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^.biioihèque cantonale, Fribourg

Ho 86 J. A. 8m* année PREMIER JOURNAL ILLUSTRÉ FRIBOURGEOIS Le numéro 60 eis DECEMBRE 1953

ORGANE INDEPENDANT PARAISSANT UNE FOIS PAR MOIS Administration : Avenue de la Gare 6, Fribourg, Tél. 2 37 60

Abonnement: 1 an Fr. 6.- Etranger Fr. 8.50 Chèq. post, lia 2851 Editeur: René Dessonnaz Annonces 12 et. le mm.

Régie exclusive de la publicité: Annonces Suisses S.A. „ASSA"

5, Avenue de Tivoli, Fribourg, Tél. 2 5135 Chèq. post, lia 4617 Réclame 32 et. le mm. Succursales dans toute la Suisse

UN CONTE INÉDIT DE CHEZ NOUS LE NOEL D'AGNÈS

Sur le trottoir de la rue déserte, en ce soir du 24 décembre, ses talons clapo¬

taient avec le tic-tac sonore d'une horloge dans une chambre silencieuse. Agnès venait de terminer, un peu plus tôt que d'habitude, son travail de vendeuse à la confiserie. Toute la journée, il avait fallu se dépêcher. Chacun s'était énervé.

Les clientes qui commandent leurs bûches au dernier moment et demeurent indécises, longtemps avant de choisir avec une minutie d'antiquaire, voulaient soudain être servies tout de suite, pour pouvoir continuer leur tournée d'achats.

La patronne lui avait dit vingt fois : Oh, Agnès, que vous êtes lente, dépêchez- vous et ne fignolez pas tant les rubans des paquets. En bas, au laboratoire, sous les voûtes parfumées, crépitaient en mê¬

me temps les brioches embaumées et les jurons.

Agnès avait soupé en vitesse, sur un coin de table, arrêtée maintes fois par un appel impératif. Elle avait avalé son café complet sans même s'en aperce¬

voir, toute préoccupée par son travail et par ses commandes qu'il ne fallait pas confondre. En marchant, elle se répétait : La tourte à 4 fr. 60, c'est pour la dame de l'Avenue du Mbléson et la bûche avec une rose en suTe c'est pour le Tilleul. Elle avait attendu que les garçons livreurs partent pour lern- der¬

nière tournée avant de quitter la confi¬

serie. Et maintenant, après tout ce tré- pidement et ce bruit, le silence de la rue lui faisait soudain un poids sur le cœur. Elle pensait à toutes ses clientes qui passent joyeusement la soirée de Noël avec une table garnie de ses pâtis¬

series, avec la chaleur d'un foyer bien calfeutré contre le froid, avec leurs enfants tout fiers de veiller jusqu'à mi¬

nuit et anxieux de savoir ce que le petit Jésus leur apportera. Mais elle pensait surtout à sa famille, dans un petit vil¬

lage de Gruyère, qu'elle avait dû quitter pour gagner sa vie. Ce qui lui faisait mal au cœur c'était de savoir, non seule¬

ment que leur compagnie allait lui man¬

quer mais que ses parents, eux aussi, sentiraient leur joie diminuée à ne pas l'avoir auprès d'eux.

Et au fur et à mesure que s'établis¬

sait autour d'elle le silence de cette nuit de Noël, froide et brumeuse, où il n'y avait pas de neige et où tout devenait hostile et maussade, Agnès sentait sourdre en elle à la fois, un désir de pleurer, une révolte contre la vie et un espoir qui veut s'accrocher, malgré tout, à de maigres illusions. Elle en avait parlé quelques jours auparavant, à une compagne de travail qui s'était moquée d'elle. — Vrai, t'es pas débrouille, ma fille. Tu sais pas te faire inviter ? T'as pas de petits copains ou des amies ? Avec ton petit air sentimental, est-ce que tu croirais par hasard au Père Noël ? Si t'as personne, tu feras bien mieux d'aller te coucher, t'es assez fati¬

guée comme ça !

Agnès n'avait plus rien dit. Elle ne voulait pas manquer la messe de minuit.

Il n'y avait pas de cinéma, ce soir, elle passerait le temps, en attendant, dans sa chambre mansardée, froide et pauvre, à lire des lettres et à faire un peu d'or¬

dre. Mais cependant, arrivée dans le simple décor, entre son lit de fer à la maigre paillasse et la grande armoire de bois rude, elle sentit faillir son cou¬

rage. Tout au long du chemin, elle avait espéré rencontrer quelqu'un — elle ne savait qui — elle avait cru à une aven¬

ture heureuse. Elle avait bien croisé l'un ou l'autre des clients attardés de sa confiserie qui ne lui avaient même pas souhaité joyeux Noël. Personne ne l'avait invitée. Toute seule maintenant, elle se sentit triste, se dit qu'elle n'avait même pas été se confesser, essaya de faire un petit bout de prière et soudain, se jeta sur son lit en sanglotant, cachant ses larmes lourdes dans le duvet. Sa compagne, à ce moment-là, devait sûre¬

ment bien s'amuser avec sa bande de copains. Elle regrettait de ne s'être pas débrouillée comme elle quand soudain, on frappa à sa porte. Anxieuse, elle se releva avec le mouvement rapide des gazelles craintives, se frotta vigoureu¬

sement les yeux et vint ouvrir. C'était sa patronne de chambre, accompagnée de son fils, un petit bambin de quatre ans qui lui dit, avec le ton sérieux d'une leçon Bien apprise, en zézayant : C'est le petit Zézus qui m'a demandé de vous apporter ça pour vous. Zoyeux Noël, Mademoiselle. Le gamin l'embrassa et, tout fier, lui remit une petite bûche avec un paquet que lui tendait sa maman.

Celle-ci dit, presque rudement à son fils": — Maintenant descend vite ! Le petit voulait l'attendre, mais sa maman

DOUCE JOIE DE NOËL

►t4À&&C444 *V*0-C. ■M*

A Te 'MA*

ajouta : —• Va toujours, sinon le petit Jésus ne passera pas pour toi ! Le garçon descendit en rechignant et la patronne, pénétrant dans la chambre dit simplement, d'une voix douce : — Vous pleurez, vous êtes seule. Agnès avait déjà des larmes brillantes comme des étoiles sur les cils. La dame lui demanda

—«Vous vous appelez comment : —Agnès, répondit la vendeuse dans un hoquet.

— Alors, Agnès, vous allez sécher vos yeux et vous descendrez chez nous pour passer la soirée. Ça sera comme votre famille, voulez-vous ?

Le lendemain, à la confiserie sa com¬

pagne de travail racontait qu'elle s'était ennuyée, qu'on avait joué aux cartes et qu'on s'était chicané, qu'un de ses co¬

pains avait voulu faire bande à part.

Elle était furieuse et dit à Agnès : Et toi, tu l'as trouvé, ton Père Noël ? — Non, répondit-elle avec un sourire malicieux.

Mais j'ai vu le petit Jésus et j'ai passé avec lui un des plus beaux Noëls de ma vie. Elle raconta sa soirée tandis que sa compagne —• ...Cette sacrée Agnès, va ! Elle a l'air de rien et c'est encore elle qui trouve les meilleures combines...

C. P.

LA NUIT DE NOEL DU ROI LOUIS XI

Un conte historique de Jean-François Noël

Tout était sombre, livide sous la neige. Un homme marchait dans la ban¬

lieue de Tours, vêtu d'une cape noire, un peu penché, un peu lourd, et le bâton ferré dont il aidait sa course était orné de bijoux rutilants, de rubis, d'amé¬

thystes et d'émeraudes comme une crosse d'abbé. Cet homme marchait seul, sans amour, sur le chemin de halage qui, suivant les méandres du fleuve, remonte la Loire vers Blois et Orléans, sur la rive gauche.

