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Trajet des rayons X dans un cristal parfait au voisinage de la réflexion totale
André Authier
To cite this version:
André Authier. Trajet des rayons X dans un cristal parfait au voisinage de la réflexion totale. J. Phys.
Radium, 1962, 23 (12), pp.961-969. �10.1051/jphysrad:019620023012096100�. �jpa-00236737�
LE JOURNAL DE PHYSIQUE
ET
LE RADIUM
TRAJET DES RAYONS X DANS UN CRISTAL PARFAIT AU VOISINAGE DE LA
RÉFLEXION
TOTALE Par ANDRÉAUTHIER,
Laboratoire de
Minéralogie-Cristallographie,
Faculté des Sciences, Paris.Résumé. 2014 On
rappelle
les conditions aux limites à l’entrée d’une onde électromagnétique dansun cristal pour le montage par réflexion. Un pinceau de rayons X peut dans ce cas
pénétrer
dansle cristal au voisinage de la réflexion totale. On se
place
dans le cas particulier où ce faisceau sortpar une face latérale du cristal. On calcule théoriquement l’intensité des faisceaux émergents. A l’aide d’un montage utilisant la multiple réfraction des rayons X, on met en évidence expérimen-
talement l’existence des faisceaux émergents pour un angle d’incidence donné. Les mesures quanti-
tatives d’intensité sont en bon accord avec les valeurs théoriques. Le montage utilisé permet de
serrer de très près la courbe de réflexion intrinsèque sur un cristal.
Abstract. 2014 The boundary conditions on the entry of an electromagnetic wave in a
perfect
crystal for the Bragg setting are recalled. A pencil of X-rays may then enter the crystal set neartotal reflection. Calculations and experiments agree in the particular case where this beam
comes out through a side face of the crystal. The intensities of the emerging beams are
calculated theoretically. With a setting making use of the multiple refraction of X-rays, the
existence of the emerging beams for a given glancing angle is shown experimentally. Quanti- tative intensity measurements are in
good
agreement with the theoretical values. The settingused enables one to obtain a curve very near the intrinsic reflection curve of a crystal.
Tome 23 No 11 DÉCEMBRE 1962
I. Introduction. - La théorie
dynamique
de ladiffraction des rayons X montre
qu’au voisinage
de la réflexion totale sur un cristal
parfait
unepartie
del’énergie pénètre
à l’intérieur du cristal et se propage suivant untrajet
biendéfini,
fonc-tion de
l’angle
d’incidence de l’onde[1], [2].
Borrmann,
Hildebrandt etWagner [3]
ont révéléexpérimentalement
l’existence de cephénomène.
Mais ils ne
disposaient
pas d’une onde incidenteplane
etmonochromatique
et lesphénomènes qu’ils
ont observés étaient des
phénomènes globaux
dusà la
présence
simultanée dans le cristal destrajets correspondant
à tous lesangles
d’incidence pos- sibles. Ceci leurpermet
d’ailleurs d’obtenir d’inté- ressantsphénomènes
d’interférence[4].
A l’aided’un
montage
décrit antérieurement[5], [6],
nousavons montré la
possibilité
de fairel’analyse
desphénomènes
en fonction del’angle
d’incidence[7].
Nous nous proposons de décrire
qualitativement
etquantitativement
cephénomène
dans le casparti-
culier où
l’énergie
sort par une face latérale du cristal.’
II.
Rappel
sur la surface dedispersion.
-Lorsque
les conditions deBragg
sont presque réa-lisées, l’origine
0 et un autre noeudH(h, k, l)
duréseau
réciproque
sont auvoisinage
de lasphère
d’Ewald. Il leur
correspond
l’existence dans le cristal de deux familles d’ondes dont les vecteurs d’onde sontrespectivement
presqueparallèles
auxdirections incidente et réfléchie. Ces ondes se pro-
pagent
parpaires
constituées d’une onde dechaque famille,
etappelées champs
d’ondes. Elles sont re-présentées
dansl’espace réciproque
par leurs vec- teurs d’onde OP et HP. Le lieu dupoint P,
caracté-ristique
d’unchamp
d’ondesdonné,
estappelé surface
dedispersion.
