HAL Id: jpa-00234770
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Submitted on 1 Jan 1953
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Sur le problème des retards entre des particules
appartenant au rayonnement cosmique
Anatole Rogozinski
To cite this version:
Il convient enfin de
souligner
qu’à partir
d’unevaleur de
aE
voisine deo,3
MeV/lu, l’augmentation
de
l’épaisseur
moyenne desgrains développés
aug-mente-très
peulorsque
dE
croît,
on a un effet dedx
saturation.
Ce travail a été exécuté
au
laboratoire
de M. le Professeur Cüer à l’Institut dePhysique
deStras-bourg.
Je tiens à remercier vivement M. P. Cüer pour l’intérêtqu’il
a bien voulutémoigner
à cetravail.
Manuscrit reçu le 20 mars 1953.
BIBLIOGRAPHIE.
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[18] BARONI G. et CASTAGNOLI C. 2014 Nuovo Cimento, 1950,
7, 364.
SUR LE
PROBLÈME
DES RETARDS ENTRE DES PARTICULES APPARTENANTAU RAYONNEMENT
COSMIQUE
Par ANATOLE
ROGOZINSKI,
Laboratoire de Physique Cosmique de l’Institut d’Astrophysique
et Commissariat à
F énergie
Atomique, Saclay.Sommaire. -
Après avoir examiné succinctement le problème des retards qui peuvent apparaître
entre des particules de grande énergie, issues d’une même particule mère, on étudie d’une façon
plus
détaillée le cas des particules chargées, ne perdant leur énergie que par ionisation.Le retard qui s’établit entre deux particules de masse M appartenant à cette dernière espèce est défini par la différence entre les temps qu’elles mettent pour franchir la même distance.
Dans le vide, les retards peuvent atteindre des valeurs quelconques. Mais, lorsque les particules se
propagent dans un milieu absorbant, les retards tendent vers une limite bien définie, quelles que soient
les énergies initiales des particules.
On démontre que le retard maximum est donné par
où Eo = Mc2 représente l’énergie au repos de la particule et Kmin la perte minimum d’énergie par centimètre de parcours dans le milieu donné supposé homogène.
Par exemple, dans le cas des protons traversant différents milieux absorbants, les valeurs de (0394t)max
pour l’Air (TPN), l’Eau, l’Al et le Pb sont respectivement égales à 8,3. 1020146,
9,7. 1020149,
4,5.10-9 et 1,6. 1020149 s.Les valeurs correspondantes de (0394t)max pour les électrons, sont de l’ordre de 10-9 s pour l’Air et de
l’ordre 10-12 s pour les milieux condensés. Il en résulte que, si les particules appartenant à une gerbe
manifestaient entre elles des retards supérieurs à ceux qui viennent d’être indiqués, le fait
consti-tuerait une preuve suffisante de l’existence de particules lourdes au sein
de
la gerbe.Par ailleurs, la relation qui relie (0394t)max à la masse M pourrait servir de base à une méthode de
spectrographie de masse des particules de grande énergie.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
14,
JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE1953,
PAGE 438.A.
Introduction.
- Certainesparticules
duxayonnement cosmique
ont uneparenté
communeet
peuvent apparaître
commeparticules
tantôt-simultanées,
tantôtprésentant
entre elles des retards. Lesparticules
créées parpaires,
ouappartenant
àune
gerbe
encascade,
se trouvent enparticulier
dans ce cas. Ces retards demeurentgénéralement
trèspetits,
maispeuvent
atteindre des valeurs de l’ordre deplusieurs
microsecondes,
si lesparticules
sontcréées dans les hautes couches de
l’atmosphère
et439
leur détection se fait au sol. Dans le cas du
rayonne-ment
cosmique
primaire,
des retardsbeaucoup plus
considérablespeuvent
s’établir entre lesparticules
issues d’une mêmeparticule
mère[1].
Le
problème
desparticules
retardées dans lerayonnement
cosmique
n’apas
attiré toute l’atten-tionqu’il
mérite. Cet état de chosess’explique,
engrande
partie,
par la carence de détecteurs departicules
àréponse
suffisammentrapide
et parles difficultés d’ordre
expérimental
de mesurer les brefs intervalles detemps
impliqués
dans lesphé-nomènes
qui
sont àl’origine
des retards enquestion.
