Exercice 1
1. Dans le calcul du carré de la norme, à cause de l'orthogonalité, seuls les(vi/vj)avec i=j contribuent :
n
X
i=1
vi
2
= X
(i,j)∈J1,nK2
(vi/vj) = X
i∈J1,nK
kvik2=n
2. a. Il ne faut surtout pas chercher à préciser la loi deR mais utiliser la linéarité de l'espérance en développantR comme une combinaison linéaire de variables plus simples.
R= X
(i,j)∈J1,nK
2
XiXj(vi/vj)
⇒E(R) = X
(i,j)∈J1,nK2
(vi/vj)E(XiXj) = X
i∈J1,nK
kvik2=n
En eet, pouri6=j, la variable aléatoireXiXj est d'espérance nulle car prenant les valeurs −1 et 1 avec la même probabilité 12. Par exemple, XiXj = 1 si et seulement siXi= 1etXj= 1ouXi=−1etXj =−1. Alors que la variableXi2 est certaine de valeur1.
b. Si, pour tous les ω ∈ Ω, R(ω) était strictement plus grand que n, on aurait (sommation nie)
E(R) =X
ω∈Ω
P({ω})X(ω)> X
ω∈Ω
P({ω})
! n=n
En contradiction avec le résultat de la question précédente. Il existe donc un ω∈Ωtel queX(ω)≤n.
c. Pour l'évenementω dont l'existence a été prouvé lors de la question précédente, notonsi=Xi(ω). On a alors
n
X
i=1
ivi
=p
R(ω)≤√ n
3. a. Dans le calcul deE(S)en développantScomme le carré d'une norme, les variances et covariance des variables aléatoiresYi jouent le principal rôle. En eet, comme
lesYi sont de Bernoulli de paramétrepi, ce nombrepi est aussi l'espérance deYi
doncYi−pi est centrée( d'espérance nulle).
S=
X
i∈J1,nK
(Yi−pi)vi
2
= X
i∈J1,nK
(Yi−pi)2kvik2+X
i6=j
(Yi−pi)(Yj−pj)(vi/vj)
⇒E(S) = X
i∈J1,nK
V(Yi)kvik2+X
i6=j
cov(Yi, Yj)(vi/vj) = X
i∈J1,nK
pi(1−pi)
Les covariances étant nulles car les variables sont mutuellement indépendantes.
La fonctionx7→x(1−x)est positive entre0 et1et atteint sa plus grande valeur
1
4 en 12. En majorant ainsi chaquepi(1−pi), on obtient bien E(S)≤ X
i∈J1,nK
1 4 =n
4
b. Il est donc impossible que tous lesωsoient tels queS(ω)>n4. Soitω∈Ωtel que S(ω)≤ n4 etI={i∈J1, nKtqYi(ω) = 1}. Dans ces conditions
S(ω) =kvI−vk2≤ 1
4 ⇒ kvI−vk ≤
√n 2
Exercice 2
1. a. La symétrie vient de la commutativité de la multiplication dans R, la multili- néarité vient de la linéarité de l'espérance. En ce qui concerne la positivité, pour toute variable aléatoireX ∈E,
< X, X >=E(X2)≥0
De plus siX n'est pas la variable certaine nulle, il existeω∈Ωtel queX(ω)2>0 donc< X, X >≥X(ω)2>0
b. Comme les variables sont mutuellement indépendantes,
< Xi, Xj>=E(XiXj) =E(Xi)E(Xj) = 0 2. a. Par dénitionZt− ≤t, doncE(Zt−)≤E(t) =t.
b. Utilisons l'inégalité de Cauchy-Schwarz pour majorer l'espérance
E(Zt+) = X
ω∈ΩtqZ(ω)>t
X(ω)p
P({ω})p P({ω})
≤
s X
ω∈ΩtqZ(ω)>t
X(ω)2P({ω})
s X
ω∈ΩtqZ(ω)>t
P({ω})≤p
E(X2)p
P(Z > t)
c. Par dénition,Z =Zt++Zt− avecZt− ≤t. On en déduit 0≤Zt+=Z−t+ t−Zt−
≥Z−t⇒E(Zt+)2≥(E(Z)−t)2 On conclut en insérant cette inégalité dans une réécriture de b.
P(Z > t)≥ E(Zt+)2
E(Z2) ≥ (E(Z)−t)2 E(Z2)
3. a. Par dénition du produit scalaire canonique deRn et linéarité de l'espérance, E(Z) =E( X
i∈J1,nK
a2iXi2) = X
i∈J1,nK
a2iE(Xi2) =kak2
car, les variables étant centrées, réduites
E(Xi2) =E(Xi2)−E(Xi)2=V(Xi) = 1
Le calcul deE(Z2)n'utilise que le développement deZ2et la linéarité de l'espé- rance
Z2=
X
i∈J1,nK
a2iXi2
X
j∈J1,nK
a2jXj2
=X
i,j
a2ia2jXi2Xj2
⇒E(Z2) =X
i,j
a2ia2jE(Xi2Xj2)
b. La formule précédente permet de réécrireE(Z2)à l'aide du produit scalaire dans l'espace E des variables aléatoires puis de le majorer à l'aide de l'inégalité de Cauchy-Schwarz
E(Z2) =X
i,j
a2ia2j < Xi2, Xj2>≤X
i,j
a2ia2j Xi2
Xj2
Or Xi2
2=E(Xi4)≤µ4 d'après l'hypothèse de l'énoncé d'où
E(Z2)≤X
i,j
a2ia2jµ4= X
i
a2i
!