C’est unehyperbole
dont lesasymptotes
sont les cercles de centres 0 et H et de rayonK,
confondus avec leurstangentes To
etTh fig.1
et2) :
où k =
1/À
est le nombre d’onde dans levide,
n l’indice de réfraction du cristal pour les rayons X
(très légèrement
inférieurà 1)
et X. est le terme de rang zéro dudéveloppement
en série de Fourier de lasusceptibilité électrique.
Il contient unepartie imaginaire qui permet
de tenircompte
del’absorp-
tion
photoélectrique.
Lorsque
lepoint
Ps’éloigne
de lapartie
centraleArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019620023012096100
962
de
l’hyperbole
pour se trouver sur l’un des deux cerclesasymptotes,
ilcorrespond
à lapropagation
banale d’une seule onde dans le
cristal, qui
subitsimplement
lephénomène d’absorption photoélec- trique
normal.Les
amplitudes D0
et Dh des inductions élec-triques
des deux ondes constituant unchamp
d’ondes et les distances
Xo
etXh
de P aux asymp- totesTo
etTh
del’hyperbole
sont liées par la relation :où xh et xh sont les termes de rang
(h, k, 1)
et(h, k, 1)
du
développement
en série de Fourier de la suscep- tibilitéélectrique ;
C estégal
à 1 ou cos 26 selonque l’onde est
polarisée perpendiculairement
ouparallèlement
auplan d’incidence, j indique
si lepoint
Pappartient
à la branche 1 ou 2 de la surface dedispersion.
L’équation (2)
s’obtient en faisant surl’équation
de
propagation
déduite deséquations
de Maxwellla transformation de Fourier
suggérée
par latriple périodicité
de la densitéélectronique [2].
Il est
possible
de démontrer[8]
que la propa-gation
del’énergie
relative à unchamp
d’ondes sefait dans la direction de la normale à la surface de
dispersion
enP, point caractéristique
duchamp
d’ondes.
L’angle
entre la direction de la trace du
plan
réticulaire et la direction depropagation ( fig.
1 et2)
est donnéd’après [6], équation (11-1-14),
par :où 0 est
l’angle
deBragg.
Il estpossible
de montrerque ce résultat est
exact,
même si le cristal estabsorbant.
Une onde
plane
incidente sur le cristal est carac-térisée dans le vide par l’extrémité M de son vec-
teur d’onde OM. Cette extrémité est située sur un
cercle de centre 0 et de
rayon k
que l’onpeut
assi-miler à sa
tangente
T. Soit La l’intersection des cercles de centres 0 et H et de rayonk ;
cepoint correspond
à un vecteur d’onde pourlequel
lacondition
géométrique
deBragg
serait exactementsatisfaite.
L’angle
A6 entre le vecteur d’onde OMde l’onde incidente et le vecteur d’onde OLa de l’onde
plane remplissant
exactement les conditions deBragg,
que nousappelons
écart à l’incidence deBragg,
estreprésenté
par :La condition de la continuité de la
composante tangentielle
du vecteur d’onde à l’entrée de l’onde dans le cristal se traduit par une constructiongéo-
métrique analogue
à la construction deHuygens.
La normale à la face d’entrée menée de 1B1 coupe
l’hyperbole
auxpoints Pj caractéristiques
deschamps
d’ondespouvant
se propager dans le cristal.Si cette normale est
comprise
dansl’angle
entre lesasymptotes qui
contient la trace desplans
réticu-laires
(médiatrice
deOH),
on est dans le cas de latransmission
( fig. 1 )
et la normale coupe les deux branches de la surface dedispersion.
FIG. 1. - Montage par transmission.
a) Surface de dispersion, Mz : normale à la face d’entrée du cristal.
b) Trajet des rayons, le trajet de l’énergie dans le cristal se fait dans la direction des normales Pj Sj à la
surface de dispersion. On a représenté en traits pleins la
trace des plans réticulaires.
FIG. 2. - Montage par réflexion.
a) Surface de dispersion, Mz : normale à la face d’entrée ; Pl z’ : normale à la face latérale. La normale à la surface de dispersion aux points d’intersection avec
la normale à la surface d’entrée est dirigée vers l’inté-
rieur du cristal pour le point Pl mais vers l’extérieur pour
P1.
b) Trajet des rayons, l’énergie ne peut pénétrer que suivant la direction de Pl Sl. On a représenté en traits pleins la trace des plans réticulaires.