Des
progrès
importants,
réalisés durant cesdernières
années,
dans le domaine desimpulsions
brèves,
notammentgrâce
àl’emploi
descintilla-teurs associés à des
photomultiplicateurs,
ontpermis
d’étendre les mesures vers la
région
des io-1-io-1 set de rendre ainsi accessible à
l’expérimentation
l’étude d’un certain nombre de
problèmes
de retardsentre
particules.
C’est,
enparticulier,
le cas des mésons p et 7r, ou celui desparticules
lourdesparcourant
dans des milieux gazeux des distancesrelativement
grandes.
Le
jour
où le domaine des 10-1°-10-11 s pourra êtreabordé
expérimentalement, des’possibilités
nouvelless’offriront aux cosmiciens et aux futurs utilisateurs des
générateurs
desparticules
de 1010_1011 eV. Onpeut
doncgarder
unespoir légitime
que, d’cicinq
à dix ans, l’étude des retards entre lesparti-cules de
grande énergie
fournira desrenseignements
auxiliaires
précieux
dans les recherches concernantles interactions entre ces
particules
et la matière.Aussi
nous a-t-il semblé utile designaler
lesquelques
résultats
auxquels
nous a conduit unpremier
examen de ceproblème.
Dans le
présent
Mémoire,
nous avons abordé sadiscussion sous un
angle
assezgénéral,
mais nousn’avons
étudié
avecquelque
détail que leproblème
restreint des
retards
qui
s’établissentprogressive-ment entre des
particules
stables de mêmeparenté,
au cours de leur
propagation
dans différents milieuxabsorbants,
oùelles
subissentuniquement
despertes
d’énergie
par ionisation..
B. Défmitions. -
REMARQUES
PRÉLIMINAIRES.
- 1. Considérons
une surface
donnée,
traversée par desparticules
appartenant
aurayonnement
cosmique.
La distribution des intervalles detemps
qui
séparent
les passages de deuxparticules
succes-sives,
prises
auhasard,
est,
enpremière
approxima-tion,
purement
statistique.
Cette distribution se trouve,
cependant,
perturbée
par certains
phénomènes
relevant,
d’unepart,
du mécanisme même de lagénération
durayonnement
cosmique primaire,
ainsi que desmultiples
rayon-nements secondaires
auxquels
il donne naissanceet, d’autre
part,
de lapropagation
de cesrayon-nements à travers
l’espace.
Enrègle générale,
cescauses se
répercutent
sur les intervallesbrefs
parrapport
à l’intervalle moyenqui
caractérise la dis-tribution enquestion.
Dans ce
qui
suit nous examinerons d’abordquelques phénomènes particuliers qui jouent
unrôle
important
dans la distributionperturbée
et montrerons ensuite comment,inversement,
l’étude de celle-cipermet
de tirer certaines conclusionsimportantes
concernant lacomposition
même durayonnement
cosmique.
2. La
perturbation
dans cette distribution résulte de ce que certainesparticules
ne sont pasindépen-dantes les unes des autres. Chacune d’elles
peut,
en
effet,
engendrer
ou modifier l’état deplusieurs
particules
de mêmeespèce
oud’espèces
différentes,
l’ensemble,
ycompris
laparticule
mère,
formant ceque nous avons
désigné
par le nomgénérique
departicules isogènes [1].
Lesgerbes cosmiques
- rrompeu
rigoureux,
maisimagé
et surtout consacré parl’usage
-représentent
un casparticulier
des ensemblesisogènes.
Parmi les
exemples
lesplus simples
des ensemblesisogènes,
nous citerons les cas : d’uneparticule
accompagnée
par un électron de collisionqu’elle
projette
en unpoint
de satrajectoire,
d’un électronassocié avec un
photon
defreinage qu’il
aémis,
ou encore d’un ensemble formé par un neutron et
par le noyau
qu’il
vient deprojeter
dans un chocélastique.
