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Étude des particules de grande énergie du rayonnement
cosmique dans le champ magnétique de l’électro-aimant
de Bellevue
Louis Leprince-Ringuet, Jean Crussard
To cite this version:
ÉTUDE
DESPARTICULES
DEGRANDE
ÉNERGIE
DURAYONNEMENT
COSMIQUE
DANS LE CHAMP
MAGNÉTIQUE
DEL’ÉLECTRO-AIMANT
DE BELLEVUEPar Louis LEPRINCE-RINGUET et JEAN CRUSSARD. Laboratoire de
Physique
desRayons
X.Sommaire. 2014 Au moyen d’un dispositif expérimental déjà décrit, à savoir une chambre de Wilson de 50 cm de hauteur placée entre les pièces polaires du grand électro-aimant de l’Académie des Sciences
(13000 gauss dans toute la chambre), et déclenchée par des compteurs, nous avons poursuivi les études de l’an dernier sur les particules de grande énergie du rayonnement cosmique (1). La précision a pu être
amé-liorée, ce qui a permis de faire des mesures sur des particules dont le domaine d’énergie s’étend jusqu’à
20 milliards d’électron-volts.
Un millier de clichés a été pris. Les trajectoires observées sur la moitié d’entre eux ont été utilisées pour les mesures.
Nous avons étudié: 1° la répartition des corpuscules de grande énergie venant de l’atmosphère et tra-versant la chambre dans une direction sensiblement verticale sans condition de pouvoir pénétrant : cette
répartition correspond à un nombre à peu près égal de particules des deux signes, pour toutes les énergies.
ce qui confirme et étend légèrement les résultats déjà connus.
2° Les particules sélectionnées dans
le groupe
ultra-pénétrant, enregistrées avant traversée par elles d’uneépaisseur de plomb de 14 cm.
Les résultats développent ceux de l’an dernier, à savoir qu’il y a prédominance departicules chargées
positivement, dans les très grandes énergies surtout, pour les rayons capables de traverser 14 cm de plomb. Ils montrent aussi que, dans la statistique ainsi établie, plus d’un quart des rayons ne sont pas déviés d’une
façon appréciable par le champ magnétique et correspondent à des énergies supérieures souvent à 20 mil-liards d’électron-volts.
3° Les particules observées après traversée de 14 cm de plomb. Les résultats montrent que la proportion
de rayons non déviés est très inférieure à celle du paragraphe précédent; ils laissent subsister des indi-cations dont l’interprétation est incertaine.
4° L’ensemble des résultats montre que, pour les particules étudiées (énergie comprise entre 1 et 20 mil-liards
d’électron-volts) la
perted’énergie
par centimètre de plomb est certainement très inférieure en moyenneà la valeur de l’énergie de la particule, ce qui constitue une grande différence entre ces rayons et ceux dont Anderson et Neddermeyer ont étudié la perte d’énergie dans le plomb.
5° Des indications sont données aussi sur différents phénomènes : secondaires le long des trajectoires,
gerbes observées, possibilités de déduire la nature de la
particule
de l’énergie du secondaire produit, etc.1.
Objet
du travail. - L’un denous
(2),
apublié
au début de 1936 ladescription
d’une chambre à dé-tenterectangulaire
degrandes
dimensions(50
m 15cm2)
destinée à êtreplacée
verticalement entre lesgrandes
pièces polaires
de l’électro-aimant de l’Académie des sciences àBellevue,
et a donné lecompte
rendu desexpériences préliminaires
effectuées sur lesparticules
du groupe
ultra-pénétrant
durayonnement
cosmique.
Cesexpériences
préliminaires
avaient eu pour butd’établir un début de
correspondance
entre lesénergies
et les
pouvoirs
depénétration
des rayons corpuscu-lairescosmiques :
lestrajectoires
observées serappor-taient à des
particules qui, après
leur passage dans lachambre,
avaient encore traversé uneépaisseur
de7 cm de
plomb ;
de cettefaçon,
il étaitpossible
d’isoler dans la chambre à détente lescorpuscules
du groupeultra-pénétrant
et d’étudier leurs caractères aupoint
de vue du
signe
et del’énergie.
De nouvelles
expériences
ont été effectuées au coursde l’été 1936 avec ce même
appareil
placé
dans desconditions
analogues (13
000 gauss dans toute l’étendue de lachambre).
