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Variables aléatoires continues

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Variables al´ eatoires continues

Introduction

En classe de seconde, on d´eveloppe le vocabulaire ´el´ementaire des probabilit´es, dont on propose un bref rappel. Une exp´erience al´eatoire, c’est `a dire une exp´erience dont le r´esultat ne peut ˆetre d´etermin´e

`

a l’avance, peut ˆetre vue comme une liste des issues possibles. Cet ensemble est appel´e l’univers de l’exp´erience, not´e Ω. Par exemple, si on lance un d´e `a six faces, num´erot´ees de 1 `a 6, l’univers est Ω = {1; 2; 3; 4; 5; 6}. Un ´ev´enement est alors un sous-ensemble de : par exemple {2; 4; 6} ⊂ est l’´ev´enementla face est paire. Il y a deux types d’´ev´enements :

1. les ´ev´enements ´el´ementaires, ou les issues1. Ce sont les r´esultats de l’exp´erience. Par exemple{2}.

2. les ´ev´enements, comme sous-ensembles deou r´eunion des ´ev´enements ´el´ementaires.

Enfin, comme les ´ev´enements sont des ensembles, on peut en faire des unions et des intersections :A∪B est l’union deAet deB, on ditAouB, etABest l’intersection deAetB, on ditAetB. On notera que siAB=∅, on dit que les ´ev´enementsAetBsont incompatibles.

Une probabilit´e est une fonction. On dit queP est une probabilit´e sur l’universsi 1. 0P(A)1, quel que soit l’´ev´enementAde l’univers;

2. P(Ω) = 1;

3. P(AB) =P(A) +P(B)quels que soient les ensemblesAetBtels queAB=.

Cette fonction particuli`ere n’est pas d´efinie sur(en effet un ´ev´enement ´etant un sous-ensemble deΩ, un ´ev´enement n’est pas ´el´ement deΩ). En premi`ere, on donne la d´efinition de l’ensemble des parties d’un ´ev´enement :

efinition 1 (Ensemble des parties d’un ´ev´enement)

SoitEun ensemble. L’ensemble des parties deE, not´eP(E), est l’ensemble de tous les sous ensembles deE. Autrement dit,P(E) est un ensemble contenant des ensemblesAtels queAE.

Exemple(s) 2

On consid`ere l’ensembleE={a;b}. Alors

P(E) ={;{a};{b};{a;b}}.

Autrement dit,P(E)est un ensemble dans lequel on trouve la liste des sous-ensembles deE. En tradui- sant avec le vocabulaire des probabilit´es,P(Ω)est un ensemble dans lequel on trouve tous les ´ev´enements de l’universΩ.

Ainsi, une probabilit´e est une fonctionPdont la variable est un ensembleEP(Ω)et dont les valeurs sont dans[0; 1].

En classe de seconde toujours, vous avez observ´e la notion de mod`ele de probabilit´e. Comprenez : dire quela probabilit´e d’avoir un 6 avec un d´e `a six faces est de 1/6est la chose la moins naturelle du monde. Toujours avec l’exemple du d´e `a six faces, on peut consid´erer deux mod`eles :

Issuesωde 1 2 3 4 5 6

P(ω) 1/6 1/6 1/6 1/6 1/6 1/6

1. En r´ealit´e, une issue est le r´esultat et l’´ev´enement ´el´ementaire est le singleton form´e par le r´esultat.

Par exemple, pour le d´e `a six faces : 3 est une issue, et{3}est un ´ev´enement ´el´ementaire

Dans ce mod`ele, dit ´equiprobable, on consid`ere que la probabilit´e de toutes les issues est la mˆeme. Vous noterez que la somme des probabilit´es est bien ´egale `a 1. C’est le mod`ele parfait : chaque ´ev´enement a la eme probabilit´e. Mais on peut d´ecider d’un autre mod`ele :

Issuesωde 1 2 3 4 5 6

P(ω) 0 0 1 0 0 0

Dans ce mod`ele, toutes les probabilit´es sont nulles sauf une ! On ne peut jamais tomber sur une face sauf 3 (imaginez le d´e qui roule syst´ematiquement pour donner le r´esultat 3 !).

Quel est le lien avec la fonctionP qu’on a baptis´e probabilit´e ? Une fonction peut ˆetre d´efinie de trois mani`eres : par son expression alg´ebrique (f(x) = xexp(x)), par son graphe (la courbe de la fonction exponentielle par exemple), ou par un tableau de valeurs. C’est la troisi`eme option qu’on observe ici : dans le deuxi`eme mod`ele, on aP({1}) = 0etP({3}) = 1par exemple. Il y a donc plusieurs fonctions de probabilit´e possibles, et toutes donnent lieu `a diff´erents mod`eles.

Comment choisir un bon mod`ele ? Une premi`ere r´eponse est de se confronter au r´eel : siP({1}) = 1/6 par exemple. En r´ealisant un grand nombre de lancers, la fraction :

Nombre de lancers pour lesquels on tombe sur 1

Nombre de lancers

doit se rapprocher de1/6(c’est une limite). Le choix du mod`ele doit rendre compte au r´eel.

∗ ∗ ∗

En classe de premi`ere, on donne la d´efinition d’une variable al´eatoire. C’est une nouvelle fonction2 qu’on note en g´en´eral X ou Y c’est `a dire par une lettre majuscule, dont la variable est dans et les valeurs dansR. Par exemple, on lance une pi`ece `a deux faces et on peut d´efinir la fonctionX(toujours via son tableau de valeurs :) par

Ev´´ enementsωde Pile Face

X(ω) 4 2,4

Autrement dit, on d´efinit la fonctionXsur l’ensembleΩ ={pile;face}parX({pile}) = 4etX({face}) = 2,4. On peut donc d´efinir de nouveaux ´ev´enements via cette fonction : {X = 4} est l’´ecriture de la recherche d’ant´ec´edents de4par la fonctionX, ici{X= 4}={pile}.

Comme on dispose de nouveaux ´ev´enements, on peut leur donner une probabilit´e : on parle de la loi de probabilit´e de la variable al´eatoire. Donnons un exemple complet :

On lance un d´e `a six faces num´erot´ees de 1 `a 6, ´equilibr´e. On observe le num´ero de la face du d´e.

L’univers est donc Ω ={1; 2; 3; 4; 5; 6}. SoitX la variable al´eatoire qui prend la valeur1 si la face est paire, et−1sinon. Son tableau est donc :

Issueω 1 2 3 4 5 6

X(ω) −1 1 −1 1 −1 1

2. Oui, une variable al´eatoire est une fonction : c’est donc ni une variable, ni al´eatoire. Le vocabulaire utilis´e a pr´ec´ed´e la mise en th´eorie des probabilit´es. C’est pour cela que certains termes sont´etranges.

(2)

Donc la variable al´eatoireX a deux valeurs :1et−1. Autrement dit X(Ω) ={−1; 1}.

