∀(f, g) ∈ E
2, hV (f ), gi = hf, V
∗(g)i .
3. Montrer que l'endomorphisme V
∗◦ V est symétrique déni positif. En déduire que les valeurs propres de V
∗◦ V sont strictement positives.
4. Soit λ une valeur propre de V
∗◦ V et soit f
λun vecteur propre associé. Montrer que f
λest de classe C
2et qu'il est solution de l'équation diérentielle
y
00+ 1
λ y = 0 avec y( π
2 ) = 0 et y
0(0) = 0.
5. Montrer qu'un réel λ est valeur propre de V
∗◦ V si et seulement s'il existe n ∈ N tel que λ =
(2n+1)1 2. Préciser alors les vecteurs propres associés.
Partie 2 : Equations diérentielles de type Sturm-Liouville
Soient h ∈ E, λ ∈ R. Considérons l'équation diérentielle S et les fonctions ϕ
n: S :
( y
00+ λy + h = 0
y(π/2) = y
0(0) = 0 , ∀n ∈ N , ϕ
n:
( [0, π/2] → R t 7→ cos((2n + 1)t) . 1. Déterminer la fonction V (ϕ
n) pour tout n ∈ N.
2. Montrer que pour tout n ∈ N
∗et tout f ∈ E : h(V
∗◦ V )(f ), ϕ
ni = 1
(2n + 1)
2hf, ϕ
ni . 3. Soit g ∈ E . Montrer que g est solution de S si et seulement si :
g = λV
∗◦ V (g) + (V
∗◦ V )(h).
4. Soit g ∈ E une solution de S . Montrer que pour tout n ∈ N :
1 − λ
(2n + 1)
2hg, ϕ
ni = 1
(2n + 1)
2hh, ϕ
ni .
5. Supposons qu'il existe p ∈ N tel que λ = (2p+1)
2. Déterminer une condition nécessaire sur h pour que S possède une solution.
Partie 3 : Approximation par des fonctions trigonométriques
Soit G = C
0([0, π], R ) des fonctions continues sur à valeurs réelles, muni du produit scalaire et de la norme associée dénis par
∀(f, g) ∈ G
2, hf, gi
G= Z
π0
f (t)g(t) dt, kf k
G= q
hf, f i
GPour tout n ∈ N, on dénit une fonction c
net un sous-espace vectoriel F
nde G :
∀n ∈ N , ∀t ∈ [0, π], c
n(t) = cos(nt), F
n= Vect(c
0, ..., c
n) On désigne par P
Fnla projection orthogonale sur F
n.
1. Soit p une fonction polynomiale réelle de degré inférieur ou égal à n . Montrer que la fonction t ∈ [0, π] 7→ p(cos(t)) appartient à F
n.
2. Posons α
0=
√1πet α
n= q
2
π
pour tout n ∈ N
∗. Montrer que la famille (α
nc
n)
n∈Nest orthonormale.
Dans la n du problème, on admet le théorème de Weierstrass :
Soit f ∈ C([−1, 1], R ) et ε > 0 , il existe une fonction polynomiale P telle que :
∀u ∈ [−1, 1], |f (u) − P (u)| ≤ ε 3. Montrer que pour toute fonction g ∈ G :
kg − P
Fn(g)k
G−−−−−→
n→+∞
0.
4. En déduire que pour toute fonction g ∈ G , il existe une suite (a
n) telle que :
g −
n
X
k=0
a
kc
kG
−−−−−→
n→+∞
0.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/