A l’autreextrémité,
nous trouverons les’ gerbes
d’Auger
degrande énergie, qui comprennent
un
mélange complexe
departicules
de toutesnatures;
on a
des
raisons valables de croire que lenombre
decelles-ci
peut
atteindre des
valeurs
de
l’ordre
de
106. .3. L’existence des
ensembles
isogènes
setraduit,
engénéral,
parl’apparition
departicules
simul-tanées et
retardées.
Il convient de
préciser
d’abord que, dupoint
devue
expérimental,
le discernement entre l’étatsynchrone
ou retardé desparticules
dépend
étroite-ment de la nature et de la
performance
desdispo-sitifs utilisés pour leur
détection,
ainsi que des conditions de leur observation.Nous
admettrons,
pour fixer lesidées,
que lesparticules
sepropagent
suivant destrajectoires
rectilignes
etparallèles
et que les détecteurs sontplacés
dans unplan
normal à leur direction com-mune. Tous les retards introduits par lefonction-nement ou par la
disposition particulière
desdétec-teurs doivent naturellement être
compensés
ou, dumoins,
fairel’objet
de correctionsadéquates.
Le caséchéant,
il faudraégalement
tenircompte
dela durée de
séjour
de laparticule
au sein dudétec-teur, ainsi que de la fraction de son
énergie qu’elle
y
abandonne,
ou de la variation de vitessequ’elle
y subit.synchro-nisme des
particules
est définiuniquement
par letemps
de résolution z desdispositifs
enquestion.
Notons que ceux-ci
enregistrent
également
des événementsfortuits,
provoqués
par desparticules
non
isogènes,
distribuées au hasard dans letemps,
mais se succédant dans un intervalle de,
temps
t T.4. En ce
qui
concerne les retards entre lesparti-cules
isogènes,
unegrande
variété de casplus
oumoins
complexes peuvent
seprésenter
àl’obser-vateur. Nous les ramènerons
cependant
aux deuxespèces
suivantes :a. Les retards
intrinsèques
dontpeuvent
êtreaffectés les
particules
instables,
ou se trouvant dansun état
instable;
un retard de cetteespèce
est déter-miné par la durée de la vie moyenne de l’étatcorres-pondant ;
il a, enquelque
sorte,
un caractèrestatique,
car laparticule
qui
en estresponsable peut
demeurerau repos.
b. Les retards
dynamiques qui s’amplifient,
engénéral,
avec l’évolution desparticules;
lesgran-deurs et les
phénomènes
qui jouent
ici un rôledéterminant sont : la distance commune parcourue
par les
particules,
les différences entre leursvitessés,
ainsi que les lois de la variation de leurs vitesses le
long
de leurs parcours.Suivant que les
temps
mis enjeu
dans les retardsintrinsèques
desparticules
examinées sont infé-rieurs ousupérieurs à
T, ellesapparaîtront
auvoisinage
de leur lieu de naissance commeparti-cules
synchrones
ou retardées. En s’enéloignant,
ellesacquerront
des retardsdynamiques
d’au-tant
plus grands
que leurs vitesses initiales aurontprésenté
des écartsplus importants.
C. Retards
dynamiques
entre deuxparti-cules. -
a. MILIEU TRANSPARENT. - A titre
d’exemple,
considérons le cas trèssimple
de deuxparticules
stables, partant
simultanément d’unpoint
donné et sepropageant
suivant la même direc-tion dans un milieu que nous supposerons d’abordnon absorbant
(vide).
Si les écarts
relatifs AW
w etAm
mentre,
respective-ment,
leursénergies
totales et leurs masses sont 1,le retard
qui
s’établit entre elles au bout d’un parcours D estégal
àoù la vitesse
pic
de laparticule
d’énergie
totale Wet de masse M est donnée par
C’est ainsi que, par
exemple,
deuxprotons
parcou-rant une distance
égale
à celle quesépare
le Soleilde la Terre
( c
== 500s),
avecB c /
parviendront
aubout
de leurtrajet
avec un retardentre elles de ,
S’il
s’agissait
d’unproton
et d’un électronayant
les mêmesénergies
totales(- iol- eV)
que dansl’exemple précédent,
onobtiendrait,
puisque
lacondition
Am «
1 n’est pas satisfaiteici,
M
b. MILIEU ABSORBANT. - Le
problème
seprésente
sous unaspect
sensiblement différent pour desparticules
sepropageant
dans un milieu absorbant.Deux cas
peuvent
êtreenvisagés,
suivant que le milieu esthomogène
oupossède
unpouvoir
absor-bant variable le
long
de latrajectoire
desparti-cules ;
ce dernier casimportant
serencontre,
enparticulier,
dans leproblème
desparticules
retardéesd’une
gerbe
degrande énergie
sedirigeant
vers lesol et dont le
développement
commence dans leshautes couches de
l’atmosphère (1).
