• Aucun résultat trouvé

ann´ee2008-2009 D´ETERMINANTS MI3Alg`ebreetanalysefondamentalesICHAPITREIII

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "ann´ee2008-2009 D´ETERMINANTS MI3Alg`ebreetanalysefondamentalesICHAPITREIII"

Copied!
32
0
0

Texte intégral

(1)

UNIVERSIT´ E PARIS 7 D E N I S D I D E R O T

MI3

Alg` ebre et analyse fondamentales I

CHAPITRE III

D´ ETERMINANTS

ann´ ee 2008-2009

Auteur : Thierry Joly

D´ epartement de Formation

de 1

er

Cycle de Sciences Exactes

(2)
(3)

CHAPITRE III MI3 – Ann´ ee 2008/09

D´ ETERMINANTS

Plan du chapitre :

1 D´ eterminants dans R

n

: une approche g´ eom´ etrique

1.1 Mesure des parall´elotopes de Rn (n63)

1.2 Orientation des bases de Rn (n63) et d´eterminants 1.3 D´efinition formelle des d´eterminants dans Rn

2 D´ eterminants dans un K-espace vectoriel (K = R ou C)

2.1 Unicit´e et d´efinition g´en´erale 2.2 Existence et calcul

2.3 D´eterminants et transposition 2.4 Op´erations sur les d´eterminants

3 D´ eterminant d’un endomorphisme

3.1 D´efinition et multiplicativit´e 3.2 Crit`ere d’inversibilit´e

3.3 Valeurs propres et polynˆome caract´eristique d’un endomorphisme

Annexe : Le d´ eterminant d’une matrice en une formule

(4)

CHAPITRE III MI3

D´ ETERMINANTS

1 D´ eterminants dans R

n

: une approche g´ eom´ etrique

1.1 Mesure des parall´ elotopes de R

n

(n 6 3)

Pour nvecteurs quelconquesv1, . . . , vn de l’espaceRn (n63), notonsPv1,...,vn l’ensemble Pv1,...,vn={M ; ∃x1[0,1]. . .∃xn[0,1] −−−→OM =

Xn

i=1

xivi}.

Autrement dit,Pv1,...,vnest l’ensemble des points dont les coordonn´ees dans le rep`ere (O;v1, . . . , vn) sont toutes comprises entre 0 et 1.

Si les vecteursv1, . . . , vnsont lin´eairement ind´ependants, autrement dit s’ils forment unebase deRn, Pv1,...,vn est alors appel´eparall´elotope engendr´e par les vecteurs v1, . . . , vn.

Sinon (i.e. lorsque les vecteursv1, . . . , vn sont li´es), nous dirons que Pv1,...,vn est un paral- l´elotope d´eg´en´er´e.

Parall´elotopes

dim nom repr´esentation bord mesure

1 segment O v1 2 points longueur (m)

2 parall´elogramme

O v1

v2 4 segments aire (m2)

3 parall´el´epip`ede

O v1

v2 v3 6 parall´elogrammes volume (m3)

Notons µ(v1, . . . , vn) la mesure du parall´elotopePv1,...,vn engendr´e par les vecteurs v1, . . . , vn

(c’est-`a-dire sa longueur, son aire ou son volume, selon la dimensionn). Clairement, cette mesure est nulle si et seulement siPv1,...,vn est d´eg´en´er´e (i.e. s’il s’agit d’un segment r´eduit `a un point,

(5)

d’un parall´elogramme “aplati” sur une droite ou encore d’un parall´el´epip`ede “aplati” dans un plan). Ainsi,µ(v1, . . . , vn) = 0 si et seulement si les vecteursv1, . . . , vn sont li´es.

Rassemblons d’autres propri´et´es intuitives de cette grandeur µ(v1, . . . , vn) :

Sa valeur est inchang´ee si l’on rajoute `a l’un de ses argumentsvi un vecteurw appartenant au sous-espace engendr´e par ses autres argumentsvj (j6=i).

v1

O v2

w∈Vect(v1) v2+w

v3

v2

O

v2+w

v1 w∈

Vect(v1, v3)

Autrement dit, la grandeurµ(v1, . . . , vn) ne change pas si l’on rajoute `a l’un des arguments vi unecombinaison lin´eaire w=X

j6=i

kjvj quelconque des autres argumentsvj.

Lorsque l’on multiplie l’un des argumentsvi par un r´eelpositif k, la grandeur µ(v1, . . . , vn) est elle-mˆeme multipli´ee park.

v1

v2

kv2

O

v3

v2

O v1 kv1

En r´esum´e, quelle que soit la dimensionn= 1,2,3, on a les propri´et´es suivantes : 1. µ(v1, . . . , vn) = 0 si et seulement si les vecteursv1, . . . , vn sont li´es.

2. Pour toute combinaison lin´eaireX

j6=i

kjvj des vecteursv1, . . . , vn autres quevi,

µ(. . . , vi+X

j6=i

kjvj, . . .) =µ(. . . , vi, . . .)

3. Pour tout argumentvi et tout r´eel k >0,

µ(. . . , k vi, . . .) =k µ(. . . , vi, . . .)

