Université Paris Sud Année 2019–2020
L3/S6 M305 Algèbre II
Corrigé de l’examen partiel du 3 mars 2020
Exercice A : (6points) On note (x
1, x
2, x
3) les coordonnées d’un vecteur x ∈ Z
3. On considère dans A := Z
3le sous-groupe B engendré par v = (6, −12, 0) et w = (0, 8, 4).
1) (2pts) On note A
∗:= Hom
Gr(A, Z) l’ensemble des homomorphismes de groupes de A à valeurs dans Z, également appelé ensemble des formes linéaires entières sur A.
a) (0.5pts) Rappeler rapidement pourquoi A
∗est un groupe abélien.
Solution : On sait que pour deux groupes G et H, si H est abélien Hom
Gr(G, H) est un groupe abélien (cf. I.6.2.)
b) (bonus) Le groupe A
∗est-il de type fini ? libre ? (On peut parfaitement résoudre la fin de l’exercice sans répondre à cette question.)
Solution : Puisque A est libre de rang n, il possède une base (e
1, . . . , e
n). Alors ∀1 ≤ i ≤ n, il existe un unique e
∗i: A → Z , e
j7→ δ
i,j,
1≤j≤n(cf. II.2.10 .)
Il est dès lors facile de montrer (ou à tout le moins les arguments sont-ils exactement ceux utilisés dans le cas des espaces vectoriels) que e
∗i,
1≤i≤nest une base de A
∗qu’on pourrait tout à fait appeler base duale de e
i,
1≤i≤n. Il s’ensuit que A
∗est alors libre de même rang n que A.
c) (1pt) Montrer que
A
∗→ Z , f 7→ f (v) (resp. A
∗→ Z , f 7→ f (w) ) est un morphisme de groupes dont l’image est
le sous-groupe 6 Z de Z (resp. le sous-groupe 4 Z de Z .)
Solution : D’abord
∀(f, g) ∈ A
∗× A
∗, ∀x ∈ A, (f + g)(x) = f (x) + g(x) ce qui prouve que
A
∗→ Z , f 7→ f (x) est un morphisme de groupes.
Notons
v
′:= (1, −2, 0) et w
′:= (0, 2, 1), si bien que
v = 6v
′et w = 4w
′. Il s’ensuit que :
∀f ∈ A
∗, f (v) = f (6v
′)
= 6f (v
′) f (v) = f (4w
′)
= 4f (w
′) . Il s’ensuit que
Im (A
∗→ Z , f 7→ f (v)) ⊂ 6Z et Im (A
∗→ Z , f 7→ f (w)) ⊂ 4Z . Or pour
f = x 7→ x
1( resp. f = x 7→ x
3, ) on a
f (v) = 6 ( resp. f (w) = 4 .)
Puisque Im (A
∗→ Z , f 7→ f (v)) et Im (A
∗→ Z , f 7→ f (w)) sont des sous-groupes de Z et du fait des inclusions obtenues plus haut on a finalement
Im (A
∗→ Z , f 7→ f (v)) = 6 Z et Im (A
∗→ Z , f 7→ f (w)) = 4 Z .
d) (0.5pts) En déduire que
∀f ∈ A
∗, f (B) ⊂ 2 Z .
Solution : Pour tout x ∈ B il existe (a, b) ∈ Z × Z tel que x = av + bw ; si bien que pour tout f ∈ A
∗, f (xx) = f (av + bw) = af (v) + bf(w) .
Il s’ensuit que
∀x ∈ B, f (x) ∈ 6 Z + 4 Z si bien que
f (B) ⊂ 6Z + 4Z . Or 2 = (6 ∧ 4), si bien que
6Z + 4Z = 2Z .
2) (1pt) Soit f ∈ A
∗la forme linéaire définie par x 7→ x
1− x
3. a) (0.5pts) Trouver v
1∈ B tel que f (v
1) = 2.
Solution : On prend v
1= v + w.
b) (0.5pts) Montrer que v
1= 2u
1pour un u
1∈ A.