Nous diviserons notre travail en deuxparties qui correspondent
à desdispositions
expéri-mentales différentes. Dans lapremière partie,
l’on étudie destrajectoires
degrande longueurs
dans lachambre,
cette dernière vide de tout écraninter-(’) L. LFPRINcg-RiriGUPT.Journal rie
Physique,
fév. B936,7, p. 67-70.(2) Journal de Physique, loc. cit.
..
posé
sur le passage des rayons. Dans la deuxièmepar-tie
(qui
feral’objet
d’une autrepublication)
l’on adis-posé
dans la chambre deux écrans de 5 mm deplomb
et l’on a étudié les
phénomènes
déterminés par cesécrans
(pertes d’énergie
à latraversée,
etc.).
Les deux
parties
sont assezdifférentes,
car elles necorrespondent
pas aux mêmes groupes de rayons.L’absence d’écrans à l’intérieur de la chambre nous
a
permis
en effet d’étudier desénergies
departicules
jusqu’à
des valeursélevées,
de l’ordre de 20 milliardsd’électron-volts ;
aucontraire,
laprésence
de deux écrans dans la chambre nepermet
pas d’avoir deren-seignements
certains pour desénergies dépassant
3 milliards d’électron-volts.
Nous décrirons ici la
première
partie
desexpériences
2.Dispositif
expérimental. - Le dispositif
expé-rimental diffère
légèrement
de celuiadopté
l’an der-nier. Voici le schéma des troisdispositifs
géométriques
réalisés au cours des recherches(fig.
1).
Dans ladispo-sition B, le
corpuscule
devait traverser un bloc deplomb
de 14 cm
(au
lieu de 7 cm l’andernier)
sonl’as-sage dans la chambre.
Dans la
disposition
A,
le bloc deplomb
étaitsuppri-mé entre les
compteurs
restés à la mêmeplace.
Dans la
disposition
C,
latrajectoire enregistrée
availtraversé,
avant d’aîi-iver dans la le bloc de i4 cm deplomb
placé
au-dessus d’elle. Une208
discussion
qui
a eu saplace
dans l’article du .Journal dePhysique
déjà
cité,
apermis
de se rendrecompte
que les
trajectoires
telles quePQ correspondent,
dans_ Fig. 1.
la très
grande
majorité
des cas, à des rayonsayant
effectivement traversé le bloc de
plomb
et lescomp-teurs.
Nous devons attirer l’attention dès maintenant sur
deux
points :
lepremier
est que, par suite de l’étendueFig. 2.
et de l’intensité du
champ magnétique,
seuls descorpuscules
d’uneénergie
assezélevée
peuvent
être observés dans la cham-bre. Ceux dontl’énergie
est insuffisante décrivent destrajectoires
dont lescour-bures sont
trop
grandes
et nepeuvent
pasgéométriquement
traverser à la fois la chambre et lescompteurs.
En outre nous laissons de côté les rayons
qui,
observables sur unelongueur
assezgrande,
neproviennent
pas del’espace,
libre de tout métal
absorbant,
situéau-dessus de l’élecf ro-aimant. De tels rayons T
(fig.
2)
ne sont d’ailleurs observésqu’en
faibleproportion.
Nous negardons
enpra-tique,
pour nosobservations,
que lestra-jectoires
telles que RSpassant
entre les lon-geronsmétalliques
0 et 0’(fig. 3).
Lesénergies
corres-pondantes
sontsupérieures
à 300 millionsd’électron-volts,
mais seuls des rayons arrivantobliquement
aveccette
énergie
minimumpeuvent
êtreenregistrés.
Au delà de 100 millions d’électron voltsenviron,
l’effet duchamp magnétique
sur lestrajectoires
telles que RS n’estplus
unegêne
pour leurobservation,
et pour l’unquelconque
desangles
d’arrivée laprobabilité
nedé-pend
plus
sensiblement del’énergie
de laparticule.
Le secondpoint
surlequel
onpeut
attirer l’attentionest que, si les
dispositions
A etB (fig.
1)
sontiden-tiques,
ladisposition
C est différente et donneplus
defacilités d’arrivée à des rayons
d’énergie
relativementfaible et à des rayons
plus obliques ;
cette remarque,pour la
comparaison
éventuelle des résultats obtenusavec
~1,
B etC,
est surtout intéressante pour leséner-gies
qui
ne sont pas très considérables.Fig. 3.