Notons que cette derni`ere relation ne s’´etend pas aux r´eels n´egatifs k, puisqu’alors son premier membre reste — par d´efinition — positif, tandis que son second membre devient n´egatif.

(6)

1.2 Orientation des bases de R

n

(n 6 3) et d´ eterminants

Un moyen simple d’´etendre la propri´et´e 3 ci-dessus aux r´eels n´egatifs k est d’affubler chaque mesure µ(v1, . . . , vn) 6= 0 d’un signe correspondant `a l’orientation de la base (v1, . . . , vn). (Le syst`eme (v1, . . . , vn) est bien unebasedeRn lorsqueµ(v1, . . . , vn)6= 0, en vertu de la propri´et´e 1).

Intuitivement, deux bases (v1, . . . , vn) et (v01, . . . , vn0) deRn ont mˆeme orientation si l’on peut d´eformer continˆument les vecteursvi jusqu’`a les faire co¨ıncider avec les vecteurs v0i, de sorte que (v1, . . . , vn) reste une base deRn tout au long de la d´eformation, autrement dit de telle sorte que le parall´elotopePv1,...,vn ne d´eg´en`ere `a aucun instant de la d´eformation.

Quelle que soit la dimensionn, on a les faits suivants :

Si (v1, . . . , vn) est une base quelconque deRn et (v10, . . . , v0n) la base obtenue en rempla¸cant un seul de ses vecteurs vi par −vi, alors les bases (v1, . . . , vn) et (v10, . . . , v0n) n’ont pas la mˆeme orientation.

Toute base deRna la mˆeme orientation que l’une de ces deux bases (v1, . . . , vn), (v01, . . . , v0n).

Il en r´esulte que toutes les bases deRn se r´epartissent selon exactement deux orientations. On a coutume d’appeler directe l’une des deux orientations possibles etindirecte l’autre. L’orientation directe est toujours d´efinie par une r`egle ad hoc (par exemple “dans le sens de l’´ecriture” pourR vu comme une ligne horizontale, “dans le sens inverse des aiguilles d’une montre” pourR2, selon la r`egle “des trois doigts” ou encore “du bonhomme d’Amp`ere” pourR3). C’est un fait notable que les notions d’orientations directe et indirecte ne peuvent avoir de d´efinition purement math´ematique, car il n’existe aucune propri´et´e math´ematique que poss`ederait une orientation et non l’autre.

D´eterminants dansRn (n63). Soit B = (e1, . . . , en) une base quelconque de Rn. On appelle d´eterminant des vecteurs v1, . . . , vn par rapport `a la base B, et l’on note detB(v1, . . . , vn), le r´eel d´efini comme suit :

Si les vecteursv1, . . . , vn sont li´es, alors : detB(v1, . . . , vn) =µ(v1, . . . , vn) = 0.

Sinon, (v1, . . . , vn) est une base de l’espace et :

– Le signe de detB(v1, . . . , vn) est : + si (v1, . . . , vn) a mˆeme orientation que la baseB,

sinon.

– La valeur absolue du r´eel detB(v1, . . . , vn) est la mesureµ(v1, . . . , vn) du parall´elotope Pv1,...,vn engendr´e par les vecteurs v1, . . . , vn, en prenant comme unit´e la mesure du parall´elotope Pe1,...,en :

¯¯detB(v1, . . . , vn

¯=µ(v1, . . . , vn)6= 0.

Les propri´et´es des mesures µ(v1, . . . , vn) mentionn´ees plus haut entraˆınent : 1. detB(v1, . . . , vn) = 0 si et seulement si les vecteursv1, . . . , vn sont li´es.

2. Pour toute combinaison lin´eaireX

j6=i

kjvj des vecteursv1, . . . , vn autres quevi, detB(. . . , vi+X

j6=i

kjvj, . . .) = detB(. . . , vi, . . .)

(7)

3. Pour tout argumentvi et tout r´eel k(´eventuellement n´egatif), detB(. . . , k vi, . . .) =kdetB(. . . , vi, . . .)

La propri´et´e 1 ci-dessus d´ecoule imm´ediatement de la propri´et´e 1 des mesures µ(v1, . . . , vn). Par ailleurs, une base (v1, . . . , vn) ne change pas d’orientation si l’on rajoute `a l’un des vecteurs vi une combinaison lin´eaire w =P

j6=ikjvj quelconque des autres vecteurs vj. En effet, pour tout t R, le syst`eme (. . . , vi+tw, . . .) est une base et l’application t7→(. . . , vi+tw, . . .) d´ecrit une transformation continue, au cours du tempst, permettant de passer de la base initiale (. . . , vi, . . .) (`a l’instant t= 0) `a la base (. . . , vi+w, . . .) (`a l’instant t= 1). Ainsi, la propri´et´e 2 ci-dessus se d´eduit de la propri´et´e 2 des mesuresµ(v1, . . . , vn). Enfin, lorsque l’on remplace l’un des vecteursvi

d’une base (v1, . . . , vn) park vi(k6= 0), cette base change d’orientation si et seulement sik <0, de sorte que la propri´et´e 3 ci-dessus se d´eduit `a son tour de la propri´et´e 3 des mesuresµ(v1, . . . , vn).