Si la
normale
estcomprise
dans l’autreangle
formé par les
asymptotes,
on est. dans le cas de laré f lexion
et la normale coupe une seule branche de la surface dedispersion (fig. 2).
III.
Étude théorique
du cas de la réflexion. - 111-1. DOMAINE DE RÉFLEXION TOTALE. - Les coordonnées dupoint
d’intersection de la normale à la face d’entrée avecl’hyperbole
sont donnéesd’après [6], équation (1-4-5),
par : 1avec
où :
et
sont les
angles
entre les directions incidente etréfléchie, respectivement,
avec la direction de la normale à la faced’entréé, dirigée
vers l’intérieur du cristal.L’équation (2) s’écrit,
à l’aide de(6) :
a)
Cas sansabsorption.
- Si/n/
estsupérieur
à1,
la normale à la face d’entrée coupe une branche de la surface de
dispersion
en deuxpoints
réels. Les normales àl’hyperbole
en cespoints
sontdirigées
l’une vers l’intérieur du cristal et l’autre vers
l’extérieur
(fig. 2).
Si 1"1)1
est inférieur à1,
la normale coupel’hyper-
bole en des
points imaginaires.
Laquantité IR 12 est, d’après (9), égale
àyo J)yh[
ou à 1 si la réflexion estsymétrique (plans
réflecteursparallèles àlasurface).
On est dans le cas de la
réflexion
totale. La direction depropagation
del’énergie,
si elleexistait,
seferait, d’après l’équation (4),
lelong
desplans
réti-culaires pour tout le domaine de réflexion totale.
En
fait,
ainsi que nous le verronsplus loin,
aucuneénergie
ne se propage car la section efficace dupinceau
de rayons X devient nulle. Le domaine de réflexion totalequi correspond
à :est
représenté géométriquement
sur lafigure
3. Onpeut
remarquer sur la mêmefigure
que le décen-trage angulaire
entre l’inci-Domaine de réflexion totale :
Déplacement du centre de la raie : La C = kxo jsin 2 0.
dence de
Bragg
et le milieu du domaine de ré- flexion estégal
à la déviationangulaire
d’un rayonayant traversé,
loin des conditions deBragg,
unprisme d’angle
au sommet 90°.b)
Cas avecabsorption.
- La surface dedisper-
sion est
imaginaire
et l’onperd
cesupport géo- métrique
direct. Laquantité )R [ 2 n’est jamais égale
à 1 et il
n’y
aplus
de domaine de réflexion totale.La direction de
propagation
à l’intérieur du cristal est donnée par(4).
CommeJRJ2
n’estjamais égal
à
1,
xin’est jamais
nul et une faiblepartie
del’énergie
se propagetoujours
dans lecristal, quel
que soitl’angle
d’incidence.L’appendice
AIdonne des
expressions permettant
de calculer[R)2
dans le cas d’un cristal absorbant.
FiG. 4.
964
111-2. CONDITIONS AUX LIMITES SUR LES AMPLI- TUDES. - Soient
Do
etDn(a)
lesamplitudes
del’induction
électrique
des ondes incidente et ré- fléchie sur la face extérieure ducristal, 0K, (a )etkh (a)
de modules
k,
leurs vecteurs d’ondes. Les conditionsaux limites
prévues
par leséquations
de Maxwellexigent
la continuité descomposantes tangentielle
du
champ électrique
et normale de l’induction.Comme l’induction et le
champ
ont des valeurs trèsvoisines,
on les assimile[2]
et on écrit la conti- nuité de l’inductionélectrique :
Soient
To(a}, Th(a), Tai, Thj les composantes tangen-
tielles des vecteurs d’ondes. Prenons
l’origine
duvecteur de
position
dans leplan
de la surface. Il vient :Les conditions sur la continuité de la compo- sante
tangentielle
du vecteur d’onde s’écrivent :En
multipliant chaque
membre de(12)
succes-sivement par exp -
27r i T0(a). ro
et par et enintégrant,
on trouveLes deux
champs
d’ondespouvant
exister en unpoint
M très voisin de lasurface,
à l’intérieur ducristal, correspondent,
nous l’avons vuplus haut,
l’un à la
propagation d’énergie
de l’extérieur du cristal vers l’intérieur et l’autre à lapropagation d’énergie
de l’intérieur vers l’extérieur( fig. 2).
