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Submitted on 1 Jan 1902
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Sur les franges des lames minces au voisinage de la réflexion totale
J. Macé de Lépinay
To cite this version:
J. Macé de Lépinay. Sur les franges des lames minces au voisinage de la réflexion totale. J. Phys.
Theor. Appl., 1902, 1 (1), pp.491-498. �10.1051/jphystap:019020010049101�. �jpa-00240633�
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physiques aussi bien que n’importe quel autre du domaine inorga- nique.
Les physiologistes nous ont montré comment on peut lire, dans
les courbes de réponse, l’histoire de l’influence des divers agents et conditions extérieures sur le phénomène de la vie. Nous pouvons tracer, au moyen de courbes, la décroissance graduelle de l’activité quand la fatigue intervient, par des températures excessives, par des
.
agents chimiques, l’exaltation produite par des stimulants et l’arrêt de la vie produit par le poison.
Les recherches que nous venons de décrire peuvent peut-être nous
faire faire un pas en avant, en nous montrant que ces choses ne sont pas déterminées par une force vitale inconnaissable et arbitraire, mais par le fonctionnement de lois qui régnent également et unifor-
mément sur le monde organique et inorganique.
SUR LES FRANGES DES LAMES MINCES AU VOISINAGE DE LA RÉFLEXION TOTALE ;
Par M. J. MACÉ DE LÉPINAY.
Jamin, dans la dernière partie de son mémoire sur les anneaux de Newton (’), a signalé les aspects singuliers que prennent ces franges lorsqu’on les examine en lumière homogène sous une incidence voi- sine de celle qui correspond à la réflexion totale (l’une au moins des
surfaces limitant la lame mince doit être, à cet effet, l’une des sur-
faces d’un prisme). Si l’on n’a guère, depuis, étudié davantage ces
curieux phénomènes, c’est que, en général, dit Jamin, « les apparences sont loin d’être nettes, et l’on croit reconnaître, à la fatigue de l’oeil
et aux efforts que l’on est obligé de faire, que les anneaux ne se
forment pas au même lieu, mais à des points plus ou moins éloignés,
ce qui ne permet pas de les voir tous à la fois » .
Jamin ajoute bien que « ces apparences deviennent bien marquées quand on éclaire l’appareil avec la lumière qui sort d’une fente
aétroite et qu’on décompose préalablement avec un prisme ». En fait,
les conditions ainsi réalisées devraient, d’après la théorie générale
de visibilité des franges d’interférence (2~, être suffisantes pour faire (1) Ann. de CIa. et de Ph.., 3e série, t. XXXVI, p. i:58; 1852.
(2) MACH DE Lr.rm.~~- et F ABU Y, J. cle Plys., 2, série, t. 1, p. 15 ; 891.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019020010049101
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apparaître nettement les anneaux, tout au moins dans une partie du champ ; mais la théorie générale ne s’applique pas au cas actuel, parce
qu’au voisinage de la direction limite, à une très petite variation de
l’angle d’incidence dans le prisme, correspondent une variation consi- dérable de l’angle d’incidence r dans la lame mince et par suite de ce fait que ce dernier angle r est voisin de 90°, une variation considé- rable de la différence de marche 9-ne cos r. -
°
Il suffit, on le voit par là, pour obtenir une localisation parfaite
dans la lame mince, que l’angle d’incidence ait ~une valeur unique et
bien déterminée. On réalise aisément ces conditions en plaçant le système producteur des franges,sur la plate-forme d’un goniomètre,
la fente éclairante étant suffisamment étroite, exactement placée au foyer de la lentille collimatrice, et orientée bien normalement au plan
d’incidence. Ces conditions doivent être d’autant plus rigoureuse-
ment remplies que l’on est plus près de l’incidencé limite.
C’est en opérant ainsi qu’ont été obtenues les photographies ci-
contre, qui ne donnent cependant qu’une faible idée de la beauté du
phénomène. Les conditions exactes de leur obtention sont les sui-
vantes :
Lu~~2i~~re réfléchie.
-Prisme équilatéral de flint, d’indice 1,7233.
-
Plan d’incidence horizontal.
-Lumière verte de l’arc au mercure.
Fie. 1.
-Rayon de courbure de la len- tille : 4 mètres; incidence dans la lame mince : 86° 30’ environ.
FIG. 2.
-Rayon de courbure de la len- tille : 1 métre ; incidence dans la lame mince : 89° environ.
-
l’laques isochromatiques sensibles au jaune et au vert.
-Durée
de pose : une heure.
-Images agrandies deux fois.
-Direction
493 de la lumière : de gauche à droite.
-Quoique l’examen de ces figures suffise pour caractériser les phénomènes observés, je signa-
lerai particulièrement les faits suivants : -.
Preîîîier cas.