1.3 D´ efinition formelle des d´ eterminants dans R

n

Commen¸cons par d´eriver des propri´et´es 1, 2, 3 ci-dessus des d´eterminants d’autres propri´et´es alg´ebriques plus c´el`ebres.

En ne laissant varier qu’un seul argument vi Rn de detB(v1, . . . , vn) et en fixant tous les autres `a des valeurs (vectorielles) quelconques, on d´efinit une fonction partielle ϕ : Rn R. La propri´et´e 3 des d´eterminants entraˆıne alors pour toutv∈Rn et tout r´eelk:

ϕ(k v) =k ϕ(v). (1)

Supposons que lesn−1 vecteurs vj (j 6=i) fix´es dans la d´efinition de ϕsont lin´eairement ind´ependants. On peut alors choisiru∈Rn de fa¸con `a ce que lesnvecteurs vj (j 6=i) et u soient lin´eairement ind´ependants. Notonsp(v) la projection d’un vecteurv∈Rn quelconque sur la droite vectorielle engendr´e paru parall`element au sous-espace F engendr´e lesn−1 vecteurs fix´esvj :

O vj1

vj2

F u

p(v)

w∈F v

(n= 3)

La propri´et´e 2 des d´eterminants implique alors pour toutv∈Rn :

ϕ(p(v)) =ϕ(v). (2)

En effet, pour toutv Rn, p(v) s’obtient en rajoutant `av un vecteurw deF, c’est-`a-dire une combinaison lin´eairew=P

j6=ikjvjdes vecteurs fix´esvj (j6=i). Par ailleurs, pour tous vecteursv, v0 deRn, il existe des r´eels k, k0 tels que :

p(v) =ku,

p(v0) =k0u, et donc :

p(v+v0) = (k+k0)u.

(3)

(8)

On d´eduit alors des relations (1), (2) et (3) :

ϕ(v+v0)(2)= ϕ(p(v+v0))(3)= ϕ((k+k0)u)(1)= (k+k0)ϕ(u) =k ϕ(u) +k0ϕ(u)

(1)= ϕ(ku) +ϕ(k0u)(3)=ϕ(p(v)) +ϕ(p(v0))(2)= ϕ(v) +ϕ(v0).

Supposons maintenant que lesn−1 vecteursvj (j6=i) fix´es dans la d´efinition deϕsont li´es.

Pour toutv∈Rn, lesnvecteurs vj (j6=i) etv sont alors ´evidemment li´es et la propri´et´e 1 des d´eterminants entraˆıneϕ(v) = 0. Ainsi, on a ϕ(v) = 0 pour toutv∈Rn, de sorte que la relationϕ(v+v0) =ϕ(v) +ϕ(v0) est encore v´erifi´ee dans ce cas.

Ainsi, pour tous vecteursv, v0 deRn et tout r´eelk :

ϕ(v+v0) =ϕ(v) +ϕ(v0),

ϕ(k v) =k ϕ(v).

Rappelons qu’une application ϕv´erifiant ces deux relations est ditelin´eaire (cf 1`ere ann´ee) et que lalin´earit´e d’une fonctionϕs’exprime de fa¸con ´equivalente par la seule relation :

ϕ(kv+v0) =kϕ(v) +ϕ(v0), ou encore, pour toute combinaison lin´eaire

Xm

j=1

kjxj de vecteursxj : ϕ

µXm

j=1

kjxj

= Xm

j=1

kjϕ(xj).

Toute application partielle de Rn dans R obtenue en fixant arbitrairement n−1 arguments de detB(v1, . . . , vn) est donc lin´eaire :

detB³ . . . ,

Xm

j=1

kjxj, . . .´

= Xm

j=1

kjdetB(. . . , xj, . . .).

On exprime ce fait en disant que l’application detB : |Rn× · · · ×{z Rn}

narguments

R est lin´eaire en chacun de ses narguments ou encore qu’elle estn-lin´eaire.

Indiquons encore deux propri´et´es ´evidentes de cette application detB. La premi`ere est un cas particulier de la propri´et´e 1 vue plus haut : le d´eterminant s’annule chaque fois que deux de ses arguments sont ´egaux (car ses arguments sont alors ´evidemment li´es).

detB(. . . , v, . . . , v, . . .) = 0

Une application v´erifiant cette propri´et´e est dite altern´ee. Enfin, de par le choix de l’unit´e de mesure fait, on a :

detB(e1, . . . , en) = +µ(Pe1,...,en) = 1.

Dans la section suivante, nous d´emontrerons que ces trois derni`eres propri´et´es suffisent `a ca- ract´eriser l’application detB. En d’autres termes, detBestla seuleapplication|Rn× · · · ×{z Rn}

narguments

R qui soitn-lin´eaire, altern´ee et telle que detB(e1, . . . , en) = 1.

Ce fait justifie le bien-fond´e de la d´efinition formelle suivante :

D´efinition SoitB= (e1, . . . , en) une base quelconque deRn. On appelled´eterminant par rapport

`a la baseB, et l’on note detB,l’applicationn-lin´eaire altern´ee detB : |Rn× · · · ×{z Rn}

narguments

R telle que detB(e1, . . . , en) = 1.