Dansle dernier cas, de
l’énergie
nepeut
arriver en M del’intérieur du cristal que si elle
provient
d’un autreendroit du
cristal,
enpratique
la face inférieure du cristal.Supposons
que l’onde incidente soit limitée parune fente de dimensions
petites
parrapport
auxdimension du cristal
(fig. 4)
mais suffisammentlarge
pour que le domaine excité sur la surface dedispersion puisse
être considéré commeponctuel
etl’onde comme
plane.
Lorsque
l’on écrit les conditions aux limites aupoint d’impact
dupinceau
de rayons, on ne tientcompte
que duchamp
d’ondes sepropageant
vers l’intérieur du cristal car aucuneénergie
nepeut
arriver en ce
point
suivant la direction de propa-gation
de l’autrechamp
d’ondes. Leséquations (13)
s’écrivent tout
simplement [1].
La
quantité IR12
estégale
à :Dans toute la suite nous supposerons que nous
sommes dans ces conditions.
111-3. CONDITIONS AUX LIMITES SUR LA FACE LATÉRALE DU CRISTAL. - Nous supposerons
égale-
ment dans toute la suite que le
pinceau
de rayons Xqui pénètre
dans le cristal sort par la face latérale du cristal(fin. 2, 4, 6).
La condition de la continuité de lacomposante tangentielle
se traduit par une constructiongéométrique
schématisée sur laFIG. 5. - Schéma du montage.
Fc1 == Cl J.
En traits pleins : rayonnement Krx2.
En traits
anterrompus :
rayonnement Kat.riG. 6. - Agrandissement de la figure 5 montrant le trajet des rayons dans le cristal pour deux longueurs
d’onde.
1 :
Toa>(a1) ;
2 : TO(a)(a2) faisceaux directs.3 : Tod>(«1) ; 4 : To(d) (C’l2)
faisceaux transmis dans la direction incidente 5 : Th(d)(Ocl) ; 6 : Tji(d) (OC 2)
faisceaux transmis dans la direction réfléchie 7 : Thal(«1) ; 8 :
Th (a) ( C’l2)
faisceaux réfléchisP : film
photographique.
figure
2. Deux ondesprennent naissance
à l’exté- rieur ducristal, T 0 (d)
etTh Cd),
dans les directionsincidente et
réfléchie, respectivement,
de vecteursd’onde :
-- -- - - - - -
Nt
est situé sur la droite T’tangente
au cerclede centre H et
de’rayon k
etporté,
commeMj,
par la normale
Pj
z’ à la face latérale du cristal.Nous
nous sommesplacé
dans le casparticulier
où :Les conditions sur les
amplitudes
s’écriveflt :Si z’ est la distance du
point d’impact
du fais-ceau de rayons X à la face latérale du
cristal,
ceséquations s’écrivent,
en tenantcompte
de(2), (14),
(16) :
- -Ce sont les carrés des modules des inductions
électriques qui
sont accessibles à la mesure. CommeN; Mj
estréel,
il vient :où
T(u)
est lapartie imaginaire
de u.La valeur de
Mj Pj
est donnéed’après (8), (17)
et
d’après [6], équation (1-4-11),
par :Nous
indiquerons
dansl’appendice
A1 le calcul deM Pj lorsque
le cristal est absorbant.111-4.
ÉNERGIE
SORTANT PAR LES FACES LATÉ-RALES DU CRISTAL. -
L’équation (14)
montre que les inductionsélectriques
des deux ondes existant dans le cristal sontrespectivement égales
aux in-ductions
électriques
des ondes incidente et réfléchiesur la face extérieure du cristal. Ceci n’entraîne bien entendu pas que les
énergies transportées
parces ondes soient
égales.
Il faut tenircompte
dessections efficaces des
pinceaux.
SoientLo
etLh
lessections des faisceaux incident et réfléchi sur la face
supérieure
ducristal, Lo
etLh
les sections des faisceauxémergents
par la face latérale du cristal( fig. 4).