Solution : Il suffit de prendre u
1= (3, −2, 2).
3) (2pt) Montrer que a) (1pt)
A = Z u
1⊕ Ker f ;
Solution : Puisque
f (v
1) = 2 et v
1= 2u
1,
f (u
1) = 1. Il s’ensuit que f est un morphisme surjectif, dont on peut même explicitement donner une section s : Z → A , a 7→ au
1.
Il est en effet immédiat, que s étant ainsi définie, on a f ◦ s = Id
Z. La suite exacte 0 → Ker f −→ A −−−−→
fIm f = Z → 0 est donc scindée, si bien qu’on a
A = Ker f ⊕ Im s = Ker f ⊕ Zu
1.
b) (1pt) puis que
B = Z · 2u
1⊕ (Ker f ∩ B ) = Zv
1⊕ (Ker f ∩ B) .
Solution : ATTENTION ! Il ne suffit pas en général que A = A
′⊕ A
′′B ⊂ A pour que B = (B ∩ A
′) ⊕ (B ∩ A
′′) ; et ce quelle que soit la structure linéaire considérée. On pourra par exemple penser à la décomposition du plan en somme directe des deux axes de coordonnées et considérer la première bissectrice dont l’intersection avec chacun des axes est le singleton {0}, ce qui ne peut donner une décomposition en somme directe d’une droite.
Pour tout x ∈ B, f (x) ∈ 2 Z . Il existe donc k
x∈ Z tel que f (x) = 2k
x. Il s’ensuit que :
f (x − k
xv
1) = f (x − 2k
xu
1)
= f (x) − 2k
xf (u
1)
= 0 ; c’est-à-dire que
y := x − 2k
xu
1= x − k
xv
1∈ Ker f . Or
x ∈ B, k
xv
1∈ B ⇒ y ∈ B ; si bien qu’on a montré que
B = Zv
1+ (Ker f ∩ B) .
Puisqu’on a montré à la question précédente que Ker f ∩ Zu
1= {0}, on a en fait :
B = Zv
1⊕ (Ker f ∩ B) .
4) (3pts) a) (0.5pts) Écrire les coordonnées d’un vecteur λv + µw (λ, µ ∈ Z ).
Solution :
∀(λ, µ) ∈ Z × Z , λv + µw = (6λ, −12λ + 8µ, 4µ) .
b) (1pt) En déduire que Ker f ∩ B est l’ensemble des vecteurs de la forme (12t, 0, 12t) où t décrit Z . Solution :
∀x ∈ A, x ∈ Ker f ∩ B
⇔ x ∈ B et x ∈ Ker f
⇔ ∃(λ, µ) ∈ Z × Z , x = λv + µw et f (x) = 0
⇔ x = (6λ, −12λ + 8µ, 4µ) et T λ − 4µ = 0
⇔ x = (6λ, 0, 6λ) .
Or 6λ − 4µ = 0 i.e. 3λ − 2µ si bien que, 2 et 3 étant premiers entre eux, 2|λ i.e.
∃t ∈ Z, λ = 2t ⇔ ∃t ∈ Z, x = (12t, 0, 12t) .
c) (1.5pts) En déduire une base de B, et une base
{u
1, u
2, u
3} de A telle que B = Z · 2u
1⊕ Z · 12u
2.
Solution : On a établi que
B = Zv
1⊕ (B ∩ Ker f ) = Z2u
1⊕ (B ∩ Ker f ) . Il découle du fait que
B ∩ Ker f = {(12t, 0, 12t) , t ∈ Z}
que
B ∩ Ker f = Zv
2avec v
2= (12, 0, 12) . Il s’ensuit que (v
1, v
2) est une base de B.
De plus en posant u
2:= (1, 0, 1), on a
v
2= 12u
2. Il est clair que puisque v
2∈ Ker f que
f (v
2) = 0 ⇒ f (12u
2) = 0 ⇒ 12f (u
2) = 0 ⇒ f (u
2) = 0 ⇒ u
2∈ Ker f . Comme on a montré que
A = Zu
1⊕ Ker f ,
si l’on peut déterminer un vecteur u
3tel que (u
2, u
3) soit une base de Ker f , (u
1, u
2, u
3) sera une base de A, répondant, qui plus est, à la condition
v
1= 2u
1et v
2= 12u
2.