(9)

Cette d´efinition — comme toutes les d´efinitions math´ematiques — r´eduit `a un ensemble minimal les propri´et´es de l’objet d´efini, au m´epris de l’intuition que l’on s’en fait. Un int´erˆet majeur de cette pratique math´ematique est de permettre la g´en´eralisation : remarquons que cette d´efinition ne fait pas plus mention de la restrictionn63 que la d´efinition debase deRn ou encore celle de parall´elotope. On peut donc l’appliquer `a toute dimensionn. Elle permet alors de d´efinir en retour pour toutnl’oriention d’une base deRnou la mesure d’un parall´elotope deRn: l’orientation d’une base (v1, . . . , vn) deRnpar rapport `a une autre baseB= (e1, . . . , en) est le signe de detB(v1, . . . , vn) et la mesure du parall´elotopePv1,...,vn est¯

¯detB(v1, . . . , vn

¯. Parall´elotopes

dim nom repr´esentation(s) bord mesure

0 point — 1

1 segment 2 points longueur (m)

2 parall´elogramme 4 segments aire (m2)

cavali`ere : projective :

3 parall´el´epip`ede 6 parall´elogrammes volume (m3)

4 parall´elotope

de dimension 4 8 parall´el´epip`edes mesure (m4)

...

n parall´elotope de dimensionn

2nparall´elotopes

de dimensionn−1 mesure (mn) ...

2 D´ eterminants dans un K-espace vectoriel (K = R ou C)

Nous allons maintenant ´etudier les d´eterminants dans le cadre plus g´en´eral o`u l’ensemble des scalaires est indiff´eremmentRouC. Dans toute la suite,Kd´esignera l’un de ces deux ensembles.

2.1 Unicit´ e et d´ efinition g´ en´ erale

Commen¸cons par quelques propri´et´es des applicationsn-lin´eaires altern´ees : Lemme 1 Soitf une application n-lin´eaire altern´ee quelconque.

(i). La valeur prise parf reste inchang´ee lorsque l’on rajoute `a l’un de ses argumentsk fois un autre :

f(v1, . . . , vi, . . . , vn) =f(v1, . . . , vi+kvj, . . . , vn) (j 6=i).

(ii). f change de signe lorsque l’on ´echange deux de ses arguments :

f(v1, . . . , vi−1,vj, vi+1, . . . , vj−1,vi, vj+1, . . . , vn) =−f(v1, . . . , vn).

(10)

D´emonstration (i). En effet :

f(v1, . . . , vi+kvj, . . . , vj, . . . , vn) =f(v1, . . . , vi, . . . , vj, . . . , vn) +k f(v1, . . . , vj, . . . , vj, . . . , vn)

| {z }

=f(v1, . . . , vi, . . . , vj, . . . , vn). = 0 (ii). On applique (i) trois fois de suite :

f(. . . , vi, . . . , vj, . . .)=1 f(. . . , vi, . . . , vj−vi, . . .)=2 f(. . . , vi+ (vj−vi), . . . , vj−vi, . . .)

=f(. . . , vj, . . . , vj−vi, . . .)=3 f(. . . , vj, . . . ,−vi, . . .) =−f(. . . , vj, . . . , vi, . . .).

¤

Th´eor`eme 2 (Unicit´e) Soit E un K-espace vectoriel de dimension n, (e1, . . . , en) une base quelconque de cet espace E etf, g deux applications n-lin´eaires altern´ees de |E× · · · ×{z E}

narguments

dans R.

Si f(e1, . . . , en) =g(e1, . . . , en), alors f =g.

D´emonstration On ´etablit la relationf(v1, . . . , vn) =g(v1, . . . , vn) par r´ecurrence sur le nombre pd’argumentsvi qui n’appartiennent pas `a{e1, . . . , en}.

Dans le cas p = 0, tous les arguments vi sont des vecteurs de la base (e1, . . . , en). Si deux d’entre eux sont ´egaux, alors f(v1, . . . , vn) = 0 = g(v1, . . . , vn). Sinon, (v1, . . . , vn) n’est autre que la base (e1, . . . , en) `a l’ordre des vecteurs pr`es ; on peut alors ramener la suite d’arguments (v1, . . . , vn) `a (e1, . . . , en) par un certain nombre k d’´echanges successifs d’arguments. En appliquantkfois de suite le lemme 1 (ii) `a cette s´equence d’´echanges, on obtient : f(v1, . . . , vn) = −f(. . . , vj, . . . , vi, . . .) = . . . = (−1)kf(e1, . . . , en) et de mˆeme : g(v1, . . . , vn) = (−1)kg(e1, . . . , en), d’o`uf(v1, . . . , vn) =g(v1, . . . , vn) puisque par hypoth`ese f(e1, . . . , en) =g(e1, . . . , en).

Supposons la relation ´etablie lorsqueparguments ne sont pas des vecteurs de{e1, . . . , en}.