Il y a donc deux ´ev´enements li´es `a la variable al´eatoire X : l’´ev´enement {X = −1} = {1; 3; 5} et {X= 1}={2; 4; 6}. On peut leur attribuer une probabilit´e naturellement :

P({X=−1}) =P({2; 4; 6}) =3 6 =1

2 et

P({X= 1}) =P({1; 3; 5}) =3 6 =1

2

On a donc associ´e `a chaque ´ev´enement li´e une unique probabilit´e : c’est le fait d’une fonction, qu’on appelle loi de probabilit´e de la variable al´eatoire X. Autrement di, la loi de probabilit´e de la variable al´eatoireX est une fonction dont la variable est un ´ev´enement li´e{X=r}avecrune valeur deX (ou rX(Ω)) et donc les valeurs sont des probabilit´es. Ici, la loi de probabilit´e de la variable al´eatoireX est donn´ee par le tableau :

rX(Ω) −1 1 P({X=r}) 1/2 1/2

(3)

1 - Variables al´ eatoires continues & densit´ e de probabilit´ es

1.1 Variable al´ eatoire continue

D´efinition 3 (Variable al´eatoire continue)

SoitX une variable al´eatoire sur un univers Ω. On dit queX est une variable al´eatoire continue siX(Ω),ie l’ensemble des valeurs deX, est un intervalle deRou une r´eunion d’intervalles de Rnon r´eduit `a un singleton.

Exemple(s) 4

On d´epose une sonde qui flotte sur la mer : elle enregistre en temps r´eel son altitude. On d´eclenche al´eatoirement la lecture de l’altitude de la sonde : le r´esultat est bien al´eatoire, et il est dans un intervalle de la forme [hmin;hmax] avec hmin la plus petite hauteur des vagues ethmax la plus haute.

Si on d´esigne parX la variable al´eatoire qui donne la hauteur de la sonde obtenue avec l’exp´erience, l’ensemble de ses valeurs est l’intervalle [hmin;hmax] : c’est bien une variable al´eatoire continue.

1.2 Densit´ e de probabilit´ e

D´efinition 5 (Fonction densit´e/densit´e de probabilit´e)

Soit f une fonction d´efinie sur un intervalle [a;b]. On dit que f est une densit´e de probabilit´e (ou une fonction densit´e) sur [a;b] si

1. f est continue sur [a;b] ; 2. f est positive sur [a;b] ; 3.

Z b a

f(x)dx= 1.

Exemple(s) 6

1. Soit f : x 7→ 0,5 d´efinie sur [0; 2]. La fonction f est continue sur [0; 2] (c’est une constante), elle est positive sur [0; 2] (en effetf(x) = 0,5≥0 quel que soit le r´eelx), et

Z 2 0

f(x)dx= Z 2

0

0,5dx=

0,5x x=2

x=0

= 0,5×2−0,5×0 = 1.

Doncf est bien une densit´e de probabilit´e sur [0; 2].

2. Soit g : x 7→ ex

eπ−ee d´efinie sur [e;π]. La fonction g est continue sur [e;π], elle est positive sur [e;π] (car la fonction exponentielle est positive surR et que e≤π impliqueee≤eπ par croissance de la fonction exponentielle surR). Enfin

Z π e

g(x)dx= Z π

e

ex

eπ−eedx= 1 eπ−ee

Z π e

exdx= 1 eπ−ee

ex

x=π

x=e

= eπ−ee eπ−ee = 1 doncg est bien une densit´e de probabilit´e sur [e;π].

3. Soith:x7→ x2 R4

3 t2dt d´efinie sur [3; 4]. On notera que Z 4

3

t2dtest une constante, dont

3

(4)

la valeur est

Z 4 3

t2dt= t3

3 t=4

t=3

=43−33

3 = 37

3 . Donc, quel que soit le r´eel xdans [3; 4]

h(x) = x2 37 3

=3x2 37

et donc la fonction hest bien continue et positive sur [3; 4].

On a Z 4

3

h(x)dx= Z 4

3

3x2

37 dx= 3 37

Z 4 3

x2dx= 3 37

x3 3

x=4

x=3

= 3 37 ×37

3 = 1 donchest bien une fonction densit´e sur [3; 4].

Noter que

Z 4 3

h(x)dx= Z 4

3

x2 Z 4

3

t2dt

dx= 1

Z 4 3

t2dt

× Z 4

3

x2dx= 1

en effet dans cette int´egrale, on divise la fonction par l’int´egrale qu’on va calculer : on norme l’int´egrale. On peut g´en´eraliser : sigest continue et positive sur [a;b], alors

f :x7→ g(x) Z b

a

g(t)dt

est une densit´e de probabilit´e sur [a;b].

4. Soiti:x7→ 1

x sur [3; 3e]. La fonctioniest bien continue et positive sur [3; 3e] et Z 3e

3

dx x =

lnx

x=3e x=3

= ln(3e)−ln(3) = ln3e

3 = lne= 1.

Donciest bien une fonction densit´e sur [3; 3e].

A noter qu’on peut g´en´eraliser, les fonctions j :x7→ 1

x

sur [a;ae] aveca∈R+ sont des fonctions densit´es sur [a;ae].

Remarque(s) 7

On rencontrera plusieurs fois des densit´es qui ne respectent pas cette d´efinition : on peut d´efinir des densit´es surR, et dans ce cas il faut consid´erer l’int´egrale

Z +∞

−∞

f(x)dx.

On parle d’int´egrale g´en´eralis´ee ou d’int´egrale impropre : ce n’est pas au programme, vous n’avez pas `a connaˆıtre ce qui est indiqu´e dans cette remarque. L’approche est la suivant : sif est une fonction continue sur [a; +∞[ aveca∈R, si

b→+∞lim Z b

a

f(x)dx

existe et est une limite finie, on dit que l’int´egrale est convergente et on note lim

b→+∞

Z b a

f(x)dx= Z +∞

a

f(x)dx

Si la limite infinie, on dit que l’int´egrale est divergente de premi`ere esp`ece, et si la limite n’existe pas, on dit que l’int´egrale est divergente de deuxi`eme esp`ece.

On ne rencontrera que le premier cas. Pour une int´egrale entre−∞et +∞, on utilisera la relation de Chasles

Z +∞

−∞

f(x)dx= Z a

−∞

f(x)dx+ Z +∞

a

f(x)dx et on pourra appliquer la premi`ere approche dans chaque int´egrale.

(5)

1.3 Variable al´ eatoire continue ` a densit´ e

D´efinition 8 (Variable al´eatoire continue `a densit´e)

SoitXune variable al´eatoire al´eatoire etfX une densit´e de probabilit´e sur [a;b]. On dit queX est une variable al´eatoire continue de densit´e de probabilit´efX (ou une variable al´eatoire `a densit´e) si

∀x1∈[a;b], ∀x2∈[a;b] tel quex1≤x2, P({x1≤X ≤x2}) = Z x2

x1

fX(t)dt.