Cet homme, c'était Louis XI. C'était le roi de France ayant quitté subrep¬

ticement Plessis et sous un déguisement, disant à qui voulait l'entendre, à haute voix pour que nul ne l'ignore : « Le roi

repose... Ce soir, il n'assistera pas aux trois messes liturgiques... Il ne mangera pas la brioche ni les fruits bien confits dont il est si friand... Il est indisposé...

ne le réveillez pas demain matin... vous l'entendrez assez crier du fond de sa tour quand il aura trop faim... il ron¬

fle... »

Ce roi, c'était Louis XI, le malin...

Louis XI au visage de chouette, au nez fin, au regard vif-argent...

C'était le Roi de France, Louis le onzième du nom, lui-même, avec une chape de neige sur les épaules qui le rendait bonhomme. Le Roi de France ! Ecoutez cela, manants, comme ce bruit résonne dans nos têtes et bourdonne et nous donne le frisson. Le Roi de France sans ses nains, ses fous, ses singes...

Il allait à grands pas dans la banlieue de Tours... un soir d'hiver de quatorze cent soixante-et-onze. Et s'il hâtait son pas et s'il forçait l'allure sur cette route givrée pleine de chausse-trapes... si le berceau des trembles lui faisait comme une niche de verglas sur le crâne et l'accompagnait d'un souffle d'outre- tombe, c'est que ce roi, dans la nuit qui l'enserrait, voulait se commander à

Cléry-Notre-Dame, justement une tombe.

Il avait choisi cette nuit de Noël pour le faire car, passer inaperçu en une nuit pareille où tout le monde circulait, lui semblait chose aisée... Dans sa marche forcée, il avait déjà parcouru plus de quarante-cinq lieues, dépassé Blois et entamé la plaine qui devait le conduire où il savait.

Il était presque gai car il touchait au but... Il était encore sain, du moins ses plaies étaient encore secrètes et ca¬

chées... Ce qu'il craignait plutôt c'était de tomber dans un trou qui marcherait devant lui ou quelque congestion qui pourrait l'emporter brusquement, mais cela n'était pas le pire encore... Il se rappelait son grand-père, le dément Charles VI, qui fut conduit par Isabeau de Bavière, comme un enfant et par le bout du nez... dont on faisait les ca¬

prices et qu'il fallait coucher, nourrir, soigner, cette poupée quasi paralyti¬

que, ce roi de France idiot, bègue, stu¬

pide, qu'on sortait avec des précautions infinies et qu'on montrait au peuple comme une relique... Non ! il ne crai¬

gnait pas de mourir debout et il son geait que par une nuit pareille ce lui serait facile. Il écoutait le bruit de son cœur comme tous les autres hommes dans les très grands moments de leur vie. Il sentait que ce soir pour cette veillée de la Nativité, les courtisans et leurs maîtresses, les paysans terreux, les ouvriers, les métayers, tous, pauvres ou riches, auraient pour lui une pensée qu'il imaginait dévote et fervente, en réalité hargneuse, et il croyait que tous porteraient leur verre aux lèvres, disant à cette heure : « Le Roi boit ! Le Roi vient d'assister à la messe et il a com¬

munié... et sous les deux Espèces... Le Roi baise la pierre de l'autel puis il serre la main des diacres assemblés, puis il monte dans la salle à manger... Le Roi est seul et nous sommes avcc lui et nous le vénérons et nous l'aimons... *

Il était détesté !

Et il allait dans cette nuit cruelle vers son dernier carré et il voulait dormir, enfin se reposer... C'est alors qu'il ren¬

contra des loups qui marchaient à la queue... à la queue leu loup naturelle¬

ment, et naturellement ils s'écartèrent pour le laisser passer en grondant, tou¬

tes babines dehors, car ça leur déplai¬

sait cette file qu'un homme coupait... Ils virent sans doute que c'était un homme extraordinaire, malgré les apparences et bien que leur appétit fut grand... Ils le laissèrent aller sur sa route, marchant très vite, comme quelqu'un de pressé.

Il découvrit tout de suite le fin clo¬

cher de cette petite église qu'entre tou¬

tes il aimait pour cette Vierge Noire parée comme une mariée, venue on ne sait d'où, ni quand, les bras ouverts.

Minuit sonnait ! Quelques enfants encore tout endormis par l'encens, ve¬

naient prier la crèche, sur le bas côté...

Les moines se déshabillaient. Il avait mis la main devant ses yeux, rabattu le chapcau sur l'oreille et relevé le col de son pardessus... Il voulait être inco¬

gnito... Tout roi de France qu'il était, il se fit bousculer dans la presse... Il s'approche de la très sainte étable et des santons... Il contempla cet enfant nouveau-né de son œil narquois, de ses yeux qui n'avaient pas pleuré... Il s'aper¬

çut enfin qu'il était seul... qu'il n'avait plus d'amis... qu'il était veuf... Il n'avait bien vécu que pour régner et mainte¬

nant il lui fallait mourir... cela lui fai¬

sait du bien, cette crèche naïve après tant d'ambassades, ces bergers au lieu des flatteurs à la bouche en farine, cet auge de bois à la place d'une courtine et ces animaux domestiques pour lui qui avait la passion des fin chevaux d'Ara¬

bie—

Pour la première fois de sa vie il pensa à sa mort de façon si précise qu'il crut bien défaillir. Il lui prit la fantaisie de désirer mourir de suite et lui qui redoutait tout sur les che¬

mins de Tours, dans la banlieue de la ville, il crut qu'il était nécessaire qu'il commandât à Dieu. Il était prêt !

Alors il poussa quelques cris, se dé¬

masqua. Il implora la mort pour la deuxième fois... Prends-moi gueuse ! Prends-moi chienne ! Je suis à toi criait- il, obsédé... Il supplia la bonne Sainte- Vierge Noire de l'emporter dans son royal manteau... Il croquait des médail¬

les. Les gens éclataient de rire ! On (Suite page 9)

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Page 2 FRIBOTJRG-ILLTJSTRÊ Décembre 1953

M. Pierre Neuhaus

. V i

%Cr- l\

Agé de 24 ans, M. Pierre Neuhaus a succombé à une longue maladie. Fils de feu le Président du tribunal de la Sanne, décédé il y a six moi£, ce jeune homme très doué, était promis à une très belle destinée. Hélas, la maladie l'a terrassé qu'il a acceptée avec une résigna¬

tion courageuse et chrétienne. Nombreux sont ses amis qui déplorent la perte de sa récon¬

fortante présence en toute occasion.

(Photo Rast)

Mlle Béatrice Mivelaz

; _ y-

Personne charmante et dévouée, membre du Chœur mixte de St-Nicolas et de la Société des bourgeoises, Mlle Béatrice Mivelaz s'était acquis l'estime et l'amitié de tous ceux qui la connaissaient. Ses fonctions à Publicitas l'ont mise en contact avec des tas de gens qui ont apprécié son amabilité et sa serviabilité. Ma¬

lade depuis quelques mois, elle s'en est allée à l'Age de 49 ans, laissant beaucoup de re¬

grets, mais aussi un souvenir ému au cœur de ses nombreux amis.

(Photo Bûcher)

M. Louis Gantner

Maître plâtrier-peintre depuis de nom¬

breuses années à Frib ourg, M. Louis Gantner était très estimé pour son savoir-faire et sa probité professionnels.

Enlevé à l'affection des siens à l'âge de 63 ans, il laisse à tous ses amis beaucoup de regrets et une gratitude émue aux plâtriers-peintres qu'il a formés et qui possèdent un solide métier.

Mme Marg. de Sury d'Aspremont

Née à Soleure, Mme Marg. de Sury d'Aspre¬

mont, avait passé sa jeunesse au château de Steinbrugg, propriété de la famille de Glutz- Ruchti. L'éducation et l'instruction soignées qui lui furent prodiguées développèrent en¬

core ses dons naturels pour les lettres et les arts. Elle avait épousé, en 1902, M. de Sury d'Aspremont, journaliste et homme de let¬

tres, et passa quelques années en France.