Pour toute suite d’arguments (v1, . . . , vn) avec exactementp+ 1 vecteursvi ∈ {e/ 1, . . . , en}, soitvk =Pn

i=1xiei l’un de ces p+ 1 vecteurs ; en ´ecrivant (v1, . . . , vn) = (. . . , vk, . . .), on a alors : f(. . . , vk, . . .) =f(. . . ,Pn

i=1xiei, . . .) =Pn

i=1f(. . . , xiei, . . .) =Pn

i=1xif(. . . , ei, . . .) et de mˆeme : g(. . . , vk, . . .) = Pn

i=1xig(. . . , ei, . . .). Comme par hypoth`ese de r´ecurrence, f(. . . , ei, . . .) =g(. . . , ei, . . .) pour touti, il s’ensuit : f(. . . , vk, . . .) =g(. . . , vk, . . .).

¤

En particulier, si (e1, . . . , en) est une base d’un K-espace vectoriel E et si f et g sont deux applications n-lin´eaires altern´ees deEn dansKtelles que f(e1, . . . , en) =g(e1, . . . , en) = 1, alors f =g ; autrement dit, il existeau plus une application n-lin´eaire altern´ee f : EnR telle que f(e1, . . . , en) = 1. Cela justifie la d´efinition suivante :

D´efinition SoitEunK-espace vectoriel de dimensionnetB= (e1, . . . , en) une base quelconque de E. On appelled´eterminant par rapport `a la base B, et l’on note detB, l’application n-lin´eaire altern´ee detB : EnK telle que detB(e1, . . . , en) = 1.

(11)

2.2 Existence et calcul

Il reste `a ´etablir que cette application detB existe, ce qui peut sembler ´evident lorsqueK=R et n63, mais l’est beaucoup moins dans le cas g´en´eral.

Th´eor`eme 3 (Existence) Pour tout K-espace vectoriel E et toute baseB = (e1, . . . , en) de E, l’application detB : En K existe bien. De plus, si n>2, B0= (e1, . . . , ei−1, ei+1, en)et siF est le sous-espace de dimension n−1 dont une base est B0, alors cette application se laisse d´efinir

`a partir de l’application detB0 : Fn−1K par la relation : detB(v1, . . . , vn) =

Xn

j=1

(−1)i+jf(vj) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)),

o`u p : E →F d´esigne le projecteur surF parall`element au vecteurei etf : E→K l’application qui `a tout vecteurv=x1e1+. . .+xnen deE associe sa i`eme coordonn´ee xi dans la base B.

D´emonstration D´emontrons l’existence de l’application detB : EnK par r´ecurrence sur la dimensionndeE.

Sin= 1, alors l’applicationϕ : E→K qui `a tout vecteur v=x1e1 deE associe son unique coordonn´eex1est bien lin´eaire (donc 1-lin´eaire), trivialement altern´ee (puisque la situation o`u elle prend deux arguments ´egaux ne risque pas de se produire) et telle que ϕ(e1) = 1, d’o`uϕ= detB et l’existence de detB.

Si n > 2, d´efinissons B0, F, p et f comme dans l’´enonc´e du th´eor`eme. Par hypoth`ese de r´ecurrence, l’application d´eterminant detB0 : Fn−1K existe bien. Il nous reste `a prouver que l’applicationϕ : EnK d´efinie par :

ϕ(v1, . . . , vn) = Xn

j=1

(−1)i+jf(vj) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn))

est bien n-lin´eaire, altern´ee et telle que ϕ(e1, . . . , en) = 1 ; cela ´etablira : ϕ = detB et donc l’existence de detB.

L’applicationϕj : EnK d´efinie par :

ϕj(v1, . . . , vn) =f(vj) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)) est lin´eaire en son argumentvj ; en effet, cela r´esulte de la lin´earit´e de l’applicationf :

ϕj

µ . . . ,

Xm

r=1

krxr, . . .

= f

µXm

r=1

krxr

detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn))

j`eme argument =

µXm

r=1

krf(xr)

detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn))

= Xm

r=1

krf(xr) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn))

= Xm

r=1

krϕj(. . . , xr, . . .).

(12)

Par ailleurs, pour toutj06=j, la lin´earit´e du projecteurpet la (n−1)-lin´earit´e de detB0 entraˆınent queϕj est lin´eaire en sonj0`eme argument :

ϕj

µ . . . ,

Xm

r=1

krxr, . . .

= f(vj) detB0

µ . . . , p

µXm

r=1

krxr

, . . .

j0`emeargument = f(vj) detB0

µ . . . ,

Xm

r=1

krp(xr), . . .

= f(vj) Xm

r=1

krdetB0(. . . , p(xr), . . .)

= Xm

r=1

krf(vj) detB0(. . . , p(xr), . . .) = Xm

r=1

krϕj(. . . , xr, . . .).

Ainsi, l’application ϕj est n-lin´eaire, et ce pour tout j ∈ {1, . . . , n}. On en d´eduit facilement la n-lin´earit´e deϕ:

ϕ(. . . , kv+v0, . . .) = Xn

j=1

(−1)i+jϕj(. . . , kv+v0, . . .)

= Xn

j=1

(−1)i+j³

k ϕj(. . . , v, . . .) +ϕj(. . . , v0, . . .)´

= k Xn

j=1

(−1)i+jϕj(. . . , v, . . .) + Xn

j=1

(−1)i+jϕj(. . . , v0, . . .)