Lespouvoirs
réflecteurs sont donnés par : faisceau Tl,(a) :faisceau
faisceau
Soit oc’
l’angle (M T, MS)
entre la trace de la facesupérieure
du cristal et la direction del’énergie
dans le cristal
(fig. 4).
oc’ est lié àl’angle
oc définipar
(3) :
où
est
l’angle
entre la trace duplan
réticulaire et la normale à la face d’entrée. Il est facile de montrer que l’on a :.
Dans le cas d’une réflexion
symétrique (Iyil == Yo)?
ces relations se
simplifient
et l’on a, à l’aide de(4) :
Lorsque
le cristal est nonabsorbant,
on vérifieaisément sur les
équations (25)
la conservation del’énergie :
,Nous vérifierons dans
l’appendice
A-2l’équa-
tion
(26)
pour le cas d’une réflexion nonsymétrique.
FiG. 7. - Photographie des faisceaux lorsque l’angle
d’incidence est compris [dans le domaine de réflexion totale. Silicium, M0Koe (220) - ( X 11).
1, 2, 7, 8, voir figure 6.
966
Selon que l’on est d’un côté ou de l’autre du domaine de
réflexion,
la normale à la face d’entrée coupe l’une ou l’autre des branches del’hyperbole.
Fm. 8. -
Photographie
des faisceaux ; A 6 = 1,15 s, z’ = 0,6 mm ( X 11).FIG. 9. - Agrandissement de la partie
supérieure
de la figure 8.5, 6, 7, 8 : voir figure 6. On remarque que la trace
5 + 6 est
plus
étroite que les traces 7 et 8 ( X 100).FiG. 10. - Agrandissement de la partie inférieure de la
figure 8.
1, 2, 3, 4, voir figure 6 ( x 100).
On sait que
l’absorption
est anormalement forte oufaible selon la branche et d’autant
plus
que l’on serapproche
du centre du domaine de réflexion(voir,
par
exemple, le
tableauA-1-1).
Ceci se traduit parune forte
asymétrie
des courbesreprésentatives
des
expressions (25) (fig. 11
et12).
FIG. 11. - Profil de réflexion intrinsèque sur un cristal de silicium ; MoKa (220).
En traits pleins : courbe théorique.
CroM" : valeurs expérimentales.
;n traits pointillés: domaine de réflexion totale.
FIG. 12. - Courbe de variation de l’intensité du faisceau transmis dans la direction incidente. Silicium, MOKOE, (220), z’ = 0,86 mm.
En traits pleine : courbe théorique.
Croix : valeurs expérimentales.
En traits pointillés : courbe théorique en ne tenant compte
de l’absorption que par un facteur exp - yd.
On remarque que
l’absorption
est anormalement élevéeou faible d’un côté ou de l’autre du domaine de réflexion.
Les
expressions (25)
sont calculées numéri-quement
à l’aide desexpressions
données dansl’appendice
A-1.IV.
Étude expérimentale.-
IV-1. MÉTHODE. -Nous avons utilisé le
montage
que nous avonsdéjà
décrit
[5], [6]
etqui permet
d’obtenir unpinceau
dont tous les rayons ont le même écart à l’incidence
de
Bragg.
" ,Le
rayonnement
issu dufoyer
F du tubefrappe
un
premier
cristalCl réglé
à l’incidence deBragg
et dont les
plans
réflecteurs sontperpendiculaires
àla face d’entrée du cristal
( fig. 5). Chaque
rayon du faisceau issu de ce cristalcorrespond
à unangle
d’incidence bien déterminé. Une fente très fine
f,
vilde
largeur
30 micronsenviron, permet
d’isoler dece faisceau un
pinceau
dont ladivergence angulaire est,
pour unelongueur
d’ondedonnée,
de l’ordreTABLEAU IV-1
COMPARAISON DES VALEURS DE L’ÉCART A L’INCIDENCE DE BRAGG CORRESPONDANT A UNE EXPÉRIENCE DONNÉE,
MESURÉES DE PLUSIEURS MANIÈRES
de
0,05 seconde
d’arc environ(rayonnement Mo Ka, réflexion (220),
silicium sans dislocation de2,78 mm d’épaisseur).
En fait la source est
polychromatique.