Mais c'est à ViBars s. Glàne qu'elle vécut l'ultime étape de son existence faite toute entière de piété profonde, de rayonnante bonté et de charité discrète. (Photo Rast)

M. Pierre Jœger

Le capitaine Pierre Jaeger qui fut adjudant de feu le colonel Roger de Diesbach, était très connu dans notre canton non seulement par son activité militaire, mais aussi par son florissant commerce de tissus. Aussi la nou¬

velle de son décès, à l'âge de 59 ans, après quelques mois de maladie, a tristement sur¬

pris ses nombreux amis et connaissances qui regrettent un homme affable et bienveillant, dont les" qualités en avaient fait une person¬

nalité fribourgeoise estimée.

Mme Lina Marchon M. Maurice Gerster Mme Mathilde de Weck-Mayr

de Baldegg

M. Conrad Dousse r- :

Mme Sophie Monney

La population de Vuisternens-en-Ogoz et de la région a été affligée à l'annonce du décès de Mme Lina Marchon-Clerc. Mère de dix enfants, la défunte fut une épouse et une mère de famille exemplaires et qui jouissait de l'estime et de la considération de tous ceux qui la connaissaient, tant ses qualités de cœur et de charité la faisaient apprécier. Elle avait trois enfants religieux, dont un, le révérend Père Albert, est missionnaire chez les Indiens du Pérou. (Photo Rast)

Une crise cardiaque a emporté tout soudaine¬

ment M. Maurice Gerster, âgé de 65 ans. Le défunt qui travaillait à la Banque Populaire Suisse, à Fribourg, depuis 50 ans, avec une probité et une conscience professionnelle exem¬

plaires, était bien connu aussi dans les socié¬

tés de gymnastique auxquelles il vouait une particulière affection. Son décès si brusque a peiné ses nombreuses connaissances qui re¬

grettent un ami, mais qui lui gardent cepen¬

dant le meilleur des souvenirs. (Photo Rast)

• Personne très cultivée et de beaucoup de dis¬

tinction, Mme Mathilde de Week a été enlevée à l'affection des siens à l'âge de 83 ans. Pein¬

tre de talent, elle excellait dans le portrait et nombre de personnalités fribourgeoises et suisses ont posé devant son chevalet. Artiste fine et sensible, elle laisse une œuvre qui durera et qui enrichira le patrimoine fribour- geois. Nous rendons un hommage ému à cette personne de bien.

En rentrant d'une course en moto avec un camarade, ce jeune homme, âgé de 25 ans, entra en collision avec un char de foin. Le choc fut brutal et M. Conrad Dousse, projeté violemment sur le sol, fut tué sur le coup. On compatit à la douleur des parents si cruelle¬

ment éprouvés et si brutalement privés de leur fils. Ses amis^ spécialement ceux» du Moto-club, déplorent de tout leur cœur la perte de cet excellent camarade, victime de In route. (Photo Rast)

Jât

Une bonne maman et grand-maman n'est plus. Mme Sophie Monney, qui avait fait une mauvaise chute l'hiver passé au sortir de l'église St-Pierre, avait vu sa santé décliner et après de grandes souffrances, elle s'en est allée à l'âge de 73 ans. Toute dévouement et de soins aux siens, elle fut une excellente épouse et une mère de famille dont l'exemple n'aura pas été vain.

Mme Angèle Descloux M. Adolphe Pauchard Mme Victorine Crausaz-Auguet M. Abramo Moranduzzo M. Jean Glasson

Après une longue maladie, Mme Angèle Descloux décédait ù l'ûge de 33 ans, lais¬

sant dans l'affliction une jeune famille avec trois petits enfants. Chacun a com¬

pati à la douloureuse épreuve qui acca¬

ble ce foyer auquel manque maintenant la réconfortante présence d'une épouse et d'une mère de famille dévouée qui a bien trop tôt disparu. (Photo Machercl)

Cantonnier au service de la ville depuis plus de 50 ans, M. Adolphe Pauchard faisoit sa besogne tous les jours, par tous les temps, avec un dévouement que son humble métier rendait d'autant plus méritoire. Après quelques mois de re¬

traite, il est décédé à l'âge de 73 ans, laissant le souvenir d'un bon serviteur pour qui le devoir comptait avant tout.

Dans son petit village de Gillarens, cette bonne maman de 77 ans a rendu son âme à Dieu, après une longue maladie, en laissant beaucoup de regrets. Elle avait eu sept enfants auxquels elle a in¬

culqué les principes chrétiens qui l'ont soutenue durant toute sa vie. Elle était marraine du fanion du Tiers-Ordre et son souvenir durera au cœur de tous ron\ qui l'ont connue.

Après une longue maladie, M. Abramo Moran¬

duzzo est décédé à Fribourg dans sa 31e an¬

née. Il avait fait sa maturité à Schwyz et avait poursuivi ses études aux universités de Fribourg et de Milan. Fils dévoué, ami ser- viable et bienveillant, ce jeune homme, auquel il était prédit un bel avenir, a été immobilisé par une longue maladie qu'il a supportée avec une courageuse résignation, acceptant vaillam¬

ment son pénible destin qui l'a conduit préma¬

turément à la tombe. (Photo Stolz)

Lin iragique accident d'auto a enlevé préma¬

turément à l'affection des siens, M. Jean Glas- son, de Bulle. Alors qu'il rentrait à son domi¬

cile, son auto fit une embardée, près de l'Ar¬

senal de Bulle, qui la fit dévaler un talus et se retourner fond sur fond. Découvert par des passants, M. Jean Glasson gisait à côté de sa voiture, inanimé. Le défunt, qui était le frère de M le Conseiller d'Etat Pierre Glas¬

son, laisse d'unanimes regrets et sa perte est ressentie péniblement dans tout son entou¬

rage. (Photo Tornow)

M. et Mme Eugène Broyé, dans leur maison de Madrid, avant une récep¬

tion du ministre des Affaires extérieures d'Espagne.

f M. Eugène Broyé ancien ministre de Suisse en Espagne

Né à Fribourg en 1886, cet illustre fribourgeois était fils de feu M. Jules Broyé, juge au Tribunal cantonal.

Après avoir fait son droit, il pratiqua quelques années le barreau, puis entra en 1915 au Département politique fédé¬

ral.

Servi par une intelligence remarqua¬

ble et par des qualités d'un parfait diplomate, il ne tarda pas à entrer dans la carrière et fut nommé successivement à Paris, Madrid, Athènes, Rome et Budapest. Pendant la guerre d'Espagne, le Conseil fédéral en fit son représen¬

tant officiel auprès du gouvernement de Burgos, puis il fut nommé ministre de Suisse en Espagne, jusqu'à 1951, date à laquelle il prit un repos bien mérité.

Diplomate de grande classe, alliant une rare élégance à des qualités intellectuel¬

les hors pair, ML Eugène Broyé, secondé par une brillante' . épouse, d'origine australienne, a magnifiquement repré¬

senté la Suisse en pays étranger et bien mérité de sa patrie.

Décédé à Genève, à fin novembre, il a été inhumé, comme il en avait expri¬

mé le désir, au cimetière de St-Léonard à Fribourg. Tous les Fribourgeois au¬

ront eu une pensée émue pour ce concitoyen dont ils peuvent être fiers et qui a grandement fait honneur à son canton.

(Photo à droite)

M. Broyé fut le promoteur de l'Exposi¬

tion du Livre Suisse, à Madrid en octo¬

bre 1940. S. E. M. Lequerica, ministre des Affaires Extérieures d'Espagne

félicite notre ministre.

m

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Décembre 1953 FRIBOURG-ILLUSTRÊ Page 3

L'artiste Rody dans son atelier.

Après ma visite à l'atelier de Rody, je ne crois plus que les multiples ten¬

dances de la peinture actuelle se cristal¬

lisent nécessairement en réalisme ou abstraction.

Je pense même que la valeur d'une peinture actuelle est toute indépendante de son caractère figuratif ou abstrait, et chez Rody, la question ne se pose même pas.

Dans cet atelier haut-perché, à l'ave¬

nue de la Gare, et plein d'une lumière qu'il appelle « ma matière première je n'ai pas songé à me demander d'où venait le plaisir profond que je goûtais.

Le silence du peintre m'étonnait, me confondait et malgré moi je songeais à tant d'autres qui accompagnent pareille visite de nombreux commentaires, ex-

Nature morte.

