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Submitted on 1 Jan 1904
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Étude et comparaison des procédés de réduction de l’hystérésis magnétique
Ch. Maurain
To cite this version:
Ch. Maurain. Étude et comparaison des procédés de réduction de l’hystérésis magnétique. J. Phys.
Theor. Appl., 1904, 3 (1), pp.417-434. �10.1051/jphystap:019040030041700�. �jpa-00240906�
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ÉTUDE ET COMPARAISON DES PROCÉDÉS DE RÉDUCTION
DE L’HYSTÉRÉSIS MAGNÉTIQUE ;
Par M. CH. MAURAIN.
L’étude du magnétisme est rendue très difficiles, d’une part, par la
complexité de la plupart des corps ferromagnétiques (’), d’autre
part par l’hystérésis, liée à la complexité des substances, mais qui
semble bien exister même pour les substances les plus homogènes.
Dans ce travail, je me suis proposé d’étudier les procédés de réduc-
tion de l’hystérésis magnétique et de comparer les résultats obtenus par les différents procédés.
Lorsqu’on fait agir sur un noyau magnétique un champ magnétique croissant, puis décroissant, on obtient deux courbes d’aimantation
différentes; mais, en faisant intervenir, après chaque variation du
champ, certaines actions auxiliaires, on peut obtenir la même courbe à champ magnétisant croissant ou décroissant (je dirai, dans la suite, qu’on a alors une courbe unique ou réversible d’aimantation,
ou encore que la réduction de l’hystérésis a été complète; nous ver-
rons plus loin quel sens exact s’attache à ces expressions). Plusieurs physiciens ont obtenu des courbes uniques de ce genre : M. Ewing
y est parvenu au moyen de chocs, MM. Gerosa et Finzi par l’action d’un courant alternatif parcourant la tige étudiée (mais, comme nous
le verrons tout à l’heure, les courbes qu’obtenaient ces deux physi-
ciens n’ont pas de signification précise) ; enfin, MM. Franklin et
Clarke, en faisant agir, après chaque variation du champ magnéti-
sant, un champ alternatif de même direction et d’amplitude décrois-
sante (2). Ces expériences n’ont d’ailleurs porté que sur des échantil- lons de fer et n’ont donné lieu à aucune comparaison entre les
résultats obtenus par deux procédés différents de réduction.
J’ai pu obtenir encore des courbes uniques d’aimantation par l’action d’un champ magnétique oscillant (fréquence 106 à 107), de
même direction que le champ magnétisant, et par celle d’un cou- (i) V. par exemple : Constitution des fers carburés (Éclairage électrique,
t. XXXVI, p. 441 ; 19 septembre 1903) et Relations entre la constitution des fers ca1’bu1’és et leurs propriétés magnétiques (id., t. XXXVII, p. 89 ; 17 octobre 1903).
(2) EWING, Phil. T4-ans Roy. Soc., p. 564; 1885 ;
-C.11,ROSA et Fix7,i, Rendiconti del R. Istituto Lombardo, t. XXIV, p. 677 ; 1891 ; - FRANKLIN et CLARKE, Physical Review, t. VIII, p. 304 ; 1899.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019040030041700
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rant oscillatoire parcourant le noyau magnétique. Je vais indiquer
la disposition des expériences, puis étudier chacun de ces procédés
de réduction de l’hystérésis, enfin exposer les expériences de com- paraison et leurs résultats.
Disposition des expé’t.ieltces.
-Les échantillons étudiés sont des fils fins, des rubans minces ou des tiges très allongées (1); leur
aimantation est mesurée par la méthode magnétométrique unipolaire.
Ils sont placés suivant l’axe d’une longue bobine (144 centimètres de longueur, 3Cm,1 de diamètre extérieur, 6 couches de fil) ; les cinq
couches extérieures de cette bobine sont parcourues par un courant continu qui produit le champ magnétisant (il faut ajouter au champ produit par la bobine la composante verticale du champ terrestre, 0gauss, 43 à l’endroit où est placée la bobine) ; la sixième couche peut être parcourue par un courant alternatif; elle produit ainsi un champ
alternatif qu’on peut superposer au champ magnétisant. Concen- triquement à cette bobine et à l’intérieur en est une autre formée d’une seule couche de fil et soigneusement isolée : on peut y faire passer un courant oscillant produisant ainsi un champ oscillant superposable au champ magnétisant.