Remarque(s) 9

L’ensemble de d´efinition de fX est l’ensemble des valeursX(Ω) deX. On peut observer le principe de la d´efinition dans l’illustration ci-dessous :

Par opposition, une variable al´eatoire non continue sera qualifi´ee de discr`ete.

Proposition 10

SoitX une variable al´eatoire continue `a densit´e sur l’intervalle [a;b].

1. Quel que soit le r´eel c∈[a;b], P({X=c}) = 0.

2. Les probabilit´es des ´ev´enements li´es {x1 ≤ X ≤ x2} sont identiques, que les in´egalit´es soient larges ou strictes (ie qu’on utilise ≤ ou <, ou qu’on utilise ≥ ou>).

3. P({a≤X ≤b}) = 1.

D´emonstration : Point par point.

1. On a

P({X =c}) =P({c≤X ≤c}) = Z c

c

fX(t)dt= 0.

2. C’est une caract´eristique de l’int´egrale : on peut ´epointer (c’est `a dire retirer un point) dans l’intervalle d’int´egration (car l’int´egrale d’une fonction sur un singleton est nulle).

3. C’est trivial :

P({a≤X ≤b}) = Z b

a

fX(t)dt= 1 carfX est une densit´e de probabilit´e sur [a;b].

Remarque(s) 11

On rencontrera des lois continues sur R, ce qui autorise la d´efinition de nouveaux

´ev´enements li´es. Par exemple,

{X ≤3}={−∞< X≤3}

et donc

P({X≤3}) = Z 3

−∞

fX(x)dx.

(6)

1.4 Esp´ erance

D´efinition 12 (Esp´erance d’une variable al´eatoire continue `a densit´e)

Soit X une variable al´eatoire continue `a densit´e, de densit´e fX sur l’intervalle [a;b].

L’esp´erance deX est le r´eel

E[X] = Z b

a

xf(x)dx.

Remarque(s) 13

1. C’est une g´en´eralisation naturelle de l’esp´erance d’une variable al´eatoire donn´ee en classe de 1`ere. Avec un exemple de premi`ere : on jette un d´e `a six faces ´equilibr´e et on observe le num´ero de la face. Soit X la variable al´eatoire qui prend la valeur 1 si la face est paire et 0 sinon. La variable al´eatoireX est donc donn´ee par

Issueω de Ω 1 2 3 4 5 6 X(ω) 0 1 0 1 0 1 et donc sa loi est

ValeursrdeX(Ω) 0 1

P({X =r}) 3/6 = 1/2 3/6 = 1/2 L’esp´erance deX est alors

E[X] = 0×P({X= 0}+ 1×P({X = 1}) = 0×1

2+ 1×1 2 = 1

2.

Autrement dit, si on r´ealise un grand nombre de fois l’exp´erience, la valeur moyenne de la valeur al´eatoireX est 1/2.

Comment on calcul l’esp´erance ? On somme le produit des valeurs de la variableX par leurs probabilit´es. Avec le symbole Σ :

E[X] =

n

X

k=1

rkP({X =rk}) avecX une variable al´eatoire qui prendnvaleurs r1,r2 etc.

On consid`ere maintenant une variable al´eatoire Y `a densit´e sur [a;b] et on observe les formules :

Variable al´eatoire discr`ete : E[X] =

n

X

k=1

rk × P({X=rk}) Variable al´eatoire continue : E[Y] =

Z b a

x × fY(x) dx Dans les deux cas, on retrouver unesommedu produit de la valeur deX par sa

probabilit´e / densit´e de probabilit´e.

2. L’esp´erance d’une variable al´eatoire continue et `a densit´e est bien lin´eaire elle aussi.

Autrement dit, quel que soit le r´eela, quels que soient les variables `a densit´eX etY E[aX+Y] =aE[X] +E[Y].

Exemple(s) 14

1. SoitX une variable al´eatoire continue sur [0; 1] de densit´e de probabilit´efX(x) = 1.

On a

E[X] = Z 1

0

tfX(t)dt= Z 1

0

t×1dt= t2

2 t=1

t=0

=1 2

2. SoitY une variable al´eatoire continue sur [0;π] de densit´e de probabilit´efY(x) = 2 π2x.

On a

E[Y] = Z π

0

tfY(t)dt= Z π

0

2t2

π2dt= 2 3π2

Z π 0

3t2dt= 2 3π2

t3

t=π

t=0

= 2π32 =2π

3

(7)

2 - Des lois classiques

2.1 Loi uniforme U ([a; b])

2.1.1 D´ efinition de la loi

D´efinition 15 (Loi uniforme)

SoitXune variable al´eatoire continue `a densit´e. On dit queX suit une loi uniforme sur [a;b] (aveca < b deux r´eels) si sa densit´e est

fX(x) = 1

b−a, ∀x∈[a;b].

Remarque(s) 16 Deux points.

1. Une telle fonction est parfois appel´ee fonction porte. On donne la courbe repr´esentative ci-dessous :

Comme l’int´egrale de la fonction nulle est nulle, on peut d´efinir les fonctions portes

surR. Une premi`ere proposition est la suivante :

fX(x) =





0 si x < a 1

b−a si a≤x≤b 0 si x > b

La suite de ce point de la remarque est hors programme. L’´ecriture ci-dessus est lourde, on peut utiliser des fonctions particuli`eres : les indicatrices. Soit [a;b] un intervalle et

1[a;b](x) =

1 si a≤x≤b 0 sinon

On peut donc d´efinir la densit´e surRvia

fX(x) =1[a,b](x)× 1 b−a.

2. On note parfois X ∼ U([a, b]) pour indiquer que X suit une loi uniforme sur l’intervalle [a;b].

Exemple(s) 17

La variable al´eatoireX de densit´efX(x) = 0,2 sur [10; 15] suit un loi uniforme sur [10; 15].

En effet, aveca= 10 etb= 15 on a fX(x) = 0,2 = 1

5 = 1

15−10 = 1 b−a.

Proposition 18

SoitX une variable al´eatoire continue `a densit´e qui suit une loi uniforme sur [a;b]. Quels que soient les r´eelsx1< x2 dans l’intervalle [a;b],

P({x1≤X ≤x2}) = x2−x1

b−a .

7

(8)

D´emonstration :

On va employer la d´efinition de la probabilit´e donn´ee en (8). On a P({x1≤X ≤x2}) =

Z x2 x1

fX(t)dt

= Z x2

x1

1 b−adt

= t

b−a t=x2

t=x1

= x2

b−a− x1 b−a

= x2−x1

b−a

Remarque(s) 19

1. La preuve ci-dessous est au programme. Vous devez ˆetre capable de la refaire.

2. On peut justifier le caract`ereuniforme: siX suit une loi uniforme sur [a;b], quel que soit le r´eel x∈[a;b] et quel que soit le r´eelc tel quex+c∈[a;b]

P({x≤X ≤x+c}) = (x+c)−x b−a = c

b−a

autrement dit, la probabilit´e d’ˆetre dans un intervalle d´epend de la longueur de l’in- tervalle, pas de sa positions dans [a;b]. Les probabilit´es sont donc toutes semblables pour des intervalles de longueurs identiques, d’o`u le caract`ere uniforme.