Dans les deux cas; la
particule
subit lelong
desa
trajectoire
despertes
d’énergie
que noussuppo-serons dues
uniquement
à l’ionisation du milieu traversé etqui
se traduisent par une diminutionprogressive
de la vitesse v =Pc
de laparticule.
Une telle
particule
a un parcours R bien déterminédans un milieu donné.
Examinons d’abord le cas du milieu
homogène,
constituant un écran absorbant.Pour franchir un élément de parcours
dR,
laparticule
met untemps
En
désignant, respectivement,
par.E,
p et K =dE
.
l’énergie
cinétique,
l’impulsion
et l’ionisationspéci-fique
de laparticule
et en tenantcompte
de ce que on obtient.1.
Le
temps
nécessaire pourparcourir
l’épaisseur
x ==
R1-
R,x
de l’écran est donné par(1) Nous reviendrons sur ce problème dans un
travails
ultérieur, à l’occasion de la discussion des retards que nous
avons observés dans les gerbes atmosphériques de grande
envergure, sélectionnées par un dispositif à coïncidences
les indices i et x
correspondant respectivement
auxvaleurs initiales et finales des
grandeurs
enquestion.
Pour avoir le
temps
ensecondes,
onexpri-mera
R,
v,E,
p et Krespectivement
en cm, cm . s-1,MeV,
MeV . c-1 et MeV . cm-1.1. Méthode
graphique.
- Le calculthéorique
det1- t.x
est fortcompliqué
dans le casgénéral.
Fig. 1. - Détermination
graphique du temps de parcours et du retard maximum d’une particule chargée, en
fonc-tion des variables § et R.
Les courbes représentent les valeurs
de ’v
de 1
et dec 03B2 l’énergie cinétique E d’une particule, en fonction de son
parcours R.
Le temps de parcours [équ. (6) et (7)] est donné
par s
où Sc
représente la surface comprise entre la
courbe 1>
l’axe des R et les deux ordonnées correspondant à R1 (E1) et à Rx (Ex) == Rl - x; la courbe E (R) permet de trouverdirectement Ri et Rx, si l’on connaît El et Ex.
Le retard maximum [équ. (11)] est donné
par
(Â S)rnax ,
c
où (OS)max représente la surface hachurée de la figure.
Nous évaluerons cette
grandeur
plus
loin pourquelques
casparticuliers.
Ellepeut,
cependant,
être obtenue assez aisément par des méthodesgraphiques.
Prenons d’abord pourpoint
dedépart
lapremière
intégrale
qui figure
dans les relations(6).
Entraçant
la courbeclassique qui
relie,
parexemple,
l’énergie,
cinétique
de laparticule
à son parcours dans lemilieu donné et en se
servant,
soit de la relation(2),
soit de la courbe
correspondante
[3],
on0btient )
en fonction de R(fig.
1).
Le
temps
cherché est alors donné directement paroù S
représente
la surfacecomprise
entre la courbe1
l’axeides
R et les deuxordonnées,
correspondant
à R =R1
et à R =Rr.
L’emploi
de la deuxièmeintégrale
de(6)
est unpeu
plus
compliqué
et nous ne nous en servirons pas.Par
contre,
la troisième conduit au résultat cherché par un chemin. relativementsimple.
Écrivons-la
sous la forme suivante :où k’ KK.,
Kmin
étant la valeur minimum deK;
min
rappelons
que, pour un milieudonné, Kmin
a unevaleur
identique
pour toutes lesparticules
portant
la mêmecharge.