Le magnétomètre employé, construit par la maison Carpentier, est
à deux équipages magnétiques solidaires formant système astatique;
le champ directeur est produit par deux aimants placés de part et
d’autre du magnétomètre à la hauteur de l’un des équipages.
L’avantage de cette disposition est qu’elle permet d’opérer dans
des conditions de bonne sensibilité malgré l’influence perturbatrice
de courants vagabonds provenant de lignes voisines de tramways électriques; le champ perturbateur varie peu suivant la verticale des deux équipages magnétiques (dont la distance était de 8 centimètres);
son action totale sur le système astatique est donc très faible, et un champ directeur assez faible suffit pour que le zéro du magnétomètre
soit bien stable. Les indications du magnétomètre mesurent l’inten-
sité d’aimantation en unités arbitraires.
Le courant oscillant utilisé soit pour produire un champ oscillant longitudinal, soit pour parcourir le noyau, est produit par le dispo-
sitif de Tesla : les armatures d’une bouteille de Leyde sont reliées,
d’une part, aux deux pôles d’une grosse bobine de Ruhmkorff, et,
(1) J’ai particulièrement à remercier, pour l’amabilité qu’ils ont mise à m’en
procurer, M. Carpentier, MM. Gindre et Limb, et M. Tahier, horloger à Rennes
419 d’autre part, au circuit d’utilisation, qui comprend un micromètre à étincelles.
Le circuit à courant continu était commandé par des accumula- teurs et tout à fait indépendant. Le courant d’un alternateur Limb
pouvait être envoyé soit dans le primaire de la bobine de Ruhmkorff,
soit dans la couche de fil dont il a été parlé, soit dans le noyau
magnétique lui-même, de sorte que le jeu rapide de commutateurs
permettait de substituer rapidement l’une à l’autre les différentes actions réductrices, sans qu’on eût à toucher à la bobine magnéti-
sante ni au noyau magnétique étudié.
Remarques générale sur le mode d’emploi des actions réductrices
électromagnétiques.
-Lorsqu’on emploie un des procédés électro- magnétiques de réduction de l’hystérésis, il faut, pour que la courbe
unique (à champ croissant ou décroissant) fournie par l’appareil
d’observation soit bien définie, faire agir ce procédé â intensité dé-
croissante après chaque variation du champ magnétisant ; en effet,
chacun de ces procédés revient à superposer à l’action du champ magnétisant celle d’un champ magnétique auxiliaire (longitudinal
ou transversal, alternatif ou oscillant) ; l’aimantation varie constam- ment sous l’action du champ variable résultant, et le magnétomètre indique seulement une moyenne. Si on fait agir constamment l’action auxiliaire à intensité constante, on retrouve cette même valeur
quand le champ magnétisant passe par une valeur donnée en crois- sant ou en décroissant ; mais la courbe unique que l’on obtient ainsi pour représenter l’indication du magnétomètre en fonction du champ magnétisant n’a pas de signification précise.
D’autre part, l’expérience montre que, pour qu’une de ces actions électromagnétiques réduise complètement l’hystérésis, il faut qu’elle atteigne une certaine amplitude dans sa variation. Il faut donc, pour
l’application correcte d’un des procédés électromagnétiques de réduc-
tion de l’hystérésis, le faire agir, après chaque variation du champ magnétisant, d’abord avec une amplitude supérieure à l’amplitude
limite nécessaire pour la réduction complète, puis en réduisant pro-
gressivement cette amplitude jusqu’à 0. A mesure qu’on réduit l’amplitude, l’indication du magnétomètre augmente et arrive à une
limite bien déterminée pour chaque valeur du champ magnétisant (et, comme on le verra plus loin, pour chaque procédé de réduction).
Naturellement cette variation dans l’indication du magnétomètre
s’atténue à mesure qu’on approche de la saturation magnétique, c’est
420
à-dire à mesure que les manifestations de l’hystérésis perdent de
leur importance relative. La courbe obtenue par MM. Franklin et Clarke est ainsi correcte, tandis que celles obtenues par Mu. Gerosa et Finzi ne correspondent pas à des conditions définies, le courant
alternatif qu’ils employaient parcourant constamment le noyau
magnétique, avec une intensité fixe.
Cette remarque générale va permettre d’alléger ce que nous
avons à dire pour chaque procédé.
Actions d’un champ alternatif d’amplitude décroissante, de même
di’rection que le champ magnétisant.