Nil il l'atelier.

Artiste-peintre de chez nous

/(neuste

pliquant et le pourquoi, et le comment.

J'ai compris, pour la première fois dans une visite de ce genre, que l'clo- quence des œuvres suffisait, que le si¬

lence et l'absence de tout commentaire ne font qu'augmenter le plaisir et le profit d'une pareille visite.

Hors de l'atelier, Rody est vif, parfois péremptoire, toujours sec, nerveux, cas¬

sant et dur, d'un caractère entier qui ne peut laisser indifférent.

Aucun de ses gestes n'est fait pour plaire ou pour déplaire.

Mais il sait donner un autre plaisir que celui de sa peinture, quand il parle des œuvres de « ceux » qu'il aime.

Auprès de lui j'ai découvert la clef me donnant accès au monde merveil¬

leux d'un Braque, d'un Picasso, d'un Mondrian et d'un Klee.

Mais ce petit papier voudrait surtout faire connaître le Rody de l'atelier, exi¬

geant mais calme, dur mais serein.

Sa force, pour moi, réside dans une persistante insatisfaction optimiste.

Une fois seulement je l'ai entendu parler de sa peinture, chez lui. C'était

pour dire, sans pour autant s'adresser à moi, en achevant un petit nu :

« Le jour où je n'aurai plus l'impres¬

sion que mon « dernier-né » est ma meil¬

leure « chose », je ne peindrai plus. j>

Alors que tant d'autres produisent pour produire, lui, ne parle que quand il a quelque chose à dire.

Son amour du métier est sans limite.

Ce n'est d'ailleurs plus de l'amour, c'est une passion dévorante.

A ma question : Pourquoi enseignez- vous ? « Parce que l'artisanat me sem¬

ble la seule base solide de l'art et que je ne connais pas d'art appliqué plus noble que l'enseignement... Un travail bien fait au point de vue métier a déjà une grande valeur... C'est à l'école de donner cet amour du métier qui est à la base de l'art. »

Je crois que Rody a conclu lui-même, avec ces paroles. Aussi, pour un jeune artiste qui a de si belles réalisations derrière lui, pareille modestie et si grand sérieux, méritent autant que son œuvre qu'il leur soit rendu hommage.

Lu. Mees. Buste de femme.

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Page 4 FRIBOURG-ILLL'STRÊ Décembre 1953

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Décembre 1953 FRIBOUKG-ILLUSTKÊ Page 5

LA FOIRE DE LA St-NICOLAS

C'est au Collège St-Michel qu'est échu l'honneur d'accompagner St-Nicolas. Comme on ne peut concevoir un cortège sans musique,

fifres et tambours en font le décor musical.

L'avant-garde, éclairée aux torches, annonce le Grand Saint Nicolas qui va paternellement distribuer bénédictions et bonbons !

de méchants garçons se mêlaient de corriger les autres et de fouetter d'in¬

nocentes jeunes filles. Il a fallu rendre son monopole au Père Fouettard, qui se contente le plus souvent de grimaces amusantes et de menaces excitantes.

Cependant, saint Nicolas n'apporte pas seulemnt des réconforts pour le corps. Il est le messager de la sagesse.

Voilà sa grande tour, toute proche, qui le lui rappelle, comme un doigt levé vers le ciel. Il monte au premier étage et prend la parole. Il commente les événe¬

ments, indique les intentions de la Pro¬

vidence, il donne son avis sur la marche

de la République, surtout celle des en¬

fants et des gens de lettres. Une auto¬

rité suprême émane de ses gestes et de ses phrases. Celui qui a pu faire sortir vivants trois enfants d'un saloir pourra bien corriger quelques errements de professeurs ou de magistrats. C'est le grand patron du canton qui parle. Tous s'unissent dans une admiration béate de ses apophtegmes.

Et sa péroraison s'éteint, lente et ma¬

gnifique, enveloppée de cet encens et de cette myrrhe dont il faisait autrefois, dit-on un si grand usage dans son dio¬

cèse. G.

Au moment où la terre s'est dépouil¬

lée et que la neige recouvre la nature, l'imagination des enfants, durant les longues nuits, s'évade dans le pays des rêves. Elle y voit des arbres couverts de scintillements multicolores, des étoi¬

les brillantes et toutes proches, et, dans des vêtements d'hermine, des anges et des saints aux figures radieuses et pa¬

ternelles.

C'est pour répondre à ce rêve qu'a été instituée la foire de la Saint-Nicolas.

Elle marque l'entrée de l'hiver, de ce cycle de manifestations frileuses et familiales, où le cœur, dans le grand Silence extérieur, développe sa propre vie et répand ses trésors de douceurs.

Saint-Nicolas, avec sa barbe blanche, son grand manteau, ses fourrures, le givre qui s'accroche à ses cheveux, est une sorte de Bonhomme Hiver. Il ap¬

porte de quoi s'amuser pendant les lon¬

gues soirées : des jouets, des livres d'images, des bonbons, tout ce qui ré¬

crée et réjouit les cœurs simples. Qui est-ce qui n'a pas, une fois par an, be¬

soin de se retremper dans son âme d'en¬

fant, de bannir les préoccupations, sou¬

vent factices, de l'existence, d'admirer, sans fausse honte, ce qui est brillant, -et de goûter ce qui c:"t. brn ?

Le Fribourgeois est, plus qu'un autre, partisan de cette simplicité, qui s'en¬

toure volontiers du prestige du merveil¬

leux.

Le cortège de la Saint-Nicolas se for¬

me sur les hauteurs du Collège, tout près du ciel. Ce sont les étudiants, aux cerveaux farcis d'abstraction, qui don¬

nent l'exemple de la foi dans cette tra¬

ditionnelle incarnation du Grand Saint.

Des cris de joie s'élèvent et se répandent de rue en rue. Le cortège débouche, précédé par des angelots et des porteurs de torches. Saint-Nicolas, placide et ma¬

jestueux, est assis sur un âne, comme Jésus entrant à Jérusalem. Sa crosse va jusqu'à terre. Il est chargé de bonbons

\ ■ /

I-a helle figure du saint à barbe blanche, qui aime tant les enfants ; mais s'ils ne sont pas sages, l'ère Fouettard n'est pas loin qui

sait tout ! dont il jette de temps en temps des poi¬

gnées vers la foule.

II passe devant des magasins brillam¬

ment illuminés, devant des vitrines artistiquement aménagées. Il les bénit du regard.

Et le voilà qui arrive sur la Place de la Foire, la place Notre-Dame. Elle est chargée de bancs et de pavillons, offrant des pains d'épices, des sucres d'orge, toutes les spécialités de la gourmandise

nationale. Un peu plus, les baraques elles-mêmes seraient en gâteaux, comme au pays de Cocagne. Quelle belle et at¬

trayante image du Paradis !

Mais le moment n'est pas encore venu.

Le Père Fouettard est là pour le rap¬

peler. L'homme est faillible et prompt à céder à la tentation. Quelques bons coups sur le derrière sont encore néces¬

saires. Dans cette tâche, le père Fouet¬

tard trouve trop d'aides bénévoles. Trop

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Dans sa bonne ville de Fribourg, St-Nicolas, juché sur un âne, est accueilli avec enthousiasme.

Précédé d'un l'ère Fouettard à mine patibulaire, St-Nicolas arrive à son tour, celle de notre cathédrale, pour y faire son discours.

I'etits et grands se pressent autour de St-Nicolas à qui une. bonne escorte est néces¬

saire. Malgré de timides imitations dans d'autres quartiers, c'est lui, ce sera toujours lui, qui suscitera l'émotion de la St-Nicolas.

(6)

Page 6 FRIBOURG-ILLTJSTRÊ Décembre 1953 Un bonbon fribourgeois au Mont-Everest

En mai 1952 et en novembre 1952, le bonbon ORG.ANOS a accompagné les deux expéditions suisses pour la con¬

quête du Mont-Everest.

En mai 1953 avec l'expédition britan¬

nique conduite par le Colonel Sir John Hunt, dont deux membres ont atteint le sommet à 8.880 m., le Néo-Zélandais Sir Hillary et le Sirdar Tensing.