Exemple(s) 20

1. Soit X une variable al´eatoire qui suit une loi uniforme sur [10; 400]. D´eterminons la probabilit´e que X soit entre 30 et 40 : on aa= 10,b = 400,x1= 30 et x2 = 40 et donc

P({30≤X ≤40}) = 40−30 400−10= 10

390 = 1 39. 2. SoitY une variable al´eatoire qui suit une loi uniforme sur [1; 10]. On a

P({4≤X ≤4,5}) =4,5−4 10−1 = 0.5

9 = 1 18.

2.1.2 Esp´ erance

Th´eor`eme 21

SoitX une variable al´eatoire continue et `a densit´e qui suit une loi uniforme sur [a;b].

Alors

E[X] =a+b 2 . D´emonstration :

E[X] = Z b

a

xfX(x)dx= Z b

a

x× 1

b−adx= 1 b−a

x2 2

x=b x=a

= b2−a2 2(b−a) et commeb2−a2= (b−a)(b+a), on a le r´esultat annonc´e en simplifiant.

Exemple(s) 22

SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi uniforme sur [4; 40]. Alors E[X] = 40 + 4

2 = 22.

2.1.3 Simulation num´ erique

La loi uniforme sur [a;b] mod´elise un tirage al´eatoire d’un nombre r´eel entreaetb. Avec la fonction al´eatoirerandom.random()par exemple (ou toute fonction al´eatoire d’algo- rithmique), on peut g´en´erer une premi`ere illustration : on demande au logiciel Python de d´eterminer 100 nombre al´eatoires entre 0 et 1 et on affiche le r´esultat :

(9)

Dans le graphe ci-dessus, on a en abscisse le num´ero du nombre al´eatoire r´ealis´e entre 0 et 100 et en ordonn´ee sa valeur entre 0 et 1. On ne voit rien !

L’id´ee est la suivante : lorsqu’une variable al´eatoire suit une loi uniforme, la probabilit´e d’ˆetre dans un intervalle peut ˆetre d´etermin´ee. On d´ecoupe l’intervalle [0; 1] en 5 intervalles (c’est exemple, on peut prendre 3, 10 ... intervalles, c’est arbitraire) : [0 : 15], [15;25], ... et [45; 1]. On parle de classes. Ici, la probabilit´e d’ˆetre dans chaque classe est la mˆeme en th´eorie :P({0≤X ≤1/5}) =P({1/5≤X≤2/5}) =.... On peut utiliser une coloration en fonction de la classe pour illustrer le principe :

On peut ainsi augmenter le nombre de nombre al´eatoire, ci-dessous une illustration pour N= 1000 (en abscisse le num´ero du nombre al´eatoire et en ordonn´ee sa valeur entre 0 et 1) :

Il reste `a compter le nombre de nombres al´eatoires dans chaque classes.

Pour chaque nombre al´eatoire entre 0 et 1, on va regarder dans quelle classe il est et augmenter un compteur. On affiche les r´esultats dans un tableau ci-dessous, dans chaque colonne pourN points dans [0; 1] on donne la fr´equence de points dans la classe :

Classe

0;15 1

5;25 2

5;35 3

5;45 4

5; 1 N= 10 0,4 0,1 0,3 0,1 0,1 N = 100 0,22 0,21 0,23 0,16 0,18 N = 1 000 0,183 0,202 0,205 0,207 0,203 N = 10 000 0,1996 0,1967 0,2041 0,1998 0,1998

LorsqueN - le nombre de nombres al´eatoires pris dans [0; 1] - augmente, les fr´equences se rapprochent toutes de 0,2 = 15 = P({X ∈ [0;15]}) etc. Autrement dit, pour N tr`es grand, il y autant de nombres al´eatoires dans chaque classe. Et comme ceci est vrai pour toutes les classes, on retrouve le caract`ere uniforme de la loi.

(10)

2.2 Loi normale N (0; 1)

L’id´ee ici est de construire une nouvelle loi via la loi binomiale. L’int´erˆet, autre que math´ematique, est informatique : les logiciels ne sont pas omniscients, et ce genre de construction permet de faire des simulations plus simplement (en vulgarisant : on a une loiAqu’on peut simuler facilement avec un algorithme. Mˆeme siB est une loi complexe, si on peut faire un lien entreAet B on pourra simulerB `a partir deA).

2.2.1 Le th´ eor` eme de Moivre-Laplace

Le th´eor`eme de Moivre-Laplace est bien au programme, mais il est d´elicat `a comprendre.

On propose, apr`es l’´enonc´e du th´eor`eme,

Th´eor`eme 23 (de Moivre-Laplace)

Soientnun entier naturel,p∈]0; 1[ etXnune variable al´eatoire qui suit une loi binomiale de param`etre (p;n). Avec

Zn= Xn−np pnp(1−p)

alors

n→+∞lim P({x1≤Zn≤x2}) = Z x2

x1

√1 2πe

x2 2 dx.

D´emonstration :

Admise. C’est un peu complexe, mˆeme si on peut approcher la preuve en terminale.

Analysons le th´eor`eme.

On commence par se donner un ensemble de lois binomiales de mˆeme param`etrep. Dans la suite, le nombre d’´epreuves de Bernoulli naugmente. On observe dans un diagramme en bˆaton diff´erentes simulation de loi binomiale : en abscisse on indique la valeur prise par Xn (entre 0 etn) et en ordonn´ee le nombre de fois que cette valeur est prise

∗ pour n= 10,p= 1/2

∗ pourn= 100, p= 1/2

∗ pourn= 200, p= 1/2

(11)

On constate que le sommet des bˆatons du diagramme s’alignent le long d’une courbe : c’est cette courbe qui est au cœur du th´eor`eme.

Mais ce n’est pas la variable al´eatoireXnqui intervient dans le th´eor`eme : c’est la variable al´eatoire Zn. On rappelle que si Xn suit une loi binomiale de param`etre (p;n) alors son esp´erance est E[Xn] = np et sa variance est V[Xn] = np(1−p). On d´esigne par σ[Xn] =p

V[Xn] l’´ecart-type de la variableXn. On a donc

Zn= Xn−E[Xn] σ[Xn] .

Il y a deux op´erations. Premi`erement, en calculant Xn −E[Xn], on retire `a Xn son esp´erance (c’est `a dire sa moyenne). On parle de centrage :

VariableXn avant centrage VariableXn apr`es centrage Autrement dit, on centre la variable autour de 0, en effet

E[Xn−E[Xn]] =E[Xn]−E[E[Xn]] par lin´earit´e de l’esp´erance

=E[Xn]−E[Xn]

= 0.