-Au voisinage du plan d’incidence passant par le centre des anneaux, chacune des franges sombres se trouve immé-
diatement bordée, d’un seul côté, par une frange brillante très étroite, suivie d’une série de franges de moins en moins nettes,
alternativement brillantes et sombres. Il en résulte, dit Jamin, « que
chaque anneau paraît être en saillie sur le fond, qu’il paraît être
éclairé d’un côté et porte des ombres sur le fond » . Ajoutons, pour achever de caractériser ce phénomène, que ces ombres apparentes
sont inverses de celles que porteraient des anneaux en relief éclai- rés par la lumière incidente.
Dans le plan normal au plan d’incidence passant par le centre des
anneaux, ces derniers conservent leur aspect normal, c,est-à-dire celui qui résulte, comme l’a montré M. Fabry (’), des formules
d’Airy, de bandes noires étroites se détachant sur un fond à peu près
uniformément éclairé.
Lorsque l’on observe ces mêmes franges sons une incidence de
plus en plus voisine de l’incidence limite, le phénomène est moins
brillant, mais présente des particularités qui méritent d’être signa- lées, parce que les faits observés sont bien différents de ceux que
signale Jamin, qui lui avaient paru inexplicables, mais qui tenaient uniquement au défaut de localisation et, par suite, de netteté des
franges observées par lui. Sur la moitié du champ, celle qui se
trouve du côté de la lumière réfléchie, les anneaux s’etl’acent pro-
gressivement, et finissent (~g. 2) par ’,disparaître complètement. En
aucun cas on ne voit « les demi-anneaux subsistants présenter deux points de rebroussement et se prolonger par deux branches verti-
cales accompagnées d’interférences secondaires » .
Signalons en outre, quoique ce phénomène, comme nous le ver-
rons, ne présente qu’un intérêt secondaire, que les portions d’an-
neaux subsistants sont excentrées par rapport à la tache centrale et finissent par prendre une forme complexe, même dans la partie com- prise dans un plan normal au plan d’incidence passant par le centre des anneaux, c’est-à-dire au voisinage des points de disparition.
Des phénomènes tout à fait analogues s’observent dans le cas
,
(1) Thèse et J. cle Ph!Js., 2° série, t. X, p. 315; 1892.
494
d’une lame mince prismatique; mais on ne les obtient que successi- vement, en faisant varier d’une expérience à l’autre l’orientation de l’arête de la lame mince par rapport au plan d’incidence: même forme
complexe des franges lorsque l’arête est normale au plan d’inci-
dence ; même disparition progressive et continue de ces franges lorsque, dans le même cas, l’arête est située du côté de la lumière incidente et que l’on est suffisamment rapproché de l’incidence
limite.
Une différence essentielle est toutefois la suivante : lorsque l’arête
du prisme est parallèle au plan d’incidence, l’aspect des franges, qui
se présentent, comme on devait s’y attendre, par analogie, sous la
forme de bandes noires étroites se détachant sur un fond uniformé- ment éclairé, subsiste jusqu’au bout, quelque rapproché que l’on soit de l’incidence limite; seulement elles ne restent visibles qu’à la con-
dition de rétrécir progressivement la fente, ce qui se conçoit, car la
condition de visibilité : r
=Cle, doit être satisfaite d’une manière de plus en plus rigoureuse. Ce fait est important en ce qu’il nous
montre que la complexité que finissent par présenter les anneaux
dans le plan normal au plan d’incidence est une simple conséquence
de la forme courbe de l’une des surfaces réfléchissantes.
La théorie de ces phénomènes, que Jamin n’a fait qu’indiquer, suffit
pour rendre compte de tous les faits observés. Elle se présente sous
une forme simple dans le cas de lames prismatiques.
FIG. 3.
Considérons le cas où l’arête du prisme est normale au plan d’in-
cidence et tournée du côté de la lumière réfléchie (fig. 3). Soient : e l’épaisseur au point visé, M~ ; « l’angle au sommet du prisme, et
~
=90
-r, r étant l’angle de réfraction dans la lame mince corres-
pondant à l’angle d’incidence dans le prisme, Un calcul simple
495 montre qu’en toute rigueur la différence de marche que présentent,
en leur point de croisement en Mo, les deux rayons qui se sont réflé- chis, l’un sur la première, l’autre, une seule f’ois, sur la seconde face de la lame mince, est (en supposant cette dernière remplie d’air) :
Or, dans le cas actuel, les deux angles oc et e étant de même ordre- de grandeur, nous n’avons pas le droit, comme on le fait d’ordinaire,,
de négliger oc vis à-vis de e. La différence de marche, par rapport au premier rayon, de celui qui s’est réfléchi trois fois dans la lames mince s’obtiendrait de même; il est plus simple de remarquer qu’elle-
est la même que pour un rayon qui n’aurait subi qu’une seule
réflexion dans une lame mince d’angle au sommet double. Elle est
donc :
Pour un rayon ayant subi 2p + 1 réflexions intérieures, elle sera :
Tous ces rayons, d’ailleurs, arrivant en 1’10 sous des angles d’in-
cidence décroissants, concourent tous à l’éclairement de ce point,.
d’autant plus qu’au voisinage de l’incidence limite les amplitudes.
des mouvements vibratoires correspondant à ces rayons ne décroissent que lentement.