X
j
a2j
µ4=kak4µ4
4. Pour pouvoir utiliser le résultat de 2.c., on écrit d'abord une égalité entre événements
−
→V
> tkak
=
Z > t2kak2
avec0< t2kak2< E(Z) =kak2 On en déduit
P(
−
→V
> tkak)≥ kak4(1−t2)2 E(Z2)
On peut calculerE(Z2)car avec la forme particulière des variablesXide cette question, lesXi2 sont constantes égales à1. On en déduit
E(Z2) =X
i,j
aiaj= X
i
a2i
!
X
j
a2j
=kak4
ce qui achève de prouver la formule demandée.
Problème
Partie 1 : Opérateurs de Volterra
1. Soitf ∈E. La continuité de V(f)et deV∗ def vient du théorème fondamental du calcul intégral. La linéarité de l'intégrale assure la linéarité deV etV∗.
2. Soientf, g ∈E. Pour tout x∈[0, π/2]:V(f)0(x) =f(x)et (V∗)0(x) =−f(x). Ainsi en intégrant par parties :
hV(f), gi= Z π/2
0
V(f)(t)g(t)dt= [V(f)V∗(g)]π/20 − Z π/2
0
f(t)(−V∗(g)(t)dt.
CommeV(f)(0) = 0 etV∗(g)(π/2) = 0, on en déduit que : hV(f), gi=
Z π/2 0
f(t)V∗(g)(t)dt=hf, V∗(g)i>0.
3. Soientf, g∈E. D'après la question précédente,
h(V∗◦V)(f), gi=hV(f), V(g)i=hf,(V ◦V∗)(g)i. De plus, sif 6= 0, alors :
h(V∗◦V)(f), fi=hV(f), V(f)i=kV(f)k2>0.
Commef 6= 0, une primitive def est non nulle doncV(f)6= 0, donckV(f)k>0. Soitλune valeur propre deV∗◦V et f un vecteur propre associé. Alors
(V∗◦V)(f) =λf ⇒0<h(V∗◦V)(f), fi=λhf, fi=λkfk2
⇒λ= hV∗◦V(f), fi kfk2 >0.
4. Par dénition d'un vecteur propre :(V∗◦V)(fλ) =fλ. La fonctionV(fλ)est de classe C1, doncV∗(fλ)est de classeC2. De plus,V∗(V(fλ))0 =−V(fλ)et V(fλ)0=f, donc (V∗◦V(fλ))00=−fλ. Comme(V∗◦V)(fλ) =λfλ, en dérivant on obtient :
fλ00=−1 λfλ.
Les conditionsfλ(π/2) =fλ0(0) = 0viennent du fait que, par la dénition des opéra- teurs avec des intégrales
∀f ∈E, V(f)(0) = 0etV∗(f)(π/2) = 0.
5. Soit λ une valeur propre de V∗◦V et fλ une valeur propre associée. En résolvant l'équation diérentielle dont elle est solution :
∃(a, b)∈R2 tels que∀x∈[0, π/2], fλ(x) =acos x
√λ
+bsin x
√λ
.
La conditionfλ0(0) = 0 donneb= 0. La conditionfλ(π/2) = 0donne :
∃n∈N, π 2√
λ =nπ+π
2 ⇒λ= 1 (2n+ 1)2. Toute valeur propre est donc de la forme indiquée par l'énoncé.
Réciproquement, on vérie par le calcul que la fonction dénie dans[0,π2]par x7→sin((2n+ 1)x)
est un vecteur propre de valeur propre (2n+1)1 2.
Partie 2 : Equations diérentielles de type Sturm-Liouville
1. Soitn∈N. On a pour toutx∈[0, π/2]:
V(ϕn)(x) = Z x
0
cos((2n+ 1)t)dt= 1
2n+ 1sin((2n+ 1)x).
2. Pour tout n ∈ N∗, d'après la question I.5., ϕn est un vecteur propre de V∗◦V de valeur propre (2n+1)1 2. On peut donc prendre le produit scalaire contre une fonction quelconque deE
(V∗◦V)(ϕn) = 1 (2n+ 1)2ϕn
⇒ ∀f ∈E, h(V∗◦V)(f), ϕni=hf,(V∗◦V)(ϕn)i= 1
(2n+ 1)2hf, ϕni 3. Supposons queg=λV∗◦V(g) +V∗◦V(h). Alorsg est de classe C2car (V∗◦V)(g)
et (V∗◦V)(h) le sont aussi. En dérivant deux fois, on trouve g00 = −λg−h d'où g00+λg+h= 0.
De plus, commeV∗(f)(π/2) =V(f)0(0) = 0 pour toute fonctionf ∈E, les conditions g(π/2) =g0(0) = 0sont bien vériées.