3. Précision des mesures. -- Nous avons à
mesurer les rayons de courbure de
trajectoires
telles que AB
(fig. 4).
Pour cefaire,
nousmesu-rons à l’aide d’un
microscope
à faiblegrossisse-ment et d’une vis
micrométrique,
la flèchecd= f .
Pour les trèsgrandes énergies,
les flèchesf
sont trèsfaibles,
et nous devons nous entourer degaranties
sérieuses pour faire sur les mesuresles erreurs les
plus légères possibles.
Nous insisterons là-dessus à cause del’importance
de ce
chapitre.
Fig.4.Clichés sans
champ
magnétique. -
Nous avonspris,
au cours dechaque journée d’expériences,
desFig.5.
clichés en l’absence de
champ magnétique,
et nousavons mesuré les flèches
correspondantes.
Lafigure S
représente
laprobabilité
en fonction de la flèclle depart
et d’autre du zéro. La courbe se montreparfaite-ment
symétrique
parrapport
à l’axe des ordonnées : cela veut direqu’il
n’y
a pas, sur lesclichés,
deLe
quotient
de la somme des flèches réelles par lenombre des rayons donne
1/200
mm en cequi
estnégli-geable.
D’autrepart,
lepoint
F(maximum
de la flècheobservée)
correspond
à une flèche réelle de0,3
mmdans la chambre pour des
longueurs
detrajectoires
de40 cm. Cette valeur constitue un
progrès
sur lapréci-sion obtenue l’an
dernier;
ceprogrès
est dû à unmeil-leur
réglage
du moment de l’illumination.L’énergie
correspondante
est de 20 milliards d’électron-volts : celasignifie
que l’on connaît avec certitude lesigne
de laparticule
pour lesénergies
mesuréesjusqu’à
~0. ~1(>‘’ eV, avec 40 cm detrajectoire :
au delà de cettevaleur,
on ne connaîtplus
lesigne
defaçon
certaineCes considérations se
rapportent
à r ensemble des déformations dues aussi bien à la chambre elle-mêmequ’au système
pnotographique.
L’étude des clichés sanschamp
nous a montré que l’effet de la distorsion dueà
l’objectif photographique
est faible devant l’effet de la déformation dû à la chambre : ce résultat favorabletient surtout à ce que les
trajectoires
observéespassent
toutes auvoisinage
du centre de laplaque
ph
ologla
phique grâce
à la forme trèsallongée
de la chambre.Précision en fonction de
l’énergie.
- Nous avonsreprésenté figure
6 l’erreur maximum que l’onpeut
’
Fig. 6.
commettre en fonction de
l’énergie
mesurée :lors-qu’on
mesure une flèchef,
onpeut
faire sur elle une erreur auplus égale
à ± E, E étant la limiteobtenue avec les rayons sans
champ magnétique.
Les deux courbes de lafigure
6représentent
les valeursde ç et c
, c’est-à-dire l’erreur maximum eny+e
pour 100 que l’on
peut
commettre surl’énergie
(ces
deux courbes ne sont naturellement pas
symétriques
par
rapport
à l’axe desabscisses).
On voit parexemple
que sur une mesure donnant 9’ _-- ~ .10~ électron-volts, l’erreur est au
plus
de 18 pour 100 dans le sensdes
énergies plus grandes
et de 13 pour 100 dans lesens des
énergies plus
faibles. Cela s’entendnaturelle-ment pour des
trajectoires
de 40 cm delongueur
réellemesurée,
cequi
est le cas de la presque totalité de nosobservations.
4,
Résultats
des observations 2013Nous
avonspris
pour lesexpériences
A,
B et C(voir
Hg.
1)
envi-ron 1 30U clichés. En ne
gardant
que lesmeilleurs,
nous avons obtenu entre ilS0 et 16() mesures pour cha-cun des trois groupes.
Dans ce
qui suit,
nous faisonsl’hypothèse,
admise d’ailleurs engénéral,
que lesrayons
vont de haut enbas.