On voit immédiatement l’origine, indiquée par Jamin, des franges-
surnuméraires qui accompagnent les franges principales ; les diffé-
rences de marche correspondant à ces divers rayons ne varient pas
en progression arithmétique, mais suivant une loi plus complexe;
les franges auxquelles donneraient isolément naissance ces diver5.
rayons avec celui qui s’est réfléchi extérieurement sur la lame- mince seraient déboîtées les unes par rapport aux autres et ne se
superposeraient pas.
Si nous supposons, en second lieu, que l’arête de la lame mince,.
toujours normale au plan d’incidence, soit placée du côté de la
lumière incidente, le même raisonnement montrerait que les for- mules ci-dessus sont applicables, à la condition de supposer que
l’angle x est alors négatif. Mais, dans ~e cas, le nornbre des ~~ayons
interférents est toujours Zi~nité. Le rayon qui a subi e p - 1 réflexions intérieures fait en effet, en arrivant en MO’ avec la surface, un angle
e
-2px, et, cet angle ne pouvant être négatif, le nombre des rayons
496
interférents est au plus 2013’ Si, en particulier, s est plus petit que 2,
)2 a
il n’y a plus qu’un seul rayon, et les franges disparaissent.
Supposons, enfin, que l’arête de la lame mince soit parallèle au plan d’incidence : L’intersection de la lame mince prismatique par
le plan d’incidence est alors constituée par deux droites parallèles.
FIG. 4.
E et % de mêmes signes, :...:= a 80, coeffi-
cient de réflexion î-0
~0,80.
1?IG. ii.
2 et x de signes contraires, 1
= -80, coeffi-
lx
cient de réflexion î~,)
=0,80.
Il en résulte que, quel que soit le nombre des réflexions intérieures, l’angle d’un rayon avec l’une ou l’autre des surfaces réfléchissantes demeure constant et égal à c. Les formules d’Airy sont alors appli-
cables ; les franges surnuméraires n’existent pas.
497 Il n’en est plus de même si l’une des surfaces réfléchissantes est convexe. De là, sans qu’il soit nécessaire d’insister, les particularités
que présentent, comn-le on l’a vu, les anneaux dans le cas corres-
pondant à celui qui nous occupe.
FIG. 6.
E et 0:. de mêmes signes, "-
=9, coef-
~
x
ficient de réflexion 1’0
-0,90.
FIG. 7.
e et x de signes contraires, 1 = - 9, coef-
«
ficient de réflexion 1’0
_-__0,90.
Par suite, malheureusement, de la complexité de la loi des
différences de marche, il est impossible de trouver une expression simple de l’intensité en chaque point, même dans le cas d’une lame prismatique. Un contrôle rigoureux de la théorie m’à paru d’ailleurs inutile. Je me suis donc contenté d’effectuer le calcul
complet, laborieux, dans un petit nombre de cas particuliers, cor-
respondant à peu près aux conditions de quelques-unes de mes
expériences. Les courbes obtenues (fig. 4, 5, 6 et 7), en prenant comme
498
ordonnées les intensités lumineuses, l’intensité de la lumière inci- dente étant représentée par i, suffisent pour montrer la concor-
dance entre les résultats généraux du calcul et de l’observation (1).
SUR LA DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET L’AMORTISSEMENT DE L’ÉTINCELLE ÉLECTRIQUE A CARACTÈRE OSCILLATOIRE;
Par M. F. BEAULARD.
En vue de recherches entreprises sur la dispersion électrique par la méthode de Graetz (déviation d’un ellipsoïde convenablement orienté dans le champ électrostatique alternatif), j’ai été amené, afin de déterminer la valeur efficace du champ, à étudier la diffé-
rence de potentiel aux bornes d’un micromètre entre les boules
duquel éclate une étincelle ayant le caractère osciilatoire.
J’ai utilisé à cet effet le dispositif suivant (fig. i) : Des bornes d’nne (i L’expression générale du coefiicient de réflexion initial est 1’0
=1 - 2stgi,i 1
étant l’angle limite dans le prisme. Les données admises pour obtenir les fig. 4 et 5
sont sensiblement , --- -- 11, a -- 5’15" ; pour les fig. 6 et 7 : E
=3° 30’, x=z’ ~0’. Le calcut pour une valeur des moindre que cette dernière eût été in1praticable à
cause du trop grand nombre de rayons interférents dont il aurait rallu tenir compte.
Il est’intéressant de rapprocber ces données de celles qui correspondenl, par
exemple, au premier anneau dans les fig. 1 et 2. Il est facile de les déduire dru diamètre de cet anneau. Ce sont :
__