= k ϕ(. . . , v, . . .) +ϕ(. . . , v0, . . .).

Montrons `a pr´esent que l’applicationϕest altern´ee, i.e. :

r < r0, vr=vr0 = ϕ(. . . , vr, . . . , vr0, . . .) = 0,

par r´ecurrence sur l’entier r0−r, autrement dit l’´eloignement des arguments ´egauxvret vr0. – Sir0−r= 1, alors ces arguments ´egaux sont les arguments successifsvretvr+1. Dans ce cas,

pour tout indicej autre queretr+ 1, les vecteurs identiquesp(vr) etp(vr+1) apparaissent dans l’expression :

ϕj(v1, . . . , vn) =f(vj) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)) ;

comme l’application detB0 est altern´ee, il s’ensuit ϕj(v1, . . . , vn) = 0 pour toutj 6=r, r+1, et donc

ϕ(v1, . . . , vn) = (−1)i+rϕr(v1, . . . , vn) + (−1)i+r+1ϕr+1(v1, . . . , vn)

= (−1)i+r¡

ϕr(v1, . . . , vn)−ϕr+1(v1, . . . , vn. De plus, l’´egalit´evr=vr+1 entraˆınef(vr) =f(vr+1) et

detB0(p(v1), . . . , p(vr−1), p(vr+1), . . . , p(vn)) = detB0(p(v1), . . . , p(vr), p(vr+2), . . . , p(vn)), d’o`u : ϕr(v1, . . . , vn) =ϕr+1(v1, . . . , vn), et par cons´equent : ϕ(v1, . . . , vn) = 0.

– Sir0−r>2, alors l’hypoth`ese de r´ecurrence (pour l’´eloignement r0−r−1) entraˆıne : ϕ(. . . , vr0−1, . . . , vr0−1, vr0, . . .) =ϕ(. . . , vr+vr0−1, . . . , vr+vr0−1, vr0, . . .) = 0.

r`emeargument

r`emeargument

(13)

On en d´eduit `a l’aide de lan-lin´earit´e deϕ(aux ´etapes (∗)) : ϕ(. . . , vr, . . . , vr0−1, vr0, . . .) r`emeargument

= ϕ(. . . , vr, . . . , vr0−1, vr0, . . .) +ϕ(. . . , vr0−1, . . . , vr0−1, vr0, . . .)

(∗)= ϕ(. . . , vr+vr0−1, . . . , vr0−1, vr0, . . .)

(∗)= −ϕ(. . . , vr+vr0−1, . . . , vr, vr0, . . .) +ϕ(. . . , vr+vr0−1, . . . , vr+vr0−1, vr0, . . .)

= −ϕ(. . . , vr+vr0−1, . . . , vr, vr0, . . .). r`emeargument

Enfin, l’´egalit´evr = vr0 et le cas r0−r= 1 trait´e plus haut permettent de conclure que le dernier membre est nul, d’o`uϕ(. . . , vr, . . . , vr0, . . .) = 0.

Etablissons enfin la relation´ ϕ(e1, . . . , en) = 1. Pour tout indice j 6= i, les d´efinitions de l’applicationf et du projecteurpentraˆınent imm´ediatementf(ej) = 0 etp(ej) =ej. Il s’ensuit :

ϕ(e1, . . . , en) = Xn

j=1

(−1)i+jf(ej) detB0(p(e1), . . . , p(ej−1), p(ej+1), . . . , p(en)),

= (−1)i+if(ei) detB0(p(e1), . . . , p(ei−1), p(ei+1), . . . , p(en)),

= f(ei) detB0(e1, . . . , ei−1, ei+1, . . . , en).

Comme par d´efinition def et de detB0, on a : f(ei) = detB0(e1, . . . , ei−1, ei+1, . . . , en) = 1, l’´egalit´e ϕ(e1, . . . , en) = 1 s’en d´eduit imm´ediatement.

¤ A partir de ces th´eor`emes d’existence et d’unicit´e, nous pouvons enfin ´etablir en toute g´en´eralit´e` la toute premi`ere propri´et´e des d´eterminants :

Proposition 4 Soit E un K-espace vectoriel de dimension n muni d’une base B. On a pour n vecteurs quelconques v1, . . . , vn deE :

v1, . . . , vn li´es ⇐⇒ detB(v1, . . . , vn) = 0.

D´emonstration Si (v1, . . . , vn) est un syst`eme li´e, alors il existe des scalaires non tous nuls ki (16i6n) tels que : P

ikivi = 0 et l’un des vecteurs vi est combinaison lin´eaire des autres.

En effet, si mettons ki 6= 0, alors : kivi = P

j6=ikjvj et en posant kj0 =−kj/ki (16j6n) : vi=P

j6=ikj0vj. Il s’ensuit :

detB(v1, . . . , vn) = detB³

v1, . . . , vi−1,X

j6=i

k0jvj, vi+1, . . . , vn

´

=X

j6=i

k0jdetB(v1, . . . , vi−1, vj, vi+1, . . . , vn) = 0,

puisque dans le d´eterminant de chaque terme de la derni`ere somme, le vecteurvj est r´ep´et´e.