-On doit, comme je vieils de l’indiquer, donner d’abord, après chaque variation du courant magné- tisant, une certaine intensité au courant alternatif qui produit le champ auxiliaire, puis réduire progressivement jusqu’à 0 cette inten-
sité. Il y a à ce sujet deux sortes d’indications à donner :
1° Comment varie l’indication du magnétomètre quand on réduit
ainsi progressivement l’amplitude du champ alternatif? Cherchons d’abord à nous en rendre compte : le champ résultant est un champ
alternatif symétrique par rapport à la valeur du champ magnéti-
sant H ; l’aimantation, qui suit parfaitement les variations du champ
de cet ordre de fréquence (70 à 80), décrit des cycles rapides. La
courbe d’aimantation qu’on obtient une fois l’hystérésis réduite est
constamment concave vers l’axe des H ; il en résulte que la valeur moyenne de l’aimantation correspondant à ces cycles est inférieure
à la valeur réelle correspondant au champ H (cette moyenne est évi- demment très complexe, les différentes parties du cycle étant par-
courues avec des vitesses différentes) ; donc, quand on réduit l’ampli-
tude du champ alternatif, l’indication du magnétomètre doit tendre
vers une valeur limite maximum. C’est bien ce qu’indique l’expé-
rience. Par exemple, la courbe de la fig. 1 représente les indica- tions observées au magnétomètre lorsqu’un ressort pour chrono- mètre, non trempé, est soumis à l’action d’un champ magnétisant
Il
=8gauss, 5 et qu’on superpose à ce champ un champ alternatif produit par un courant dont l’intensité efficace est portée en
abscisses en ampères ; si i désigne l’intensité du courant alternatif
en ampères, le champ correspondant est 403C0n1i 10 = 13,47. i, c’est-à-dire que, si on admet pour le courant une variation sinusoïdale, à une
intensité efficace de 1 ampère correspond une amplitude du champ
alternatif égale à ± 19 gauss. L’amplitude nécessaire pour obtenir
421 la réduction complète de l’hystérésis est d’ailleurs plus faible que les plus grandes’ amplitudes réalisées dans l’expérience actuelle ;
elle correspond, pour cet échantillon, à une intensité efficace de iamp ,3, c’est-à-dire au point P ,de la courbe, point pour lequel la
valeur moyenne de l’aim.antation est déjà notablement différente de la valeur limite obtenue en faisant décroître jusqu’à 0 l’amplitude du champ alternatif.
FIG. 1.
20 Quelle est la valeur de l’amplitude maximum du champ alter-
natif nécessaire pour que la réduction da l’hystérésis soit complète?
Cette valeur dépend de la nature du noyau magnétique, elle est le plus faible pour le fer doux, doit être plus grande pour le fer dur ou
l’acier, enfin plus grande encore pour l’acier trempé. D’ailleurs, aux fréquences employées et pour ces substances ferromagnétiques, la
localisation superficielle du champ alternatif, sans être très intense,
est cependant assez accusée, et, pour que l’amplitude nécessaire soit atteinte jusqu’au centre de la tige, il faut donner au courant alterna-
tif une intensité d’autant plus grande que la tige est plus épaisse.
Voici quelques exemples de l’intensité efficace nécessâire ; on en
déduirait l’amplitude du champ d’après l’indication déjà donnée qu’un courant sinusoïdal de 1 ampère efficace donnerait un champ
alternatif d’amplitude ± 19 gauss : fil de fer très doux de 1 2 mil-
limètre de diamètre, Oamp,65 ; ressorts pour chronomètre, non trempé,
de £ de millimètre d’épaisseur et 10 de millimètre de largeur,
i amp ,3 ; tige d’acier de 7 10 de millimètre, i omp ,45 ; ressort our chro-
422
nométre trempé dur, avec 2amp,1 la réduction de l’hystérésis est
encore incomplète.
On peut, en utilisant dans les conditions indiquées un champ
alternatif d’amplitude inférieure à l’amplitude nécessaire à la réduc- tion complète, observer la réduction relative, qui est naturellement
FIG. 2.