∀x = (x
1, x
2, x
3) ∈ Ker f , f (x) = 0
⇔ x
1− x
3= 0
⇔ x = (x
1, x
2, x
1)
⇔ x = x
1(1, 0, 1) + x
2(0, 1, 0) .
On constate donc qu’en posant u
3:= (0, 1, 0), (u
2, u
3) est une famille génératrice de Ker f dont il est immédiat de constater
qu’elle est libre, ce qui permet de conclure.
Exercice B : (7pts) Pour un groupe abélien G, on dira que G possède une Z -base s’il possède une base en tant que groupe abélien libre (ou encore en tant que Z-module libre.)
On note A le groupe abélien Z
nvu comme sous-groupe de l’espace vectoriel V := Q
n. Soit B ⊂ A un sous-groupe.
On note W le sous-Q-espace vectoriel de V engendré par B et par i : A ֒ → V l’injection naturelle de A dans V.
1) (3pts) a) (1pt) Montrer que des vecteurs v
1, v
2, . . . , v
m∈ V sont linéairement indépendants sur Q si et seulement si ils le sont sur Z .
Solution : Puisque Z est un sous-anneau de Q , une combinaison linéaires des vecteurs v
i,
1≤i≤mà coefficients dans Z est, en particulier une combinaison linéaire à coefficients dans Q si bien que si la famille v
i,
1≤i≤mest libre sur Q elle l’est sur Z .
Réciproqument, soit q
i,
1≤i≤m∈ Q tel que
m
X
i=1
q
iv
i= 0 . On écrit
∀1 ≤ i ≤ m, q
i= n
id
i, n
i∈ Z , d
i∈ N
∗et d :=
m
Y
i=1
d
i.
Alors
∀1 ≤ i ≤ m, dq
i∈ Z et
m
X
i=1
dq
iv
i= 0 .
Si l’on suppose la famille v
i,
1≤i≤mlibre sur Z , il s’ensuit que ∀1 ≤ i ≤ m, dq
i= 0, d’où ∀1 ≤ i ≤ m, q
i= 0, si bien que la famille v
i,
1≤i≤mest libre sur Q .
b) (1pt) Montrer que tout sous-groupe de type fini G ⊂ V est libre de rang r ≤ n.
Solution : On peut donner au moins deux preuves de ce résultat :
i) Soit S := {g
1, . . . , g
s} une famille génératrice de G en tant que groupe abélien de type fini.
Choisissons une Q -base (v
1, . . . , v
n) de V. Alors
∀1 ≤ i ≤ s, ∃g
i,j,
1≤j≤n∈ Q, tel que g
i=
n
X
j=1
g
i,jv
j.
Notons alors
∀1 ≤ i ≤ s, ∀1 ≤ j ≤ n, g
i,j= n
i,jd
i,j, n
i,j∈ Z , d
i,j∈ N
∗. Posons encore
∀1 ≤ j ≤ n, w
j:= 1
s
Y
i=1
d
i,jv
j.
La famille w
j,
1≤j≤nreste évidemment une Q -base de V et par conséquent, en vertu du point précédent, une famille Z -libre.
De plus
∀1 ≤ i ≤ s, ∃h
i,j,
1≤j≤n∈ Z, tels que g
i=
n
X
j=1
h
i,jw
j.
Le groupe G est donc un sous-groupe du groupe abélien libre engendré par les w
j,
1≤j≤n. Ce dernier étant de rang n, G est de rang r ≤ n, en vertu du théorème II.4.6.
ii) Un élément non nul x ∈ G reste non nul dans V si bien que {x} est une famille Q -libre de V. Elle est donc en particulier Z -libre d’après le point précédent, si bien que
∀a ∈ Z, a · x = 0 ⇒ a = 0 .