Si en revancheB0 = (v1, . . . , vn) est un syst`eme libre, c’est alors une base de E et le th´eor`eme d’existence nous permet de consid´erer l’application detB0. L’application f : EnR d´efinie par :

f(x1, . . . , xn) = detB0(e1, . . . , en) detB(x1, . . . , xn)

est dans ce cas une autre applicationn-lin´eaire altern´ee telle que f(e1, . . . , en) = detB0(e1, . . . , en), d’o`u, par le th´eor`eme d’unicit´e : f = detB0. En faisant (x1, . . . , xn) = (v1, . . . , vn) dans la d´efinition def, on obtient alors :

detB0(e1, . . . , en) detB(v1, . . . , vn) =f(v1, . . . , vn) = detB0(v1, . . . , vn) = 1, ce qui implique detB(v1, . . . , vn)6= 0.

¤

(14)

Calcul des d´eterminants

La relation donn´ee dans l’´enonc´e du th´eor`eme d’existence fournit un proc´ed´e de calcul effectif des d´eterminants, puisqu’elle les ram`ene `a des d´eterminants dans un espace de dimension inf´erieure : sachant calculer les d´eterminants dans un espace de dimension 1, on peut l’utiliser pour calculer les d´eterminants dans les espaces de dimension 2, puis l’utiliser encore pour le calcul des d´eterminants en dimension 3 et ainsi de suite.

Afin de calculer concr`etement le scalaire detB(v1, . . . , vn) pour des vecteurs donn´es v1, . . . , vn

d’un K-espace vectoriel de baseB = (e1, . . . , en), on ´ecrit en colonnes les coordonn´ees de chacun de ces vecteurs dans la baseB :

 a11

... an1

,

 a12

... an2

, . . .

 a1n

... ann

,

o`u v1= Xn

i=1

ai1ei, v2= Xn

i=1

ai2ei, . . . , vn = Xn

i=1

ainei, puis on rassemble ces colonnes entre deux traits verticaux pour repr´esenter le d´eterminant `a calculer :

detB(v1, . . . , vn) =

¯¯

¯¯

¯¯

¯

a11 a12 . . . a1n

... ... ... an1 an2 . . . ann

¯¯

¯¯

¯¯

¯ .

On l’appelle alors aussid´eterminant de la matrice carr´ee n×n:

A =



a11 . . . a1n

... ... an1 . . . ann

,

et on le note detA.

Transcrivons maintenant la relation du th´eor`eme d’existence dans cette notation matricielle : la projection de vr =P

qaq,req sur le sous-espace F engendr´e par B0 = (e1, . . . , ei−1, ei+1, . . . , en) parall`element au vecteur ei est le vecteurp(vr) =P

q6=iaq,req, dont les coordonn´ees dans la base

B0 s’´ecrivent : 







a1,r

... ai−1,r

ai+1,r

... an,r







.

On en d´eduit :

detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)) =

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯

a1,1 . . . a1,j−1 a1,j+1 . . . a1,n

... ... ... ...

ai−1,1. . . ai−1,j−1 ai−1,j+1. . . ai−1,n

ai+1,1. . . ai+1,j−1 ai+1,j+1. . . ai+1,n

... ... ... ...

an,1 . . . an,j−1 a1,j+1 . . . a1,n

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

¯ .

(15)

Ainsi, det(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)) est le d´eterminant de la matrice obtenue en rayant lai`eme ligne et laj`eme colonne de la matriceA:













a1,1 . . . a1,j−1 a1,j a1,j+1 . . . a1,n

... ... ... ... ...

ai−1,1 . . . ai−1,j−1 ai−1,j ai−1,j+1 . . . ai−1,n

ai,1 . . . ai,j−1 ai,j ai,j+1 . . . ai,n

ai+1,1 . . . ai+1,j−1 ai+1,j ai+1,j+1 . . . ai+1,n

... ... ... ... ...

an,1 . . . an,j−1 an,j a1,j+1 . . . a1,n













Comme cette manipulation sera fr´equente, on adopte dans toute la suite la notation suivante : Notation Pour toute matrice carr´ee n×n A et tous i, j ∈ {1, . . . , n}, on noteAij la matrice carr´ee (n1)×(n1) obtenue `a partir deAen supprimant sai`eme ligne et saj`eme colonne.

On a donc : det(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)) = detAij. Par ailleurs, la i`eme coor- donn´ee devj dans la baseB= (e1, . . . , en) estf(vj) =aij, de sorte que la relation :

detB(v1, . . . , vn) = Xn

j=1

(−1)i+jf(vj) detB0(p(v1), . . . , p(vj−1), p(vj+1), . . . , p(vn)), se traduit par :

detA= Xn

j=1

(−1)i+jaijdetAij.

Cette nouvelle forme de la relation est appel´eeformule de d´eveloppement selon la i`eme ligne.

A des fins d’utilisation pratique, on peut l’exprimer plus na¨ıvement par :` detA= ±ai1detAi1±ai2detAi2±. . .±aindetAin,

o`u les signes plac´es devant les coefficients aij sont d´etermin´es comme sur un damier par leur position dans la matrice :

A=









+ + . . . .