ORGANOS

qui accompagnait les alpinistes, les pro tégeait contre les intempéries intenses de ces régions. Il leur permettait de respirer aisément sous les masques à oxygène et les préservait de la toux.

Voici le texte du télégramme de com¬

mande parti de Londres le 4 février 1953.

En voici la traduction :

« Bien des remerciements pour votre offre de bonbons. Veuillez envoyer 5 kg.

à Andrew Lusks Ltd. 78, Boulevard Wapping, Londres E 1. Veuillez envoyer à la même adresse la facture. L'envoi doit arriver le 6 février à Londres, si possible. »

H va de soi qu'aucune facture ne fut adressée pour cet envoi.

Grâce aux P.T.T. de Fribourg, qui ont agi avec promptitude, le colis a pu at¬

teindre l'expédition avant son départ le 6 février 1953.

L'EXPEDITION A L'EVEREST Les Anglais parvinrent au sommet le 29 mai 1953, quelques jours avant le

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couronnement de la gracieuse reine Elisabeth d'Angleterre.

Après ce grand succès, le secrétariat de l'expédition anglaise du Mont-Everest 1953 fit parvenir à M. P. Christen, à Fribourg, la lettre de remerciements suivante :

Voici la traduction de ce document :

« Expédition britannique 1953 pour le Mont-Everest »

Société royale de géographie, Londres

Cher Monsieur,

Votre maison a généreusement contri¬

bué à ravitailler l'expédition au Mont- Everest. J'aimerai vous remercier de votre aide et vous dire combien les alpinistes vous sont reconnaissants de votre amabilité. Je suis très désireux de conserver un témoignage de votre géné¬

rosité et de donner des détails sur le coût de l'expédition dans un volume destiné à perpétuer cet exploit. Je vous

BRITISH MOUNT EVEREST EXPEDITION, 1953 f+im CammKtt* •f rihr forai «f Wkt» and ikt Alf*m CJui)

Patron : His Roval Highness thr Duke of Pclinburgh, K.G., K.T.

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laldoJ Ttltgimmi OITIKIAI, lOUIHHMS. LONDON CeHa à. fojlo OITIMll, IONDON

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LONDON S W 7 29th May, 1953.

Tho Direotom, P. Chrloton,

Fa.br iquo de Bonbona, Pribouxg, Sudtzerland.

Dear Sirs,

Your firm generously contributed supplies to the iiount Everest Expedition, and I would like to thiinlc you on their be hfl f and say how grateful they were for your kindness. I am anxious to have a oareful record preserved of this gonorooity and to get accurate particulars of the cost of tho Expedition for permanent record purposes. If it is not too rauch trouble, I should be vory grateful if you would supply me with an invoice in tiie ueuu] way, but marked that this was a free gift.

J.H. hinlyrr Jones Expedition Secret-.j-y.

serais reconnaissant de nous faire par¬

venir une facture, comme vous l'établis¬

sez d'ordinaire, tout en précisant que votre envoi a eu lieu à titre gracieux. » Cet automne, la Société royale de géo¬

graphie a donné au Royal Albert Hall à Londres, un meeting auquel tous les

fournisseurs de l'expédition étaient invi¬

tés.

Toutes ces attestations démontrent, sans plus de commentaires, la valeur des tablettes ORGANOS. Ces bonbons sont fabriqués par P. Christen, à Fri¬

bourg, selon la formule de l'herboriste J. Knobel.

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Rendons à César...

Dans notre précédent numéro du mois de novembre, une malheureuse interversion de texte s'est produite à la page consacrée à la rénovation du Théâtre Livio. Sous une photo, une légende a été mal placée concernant M. Weber, chef de service de l'Edilité. Nul doute que nos lecteurs auront rectifié d'eux- mêmes cette erreur.

De plus, à la même page, une raison sociale ne figurait pas dans une annonce. Cet oubli est d'autant plus regrettable qu'il s'agissait de la Maison BISE, ameublements, à Fribourg, qui avait exécuté le grand rideau de scène du Théâtre Livio et qui est un annonceur régu¬

lier dans notre journal.

Nous nous excusons vivement auprès de nos lecteurs de ces deux erreurs bien invo¬

lontaires.

L'Administration de Fribourg Illustré.

(7)

Décembre 1953 COMPOSITEURS FRIBOURGEOIS Page 17 La mort nous a ravi les compositeurs

connus et aimés : J. Bovet, Carlo Boller, Georges Aeby. Il en est d'eux comme des poètes : « Longtemps, longtemps après que ces artistes ont disparu, leurs chants courent encore dans la rue »...

Oui, leurs œuvres nous restent et la meilleure façon d'honorer la mémoire de ces chers disparus est encore de chanter leurs compositions. Ces dispa¬

ritions prématurées ont tari les sources les plus fécondes qui alimentaient notre patrimoine folklorique ainsi que le ré¬

pertoire fribourgeois de musique reli¬

gieuse. Qui va reprendre le flambeau des mains défaillantes ? Qui va mainte¬

nant renouveler et enrichir notre réper¬

toire de chansons ? Fribourg se borne- ra-t-il à rester le tributaire de ses voi¬

sins ?

Heureusement non ; notre canton dis¬

pose de plus de ressources qu'on ne lui en accorde généralement. Déjà, notre ville a le privilège d'applaudir « Messire François », une remarquable création musicale de M. l'Abbé Kaelin. Le jeune Maitre y affirme un talent indiscutable:

richesse de l'inspiration ; hardiesse de la conception, tempérament musical peu commun ; voilà de quoi donner con¬

fiance aux plus réticents ; voilà qui fait bien augurer de la production future de notre jeune compositeur. Puisse-t-il trouver dans nos milieux la compréhen¬

sion, la sympathie, les encouragements nécessaires à l'éclosion d'oeuvres nou¬

velles !

Mais à côté de cette grande «vedette»

fribourgeoise de la musique et sans par¬

ler des «professionnels», une pleïade de compositeurs-amateurs œuvrent dans l'ombre. Ils écrivent en général des œuvres chorales, religieuses ou profa¬

nes, destinées aux groupements dont ils s'occupent.

Maintes pièces signées Paul Mossu, Fribourg, François Gobet, Avry, sont des réussites et mériteraient une plus large diffusion.

M. Louis Ruffieux, le nouveau et sympathique président des Chanteurs fribourgeois, a enrichi le répertoire de nombreuses adaptations ; il vient de ré- ' P

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éditer ses « Noëls anciens » ; c'est à lui que nous devons les paroles de la devise

— un modèle du genre — chantée à l'occasion du centenaire de la Société cantonale des Chanteurs.

Une nouvelle messe.

M. Fernand Mauron a déjà signé une œuvre nombreuse, dont plusieurs mes¬

ses. Ancien élève de Séryex, il sait écrire la musique. C'est à nos sociétés de chant de village qu'il pense en écri¬

vant, chœurs modestes dont le réper¬

toire est clairsemé, dont les pièces sont si souvent ressassées — je pense à la consommation de motets d'exposition

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Fragment du rondeau pour piano (le M. Fernand Mauron, instituteur à Promasens.

Le compositeur fribour¬

geois Fernand Mauron.

que l'on fait au chœur d'église dans le cours d'une année — et les conditions auxquelles il subordonne ses composi¬

tions, constituent une véritable ga¬

geure. Preuve en est sa « Missa Brevis » parue récemment dans une présentation typographique claire, d'une lecture fa¬

cile et agréable, aux Editions A. Ma- chcret, à Fribourg.