Deuxi`emement, on divise parσ[Xn] l’´ecart-type. On parle de r´eduction. Le r´eelσ[Xn] est une mesure de la dispersion : plus les donn´ees d’une s´erie sont tr`es in´egalement distribu´ees autour de la moyenne, plusσ[Xn] augmente. En divisant par l’´ecart-type, on norma- lise les donn´ees : c’est comme si elles ´etaient dispers´ees de la mˆeme mani`ere. On peut montrer que :

σ[Zn] = 1.

Le proc´ed´ecentrer r´eduireconsiste donc `anormaliserles lois binomiales.

Dans le th´eor`eme de Moivre-Laplace, on passe `a la limite dans la probabilit´e P({a≤Zn≤b}).

D’apr`es le th´eor`eme, cette limite existe et est finie (c’est l’int´egrale) : doncpourntr`es grand

P({x1≤Zn ≤x2})≈ Z x2

x1

1 2√

2πex

2

2 dx.

Cette ´ecriture fait penser `a la d´efinition d’une variable al´eatoire continue `a densit´e, avec ici la densit´e

fZn :x7→ 1 2√

2πe

x2 2 .

(12)

2.2.2 D´ efinition de la loi

D´efinition 24 (Fonction gaussienne)

Soient µ ∈ R et σ > 0. On appelle fonction gaussienne (ou fonction de Gauß) les fonctions de la forme

gµ;σ:x7→ 1

2πσ2e

(x−µ)2 2

d´efinie surR.

Exemple(s) 25

On donne la courbe repr´esentative de g0;1

On a

g0;1(x) = 1

2π×12e

(x−0)2 2×12 = 1

√ 2πe

x2 2 .

C’est une fonction strictement positive sur R, paire, croissante strictement sur R et d´ecroissante strictement surR+. Elle admet un maximum en 0 qui est

g0;1(0) = 1

√2π. Remarque(s) 26

On verra plus tard dans le cours l’influence deµet σsur l’allure de la courbe degµ;σ

D´efinition 27 (Loi normale centr´ee r´eduite)

SoitX une variable al´eatoire continue. On dit qu’elle suit la loi normale centr´ee r´eduite si elle est `a densit´e et que sa densit´e est

fX :x7→ 1

√ 2πe

x2 2 .

On noteX ∼N (0; 1).

Remarque(s) 28

SiX suit la loi normale centr´ee r´eduite, alors sa fonction densit´e est d´efinie surRet fX(x) =g0;1(x), ∀x∈R.

Les difficult´es commencent : on sait que la fonction x7→e−x2 admet des primitives sur R, mais on ne peut pas les exprimer en fonction des fonctions usuelles. Donc on peut pas, pour le moment, calculer

Z x2 x1

√1 2πe

x2 2dx.

Proposition 29

SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite.

1. P({X≤0}) =P({0≤X}) = 0,5 ; 2. Pour tout r´eel a,

P({X ≤ −a}) =P({a≤X}) 3. Pour tout r´eel a≥0,

P({−a≤X≤a}) = 1−2P({X≥a})

= 2P({X≤a})−1 Remarque(s) 30

Il est difficile de d´emontrer le th´eor`eme : les int´egrales ici sont impropres. On va toutefois donner une interpr´etation g´eom´etrique des affirmations, point par point.

1. La fonction densit´efXde la variable al´eatoireX qui suit la loi normale centr´ee-r´eduite est paire. Que que soit le r´eel strictement positifα:

Z 0

−α

fX(x)dx= Z α

0

fX(x)dx.

(13)

G´eom´etriquement, si les int´egrales existent, il semble bien naturel que Z 0

−∞

fX(x)dx= Z +∞

0

fX(x)dx.

Comme Z +∞

−∞

fX(x)dx=P({X ∈Ω}) = 1, le r´esultat respecte l’intuition. En illus- trant :

2. De mˆeme, le r´esultat est g´eom´etrique et li´e `a la parit´e. En illustrant :

3. On peut utiliser la relation de Chasles et la sym´etrie pour d´emontrer le dernier point.

D’une part, d’apr`es le point 2 (par sym´etrie) :

P({X ≤ −a}) +P({X ≤a}) = 2P({a≤X}).

D’autre part,

P({X ∈R}) = Z +∞

−∞

fX(t)dt= 1.

G´eom´etriquement, si on retranche l’aire donn´ee par{X ≤ −a} et {a≤X} `a l’aire totale, on obtient l’aire donn´ee par{−a < X < a}. On aurait

P({−a≤X ≤a}) = 1−[P({X ≤ −a}) +P({a≤X})]

= 1−2P({a≤X}) En illustrant :

4. En outre. La loi normale centr´ee-r´eduite est bien... centr´ee et r´eduite ! Autrement dit, siX ∼N (0; 1) alorsE[X] = 0 etσ[X] = 1.

2.2.3 Estimation de P ({x

1

≤ X ≤ x

2

})

Avec le th´eor`eme de Moivre-Laplace

Cette sous-section est optionnelle : elle n’est qu’une application du th´eor`eme de Moivre- Laplace dans le cadre de l’algorithme, mais ce n’est pas du tout un exercice qu’on peut rencontrer en examen.

Comme on l’a indiqu´e, on ne peut pas calculer directement l’int´egrale d’une fonction de Gauß. Le th´eor`eme de Moivre-Laplace offre une premi`ere estimation. Soient N un entier

(14)

tr`es grand, XN ∼ B(p;N) et Y ∼ N (0; 1), alors d’apr`es le th´eor`eme de Moivre- Laplace

P({x1≤Y ≤x2}) = Z x2

x1

√1 2πex

2

2 dx≈P (

x1≤ XN−N p pN p(1−p)≤x2

)!

.

On a

x1≤ XN −N p

pN p(1−p) ≤x2⇔x1

pN p(1−p)≤XN −N p≤x2

pN p(1−p)

⇔x1

pN p(1−p) +N p≤XN ≤x2

pN p(1−p) +N p

On note, pour simplifier,y1 =x1

pN p(1−p) +N p et y2 =x2

pN p(1−p) +N p. On a bien

P (

x1≤ XN−N p pN p(1−p)≤x2

)!

=P({y1≤Xn ≤y2}).

La suite est donn´ee en pseudo langage. On sait simuler une loi binomiale de param`etre (p;N), via l’algorithme :

Binomiale(N, p)=C DemanderN C←0

Pour I allant de 1 `aN X←nombre al´eatoire

Si X < p C←C+ 1 Fin Si Fin Pour Donner(C)

On peut noter que la variablepn’a aucun int´erˆet ici : on centre et on r´eduit la variable X. On va simuler un grand nombre T de r´ealisations de loi binomiales, et compter les r´ealisations dont les valeurs sont entrey1 et y2 :

Estimation(T, N, p, x1, x2) =R DemanderT, N, p, x1, x2

R←0 Y1←x1p

N p(1−p) +N p Y2←x2

pN p(1−p) +N p Pour J allant de 1 `a T C←Binomiale(N, p)

Si Y1≤C≤Y2 R←R+ 1 Fin Si Fin Pour R←R/T Donner(R)

Avec le logiciel Python, en r´ealisant les probabilit´es avecT = 500 simulations, on trouve pourN = 500 etp= 0,5

Z 1

−1

√1 2πex

2

2 dx≈0,666.