+ + . . . . + + . . . .

+ + . . . . ... ... ... ... . ..

... ... ... ... . ..









(Attention : commencer par un signe +en haut `a gauche ou en bas `a droite.) L’importance de cette formule motive la terminologie suivante :

D´efinition SoitA= (aij)16j6n16i6nune matrice carr´ee quelconque.

On appellemineur associ´e au coefficientaij le d´eterminant detAij.

On appellecofacteur du coefficientaij le scalaire (−1)i+jdetAij.

On appellecomatrice de Aet l’on note ComA la matrice (cij)16j6n16i6n, o`ucij est le cofacteur du coefficientaij deA.

(16)

D´eterminants d’ordre 1.

Comme remarqu´e dans la preuve du th´eor`eme d’existence, siE est un espace de dimension 1, alors le d´eterminant detB(v) d’un vecteur v∈E par rapport `a une baseB= (e1) deE est son unique coordonn´ee dans cette base. Il s’ensuit que le d´eterminant d’une matrice 1×1 :

A=

³ a11

´

est son unique coefficient : detA = a11. (La notation

¯¯

¯a11

¯¯

¯ de ce d´eterminant est fortement d´econseill´ee pour une raison ´evidente.)

D´eterminants d’ordre 2.

En d´eveloppant selon la premi`ere ligne le d´eterminant d’une matrice :

A=

µa11 a12

a21 a22

,

on obtient : detA= +a11detA11−a12detA12=a11a22−a12a21. On retrouve ainsi la fameuse r`egle “du produit en croix”. (En d´eveloppant detAselon la seconde ligne, on obtient naturellement le mˆeme r´esultat : detA= −a21detA21+a22detA22=−a21a12+a22a11.)

D´eterminants d’ordre 3.

Le d´eveloppement selon la premi`ere ligne du d´eterminant d’une matrice :

A=

a11 a12 a13

a21 a22 a23

a31 a32 a33

donne :

detA =

¯¯

¯¯

¯¯

a11 a12 a13

a21 a22 a23

a31 a32 a33

¯¯

¯¯

¯¯=a11

¯¯

¯¯ a22 a23

a32 a33

¯¯

¯¯−a12

¯¯

¯¯ a21 a23

a31 a33

¯¯

¯¯+a13

¯¯

¯¯ a21 a22

a31 a32

¯¯

¯¯

=a11

³

a22a33−a23a32

´

−a12

³

a21a33−a23a31

´ +a13

³

a21a32−a22a31

´

=a11a22a33−a11a23a32+a12a23a31−a12a21a33+a13a21a32−a13a22a31.

Les 6 termes de cette derni`ere expression peuvent ˆetre retrouv´es en r´ep´etant les deux premi`eres colonnes de la matrice A`a sa suite, puis en regroupant les coefficients selon des diagonales de la fa¸con suivante :

+ + +

a11

JJ JJ a12

JJ JJ a13

JJ JJ tttt a11

tttt a12

tttt a21 a22

JJ JJ tttt a23

JJ JJ tttt a21

JJ JJ tttt a22

a31 a32 a33 a31 a32

Cette r`egle, dite “de Sarrus”, semble g´en´eraliser la r`egle du produit en croix des d´eterminants d’ordre 2, mais n’a pas d’´equivalent aux ordres sup´erieurs. Par ailleurs, elle est inutilement coˆuteuse en calculs, puisqu’elle n´ecessite 12 multiplications et 5 additions, tandis que le calcul direct du d´eveloppement selon une ligne ne requiert que 9 multiplications et 5 additions (cf plus haut).

La r`egle de Sarrus est un bel exemple de r`egle esth´etique mais parfaitement inutile d’un point de vue calculatoire. La th´eorie des d´eterminants en fourmille. Indiquons un autre exemple c´el`ebre

Références

Documents relatifs

Trouver, en fonction de a, une base de l’espace vectoriel engendr´ e par les colonnes des matrices A et B..

Soit (f n ) n&gt;0 une suite de fonctions, d´efinies sur un mˆeme ensemble E, `a valeurs r´eelles ou complexes... Le th´eor`eme 4 entraˆıne la d´erivabilit´e de la fonction f

En effet, une fois connues les valeurs propres de f , l’obtention de telles bases est relativement rapide ; de plus, nous n’avons pas `a nous soucier de ce que la r´eunion de ces

Pour le calcul d’un d´ eterminant, on peut effectuer une successions d’op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes et les colonnes pour se ramener au d´ eterminant d’une

Diff´erentes notions de d´eterminant, d’une famille de vecteurs relativement `a une base, d’un endomorphisme, d’une matrices6. Applications et

Nous pr´ esentons ici une autre fa¸ con de calculer le d´ eterminant d’une matrice, laquelle peut faciliter le travail, sans pour autant le rendre vraiment abordable pour les

Calculer AB

Une m´ ethode classique pour obtenir des r´ esultats sur une int´ egrale d´ ependant d’un param` etre est de sortir, par tous les moyens possibles, le param` etre de