Tous lesrayons
qui
ont traverséCi
avec le même écart à l’incidence deBragg, quelle
que soit leurlongueur d’onde, passent
par un mêmepoint
dont laposi-
tion
dépend
de la valeur de cet écart. Il suffit deplacer
la fentef
en cepoint
pour isoler unpinceau
dont tous les rayons ont le même écart à l’inci- dence de
Bragg.
Si l’on fait tomber ce
pinceau
sur un deuxièmecristal
identique
aupremier,
et que l’on utilise la mêmeréflexion,
les rayons dupinceau
issu de la fente ontégalement
tous lemême
écart à l’inci-dence de
Bragg
parrapport
audeuxième
cristal.Seule une
petite partie
de la surface dedispersion
est excitée et tout se passe comme si l’onde inci- dente était
plane
etmonochromatique.
IV-2. RÉSULTATS. - Nous avons
représenté
surla
figure
6 letrajet
des rayonscorrespondant
auxlongueurs
d’ondesKal
etKa2
pour une valeur donnée de l’écart à l’incidence deBragg.
Nous sup- posons que la réflexion estsymétrique.
Nousappel-
lerons
Th(a){aj), Th(d){aj), T o(d){aj),
les faisceaux ré- fléchis etémergents
par la facelatérale, respecti-
vement
(j
=1, 2).
Les faisceauxTh(a)(tlj)
etT o(d)(Xj)
sont
divergents.
Enrevanche,
les faisceauxTh (d) (Otj) convergent
de la même manière que lespinceaux
issus du
premier
cristal. Onplace
un filmphoto- graphique
P aupoint
de convergence de ces deuxpinceaux,
orientéperpendiculairement
auxplans
réticulaires. Si la distance de la fente
f
au deuxièmecristal est de l’ordre de 10 mm, la
séparation
destraces
Tha){aj)
entre elles est de l’ordre de 20 microns(fin. 9).
Les
photographies (7)
et(8)
ont étéprises
dansces conditions pour deux valeurs différentes de
l’écart à l’incidence de
Bragg.
Dans lepremier
cas,l’angle
d’incidence étaitcompris
dans le domaine de réflexiontotale ;
les faisceauxT o(d)
etTh (d)
n’existent pas
puisqu’aucune énergie
nepénètre
dans ce cas à
l’intérieur
du cristal. Lesphoto- graphies (9)
et(10) sont
desagrandissements
de laphotographie (8).
Laphotographie (9)
montre lestraces des faisceaux
Th, (a) (aj) qui
se recouvrent par- tiellement et celle des faisceauxTh(d)(oci) qui
sontconfondues. On remarque que cette dernière trace est
plus
étroite que lesautres,
comme il .estprévu (fig.
4 :Lh Lh).
Laphotographie (10)
montre lestraces
T o(a)(Clj)
du faisceau directqui
s’estpropagé
àl’extérieur du
cristal, qui
estplus
étroit que le faisceau. La trace des bords de ce faisceau se pro-longe
à l’intérieur ducristal ;
elle est vraisembla- blement due à laprésence
sur les bords dupinceau
issu de la fente de
rayonnement
incohérent engen- dré par desphénomènes
de diffraction. On re-marque sur la même
photographie,
nettement, détachée de la trace du faisceau
direct,
la tracedes faisceaux
T o(d)(aj).
On nesépare
pas les tracesTO(d)(,x1)
etT o(d)((l2) ;
eneffet, pendant la prise
de laphotographie
- pose desept
heures - la stabilitémécanique
ne reste pasparfaite.
Dans les meil- leuresconditions,
elle est assuréeà + 0,05
sprès ou + 0,10
sprès.
Les tracesprennent
alors unléger
flou.L’écart à l’incidence de
Bragg
a été déduit del’intensité du faisceau
To(d), mesurée pendant
lapose, à l’aide de la courbe de variation de l’intensité de ce faisceau en fonction de
l’angle
d’incidence(éq. (25), fcg. 12).
Ilpeut également
être déduitdes écartements entre elles des traces sur les
photo- graphies (9)
et(10)
ainsi que de lalargeur
de latrace de
Th(d).
Les différentes valeurs obtenues sontcomparées
dans le tableau IV-I. On voit que l’accord estbon,
cequi
montre que tout se passe bien comme si l’on avait réalisé unpinceau
dont968
tous les rayons ont le même écart à l’incidence de
Bragg, à + 0,05
sprès.