Ecrite pour 4 voix mixtes, à capella, elle peut être exécutée à 3 voix mixtes

— les alti étant facultatifs — tout en gardant une très jolie sonorité. D'un contrepoint très souple, d'une tessiture réduite — les voix extrêmes, soprani et ténors, n'atteignent jamais le sol — sans difficultés sérieuses d'intonation, cette messe reste néanmoins chantante

et expressive dans toutes ses parties — et c'est là, la gageure. Pour ce faire, l'auteur a dû s'astreindre à une disci¬

pline de travail sévère et « œuvrer comme orfèvre en son établi ». La messe est en sol avec de brèves incursions dans les gammes mineures voisines ; le Gloria est animé de mouvements variés, le Sanctus se chante sur une très belle phrase et l'Agnus a le charme pieux et vieillot d'une ancienne complainte. Les petits ensembles mixtes qui occupent de plus en plus les lutrins de nos égli¬

ses seront bien inspirés de se procurer la « Missa Brevis » in honorem Beatae Mariae Virginis de Fernand Mauron : ils en tireront édification, plaisir et profit.

En puise de conclusion.

Sachons gré à nos compositeurs fri¬

bourgeois de la peine qu'ils se donnent.

Entourons-les de notre aide et de notre sympathie. Ce sera le meilleur moyen d'aider les jeunes à s'affirmer, les plus anciens à vaincre leur excessive mo¬

destie ou leur timidité. N'accueillons- nous pas trop souvent d'un sourire dé¬

daigneux ou d'un air de suffisance bles¬

sant leurs efforts méritoires pour contri¬

buer à enrichir notre répertoire. Et du haut au bas de l'échelle, que faisons- nous pour favoriser nos auteurs, les jeunes en particulier ? Qui, chez nous, se préoccupe d'eux ?

Maintes réflexions de ce genre s'échan¬

geaient autour des cercueils de nos musiciens récemment disparus. Ils sa¬

vent, eux, ce que le jeune artiste doit vaincre d'indifférence plus ou moins consciente, d'ostracisme parfois, pour arriver à se faire entendre sur les scènes de nos villes et de nos villages. Et s'ils se sont hissés au premier plan, ce n'est qu'après des efforts tels que leur santé s'en est trouvé compromise et leur exis¬

tence peut-être écourtée !

Pourtant, il y a une dizaine d'années, dans le cadre de la Société Cantonale des Chanteurs, un petit concours de compositions avec prix avait été orga¬

nisé ; un certain nombre de jeunes Fri¬

bourgeois y avaient participé avec suc¬

cès ; des expériences de ce genre de-

M. Paul Mossu, directeur du choeur mixte du Clirist Roi et du groupement Mon Pays.

vraient être renouvelées de temps à autre ; elles permettraient au jury de repérer les concurrents particulièrement doués, de les conseiller et de les orien¬

ter par la suite ; comme d'autre part, d'aiguiller vers d'autres voies ceux qui se leurrent sur leurs aptitudes musi¬

cales. Quelle économie de temps, d'éner¬

gie, d'argent ! Que de gaspillage évité pour nombre d'entre eux !

Mais comment demander cela à une organisation dont le modeste subside de 300 fr. vient encore d'être rogné de 20 % — il était de 80 et. par membres en 1925 ; il est de 18 et. par membre en 1953 — et dont la cotisation vient d'être augmentée de 50 % par tête en vue des prochaines fêtes de Fribourg, en 1955.

Attendons des conjonctures plus favo¬

rables.

Certes, un peuple peut bien se pas¬

ser de musique. Mais un jour peut venir où nous constaterons que nous nous sommes mal défendus, que nos répertoi¬

res et nos programmes sont envahis par la production étrangère et qu'au pays de Fribourg l'âme fribourgeoise n'aura plus pour s'exprimer ni bardes, ni mu¬

siciens. E. M.

M. l'Abbé Kaelin expliquant son œuvre : Messire François.

ESSIRE FRANCOIS La cantate pour soli, chœur et orches¬

tre que Pierre Kaelin a composée sur des poèmes de Léon Chancherel, tirés du «Pèlerin d'Assise» et qui a été créée le dimanche 29 novembre à l'Aula de l'Université à l'occasion du cinquante¬

naire du Chœur mixte de Saint-Nicolas, puis donnée, le surlendemain, avec un succès tout aussi éclatant, en l'église du Valentin à Lausanne, a enrichi la musique romande d'une œuvre de va¬

leur.

Des critiques méticuleux ont certes pu constater que ce n'est, au sens vigou¬

reux de ces termes, ni une cantate, ni un oratorio. Mais qu'importe, à vrai dire, qu'une'œuvre se classe strictement dans une forme classique si son déve¬

loppement musical et poétique exige, pour être total, une liberté qui vaga¬

bonde en dehors des chemins battus.

On a aussi fait grief à Pierre Kaelin des réminiscences des mélodies grégo¬

riennes, de la chanson populaire et des rythmes modernes qui ornent sa parti¬

tion. Mais ce voisinage n'a rien d'hété¬

roclite, il se fond dans une unité qui n'est jamais rompue. Personne ne re¬

prochera au chanoine Bovet d'avoir re¬

pris le « diôba » pour en créer «Le vieux chalet », personne non plus n'a objecté à Verlaine d'avoir transposé, dans

« Sagesse » la fraiche poésie du «moyen âge », énorme et délicat, ni à Léon Chancherel d'avoir rejoint, dans son humilité et sa sincérité, les troubadours des siècles révolus.

Pierre Kaelin avait à compléter un poème qui, lui aussi, ne se tient pas dans les formes traditionnelles, par une mu¬

sique exactement adaptée à l'esprit qui s'en dégage. Il a dû revivre intérieure.- ment, non seulement les émotions de

l'auteur lors de son pèlerinage à Assise, mais la mystique même du Poverello et son amour universel. Sa traduction musicale n'a certes pas la rigidité ascé¬

tique et spirituelle d'une cantate de Bach. Elle associe la nature humaine tout entière à son sentiment, elle at¬

teint l'âme par une sensibilité exté¬

rieure. Elle n'est pas pour autant, croyons-nous, superficielle. L'émotion qui, à l'Ailla de l'Université, a saisi les auditeurs, prouve au contraire qu'elle a atteint, par ce moyen la part secrète du cœur où se réfugient les joies, les tristesses et les nostalgies spirituelles.

Pierre Kaelin a convaincu non par la logique d'un raisonnement purement in¬

tellectuel, mais par la persuasion d'une sensibilité imprégnée de charité.

Ce n'est pas une justification de

«Messire François» que j'entreprend ainsi. J'essaie simplement de déjouer les pièges que recèle l'audition de cette œuvre. La transposition, sur le plan sonore, des sentiments spirituels, sur¬

tout si elle se fait moins par l'intelli¬

gence que par la sensibilité, en com¬

porte beaucoup. Elle exige une humi¬

lité, tant de la part du compositeur, qui a su se garder d'en faire à tout prix une œuvre moderne, que de la part du public qui a été pris, au cours de cette exécution remarquablement soignée, non pas tant par la conception hardie, mais non choquante, de l'harmonisation que par la source même de vérité qu'elle traduisait.

Pierre Mollet, baryton-solo de l'Opéra Comique de Paris, qui assumait à lui seul les deux tiers de la partition, a été pris subitement, samedi soir, d'une ex¬

tinction de voix qui l'a obligé à chanter en sourdine lors de la première. Le plai¬

sir musical des auditeurs en a certes été grandement diminué. Mais je n'irai pas jusqu'à dire, pour autant, que le retentissement spirituel de l'œuvre en ait été affecté. Le renoncement, le dé¬

pouillement extérieur que cet accident a fait subir tant à l'artiste qu'au pu¬

blic les a conduit, sur des chemins de pauvreté et de résignation chrétiennes, vers un état d'âme plus élevé qui les rapprochait davantage de la mystique franciscaine.

« Messire François » fut créé à l'occa¬

sion du cinquantenaire du Chœur mixte de Saint-Nicolas. Lors du 25me anni¬

versaire, la première audition de la

« Messe du divin Rédempteur » du cha¬

noine Bovet avait passé avant le jubilé lui-même. Ce 50me anniversaire s'est également effacé devant: « Messire François ». Il n'en a pas moins été tra¬

duit par un office pontifical, célébré le matin à la cathédrale où le Chœur mixte interpréta une autre œuvre de son directeur, « La Messe du Sacre », composée en 1945, et par un banquet:

qui le soir, réunit membres et invités.