Réciproquement, supposonsg solution deS. En intégrantg00+λg+h= 0entre0et x∈[0, π/2], on obtient (avecg(0) = 0)
g0(x)−g0(0) +λV(g)(x) +V(h)(x) = 0⇒g0(x) +λV(g)(x) +V(h)(x) = 0 En intégrant une nouvelle fois entrexetπ/2, on obtient (avecg(π2 = 0) :
g(π
2)−g(x) +λ(V∗◦V)(g) + (V∗◦V)(h)(x) = 0⇒g=λ(V∗◦V)(g) + (V∗◦V)(h) 4. Soitgune solution de l'équation diérentielle, formons le produit scalaire de la relation
précédente contreϕn, puis utilisons la question 2. avec ϕn et hà la place def :
hg, ϕni=λh(V∗◦V)(g), ϕni+h(V∗◦V)(h), ϕni
⇒ hg, ϕni= λ
(2n+ 1)2hg, ϕni+ 1
(2n+ 1)2hh, ϕni. Le résultat s'en déduit. Il est valable pour tous lesn∈N.
5. Supposons queλsoit de la forme(2p+1)2et queSpossède une solutiong. En utilisant la relation précédente pourn=p, il vient
1−
2p+ 1 2p+ 1
2!
hg, ϕni= 1
(2n+ 1)2hh, ϕni Une condion nécessaire est donc l'orthogonalitéhh, ϕpi= 0.
Partie 3 : Solutions approchées de S
1. Montrons que pour tout n∈N, la fonction t 7→cosn(t) appartient àFn. Il s'agit de linéarisercosn(t). D'une part :
(2 cos(t))n= eit+e−itn
=
n
X
k=0
n k
eikte−i(n−k)t=
n
X
k=0
n k
ei(2k−n)t
D'autre part :
(2 cos(t))n= eit+e−itn
=
n
X
k=0
n k
e−iktei(n−k)t=
n
X
k=0
n k
ei(n−2k)t
Ainsi :
2n+1cosn(t) =
n
X
k=0
n k
ei(n−2k)t+e−i(n−2k)t
= 2
n
X
k=0
n k
cos((n−2k)t).
Par parité ducos, pour tout k ∈J0, nK, cos((n−2k)t) = cos(|n−2k|t) =c|n−2k|(t) avec|n−2k| ≤n. Ainsi, la fonctiont7→cosn(t)appartient àFn.
Comme Fn est un sous-espace vectoriel de G, pour toute fonction polynomiale p, la fonctiont7→p(cos(t))appartient à Fn.
2. Soientn, m∈N:
• Supposonsn6=m. Alorsn+m, n−m6= 0donc :
hcn, cmiG= Z π
0
cos(nt) cos(mt)dt= 1 2
Z π 0
cos((n+m)t) + cos((n−m)t)dt
= 1
(2n+m)[sin((n+m)t]π0 + 1
2(n−m)[sin((n−m)t)]π0 = 0.
• Sin=m= 0 : kc0k2G =Rπ
0 1dt=π.
• Sin=m >0 :
kcnk2G= Z π
0
cos(nt) cos(mt)dt= 1 2
Z π 0
cos((n+m)t) + cos((n−m)t)dt
= 1
2(n+m)[sin((n+m)t]π0+1 2
Z pi 0
1dt= π 2. Ainsi, pour tousn, m∈N:
hαncn, αmcmiG=αnαmhcn, cmiG =δn,m. La famille(αncn)est orthonormale.
3. Soitg∈Get posonsf =g◦arccos. Alorsf est continue dans[−1,1]et
∀t∈[0, π], g(t) =f(cos(t))
D'après le théorème admis de Weirstrass, pour tout ε > 0, il existe une fonction polynomialeptelle que
∀u∈[−1,1], |f(u)−p(u)| ≤ ε
√π Ainsi, pour toutt∈[0, π], commecos(t)∈[−1,1],
|f(cos(t))−p(cos(t))| ≤ ε
√π ⇒ |g(t)−p(cos(t))| ≤ ε
√π. Notonshla restriction à[0, π] dep◦cos. On a :
kf−hk2G= Z π
0
|f(t)−h(t)|2 dt≤πε2
π ⇒ kf −hkG≤ε.
SoitN le degré de la fonction polynomialep. Commeh∈FN, on peut écrire : kf−PFN(f)kG≤ kf−hkG ≤ε
car la projection sur un sous espace minimise la distance à ce sous-espace. Pour conclure, remarquons que (kf−PFn(f)kG)n∈N est décroissante car Fn ⊂ Fn+1 pour toutn∈N. D'où :
f−PFn+1(f)
G= inf
y∈Fn+1
kf−ykG≤ inf
y∈Fn
kf−ykG =kf−PFn(f)kG. Ainsi, pour toutn≥N,kf −PFn(f)kG≤ε. La suite tend bien vers0.
4. Pour toutn∈N,PFn(f)∈Fn donc il existe des réelsa0, ..., an tels que PFn(f) =a0c0+...+ancn
La question précédente permet de conclure.