On en déduit que G est donc un groupe abélien sans torsion (cf. II.5.2.vii).) Puisque G est de type fini par hypothèse, il résulte du théorème II.6.2 que G est un groupe abélien libre. Soit donc une Z -base v
i,
1≤i≤rde G. C’est aussi une famille Q -libre, si bien que le sous- Q -espace vectoriel Vect
(v
1, . . . , v
r) de V est de dimension r ce qui entraîne que r ≤ n.
c) (1pt) Est-ce que V est un groupe abélien de type fini ? (On pourra considérer le cas n = 1.) Solution : Dans le cas n = 1, V = Q . On observe d’abor que
∀(q
1:= n
1d
1, q
2:= n
2d
2∈ Q × Q, d
2q
1− d
1q
2= 0 si bien qu’une famille Z -libre de Q contient au plus un élément.
Puisque Q est sans Z -torsion s’il était de type fini il serait libre (cf. II.6.2,) et par conséquent, d’après ce qui précède de rang 1.
C’est un résulta bien connu que Q n’a pas de famille Z -génératrice à 1 élément si bien que Q n’est ni libre ni de type fini.
2) (0.5pts) Rappeler rapidement (en citant le théorème adéquat) pourquoi il existe r ∈ N , r ≤ n tel que B ∼ = Z
r. Solution : (cf. II.4.6.)
3) (1pt) Supposons qu’il existe une Z-base (u
1, · · · , u
r) de B qui puisse se compléter en une Z-base (u
1, · · · , u
n) de A.
Montrer alors que B = A ∩ W . Solution : Puisque
B ⊂ A et B ⊂ W on a toujours B ⊂ A ∩ W.
Réciproquement pour tout x ∈ A ∩ W , il existe x
k,
1≤k≤n∈ Z tel que x =
n
X
k=1
x
ku
k. Par ailleurs, puisque W est le Q -espace vectoriel engendré par B, il existe
b
k,
1≤k≤s∈ B et q
k,
1≤k≤s∈ Q tels que x =
s
X
k=1
q
kb
k.
Puisque u
k,
1≤k≤rest une Z -base de B chacun des b
k,
1≤k≤speut se décomposer sur cette base, si bien qu’en fait il existe
y
k,
1≤k≤r∈ Q tq x =
r
X
k=1
y
ru
r.
Dans le Q -espace vectoriel V, on a donc les égalités
n
X
k=1
x
ku
k= x =
r
X
k=1
y
ru
r.
Or il résulte de la question 1), a) que u
k,
1≤k≤nest une famille Q -libre, si bien qu’il découle des égalité ci-dessus que
∀1 ≤ k ≤ n, x
k= y
kce qui assure en particulier que
∀r + 1 ≤ k ≤ n, x
k= 0 et ∀1 ≤ k ≤ r, y
k∈ Z . Ceci assure finalement que x ∈ B.
4) (4.5pts) Supposons réciproquement que B = A ∩ W . On va montrer qu’alors (cf. f),) B possède une base qui se complète en une base de A.
Soit W
′:= V /W l’espace vectoriel quotient de V par W et soit p : V → W
′la surjection canonique.
a) (0.5pts) Montrer que p ◦ i : A → W
′est un morphisme de groupes dont B est le noyau.
Solution : L’application p est un morphisme de Q -espaces vectoriels donc en particulier un morphisme de groupes. L’appli- cation i est par définition un morphisme de groupes il en est donc de même de p ◦ i.
Pour tout x ∈ A,
p ◦ i(x) = 0
⇔ i(x) ∈ Ker p
⇔ i(x) ∈ W
⇔ x ∈ A ∩ W
⇔ x ∈ B .
b) (0.5pts) En notant q : A → A/B la surjection canonique, montrer qu’il existe un unique morphisme de groupes injec- tif
j : A/B ֒ → W
′tel que j ◦ q = p ◦ i .