II suffit de
tracer,
àpartir
de la courbeclassique
deK,
en fonction de p, la courbede
IKmin
de
K,
en fonction de p, la courbee le ==
K
en fonction de la même variable(fig. 2),
pour quela surface
1,
comprise
entre cette dernièrecourbe,
l’axe des p et
les
deux ordonnéescorrespondant
à p1 et p,x nous fournisse la valeur de .Fig. 2. - Détermination
graphique du temps de parcours d’une particule chargée, en fonction des rariables k et p. Les courbes représentent l’ionisation spécifique relative
k
= XK. ’ -k
et le ’parcours R d’une particule, enfonc-min
tion de son impulsion p.
Le temps de parcours [équ. (8) et (9)]est donné
par
min
où E représente la surface comprise entre la ’courbe
i’
l’axe des p et les deux ordonnées relatives à pi (R1) et
à Px (Rx).
Le retard maximum ne s’obtient’pas, dans ce cas, d’une
On
peut
également
tracer sur la mêmefigure
la courbe du parcours
R,
en fonction de p, cequi
permet
de trouver sans calcul les valeurs de piet p.x, si l’on connaît
RI
et x.2. Retard maximum entre deux
particules
f
ran-chissant la même distance. - L’examen de lafigure
1 laisse entrevoir le théorèmeimportant
du retard maximum : deuxparticules,
de mêmeespèce
oud’espèces
différentes,
parcourant
la même distancedans un milieu absorbant
homogène
nepeuvent
acquérir
entre elles un retardsupérieur
à unecer-taine valeur finie
(ât)mrlx, quelles
que soient la distance parcourue ou lesénergies
initiales desparticules.
En
effet,
le retard atteint une valeur maximumdans le cas, où l’une des
particules,
qui
devient enquelque
sorte uneparticule
decomparaison,
sepropage avec une vitesse très voisine de c ou
égale
à c
(photon)
et où la distance commune franchieest
égale
au parcours maximum de l’autreparticule
dans le milieu
donné,
donc
au parcours au boutduquel
sa vitesse devient nulle.Or,
le retardqui,
pourchaque
valeur deRx,
est donné paroù AS
représente
la surface(hachurée) comprise
entre lacourbe I ,
ladroite I
= 1 et les deuxordonnées
correspondant
à R =Rx
et à R =R1
(fig. I ),
tend vers une valeur maximumfinie
lorsque
R.,
= 0 etR1 (donc l’énergie
de laparti-cule)
-+ oo.Remarque.
- Si l’on tientcompte
du fait que, pour êtredétectée,
laparticule
doitgénéralement
être animée d’une certaine vitesse résiduelle ou,
en d’autres
termes,
conserver un certain parcoursrésiduel,
on trouve que le retard maximum réel est inférieur à celui donné par(11).
3.
Évaluation
dutemps
de parcours et du retardmaximum. -
Rappelons
d’abord que nous netrai-terons ici que le cas des
particules chargées,
qui
neperdent
leurénergie
que par ionisation.Les conclusions essentielles
auxquelles
nousabou-tissons
ainsi,
notamment cellequi
se traduit parle théorème du retard
maximum,
sont afortiori
valables pour les cas où d’autres
pertes,
telles queles
pertes
parfreinage,
par interactionnucléaire,
par
production
demésons, etc.,
sesuperposent
auxpremières.
Nousadmettrons,
deplus,
que laparti-cule se propage en
ligne
droite,
c’est-à-dire que leseffets de la
dispersion
(scattering)
sontnégligeables
etque
laparticule
est soustraite à l’action desfacteurs
extérieurs,
tel que lechamp magnétique.
Dans ces
conditions,
onpeut obtenir,
enpremière
approximation,
la valeur dutemps
de parcours d’uneparticule,
en considérantséparément
les deux domaines del’énergie cinétique
E de laparti-cule,
qui
s’étendent depart
et d’autre deEo =
Mc2,
où M est la masse au repos de la
particule.
3 . i . Cas où
E z.. Mc2.
- PourE ¿ MC2,
nous
utiliserons les relations
approchées [4] qui
relient Eau parcours R de la
particule.