Groupe
A. - Nous obtenons larépartition
de lafigure
7. Cette courbe est une courbeintégrale :
elleindique,
pour une valeur donnée del’énergie
(abscisse)
le nombre total des rayons dont
l’énergie
estégale
ousupérieure
à cette valeur. Si l’on tientcompte
descon-ditions
géométriques
del’expérience,
on a vuprécé-demment
qu’elles
ne modifient sensiblement lespectre
desénergies
que pour des valeurs inférieures à 700mil-, lions
d’électron-volts.La courbe
indique
unerépartition
tout à faitsymétrique
enénergie
etsigne
entre 1 et 20 mil-liards d’électron-volts. Cetterépartition
correspond
bien aux résultatspubliés
par divers auteurssur la
statistique
desénergies
desparticules
qui
ne sont astreintes à aucune condition depénétra-lion
(1), 1’),
(3).Elle
étend le résultat de certains d’entreeux à des valeurs
plus
élevées del’énergie,
Groupe
B. - Lesparticules
dont lestrajectoires
sontmesurées dans la
statistique
B sont clzoisiosparriii
celles du groupeultra-pénétrant,
puisqu’elles
sontastreintes à
posséder
unpouvoir
depénétration
d’au moins 14 centimètres deplomb après
leur passage dans la chambre. Lacomparaison
desstatistiques
A et B doit nous donner des indications sur lesigne
etl’énergie
desparticules
des divers groupes.Exami-nons tout d’abord la
statistique
B isolément.Nous obtenons les deux courbes du bas dE la
figure
8. On voitdéjà
que la courbe desparticules négatives
seplace
au-dessous de celle desparticules
positives.
Nous voyons aussiqu’il
y aplus
de rayonspositifs
dans les(1) EuNZE. Z. /’ur Physik, 19.1ili, 80, p. ~59
(2) ANDERSO et NEDDERMEYER, Con r on London 1934.
210
grandes éiiergies .
Il y a aussi une certaineproportion
de rayons nondévié8,
surlesquels
le tableau 1 donneles indications nécessaires.
Fig. s.
Comparaison
desgroupes
A et B. - La différenceentre les rayons du groupe A et ceux du groupe B
provient
del’interposition
de 14 cm deplomb
entre lescompteurs
dans ce dernier cas. Si l’on serapporte
à la courbe de Rossi donnant(fig. 9)
le nombre decoïnci-Fig.9.
dences observées entre deux
compteurs
alignés
verti-calement en fonctionde l’épaisseur
deplomb interposé,
ladisposition
Acorrespond
à peuprès
aupoint a
et ladisposition
B aupoint b
de la courbe.(Lorsqu’on
enre-istre
67 rayons avec 14 cm deplomb
entre lescomp-teurs, c’est
qu’il
estpassé
100 rayons dont 33 ont étéarrêtés par le
plomb).
Il faut donc fairecorrespondre
100 rayons de lastatistique
A à 67 environ de lastatis-tique
B. Pour cefaire,
nous avonsindiqué
dans lafigure
8 et dans le tableau 1 le nombre exact d’obser-vations de lastatistique
B,
et nous avonsmajoré
toutesles observations réelles de
A,
defaçon
à nous trouverdans les conditions de la
comparaison
des deuxstatisti-ques. Alors la
simple
lecture,
pourchaque
domained’énergies,
de la différence entre A etB,
donne unordre de
grandeur
de la fraction absorbée.On remarque d’abord que les rayons non courbés ne
sont pour ainsi dire pas absorbés par 14 cm de
plomb.
Parmi ceux dont lesigne
est connu, on voit que lespositifs
sont nettement moins arrêtés que lesnégatifs.
Les valeurs
de la fraction qui
traverse les 14 cm deplomb
sont 43 pour 100 pour lesnégatifs
et 74 pour 100 pour lepositifs.
Pour cesderniers,
il semble que ceux defaible
énergie
soient traités de la mêmefaçon
que lesnégatifs,
et que ceux degrande énergie,
aucontraire,
ne soient arrêtés par leplomb
que dans unepropor-tion faible.
Une autre conclusion nette
qui
résulte de ces donnéesest que la
plupart
des rayons de trèsgrande
énergie
10,109
eV),
et des rayonspositifs
dontl’énergie
estcomprise
entre 3 et 10 milliards d’électron volts traversent cetteépaisseur
deplomb.