Solution : D’après le point précédent„ puisque Ker (p ◦ i) = B, il existe, en vertu de la proposition I.8.11, un unique morphisme de groupes injectif
j : A/B ֒ → W
′tel que j ◦ q = p ◦ i .
c) (0.5pts) Montrer que le groupe abélien quotient C := A/B est libre de type fini de rang ≤ n.
Solution : Puisque A est de type fini, A/B l’est aussi. Or, puisque j est injectif, d’après la b), A/B est isomorphe à j(A/B) qui est un sous-groupe de type fini du Q -espace vectoriel W
′lui-même de dimension finie comme quotient de V.
Il résulte alors de question 1), b) que C = A/B est libre de type fini de rang ≤ n.
Soit c
1, . . . , c
sune Z-base de C, a
1, . . . , a
sdes relèvements des c
k(c’est-à-dire que ∀1 ≤ k ≤ s, q(a
k) = c
k,) dans A, et C
′⊂ A le sous-groupe engendré par les a
k,
1≤k≤s.
d) (1pt) Montrer que l’application quotient q : A → A/B = C se restreint en un isomorphisme de C
′vers C.
Solution : Il existe un unique morphisme de groupes
σ : C → A , c
k7→ a
k,
1≤k≤s(cf. II.2.10 .)
Puisque ∀1 ≤ k ≤ s, a
k∈ C
′, σ est en fait à valeurs dans C
′. Comme
∀1 ≤ k ≤ s, q(σ(c
k)) = q(a
k) = c
ket que c
k,
1≤k≤sest une base de C,
q ◦ σ = Id
C.
Par ailleurs, puisque c
k,
1≤k≤sest une base de C, a
k,
1≤k≤sest une famille libre de A est partant une base du sous module C
′qu’elle engendre.
De plus,
∀1 ≤ k ≤ s, σ(q(a
k)) = σ(c
k) = a
k, ce qui assure que
σ ◦ q
|C′= Id
C′. Finalement q
|C′: C
′∼ = C est un isomorphisme d’inverse σ.
e) (1pt) En déduire que A ∼ = B ⊕ C
′et donc que A est isomorphe à B × C.
Solution : On a en fait montré (cf. d),) que la suite exacte
0 → B −→ A −−−−→
qA/B → 0
est scindée (cf. I.9.11.i),) ou encore que σ est une section de q. Il résulte alors du théorème I.9.15, que A = Ker q ⊕ Im σ = B ⊕ C
′.
Cependant, puisqu’on ne demandait pas explicitement en d) de construire une section pour q, on peut prouver le résultat en s’en tenant au fait que q
|C′: C
′→ C est un isomorphisme. Cela revient en fait, peu ou prou, à refaire les construction de I.9.
En effet, pour tout x ∈ A, il existe x
k,
1≤k≤s∈ Z tel que q(x) =
s
X
k=1
x
sc
s. Il s’ensuit que q x −
s
X
k=1
x
sa
s= 0, i.e.
y = x −
s
X
k=1
x
sa
s∈ Ker q = B .
Posant z :=
s
X
k=1
x
sa
son a
(y, z) ∈ B × C
′et x = y + z i.e. A = B + C
′. Or :
∀x ∈ B ∩ C
′, ∃x
k,
1≤k≤s∈ Z, x =
s
X
k=1
x
ka
ket q(x) = 0
⇒ q
s
X
k=1
x
ka
k= 0
⇒
s
X
k=1
x
kq(a
k) = 0
⇒
s
X
k=1
x
kc
k= 0
⇒ ∀1 ≤ k ≤ s, x
k= 0
puisque c
k,
1≤k≤sest une base de C. Il s’ensuit donc que x = 0 et donc que B ∩ C
′= {0} et donc que A = B ⊕ C
′qui est isomorphe à B × C en vertu de d).
f) (1pt) Montrer enfin qu’il existe une Z -base de B qui se complète en une Z -base de A.
Solution : Le sous-groupe B étant libre de rang r ≤ n (cf. question 2),) il existe une Z -base b
k,
1≤k≤r, de B.