d’autant plus forte que l’amplitude réalisée est plus grande ; la fig. 2
donne deux exemples de cette réduction partielle, pour la tige de fer
de 1 2 millimètre et la tige d’acier de 1 de millimètre ; les abscisses
représentent l’intensité maximum du courant alternatif, réduite
ensuite à 0 ; les ordonnées à sont obtenues ainsi : l’échantillon est aimanté (par un champ d’environ + 43 gauss, qu’on réduit progres- sivement à 0) ; son aimantation rémanente est mesurée par une indi- cation 03B4 du magnétomètre ; on fait agir le champ alternatif d’am-
plitude décroissante; l’aimantation rémanente est partiellement détruite, et l’indication devient s’ ; on fait ensuite les mêmes expé- riences, mais avec une aimantation en sens inverse ; les indications
correspondantes sont 1, et 03B4’1 (comptées, comme les précédentes, à partir de l’extrémité de l’échelle); l’aimantation rémanente primitive
est mesurée par ô
-Õ1 et, celle qui subsiste par 0’
-0’1 ; les ordon- nées sont les valeurs
de 0394=03B4’-03B4’1 03B4-03B41
En résumé, ce procédé de réduction de l’hystérésis est d’un
emploi très commode, puisque, en disposant d’une bobine auxiliaire
à nombre de spires suffisant, on peut obtenir une courbe unique en
423 utilisant un courant alternatif peu intense, pour le fer et l’acier,
même quand les échantillons sont assez épais. Les courbes A des fig. 3 à 7 ont été obtenues par ce procédé.
Action d’un courant alternati f ci’intensité décroissante parcourant le noyau magnétique.
-Là encore il faut, pour obtenir des résultats corrects, donner à ce courant, après chaque variation du champ magnétisant, d’abord une intensité supérieure à une certaine valeur
dépendant de l’échantillon étudié, puis faire décroître cette intensité jusqu’à 0. Le champ magnétique auxiliaire est transversal ; il diminue
l’action du champ magnétisant longitudinal ; aussi, comme dans le
cas précédent, l’indication du magnétomètre croît pendant que
décroît l’intensité du courant alternatif. Par exemple, pour un fil de fer de 1 2 millimètre de diamètre, la déviation du magnétomètre
est 48,5 quand le courant alternatif a une intensité efficace de 1amp,9, nécessaire pour que la réduction de l’hystérésis soit complète ; elle
devient 70 quand on a réduit à 0 cette intensité.
Pour l’application de ce procédé de réduction, les écllantillons,
assez épais pour ètre rigides, étaient placés dans un tube de verre
dont la partie inférieure était occupée par une tige de laiton à section
bien droite ; la tige magnétique reposait par une extrémité sur le
laiton, cette extrémité étant celle qui agissait sur le magnétomètre ;
les communications étaient établies, d’une part, par le haut, à l’autre
extrémité de la tige magnétique, d’autre part, par le bas, à l’extré-
mité de la tige de laiton ; le contact de ces deux tiges fermait le cir-
cuit, et l’extrémité utile de la tige magnétique n’était ainsi pas alté- rée par l’établissement des communications. Les échantillons plus
minces étaient repliés à l’extrémité d’un tube de verre ; cette partie repliée était l’extrémité agissante, et les communications étaient établies par le haut, aux deux extrémités de l’échantillon.
Je n’ai obtenu des courbes uniques, c’est-à-dire une réduction
complète, par ce procédé, que pour des échantillons de fer ; par
exemple, pour un fil de fer assez doux de 0--,22 de diamètre, la
réduction de l’hystérésis n’était complète qu’à partir d’une intensité efficace de 1. amp, 7; pour un fil de fer de omm,5, à partir de iamp,9; la
réduction n’était pas tout à l’ai t complète avec 2amp,7 pour un fil d’acier non trempé, et encore moins pour des échantillons d’acier
trempé.
Il est facile de s’expliquer qu’il faille un courant assez intense
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pour obtenir ainsi la réduction de l’hystérésis : ce qui importe pon r que cette réduction soit opérée en un certain point du noyau est que
l’amplitude du champ magnétique transversal atteigne en ce point
une intensité suffisante ; or, en un point d’un noyau cylindrique, le champ transversal est dû seulement au courant traversant le cercle
qui a pour rayon la distance a de ce point à l’axe, ce courant agis-
sant comme s’il était concentré sur l’axe. Si la densité du courant est uniforme dans toute la section et égale à i, ce champ transver-
sal est 2xai ; il est donc très faible au voisinage de l’axe ; dans le
cas d’un courant alternatif, cette variation est encore accentuée par la localisation superficielle du courant; il faudra donc que ce courant soit intense pour que l’hystérésis soit réduite jusqu’en des points
voisins de l’axe.
Ce procédé est donc d’une application moins facile que le précé- dent ; il faut remarquer dussi que, pour les échantillons minces, un
courant trop fort pourrait modifier leurs propriétés magnétiques, à
cause de l’échaull’ement produit. Les courbes B des fig. 4 et 7 ont
été obtenues par ce procédé.