Pour lesénergies
comprises
entre 1 et 3 milliards d’électron-volts la moitié environ des rayons dechaque signe
sont arrêtés dansl’épaisseur
de l’écran.Cela semble
surprenant,
si l’on admet que les résultats d’Anderson et deNeddermeyer
sur laperte
d’énergie peuvent
êtreextrapolés
vers lesénergies
trèsélevées. Nos mesures montrent d’une
façon
certaine que laperte
d’énergie
desparticules
à daus unceittiriièlre de
plomb,
n’est le doiiiaiîiecompris
entre 1 et 20 nlilliards
d’électron-volts,
de del’éne?~gie
iuitiale,
sansquoi
t’on n’obtien-drait pas un aussigrand
pouvoir
depénétration
desparticules.
TABLEAU I.
Il est fort;
possible
que la nature desparticules
nene découle pas des résultats ici
décrits,
qui pourraient
s’expliquer
aussi par une variationimportante
despropriétés
d’absorption
en fonction del’énergie
des rayons.Groupe
C. - Les résultats obtenus avec ladisposi-tion C sont
indiqués
dans le tableau 1. On voit toutd’abord que les rayons non déviés sont en
beaucoup
moindre
proportion,
cequi
montrequ’une
part
notable de ces rayonstombe, après
traversée de 14 cm deplomb,
dans le domaine desénergies
que nous pouvonsmesurer. Il semblerait
d’ailleurs,
parcomparaison
de Bet de
C,
que les rayons non déviés de Bsoient, en bonne
partie,
chargés négativement,
cequi
estsurprenant.
Nous
signalons
ce résultat sans y attacherd’importance,
car, comme nous l’avons vu
plus
haut,
lacomparaison
de C avec A ou B n’est passûre,
à cause dudéplace-ment des
compteurs.
Cette anomalie
pourrait peut
être aussis’expliquer
par l’existence d’une faibleproportion
de rayns allant de bas en haut.5. Phénomènes divers. - Secondaines. - Nous
avons observé
parfois
des secondaires d’uneénergie
deplusieurs
centaines de mille àplusieurs
millions d’électron-volts. Ces secondaires sont enroulés par lechamp magnétique
etprésentent l’aspect
d’une hélice de très faible diamètre(queue
decochon).
Nous n’en avonsjamais
observé sur desparticules négatives
degrande
énergie
(W >
3. ~0’’eV).
Par contre nous enavons observé 11 fois sur des électrons
négatifs
defaible
énergle
( W
:3.1 OBJeV)
et cela seulement dans lesconfigurations
A et C.Sur les
trajectoires
positives,
nous en avons observé un seul dans la série A, aucun dans la sérieC,
et 6 dans la série B sur destrajectoires
de1,8, 10, 13,
15mil-liards d’eV.
Gerbes de
particules.
- Un certain nombre degerbes
ont été observées dans les sériesA,
B et C.Plusieurs d’entre elles contiennent une très
grande
quantité
detrajectoires.
Les rayons degerbes
ontparfois
de faiblesénergies
individuelles(quelques
dizaines de millionsd’ey’)
mais dans certains cas nous avons observé destrajectoires d’énergie
considérable. L’une de cesgerbes
contient environ 50trajectoires ;
cinq
d’entre elles sont à peuprès parallèles, l’énergie
de chacune étant au moins de l’ordre d’un milliard
L’énergie
totale estsupérieure
à 12 milliards d’elT.Une autre
comporte
environ 200trajectoires
répar-ties à peuprès
uniformément dans toute lachambre;
son
énergie
totale dans la chambredépasse
20 milliardsd’eV,
et nereprésente
d’ailleurs certainementqu’une
assez faible fraction de
l’énergie
de toute lagerbe.
Cesgrandes gcrbes pourraient
donc fort biencorrespondre
à des chocs d’ionisation d’Hoffmann.Malgré
la rareté de cephénomène,
il n’est pas étonnantque nous en ayons observé deux dans notre
appareil
étant donné que la somme des divers intervalles de
temps
pendant lesquels l’appareil
a été enattente,
prêt
à être déclenché par lescompteurs, représente
environ 300 heures pour toute notre série
d’expé-riences.
6. Etude d’un secondaire de
grande
énergie,
-Un des secondaires observésprésente
un intérêtparti-calier du fait
qu’il
estproduit
au sein du gaz, que sonénergie
estgrande
(33
millionsd’eV),
et que l’on connaîtle
signe
etapproximativement
l’énergie
du rayoninci-dent
(particule
positive
de 10 milliards d’eVenviron).