On rappelle que, puisque ∀1 ≤ k ≤ s, q(a
k) = c
ket c
k,
1≤k≤sest une base de C, a
k,
1≤k≤sest une famille libre de A, et partant une base du sous-groupe C
′qu’elle engendre.
Puisque (cf. e),) A = B ⊕ C
′, la famille (b
1, . . . , b
r, a
1, . . . , a
s) est une base de A.
5) (bonus) Soit b 6= 0 un élément de A et B le sous-groupe qu’il engendre.
Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes :
i) Le sous-groupe B possède une Z-base qui se complète en une Z-base de A.
ii)
B = A ∩ W . iii)
Pgcd b
k,
1≤k≤n= 1 , b = (b
1, · · · , b
n) .
Solution : i) ⇒ ii) a été montré en question 3) tandis que ii) ⇒ i) a été montré en question 4).
Montrons donc :
§) (ii) ⇒ iii))
Notons d le Pgcd des b
i,
1≤i≤net
∀1 ≤ i ≤ n, bc
i= dc
i, c
i∈ Z . Il s’ensuit que
c := (c
1, . . . , c
n) ∈ A . Or
c = 1 d b ∈ W si bien que
c ∈ A ∩ W = B . Il existe donc k ∈ Z tel que c = kb ; c’est-à-dire
∀1 ≤ i ≤ n, c
i= kb
i. Or b étant non nul, il existe au moins 1 ≤ i ≤ n tel que b
i6= 0. Il vient alors
b
i= dc
i= dkb
i⇒ b
i(1 − dk) = 0
si bien que” d est inversible ce qui signifie exactement que les b
i,
1≤i≤nsont premiers entre eux.
¶ ) (iii) ⇒ ii))
On a toujours B ⊂ A ∩ W. Soit donc x ∈ A ∩ W , il existe q ∈ Q tel que x = qb. On peut écrire q = d
δνavec ν et δ premiers entre eux. Or x ∈ A entraîne que
∀1 ≤ i ≤ n, qb
i∈ Z ⇒ ν
δ b
i∈ Z ⇒ δ|b
i.
Or le fait que b
i,
1≤i≤nsont premiers entre eux, entraîne que δ est inversible i.e. q ∈ Z i.e. x ∈ B.
On peut remarquer que la notion de vecteur primitif (cf. cours C.1.3,) et ses conséquences permettrait de montrer immédiate- ment que iii) ⇒ i).
Exercice C : (2points) Considérons le diagramme commutatif de groupes abéliens à lignes exactes suivant : 0 → N
1i1
−−−−→ A
1 p1−−−−→ Q
1→ 0
f
y
g
y
y
h0 → N
2−−−−→
i2A
2−−−−→
p2Q
2→ 0 c’est-à-dire que pour j = 1 ou 2 :
— N
j, A
jet Q
jsont des groupes abéliens,
— i
jest un morphisme de groupes injectif,
— p
jest un morphisme de groupe surjectif,
—
Im i
j= Ker p
j,
—
g ◦ i
1= i
2◦ f et h ◦ p
1= p
2◦ g . 1) (1pt) Montrer que si g est injectif, f l’est aussi ; si g est surjectif, h l’est aussi.
Solution :
i) Si g est injectif, g ◦ i
1l’est encore ; ce qui entraîne que i
2◦ f est injectif. C’est alors un résultat bien connu et qui vaut
pour des applications, sans hypothèse qu’elles soient des morphismes, qu’alors f est injectif.
ii) Si g est surjectif, il en va de même de p
2◦ g et par conséquent de h ◦ p
1. Comme ci-dessus, c’est un résultat ensembliste que cela entraîne que h est surjectif.
2) (1pt) Montrer que si f et h sont injectifs il en est de même de g.
Solution :
∀x ∈ A
1, g(x) = 0
⇒ p
2(g(x)) = 0
⇒ h(p
1(x)) = 0
⇒ p
1(x) = 0
⇒ x ∈ Ker p
1⇒ x ∈ Im i
1⇒ ∃y ∈ N
1, x = i
1(y)
⇒ i
2(g(y)) = f (i
1(y)) = f (x) = 0
⇒ g(y) = 0
⇒ y = 0
⇒ x = i
1(y) = 0 .