M
Si l’on pose Dit
j4l
oùM,p représente
la massep
au repos du
proton,
considéré commeparticule
de, référence,
on aoù 0 =
o,56 et ap est une constante.
Cette relation est valable pour 0,1
p
o,8,
c’est-à-dire pour 5 . I 0-’3 M C2 E - M c2. On
trouve,
àpartir
de(12),
queD’autre
part,
comme nous ne cherchons iciqu’un
ordre degrandeur
dutemps
de parcours, nousadmettrons que dans tout le domaine considéré
La valeur du
temps
ainsi obtenu ne diffère quede N 15 pour Ioo de celui obtenu par une
évalua-tion
graphique précise.
On obtient
finalement,
en vertu de(6), (13)
et
(14),
En tenant
compte
de(12)
ou de(14),
onpeut
également
exprimer
t1- t x
enfonction,
soit deR,
soit de v. Mais on aboutit à une forme
particulière-ment
remarquable,
enl’exprimant
en fonctionde T =
R,
Ontrouve,
eneffet,
que
(15)
se réduit- v alors à
v
relation,
où,
ni la masse de laparticule,
ni lesgran-deurs ap
et Jll nefigurent
explicitement.
Notons que T
représente
letemps
que mettraitune
particule
quelconque
àfranchir,
dans levide,
une distance R avec une vitesse constante v.Il résulte de
(16)
quediminution
progressive
de la vitesse de laparticule
lelong
de son parcours dans un milieu absorbant donné. On obtient immédiatement letemps
de parcours dans lepremier
domaine,
pourlequel
les valeurs extrêmes desgrandeurs
E, v, R,
T et t sontrespec-tivement
égales
àen
utilisant,
parexemple,
la relation(16) :
où
Ro représente
letemps
de .parcours d’uneparti-cule
d’énergie
cinétique
E =Eo
= Mc2.On
peut
expliciter
maintenant,
d’unefaçon
trèssimple,
la masseM,
et
lacharge
Z dela particule.
Onsait,
eneffet,
quel’expression
R7
nedépend
que de la vitesse de la
particule.
Or,
comme àE =
Eo
= Mc2correspond toujours
la même vitesseon a
le.
proton
de masseMp
étant choisi ici commeparticule
due
référence. Parconséquent,
Le tableau I
reproduit
les valeurs dutemps
deparcours
desprotons
dansdifférents
milieux. Ces derniers sont caractérisés par leur densité p et par les valeurscorrespondantes
depRo (Mp),
donnés
par les courbes de Bethe[5].
Signalons
que la valeur deto(Mp)
pourl’Air,
obtenue par la méthode
graphique
précise,
estde
1 1,8 us.
Comme,
pour une distancedonnée,
letemps
de parcours minimumthéorique
est réalisé par uneparticule (par exemple
unphoton)
de vitesse c,le retard maximum dans le domaine considéré est
donné par
3. 2. Caa où E
>M
c2. - Dans le seconddomaine,
où
le
temps
de parcours s’obtientaisément,
si l’on remarque que laparticule
y exerce une ionisationpratiquement
constante etégale
à la valeurmini-mum
Km;n.
L’augmentation
logarithmique
deK,
pré-dite par la théorie de
Bohr,
Bethe etBloch, atténuée
d’ailleurs par l’effet de
Fermi,
constitue,
d’unepart,
une correction
faible,qui
n’altère pas essentiellementles conclusions
auxquelles
nous aboutissons et,d’autre
part,
estloin
d’avoir été confirmée d’unefaçon univoque
parl’expérience.
Nous avons doncdans
le domaine enquestion
(l’indice x correspond
maintenant à l’état
initial) :
et
Lorsque
--- W,
augmente
indéfiniment,
Mc2
Or Rx- R1 te la leur theori.
Or, Rx-R1
représente
la valeurthéorique
minimum dutemps
de parcours réalisable sur lamême distance
(Rr- Ro).
Le retard maximum dans le second domaine tend doncasymptotique-ment vers
On
trouve,
d’autrepart,
qu’il
existe entreRo,
Eo
= Mc2 etKn,;n
une relationanalogue
à celleque nous avons
signalée
[4]
pour g
P,.