Ce fut une manifestation de haute tenue et M. Romain Steinauer, prési¬

dent, après un discours de bienvenue où personne ne fut oublié, délégua ses charges à M. Paul Maradan que j'aurais promu immédiatement, après l'exemple des officiers suisses en Corée, colonel de table pour correspondre à la qualité des invités et à l'élévation de pensées qui caractérisa la partie oratoire. Celle-ci

W

M. Louis Ruffieux, instituteur Fri¬

bourg, nouveau président de la Société cantonale des chanteurs fribourgeois.

se termina par une allocution de S. Exc.

Mgr Charrière rappelant le rôle du chant religieux qui complète heureusement l'œuvre du prêtre en associant l'âme entière à la beauté spirituelle. C.P.

A l'Aula do l'Université, un nombreux public applaudit l'œuvre de M. l'Abbé Kaelin.

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Page 8 FRIBOïïRG-ILLÎISTRÉ Décembre 1953

Une fois de plus les artilleurs ont fêtô Ste-Barbe Barbe se fit chrétienne. En apprenant

cette nouvelle, Dioscore entra dans une grande fureur. Il fit torturer sa fille de toutes façons.

On lui brûla les côtes avec des torches allumées en lui frappant sur la tête à , petits coups de marteau. Comme Barbe

■j persévérait dans sa foi, on lui coupa les j mamelles.

Enfin, les bourreaux se refusant à la torturer davantage, son père lui trancha la tête. Aussitôt le feu du ciel tomba sur Dioscore et le dévora. C'était en l'an 306.

Depuis des siècles, sainte Barbe est en grande vénération à bord des vais-

Le banquet (le la Ste-Barbe. On reconnaît de gauche à droite : lo major Dumont, le major (Maude Blancpain, le capitaine-aumônier Koerber, le sgt-major Ciumy, président de la Société des artilleurs e.t soldats du train de la Surine, le capitaine Albert Von (1er Weid,

M. Léo (1e Meyer.

seaux, comme à terre parmi les artil¬

leurs. Des banquets ont lieu dans les ports maritimes et dans le arsenaux en son honneur.

Il y a un demi-siècle, dans plusieurs villes de France, l'image de sainte Barbe était promenée processionnellement.

Les célèbres canonniers de la ville de Lille s'appelèrent d'abord Confrères de sainte Barbe et c'est à eux que la ville accordait la plus forte gratification pour fêter leur patronne.

Dans la cathédrale de St-Nicolas, où chaque année on commémore par un service solennel la victoire de Morat, le premier autel à gauche en entrant est

dédié à sainte Barbe, troisième patronne de la ville. Le chroniqueur fribourgeois Remy (1851) relate que la plus petite des cinq grandes cloches de St-Nicolas a reçu le nom de Barbe. Depuis la révo¬

lution de 1830, on sonnait la cloche Barbe pour annoncer la réunion du Conseil à l'Hôtel de Ville. Tous les jeudis soir à 5 h. la Barbe rappelait l'agonie du Christ ; la même cloche convoquait le guet qui allait faire sa ronde dès 8 h.

en hiver et 9 h. en été ; en même temps la cloche des artilleurs rappelait que nul n'avait le droit, dès son appel, de par¬

courir les rues, sans motif et sans lumière.

Quand on est artilleur on fête la Ste- Barbe ! Fidèle en cela à la tradition, la Société des artilleurs et soldats du train avait organisé la fête, célébrée en grande pompe, à Belfaux.

Il y eut les moments émouvants de la messe en commun et de la cérémonie à la mémoire des camarades défunts, il y eut un cortège, une causerie sur l'avia¬

tion militaire, il y eut un banquet, la musique de la Fanfare des Artilleurs, des discours, des chants, mais surtout le grand plaisir de se retrouver entre co¬

pains, l'évocation des bons et des mau¬

vais souvenirs plaisants à rappeler avec le temps et par dessus tout, une atmo¬

sphère de saine gaieté et de franche camaraderie.

Puisqu'on parle de Ste-Barbe, voulez- vous savoir qui elle était. Voici ce que dit l'histoire :

Sainte Barbe vivait en Asie mineure au quati ième siècle. Elle fut contempo¬

raine de St-Maurice et ses soldats mar¬

tyrisés en Valais. Elle était d'une rare beauté et l'unique héritière de son illus¬

tre père Dioscore qui possédait une im¬

mense fortune.

Celui-ci aimait tellement sa fille qu'il l'empêchait d'avoir aucune relation avec le monde, afin qu'elle ne songe pas à se marier. Mais, à l'insu de son père,

Les vétérans, en uniforme bleu à col rouge, ont été fleuris par leurs cadets qui souhai¬

tent les voir longtemps encore participer à la Ste-Barbe.

Dans la grande salle de l'Hôtel Suisse, le Général Guisan dédicace d'une main sure, son livre «Entretiens».

LE GENERAL GUISAN A FRIBOURG

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Malgré ses quatre-vingts ans qu'il porte gaillardement comme un jeune lieutenant de cavalerie, le Général Gui¬

san avait accepté de venir à Fribourg pour signer, dans un cercle restreint selon son désir, son livre < Entretiens » qui est sorti de presse il y a quelque temps.

Après avoir été reçu dans les salons de l'Hôtel Suisse par M. le Président du r-raivprncment et M. le Conseiller d'Etat

Ducotterd, « notre » Général fut convié à un repas auquel assistaient quelques personnalités fribourgeoises.

Pendant que le Général signait de très nombreux livres, le groupe folklorique Mon Pays, sous la direction de M. Mos- su, chantait les plus beaux airs de son répertoire, ce qui faisait une ambiance très sympathique.

Mgr. Charrière et M. le Chancelier de l'Evêché avaient tenu, par lur présence.

à exprimer un hommage à notre grand chef militaire.

Remercions M. Paul Maradan, prési¬

dent de la Société de chant de la ville de Fribourg, de son obligeance à l'orga¬

nisation de cette soirée qui a permis à bon nombre de nos concitoyens et futurs concitoyens de posséder sur la page de garde de leur livre « Entretiens >, l'au¬

tographe précieux du Général Guisan.

T. D.

Les autorités, le corps professoral et les étudiants ont solennelle¬

ment ouvert l'année universitaire par un grandiose Dies academicus.

Le soir, un cortège aux flambeaux a parcouru les rues de notre ville, créant une atmosphère de fête toujours bien accueillie.

(9)

Décembre 1953 FRIBOURG-ILLUSTKÊ Page 9

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HOTEL-RESTAURANT DE ^ I ' ETOILE

Son café style Munichois Rue de Romont 12 FRIBOURG

Sa cheminée tessinoise Mme Lucia Müller-Macherel Son Carnotzet

Renommé pour sa cuisine soignée

CAFE RlCHEMDNT LOCAL DU MOTO-CLUB FRIBOURG

W. ULRICH

Téléphone 2 32 50 Avenue du Midi

Le 25e cours professionnel des cafe¬

tiers a débuté le 19 octobre dernier, pour se terminer le 16 décembre. Ce cours, obligatoire pour tous ceux ou toutes celles qui désirent devenir tenan¬

cier d'un établissement public, com¬

prend quelques 2-10 heures de leçons théoriques et pratiques qui furent sui¬

vies, cette année, par une équipe enthou¬

siaste de 39 candidats à l'examen fina!

qui les consacrera cafetiers. Les « pro¬

fesseurs » choisis dans la branche où ils excellent, ont donné à leurs élèves une formation élémentaire qu'ils devront, par la suite, mettre en valeur et déve¬

lopper dans leurs établissements res¬

pectifs.

Comme le disait aux candidats, M. le Conseiller d'Etat Torche, invité un jour à dîner, il y a beaucoup à apprendre pour devenir un parfait cafetier, mais à voir l'application des élèves à ce cours, on peut présumer qu'ils sont en bonne voie d'être d'excellents '.pintiers».

On s'affaire ail cours (le cuisine et la bonne humeur ne nuit en rien il la cuisson <lu gigot «le mouton !

Le service de table incombe aux candidats, tout fiers aussi de déguster leurs propres menus.