3) (1pt) Montrer que si f et h sont surjectifs il en est de même de g.
Solution : Pour tout y ∈ A
2, il existe x ∈ Q
1tel que h(x) = p
2(y) puisque h est surjectif. Il existe alors z ∈ A
1tel que p
1(z) = x, puisque p
1est surjectif. On a alors :
p
2(y − g(z) = p
2(y) − p
2(g(z))
= h(x) − h(p
1(z))
= 0 . Puisque la ligne du bas est exacte, il existe w ∈ N
2tel que
y − g(z) = i
2(w) . Puisque f est surjectif, il existe t ∈ N
1tel que w = f (t) . Il s’ensuit que :
y = g(z) + i
2(w)
= g(z) + i
2(f (t))
= g(z) + g(i
1(t))
= g(z + i
1(t)) .
Exercice D : (5points) Soit A un anneau principal. Pour tout x ∈ A, on notera xA l’idéal principal engendré par x, A/xA l’anneau quotient et π
x: A → A/xA la surjection canonique.
Soient
b ∈ A \ {0} , B := A/bA et q : B → C un morphisme d’anneaux surjectif, dont on note D := Ker q le noyau.
1) (1pt) Montrer qu’il existe c ∈ A \ {0} et un isomorphisme d’anneaux φ : A/cA → C tels que φ ◦ π
c= q ◦ π
bet c|b .
Solution : La composée q ◦ π
b: A → C est un morphisme d’aneaux surjectif. Son noyau est un idéal de A. Puisque A est principal, il existe c ∈ A tel que Ker (q ◦ π
b) = cA.
Or
bA = Ker π
b⊂ Ker (q ◦ π
b) si bien que bA ⊂ cA ce qui équivaut à
c|b .
Il résulte enfin de la proposition I.8.11 que q ◦ π
bse factorise à travers A/cA i.e. il existe un isomorphisme
φ:A/cA∼=Ctel que le diagramme suivant est commutatif :
A −−−−→
πbB
πc
y
y
qA/cA −−−−→
φC .
1
2) (1pt) Montrer que π
b−1(D) est un idéal de A, le déterminer et justifier que D = π
b[π
−b1(D)] .
Solution : L’image inverse d’un idéal par un morphisme d’anneaux est un idéal.
Par ailleurs
π
−b1(D) = π
b−1(Ker q) = Ker (q ◦ π
b) = Ker (φ ◦ π
c) = Ker π
c= cA . (cf. question 1), 1 .)
Enfin puisque π
best un morphisme surjectif,
D = π
b[π
−b1(D)] .
3) (1pt) En notant γ : A → A , x 7→ cx, montrer que π
b◦ γ est un morphisme de groupes d’image D.
Solution : Découle presqu’immédiatement de question 2).
4) (1pt) En étudiant le noyau de π
b◦ γ montrer qu’il existe d ∈ A tel que b = cd et un isomorphisme de groupes δ : A/dA ∼ = D tel que δ ◦ π
d= π
b◦ γ .
Solution :
∀x ∈ A, π
b[γ(x)] = 0
⇔ γ(x) ∈ Ker π
b⇔ cx ∈ bA
⇔ ∃y ∈ A, cx = by . Comme (cf. question 1),) c|b, posons b = dc. Il s’ensuit que :
∀x ∈ A, x ∈ Ker (π
b◦ γ)
⇔ ∃y ∈ A, cx = by
⇔ cx = cdy
⇔ x = dy ,
la dernière équivalence résultant du fait que A est un anneau intègre.
On a donc montré que Ker (π
b◦ γ) = dA ce qui permet de factoriser (puisque π
b◦ γ est surjectif (cf. question 3),)) π
b◦ γ en un isomorphisme δ : A/dA ∼ = D i.e. le diagramme suivant est commutatif :
A −−−−→
γA
πd