TABLEAU 1.
Temps
de parcours et retards maxima des protons dansdifférents
milieux’(p
= densité dumilieu).
On a dans le cas
présent
d’où
et
On trouvera dans le tableau
I,
les valeurs de(àt)max
pour unproton
sepropageant
dans différentsmilieux. ,
4. Rôle de la
composante
électronique
etphoto-nique.
- Il estimportant
de noter que, comme lemontre
(28),
le retard maximum estproportionnel
à la masse M de la
particule.
Parconséquent,
parmi
lesparticules
ionisantes,
c’est l’électronqui
manifestera
le retard leplus
faible. C’est ainsi quedans
l’Air et dans des substances solides ouliquides
les
(àt)max correspondant
à l’électron se situentrespectivement
dans le domaine des io-1 etdes 10-12 s. Ces valeurs ont été obtenues en
admet-tant que l’électron
perd
sonénergie uniquement
parionisation du milieu traversé. Si l’on devait consi-dérer
également
d’autres processus deperte
d’éner-gie,
comme lespertes
parfreinage,
on trouverait des retards encoreplus
faibles.En tout cas, l’électron
apparaît,
à côté desphotons,
comme une «
particule
decomparaison
» parexcel-lence,
parrapport
àlaquelle
il conviendra de mesurerles retards des
particules isogènes plus
lourdes,
à conditionqu’il
les accompagne sur tout leur parcours.Il en est de même d’une
gerbe
encascade,
compre-nant un ensemble
d’électrons,
depositons
et dephotons
defreinage.
Ce casoffre,
deplus,
l’avantage
deprésenter
unnombre,
parfois
élevé,
departicules
simultanées de
comparaison.
On
peut
noterqu’il
résulte de la presquesimul-tanéité
descomposantes
d’unegerbe
électroma-gnétique
que toutes lesparticules qui
y appar-tiennent sont contenues dans une couche mince du milieu où lagerbe
évolue et que celle-ci demeure«
plate
»,quel
que soit sonâge.
Toutefois,
si desparticules
plus
lourdes,
des mésons ou desproduits
desexplosions
nucléaires naissaient dans sonsein,
elle serait
susceptible
de s’étaler enprofondeur
etd’exhiber une certaine
proportion
departicules
retardées.Inversement,
laprésence
departicules
retardées(At>
10-9s)
dans unegerbe
(2) indique
inéluctablement l’existence de
particules
lourdes dansson sein.
Le fait que le retard maximum est
proportionnel
à la masse de la
particule
entraîne une autreconsé-quence : si le
rayonnement
étudiécomprend
desparticules
deplu,sieurs
massesdifférentes,
ayant
desénergies
suffisammentélevées,
lespectre
des retards devra montrer des discontinuitéscorrespondant
àces masses; la relation
(28)
pourra ainsi servir de base à une méthode despectrographie
de masse desparticules
degrande
’énergie.
Conclusion. - L’examen du
problème
des retardsqui
peuvent
apparaître
entre desparticules
degrande énergie,
issues d’une mêmeparticule
mère,
apermis
dedégager
les conclusionsessen-tielles suivantes :
Il existe un retard maximum
(dt)max
pourchaque
espèce
departicules (chargées)
parcourant
lamêmè
distance dans un milieu absorbant. Ce retard est
proportionnel
à la masse M desparticules
etinver-sement
proportionnel,
aupouvoir
absorbantdu
milieu traversée. -
. La relation établie entre
(àt)max
et Mpeut
être utilisée dans l’étude de diversproblèmes
impli-quant
desparticules
lourdes degrande énergie,
tel que celui de l’existence de cesparticules
au seind’une
gerbe;
elleest,
d’autrepart,
susceptible
de servir de base à uneméthode
despectrographie
de masse de
particules
degrande
énergie.
Manuscrit reçu le II I février 1953. (2) On admet que le plan d’observation est normal à la direction ou à l’axe de la gerbe. S’il n’en était pas ainsi, le retard observé At permettrait de connaître l’inclinaison p
de l’un par rapport à l’autre. On a, en effet,
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