Nous avonscherché,
comme cela adéjà
été tenté pourdes cas différents
(’),
si onpeut
déduire de cette obser-vation unrenseignement
sur la nature ducorpuscule
producteur,
en admettantqu’il s’agit
soit d’unpositon,
soit d’un
proton.
Etant donné
l’importance
de laquestion,
nous avonsfait une étude des
possibilités
de distinction enpratique
d’un
proton
et d’un électron par l’observation dessecondaires dans le gaz, dans le domaine des
grandes
énergies.
1
10.
En admettant que la
trajectoire productrice
n’est pas sensiblement déviée par lechoc,
cequi
est vrai pourles
grandes énergies,
et en laissant de côté le cas trèsrare pour ces
énergies où /0
et 0’(fig. 9U)
sont du même ordre degrandeur,
lechoc
élastique
d’uneparticule
de masse
sur
un électron au repos de masse »io estrégi
par la formule :est
le v
de laparticule incidenle, [si
celui dusecon-e
daire,
0l’angle
audépart
du secondaire.Nous nous limitons aux cas où
l’énergie
dusecon-daire est
déjà
grande
parrapport
àl’énergie
de massede l’électron
(en
pratique
au moins 10 millionsd’eV),
maiscependant
faible vis-à-vis de celle du corpus-cule incident(qui
doit donc avoir au moinsplusieurs
centaines de millions
d’eV).
cr)
Cas d’un électron incident. - La formule(1)
seréduit en
première
approximation
à212
énergie
dusecondaire).
Il enrésulte,
si les deuxtrajectoires
sont dans unmême
plan
normalauxlignes
de force duchamp
magné-tique,
que la distancef (fig.
11)
dont le secondaire s’écarte du rayonproducteur
esttoujours
lamême,
etne
dépend
ni del’énergie
del’électron,
ni del’angle
l’émission. Cette distance est inversementproportion-nelle au
champ
magnétique.
Pour 43000 gauss, elleest de
1,3
mm environ.Fig, il.
Ce résultat
particulièrement simple présente
l’intérêtde fournir une vérification
expérimentale rapide
etsûre.
(Nous
insistons sur le fait que ceci suppose entreautres que
l’énergie
du secondaireWi
1 estgrande
devant mû
c2.)
b)
Cas d’unproton
incident. -L’énergie
dusecon-daire émis dans la même direction sera
plus
faible. Ladifférence,
négligeable
pour un secondaire de faibleénergie,
devient sensiblelorsque
0 se trouvesuffisam-ment
petit :
plus
l’énergie
duproton
estgrande, plus
0doit être faible pour
qu’une
différence notable appa-raisse entre le choc par unproton
et le choc par unélectron.
Pour
préciser
les idées sur la limite du domaine oùla distinction est facile en
pratique,
nous donnons(voir
tableauII)
un tableauindiquant
différents cas danslesquels l’énergie
du secondaire d’unproton
est la moitié de celle du secondaire émis par un électronsous le même
angle :
on voit que c’est pour deséner-gies
inférieures à 5 milliards (l’eV environ que lesdifférences deviennent
fréquemment
sensibles. TABLEAU II.Sur la
photographie
que nous avonsprise (fig.
11),
les deux rayons sont très sensiblement dans un
plan
normal au
champ.
L’énergie
du secondaire est 33 millions d’eV. Celledu rayon incident est environ 10 milliards d’eV. Le calcul de la flèche dans le cas d’un électron inci-dent donne
f
=1,28
mm.Le calcul dans le cas d’un
proton
incident montrequ’un
secondaire de 33 millions d’eV nepeat
apparaître
pour des
protons
d’énergie
inférieure à 5 milliards d’eV. Pour unproton
de cetteénergie
la flèche est nulle. Pourl’énergie
observée de 10 milliardsd’eV,
f
=x0,86
mm.Pour une
énergie
de 20milliards,
limitesupérieure
possible
pour laparticule
observée,
f =
1,17
mm.La flèche mesurée étant
1,4
mm, ce résultat estfavorable à la nature
électronique
du rayonincident,
dans ce cas
particulier.
Les résultats concernant les
pertes
d’énergie
dans leplomb
et l’observation dephénomènes
divers,
qui
constituent la seconde