Le r´esultat manque de pr´ecision : on trace ci-dessous l’estimation de l’int´egrale entre x1=−1 etx2= 1 en fonction deN le nombre d’´epreuves de Bernoulli

(15)

On observe une convergence assez mauvaise : les points restent dans un rectangle de hauteur non n´egligeable. On pourrait augmenter la pr´ecision des probabilit´es en augmen- tantT, mais il y a deux boucles enchaˆın´ees et il y a doncT×N calculs. AugmenterT ou N, c’est augmenter le nombre de calculs et donc le temps de calcul. On peut d´emontrer (et on va l’admettre) que

Z 1

−1

√1 2πex

2

2 dx≈0,6827.

On va mettre une coloration dans le pr´ec´edent graphe : si l’estimation de l’int´egrale est `a 10−2pr`es bonne, on utilise une couleur verte, sinon une couleur rouge. On obtient :

On peut enfin estimer, `aN = 100 fix´e, le nombre de simulation convenables `a 10−2 pr`es : seulement 2% des estimations le sont ! PourN = 300, 32% des estimations sont bonnes `a 10−2 pr`es et pourN = 500 il y a 35% d’estimations convenables.

Avec la machine `a calculer

On donne la proc´edure avec une Casio uniquement : on veut estimer `a la machine `a calculerP({a≤X ≤b}) aveca < b et X une variable al´eatoire qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite. Pour entrer dans le menu lois et probabilit´es, rendez-vous dans stat

S´electionnerDISTavecF5(comme distribution en anglais, c’est `a dire r´epartition), et ensuiteNORM(comme normal... ) avecF1. Vous avez trois choix :

1. Npd:normal punctual distribution. Ici, cette fonction donne les valeurs de la densit´e d’une loi normale. Ce n’est pas ce qu’on cherche.

(16)

2. Ncd : normal cumular distribution. Cumuler les valeurs, c’est faire une somme et une somme continueest une int´egrale : c’est cette fonction qu’on utilise. Elle va estimer l’aire sous la courbe de la densit´e.

3. InvN:Inversion Normal. Cette fonction est tr`es int´eressante, on l’utilisera plus tard : elle r´epond `a la question connaissant la probabilit´e, qu’elles sont les valeurs entre lesquelles se trouve la variable al´eatoire ?.

On va utiliser le deuxi`eme choix : appuyer surF2. Vous obtenez :

Il y a quatre ´el´ements `a renseigner :

1. Lower : qu’on peut traduire enborne inf´erieure.

2. Upper: laborne sup´erieure.

3. σ : c’est bien l’´ecart-typeσ[X] de la variableX. Ici on entre 1.

4. µ: c’est l’esp´eranceE[X] de la variable, on entre 0.

La fonction va donc calculer l’aire ci-dessous :

Exemple(s) 31

On veut estimerP({−1≤X ≤3}) `a la machine `a calculer. On entre :

et on obtient

DoncP({−1≤X≤3})≈0,839.

On donne un deuxi`eme exemple, pour estimer les probabilit´es de la formeP({X ≥x1}).

Exemple(s) 32

EstimerP({X ≥1}) avecXune variable al´eatoire qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite.

On ouvre `a nouveau la fonction Ncd. L’´ev´enement {X ≥1} peut s’´ecrire {1 ≤ X <

+∞}: en observant la courbe de la gaussienne, on constate que celle-cis’´ecrase rapide- mentsur l’axe des abscisses. On peut donc n´egliger une partie de l’int´egrale, sans risque d’approximations douteuses de la probabilit´e.

Autrement dit, on va consid´erer que

P({1≤X <+∞}) =P({1≤X ≤1 000})

par exemple. En vulgarisant, on r´ealise l’infini avec la machine `a calculer avec un nombre tr`es grand. Mais on verra plus tard que r´ealiser l’infini pour une loi normale n’est pas si difficile.

Bref, on entre

et la machine `a calculer donne

(17)

Bref,

P({1≤X})≈0,159.

2.2.4 Inversion de la loi normale centr´ ee-r´ eduite

On se donne une variable al´eatoire X qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite. On suppose que l’on connait P({a ≤X ≤ b}) = 1−α, d’inconnue a et b. Autrement dit, on connait la valeur de l’int´egrale, et on cherche les bornes de l’int´egrale pour obtenir ce r´esultat.

On va simplifier le probl`eme : on chercheuαun r´eel positif tel que P({−uα≤X ≤uα}) = 1−α

avecα∈]0; 1[. En illustrant :

Encore une fois, ici on connait 1−α (pour fixer les id´ees, 1−α = 0,95 et donc α = 1−0,95 = 0,05). D’apr`es la proposition (29)

P({−uα≤X ≤uα}) = 2P({X ≤uα})−1.

Le probl`eme revient donc `a chercheruαtel que

P({−uα≤X ≤uα}) = 1−α⇔2P({X ≤uα})−1 = 1−α

⇔P({X≤uα}) = 1−α 2.

Le probl`eme P({X≤a}) =k

Th´eor`eme 33

Soient k∈]0; 1[ etX une variable al´eatoire qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite. Il existe un uniquement r´eelatel queP({X ≤a}) =k.

D´emonstration : Admise.

Le th´eor`eme assure l’existence et l’unicit´e, mais il ne donne pas la solution.

Inversion de la loi normale avec la machine `a calculer

On ouvre le menu statistique et distribution, et on fait le choix de la loi normale (NORM). PrendreInvNpour inverser la loi normale. On a l’´ecran suivant :

La premi`ere ligne renseigne la forme de l’int´egrale :

Left Center Right

{X ≤a} {−a≤X≤a} {a≤X}

Oui... Votre machine `a calculer peut d´eterminer directement le r´eel uα sans utiliser la formule du th´eor`eme (29). Vous pourrez le faire directement en exercice, sauf si vous ˆetes invit´e `a utiliser ce r´esultat. Reprenons.

Avec :

1. Tail: qu’on peut traduire parle bout, qu’on vient de voir ;

2. Area: c’est `a dire l’aire, c’est donc la probabilit´e 1−αqu’on connait ; 3. σ : c’est toujours l’´ecart-type de la variableX, ici 1 ;

4. µ: l’esp´erance deX, qui est nulle ici.

(18)

Exemple(s) 34

On consid`ere la variable al´eatoireX qui suit une loi normale centr´ee-r´eduite. On cherche u0,05tel que

P({−u0,05≤X≤u0,05}) = 0,95.

On a bien 1−α= 0,95ie α= 0,05, ce qui justifie l’´ecriture.

Premi`ere solution. En utilisant directement la machine `a calculer, en utilisant la fonction InvNet en entrant :

on obtient

Autrement dit,

P({−1,96≤X≤1,96})≈0,95 ou encoreu0,05≈1,96.