Avec d'excellents chefs de cuisine, tels que M. Hermann Schnemvly, du restaurant des Maréchaux, et Ï\I. Chaperon, de Iîomont, les élèves-cafetiers n'ont pu faire

que des progrès.

RESTAURANT DES MARECHAUX

2unfïhaus zu den^c[?mieden

Le rendez-vous des gourmets

Menus spéciaux pour les fêtes Spécialités à la carte ou sur demande Salle pour banquets et sociétés Crus de foute première qualité

H. Schneuwly-Rullieux, chef de cuisine

M. le Conseiller d'Etat Torche, directeur de la J'olice et de la Santé publique, donne des judicieux conseils à nos futurs cafetiers. On recon¬

naît, il droite, M. Auguste Bertscliy, président de la Société des cafetiers, et, à (fauche de M. Torche, M. Francis Musy, l'actif secrétaire de ce cours

■ imfessionncl.

(Suite de la page 1)

n'avait jamais tant ri dans une église ! Cet homme fou se prenait pour le roi ! Cette parfaite imitation d'un prince que tous savaient au fond de son donjon et entouré de drogues, neurasthénique et verdâtre et tellement terrifié à l'idée de la mort qu'il fallait bien se garder de prononcer ce mot en sa présence...

Personne n'y crut, encore qu'il l'affir¬

mât péremptoirement : « Je suis le Roi de France ! Voyez mes mains et voyez mes phalanges ! Sainte-Vierge Noire ! Notre-Dame de Cléry ! Epargnez-moi les agonies des princes », s'écria-t-il.

Alors, il se produisit quelque chose d'énorme, d'étrange, de surprenant et d'incroyable... Quelqu'un fendit la foule dont on ne distingua pas le visage... un bûcheron peut-être avec une robe ou une femme très âgée et habillée en hom¬

me... de toute façon quelqu'un dont le sexe était trop indécis pour qu'on pût l'affirmer, une boule, un diable, un ange plutôt qu'un homme... une forme vague et sans limite comme on pourrait se représenter le vent ou bien l'orage dans un livre d'enfant, et cette chose s'écria :

«Louis! Louis! Prie Dieu pour tes péchés dont l'orgueil n'est pas le moin¬

dre... Tu devras vivre encore onze ans, huit mois et vingt-trois jours... Je com¬

mande la mort et je saurai la vaincre ! » Il apparut alors — et c'est ainsi qu'on termine l'histoire — que le roi repartit comme il était venu... à cette différence qu'il avait des cheveux blancs.

/Vrfis

sud-américains par Lucien Marchai

En Amérique du Sud, la fête de Noël ne revêt pas — ne pourrait revêtir ce caractère à la fois mystique, "intime et hivernal qu'elle prend dans les pays du Nord. A la date du 25 décembre, en effet, on est au plus fort de l'été : le soleil brille avec un maximum de force et les nuits sont chaudes. Il ne peut donc être question de tenter de recréer l'atmosphère de l'étable de Bethléem.

Aussi Noël n'est-il pas comme chez nous, une évocation de la naissance de Jésus ; c'est une fête avec chants, dan¬

ses, musique, beuveries.

A Bahia (Brésil) dans les maisons bourgeoises, elle commence à huit heu¬

res du soir et débute ar un bal au son des guitares et des mandolines. Dans le grand salon de l'hôtel de maître, on a monté une crèche sur une table, avec comme fond, une toile peinte représen¬

tant Bethléem. Un Bethléem d'après les Croisades : le paysage nous montre des files de maisons arabes aux toits plats, aux pignons blancs mais la ville est entourée d'un rempart garni de pièces d'artillerie servies par des soldats fran¬

çais, en uniforme de l'époque de Napo¬

léon III ! Devant cette toile évocatrice a été placée la crèche sous des arcades de feuilles ; elle est entourée d'un pay¬

sage reconstitué au moyen de petits

sapins en papier, de morceaux de glace figurant des lacs au bord desquels brou¬

tent des moutons en coton.

Vers onze heures, le bal est suspendu.

Sous la conduite des chefs de famille, hommes, femmes, enfants se rendent à l'une des deux cents églises de la ville pour assister à la «Missia de Gallo» (la Messe du Coq) c'est-à-dire à la messe de minuit. Comme dans tous les pays ibériques les autels sont chamarrés d'or et d'argent ; ils rutilent sous la lumière des centaines de bougies apportées par les fidèles.

Après la cérémonie religieuse, tout le monde revient au salon. C'est alors que commence la grande fête. Elle débute par le « Bal des Quatre Parties du Monde ». Voici l'Europe qui s'avance (symbolisée par une jolie mulâtresse, ce qui est plutôt curieux) ; elle chante :

Europa toda vos rende As grandezas que em si tem Pois so a vos reconhece Ser um Deus e Summo Bem.

(Toute l'Europe vous doit les grandeurs qu'elle possède. Elle vous reconnaît seul comme un Dieu et le Bien Suprê¬

me.)

Et voici l'Afrique qui, elle, est repré¬

sentée par une pure négresse : Africa, terror do mundo Soberba e vangloriosa Para adorar ao Messias E' humilde e amorosa.

(L'Afrique, terreur du monde, orgueil¬

leuse et vaniteuse. Pour adorer le Mes¬

sie se fait humble et amoureuse.) Quant à l'Amérique, elle déclare :

Com profunda adoraçao Adorar venho ao Messias Filho do Eterno Padre E da bemdita Maria

(Avec une profonde adoration, je viens adorer le Messie — Fils du Père éternel et de Marie bénie.)

Puis l'Asie fait sa révérence. Ce poème des Quatre Parties du Monde dont nous ne donnons que quelques extraits est chanté ou plutôt psalmodié sur une mu¬

sique d'église monotone. Après le chant, les quatre parties du monde dansent, mais leur danse est bientôt interrompue par l'arrivée d'un personnage armé d'une faux : c'est le Temps qui, à son tour, chante et danse. Enfin le bal de¬

vient général et dure jusqu'au matin.

En Bolivie les coutumes sont très différentes. Dans les localités de l'inté¬

rieur, chaque famille achète au « boli- che » (le magasin général du village) un Jésus de cire, de taille plus ou moins grande selon que la famille est plus ou moins aisée. Un peu avant minuit tous les habitants se mettent en marche vers l'église ; les femmes emportant leur Jésus qu'elles vont faire bénir. Aussitôt après la messe, on procède à la bénédic¬

tion, chacune apportant au prêtre sa petite statuette. La cérémonie terminée on se met d'accord par groupes pour

aller faire la fête dans telle ou telle mai¬

son. On se trouve ainsi réunis à quinze ou vingt dans une «sala». Les femmes déposent leur Jésus sur une table, ap¬

puyée contre le mur du fond de la pièce.

Tout le monde s'installe autour d'une autre grande table et l'on commence à boire, les uns le rhum blanc, les autres la chicha (bière). Au fur et à mesure que les vapeurs de la boisson montent au cerveau des invités, la conversation s'anime. Lorsque l'euphorie commence à s'affirmer bruyamment, la maîtresse de maison qui a eu soin de ne pas abuser du rhum se dirige vers le fond de. la salle et elle retouphe les petits Jésus contre le mur. Ainsi la fête peut conti¬

nuer sans danger. A l'aube, toute l'as¬

semblée est ivre : hommes et femmes vont se coucher dans le corral pour cu¬

ver leur alcool sous l'air frais du matin.

Ainsi en Amérique du Sud, Noël est beaucoup plus une fête populaire qu'une fête religieuse. Mais ce n'est pas une fête populaire de rue ; elle se déroule dans les habitations ; c'est ce qui la distingue d'autres fêtes à prétexte reli¬

gieux tels que le « Corpus Christi » ou les Rois.

Dans les grandes villes telles que Rio ou Buenos-Aires, il n'y a pas de fêtes typiques. Chaque colonie étrangère fête Noël à la façon de son pays. Malgré la nuit chaude, Anglais et Allemands sur¬

tout ont leur arbre de Noël. Peut-être un jour toutes ces coutumes se fon- dront-elles en une seule, mais il faut beaucoup d'années pour implanter une coutume.

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