Action d’un champ magnétique osrillant de même direction que le
champ magnétisant.
-La recherche de détecteurs des ondes élec-
tromagnétiques a conduit M. Rutherford à étudier l’action désai- mantante, signalée déjà par lord Rayleigh, des oscillations élec-
triques sur des aimants permanents. M. Marconi et M. Tissot (1) ont augmenté la sensibilité de celte méthode en plaçant dans un champ magnétique variable le noyau magnétique sur lequel agissent les os-
cillations élecf riques. M. Tissot a pensé que c’était l’hystérésis ma- gnétique qui était affectée par l’action des oscillations. Étudiant cle phénomène à un autre point de vue, j’ai montré que la suppression
de l’hystérésis pouvait même être complète, à condition d’employer
des noyaux minces dans lesquels le champ oscillant, qui tend à se
localiser à la surface, puisse pénétrer jusqu’à la partie centrale
avec une intensité suffisante.
Avec la disposition décrite ci-dessus, on peut soumeltre le noyau
magnétique étudié au champ magnétisant produit par le courant con- tinu, et, en même temps, à lln champ magnétique oscillant. Je suppose-
(1) RUTHERFORD, Phil. Trans., t. CLXXXIX, p. 1 : 1897; - MARCONI, Proc. Roy. SOC.
London, t. LXX, p. 341; 1902 ;
-C. TrssoT, Soc. fi-. de Physique, 20 février 1903,
ouJ. cle Phys., 4c série, t. I l, p. 342; 1903 ;
-Soc. fr. de Physique. 15 janvier 1904.
425 rai dans tout ce qui suivra que la- bobine de Ruhmkorff est alimentée par un courant alternatif (fréquence 70 à 80),de manière que les phé-
nomènes produits dans le secondaire soient les mêmes dans les deux sens; quand la bobine est alimentée par un courant intermittent ob- tenu avec les interrupteurs ordinaires, cette symétrie n’existe pas, et il se produit des phénomènes complexes sur lesquels il est inutile
d’insister ici.
Le mode d’action du champ oscillant présente des particularités analogues à celles signalées pour les actions précédentes : Pour que
la réduction de l’hystérésis soit complète, il faut donner à la dis- tance des deux pôles de l’interrupteur à étincelle intercalé sur le
circuit parcouru par les oscillations une certaine valeur (quelques
dixièmes de millimètre pour le fer, davantage pour l’acier), ce qui correspond à une certaine amplitude initiale de chaque groupe d’os- cillations. Lorsqu’on donne à la distance explosive une valeur plus faible, la réduction de l’hystérésis est incomplète et la réduction re-
lative est d’autant plus faible que la distance explosive est plus pe-
titre (1). Si, maintenant fixe le champ magnétisant, on donne d’abord à la distance explosive une valeur assez grande pour réduire l’hysté- résis, puis qu’on diminue progressivement cette distance jusqu’à 0 (au moyen d’une vis micrométrique), l’indication du magnétomètre augmente et prend une valeur bien déterminée ; cette variation de l’indication du magnétomètre est d’ailleurs plus faible que pour les actions préeédentes ; et, en effet, à cause de l’intermittence des dé-
charges et de leur amortissement, le temps pendant lequel l’ampli-
tude du champ oscillant est voisine de son maximum est une faible frac- tion du temps total ; l’indication du magnétomètre, qui correspond
à une moyenne, doit donc être peu différente de l’indication limite.
Au moment où on a réduit à 0 la distance explosive, il existe dans le circuit parcouru d’abord par le courant oscillant un courant alter- natif (celui du secondaire de la bobine de Ruhmkorff formant alors circuit fermé) ; j’ai constaté que, lorsqu’on supprime ce courant, en supprimant le primaire, l’indication du magnétomètre ne change pas du tout. Cela était d’ailleurs à prévoir : ce courant alternatif a la (i) M. Tissot
aconstaté (Soc. fr. de Physique, 15 janvier ’1904) que les détecteurs
magnétiques sont sensibles à l’intensité maxima ; cela s’accorde bien
avecles observations que je viens de rapporter;
onpeut ajouter qu’à partir de l’intensité maxima corresponciant il la réduction complète de l’hystérésis la sensibilité des détecteurs doit rester constante; mais il est probable que l’intensité n’atteint pas
ces