Deuxi`eme solution. En employant le th´eor`eme (29). On a Remarque(s) 35

Pourquoi utiliser le th´eor`eme (29) ?

Il n’y a pas encore si longtemps, les machines `a calculer n’avaient pas de fonctions adapt´ees pour la recherche deuα. On donnait (et on donne encore !) des tables d’inversions.

En voici un exemple : on cherchextel queP({X≤1,29}). Le tableau est `a deux entr´ees : 1,29 = 1,2 + 0,09, `a l’intersection de la ligne 1,2 et de la colonne 0,09 on trouve la probabilit´e

DoncP({X≤1,29})≈0,9015.

En ramenant les probl`emes `a la recherche de P({X ≤ x}) on peut utiliser une seule table.

(19)

2.3 Loi normale N (µ, σ)

2.3.1 D´ efinition de la loi

D´efinition 36 (Loi normale)

SoitX une variable al´eatoire continue et `a densit´e. On dit que X suit une loi normale d’esp´eranceµ∈Ret d’´ecart-typeσ∈R+si la variable al´eatoire

Z =X−µ σ suit une loi normale centr´ee r´eduite.

Remarque(s) 37

1. On retrouve le principe de centrage-r´eduction du th´eor`eme de Moivre-Laplace :X−µ est centr´ee (on retire l’esp´erance) et en divisant parσon r´eduit. Autrement dit,

Z =X−µ

σ ⇔X =σZ+µ

c’est `a dire qu’on peut obtenir X apr`es1 une d´er´eduction de facteur σ et un

d´ecentragedeµd’une loi normale centr´ee-r´eduite.

2. Attention, il y a deux notations dans la litt´erature. Soit on d´esigne une loi normale par son esp´erance et son ´ecart-typeσ, soit par son esp´erance et sa varianceσ2. Dans la pratique, pour r´epondre `a cette confusion possible et gˆenante, on pr´ecise toujours si le r´eel strictement positif donn´e est la variance ou l’´ecart-type.

Dans ce cours, on noteraX ∼N (µ;σ) pourX suit une loi normale d’esp´eranceµ et d’´ecart-typeσ.

3. SiX ∼N (µ;σ) alors

E[X] =µet σ[X] =σ.

2.3.2 Calculer P ({x

1

≤ X ≤ x

2

})

Avec un changement de variable et la machine `a calculer

SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi normale d’esp´eranceµet d’´ecart-type σ.

Par d´efinition, la variable al´eatoire

Z =X−µ σ .

1. Et l`a je vais utiliser une terminologie qui ne veut rien dire !

Soientx1≤x2 deux r´eels, alors

x1≤X ≤x2⇔x1−µ≤X−µ≤x2−µ

⇔ x1−µ

σ ≤ X−µ

σ ≤x2−µ σ

⇔ x1−µ

σ ≤Z≤ x2−µ σ et donc

P({x1≤X ≤x2}) =P

x1−µ

σ ≤Z≤ x2−µ σ

.

On peut calculer la seconde probabilit´e connaissant les valeurs des probabilit´es de la loi normale centr´ee-r´eduite.

Exemple(s) 38

On veut estimerP({1 ≤X ≤3}) avec X qui suit une loi normale d’esp´eranceµ= 2 et d’´ecart-typeσ=e.

On a

P({1≤X ≤3}) =P({1−2≤X−2≤3−2})

=P({−1≤X−2≤1})

=P −1

e ≤ X−2 e ≤ 1

e

Comme la variable al´eatoire Z = X−2

e suit une loi normale centr´ee-r´eduite (par d´efinition !), en utilisant la machine `a calculer en entrant

on a

(20)

Avec la machine `a calculer directement

Votre machine `a calculer permet d’estimer directement les probabilit´es des variables al´eatoire qui suivent des lois normales quelconques. Reprenons l’exemple (38), on entre dans la machine `a calculer

et on trouve

Remarque(s) 39

Une mise en garde ! On pourrait penser qu’il suffit de pianoter sur la calculatrice pour r´epondre `a toutes les questions. Mais on peut imaginer un exercice de ce genre : sans utiliser la calculatrice, sachant queP({−0,1≤X ≤2}) =...d´eterminerP({..≤Z≤...}) avec un changement de variable.

2.3.3 Sym´ etrie de la fonction de Gauß

Observons, g´eom´etriquement uniquement, les effets des param`etresµ∈Retσ >0 sur la courbe repr´esentative de la fonction de Gauß.

Observons l’effet de σ`aµ= 0 fix´e :

On constate que σ r`egle l’´etalement de la courbe. Cela correspond `a l’id´ee de dispersion de l’´ecart-type. Plus pr´ecis´ement, quel que soit le r´eel strictement positif σ, l’int´egrale de la fonction densit´e est 1 : siσest´elev´ealors les donn´ees sont dispers´ees et la courbe de la gaussienne est ´etal´ee. Au contraire, siσest tr`esprochede 0 alors les donn´ees sont tr`es peu dispers´ees autour de la moyenne : la courbe estcontract´eeautour de la moyenne.

Observons maintenant l’effet de l’esp´eranceµ`aσ= 1 fix´e :

(21)

On constate que la courbe de la gaussienne pour µ quelconque est le translat´e de la courbe de la gaussienne centr´ee-r´eduite par la translation de vecteur

µ 0

.

On retiendra : la courbe de la gaussienne pour µet σquelconque admet une sym´etrie axiale d’axe la droitex=µ.

2.3.4 R` egle des trois sigmas

On s’int´eresse `a laconcentrationdes valeurs d’une variable al´eatoire qui suit une loi normale. SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi normale d’esp´eranceµet d’´ecart- typeσ. On dira queX est `a k σ de µ si {µ−kσ ≤ X ≤µ+kσ}, avec k ∈ R+. On retiendra (par cœur !) les probabilit´es que X soit `a 1-σ, 2-σet 3-σdeµ.

Th´eor`eme 40 (R`egle des trois sigmas)

SoitX qui suit une loi normale d’esp´eranceµ∈Ret d’´ecart-typeσ >0. Alors : 1. P({µ−σ≤X ≤µ+σ})≈0,6867 ;

2. P({µ−2σ≤X≤µ+ 2σ})≈0,9545 ; 3. P({µ−3σ≤X≤µ+ 3σ})≈0,9973.

D´emonstration : Admise.

Remarque(s) 41

On peut en faire une interpr´etation g´eom´etrique assez ´el´ementaire : il y a 99,73% des valeurs de la variable `a 3-σdeµ, et ce, quel que soit l’esp´eranceµet l’´ecart-typeσ >0 : les valeurs de la variableX sontconcentr´eesdans cet intervalle.

Ci-dessus, une illustration de la r`egle des trois sigmas pourµ= 4et σ= 2.

Allons un peu plus loin (ce n’est pas au programme). Est-ce que cette propri´et´edes trois sigmasest exclusive `a la loi normale ? On donne un r´esultat hors-programme (mais au programme l’ann´ee prochaine) : c’est l’in´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev.