Nous avons, d’autre
part,
mesuré en valeur abso-lue,
à l’aide d’une chambred’ionisation,
la varia-tion des intensités du faisceau
Th(a)
réfléchi sur la face du cristal et du faisceauTo(d)
transmis dans la direction incidente. L’intensité du faisceauTh(d)
est
trop
faible pour être mesurable avecprécision.
Les courbes de réflexion ont été obtenues
point
parpoint
et sontcomparées
sur lesfigures
11 et 12 auxcourbes
théoriques.
Onpeut
remarquer que l’accordest satisfaisant. Nous avons
représenté
sur lesmêmes
figures
les courbes de variation que l’on aurait s’iln’y
avait pas interaction del’absorption
et du
phénomène
dediffraction,
c’est-à-dire sil’absorption
n’intervenait dans les calculs que par le facteur exp- pd (fl. :
coefficientd’absorption ;
d :
épaisseur
de cristaltraversée).
Ellespermettent
de mettre en évidence que
l’absorption
est anor-malement forte et anormalement faible d’un côté et de l’autre du domaine de réflexion. On
peut
remar-quer, d’autre
part,
que la méthode utiliséepermet
deserrer de très
près
la courbe de réflexionintrinsèque
sur le cristal. Un résultat
analogue
a été obtenu àl’aide d’un
montage
différent par M.Renninger [9].
V. Conclusion. -
L’analyse
en fonction del’angle
d’incidence dupinceau
de rayons Xqui pénètre
dans un cristalparfait
auvoisinage
de laréflexion totale et sort par une face latérale est en
bon accord avec les calculs
théoriques
et avec lesétudes de G.
Borrmann,
G. Hildebrandt et H.Wagner [3]
et de H.Wagner [1].
Elle nous apermis
en outre de confirmer que lemontage
utilisépermet
bien d’obtenir unpinceau
de rayons X dont tous les rayons ont le même écart à l’incidence deBragg.
Nous remercions les
professeurs
H. Curien etS.
Takagi
pour les conseilsqu’ils
nous ont donnésau cours de cette étude.
Appendice A-1 ;
Calculs dans le cas d’un cristal absorbant. - Dans un cristalabsorbant,
les termesde
développement
en série de Fourier de la suscep- tibilitéélectrique comportent
unepartie imagi-
naire :
La
partie imaginaire
est très faible devant lapartie
réelle.Le
paramètre -1
estégalement imaginaire
et l’ona, en
négligeant
les termes du deuxième ordre :-1
p
H m E-
Si le cristal est
centrosymétrique (xh
=Xh)
et sila réflexion est
symétrique (Yo
=[Vht)? l’expression
de -li se
simplifie :
Dans les
expressions
de R et deMj Pj,
il inter-vient la
quantité B,/- 2 - 1(éq. 6, 9, 21).
Il estnécessaire de calculer
R(yn2 -1 )
etJ(Y112 - 1).
Les
expressions dépendent
de la valeurcomparée de )7]r par rapport
à 1. Nous avons calculé desexpressions approchées
à 1o/oo près
pour les do- maines de variationsindiqués
sur le tableau A-1-I.On déduit de ces
expressions
celles de3( Mj Pj)
etde
IRJ2..
Le choix dusigne
dans leséquations (6)
et
(9)
se fait en choisissant lechamp
d’ondes dont la direction depropagation est
vers l’intérieur du cristal. On vérifie sur lesexpressions
obtenues etdonnées dans le tableau A-1-I que
lorsque /Nr, tend
vers l’infini on a bien
simplement l’absorption photoélectrique.
Appendice
A-2. - Ils’agit
de démontrer la conservation del’énergie
dans le cas d’un cristalnon absorbant. Cette conservation se traduit par
l’équation :
A l’aide des relations
(24),
il vient :Ceci s’écrit :
Il est
possible,
d’autrepart,
de calculertg
oc’ àl’aide de
(23) :
avec
Si l’on
remplace
A par sa valeur1 les
équations (A-2-3)
et(A-2-4)
deviennent iden-tiques,
cequi permet
de vérifier la relation de conservation del’énergie.
Manuscrit reçu le 27 Juin 1962.
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