SiX est une variable al´eatoire continue d’esp´erance et de variance finie, alors quel que soit le r´eelα >0

P

X /∈

E[X]−α;E[X] +α

≤ σ2 α2.

Autrement dit, la probabilit´e que les valeurs deX ne soient pas dans l’intervalle [E[X]− α;E[X] +α] est major´ee (donc au plus) par σ2

α2. On prendα= 3σ >0, on noteµ=E[X], l’in´egalit´e de Bienaym´e-Tchebychev donne

P X /∈

µ−3σ;µ+ 3σ ≤σ2 α2 = σ2

(3σ)2 = σ22 =1

9.

C’est `a dire qu’il y a au plus 19 des valeurs en dehors de l’intervalle [µ−σ;µ+ 3σ]. Bref, P({µ−3σ≤µ+ 3σ})≥0,8889

ou autrement dit il y a au moins 88,89% des valeurs d’une variable al´eatoire continue (`a esp´erance et ´ecart-type fini) `a 3-σdeµ.

(22)

Exemple(s) 42

SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi normale d’esp´eranceµ= 50 et d’´ecart-type σ= 12. On peut, sans machine `a calculer, ´evaluer

P({26≤X≤74}) =P({50−24≤X ≤50 + 24})

=P({µ−2σ≤X ≤µ+ 2σ})≈0,9545.

Cet exemple est bien pauvre en applications. L’int´erˆet de la r`egle des trois sigmas est leportrait qu’elle offre de la r´epartissions des valeurs d’une valeur al´eatoire qui suit une loi normale.

2.4 Loi exponentielle E (λ)

2.4.1 D´ efinition de la loi

D´efinition 43 (Loi exponentielle)

Soient λ >0 etX une variable al´eatoire continue et `a densit´e. On dit queX suit une loi exponentielle de param`etreλsi la densit´e deX est

fX(x) =λe−λx, ∀x∈R+. On note parfoisX∼E(λ).

Remarque(s) 44

On donne ci-dessous les courbes repr´esentatives de certaines densit´es :e

On peut ´eventuellement pr´esenter la fonction densit´e ainsi : fX:t7→1R+(t)λe−λt et d´efinir la fonction densit´e surR.

(23)

Proposition 45

SoitX une variable al´eatoire continue qui suit une loi exponentielle de param`etreλ.

1. P({x1≤X}) =e−λx1; 2. P({X ≤x2}) = 1−e−λx2;

3. P({x1≤X ≤x2}) =e−λx1−e−λx2; D´emonstration :

1. Soitb > x1 un r´eel, on a

P({x1≤X≤b}) = Z b

x1

λe−λxdx=

−e−λx x=b

x=x1

=−e−λb− −e−λx1

=e−λx1−e−λb. Comme lim

b→+∞e−λb= 0 car λ >0, on a lim

b→+∞P({x1≤X≤b}) = lim

b→+∞

Z b x1

λe−λxdx= Z +∞

x1

fX(x)dx=e−λx1. 2. On a

P({X ≤x2}) = 1−P({x2< X}) = 1−P({X ≤x2}) = 1−e−λx2 en utilisant le point 1.

3. On a

P({x1≤X ≤x2}) = Z x2

x1

fX(t)dt

=

−e−λt t=x2

t=x1

=−e−λx2− −e−λx1

=e−λx1−e−λx2. Exemple(s) 46

SoitX une variable al´eatoire qui suit une loi exponentielle de param`etre 0,2.

1. P({X ≥4}) =P({4≤X}) =e−0,2×4=e−0,8. 2. P({X ≤10}) = 1−e−0,2×10= 1−e−2.

3. P({1≤X≤12,3}) =e−0,2×1−e−0,2×12,3=e−0,2−e−6,15.

Lemme 47

Une primitive det7→λte−λtsurRest t7→

−t−1 λ

e−λt.

D´emonstration :

La fonction propos´ee est bien d´erivable sur R. Pourx∈R

−t−1 λ

e−λt

0

=

−t− 1 λ

0

e−λt+

−t−1 λ

e−λt0

=−e−λt+

−t−1 λ

(−λ)e−λt

=−e−λt+ (λt+ 1)e−λt

=e−λt[−1 +λt+ 1]

=λte−λt.

Th´eor`eme 48

Soit X une variable al´eatoire continue qui suit une loi exponentielle de param`etre λ.

Alors

1. E[X] = 1 λ; 2. V[X] = 1

λ2.

D´emonstration : 1. Soitr >0. On a

Z r 0

tfX(t)dt= Z r

0

λte−λtdt.

(24)

D’apr`es le lemme (47), Z r

0

λte−λtdt=

−t−1 λ

e−λt

t=r

t=0

=

−r−1 λ

e−λr

−0−1 λ

e−λ×0

=

−r−1 λ

e−λr+1 λ. On a

−r− 1 λ

e−λr=−λre−λr 1

λ+ 1 rλ2

la division parr´etant possible carr >0.

D’une part

r→+∞lim 1 λ+ 1

2 = 1 λ >0.

D’autre part, on a

r→+∞lim −λr=−∞carλ >0 et

R→−∞lim ReR= 0 par croissances compar´ees donc par compositions de limites,

r→+∞lim −λre−λr= 0 et donc par produit de limites

r→+∞lim −λre−λr 1

λ+ 1 rλ2

= 0.

Bref,

r→+∞lim Z r

0

λte−λtdt= lim

r→+∞

−λre−λr 1

λ

+ 1 rλ2

+1

λ = 1 λ. L’esp´erance existe et elle a pour valeurE[X] =

Z +∞

0

tfX(t)dt= 1 λ.

2. Admis.

Remarque(s) 49 Pour calculer

E[X] = Z +∞

0

λte−λtdt on peut observer que

te−λt0

=e−λt−λte−λt⇔λte−λt=e−λt− te−λt0

. Partant,

Z r 0

λte−λtdt= Z r

0

e−λt− te−λt0

dt= Z r

0

e−λtdt− Z r

0

te−λt0 dt.

et le calcul des deux derni`eres int´egrales est bien plus simple.

2.4.2 Perte de m´ emoire

D´efinition 50 (Propri´et´e de perte de m´emoire)

Soit X une variable al´eatoire continue `a valeurs r´eels positives. On dit que X `a la propri´et´e de perte de m´emoire (ou `a l’absence de m´emoire) si pour tout r´eel t positif, pour touthpositif

P{X≥t}({X≥t+h}) =P({X≥h}).

Remarque(s) 51

Autrement dit, sachant queX est plus grand quet, la probabilit´e queX d´epasset+hest la mˆeme que la probabilit´e queX d´epasseh.

Th´eor`eme 52

La loi exponentielle est `a perte de m´emoire.

D´emonstration : On a

P{X≥t}({X≥t+h}) =P({X ≥t+h} ∩ {X≥t})

P({X ≥t}) =P({X ≥t+h}) P({X≥t})

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